jeudi 26 mai 2011 - par Alexis Vintray

La sortie de la Grèce de l’Euro évoquée

La représentante de la Grèce à la commission européenne, Maria Damanaki, commissaire européen aux affaires maritimes et à la Pêche, a fait des commentaires intéressants au sujet de la crise grecque aujourd’hui. En fait, elle est apparue comme le premier officiel grec ou européen à admettre ouvertement que la participation de la Grèce à l’euro est mise en doute — et ce, malgré le fait qu’elle est sous pression pour rester dans la ligne de déni total, dictée par l’UE et le gouvernement grec. Elle a déclaré :

« Le scénario d’une sortie de la Grèce de l’euro est désormais sur la table, comme l’est sa mise en application. Je me vois obligée de parler de façon ouverte. Nous avons une responsabilité historique de regarder clairement ce dilemme en face : soit nous nous mettons d’accord avec nos créanciers sur un programme de durs sacrifices qui donnera des résultats, prenant ainsi la responsabilité de nos actions passées, soit nous retournons au drachme. Tout le reste est secondaire étant données les conditions actuelles. »

Des propos assez forts pour un officiel de l’UE, je suis sûr que vous en conviendrez.

Des représentants de la Grèce et de l’UE se sont précipités pour dissiper les rumeurs, comme toujours, suggérant que seul le premier ministre, George Papandreou, peut parler au nom de la Grèce.

Et sur un tout autre sujet …

Les discussions multipartites en Grèce ont échoué à livrer un consensus sur de nouvelles mesures d’austérité, ce qui fait monter les évocations d’un éventuel référendum sur la question, ou même d’une élection anticipée. De toute évidence, il n’y a pas que Mme Damanaki qui pose la question de savoir si Papandreou est le seul qui devrait avoir le droit de parler au nom de son pays.

Nous n’y pouvons rien, le gouvernement est resté le bec dans l’eau ces deux dernières semaines.

Article paru initialement sur Contrepoints



17 réactions


  • Alpo47 Alpo47 26 mai 2011 10:23

    On le dit et répète partout ici, la dette des pays repose sur une « escroquerie », elle ne doit pas, devrait pas, être remboursée. Les banques peuvent bien disparaitre, que nous importe. Après une période délicate à gérer, nous reconstruirons un autre système bancaire, controlé par les Etats et qui financera uniquement l’activité économique.

    Pas plus que les pays, en fait les contribuables, qui prêtent de l’argent qu’ils n’ont pas à ces pays en défaut, ne seront remboursés. Aucune chance et tout le monde le sait.
    Il s’agit juste pour le moment, de gagner du temps pour les banques prédatrices et les politiques complices.
     Sans doute pour continuer ce pillage (?) aussi longtemps que possible.

    D’ailleurs, tout le monde parmi les décideurs, sait qu’elle ne sera pas remboursée. En attendant que ce constat soit public, les créanciers s’efforcent de capter le plus de biens et richesses possible en poussant à la vente des biens publics.

    Tout ceci constitue juste la plus grande escroquerie de tous les temps. C’est aussi un énième transfert de richesse des contribuables des classes moyennes, vers les rentiers qui constituent l’oligarchie au pouvoir. En fait, une prédation ou pillage.

    Etant donné la compromission des politiques avec l’oligarchie, il ne reste que la solution de leur reprendre le pouvoir. A ce sujet, je pense que ce début de « révolution citoyenne » en Espagne est la seule voie acceptable.
    Il faut, bien entendu, qu’elle grandisse et se généralise pour reprendre notre pouvoir. Cela signifie aussi que TOUT DEPEND MAINTENANT DE NOUS. Si nous nous levons, nous pouvons reprendre le pouvoir, tout devient possible et l’avenir nous appartiendra, si nous restons passifs, nous aurons définitivement perdu notre liberté.

    « Le monde ne risque pas la destruction à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et ... ne font rien ». Albert Einstein.


    • Bovinus Bovinus 26 mai 2011 11:57

      Alpo 47 :
      Il faut, bien entendu, qu’elle grandisse et se généralise pour reprendre notre pouvoir. Cela signifie aussi que TOUT DEPEND MAINTENANT DE NOUS. Si nous nous levons, nous pouvons reprendre le pouvoir, tout devient possible et l’avenir nous appartiendra, si nous restons passifs, nous aurons définitivement perdu notre liberté.

      Rêve pas, mec. Regarde les gens autour de toi. Est-ce que tu les crois capable de « se lever » ? Je suis allé me balader place Royale hier, voir si il y avait du monde à Nantes déterminé à soutenir le mouvement espagnol. À 22h, j’ai vu 3 types assis au milieu. Non, j’ai même pas oublié un zéro, 3 types. À 23h, il n’y avait plus personne.

      En Grèce, en Espagne, c’est différent, car eux sont vraiment en difficulté, alors ils feront peut-être quelque chose. Chez nous, les gens n’en ont rien à cirer, ils ont encore trop de fric et de sécurité matérielle. Autour de moi, au bureau, ça ne parle que de DSK, ciné, vacances, séries TV, sorties au restau... Et ça se plaint de pas avoir d’argent (véridique), alors que ça gagne au minimum 1500 nets par mois.

      Les gens, tu leurs parles politique, ils te regardent comme si t’étais un djihadiste. Tu leurs racontes qu’il y a une réforme constitutionnelle, qu’il va y avoir une faillite générale du système financier, que la zone euro va probablement se disloquer, ils te prennent pour un fou. Tu leur dis que t’as pas de TV, ils s’enfuient.

      À part quelques-uns. Mais ce ne sont que des cas isolés, limite marginaux. Je vais dire un truc horrible, mais j’ai l’impression que depuis la guerre 14-18, la France est devenue un pays de lèche-culs hypocrites, prêts à se prostituer au premier venu, pourvu qu’on les tape pas sur la tête. Y a plus de Français, il ne reste que des collabos dans ce pays. On l’a bien vu en 38 et en 40.

      Laisse béton.


    • victor latent 26 mai 2011 13:47

      La dette repose sur une escroquerie. La dette, cette escroquerie prend appui dans l’article 123 du traité de Lisbonne. Il oblige les pays à emprunter obligatoirement vers les banques privées.

      En France, avant ce traité de Lisbonne, l’Etat empruntait déjà auprès des banques privées à cause de la loi « Pompidou/VGE » de 1973. En 2009 la France a payé 47 Mds d’Euros d’intérêts !

      Mme Maria Damanaki évoque la sortie de la zone euro pour la Grèce. En tant que commissaire européen elle doit savoir que cela est impossible (le traité de Lisbonne ne le prévoit pas). Par conséquent si la Grèce souhaite retrouvé sa monnaie (ce qui louable), il lui est obligatoire de quitter l’Union européenne par l’article 50 du TCE. Pour que le pays aille mieux, il faut commecé par quitter cette UE forcée.

       

       

       


    • Alpo47 Alpo47 26 mai 2011 15:54

      Bovinus,

      Il ne vous aura pas échappé que ce sont des jeunes qui sont à l’origine de ces mouvements, pas des quinquagénaires grisonnants. Cela change pas mal de choses.
      Cela explique également pourquoi tous les gouvernements multiplient les initiatives pour les « abêtir », au travers de la musique, de la compétition, drogues ...etc...


    • Bovinus Bovinus 26 mai 2011 16:16

      Alpo47 :
      Il ne vous aura pas échappé que ce sont des jeunes qui sont à l’origine de ces mouvements, pas des quinquagénaires grisonnants. Cela change pas mal de choses.
      Cela explique également pourquoi tous les gouvernements multiplient les initiatives pour les « abêtir », au travers de la musique, de la compétition, drogues ...etc...

      Mais absolument ! Non seulement cela explique pourquoi on fait tout pour les rendre totalement abrutis, comme vous le faites fort justement remarquer, mais cela explique surtout pourquoi la mobilisation est si faible : on a beaucoup plus de vieux que de jeunes, en Europe. Et c’est ce qui va nous tuer. Une partie de notre jeunesse est lobotomisée, et une autre corrompue par l’appât de l’argent (en général, celle issue des milieux aisés). Ne reste qu’une partie d’une minorité de la population, et même pas forcément soudée. Pas de quoi inquiéter qui que ce soit.

      Dormez tranquille, braves gens.


    • Dominique TONIN Dominique TONIN 26 mai 2011 17:38

      Alpo 47,
      Tt à fait daccord avec vous. Pour vous en persuader et parfaire vos connaissances sur ce sujet, et d’autres encore, tapez : www.lepf.fr , allez ds la rubrique « vérités » et lisez-la. Mais surtout le morceau de STAMP que je trouve tt à fait d’actualité et d’urgence !
      Bien à vous.

       


    • Paolini Paolini 27 mai 2011 11:13

      @ Alpo47

      Merci. Absolument !

      Tout ce que vous exprimez ici, de maniére claire et concise, est absolument évident pour tout ceux qui se sont donné la peine de creuser le sujet.

      « Tout dépend de nous maintenant » (dans un sens c’est toujours le cas).

       Certes, mais que faire ? J’aimerais beaucoup connaître vos idées et vos réflexions sur la manière d’agir et de faire passer les infos dont vous parlez.

      Quand je lis le témoignage de Bovinus sur ses collègues de travail ainsi que ses justes remarques sur la population européenne, les « bras m’en tombent » et je me sent totalement découragé.

      Ah,si, quand même j’ai trouvé que les propositions de François Asselineau allaient tout à fait dans le sens de vos propos. Peut-être un peu d’espoir de ce coté.


  • Rousquille Rousquille 26 mai 2011 11:39

    Sans doute une manoeuvre pour obtenir plus d’argent de la BCE.


    • kiouty 26 mai 2011 12:18

      Tout-a-fait, on agite l’épouvantail pour mettre du poids dans la négociation. Je crois les politiques européens bien trop soumis au Dogme pour envisager sérieusement une sortie de la Grèce, qui serait le point de départ de la débandade.


  • papi 26 mai 2011 14:09

    @ l’auteur

    Ce n’est pas connaitre le peuple grec , déjà trés remonté contre les privations dont il est victime, une sur-enchère dans la pauvreté le propulserait alors massivement dans la rue et avec violence.Ne pas oublier que tout le monde est déjà touché, y compris les policiers, un mouvement d’envergure serait un probable renversement politique, et là ce pays serait imencablement en déffaut de payement.. 130 % du PIB est impossible à rembourser, surtout avec les conditions imposées qui plongent le pays dans une récéssion
    profonde, et le plongeraient beaucoup plus dans le gouffre de la dette..
    Je pense que la sortie de la Grèce de l’euro est maintenant inévitable, le retour à la monnaie nationale, avec une grosse dévaluation, une restructuration donneront de l’air à cette
    économie en anoxie..
    Si ce pays est capable de dire NON, d’autres suivront, pour s’opposer à illégitimité de la dette
    qui est devenue le carcan de l’ensemble des pays Européens.
    Islande, Irlande, Portugal, ,Bientôt Espagne, italie, Belgique..et enfin France..
    Non, il n’y a plus d’avenir pour la monnaie unique, il serait encore temps de faire une petite marche arrière...


    • ubotugy ubotugy 28 mai 2011 15:44

      Petites comparaisons smiley

      Dette de la Grèce : 130% PIB

      Dettes publiques des USA : 162% du PIB
      Dettes publiques+privées des USA : 400% du PIB

      Conclusion : insolvables !

      300 milliards d’euros pour la Grèce comparés au 14.000+ milliards des USA : au jeu des tricheurs se sont toujours les plus gros qui gagnent !

      Apparemment le seul tort des Grecs (et des Irlandais) est de ne pas avoir empruntés assez pour disposer de la licence mondiale de tricher autant que les USA...


  • Marco07 26 mai 2011 15:42

    Le vent souffle, le château de cartes commence à tanguer... :)

    Fmi, à qui le tour ?

  • millesime 26 mai 2011 16:12

    si la Grèce quitte l’euro, elle pourra alors agir comme l’a fait l’Argentine : virer le FMI , dévaluer sa monnaie et repartir sur des bases plus saines...
    http://millesime.over-blog.com


  • BA 26 mai 2011 17:52
    Jeudi 26 mai 2011 :

    Si jamais le Fonds monétaire international (FMI) décidait de ne pas verser la prochaine tranche à la Grèce dans le cadre d’un plan d’aide de 110 milliards d’euros pour le pays, alors il est attendu des pays européens qu’ils interviennent, a déclaré Jean-Claude Juncker.

    « Si les Européens apprennent que les fonds que doit débloquer le FMI le 29 juin ne peuvent l’être, alors le FMI attend des Européens qu’ils prennent le relais et assurent la part FMI du financement de la Grèce », a déclaré jeudi le président de l’Eurogroupe. 

    « Mais ceci ne sera pas faisable en raison de la réticence de certains parlements - en Allemagne, en Finlande, aux Pays-Bas et ailleurs - à intervenir de la sorte », a-t-il poursuivi lors d’une conférence de presse. 


  • Prometheus Jeremy971 26 mai 2011 22:59

    Ca ressemble quand même à du chantage. Du temps de DSK une telle chose n’aurait jamais été possible...


  • wesson wesson 26 mai 2011 23:10

    Bonsoir Lexington, je profite de votre sermon libéral sans intérêt pour vous poser une question un peu périphérique :
    Nous n’avons plus de nouvelles de notre ivrogne favoris et monomaniaque du repliement, Lucillio.

    Vous devez quand même savoir ce qu’il est devenu, vu que certains articles signés par vous sur contrepoints était signés par lui ici même, ce qui fait que vous étiez des proches...

    Vous l’avez viré de chez wikilibéral parce qu’il a demandé une augmentation de salaire ? il s’est jeté à la fenêtre suite à l’annonce d’une nationalisation ?

    On est inquiet ...


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