1968/2008 : Prague et Tbilissi
C’est curieux, nos médias se sont jetés sur une célébration gauchisante des événements de mai 1968 en France. Aucun d’entre eux n’est, par contre, revenu sur ce qu’on a appelé le Printemps de Prague, cette tentative de libéralisation de la vie politique et sociale de la Tchécoslovaquie qui s’est terminée sous les chenilles des chars russes.
L’invasion tout à fait similaire de la Géorgie semble vouloir nous prouver que rien n’a changé dans le système russe ou plutôt toujours soviétique...
Rappelons qu’après six mois de libéralisation du régime communiste en place en Tchécoslovaquie sous la direction d’Alexandre Dubcek pour mettre en place un "socialisme à visage humain", Brejnev et les autres pays communistes décidèrent d’arrêter ce qui à leurs yeux était une hérésie et d’envahir le pays pour remettre en place un régime communiste pur et dur. Huit cents à mille chars russes envahirent un jour la Tchécoslovaquie et sa capitale Prague et mirent au pas ses dirigeants et sa population. Alexandre Dubcek et les dirigeants tchèques furent amenés, menottes aux mains à Moscou, pour signer des accords de Moscou qui entérinaient la reprise en main du pays par le Parti communiste et la suppression des libertés fondamentales dans le pays.
Alexandre Dubcek et ses amis disparurent de la vie politique du pays et survécurent comme serveur de restaurant, femmes de ménages ou chauffeur de taxis. Il fallut ensuite vingt ans pour que la Tchécoslovaquie accède à nouveau à la liberté. Quant au "socialisme à visage humain", il ne semble pas s’être depuis matérialisé ailleurs.
Interrogé quelques jours avant l’invasion militaire par une journaliste audacieuse, un général russe qualifia cette rumeur de "totalement ridicule". Des assertions qui vous rappellent sans doute quelque chose...
Finalement, l’Histoire se répéterait peut-être bien.