samedi 12 juin 2010 - par
Lutte contre la fraude fiscale. Je propose de copier les américains
Les Américains ont mis en place en mars dernier, une nouvelle loi, passée quasiment inaperçue, et pourtant à même de révolutionner la lutte contre la fraude fiscale aux Etats-Unis. Elle contraint les établissements financiers étrangers qui souhaitent investir sur le territoire américain à révéler aux autorités l’identité de leurs clients quand ceux-ci sont ressortissants des Etats-Unis. A partir du 1er janvier 2013, les clients souhaitant conserver leur anonymat devront payer une retenue à la source de 30% sur le résultat de leurs investissements, un niveau dissuasif.
Les Etats-Unis mettent ainsi en place rien de moins qu’un échange automatique d’informations fiscales entre les établissements financiers étrangers et le gouvernement, une obligation de déclarer les comptes sans que le fisc n’ait rien à demander.
Les américains dissimulant leurs revenus à l’étranger pour éviter de payer des impôts et investir discrètement aux Etats-Unis via une banque étrangère, si possible située dans un paradis fiscal, verront leur identité transmise directement au fisc.
Le législateur américain a considéré que les éventuelles règles de confidentialité applicables dans l’Etat d’origine de l’intermédiaire financier concerné (en Suisse typiquement le secret bancaire) ne sauraient constituer un obstacle à la transmission d’informations. L’intermédiaire financier doit obtenir de ses clients américains une renonciation à la protection conférée par l’ordre juridique de l’Etat dans lequel l’intermédiaire financier est incorporé. A défaut, la relation-client doit être clôturée.
Un intermédiaire financier qui accepte de se soumettre au régime de transparence devra non seulement dévoiler les « comptes » des contribuables américains qu’il détient dans ses propres livres, mais également les relations que d’autres entités du même groupe de sociétés entretiennent avec des contribuables américains.
Cette approche consolidée créera sans doute des difficultés pour les groupes financiers internationaux disposant de filiales dans un ordre juridique imposant des règles de confidentialité accrues.
Les intermédiaires financiers non-américains qui n’adhèrent pas au système ou qui en violent les termes se verront soumis à un impôt à la source de 30% sur tous les revenus de source américaine, que l’intermédiaire financier reçoive ces revenus pour son propre compte ou pour le compte de clients.
Je trouve qu’il s’agit là d’une très bonne idée. On voit mal les banques suisses ne pas investir sur le plus grand marché financier de la planète….Alors … Pourquoi ne pas envisager un système du même genre au niveau Européen ? Ou du G20 ?
Sources : le magazine Alternatives économiques (juin 2010)