Alors qu’à Lhassa le matérialisme détruit la spiritualité, l’Oracle du Tibet prône l’inverse pour la Paix.
Dans le cadre d’un projet commercial et touristique faisant fi de l’histoire, du patrimoine culturel et de la spiritualité attachés à l’ancienne ville de Lhassa, les autorités chinoises ont commencé à démolir un quartier comprenant l’un des sites bouddhistes les plus anciens de la ville, un lieu de pèlerinage, l’équivalent de Notre-Dame au Tibet, le Temple du Jokhang. Les Étudiants pour un Tibet libre manifestent devant l'UNESCO, tandis que l'Oracle de Néchoung donnera une conférence à Paris prônant à l'inverse l'importance de la spiritualité pour préserver la paix dans un monde en proie au matérialisme.
Selon certains observateurs, dont l’écrivain et poétesse tibétaine Woeser, les autorités chinoises ont l’intention de détruire l’ancienne capitale bouddhiste de Lhassa, et de la remplacer par une ville touristique un peu comme Zhongdian, qui fut renommée « Shangri-La », dans le sud de la province tibétaine du Kham incorporée dans l’actuelle province du Yunnan. La destruction de l’ancienne ville de Zhongdian et sa transformation en un « Shangri-La » artificiel visait principalement à attirer les touristes. Pour Woeser, ce type de destruction a causé des dégâts importants et peut être considéré comme une forme de colonialisme touristique.
Woeser déclare que des bâtiments traditionnels tibétains de la ville ancienne de Lhassa sont de nouveau confrontés à la destruction dans le cadre de la modernisation chinoise. Les photos qu’elle publie montrent des constructions en cours dans la vieille partie de la ville.
Elle lance un appel aux institutions internationales, dont l’UNESCO, pour la sauvegarde de Lhassa et de ses bâtiments traditionnels, certains ayant plus de 1 000 ans.
Le projet de construction près des rues du Barkor et du Temple du Jokhang couvre une superficie de 150 000 mètres carrés, utilisés pour de nouveaux centres commerciaux et 1 117 mètres carrés pour les places de parking souterrain. Des visiteurs venus récemment ont émis de vives inquiétudes sur ces constructions et sur le sort de Lhassa. Woeser condamne la démolition des anciens symboles de la civilisation tibétaine à Lhassa, à l’instar de la transformation de Zhongdian en « Shangri-La ».
Pour Woeser l’objectif de ces constructions au dépend de la vieille ville n’est pas seulement le développement économique. Un autre objectif semble être l’évacuation des vendeurs des rues du quartier. Le régime met l’accent sur « l’entretien de la stabilité sociale », accroissant la surveillance et le contrôle dans la ville de Lhassa, avec nette une escalade sécuritaire.
Le Palais du Potala a été ajouté à la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1994. En 2000 et 2001, le Temple du Jokhang et Norbulingka ont été ajoutés à la liste des extensions des sites. La modernisation rapide a été une préoccupation pour l’UNESCO en raison de la construction de structures modernes autour du Potala, menaçant son environnement. Le gouvernement chinois a réagi en adoptant une règle interdisant la construction de structure de plus de 21 mètres dans la région. Cependant, des sources ont indiqué qu’il existe de nouveaux bâtiments modernes plus haut dans les environs.
Pour Woeser, il conviendrait que le Temple du Jokhang se voit accordé un statut protégé en vertu des règlements du patrimoine culturel de l’UNESCO.
Pour sensibiliser l’institution internationale au risque de disparition de la vieille ville sous les bulldozers, l’association Étudiants pour un Tibet libre organise une manifestation le mercredi 29 mai 2013 de 15h30 à 18h devant l'UNESCO, Place de Fontenoy, à Paris.
Ces nouvelles de l’avancée du matérialisme écrasant la spiritualité nous évoque la prochaine et rare conférence ouverte au public que donnera l’Oracle de Néchoung, un proche du Dalaï-lama, à Paris. Moine tibétain charismatique au sourire rayonnant, vivant en exil à Dharamsala en Inde, ce médium d’un esprit protecteur du Tibet est de passage à la Pagode de Vincennes. Ce n’est pas le médium en transe, mais le sage érudit qui exposera sa vision pour développer la paix dans le monde. A contrario des événements annoncées à Lhassa, il abordera l’importance de la spiritualité pour faire face aux difficultés de notre monde en proie à la montée du matérialisme. D’une pertinence philosophique, son discours aide à retrouver la sérénité dont nous avons tant besoin en ce moment pour continuer à avancer et bâtir une société de paix et de tolérance. La conférence se tiendra le jeudi 30 mai à 20h à la Pagode de Vincennes, à proximité du lac Daumesnil, métro Porte Dorée.