mercredi 30 juillet 2008 - par Jules BOYADJIAN

Présidence française et adhésion de la Turquie à l’Union européenne : quelle attitude adopter ?

La Turquie, Etat si proche et pourtant si éloigné. Etat, si proche de nous lorsqu’il est question de son éventuelle adhésion à l’Union européenne, Etat si éloigné lorsqu’il y sévit des attentats sur fond de crise politique majeure et incomparable aux quelques tumultes que l’on perçoit çà et là dans l’Europe des vingt-sept. Avec le problème institutionnel, cette question constitue sans nulle doute l’objet le plus sensible de l’Union européenne. De la réussite ou de l’échec de ce processus, tant dans sa mise en œuvre que dans son issue finale dépend certainement l’avenir du projet européen. Au terme du premier de ses six mois de présidence, Nicolas Sarkozy n’a pas abordé cette question. Il devra apporter sa réponse au guêpier turc, pour s’assurer la réussite de sa présidence, qu’il espère inoubliable.

Nous y sommes, ou plutôt nous y serons. Tantôt les dirigeants européens temporisent, feignent la question et évoquent un «  lointain horizon  » en parade aux interrogations légitimes que posent ces négociations avec la Turquie. Tantôt, ils se félicitent de l’ouverture de nouveaux chapitres, guettent les prochains à traiter, et assurent les diplomates turcs de l’irrémédiabilité du succès. Quoi qu’il arrive, nous y sommes. Nous sommes dans cette période fragile, où la volonté des négociants ne peut mettre en péril les valeurs du projet commun que l’on souhaite bâtir. Cet instant de vérité, où bluff et tromperies doivent être mis de côté au profit d’une confiance réciproque à la base de la communauté que l’on entend créer. Et pourtant on sent qu’à ce niveau-là le bât blesse. Cet atmosphère d’échec, de duperie permanente et d’agacements étouffés pollue cette période de négociations. Là est le guêpier turc.

Alors, du côté politique, on s’agrippe aux attitudes identitaires. La droite dans ses factions souverainiste et chrétienne adopte l’attitude du rejet pur et simple. La gauche, dans une sorte de crispation pavlovienne plus ou moins assumée conduisant à l’opposition permanente, compose donc son refrain de contradiction, version adhésion de la Turquie à l’Union européenne, en exprimant une attitude favorable à l’entrée. On retrouve bien, çà et là, quelques personnalités politiques et non des moindres (Jacques Santini, Rudy Salles, François Hollande, Robert Badinter) s’émancipant de ces considérations affligeantes pour proposer de traiter de front les questions essentielles, mais globalement celles-ci sont bel et bien oubliées dans les carcans de la politique politicienne.

À Bruxelles, depuis l’ouverture des négociations, les présidences européennes se sont succédé sans que des progrès significatifs n’aient été constatés sur ces questions essentielles. Bien que la ratification du Protocole d’Ankara ait été posée le 17 décembre 2004 comme une condition sine qua non à l’ouverture des négociations, entraînant une reconnaissance a minima de l’intégrité de Chypre - Etat membre de l’Union européenne faut-il le rappeler - le refus par la Turquie de l’appliquer à la République de Chypre n’a pas empêché ces négociations d’être officiellement lancées le 3 octobre 2005. Ports et aéroports turcs sont donc toujours fermés aux provenances de Nicosie et la partie Nord de l’île demeure sous occupation d’un tiers menant un processus de négociations avec Bruxelles.

Disons-le différemment. Admettons qu’un Etat non-européen, désirant à terme adhérer, occupe plusieurs régions françaises. Admettons que, malgré son refus de retirer ses troupes et de reconnaître l’Etat français, celui-ci postule à l’adhésion. Admettons, enfin, que les soi-disant partenaires européens imposent des pressions de toute part sur le gouvernement français pour le réduire au silence face à des revendications de libération et de lutte contre ce déni manifeste de l’existence de l’Etat. Alors seulement est-il possible de cerner l’insoutenable manoeuvre imposée aux Chypriotes ?

Sous influence française et en guise de solidarité avec les Chypriotes, l’Union européenne avait bien suspendu certains chapitres des négociations relatifs à la mise en oeuvre du Protocole d’Ankara. Mais, durant sa présidence, Nicolas Sarkozy devra assurément se montrer plus audacieux et garantir la République de Chypre de son soutien, en exigeant purement et simplement l’évacuation de l’île. Telle est la seule issue favorable conciliant la poursuite des négociations et la protections des valeurs prônées par l’Union parmi lesquelles le pacifisme et la non-agression mutuelle prédominent.

Autre sujet déterminant, le négationnisme. Force est de constater que la Turquie n’a pas faibli sur ce terrain-là. Un négationnisme du génocide arménien qui s’exprima odieusement avec l’exécution, le 19 janvier 2007, du journaliste arméno-turc Hrant Dink, militant pour la reconnaissance du génocide arménien. Là encore, malgré quelques réprimandes, la réaction européenne ne fut pas à la mesure de l’ignominie que fut l’assassinat du rédacteur en chef de l’hebdomadaire Agos. Une réaction d’autant plus faible  que le meurtrier présumé, le nationaliste Ogün Samast, servit un temps d’effigie aux services de police turque. Comble de l’ironie, alors que le procès des meurtriers de Hrant Dink allait se transformer en une piteuse mascarade accusant de tous les maux le journaliste assassiné, le fils de ce dernier, Arat Dink, fut lui-même condamné au titre de l’article 301 du Code pénal turc, pour avoir publié de manière posthume les écrits de son père traitant du génocide arménien. Car telle est bien la mise en oeuvre du négationnisme turc.

Un négationnisme propagandaire doublé d’une législation destinée à faire taire les derniers insolents, perméables à la doctrine d’Etat, maintenu depuis des décennies quelles que que soient les majorités au pouvoir. Un négationnisme perpétué malgré les appels du Parlement européen et que Nicolas Sarkozy avait dénoncé dans le cadre de sa campagne présidentielle de 2007. Le président Nicolas maintiendra-t-il les engagements du candidat Sarkozy. Le nouveau président de l’Union européenne est investi de ce devoir pour que l’Europe fondée sur la stupeur provoquée par la Seconde Guerre mondiale et l’effroyable découverte de l’Holocauste n’intègre pas en son sein un Etat structurellement négationniste (pour paraphraser Bernard Henry-Levi), tel que la Turquie.

Puis intervient la question kurde. A ce sujet encore, les autorités turques sont bien loin des standards européens en matière de droit des minorités. Pire encore, l’armée turque s’est lancée dans une traque pulsionnelle des agents du PKK conduisant à des offensives par-delà la frontière jusqu’au Kurdistan irakien, où les populations kurdes, seules garantes d’une relative stabilité en Irak, sont désormais soumises aux offensives, ô combien, périlleuses de l’armée turque.

Les attentats du 27 juillet 2008 ont rappelé aux dirigeants européens l’extrême tension que pouvait engendrer cette question en Turquie. Pour autant, la fermeté face aux actes terroristes ne doit pas masquer les manquements insoutenables que subissent les populations kurdes dont l’accession aux droits doit irrémédiablement être le corollaire à la progression des négociations entreprises sur la voie de l’adhésion à l’Union européenne.

Enfin, intervient le problème de la stabilité gouvernementale en Turquie. Alors qu’en 2004 les Islamistes au pouvoir avaient a priori opté pour la modération, et que l’armée, garante de l’héritage laïc et nationaliste d’Atatürk, semblait accepter le renoncement au pouvoir, la crise politique reprit au printemps 2007. Une crise débutée par l’adoption par la majorité incarnée par l’AKP, d’une loi autorisant le port du voile islamique à l’école, qui plongea la Turquie dans une crispation extrême, où déclarations abusives des cadres de l’armée s’ajoutèrent aux manifestations les plus nationalistes, dans une atmosphère n’étant pas sans rappeler la période de coups d’Etat répétés que subissait la Turquie dans les années 80. Tant la religiosité réaffirmée du pouvoir que les ambitions à peine voilées de l’armée sont aux antipodes de la conception européenne de l’Etat de droit, de la séparation des pouvoirs et du respect de la laïcité.

Autant dire que la tempête politique sévissant depuis 2007 en Turquie est incomparable aux crises éphémères et résiduelles des Etats de l’Union. Face à ces manquements incontestables, l’Europe ne peut pas se montrer faible. Il est nécessaire que ses dirigeants insistent sur les progrès démocratiques que doit faire la Turquie pour satisfaire pleinement les exigences européennes en matière de droit de l’homme et de stabilité politique. Une attitude volontariste que la France par l’intermédiaire de son président, propulsé à la tête de l’Union européenne, devra assumer, si elle veut pleinement que sa présidence soit couronnée de succès sur les sujets les plus essentiels, relatifs à l’avenir de la construction européenne et à l’avènement d’un projet politique, démocratique et humaniste en Europe.



31 réactions


  • tvargentine.com lerma 30 juillet 2008 11:25

    Pourquoi parler d’un problème qui n’existe pas !

    La Turquie ce n’est pas l’Europe et l’avenir de ce pays est dans le monde arabe
     


  • HELIOS HELIOS 30 juillet 2008 11:59

    Tant qu’on aura pas clairement dit ce qu’est l’Europe, ce problème persistera, avec celui des choix des européens dans les consultations dites "démocratiques".

    Dans une Europe continentale, la Turquie n’a rien a y faire
    Dans une Europe judeo-chretienne, la Turquie n’a rien a y faire
    Dans une Europe spirituelle, de tolerance et de droit de l’homme la Turquie n’a pas sa place

    mais...

    Dans l’Europe caniche des USA, la turquie membre de l’Otan a sa place.
    Dans l’Europe anglosaxonne du commerce et seulement du commerce, la Turquie et ses 70 millions de consommateurs a sa place
    Dans l’Europe geostratégique la Turquie à sa place

    Reconnaissons toutefois que notre manière de faire avec le peuple turc n’est pas tres bonne... a moins que ce qu’on nous presente ne soit pas la réalité.


    • Gazi BORAT 30 juillet 2008 13:58

      @ HELIOS

      1. Dans une Europe continentale, Chypre n’a pas sa place !
      2. Dans une Europe judéo-chrétienne, je plaide immédiatement l’entrée du Brésil !
      3. Dans une Europe dédiée aux Droits de l’Homme, la France n’a pas sa place !
      gAZi bORAt

    • Gilles Gilles 30 juillet 2008 15:33

      Rapellons aussi, en ce qui concerne les droits de l’homme, que nous avons un président qui en campagne fustigeait et se gaussait des "droits de l’hommiste" (une insulte dans la bouche de la droite réac)

      Et il a été élu ! La France suit en cela de nombreux pays où les droits de l’homme sont régulièrement écornés et carrément bafoués pour les non européens pauvres et bronzés. On demande à la Turquie de faire mieux en ce sens. Alors peut être un jour Turquie et Europe se retrouverons sur un juste milieu !

      Ou mieux, puisque l’Europe est de plus en plus un nivellement par le bas, pourquoi ne pas être pragmatique et prendre exemple sur la Turquie en ce qui concerne les droits de l’homme ? Nos gouvernement auraient ainsi plus de latitude pour lutter contre le terrorisme, la racaille, les immigrés voleur de pain, les gauchos archïques et les autres races de fainéants et assistés ; l’Etat serait plus productif !


  • Iren-Nao 30 juillet 2008 12:17

    @ l’auteur,

    Je comprend que vous vous souciiez de la "reconnaissance" du genocide armenien, battre sa coulpe est tres tendance et c’est la gamelle de votre ami BHL qui est de toutes les infamies. Mais enfin, a quoi cela sert il ?

    Chypre est un probleme clair de souverainete, mais franchement on ne va pas partir en guerre pour cela, on y est deja aller dans le temps pour Dantzig.

    Le probleme kurde est un peu complexe, grand merci, nous avons deja a nos portes la Yougoslavie ou nous continuons a traiter les consequences des invasions turques.

    Quant a la Turquie, pays au demeurant sympathique, et nullement arabe Mr Lerma, nous y sommes deja tres lie a des tas de sujets, ce qui est tres bien, mais il n’est pas europeen et fait effectivement partie de la sphere islamique, ce qui n’est pas sans consequences si vous me permettez.

    Amis d’accord, mais marie non merci, l’Europe a deja sacrement de mal a digerer les derniers venus, il serait irresponsable d’y faire entrer un pays aussi important, 4 siecles apres nous subissons encore des guerres separatistes de leurs anciens collabos (Bosnie, Albanie, Kosovo, voire Bulgarie tous repaires de bandits ). Pas besoin d’en remettre une couche.

    Sarko semblait assez clair quant a cette adhesion, esperons qu’il le restera, sauf si les USA lui bottent son cul de larbin OTANesque. (leur espoir etant bien sur d’ainsi affaiblir l’Europe ).

    Salam Aleikoum

    Iren Nao


    • Gazi BORAT 30 juillet 2008 14:20

      @ IREN NAO

      • nous subissons encore des guerres separatistes de leurs anciens collabos (Bosnie, Albanie, Kosovo, voire Bulgarie tous repaires de bandits ).
      Un peu simpliste votre vision de l’histoire, avec la Bosnie, l’Albanie et la Bulgarie "collabo" de l’Empire ottoman.

      Et l’Allemagne , quelle place son alliance politico militaire avec la Sublime Portedurant le premier conflit mondial lui donne-t-elle dans votre classement des nations européennes ?
      gAZi bORAt

    • Iren-Nao 31 juillet 2008 02:11

      @ Gazi

      Tres Estime intervenant.

      Je ne suis pas historien de profession, ni meme vraiment intello, a peine instruit, mais je ne crois pas abusif de dire que en gros les poches musulmanes Bosniaque, Kosovare, Albanaise voire Bulgare sont bel et bien des restes des invasions turques qui laisserent derriere elles des convertis en bon nombre. On pourrait surement affiner le propos histoire de noyer le poisson, mais en gros c’est ca.
      J’ai donc dit anciens collabos, ceux d’aujourdhui n’ont pas choisi la religion de leurs parents, les pauvres, mais l’humanite etant ce qu’elle est on est pas sorti de l’auberge et c’est une raison qui me fait craindre le communautarisme, et les doubles appartenances, quant a la cohabitation pacifique de religions monotheistes j’attend encore un exemple.
      La France en son temps aussi fut grande alliee de la Sublime Porte contre des europeens, l’alliance turco germaine de la 1er guerre, eh bien pour tout vous dire, je n’en pense rien.

      Mais treve de balivernes, un homme comme vous epris d’art doit bien avoir un avis sur une affaire internationale d’importance : La danse du ventre, avec ou sans chaussure ??

      Sawadee krap

      Iren-Nao


    • Gazi BORAT 31 juillet 2008 07:11

      @ IREN NAO

      Tout d’abord, sur la question de la diversité religieuse dans les Balkans.

      C’est une vision post 9/11 que d’attribuer les séparatismes dans les Balkans aux populations musulmanes locales. Celles-ci, bien évidemment, sont des héritages de l’Empire ottoman et le résultat de conversion.

      Le cas de la Bulgarie est particulier puisque les Musulmans bulgares proviennent majoritairement de l’installation de populations turques et non de la conversion d’orthodoxes locaux.

      On trouve en Yougoslavie, en terme de religion majoritaire par région des Catholiques (en Slovenie et Croatie), des Orthodoxes (en Serbie).

      L’éclatement de la Yougoslavie commença, rappelez vous, par des conflits qui mettaient aux prises catholiques croates et slovènes aux orthodoxes serbes. Les Bosniaques n’entrèrent qu’après dans cette tragédie.

      Le conflit du Kosovo est d’une nature linguistique et non religieuse, les Kosovars étant de langue albanaise et, au niveau religieux, à la fois musulmans et catholiques. La diversité religieuse ne fut jamais une cause de conflit en Albanie, l’identité clanique étant prépondérante sur l’identité religieuse.

      A ce sujet, le cas de la monarchie albanaise est assez remarquable. Après la sortie de l’Albanie de l’Empire ottoman suivit une période de guerre civile de plusieurs années où s’affrontèrent les clans albanais pour la conquête du pouvoir.

      Lassés de la stérilité de ce conflit, les clans se réunirent et se mirent d’accord sur une solution qui recueillait l’unanimité : prendre pour souverain un parfait étranger : ce fut le Hollandais Guillaume de Wied.


      Celui ci fut trahi et renversé par un de ses partisans, Ahmed Zogu, mais pour des raisons qui tenaient plus à des manoeuvres destabilisatrices de l’Italie fasciste que du conflit religieux. Il devint, tel Napoléon III, d’abord président de la République albanaise, puis roi d’un état fantoche (finalement rattaché à l’Italie) sous le nom de Zog 1°. Pour la petite histoire, c’est lui qui servit de modèle au souverain dessiné par Hergé dans l’aventure de Tintin, "le Sceptre d’Ottokar.


      Ceci à titre de curiosité : il existe encore aujourd’hui des partisans de la dynastie des Zogu :


      Je peux me tromper, mais il me semble que vous ne transposiez des problématiques libanaises dans votre analyse de la géopolitique balkanique.


      - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

      Pou votre dernière question :

      La danse orientale ? Avec chaussures, évidemment !

      gAZi bORAt


    • Gazi BORAT 31 juillet 2008 07:27

      @ tres estimee intervenant(e) - Suite

      Désolé de m’être étendu peut-être trop sur le cas particulier de l’Albanie mais, pour cette question de l’instabilité balakanique, je persiste pour la prépondérance du nationalisme sur la religion comme facteur prépondérant des troubles dans cette partie de l’Europe.

      L’Islam y est particulier, marqué de syncrétisme chrétien, et les confréries hétérodoxes, comme celle des Bektaşı y ont une influence importante.

      Sur les Bektaşı :

      http://89.202.136.71/rap/r05-287/r05-2878.html

      http://www.alewiten.com/droit.htm

      gAZi bORAt


    • Iren-Nao 31 juillet 2008 10:47

      @ Gazi Borat

      Merci pour toutes vos precisions vous etes un puits de connaissances.

      J’avais d’ailleurs reconnu le sceptre d’Ottokar, Herge etant a la source principale de ma culture internationale avec SAS. (je sens que cette juxtaposition pourrait deplaire).

      Je ne crois pas que ma vision soit tres post 9/11, mais il est certain que cela a aussi fait beaucoup pour un certain radicalisme islamiste, quoique ce soit plutot la stupide et criminelle intervention US qui soit la principale cause de radicalisation, sans compter les magouilles des memes un peu partout et notamment en Tchetchenie, mais ceci est un autre sujet.

      Cordialement

      Iren-nao
      Intervenant


    • Gazi BORAT 31 juillet 2008 11:38

      @ IREN NAO

      D’accord sur la responsabilité américaine dans le développement de la mouvance islamiste, fort utile durant la Guerre Froide et incontrôlable depuis.

      Pour la Tchetchenie, je préférais le général Doudaïev, un homme intelligent à ceux qui lui ont succédé ensuite. J’avais été très surpris de l’opinion extrèmement respectueuse à son égard qu’avaient formulé des spetsnaz d’origine ukrainienne qui avaient combattu en Afghanistan...

      Je n’ai rien contre Gérard De Villiers, c’est un écrivain qui gère très bien son fond de commerce, se documente très sérieusement sur les sujets de ses romans mais professe tout de même des opinions très à droite. C’est aussi un très grand spécialiste et collectionnaire d’ armes à feu.

      Si j’ai bon souvenir, le serviteur du Prince Malko utilise mon pistolet automatique préféré, l’ ASTRA 400

      mais depuis, il a dû moderniser son arsenal..

      gAZi bORAt

    • Iren-Nao 31 juillet 2008 12:33

      @ Gazi

      L’Asra 400 dit le "mange tout" n’oubliez pas le lacet de Elko.

      J’ai ete eleve au GP 35 (et au Muscadet)


  • Cris Wilkinson Cris Wilkinson 30 juillet 2008 12:17

    Comment pourrait-on accepter un pays que l’on juge responsable d’un génocide et qui refuse obstinement de le reconnaitre comme tel.


  • Gilles Gilles 30 juillet 2008 15:20

    "a partie Nord de l’île demeure sous occupation d’un tiers menant un processus de négociations avec Bruxelles."

    Oui, enfin en 2004 la Turquie a donné son accord, à reculons il est vrai, pour une réunification de l’île et de facto la lévé des embargos. Se sont les chypriotes "grecs" du sud qui ont refusé la plan je vous rapelle. S’ils avaient accepté il est trés probable qu’à ce jour Chypre ne soit plus un obstacle à l’adhésion turque

    "l’adoption par la majorité incarnée par l’AKP, d’une loi autorisant le port du voile islamique à l’école,"

    Il me semble que cela concernait le port du voile à l’université, qui est déjà accepté dans un autre grand pays laic...la France

    "Il est nécessaire que ses dirigeants insistent sur les progrès démocratiques que doit faire la Turquie pour satisfaire pleinement les exigences européennes en matière de droit de l’homme et de stabilité politique."

    Là..... d’accord et à mon avis c’est pas demain que la Turquie s’y conformera


    • Gazi BORAT 30 juillet 2008 16:06

      @ ancien du GUD

      Au niveau de la barbarie et du pillage, les nations d’Europe occidentale battent des records inégalés !
      Qu’il s’agisse du pillage des ressources d’autrui, des génocides... nous n’avons guêre de leçons à donner !

      gAZi bORAt


    • Gilles Gilles 30 juillet 2008 16:11

      HEIL ancien du Gud

      rectifions...

      Nos amis ALGERIENS, MAROCAINS, AFRICAINS ont encore en mémoire les sinistres heures de l’empire FRANçAIS où leurs pays ont été systématiquement pillés de leurs richesses et de leurs hommes par les FRANçAIS

      Tient et on peut utiliser la même chose avec Anglais, Espagnol, Italien, Allemand, Russe et même commes tu le dit SERBE.
      Comme quoi.... les turcs nous ressemblent sur ce point là, non ?

      Ce que ne peuvent arriver à comprendre les gros xénophobes comme toi, c’est que l’idée de base de l’Europe (ou de la SDN) était justement de surmonter ces haines historiques en s’alliant, en se connaissant, en partageant pour éviter que l’histoire ne se répète

      Mais toi, en tant qu’ex membre d’un groupuscule raciste et violent (si c’est vrai...) nul doute que tu préfèrees les époques troublése où on met sur la gueule de ces métèques qui sont nos voisins ; tu prolifères sur la mort et la haine !

      La Turqui a donc toute sa place en Europe de ce point de vue là.


    • Gazi BORAT 30 juillet 2008 16:29

      @ Gilles

      Merci.

      Le pire est que, concernant cette question de l’entrée de la Turquie dans l’Europe, je suis totalement indifférent, n’ayant pas voté pour les accords de Maastrich et systématiquement NON à tout ce qui concernait la "construction européenne".

      Cependant, ce débat récurrent charrie un tel flot d’imbécilités, de fantasmes, de méconnaissances de l’histoire, préjugés en tous genres que j’interviens régulièrement sur ces fils... mais il faut savoir que tous les Turcs ne rêvent pas de devenir européens.

      Certains, lucides, y voient l’abandon de la politique sociale du kemalisme (prix subventionnés des produits de première nécessité, important secteur public) au profit du néo libéralisme qui se cache derrière les "mesures d’ajustement et d’harmonisation", pour d’autres l’Europe, c’est le nucléaire".

      Mieux vaut pas d’Europe que l’Union actuelle !

      gAZi bORAt


    • Gilles Gilles 30 juillet 2008 16:51

      Gazi

      De mon coté je n’ai voté à aucun référendum à propos de l’Europe....dégoûté par la vacuité des débats et la bassesse des arguments basés sur la peur, bien souvent des deux cotés. J’ai regretté tout de même de ne pas avoir voté NON en 2005.

      Pourtant je suis un fervent partisan de l’Europe, ou plutôt de "l’idée européenne", mais comme vous pas pour cette Union là. J’ai comme l’impression que je représente un courant d’opinion européen en pleine ascension, totalement indifférent ou rebuté par les technocrato-idéologues de Bruxelles (que personne ne connait par ailleurs), eux mêmes totalement indifférents aux peuples qu’ils sont sensés représenter et qu’ils n’ont jamais côtoyé

      Les turcs, je parle des citoyens, semblaient majoritairement assez fervents à l’idée d’entrer dans l’Union, probablement pour les idéaux de progrés économique rapide, de liberté, de droits. Mais je crois comprendre qu’ils s’en éloignent, voyant que les européens eux mêmes commencent à douter de cette Europe "fraternelle" en rejetant tous les traités et terrorisés par leurs voisins. Si un jour, probable, les turcs nous disent finalement, "non, nous préférons une association économique à une adhésion," ce sera un échec cuisant et une humiliation pour l’Europe ; un sacré retour de bâton !


    • beubeuh 31 juillet 2008 15:01

      Le vrai échec serait que la Turquie retombe dans ses travers, à savoir les coups d’Etat militaires à répétition, le malaise identitaire etc. Si une Turquie respectueuse des droits de l’homme et démocratique finit par refuser l’adhésion, je ne vois pas comment on pourrait parler d’échec. Ce serait au contraire une victoire du "soft power européen".

      @ancien du gud : vos exemples sont tout pourris. Apprenez que les gouvernement grecs successifs sont favorable à l’entrée de la Turquie dans l’UE (sous condition du règlement du problème chypriote et des questions frontalières).


  • 2poids2mesures 30 juillet 2008 17:38

    Bonjour a tous,

    Les prises de position partisanes d’un coté comme de l’autre du bosphore ont par definition des biais vis à vis de la situation reel de la question generale "Euro-Turc". L’auteur de cet article a de toute facon lancer le débat dans une optique partisane sincere, du fait de ses origines.

    La courte analyse que je vais en faire vous donera l’avis "partisan" d’un specimen male d’origine francaise, élevé en france, Athé, laïque, travaillant à l’étranger et visitant la turquie frequement pour rejoindre un specimen femelle, d’origine turque, elevé en turquie, musulmane, laïque, travaillant en Turquie et visitant la la france reguliere pour rejoindre le premier specimen.. ?? enfin moi quoi !

    N’ayant pas la capacité de tranché une tel question, comme le font si rapidement et avec peu de recul les auteurs de nombreux commentaires, je ne peux que soulevé des questions afin de m’en faire une idée :

    Considerons la question du "genocide armenien" uniquement au niveau du processus d’integration. Premierement nous parlons de l’entree de la Turquie dans l’europe et non de l’emprire Ottoman, et lorsque l’ on signe des accords c’est avec un etat (une constitution) et pas l’empire qui la precedé.

    On aborde la notion d’histoire (une centaine d’année quand même), et pour prendre position, n’avons nous pas besoin d’abord d’un travail collectif d’historiens independant ???

    La france est un pilier de la construction europeenne donc la question ne s’est pas poser, mais à t elle besoin de justifier ou d’assumer l’histoire de l’Algérie ? La france vient meme de refuser l’ouverture des dossiers confidentiels de l’époque. Je suis le premier a penser que la verité historique doit etre établi, mais avant de mettre ca comme une condition d’entree dans l’europe, il faudrait que l’on nettoi d’abord devant notre porte nous qui y sommes deja dans l’EU.

    Je ne pense pas qu’une majorité de francais soutienne les actes teroristes en Corse, il faut donc se mettre a la place d’un pays ou les bombes ne detruise pas que les bureaux de poste et les villa de vacances. Developper une region, ses libertés, c’est quand meme moins facile dans ces conditions. L’entree dans l’Europe ne pourrait qu’etre benefique a ce sujet.

    Economiquement, l’Europe a enormenent a gagner avec la turquie, La croissance de la Turquie (bien superieur aux estimations des previsions les plus optimistes de notre gouvernement) serait un levier important pour la Zone euro. Un pays en croissance, c’est un pays qui consomme n’oubliez pas.

    L’imigration, plutot qu’une source ce sera un tampon dans le sens ou la demande en travail de travail absorbera certains flux.

    Je dois y aller, mais j’ai quand meme l’impression que le debat est tres desequilibré en france et en Turquie, et souvent porté par des idées ultra nationalistes malsaines dans un pays comme dans l’autre.

    A bientot peut etre

    Ced


  • Gazi BORAT 30 juillet 2008 20:39

    Il est 20:34, nous arrivons en fin de journée et seulement 18 réactions au compteur sous un article relatif à l’élargissement de l’Union Européenne à la Turquie.

    La Turquie a semble -t-il ses chances et il ne semble pas déraisonnable de le penser...

    Hoş geldiniz türk kardeşler !

    gAZi bORAt


  • erdar 30 juillet 2008 20:52

    @ 2poids2mesures

    Excellent, j’espère qu’elle en vaut la peine car tu risques de t’attirer les foudres de la pensée agoravoxien.

    Pour faire court concernant l’adhésion, je crois que la situation est trop bancal pour que cela perdure.

    Le seul avantage en mon sens était la force de l’europe à stabiliser les pays qui la rejoigne.

    A mon avis, la politique turc devra se recentrer en asie centrale (l’une des réserves mondiale d’hydrocarbure). Et continuer et renforcer son partenariat avec l’allemagne. Cela va être intéressant de voir le nucléaire civile iranien être acheter par la turquie (dommage pour areva). On verra des projets spatiales avec les turques et les russes (dommage pour ariane). De plus, l’immigration qui est actuellement filtré par la turquie va être perméable et de nombreux kurdes, irakiens, afghans vont se ruer sur le sol européen(sutout en france car les kurdes aime bien sarkozi).

    Et bien cela va être très intérressant de voir le mouvement geopolitique que cela va engendrer.

    Cela me rappelle une histoire. Eh bien, c’est l’histoire d’une discothèque à la mode qui refusait son entrée a une catégorie de la population. Après, quelque temps elle se voit plus du tout harceler par cette catégorie de population, et ils se sont mis à dénigrer sur cet endroit à la mode. Peu de temps plus tard après avoir essuyé un mépris, la discothèque a perdu de sa superbe et le patron a dû fermer sa boîte parcequ’il n’y avait plus grand monde.

    La moralité de l’histoire, pour éviter de perdre de sa superbe priez pour que les gens que vous refouler ne se mette à vous rendre ridicule. Ca doit être dure d’être rabaisser par ce qui est méprisable.

    Et vive la france..... de François 1er seulement

    Bien sincèrement

    Erdal


  • ACTARIUS 1er août 2008 12:51

    Il se pose une question très importante à mon avis vaut-il mieux avoir les Ottomans avec nous que contre ?

    Faire un préalable de la reconnaissance du génocide du peuple arménien même si notre Pays n’a pas de leçons à donner me parait une condition essentielle car si celà n’est pas fait c’est une Europe qui n’aura aucune crédibilité.

    Mais peut-on raisonnablement laisser entrer les loups dans la bergerie sachant que 90% des turcs pratiquent l’islam bien qu’étant (pour l’instant) encore un Pays laïc ?

    Je ne vois pas les religions judéo chréthienne et l’islam vivre côte à côte.




  • JONAS JONAS 6 septembre 2008 22:13

    La Turquie n’a rien à faire dans l’UE !

    Vous parlez de l’occupation de la Géorgie par les Russes, et si vous nous parliez de celle de Chypre par les Turcs ?

    Je vais vous rafraîchir la mémoire… !

    Il n’y a pas très longtemps un Premier Ministre de ce pays " démocratique et laïque " a déclaré publiquement… ! : : :

    " Nos mosquées sont des casernes, leurs coupoles des boucliers, leurs minarets nos épées ! ".

    Et moi je dis que vous avez des problèmes de synthèse cérébraux !

    Bonne soirée.


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