jeudi 19 juillet 2007 - par Mijy

Restrictions d’eau à venir en Seine-et-Marne

Malgré les intempéries récentes, l’état de la nappe d’eau potable de Champigny en Seine-et-Marne, qui de plus est l’une des plus importantes d’Île-de-France, reste critique. Le niveau de l’eau est le plus bas jamais connu. Face à la possibilité grandissante d’aggraver le cas de la nappe de Champigny, l’état de crise renforcé devrait être déclaré fin juillet mettant en place les mesures d’économies d’eau les plus sévères pour plus d’un tiers des communes de Seine-et-Marne.

Les habitants des communes concernées y sont habitués puisque, depuis février 2006, il leur est imposé des mesures plus ou moins drastiques d’économies d’eau. Il est difficile de mesurer leur impact, mais la consommation d’eau dans le département a diminué de 1 à 2 % par an alors que dans un même temps la population du département a augmenté dans les mêmes proportions.

Cependant, pour préserver et permettre à la nappe de Champigny de se reconstituer la solution la plus efficace et de prélever de l’eau dans la Seine plutôt que dans la nappe. Actuellement, plus de 10 000 m3 d’eau sont retirés à la Seine quotidiennement et dès la déclaration de l’état de crise renforcé cette quantité sera porté à 30 000 m3 par jour. Cette solution pose cependant problème car la potabilisation de cette eau coûte deux fois plus cher que celle prélevée dans la nappe de Champigny. La potabilisation coûte 0,50 euro par m3 au lieu de 0,25 auparavant. Les communes de Seine-et-Marne voient de plus en plus mal l’exportation de l’eau de la nappe (qui représente la moitié de l’eau prélevée) en dehors du département vers des communes de la petite couronne parisienne qui jusqu’à cette année n’appliquaient pas de mesures de restrictions particulières.

S’ajoute à cela la pollution de la nappe, située peu profondément elle est sujette aux pollutions d’origines agricoles importantes liées à la culture céréalière. Les seuils réglementaires en matière de résidus de nitrates et de pesticides sont largement dépassés. On estime que 15 % de la population est alimentée en permanence avec de l’eau dépassant ce seuil et beaucoup d’entres eux connaissent régulièrement des interdictions de consommation pour les femmes enceintes et les nourrissons.

Pour rendre l’eau un peu plus propre les communes mettent en place de nouvelle infrastructure pour traiter l’eau déjà polluée tandis que le Conseil général dans le cadre du plan départemental de l’eau lancé en septembre 2006 mène une action préventive en faisant diminuer l’utilisation des pesticides. Les résultats sont excellents quant à la diminution de l’utilisation des pesticides mais elle n’est pas encore assez développée auprès des agriculteurs.



16 réactions


  • alberto alberto 19 juillet 2007 12:57

    Mijy : j’ai bien aimé votre article où l’on constate une fois de plus que le conflit ariculteurs-pollueurs contre consommateurs payeurs a encore un bel avenir...

    Par ailleurs, je ne saurais trop inciter les agoravoxiens à faire une petite lecture sur Wikipedia, à la page dédiée à René Dumont que beaucoup prenaient pour un gugusse mais qui finalement avait prévu tout ce qui nous arrive aujourd’hui : raréfaction de l’eau, produits des cultures plus chers, augmentation du prix du pétrole...

    Et je pense que le bassin de Seine et Marne ne doit pas être le seul dans cet état !

    Bien à vous.


  • cza93 cza93 19 juillet 2007 14:39

    ça serait plus honnête de citer vos sources, à savoir : l’article intitulé « Une des principales nappes d’eau potable d’Ile-de-France est dans un état critique » LE MONDE | 16.07.07 |

     smiley


    • Mijy 19 juillet 2007 16:38

      Je me suis servi de beaucoup d’articles différents pour rédiger cet article. Si je me souviens bien : de l’article du monde, de celui du figaro et de celui de france 3 (principalement).


  • Garp Garp 19 juillet 2007 15:03

    J’aimerai aussi quelques éclaircissements. Comment se fait-il que cette nappe n’arrive pas à se remplir alors que nous avons connu un mois de juillet plutôt pluvieux ? Ne faudrait-il pas chercher une solution de ce coté là ?


    • hurlevent 19 juillet 2007 15:12

      Je ne suis pas expert en ce domaine, mais l’explication avancée est qu’en été, les précipitations sont absorbées en grande partie par la végétation, et que peu de cette eau parvient à la nappe.


    • Mijy 19 juillet 2007 16:33

      Et puis même si il a beaucoup plu (malheuresement ^^) ce n’est pas suffisant pour reremplir une nappe surtout quand on continue à en puiser de l’eau ...


    • Guigui 8 août 2007 10:40

      tout simplement car la nappe ne se remplie jamais en été et au printemps car toute l’eau des intempéries est absorbée par la végetation et par les 10premiers mètres du sol. C’est pourquoi à partir du déficit de précipitation en automne en hiver et au début du printemps on peut prévoir les problèmes d’eau à venir.


  • stephanemot stephanemot 19 juillet 2007 15:11

    La Région Parisienne touche littéralement le fond : le taux de calcaire dans l’eau courante ne cesse de grimper à mesure que nous piochons plus profond dans les nappes phréatiques, rien n’est fait pour enrayer l’appauvrissement des sols par des monocultures souvent trop gourmandes en eau et fertilisants, et les sources se tarissent de plus en plus en amont.

    La fuite en avant continue, et tout juste commence-t-on à s’étonner de voir le prix des produits agricoles exploser dans un pays aussi massivement exportateur que le nôtre.

    Je m’avoue pour le moins perplexe en observant Michel Barnier, ancien chantre de l’écologie, défendre becs et ongles la poursuite de l’anéantissement d’espèces marines entières au nom de la « sauvegarde » de la pêche tricolore.

    Si nous voulons sauver notre agriculture et notre pêche, nous devons commencer par sauver les ressources sur lesquelles elles se fondent.

    La stupidité n’est pas une fatalité, et nous pourrions apprendre de ces pays africains qui commencent à enrayer la progression du désert en repensant intelligemment leur agriculture et leur élevage.


  • Zygomar 19 juillet 2007 16:47

    Et, si je puis me permettre de vous le demander, quelle la situation de la nappe phréatique de San Francisco ?


    • Emmanuel 19 juillet 2007 19:07

      Ouai, donc si je comprends bien, on paye des impôts pour subventionner essentiellement les gros agriculteurs qui peuvent ainsi acheter des produits phythosanitaires, pourrir les sols, polluer et pomper les nappes, et vendre à bas prix leur production à l’agro-alimentaire qui nous fabrique de la bouffe carcinogène ?

      J’ai bon là ?


    • alberto alberto 20 juillet 2007 09:33

      Bravo : t’as tout compris !


  • moebius 21 juillet 2007 23:35

    Chez agora fox c’est toujours les « gros » qui nous bouffent la laine sur le dos et qui boivent tout notre eau. C’est y pas vrai ma bonne dame c’est y pas toujours les p’tit qui payent ! on a ben du malheur !


  • judel.66 29 juillet 2007 11:10

    Garp .C Allègre a déja répondu a votre question ::«  »« parce que en aval de certaines villes le fond de nos cours d’eau est tellement sale et visqueux qu’il est devenu imperméable »«  »"....c’est le cas dela seine en aval de troyes ,dela somme et de l’orne qui sont des egouts et de certaines rivières bretonnes ..que faire ?? ces boues collantes datent d’une epoque où les stations d’épuration des villes étaient inexistantes ou moins efficaces elles se sont déposées petit a petit ..il ne faut pas récurer ! le remède pourrait etre pire que le mal en entrainant une infiltration d’eau sale ..il faut veiller a présent a ce que ça ne s’aggrave pas ..... par contre et c’est tres important , il faut réalimenter les nappes phréatiques , c’est un autre problème......a suivre....


    • judel.66 29 juillet 2007 12:08

      suite au commentaire précédent ...pour plaire a certains irresponsables , irréalistes , incompétents nos rivières du magnifique chateau d’eau du massif central ,des alpes ,du jura , des vosges ,des pyrénées et meme de haute bretagne sont restées «  »« sauvages  »«  » et c’est ainsi que par gros orage elles se transforment en «  »« chasse d’eau  »«  »d’où ,inondations et perte d’eau douce a la mer sans alimentation des nappes phréatiques .... que faire ? .. il «  »« faudrait »«  » que nos rivières «  »« tant quelles sont propres »«  » descendent de nos montagnes de seuil d’écrétement de crue, calibré ou non, en seuil d’ecrétement d’où ,bien sur ,ralentissement des ecoulements , evaporation , infiltration et donc alimentaion des nappes et régularisation du climat et ,bien sur , moins d’eau douce perdue a la mer...

      un seuil d’écrétement de crue calibré est simplement un petit barrage ddeplus ou moins un metre de haut , dans un fond de vallée avec un ou plusieurs trous calibrés pour laisser passerune certaine quantité d’eau ; quant il y en a trop ça passe par dessus ..... ça ne coute pas cher a construire .c’est a la portée de tous les conseils généraux ..mais il faut franchir le barrage des irresposables ecolos et les intérets electoraux entrent en jeu ...

      si en France une politique de régulation de nos rivières«  »« sauvages »«  » était entreprise malgré les baudruches et grandes gueules ecolos le problème de la réali mentation des nappes phréatiques par de l’eau propre aurait un début de solution et meme les truites y trouveraient leur compte.........


  • judel.66 29 juillet 2007 13:54

    voir egalement article dans natura-vox du 20/7....


  • judel.66 30 juillet 2007 21:16

    voir egalement article dans natura vox du 27/6


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