jeudi 23 avril 2009 - par Laure Leforestier

Vrais gens et dynamique de groupe

Blogueur et citoyen : à l’occasion des élections européennes du 7 juin 2009, une initiative née dans la circonscription Nord-Ouest qui ne demande qu’à être reprise ailleurs...

C’est toujours comme cela que ça se passe. On me propose un projet qui m’intéresse, je m’emballe et hop ! Je lance la machine… C’est exactement de cette manière que j’ai réagi lorsque Marc Vasseur, blogueur dans le Nord, m’a contactée pour participer à Blogs en campagne. L’idée : Comment intéresser les citoyens au débat sur les élections européennes qui a du mal à prendre son essor ? Et surtout, comment les convaincre d’aller voter le 7 juin ? Peut-être en rapprochant cet enjeu politique des « vrais gens », à condition bien sûr de considérer le blogueur comme une personne normale et non comme un geek total no life. C’est ce que nous sommes, « des vrais gens », enfin je l’espère…

Lille et Rouen sont sur la même circonscription pour ces élections européennes, celle du Nord-Ouest. Mais la distance nous a amenés à dédoubler le travail. Aussi Marc de son côté et moi du mien, avons contacté des blogueurs locaux que nous connaissions ou que nous lisions pour leur proposer de se joindre à l’aventure. En soignant la diversité politique, naturellement. Et beaucoup ont accepté.
Côté partenariat, l’hebdomadaire Vendredi, le journal des blogs, a manifesté très tôt son intérêt pour la démarche. Ici, en Haute-Normandie, je suis allée toquer à la porte du quotidien régional avec un interlocuteur de choix qui connaît bien la blogosphère. Et Paris-Normandie via Sébastien Bailly a dit oui. Alors il a créé un blog où tous les blogueurs invités seront co-auteurs. Qui sont-ils ? Par ordre alphabétique d’apparition à l’écran : Dominique Gambier, Edgar Menguy, Philippe Méoule, Arnaud Mouillard, Stéphane-Emmanuel Raynaud de Fitte, Denis Szalkowski, Claude Taleb et moi, et moi, et moi… Comment ? Vous trouvez que pour une Femme engagée je n’ai pas respecté la parité ? Ce n’est pas faute d’avoir cherché pourtant !

Côté candidats, les têtes de liste ou numéros deux ou trois, semblent partants pour rencontrer ce collectif de blogueurs. Le calendrier s’organise. Et nous allons donc vous raconter, chacun à notre manière, ce que nous aurons retenu de ces échanges. Regards croisés, aux directions parfois radicalement opposées. Ce sera au lecteur de juger.

Voilà, tout se met en place. Et c’est toujours comme cela que ça finit. Je m’aperçois subitement que toute à mon enthousiasme, je n’avais pas réalisé que je m’engageais dans une aventure qui allait me réclamer beaucoup de travail pour ne pas écrire n’importe quoi. Mais normalement, ça va le faire, la dynamique de groupe, c’est mon meilleur booster !


3 réactions


  • La Taverne des Poètes 23 avril 2009 13:49

    « Vraies gens » !


  • FR-ank FR-ank 24 avril 2009 10:32

    *Ensemble pour une vraie democratie europeenne* - newropeans.eu
    une Europe faite par et pour le citoyen europeen.
    Avec des citoyens europeens passionnes, motives et interesses par l’europe plutot que des politiciens rentiers et en cercle d’amis, tres tres loin de nos attentes...
    C’est a nous de changer les choses, personne ne le fera a notre place


  • Marianne Marianne 24 avril 2009 12:09

    Continental, Caterpillar, Molex... dans le privé comme dans le public, la colère populaire monte et les évènements se précipitent.

    Après avoir endommagé la sous-préfecture de Compiègne, action symbolique pour protester contre l’inaction du gouvernement dans cette affaire, les 1128 salariés de l’usine de Clairoix se rendent jeudi à Hanovre pour manifester avec leurs collègues allemands devant le siège du groupe où se tiendra l’assemblée générale des actionnaires.

    Dans les universités, les assemblées générales se multiplient et la ronde infinie des obstinés n’en finit pas de tourner... A l’université de Strasbourg, le 10 avril, et après les mises en scène violente orchestrées par le pouvoir lors du sommet de l’Otan dans cette même ville le 4 avril, les forces de l’ordre se sont opposées violemment aux étudiants et enseignants qui manifestaient pacifiquement dans l’enceinte de la faculté.

    Pour sa part, l’Appel des appels regroupe de nombreux professionnels de la santé, de la justice, de l’éducation, entre autres corps de métier, qui en ont assez des restrictions budgétaires et des choix gouvernementaux allant à l’encontre de la qualité des services publics. Depuis le mois de janvier, des rencontres ont lieu afin de trouver la convergence nécessaire pour être entendus.

    http://karimsarroub.blogs.nouvelobs.com/archive/2009/01/09/appel-des-appels.html

    Après le succés des manifestations du 29 janvier et du 19 mars, la journée du 1er mai à laquelle huit syndicats appellent à participer de façon unitaire est une nouvelle occasion d’amplifier ce mouvement.

    http://www.humanite.fr/2009-03-31_Politique_Un-appel-sans-precedent-a-un-1er-Mai-unitaire

    Dans son analyse de la situation actuelle parue dans « Le Monde » du 4 avril 2009, intitulée : « Après 1789, 2009 ? »,, voici ce qu’écrit Sophie Wahnich historienne au CNRS, chercheuse au CNRS-Laboratoire d’anthropologie des institutions et des organisations sociales (Laios-IIac) (1) :.

    « Le mot d’ordre qui circule « nous ne paierons pas leur crise ! » met en évidence cette division sociale entre un « nous », les opprimés, et un « vous », les oppresseurs... Mais le « nous » des opprimés n’est pas constitué uniquement des précaires, chômeurs, ou futurs chômeurs, il est constitué des classes moyennes qui sont précarisées, des classes lettrées qui manifestent et se mettent en grève pour défendre une certaine conception de l’université et des savoirs. Il est constitué de tous ceux qui, finalement, se sentent floués et réclament « justice ».

    A ce titre, les mouvements sociaux de cet hiver et de ce printemps sont déjà dans la tentation naturelle de refaire 1793. Ils veulent plus de justice et pour l’obtenir affirment que, malgré les résultats électoraux, ils incarnent le souverain légitime... Une loi, aujourd’hui, a été votée pour agrandir cette classe d’ilotes, mais le gouvernement refuse que l’impôt sur les immenses richesses puisse venir en aide aux « malheureux »Le pacte de la juste répartition des richesses prélevées par l’Etat semble avoir volé en éclats quand les montants des chèques donnés aux nouveaux bénéficiaires du paquet fiscal ont été connus : les 834 contribuables les plus riches (patrimoine de plus de 15,5 millions d’euros) ont touché chacun un chèque moyen de 368 261 euros du fisc, soit l’équivalent de trente années de smic. "

    Et ne parlons pas des multiples scandales liés à l’octroi de parachutes dorés et autres stock-options mirobolants à des PDG directement impliqués dans les faillites bancaires par leur choix de gestion plus près du pari de casino ou du Monopoly que d’une utilisation responsable et utile de l’argent que leur avaient confié les petits épargants. Ne parlons pas non plus, ou plutôt si, parlons-en, de la solution trouvée par les dirigeants des principales puissances mondiales : faire payer aux plus pauvres et aux contribuables l’irresponsabilité et l’incurie de ces décideurs. Encore et toujours...

    De son côté, le gouvernement français comme beaucoup d’autres en Europe et dans le monde tente d’entretenir l’illusion que la fin de la crise est pour bientôt et que ce système en faillite peut-être régulé, relayé par les mêmes experts économiques et financiers qui lui servent de porte-voix sur les plateaux TV. Un point de vue partagé par les dirigeants du G 20 et dans notre pays, par la plupart des partis dont le PS (et l’UMP bien sûr) mais aussi par le Modem, l’extrème-droite et les écologistes libéraux qui ont voté des deux mains le traité de Lisbonne, plus libéral que moi tu meurs ! Reniant ainsi le Non au Traité constitionnel européen par 55% des français !

    Pourtant, l’avertissement est de plus en plus clair et audible : les manifestants contre la réunion du G 20 à Londres le 2 avril dernier brandissaient des banderoles où on pouvait lire dans la langue de Shakespeare :

    « Le capitalisme, ça ne marche pas. Un autre monde est possible ! »

    ou encore : « Nous ne paierons pas leur crise ! »

    Alors quelle traduction politique peut-on attendre de cette forte volonté de changement qui s’exprime dans les conflits sociaux et dans les manifestations ?

    Contester les dogmes du capitalisme et proposer de nouvelles règles du jeu

    Des personnalités politiques et de simples citoyens proposent des solutions mais au même titre que les enseignants et les étudiants en mouvement depuis près de quatre mois, dans les grands médias d’information ils ont été jusqu’ici purement et simplement censurés.

    L’allégeance des économies nationales aux règles de la haute finance et aux dogmes capitalistes de la compétitivité, de la rentabilité et de la flexibilité, toujours à la recherche du profit maximum, nous a conduit là où nous en sommes. A un véritable gâchis planétaire qui fait courir de graves dangers à la démocratie et à la paix dans le monde.

    L’épisode déclencheur des subprimes aux Etats-Unis a été le révélateur de la supercherie que représentent les mécanismes de crédits à taux variables et de leur titrisation, qui ont constitué une manne financière pour des boursicoteurs sans scrupules mais qui a conduit des centaines de milliers de ménages américains à la rue.

    Face à ce rouleau-compresseur qui broient la vie de simples citoyens vivant de leur travail partout dans le monde, tous ceux-là avec l’aide de politiques qui ne s’en remettent pas aux sacro-saintes lois du marché, doivent proposer et défendre une autre logique, un autre moteur de l’économie. Une logique qui ne mette plus au centre des sociétés humaines la recherche du profit et son pendant - l’exploitation de millions d’hommes, de femmes et d’enfants – mais la satisfaction des besoins et l’épanouissement de tous dans le respect de l’environnement.

    L’Europe qu’on nous vante régie par les traités de Maastricht puis de Lisbonne est basée sur le principe de concurrence libre et non faussée, y compris pour les services publics (directive Bolkenstein) et sur la libre circulation des capitaux qui conduit à un moins-disant social et à la remise en cause des acquis sociaux de nombreux pays.

    Ne faut-il pas au contraire faire adopter et inscrire dans les textes de cette Union des Etats européens des règles radicalement différentes, à l’opposé de cette concurrence de tous contre tous, basées sur la satisfaction des besoins des populations et sur la coopération et l’entraide entre ces pays ?

    Même chose au niveau international. Ne pourrait-on pas changer les critères d’attribution d’aides aux pays pauvres du FMI et de la Banque mondiale basés sur la rentabilité financière de leurs économies et la promotion de secteurs dits « rentables » à l’exportation qui n’apportent aucun mieux-être à leur population ? A l’inverse ne peut-on défendre et faire adopter au niveau international des critères basés sur la satisfaction des besoins de ces populations, en les aidant à développer des services publics innovants et des activités aux retombées directes pour ces peuples, comme par exemple la souveraineté alimentaire ?

    Interdire les licenciements boursiers.

    Dans la même logique mercantile et de recherche de marges et de dividendes toujours plus importants pour les entreprises et les actionnaires, les licenciements boursiers qui étaient déjà monnaie courante sont en hausse exponentielle en période de crise.

    Les interdire - notamment en France – par la loi et en créant un organisme public de crédit qui conditionne les aides aux entreprises à de véritables créations d’emplois et de services aux populations ainsi qu’au respect de l’environnement, serait une preuve de la volonté des politiques d’oeuvrer dans l’intérêt des salariés et des chômeurs victimes de cette course folle à l’enrichissement d’une poignée de privilégiés.

    Le Front de gauche – PCF, Parti de Gauche, unitaires du NPA, alternatifs – pourrait créer la surprise et faire mentir les sondages si le vote en sa faveur dépassait celui pour le PS. Car il faut en finir avec cette fausse gauche qui a détourné de nombreux citoyens de la politique. Bien sûr, le débat sur les élections européennes est volontairement occulté par les médias. Par exemple qui sait qu’Ignacio Ramonet (Monde-Diplomatique) vient de rejoindre Gisèle Halimi et Magyd Cherfi (Les Motivés) - parmi d’autres nombreuses personnalités - dans leur soutien au Front de gauche ?

    Et pourquoi ce Front appelle tous ceux qui en ont assez des politiques menées au nom de l’Europe libérale des traités de Maastricht et de Lisbonne à se mobiliser le 7 juin pour faire entendre une autre voix, antilibérale, pour une europe sociale et solidaire ?

    Voici ce qu’on peut lire sur le site web du Front de gauche :

    « Les élections européennes de juin 2009 vont offrir une occasion de changer les fondations de l’Union européenne et d’ouvrir une nouvelle perspective pour l’Europe.

    Nous faisons face à une crise financière, économique et sociale, une crise de l’ensemble du système et qui continue à grandir de jour en jour. Elle amplifie la crise alimentaire, énergétique et écologique. Elle aggrave les inégalités de genre. Elle a des conséquences sur la vie de tous les êtres humains en Europe et dans le monde.

    Partout, le choc est terrible dans l’Union européenne. La crise est causée par le capitalisme néolibéral mondialisé, qui est poussé en avant par les élites irresponsables qui prennent les décisions politiques et économiques. Le prix de cette irresponsabilité devra être payé par les peuples. Leurs politiques mettent en danger la paix, la sécurité et la coexistence internationales. Le monde a été plongé dans cette crise mondiale par la politique hégémonique des États-Unis, en particulier par l’Administration Bush.

    Lire la suite : http://www.frontdegauche.eu/index.php?option=com_content&view=article&id=228:plateforme-electorale-du-pge&catid=100:argumentaires&Itemid=12

    Video Front de gauche : <div><object width="480" height="381"><param name="movie" value="http://www.dailymotion.com/swf/x8pwrf_union-dans-les-luttes-union-dans-le_news&related=1"></param><param name="allowFullScreen" value="true"></param><param name="allowScriptAccess" value="always"></param><embed src="http://www.dailymotion.com/swf/x8pwrf_union-dans-les-luttes-union-dans-le_news&related=1" type="application/x-shockwave-flash" width="480" height="381" allowFullScreen="true" allowScriptAccess="always"></embed></object><br /><b><a href="http://www.dailymotion.com/video/x8pwrf_union-dans-les-luttes-union-dans-le_news">Union dans les luttes - Union dans les urnes</a></b><br /><i>envoyé par <a href="http://www.dailymotion.com/frontdegauche">frontdegauche</a></i></div>

    Certains mettent en avant le fait que l’Europe est pilotée par la commission européenne et la BCE... et qu’il serait donc vain d’aller voter. Pourtant sabstenir ne rendra pas le parlement européen plus démocratique, au contraire cela confortera les tenants du libéralisme dans leur vision d’une Europe technocentriste, loin des gens, boîte d’enregistrement des désidératas des financiers et des puissants.

    Le problème n’est pas l’existence de ce parlement (ni d’aucun parlement d’ailleurs) mais sa composition politique et de le faire évoluer vers une représentation beaucoup plus proche des préoccupations populaires.

    Car contester l’utilité même du vote, du suffrage universel et aller jusqu’à appeler comme certains n’hésitent pas à le faire à bloquer l’entrée des bureaux de vote n’est pas recevable dans le contexte actuel qui appelle au contraire un renforcement de la démocratie, directe et représentative, à l’expression la plus large de ceux qui pensent qu’un autre mond est possible.

    Comme le dit Bernard Cassen, journaliste et universitaire, dans son message de soutien au Front de gauche : « Après une trentaine d’années d’hégémonie, le néolibéralisme est en train de se fracasser contre le mur de ses propres aberrations. L’occasion serait idéale pour lui opposer des alternatives cohérentes,aussi bien au niveau national qu’européen et international, et pour donner ainsi des perspectives politiques aux luttes sociales qui font tache d’huile dans de nombreux pays du Nord comme du Sud. »

    Pour toutes ces raisons,

    Le 7 juin, votez et faîtes voter Front de gauche !

    (1) Elle est l’auteur de nombreux ouvrages sur la Révolution française, dont « L’Impossible Citoyen, l’étranger dans le discours de la Révolution française » (Albin Michel, 1997) ; « La Longue Patience du peuple, 1792, naissance de la République » (Payot, 2008).






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