mercredi 29 mai 2013 - par Tibet Libre

Alors qu’à Lhassa le matérialisme détruit la spiritualité, l’Oracle du Tibet prône l’inverse pour la Paix.

Dans le cadre d’un projet commercial et touristique faisant fi de l’histoire, du patrimoine culturel et de la spiritualité attachés à l’ancienne ville de Lhassa, les autorités chinoises ont commencé à démolir un quartier comprenant l’un des sites bouddhistes les plus anciens de la ville, un lieu de pèlerinage, l’équivalent de Notre-Dame au Tibet, le Temple du Jokhang. Les Étudiants pour un Tibet libre manifestent devant l'UNESCO, tandis que l'Oracle de Néchoung donnera une conférence à Paris prônant à l'inverse l'importance de la spiritualité pour préserver la paix dans un monde en proie au matérialisme.

Selon certains observateurs, dont l’écrivain et poétesse tibétaine Woeser, les autorités chinoises ont l’intention de détruire l’ancienne capitale bouddhiste de Lhassa, et de la remplacer par une ville touristique un peu comme Zhongdian, qui fut renommée « Shangri-La », dans le sud de la province tibétaine du Kham incorporée dans l’actuelle province du Yunnan. La destruction de l’ancienne ville de Zhongdian et sa transformation en un « Shangri-La » artificiel visait principalement à attirer les touristes. Pour Woeser, ce type de destruction a causé des dégâts importants et peut être considéré comme une forme de colonialisme touristique.

Woeser déclare que des bâtiments traditionnels tibétains de la ville ancienne de Lhassa sont de nouveau confrontés à la destruction dans le cadre de la modernisation chinoise. Les photos qu’elle publie montrent des constructions en cours dans la vieille partie de la ville.

Elle lance un appel aux institutions internationales, dont l’UNESCO, pour la sauvegarde de Lhassa et de ses bâtiments traditionnels, certains ayant plus de 1 000 ans.

Le projet de construction près des rues du Barkor et du Temple du Jokhang couvre une superficie de 150 000 mètres carrés, utilisés pour de nouveaux centres commerciaux et 1 117 mètres carrés pour les places de parking souterrain. Des visiteurs venus récemment ont émis de vives inquiétudes sur ces constructions et sur le sort de Lhassa. Woeser condamne la démolition des anciens symboles de la civilisation tibétaine à Lhassa, à l’instar de la transformation de Zhongdian en « Shangri-La ».

Pour Woeser l’objectif de ces constructions au dépend de la vieille ville n’est pas seulement le développement économique. Un autre objectif semble être l’évacuation des vendeurs des rues du quartier. Le régime met l’accent sur « l’entretien de la stabilité sociale », accroissant la surveillance et le contrôle dans la ville de Lhassa, avec nette une escalade sécuritaire.

Le Palais du Potala a été ajouté à la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1994. En 2000 et 2001, le Temple du Jokhang et Norbulingka ont été ajoutés à la liste des extensions des sites. La modernisation rapide a été une préoccupation pour l’UNESCO en raison de la construction de structures modernes autour du Potala, menaçant son environnement. Le gouvernement chinois a réagi en adoptant une règle interdisant la construction de structure de plus de 21 mètres dans la région. Cependant, des sources ont indiqué qu’il existe de nouveaux bâtiments modernes plus haut dans les environs.

Pour Woeser, il conviendrait que le Temple du Jokhang se voit accordé un statut protégé en vertu des règlements du patrimoine culturel de l’UNESCO.

Pour sensibiliser l’institution internationale au risque de disparition de la vieille ville sous les bulldozers, l’association Étudiants pour un Tibet libre organise une manifestation le mercredi 29 mai 2013 de 15h30 à 18h devant l'UNESCO, Place de Fontenoy, à Paris.

Ces nouvelles de l’avancée du matérialisme écrasant la spiritualité nous évoque la prochaine et rare conférence ouverte au public que donnera l’Oracle de Néchoung, un proche du Dalaï-lama, à Paris. Moine tibétain charismatique au sourire rayonnant, vivant en exil à Dharamsala en Inde, ce médium d’un esprit protecteur du Tibet est de passage à la Pagode de Vincennes. Ce n’est pas le médium en transe, mais le sage érudit qui exposera sa vision pour développer la paix dans le monde. A contrario des événements annoncées à Lhassa, il abordera l’importance de la spiritualité pour faire face aux difficultés de notre monde en proie à la montée du matérialisme. D’une pertinence philosophique, son discours aide à retrouver la sérénité dont nous avons tant besoin en ce moment pour continuer à avancer et bâtir une société de paix et de tolérance. La conférence se tiendra le jeudi 30 mai à 20h à la Pagode de Vincennes, à proximité du lac Daumesnil, métro Porte Dorée.



15 réactions


  • Deneb Deneb 29 mai 2013 09:34

    Le Tibet fut une théocratie avant l’occupation chinoise. Il n’est pas étonnant qu’un pays régi par des préceptes religieux ne fasse pas le poids face à un voisin ambitieux et bien plus terre-à-terre.


    • wesson wesson 29 mai 2013 11:02

      Bonjour Deneb,


      il y a de ça dans ce que vous dites, mais pas seulement. Le Tibet, c’est la gourde à flotte de la Chine, son château d’eau. Plus de 10 fleuves vitaux pour les Chinois y prennent leur source. A ce titre là, c’est assez normal que les Chinois ne veuillent pas laisser ça à n’importe qui. Regardez d’ailleurs ce que fait Israël pour des raisons finalement assez similaires.

      Et il y a aussi ce que veulent les indépendantistes tibétains : foutre dehors tous les Chinois. Comme il y en a maintenant pas loin de 100 millions au Tibet, une déportation de cette ampleur, en voilà une grande idée...

      Bref, c’est bien triste pour les Tibétains, mais les Chinois ne sont pas prêt de lâcher l’affaire, car il s’agit pour eux d’intérêt vitaux.

    • Deneb Deneb 29 mai 2013 18:31

      Merci Wesson, de cet éclaircissement. Il serait à ce titre intéressant de connaître le succès du Dalai Lama, médiatiquement notoire , en Chine ; j’imagine que les bots de leur police se mettent en branle à la simple évocation de ce nom, un peu comme chez nous pour les pédophiles. Bref, Dalai-Lama a-t-il du succès auprès de la classe moyenne chinoise ? Les geeks impériaux sont il perméables à sa sagesse ?


  • Cocasse Cocasse 29 mai 2013 10:29

    Quitte à en faire une zone touristique, ils devraient garder les bâtiments antiques, cela aurait plus de succès.


  • babadjinew babadjinew 29 mai 2013 14:22

    On sait bien que sans passé il n’y à pas d’avenir, mais bon, à bien y regarder la théocratie Tibétaine sur les 50 dernières années à bien évolué et tend maintenant vers une démocratie. Dans le même laps de temps, nos démocraties « exemplaires » sont devenue des oligarchies.


    Coté ressources le Tibet en est malheureusement remplit. Eau, uranium, or, bois, métaux rares, etc.... A un tel point que c’est une gloutonnerie dévastatrice en termes d’exploitations de ces ressources. Ici, notre responsabilité de consommateur, mais également d’Êtres humains est entière. La Chine est l’usine du monde......

    Car effectivement les plus grands fleuve d’Asie prennent sources sur ces hauts plateaux, et assurent simplement la vie de milliards de petits quidams humains, pas uniquement Chinois d’ailleurs. Ces plateaux ont la particularité d’avoir des écosystèmes plus que fragiles. La surexploitation des ressources citée auparavant associé à l’inexistence absolu de règles environnementales, mais aussi à l’avidité exacerber des tristes Babyloniens Chinois sont tout simplement en train de détruire à la vitesse « ftl » le château d’eau de l’Asie. (Pollutions des eaux, coupe franches des forets, stockages de déchets plus que malsain etc...) Triste, mais de mon point de vu grave surtout.

    Lhassa sous l’impulsion de la politique colonisatrice/génocidaire de culture est déjà devenu l’un des plus grand bordel de Chine avec son quartier de prostitués juste au pied du Potala. La transformation en site touristique géant n’est que la continuité d’une politique de long terme visant simplement à éradiquer une culture, une philosophie, un peuple.

    Alors pro Tibet ou pas, un génocide reste un génocide, mais ici, de surcroît, les activités économiques et industrielles misent en oeuvre seront d’ici quelques décades si rien ne change un crime à l’encore de milliards d’êtres humains. 

    La lutte contre la triste Babylone devrait prendre conscience un peu plus du potentiel destructeur de ce grand n’importe quoi globalisé.

    Coté bonnets jaunes, aucun soucis le Bouddhisme Tibétain n’a jamais autant rayonné de par le monde et quoi qu’il arrive il restera vivant. Le débat est ailleurs.

    Aum Mane Padme Aum   

  • Lisa SION 2 Lisa SION 2 29 mai 2013 16:28

    Le Tibet est, et doit rester un sanctuaire c’est à dire un lieu respecté, que les touristes profanes du monde entier doivent pouvoir visiter en tenue locale, pour mieux se fondre dans l’environnement au delà duquel toute visite n’a plus le moindre sens, si ce n’est de véhiculer les vagues de clients des marchands du temple. Si les chinois sont intéressés par le sous sol tibétain, ce qui reste leur droit le plus légitime, ils n’ont qu’à passer par le sous sol, comme les rats, car ce qui est et reste fascinant pour l’étranger que je suis, ce ne sont pas les cars de touristes hirsutes et hagards mais bien les tibétains nobles, heureux, légendaires et exemplaires... comme étaient aussi les chinois dans l’inconscient collectif passé.


  • antyreac 29 mai 2013 18:03

    La Chine un etat communiste impérialiste détruit année après année une culture millénaire 


  • Aldous Aldous 29 mai 2013 18:28

    Un leader spirituel contre 7 milliards de materialistes forcenés...


    Je ne suis pas oracle mais le resultat me semble facilement pronosticable.



  • Fredrick Fredrick 30 mai 2013 06:14

    je vais frequement en Chine et j’ai eu la chance de passer quelques jours a Lhassa en 2010 et j’ai pu constater qu’entre ce que nous dise les medias occidentaux et les associations pro-tibet « libre » il y a un monde.

    La tradition et la culture tibetaine n’est pas du tout reprimee, et on peut voir des milliers de fideles bouddhiste venus de toute le tibet (et d’ailleur) se prosterner devant le temple Jokhang dont parle cet article, et j’imagine tres mal les chinois detruire ce temple qui est la principale attraction touristique de la ville avec le palais du potala.

    Meme dans la province du Yunnan il est possible de visiter des monasteres tibetains et voir des moines se promener et precher dans les rues ou les restaurants.

    J’ai eu aussi la chance de pouvoir discuter de ca avec un guide tibetain qui m’a expliquer que si les tibetains desiraient vraiment l’independance vis a vis de la Chine, ils n’auraient pas beaucoup de difficultes a l’obtenir par la force. Mais les tibetains tolerent les chinois car la Chine leur a apporter la fin de l’esclave et un developpement economique qu’ils n’auraient jamais eu du temps de la theocratie.

    Mais bon, apparement toutes les manoeuvres sont bonnes pour destabiliser le pays qui est en passe de devenir la premiere puissance mondiale, je dirai que c’est de bonne guerre...


    • antyreac 30 mai 2013 11:11

      Heureux touriste qui ne voit que ce qu’il peut voir que ce qu’on lui montre...


    • Fredrick Fredrick 30 mai 2013 13:37

      Heureux touriste ? Oui c’est vrai, mais je ne suis pas seulement un touriste et je connais suffisament la Chine et les chinois pour me faire une idee plus juste que ceux qui se contente de lire notre presse.
      il y a beaucoup a critique en Chine, ce n’est en effet pas les raisons qui manquent, mais je n’aime pas non plus qu’om me raconte des conneries, et concernant le Tibet il est clair qu’on nous en raconte pas mal.


    • babadjinew babadjinew 31 mai 2013 00:48

      Pour les Chinois et la Chine cela ne fait pas de doute. Un vrai militant pro Chinois à l’eau de rose.


      Coté Tibétains, Nada... 

      Puis coté absurdités, vois mal comment les peut être 5 millions de Tibétains restant au Tibet pourraient virer les quelques 10n de millions de colon Chinois.....

      De toute manière avec la cata écologique qui est orchestré la haut, Tibetain et Chinois partagerons leur larmes.

      La liberté est ailleurs
       

  • Abdu Abdu 30 mai 2013 09:57

    Bonjour,

    Le développement matériel est-il le matérialisme ?

    Cet article pointe du doigt des travers du développement par l’argent et le béton, c’est-à-dire le développement selon le sens le plus commun. (il y a aussi le fait de pouvoir manger, dormir, se vêtir et s’abriter dans de meilleures conditions, mais comme in n’y a rien de négatif là-dedans, il devient banal de l’oublier...)
    Mais en quoi est-il pertinent d’opposer ces « dommages » aux « bienfaits » qu’est supposé l’Oracle de Néchoung ? Quel rapport ? La spiritualité serait devenue si matérielle qu’elle pourrait pâtir du tourisme ?

    Si on va par là, je gage que lors de la construction du potala, certains hurlaient déjà à la destruction du spirituel par le matériel. Peut-être à raison d’ailleurs.


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