vendredi 12 mai 2006 - par Reporter

Les Vosges filent un mauvais coton

Coton_42 Non, la haute technologie ne suffit plus. Decouvelaere est une filature de pointe : quand vous voulez lutter contre les textiles venus de Chine, par exemple (et juste au hasard), il vaut mieux être sur des marchés de niche, là où la valeur ajoutée est la plus forte.

L’usine installée à Lépanges-sur-Vologne, charmante vallée vosgienne plus connue pour l’affaire Gregory que pour son tourisme, a développé une bonne idée, des tissus à mémoire de forme. Coton et lin gardent la position. C’est le bon plan pour fabriquer des masques, un marché que la grippe aviaire aurait pu rendre attractif.

Decouvelaere a compté sur l’Etat et sur une grosse commande qui n’est pas venue. Mardi, l’entreprise a déposé le bilan, et a été placée en redressement judiciaire. Tout n’est pas encore perdu pour elle, il s’agit de pallier des pertes qui allaient croissant, notamment en raison de fortes provisions. Des licenciements devraient intervenir, dans une plus ou moins grande proportion, selon l’arrivée de la commande de l’Etat.

C’est là que le bât blesse. Faut-il en passer forcément par la commande publique pour être sûr de continuer à faire des affaires dans le textile en France ? Chez Decouvelaere, cela semble bien être la solution. Eric Le Boucher, dans sa chronique du Monde datée de lundi, illustrait son propos sur le coton dans le monde avec l’entreprise vosgienne (Citation : Patrick Decouvelaere, scientifique devenu patron d’une entreprise textile de Lépange-sur-Vologne, dans les Vosges, vient de déposer un brevet d’une technique qui permet aux tissus de lin ou de coton de garder les formes en mémoire. Adieu les froissages.). L’actualité économique va souvent plus vite qu’on ne le pense.




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