vendredi 8 avril 2011 - par François Collette

La création d’une “Fédération Wallonie-Bruxelles” crispe la Flandre

Le projet était dans l’air depuis des mois, une idée surgie du sentiment unanime des francophones que l’Etat “Belgique” était en voie de délitement face à une Flandre de plus en plus nationaliste. Il fallait un bouclier pour préserver le ‘monument en péril’ qui sert tant les Wallons et les Bruxellois. 

La « Fédération Wallonie-Bruxelles » est née le 4 avril 2011 à Namur, siège du parlement et du gouvernement wallons, de la transformation de la « Communauté française de Belgique », l’entité fédérée au nom bizarre qui gérait jusqu’alors les matières communautaires de ces deux Régions de l’Etat fédéral, essentiellement l’enseignement et la culture. 

Précision importante : à Bruxelles, seuls les francophones, soit 85 à 90 pc de la population, sont concernés, les néerlandophones dépendent jusqu’à présent de la Région flamande pour ces matières. Rien n’est simple en Belgique et encore moins à Bruxelles. 

Enfin un signal francophone clair  

Au stade actuel, il ne s’agit que d’un changement d’appellation qui se veut porteur d’un symbole clair : l’union politique des francophones de Belgique, tous partis confondus. Non pas une union contre la Flandre à l’économie florissante mais une union face à ses velléités d’autonomie et à son ‘impérialisme ‘. Voyez la nuance. 

Pour la suite, on verra ce qu’il y a réellement derrière ces mots. Des mots porteurs de sens qui ont eu le don d’irriter et de crisper le monde politique flamand. La fédération est censée renforcer les liens politiques entre les deux entités, ce qui n’était pas l’objectif de la « Communauté française ». Mais pas d’euphorie, la particratie et la lutte à couteaux tirés entre socialistes (PS) et libéraux (MR et FDF) joueront à coup sûr les trouble-fête. 

Indignation flamande 

La nouvelle, tenue secrète jusqu’à la dernière minute (c’est dire si le sujet est sensible), a immédiatement déclenché la polémique avec Moeder Vlaanderen (‘Mère Flandre’) incarnée par la nationaliste NV-A de Bart De Wever - premier parti, faut-il le rappeler, de Flandre et du Royaume - et le CD&V, son allié chrétien-démocrate des mauvais coups. C’était à prévoir sans l’ombre d’un doute dans ce climat politique délétère et conflictuel qui plombe ce pays depuis des années.

Les seconds couteaux de ces deux formations ont donc hurlé à la provocation, à l’imbécillité, au manque de correction envers la Flandre si généreuse en transferts financiers et à l’absence totale de considération pou les Flamands vivant à Bruxelles. Blabla et effets de manches quand on voit le sort que réserve la Flandre aux francophones de la périphérie de Bruxelles. 

Avec l’inénarrable « BHV », la Région Bruxelles-Capitale - enclave francophone en terre flamande - qui se fédère à la Wallonie, voilà un nouveau problème qui fâche. Nul doute qu’il risque de torpiller ce qui reste des tentatives de reforme de l’Etat et de formation d’un gouernement fédéral. 

Le compteur affiche aujourd’hui 298 jours de crise et le 22 avril, le gouvernement démissionnaire fêtera son premier anniversaire. Mais pas de panique, le non-pays est sous contrôle.



9 réactions


  • Yvance77 8 avril 2011 11:56

    Salut,

    A un moment donné cela ne tourne même plus au ridicule mais au pathétique.

    A l’instar des la Tchécoslovaquie qui s’est séparée en deux entités vivant en paix, autant que la Belgique en fasse autant.

    Les meilleures blagues sont souvent courtes, mais là ce n’est plus le cas.

    A peluche


  • asterix asterix 8 avril 2011 14:23

    Ce que Mr Colette oublie de dire ( est-ce intentionnel ou alors ne lit-il qu’un seul journal ? ) c’est que cette intention francophone de renforcer les liens entre eux fait suite à une nouvelle déclaration de guerre venue des racistes flamands - hélas majoritaires ! qui viennent à nouveau de nier l’existence de la région bruxelloise qu’ils ont toujours l’intention de s’accaparer au nom du droit du sol de sinistre mémoire, alors qu’ils n’y représentent même pas 6 pour cent de la population ( ...et cinquante pour cent des emplois ) malgré le prescrit constitutionnel qui dicte que la Belgique est composée de trois régions.
    Cette future fédération Wallonie-Bruxelles est à mon avis un leurre, j’eus mille fois préféré une CONFéDéRATION, association politique où les deux partenaires se reconnaissent le droit de choisir leur propre destin en cas de non-accord et non un bric à brac défensif qui lie ces mêmes partenaires pour le meilleur et pour le pire.
    Toujours est-il que la Flandre guerrière n’en revient pas : ces insectes de francophones osent se révolter contre ses diktats !
    Il devient temps que l’Europe leur rabaisse le caquet comme vient de le faire la Cour de Justice qui confirme l’illégalité d’un de leurs décrets les plus pernicieux qui réserve aux seuls Flamands le droit de s’installer sur le sol de leur mère patrie.
    Même Marine Le Pen n’oserait pas en faire autant !
    Francophones belges, séparons-nous le plus vite possible de ces dingues dont l’idéologie fascisante, également non soulignée par l’auteur alors que les exemples pullulent, devient franchement inquiétante en démocratie.


  • Montagnais .. FRIDA Montagnais 8 avril 2011 17:11
    CDPP – Le bloc flamand se fissure


    Y’a de l’espoir..

    Mais, côté Wallon, y’a pas 2 (ou 3) BW ?

    Bah, tant qu’on pourra aller sur le digue à de Haan et faire du kwistax.. 

    Et puis, vous savez-bien, les francophones doivent faire l’effort..

    Hallo meneer, hoe gaat het ?

    ça suffit à faire fondre les coeurs.

    • aspic aspic 8 avril 2011 18:58

      Dank u wel, met mij gaat het goed !

      (merci je vais bien !)
       smiley
      Toujours content quand les wallons font un effort !
      Il ya aussi de la place à Ostende puis à Blankenberge ou Knokke-Heist !

      En ce qui concerne le thème de l’article : je crains que les Wallons ont décidé de ne pas tenir compte de la Constitution, et négligent les droits de la minorité Flamande en Bruxelles, c’est la critique que je retiens, sans vouloir verser dans le communautarisme ou stigmatisation.
      Quand des parties décident de ne plus tenir compte des règles de leur propre constitution le pire est à craindre, comme je constate dans les réactions des politiques et du grand public.
      Les parties Flamands seront tentées de faire la même chose.


    • Antoine Diederick 8 avril 2011 19:43

      vous devriez aller relire la passage de la Constition belge sur le statut de Bxls....et Kriss Peeters est en train de se faire taper sur les doigts par certains de ses homogues flamands...

      la vérité c’est que les wallons ont toujours ignoré Bxls et maintenant , tout d’’un coup, ils se réveillent....


  • Antoine Diederick 8 avril 2011 19:30

    Les tribus belges ne sont d’accord entre elles, il faut les bombarder ou créer un conseil des ethnies avec l’aval de l’ONU !


  • Antoine Diederick 8 avril 2011 19:46

    en attendant et malgré la crise communautaire, les belges s’en sortent bien au milieu de la tourmente économico-financière....mieux que d’autres pays européens que nous aurions pu croire mieux armés en cas de difficultés économiques....


  • tchoo 8 avril 2011 23:04

    Il parait que certains envisagent une guerre en Europe pour nous sortir de la crise
    la voilà, les belges font se mettre sur le bec
    qui vote pour ?


  • Mutamuta 9 avril 2011 11:25

    Je ne suis pas Belge mais il me semble qu’il y a quelques décennies c’étaient les Wallons qui nourrissaient les Flamands.
    La roue a tourné, soit, et les Flamands égoïstes et fascistes paraissent bien être les plus détestables des concitoyens.
    Je rend hommage au calme des Wallons. En France, des gens aussi prétentieux et détestables que les Flamands se seraient déjà pris quelques tartes dans la gueule...


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