mercredi 22 août 2018 - par Laurent Herblay

Le Brexit, 2 ans après 2/2 : ce que le Brexit dit de la sortie de l’UE

Il y a quatre mois, j’avais fait un point d’étape sur le Brexit et ce que le processus de sortie de l’UE par Londres impliquait pour notre pays. L’évolution des négociations, du débat et des résultats économiques outre-Manche donne l’occasion de refaire un point sur cette première institutionnelle européenne, heureusement annonciatrice de la fin de UE, tôt ou tard.

 

De l’article 50 et du climat politique
 
 
 
En effet, après le référendum, la Banque d’Angleterre a pu prendre des mesures de soutien à l’économie, ce qui ne serait pas possible en France en restant dans l’euro. Après avoir annoncé des conséquences économiques immédiates désastreuses, qui ne se sont pas matérialisées, comme le montrent les résultats de croissance, les opposants annoncent maintenant des conséquences négatives après, tout aussi questionnables que leurs mauvaises prévisions antérieures. Mieux, la baisse de l’immigration provoque une pénurie de main d’œuvre qui pousse les salaires à la hausse, ce qui montre au contraire l’intérêt du Brexit pour l’ensemble de la population et de l’économie britannique !
 
Cependant, la procédure de l’article 50 introduit une période étrange, où les politiques de l’UE restent en place et où le pays qui veut en sortir doit négocier avec une bureaucratie à la mauvaise volonté évidente, le tout dans une ambiance médiatique effarante où les opposants à la sortie n’hésitent pas à remettre en cause l’issue du référendum. Il est étrange de voir les représentants du peuple négocier si difficilement pour mettre en place un choix démocratique. Il n’est pas normal que le rapport de force semble tellement en faveur de la bureaucratie bruxelloise. La démocratie devrait primer naturellement et plus simplement, comme cela avait été le cas en 1981 en France ou en 1979 outre-Manche.
 
Plus globalement, cette période de latence ne me semble pas souhaitable, pour qui souhaiterait un véritable changement. D’abord, elle institue une forme de supériorité de l’état de droit sur la démocratie, comme Jacques Sapir l’avait remarquablement expliqué dans une série de papiers en 2013. La légitimité politique de la majorité, exprimée lors d’une élection, ne saurait être inférieure à de bien plus anciens textes légaux, qui plus est, à la légitimité contestable. Et un candidat pourrait parfaitement demander un mandat pour une sortie unilatérale et immédiate afin de pouvoir mettre en place un changement rapidement, lui donnant alors toute légitimité pour mener le Frexit hors de l’article 50.
 
En outre, il faut bien se rendre compte que le psycho-drame britannique n’est rien à côté de ce que serait une sortie de la France de l’UE. La pression de tous les défenseurs de ce système serait démultipliée car ils sauraient que c’est tout le châteu de cartes qui risquerait de tomber avec le départ de la France. En fait, on peut même se demander, a posteriori, si cette procédure n’a pas été conçue pour faciliter le fait de revenir sur la décision prise… Dans le cas d’un Frexit, ces deux années seraient perdues à batailler sur des détails en perdant de vue que la démocratie doit permettre une alternative et qu’il ne serait pas légitime que cette alternative ne puisse pas être mise en place avant 2 ans.
 
 
Dès l’obtention d’une majorité, il faudra pouvoir interdire le glyphosate, protéger nos agriculteurs et notre industrie, mettre fin au démantèlement du service public, lutter contre les parasites fiscaux, ou remettre la monnaie au service de l’intérêt général. En suivant l’article 50, cela ne serait possible qu’au bout de 2 ans… Voilà pourquoi une sortie unilatérale et immédiate sera la bonne voie pour le Frexit.
 


24 réactions


  • Olivier Perriet Olivier Perriet 22 août 2018 10:34

    La sortie de l’UE pour mieux interdire le glyphosphate, alors là, chapeau, mort de rire smiley ou comment amalgamer les torchons et les serpillères

    Il fallait oser, bon, voilà, maintenant c’est fait.

    Mais moi je suis POUR le GLYPHOSPHATE, surtout depuis que MONSANTO a été racheté par les gentils Zallemands de BAYER :

    je suis sûr qu’il y aura moins de polémiques maintenant smiley


    • Le421... Refuznik !! Le421 23 août 2018 13:52

      @Olivier Perriet

      Bien sûr, puisque Bayer fournit les médocs pour soigner les dégâts du Glyphosate.
      C’est double jackpot !!

    • Le421... Refuznik !! Le421 23 août 2018 13:53

      @Le421

      D’ailleurs, je verrais bien « Comme j’aime » financé par l’industrie agroalimentaire...  smiley


  • Sozenz 22 août 2018 11:50
    Dès l’obtention d’une majorité, il faudra pouvoir interdire le glyphosate, protéger nos agriculteurs et notre industrie, mettre fin au démantèlement du service public, lutter contre les parasites fiscaux, ou remettre la monnaie au service de l’intérêt général. En suivant l’article 50, cela ne serait possible qu’au bout de 2 ans… Voilà pourquoi une sortie unilatérale et immédiate sera la bonne voie pour le Frexit.

    il ne faut pas uniquement sortir de l UE , mais il faut aussi que la politique du pays soit dans cet esprit .
     L UE a permis de mettre à jour d une façon évidente les grandes lignes voulues par les lobbies et cautionnés par les états . L ’ UE n a qu’ accéléré la mise en place et l harmonisation de la destruction des peuples par le bas .
    quand il y aura sorti de l UE il faudra rester vigilent à ne pas mettre n importe qui au pouvoir si ce systeme est encore en place d ici quelques temps ( ce qui risque de ne pas etre le cas ) .
    il faut bien comprendre que la sortie de L’ UE n est que la première étape indispensable , mais pas unique .
    il faut une vision large , visionnaire à long terme , éthique et juste . position qui ne va pas avec la vision lobbyiste actuelle . d’où toutes les frictions qui viendront se présenteront déjà pour éviter toute sortie de l UE . surtout que les incorruptibles , ça ne court pas les rues .

     

    • Doume65 23 août 2018 12:02

      @Sozenz

      Tu as raison. J’ajouterai que le passage « En suivant l’article 50, cela ne serait possible qu’au bout de 2 ans » est un gros mensonge. Il suffit d’ailleurs de suivre le lien pour s’en rendre compte. Ce délais de deux ans n’est absolument pas obligatoire. Au contraire, il n’est accordé que si un accord de sortie n’a pas pu être conclu. C’est en quelque sorte un sursis. Un droit donc (qui peut être prolongé), et pas une obligation.
      Extrait de l’article 50 :
      « Les traités cessent d’être applicables à l’État concerné à partir de la date d’entrée en vigueur de l’accord de retrait ou, à défaut, deux ans après la notification visée au paragraphe 2, sauf si le Conseil européen, en accord avec l’État membre concerné, décide à l’unanimité de proroger ce délai. »

  • Le421... Refuznik !! Le421 22 août 2018 15:55
    Brexit, Brexit...
    Les british n’ont jamais été dans l’Europe que pour ce qui était intéressant.
    Rappelez-vous Maggie :
    I want my money back !!

    Alors, entre nous, si ils partent...
    Bon débarras.
    Tant pis pour les fifrelots qui vont faire les traders à la City et se la pètent aux Champs-Elyzées !!

    • Samy Levrai samy Levrai 22 août 2018 18:45

      @Le421
      Et toi tu veux rester... bon collabo soumis euro atlantiste, qu’est ce que le peuple français avait voté déjà en 2005 ? 


    • Le421... Refuznik !! Le421 23 août 2018 13:50

      @samy Levrai

      J’oserais un « demi-crème d’imbécile » à celui qui ne sait pas ce que j’ai fait en 2005.
      Donné des conférences devant des centaines de personnes en faveur du non.

      Allez.
      A la niche les cabots d’Asselineau.
      Quand on sait pas, on ferme sa gue...  !!

    • Samy Levrai samy Levrai 23 août 2018 18:36

      @Le421
      Excuse mais quand tu dis « bon débarras » aux anglais, cela veut dire que toi tu es content de rester..., non ? 

       au fait c’est quoi le plan A et le plan B des soumis ? n’est ce pas A on reste et B on reste ? 
      c’est pourtant ce qu’il y a écrit dans le programme n’est ce pas ? je trouve que ça n’est pas clair du tout tu as des lieutenants qui disent que oui et d’autres qui disent que non mais le chef et les programme disent on reste dans l’euro, dans l’UE et comme on ne sort pas de l’UE on reste dans l’OTAN.

    • Samy Levrai samy Levrai 23 août 2018 18:45

      @samy Levrai pour 421

      Alors je ne sais pas de quoi je parle ? Tu es tellement contre que tu es dans un parti qui ne parle que de trucs qui ne sont pas possibles sans une sortie prealable de l’UE de l’euro et de l’OTAN mais qui ne parle pas d’en sortir... donc si tu faisais des conférences pour le NON et que depuis tu t’es mis dans un parti qui parle d’une autre Europe ( et qui jamais dans son programme n’a parlé de sortie de quoi que ce soit...) de deux choses l’une :
       tu es un vrai crétin ou es tu un minable escroc ? ( tu vois je ne parle pas de « demi » ).

    • Ouam (Paria statutaire non vacciné) Ouam 24 août 2018 21:04

      @Le421

      « Donné des conférences devant des centaines de personnes en faveur du non.... »

      Une poussé de crise de lucidité maybe ? je t’en félicite au passage..
      Comme le 80km/h ou en tant que motard (ou automobiliste) on se retrouve coincé entre deuxs spls ou je t’ai aussi apercu, idem...
       
      Mais ou je percute pas, c’est que tu te fasse avoir ensuite comme un bleu, sachant qu’un texte constituant qui est supérieur à notre constitution ne peut etre balayé d’un revers de manche
      (sauf a racker une enieme fois pour la nieme sanction, et c’est bien sur pas les dirigeants qui vonts racker smiley ) et au bout on gagne que tchick sauf à passer pour des gros nazes
      un-con -pétant.

      Et tu ne pourra mas moi me balancer un « à la niche le clebs d’asselinot »
      car je ne suis pas Asselinotien mais toujours et résolument « Chouardien ».

  • [email protected] 22 août 2018 19:11

    oui il est tps que UE soit dissoute et reformulée, comme neutre mais il vous faudra oublier vos retraites mes amis,


    • Samy Levrai samy Levrai 22 août 2018 19:29

      @[email protected]
      Ah bon ?ce sont des étrangers qui paient ta retraite à toi ? lesquels les allemands ? les belges ? les Grecs ? les américains ? les chinois ?

      Il est temps que l’UE disparaisse tout simplement, elle ne nous a rien apporté, elle presque tout détruit.

    • [email protected] 22 août 2018 21:48

      @samy Levrai
      Bonsoir non c est la finance par le biais des vases communicants car votre retraite n est pas étanche smiley


    • Samy Levrai samy Levrai 22 août 2018 22:28

      @[email protected]
      Salut, Tant qu’elle reste a répartition, les financiers n’ont pas trop de pouvoir dessus... tant que !


    • [email protected] 24 août 2018 20:31
      @samy Levrai
      Salut
      a condition que l économie soit encore debout mais bon je vous veux que du bien mais préparez vous qd même , un petit potage ?

    • Ouam (Paria statutaire non vacciné) Ouam 24 août 2018 21:13
      @samy Levrai
      je plussoie assez tes propos...

      ah ca à l’air un peu compliqué ... pour répondre à @xi.....

      on va simplifier au max.

      Alors les fonds de retraites (francais) onts certains actifs, mais c’est peu en fait sur la masse monaitare globale dans la redistribution vs les retraités.
      En fait c’est ce que versent les actifs (cad les cotisations vieillesse et secu) plus diverses taxes d’etat qui servent à payer les retraites.
       
      En plus cela dépends des (différentes) caisses si je ne m’abuse... d’ou les disparités de sommes importantes.

       La partie la plus « opaque » est bien celle concernant les « fonctionnaires » au passage.

      Effectivement jupiter one et ses sbirent revent d’une retraite par capitalisation (et plus repartition) placée sur des fonds type Enron (usa pour ceuxs qui onts un peu de mémoire)

  • Attilax Attilax 22 août 2018 19:39
    2 ans, c’est le maximum. On peut faire ça beaucoup plus vite. Et je ne vois pas l’intérêt de quitter l’UE tout en gardant l’euro, je ne vois même pas comment ce serait possible, d’ailleurs...

    • Samy Levrai samy Levrai 22 août 2018 22:32

      @Jean Neymar
      L’euro avec l’ouverture de la concurrence libre avec le monde a juste detruit toute l’industrie, provoqué un chômage délirant, le Franc etaient une monnaie accepté partout et était au service de notre économie, l’euro la detruit comme elle detruit toutes les économies du sud.

      L’euro ne nous a rien apporté ou alors explique moi. 

    • tiers_inclus tiers_inclus 22 août 2018 22:33

      @Jean Neymar

      L’euro est en tête de liste des motivations à quitter l’UE. Il entrave l’ajustement économique et pire toute espérance de changement.
      Battre monnaie est une fonction régalienne primordiale surtout dans un contexte déstabilisant de sortie. Quant aux échanges internationaux ils commencent à échapper petit à petit au dollar et sont remplacés par l’acceptation des devises des partenaires. A moyen terme la réussite de la multipolarité devrait favoriser la mise place d’une monnaie « panier » pour des raisons évidentes de simplification et de gestion du risque des transactions.


    • Attilax Attilax 23 août 2018 14:00

      @Jean Neymar


      L’euro est au dollar ce qu’une éponge est à la vaisselle.

    • Ouam (Paria statutaire non vacciné) Ouam 24 août 2018 20:51
      @AttilaxSalut a toi.
      « L’euro est au dollar ce qu’une éponge est à la vaisselle. »

       C’est meme pire...

      Parce que SI tu a un brexit dur , comme ca à l’air de se préciser ces derniers temps...
      ben ca va nous couter (cad pour etre précis àceuxs qui restent dans l’UE ET l’€)
      la modique vaisselle cassé de 60 Milliards d’€ à éponger en sus...
       
      Et ceci personne n’en parle (ou presque)
       
      La question à se poser est :
      A votre humble avis, qui va encore une nouvelle fois de plus régler la facture ? smiley

  • tiers_inclus tiers_inclus 22 août 2018 22:57

    Et un candidat pourrait parfaitement demander un mandat pour une sortie unilatérale et immédiate afin de pouvoir mettre en place un changement rapidement, lui donnant alors toute légitimité pour mener le Frexit hors de l’article 50.

     
    La période de latence est effectivement un lourd handicap. Les Britanniques n’ont pas trouvé d’échappatoires et je ne doute pas que la pugnacité d’un Nagel Farage ne se soit pas confrontée au problème. Pas si aisé que cela de sortir des clous apparemment.
    Quand on examine (mais je ne suis pas juriste en droit international) vos propositions de Frexit hors article 50 (convention de Vienne, article 16 ...) le doute est plus qu’autorisé. Comment obtenir par la bande (ce qui serait laborieux et long) ce qui est possible en substance par l’article 50 (le délai de sortie étant négociable) et qui serait voué à l’échec ?
    Il existe une procédure, lancer des hypothèses de sortie improbables ne peut qu’être contre-productif et je ne suis pas sûr que les français aient le goût de l’aventure.


  • pipiou 24 août 2018 21:38
    Les radotages et sucrages de fraises de Herblay.
    Ce qui est bien ici c’est que rien ne change ; c’est rassurant, et lénifiant.

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