samedi 28 octobre 2017 - par taktak

1917 - 2017 : La révolution russe, normale ou monstrueuse ? par Annie Lacroix-Riz

2017 c’est le centenaire de la d’Octobre : revient sur les causes, le contexte, le déroulé de la révolution soviétique, dans un article publié par la revue belge Le Drapeau Rouge, et en France par Initiative Communiste.

En France, pour fêter au présent l'anniversaire de la Révolution d'Octobre, un rassemblement international réunissant des délégations venues des cinq continent se tiendra à Paris le 4 novembre à partir de 14h. Inscription et renseignement en cliquant ici

 


Annie Lacroix-Riz, professeur émérite d’histoire contemporaine, université Paris 7-Denis Diderot

La révolution d’Octobre est aussi logique que la Révolution française, qu’on ne peut expliquer qu’en décrivant, à l’exemple des grands historiens Albert Mathiez, Georges Lefebvre et Albert Soboul, la crise, de long et de court termes, de l’Ancien Régime féodal qui précéda et provoqua ce séisme.

Une longue situation prérévolutionnaire

Un pays arriéré, jeté dans le capitalisme entre l’ukase de 1861 abolissant le servage et la mise en coupe réglée de cette Caverne d’Ali Baba, depuis les années 1890, par les puissances impérialistes développées. La masse des paysans, plus de 80% de la population, fut soit privée de terre, soit enfoncée, plus gravement au fil des générations, dans la dette du rachat obligatoire des terres devenues « libres », à la superficie réduite à quasi rien (les paysans français avaient, eux, arraché en juillet 1793, au terme d’une lutte ininterrompue de quatre ans, l’abolition des droits seigneuriaux sans indemnité). La classe ouvrière issue de ce monde paysan misérable fut surexploitée par la grande bourgeoisie nationale et plus encore par les tuteurs de cette dernière, les grands groupes bancaires et industriels étrangers (français, britanniques, allemands, suisses, américains), qui, depuis l’ère du ministre de Witte, contrôlaient toute l’économie moderne. Concentrée plus qu’en tout autre pays dans les grandes villes ‑ capitale politique, Saint-Pétersbourg-Petrograd, en tête, avec l’énorme usine d’armement Poutilov ‑ , elle était combative : 40% des 3 millions d’ouvriers d’avant 1914 travaillaient dans des usines de plus de 1 000 ouvriers, et « la courbe des grèves » enfla sans répit du second semestre 1914 à février 1917, passant de 30 000 à 700 000 grévistes.

La guerre russo-japonaise de 1904, insigne manifestation des appétits des grands impérialismes rivaux pour le pactole russe, s’était achevée, vu l’ineptie militaire du régime tsariste, sur un fiasco aussi cuisant que celui qui avait mis fin à la guerre de Crimée. Avec pour conséquence la révolution de 1905, dans laquelle Lénine, chef de la fraction « bolchevique » (majoritaire au congrès de Londres de 1903) du Parti ouvrier social-démocrate de Russie (POSDR), vit, après coup, « le plus grand mouvement du prolétariat après la Commune » et « la répétition générale » de celle de 1917. L’échec du mouvement fondateur des « conseils » (soviets), nouveau mode d’expression et de pouvoir populaires, fut suivi d’une terrible et durable répression : plus que jamais, l’empire fut une prison des peuples, chérie absolue du grand capital français prêteur de crédits garantis par l’État français et « tondeuse de coupons” » (Lénine, chap. 8 de L’impérialisme, stade suprême du capitalisme). Cet échec retarderait de cinquante ans l’échéance d’une nouvelle révolution, à moins, pensait Lénine, d’une crise ou d’une guerre. La suite raccourcit les délais en conjuguant les deux.

Le système tsariste s’avéra aussi inepte qu’habituellement dans la conduite de la guerre générale. Sa chair à canon ne disposa même pas du minimum de munitions, la Russie fabriquant de 1914 à 1917 9 fois moins de cartouches et fusils que nécessaire. Baisse de la production agricole de près du quart, gabegie des réquisitions, récoltes pourrissant sur les lieux de production, insurmontables problèmes de transport, catastrophe du ravitaillement : début 1917, même sur le front, la ration de pain ne dépassait pas la journée et les soldats-paysans (95% de l’armée) rentraient à pied chez eux. C’était pire en ville, à Moscou et Petrograd notamment. La faim fut « la cause immédiate de la révolution » de février (Michel Laran, Russie-URSS 1870-1970, Paris, Masson, 1973). Celle-ci aboutit à l’abdication de Nicolas II, qui « avait fait l’unanimité contre lui ».

Une révolution logique

Les bolcheviques, exilés, comme Lénine (en Finlande), ou clandestins en Russie, étaient certes alors ultra-minoritaires. Mais ils cessèrent vite de l’être car le peuple russe, avide de réformes profondes, dut constater que son sort ne changeait pas. Il fut au fil des mois amèrement déçu par ceux auxquels il avait accordé sa confiance, tels les socialistes-révolutionnaires qui avaient depuis longtemps promis la terre à ceux qui la travaillaient. Même les paysans finirent par admettre, au tournant d’octobre 1917, qu’aucun autre parti que celui de Lénine, seul à démontrer depuis février sa capacité à tenir ses engagements, ne leur donnerait la terre et ne les libérerait de droit de la boucherie à laquelle ils avaient d’ailleurs commencé à se soustraire de fait depuis 1916.

Les historiens français des années 1970 montraient comment l’évolution de la conjoncture et des rapports sociaux avait en un temps record, entre août et octobre 1917 surtout, érigé les minoritaires de février en délégués exclusifs des « aspirations populaires ». L’universitaire René Girault a décrit ce processus dominé par deux questions, la terre et la paix. « À partir du putsch manqué du général Kornilov (fin août), l’évolution accélérée des soviets vers les bolcheviks, marquée par le passage de bon nombre de soviets urbains, de soldats et même de paysans à des majorités bolcheviques, montre que la constante opposition des bolcheviks à l’égard du gouvernement provisoire (et envers son “incarnation” Kerensky) remporte l’adhésion populaire ».

Le parti bolchevique réalisa dès la prise du pouvoir les réformes promises en « faisa[n]t basculer de son côté la grande masse de la paysannerie », sachant que « la confiance [que lui accordaient l]es masses urbaines était beaucoup plus forte » que celle des paysans. L’analyse de l’historien socialiste rejoignait, soixante ans plus tard (« Les révolutions russes », t. 5 de l’Histoire économique et sociale du monde, Léon Pierre, éd., Paris, Armand Colin, 1977, p. 125-142), celle du grand journaliste communiste américain John Reed, auteur des Dix jours qui ébranlèrent le monde, chef-d’œuvre d’« histoire immédiate » de la révolution d’Octobre et de ses enjeux de classe qu’il faut lire et relire (Paris, 10-18, réédition, 1963).

La coalition impérialiste contre les Soviets

Ce sont ces transformations effectuées avec autant de pragmatisme que de fidélité aux principes, selon Girault, qui assurèrent aux bolcheviques seuls (solitude qu’ils n’avaient pas voulue) la victoire finale dans une « guerre civile » qui, comme pour la Révolution française et toutes les « guerres civiles » depuis lors, fut d’origine et de financement surtout étrangers (comme l’atteste l’actuel cas vénézuelien). Ce n’est pas parce que les bolcheviques étaient des dictateurs sanguinaires haïs de leur peuple que, depuis 1918, « les forces armées de quatorze États envahirent la Russie soviétique sans déclaration de guerre », avec en tête « la Grande-Bretagne, la France, le Japon, l’Allemagne, l’Italie, les États-Unis », tuèrent plus de Russes que la guerre même, 7 millions d’« hommes, femmes et enfants », et causèrent des « pertes matérielles estimées par le gouvernement soviétique à 60 milliards de dollars », montant très supérieur aux « dettes tsaristes aux Alliés » et qui ne donna lieu à « aucune réparation » des envahisseurs, selon « le bilan » de Michael Sayers et Albert Kahn (The Great Conspiracy : The Secret War Against Soviet Russia, Little, Boni & Gaer, New York, 1946, traduit en 1947). Comme les aristocrates d’Europe coalisés en 1792 pour rétablir en France l’Ancien Régime et assurer chez eux la survie des privilèges féodaux, les groupes étrangers qui avaient fait main basse sur l’empire russe et les États à leur service plongèrent à nouveau la Russie dans trois ans de chaos pour conserver leurs trésors et s’en tailler de nouveaux, telle la Royal Dutch Shell, qui comptait à l’occasion rafler la totalité du pétrole caucasien. Comme en France, la Terreur révolutionnaire ne fut que la réplique obligée aux assauts extérieurs.

L’étape actuelle de la démonisation de la Russie soviétique (ou non)

En comparant les révolutions française et russe, le grand historien américain Arno Mayer, professeur à Princeton, a confirmé ces analyses de Sayers et Kahn, futures victimes du maccarthysme (http://www.independent.co.uk/news/obituaries/michael-sayers-writer-whose-career-never-recovered-from-being-blacklisted-in-the-united-states-2032080.html ; https://en.wikipedia.org/wiki/Albert_E._Kahn). Si la France, a-t-il conclu, avait été une « forteresse assiégée » avant que la nouvelle classe dominante pût « s’arranger » avec les privilégiés contre-révolutionnaires de France et d’ailleurs, la Russie soviétique demeura un paria assailli de sa naissance à sa mort, et pour des motifs indépendants du caractère et des façons de Lénine ou de Staline (Les Furies, 1789, 1917, Violence vengeance terreur aux temps de la révolution française et de la révolution russe, Paris, Fayard, 2002). Exception, heureusement traduite, dans le paysage historiographique.

Car les historiens « reconnus » présentent aujourd’hui la révolution d’Octobre comme le coup d’État d’un groupuscule anti-démocratique et assoiffé de sang, ou, au mieux, comme une entreprise initiale sympathique, confisquée par une « minorité politique agissant dans le vide institutionnel ambiant » et débouchant, ô horreur, sur « des décennies de dictature » et sur « l’échec soviétique [marquant] l’échec et la défaite de toutes les formes historiques d’émancipation du XXe siècle liées au mouvement ouvrier » : ces jugements respectifs de Nicolas Werth et Frédérick Genevée, dans « Que reste-t-il de la révolution d’Octobre ? », « hors-série » de L’Humanité publié à l’été 2017, confirment les regrets officiels du PCF sur son passé « stalinien » dès la publication du Livre noir du communisme de 1997 du tandem Stéphane Courtois (successeur de feu François Furet)-Nicolas Werth.

Écho significatif du tournant antisoviétique et pro-américain des manuels français d’histoire du secondaire négocié dès 1983, qui frappa l’URSS (Diana Pinto, « L’Amérique dans les livres d’histoire et de géographie des classes terminales françaises », Historiens et Géographes, n° 303, mars 1985, p. 611-620) puis la Révolution française : c’était la double obsession de Furet, historien sans archives dont « ceux d’en haut », en France, aux États-Unis et dans l’Union européenne, Allemagne au premier chef, usèrent tant des services (L’histoire contemporaine toujours sous influence, Paris, Delga-Le temps des cerises, 2012). Après la chute de l’URSS et ses suites ‑ l’extension considérable de la sphère d’influence américaine en Europe ‑, la criminalisation de l’URSS s’imposa d’autant plus aisément que presque tous les anciens partis communistes avaient cessé d’y résister.

L’historiographie dominante est alignée sur la propagande antibolchevique et russophobe déversée depuis la fin de 1917. Mais on peut encore confronter la litanie des grands médias et de leurs historiens fétiches aux nombreux travaux scientifiques qui ont décrit correctement la révolution d’Octobre. Les lire sur l’événement majeur du 20e siècle permet d’aspirer une grande bouffée d’air frais. N’hésitez pas…

https://www.initiative-communiste.fr/articles/culture-debats/revolution-doctobre-normale-monstrueuse-annie-lacroix-riz-1917-2017/


Signez la pétition pour une approche objective, ouverte et contradictoire de la Révolution russe à l’approche du 100e anniversaire de la Révolution d’Octobre 1917



31 réactions


  • Cateaufoncel 28 octobre 2017 09:32

    On ne comptera pas sur Mme Lacroix-Riz pour reconnaître qu’après la conquête du pouvoir, la hantise du retour de la réaction débouche inéluctablement sur la mise en place d’un état policier, où tout le monde épie tout le monde, qui, par la suite, s’avère indissociable du régime.


  • mmbbb 28 octobre 2017 11:07

    c est la chute des empires liberaux apres la guerre de 14 18 qui amena la revolution. L auteur cite Kerensky certes Elle oublie qu il etait le compromis d un gouverment des liberaux et des socialistes Il engagea l armée russe dans la guerre comme le fit Nicolas II , Comme celui ci, ses plans militaires tournerent a la désinvolture et provoquerent un massacre des soldats russes Lenine qui dut fuir en Finlande revint puisque le fruit etait mur Lacune dans cet article . Lénine eut sa traversee du desert et ce sont ces évenèments successifs desastreux qui lui ouvrirent la voie de la prise du pouvoir Attaque du palais d Hiver qui dut être romancee par les bolcheviques ( propagande oblige ) tant celle ci ne fut si peu épique . Le communisme et le maoiste se sont substitués a une royauté et un empire decadent


  • pipiou 28 octobre 2017 12:26

    Va falloir que l’auteur se remette à l’histoire et vite : il confond février et octobre 1917 !

    Lui aurait-on un peu bourré le crâne ? smiley


  • Franck Einstein Franck Einstein 28 octobre 2017 12:42

     
     
    Une minorité décidée impose sa vision aux veaux .... 
     
     
    Wuppertal, ouest ex-Allemagne, la police de la charia patrouille. Fin du siècle 22 millions d’allemands blancs sur 75 millions.
     
    Déjà en 1997, 1/3 des jeunes immigrés turques croient fermement être choisis par Allah pour accroître la présence de l’islam en Allemagne (étude des sociologues Wilhelm Heitmayer, Joachim Müller et Helmut Schröder Verlockender Fundamentalismus : Türkische Jugendliche in Deutschland), et 36% d’entre eux se disaient déjà militants et donc prêts à utiliser la violence contre les infidèles.


  • La Voix De Ton Maître La Voix De Ton Maître 28 octobre 2017 14:48

    D’accord

    Il suffit maintenant d’aller pousser la même logique pour expliquer la chute du mur de Berlin ou la forme particulière du communisme de la Chine d’aujourd’hui.

    Votre couronne de lauriers a cent ans et pour moi elle ressemble plus à ces couronnes de fleurs que l’on dépose sur les tombes. Cent ans formant un chapelet d’excuses et d’accusations pour expliquer l’échec systématique de l’adaptation du marxisme.

    Y a-t-il quelqu’un, communiste, qui aurait réussi a reformuler le communisme de façon à y intégrer les leçons de l’Histoire ? C’est celui là que j’aimerai lire. Car 50 adaptations et 50 échecs en un siècle, la logique il faut l’assumer jusqu’au bout.


    • McGurk McGurk 28 octobre 2017 15:13

      @La Voix De Ton Maître

      Non mais ici tu n’en trouveras pas, que des fanatiques assoiffés de sang adulant des criminels en puissance.


    • La Voix De Ton Maître La Voix De Ton Maître 28 octobre 2017 16:24

      @Michel Maugis

      Ce qui est sûr et certain c’est que vous ne savez pas ce qu’est le communisme

      Ha, enfin du constructif.

      Non, je ne connais pas tous les petits rouages intellectuels qui animent l’idéologie. Mais j’ai essayé de lire (c’est plus difficile à lire que du Freud) sans succès. Néanmoins je ne tombe pas dans les nombreux raccourcis dont vous souffrez.

      Mais est-ce vraiment ma faute ? Pourquoi ne pas rendre le communisme abordable pour un consommateur moyen ou un génie fainéant comme moi ? C’est pas du marketing, il ne faut pas rougir. Sinon personne ne comprendra rien et moins de monde vous rejoindra, c’est comme la scientologie, on risquerait même de se moquer de vous, c’est dommage de se condamner à être contre-productif (non ne rougis pas)

      Si vous me dites que la révolution adviendra de toute façon, il faudra alors au moins attendre le bicentenaire .Je vous fait remarquer que les révolutions actuelles sont de droite (la Catalogne dernière en date) le temps que les gens s’en rendent compte, se révoltent à nouveau et à nouveau... à force de meilleurs marchands de rêves, en dynamique des fluides ça donne l’infini.

      Commencez par une base simple sur laquelle tous les communistes sont d’accord. Un vrai petit défi en soi.

      Le communisme n’ a pas a être reformulé, Karl Marx l’a très bien défini une fois pour toute

      Un siècle d’échecs, vous êtes dans le déni.


      Le communisme moderne n’ a jamais existé. C’est une invention des réactionnaires et des anti-communistes de parler de « communisme » en tant que mode de production, alors qu’il s’agissait de la construction du socialisme. Le Socialisme, c’est l’étape fondamentale pour infléchir l’ Humanité vers sa désaliénation et le retour vers un mode de production communiste, comme elle l’ a été durant depuis son origine jusqu’à l’apparition de l’esclavagisme...qui dure toujours sous sa forme capitaliste.

      Le socialisme c’est Hollande, l’Humanité est en faillite depuis 20 ans. Voilà les définitions telles qu’elles sont comprises aujourd’hui, et le plus dingue c’est que cela ne vous interpelle pas. Rendez-vous au millénaire de la révolution !


    • Ouallonsnous ? 28 octobre 2017 20:05

      @Michel Maugis

      Bonjour Michel Maugis,une explication simple et qui du bon sens est que le communisme est le socialisme abouti, c’est à dire le moment où le partage des richesses permettra au plus grand nombre d’avoir ce qui lui faut pour vivre dignement.

      Bien sûr, dans cette définition, il y a le mot partage qui pour être efficace doit être équitable.

      Voici les deux mots blasphématoires, « partage » et « équitable » qui sont bannis du vocabulaire de l’oligarchie capitaliste mondiale, mettons nous à sa place, si un partage équitable des richesses produites est mis en place, la dite oligarchie n’existe plus !


    • La Voix De Ton Maître La Voix De Ton Maître 29 octobre 2017 05:20

      @Michel Maugis

      Merci, mais je l’ai lu.

      D’ailleurs je lis régulièrement les analyses économiques d’officines communiste pur jus. Elles sont au minimum intéressantes, au mieux spectaculaires comme en 2009 pour expliquer la crise (notez que 10 ans plus tard, le rédacteur moyen d’Agoravox en prend à peine conscience)

      La bible n’est pas votre concurrent, penser cela aujourd’hui est contre productif. Votre concurrent c’est le Libertarian et son chacun n’a ce qu’il mérite. C’est dans tous les articles de presse et dans tous les commentaires. Lisez Breitbart, écoutez Bannon. Et il n’y a personne en face !

      En attendant, c’est le Livret A qui règne, les révolutions de la tranche d’imposition comme en Catalogne, les Mélenchons et les Tsipras qui ne peuvent qu’aboutir à une compromission.

      Marketing !


    • Ouallonsnous ? 29 octobre 2017 18:38

      @Michel Maugis

      Bonsoir Michel Maugis, merci de cette éloquente réponse, cependant rédigée dans l’esprit de la doxa qui a prévalue jusqu’ici et nous a menée où nous sommes.

      Si j’ai réduit ma définition au but a atteindre , « le partage des richesses permettant au plus grand nombre d’avoir ce qui lui faut pour vivre dignement. », c’est bien évidemment en prenant en compte l’état d’-esprit de nos contemporains déstabilisés par le lavage de cerveaux qui leur est infligé par les merdias de l’oligarchie dominante.

      Par contre, pourquoi DE CHACUN SELON SES POSSIBILITÉS, À CHACUN SELON SES BESOINS ( ce qui exclu l’égalité), la satisfaction des besoins excluerait l’égalité alors que nous sommes tous semblables ?

      Je pense que dans les dernières ligne de votre post, vous posez la bonne question, quid de la propriété ?

      Qu’est ce qui nous est utile dans la propriété, le fait de posséder un objet, meuble ou immeuble où l’usufruit que nous en tirons ?

      A ce sujet, je ne vois que rappeler ce que  Tocqueville en 1848 écrivait ; 

      « La France a jeté dans le monde, la première, au milieu du fracas du tonnerre de sa révolution, des principes qui, depuis, se sont trouvés régénérateurs de toutes les sociétés modernes. C’est sa gloire, c’est la plus précieuse partie d’elle-même. Eh bien ! Messieurs, ce sont ces principes-là que nos exemples affaiblissent aujourd’hui… »

      « N’entendez-vous pas qu’on répète sans cesse que tout ce qui se trouve au dessus des travailleurs est incapable et indigne de les gouverner ; que la division des biens faite jusqu’à présent dans le monde est injuste ; que la propriété repose sur des bases qui ne sont pas équitables ? »

       Une redéfinition du droit de propriété publique et privé, en contre de la dérobade de la Convention de 1792 qui avait escamoté le sujet est la pierre d’achoppement du nouveau paradigme qui devra faire consensus futur pour atteindre le but que je résume de manière lapidaire ; « le partage des richesses permettant au plus grand nombre d’avoir ce qui lui faut pour vivre dignement. »


  • McGurk McGurk 28 octobre 2017 15:12

    * « confirment les regrets officiels du PCF sur son passé « stalinien » »

    Bin j’espère bien qu’ils regrettent ! Ils étaient pilotés par Moscou qui avait pour but de les utiliser comme un cheval de Troie pour faire tomber les démocratie d’Europe de l’Ouest.

    * "la criminalisation de l’URSS s’imposa d’autant plus aisément que presque tous les anciens partis communistes avaient cessé d’y résister.« 

     »D’autant que« ...les bolchos d’Agoravox qui refont l’histoire et vont nous prouver par a+b que l’URSS c’était »cool". Bande de fous...


  • McGurk McGurk 28 octobre 2017 15:36

    * « l’anticommunisme c’est plusieurs centaines de millions de morts !
    Et ça continue ! »

    Ca ne disculpe pourtant pas l’URSS et les régimes communistes actuels.


    • Onecinikiou 28 octobre 2017 17:37

      @Michel Maugis


      Si vous aviez eu le choix, auriez-vous préféré vivre sous Staline, Pol-pot, Ceausescu et Mao, ou bien au sein des démocraties libérales de l’Ouest, même au temps du Maccarthysme... ?

      Je vous ferai remarquer que, du temps du rideau de fer et du mur de Berlin, on n’a pas connu grand monde issu de l’Ouest risquer sa peau pour passer tant l’un que l’autre ? La réciproque n’a pas vraie, vous en conviendrez. Ce qui m’amène à la seconde question : qu’en tirez-vous comme conclusion... ?!

    • McGurk McGurk 28 octobre 2017 17:53

      @Onecinikiou

      Que le communisme « c’est trop tendance » ?


    • simir simir 28 octobre 2017 19:41

      @Onecinikiou
      "Je vous ferai remarquer que, du temps du rideau de fer et du mur de Berlin, on n’a pas connu grand monde issu de l’Ouest risquer sa peau pour passer tant l’un que l’autre "

      Faux... des milliers d’allemands de l’Ouest ont essayé d’émigrer à l’Est et la RDA trop méfiante n’accordait les autorisations qu’au compte goutte.
      Le père de Merkel en fait partie.

      Des milliers de chiliens ont trouvé refuge en RDA et à Cuba.
      Le français Henry Alleg persécuté pour son livre la question avait obtenu l’asile politique en Tchécoslovaquie pendant la guerre d’Algerie.

      Des milliers d’étudiants de pays africains effectuaient leurs études dans les pays socialistes.

      Ils sont légions.... mais faut pas le dire.


    • JP94 28 octobre 2017 21:44

      @Onecinikiou
      Est-ce que dans les démocraties, vous incluez les dictatures fascistes mises en place par les Etats-unis, les régimes fantoches africains répressifs mis en place par la France, la Colonisation française, anglaise ,espagnole hollandaise, belge,,américaine, portugaise esclavagiste criminelle tortionnaire ? 


      Parce que jamais les pays socialistes n’ont colonisé ni instauré un régime colonial tout au contraire, ils contribué à décoloniser l’Afrique et l’Asie et les communistes ont été au premier plan dans ces luttes internatjonalistes.

      Mais évdemment si on l’idéologie négrière, alors on trouve que cela c’est la démocratie ( coloniale , la démocratie néocolonaile, et on exècre le socialisme libérateur, : allez donc dans un pays libéré du colonialisme et demandez si les décolonisés en veulent encore du travail forcé, de l’expropriation de la schlague, du racisme congénital à l’exploitation capitaliste.et esclavagiste : les pays capitalistes n’ont abandonné à regret l’esclavagisme, bien tardivement, que pour des raisons économiques : incompatibilité du travail industriel et du mode de production esclavagiste ... mais pas pour des principes humanistes.

    • Onecinikiou 29 octobre 2017 02:05

      @Michel Maugis


      Je vois que j’ai touché là où ça fait mal...

      Les faits vous démentent : des milliers d’individus ont fait le choix inverse, systématiquement, en prenant le parti de la liberté contre celui du totalitarisme, quitte à risquer leur vie. 

      C’est simple : il n’y a pas trace d’un régime socialiste ou communiste (appellez-le comme vous voulez) qui n’ait versé dans le totalitarisme le plus abjecte, en massacrant ses opposants, en emprisonnant à tout va, en créant des centres de rééducations (l’autre nom pour les goulags et autres laogaï, qui ont exterminé par millions), en instaurant un parti unique et le culte du chef, en interdisant toute pluralité, en bâillonnant la presse qui n’était pas aux ordres, en interdisant tout exercice de la liberté d’expression et sinon de conscience, et cela, indépendamment des conditions de lieu ou de temps, par delà même les cultures où ces régimes se sont implantés, ce qui prouve, ce qui démontre, qu’ils étaient mus par une idéologie commune et cohérente dont la nature profondément totalitaire leur était consubstantiel. 

      Cette défense fanatique d’un modèle qui a fait la démonstration empirique de sa nocivité et de son inefficience pratique - puisque tous ces régimes se sont effondrés les un après les autres après avoir affamés leurs partisans, comme tout ceux malheureusement qui en étaient les victimes passives - vous inscrit dans la filiation d’un infâme Boudarel.

    • Onecinikiou 29 octobre 2017 13:25

      @Michel Maugis


      Le communisme n’a même pas réussi à se sauver lui-même, alors quant à soutenir qu’il aurait « sauvé le monde » - sauf à admettre qu’il l’ait sauvé effectivement grâce à son effondrement puis sa disparition - je vous laisse à vos délires prospectifs et plus sûrement vos dissonances cognitives.

  • McGurk McGurk 28 octobre 2017 17:32

    * « comme vous venez de le faire. »

    ...de faire quoi ? smiley

    * « cela démontre le bien fondé du communisme. »

    Franchement cette conclusion est tellement conne que j’ai du mal à y répondre...

    * « invariable depuis la parution de cette supercherie »

    Ouais donc finalement ce sont les « capitalistes les coupables » et tous les mecs qui ont crevé en masse inutilement sous Lénine, Staline et sa bande de criminels en puissance sont une « supercherie ».

    Sérieusement, si je pouvais vous vomir dessus depuis internet ce serait avec plaisir. Ensuite vous allez dire quoi ? Que le nazisme n’a jamais existé et qu’ils ont fait des câlins à l’Europe toute entière ? Que Hitler était un grand philanthrope et un humaniste sans pareil ?

    * "alors que ceux de l’anti-communisme ne cessent d’augmenter, comme vous le prouvez par votre soutien aux assassinats de part le monde que votre idéologie fomente, finance et arme.« 

    Ca c’est la cerise sur le gâteau de la connerie crasse. D’une part, vous dites que »rien ne s’est passé dans le camp adverse, mais en plus vous avez le toupet de dénoncer les crimes de l’autre camp. Et donc la Chine, le Vietnam, la Corée du Nord et j’en passe n’en commettent pas du tout ? Vous vous foutez de qui exactement ?

    Mais en plus, comble du ridicule, vous vous permettez de m’inclure dans le lot alors que je ne cautionne aucune des deux idéologies.


  • Matlemat Matlemat 28 octobre 2017 20:38

    Quand je pense au scandale d’inviter Donald Trump pour le remercier de l’intervention américaine de 1917 et d’occulter complètement la contribution russe à la victoire des alliés qui a provoqué une révolution. La Russie s’est retrouvé à 6 mois près du côté des vaincus, et comme si cela ne suffisait pas l’invasion allemande de la deuxième guerre mondiale est arrivée avec 20 millions de morts en Russie.


    • McGurk McGurk 28 octobre 2017 20:43

      @Matlemat

      Ce sont les relations internationales dues à l’action de la Russie en Ukraine.


  • JP94 28 octobre 2017 21:51

    C’est frappant comme pour un article fort passionnant et nouveau, sur Octobre, les commentaires dévient de dévident autant de litanies ....


    Il y a un refus de penser Octobre, tout simplement, un refus de sortir du faux confort des certitudes de la doxa qui nous bourre crâne. Vive Libé, Vive le Monde, Vive la télé !

    Au fait elle vous a parlé des 186 assassinats de syndicalistes et militants en Colombie dans lequel est impliqué le gouvernement Santos titulaire du Nobel de la Paix pour avoir signé les Accords ( mais les autres signataires, non seulement n’ont pas eu le Pric Nobel, mais se font assassiner !

    Octobre,fait encore peur au Capital.

    Par contre, il se satisfait fort de l’incurie en matière d’Histoire qui crève les yeux dans les commentaires.

    • McGurk McGurk 28 octobre 2017 22:04

      @JP94

      Ouais, trop cool de changer la déco en rouge couleur sang smiley .


    • pipiou 28 octobre 2017 23:15

      @JP94

      Et la doxa que nous récitent les cocos anachroniques ça ne vous dérange pas ?

      L’auteur prétend que le courant bolchevique était majoritaire en octobre 1917 alors qu’il facile de vérifier que c’est faux, même les représentants bolcheviques n’étaient pas tous d’accord pour lancer l’insurrection.

      La révolution a eu lieu en février et le coup d’état bolchevique a eu lieu en octobre, même Trotsky ne s’en est pas caché.


  • jeanpiètre jeanpiètre 28 octobre 2017 23:34

    Difficile de sortir de la propagande anglo saxonne assénée depuis l école des années 50 et hégémonique sur tous les medias depuis un siècle, la preuve en commentaires ci dessus


  • Matlemat Matlemat 29 octobre 2017 11:02

    @McGurk, ce sont les États Unis qui on agit en premier en Ukraine, que dirait on d’un coup d’état pro russe au Mexique ?


    • McGurk McGurk 29 octobre 2017 11:48

      @Matlemat

      Donc ce sont eux qui ont annexé une partie du pays en la donnant aux russe et eux qui ont infiltré des agents à haut niveau pour en faire des républiques bananières ? Waw les russes sont donc...des américains ? smiley


  • Matlemat Matlemat 29 octobre 2017 20:50

    @McGurk , l’annexion de la Crimée est une réaction de la Russie a l’ingérence américaine en Ukraine et pour régler une fois pour toute le problème de Sébastopol, ce n’est pas la Russie qui a commencée le conflit.


  • Croyant 30 octobre 2017 17:55

    Le mensonge est une Arme efficace pour faire passer des idéaux meurtriers et dangereux. Ce texte en est la preuve : « les aristocraties d’Europe coalisés en 1792 ». Comme si la Grande Bretagne n’avait pas été un monarchie parlementaire au sein de laquelle les citoyens avait leurs mots à dire. Et ce n’est pas « la propagande anti bolchevick et russophobe » qui a inventé les 300 millions de mort, lors de la famine Ukrainienne de 1933. Pas plus que les quinze à vingt millions de morts dans les Purges Staliniennes. On peut citer les grands romanciers : Alexandre Solienistine, André Gide (après son retour d’URSS) ou encore le chef d’oeuvre du diplomate Joseph Douillet sur le Régime totalitaire soviétique (à lire et relire). 


  • Matlemat Matlemat 31 octobre 2017 07:10

    @McGurk, le coup d’état en Ukraine était illégal lui aussi.


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