lundi 29 avril 2013 - par Résistance

Madrid : charges policières contre les manifestants anti-austérité

Des milliers de personnes ont convergé jeudi dernier (25 avril, NDLR) vers la place Neptune de Madrid, répondant à l’appel de la plate-forme ¡En Pie ! réunissant plusieurs sensibilités du mouvement social espagnol. Une occasion de demander la démission du gouvernement de Mariano Rajoy, leader du Parti populaire, et la fin des politiques d’austérité qui ont frappé durement les Espagnols ces dernières années.

Le rassemblement avait été fixé à 17h00, mais un impressionnant dispositif policier bouclait la zone depuis déjà bien longtemps : plus de 1.700 agents avaient été déployés le long d’une longue file de barrières et de véhicules blindés qui bloquaient la Carrera de San Jerónimo et les rues adjacentes qui mènent au Congreso de los Deputados. Les policiers alimentaient depuis le petit matin un climat d’intimidation, arrêtant et fouillant les personnes qui se rendaient sur la place. Avant même que ne commence la manifestation, on dénombrait déjà plusieurs arrestations pour des objets trouvés dans les sac-à-dos qualifiés hâtivement d’armes par destination. 

Rien n’empêcha cependant les flots humains de se diriger vers la place Neptune qui connut une affluence record jusque tard dans la soirée. On put reconnaître de nombreux mouvements qui ont émergé ces dernières années dans le contexte de la crise et des coupes claires opérées par le pouvoir en place dans l’éducation, la santé ou le logement.

Quelques heures avant le début officiel de la manifestation, une cyber-attaque mit hors d’usage le site Internet et les réseaux informatiques du Parlement, obligeant l’assemblée plénière à suspendre ses travaux.

Aux alentours de 20 heures, les manifestants, sous le mot d’ordre « assiège le Parlement », ont bravé les cordons de sécurité disposés tout autour des Cortes en tentant d’enlever les barrières qui en barraient l’accès et en lançant des projectiles en direction des cordons de police. C’est à ce moment que les agents ont riposté en chargeant violemment, dispersant les manifestants et les obligeant à se regrouper dans les rues adjacentes. Ce qui permit à certains d’entre eux de continuer leur travail de harcèlement pour reprendre possession de la place Neptune.

La journée s’est conclue par quinze arrestations et des dizaines de blessés.

Le Parlement devait voter le lendemain un nouveau plan de rigueur au moment où le chômage a progressait encore en Espagne, atteignant le nouveau seuil historique de 27,16 %. « Je ne suis pas d’accord avec la politique que mène le gouvernement. Il est soumis aux politiques de la Banque centrale européenne que nous n’avons pas élue », lançait Lorena Perez, une chômeuse de 29 ans. « Ils ne défendent pas nos intérêts, mais ceux des banques et de l’Allemagne  ».

Rien d’étonnant dans ce contexte-là à ce que le manifeste appelant au rassemblement réclame « la chute du régime (démission du gouvernement, dissolution du Parlement et des hautes institutions de l’État) et l’ouverture d’un processus de transition pour un nouveau modèle d’organisation politique, économique et social, juste et solidaire ». Devant les violences des forces de l’ordre qui ont émaillé la journée du 25 avril, rien d’étonnant non plus à ce que les manifestants se positionnent « pour la légitime défense face aux brutalités du régime qui, avec ses lois répressives, construit un État policier destiné à intimider, contrôler et paralyser les manifestations  ».

Capitaine Martin

http://www.resistance-politique.fr/article-madrid-charges-policieres-contre-les-manifestants-anti-austerite-117434627.html



10 réactions


  • kettner 29 avril 2013 11:30

    L’oligarchie déroule

     Tondre le troupeau et l’asservir par une dette totale, à charge du bêlant et de ses embryons .

     Le terroriser en lâchant les pitbulls pendant que les caniches illustrent le tableau .


    • taktak 29 avril 2013 15:04

      Et oui pour faire respecter les politiques d’austérités imposés par Bruxelles, il n’est d’autres choix partout que de faire violence aux peuples.

      Et c’est bien là preuve que la souveraineté du peuple premiere condition de la démocratie est bafouée, en premier lieu par le carcan capitaliste européen. Et c’est à ce carcan qu’il faut aussi s’attaquer. En espagne, en france, en italie, l’alternance qui s’est faites dans les urnes ne changent pas une virgule à la politique menée. Puisque celle-ci est décidé par les marchés à bruxelles et frankfort.

      j’ai mis à la modération un article sur le sujet. Dommage qu’il ne passe pas.
      http://www.agoravox.fr/ecrire/?exec=articles&id_article=134946


  • subliminette subliminette 29 avril 2013 11:51

    Pauvres flics qui vont aller pleunicher sur les ondes que la population ne les aime pas...


  • babeuf babeuf 29 avril 2013 12:52

    la seule langue qu ils connaissent c est la bastonnade


  • 6ber 6ber 29 avril 2013 13:12

    La loi du plus fort est toujours la meilleure, rien ne change.
    Taper sur les plus faibles...
    Je souhaite qu’un jour ces instances dirigeantes soient confrontées aux mêmes excès dans leur chair, aux mêmes maux, aux mêmes traumatismes et aux mêmes blessures.
    Je leur souhaite de souffrir ce que le peuple aujourd’hui endure.
    Et oui, pauvres flics mal aimés et pleurnichards mais qui tirerons sur la foule si on leur en donne l’ordre.


  • Razzara Razzara 29 avril 2013 15:21

    Oui, oui, ... pour le moment l’état policier conserve la ’main’. Mais jusqu’à quand ?

    Parce qu’il convient de ne pas perdre de vue que tous ces gentils policiers robocapés ont des familles, pour la plupart. Et ils ne sont certainement pas tous abonnés à la maison poulaga, les frères, soeurs, cousins, ... loin s’en faut !

    De plus, à en juger, entre autre, par le nombre de suicides dans la police - en France, au moins - il n’est pas certain que les conditions d’une obéissance indéfectible persiste très avant si la situation en venait à se dégrader encore et encore. Ce qui, précision, va se produire de toute façon.

    Enfin, il est un paramètre à ne surtout pas perdre de vue en pareille situation : la puissance du nombre, de la masse réunie. Et si, par le plus grand des malheurs, une bavure venait à se produire en pareil confrontation ....

    Razzara


  • aura aura 29 avril 2013 16:31

    la politique instrumentalise les humains ;
    quand la conscience saura les réveiller, les policiers, l’armée, les gendarmes, la situation sera changée ; mais ils sont pour instant la main de l’Empereur AVEC l’épée qui coupe les têtes de la plèbe...


  • Traroth Traroth 29 avril 2013 17:42

    Vos gueules, les pauvres ! Laissez-vous affamer sans rechigner, sinon...


  • ALEA JACTA EST ALEA JACTA EST 30 avril 2013 08:01

    L’ Espagne vit un véritable coup d’ état démocratique avec une droite qui a obtenu la majorité absolue mais qui a trahi point par point toutes ses promesses électorales.Rajoy avait fait de la lutte contre le chômage son cheval de bataille avec les résultats catastrophiques que l’ on connaît.
    Normalement ce gouvernement sali par des dizaines d’ affaires de corruption( Barcenas, trame Gurtel), devrait démissionner s’ il lui restait une once de dignité mais il préfère envoyer la police charger contre les manifestants.
    Les espagnols n’ ont donc plus le choix et maintenant c’ est la rue qui va parler...le compte-à rebours pour ce pouvoir corrompu et incompétent a déjà commencé...


  • chmoll chmoll 30 avril 2013 08:05

    on a les mêmes en frenchie ,avec option butane et propane


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