mardi 3 mai 2016 - par folamour

Alors qu’Obama se prépare pour envoyer des troupes en Syrie, le gouvernement des États-Unis planifie déjà son prochain coup majeur…

La traduction du jour avec un éclairage différent des médias main stream, sur ce qui se passe actuellement au Brésil...

Dilma Rousseff 

Un coup d'État non violent pour destituer un président démocratiquement élu, et installer un des politiciens les plus corrompus – qui, d’une façon qui ne doit rien au hasard – se trouvent être préférés par l'establishment politique américain – est actuellement en cours au Brésil. Comme l'attention du public est au niveau zéro et qu’il est focalisé sur les préparations pour le déploiement des troupes en Syrie, le gouvernement des États-Unis a été en mesure de prêter tranquillement son approbation au mouvement dévié et sans fondement visant à évincer le président brésilien Dilma Rousseff. 

En effet, à travers la controverse sur le fait de quintupler les troupes terrestres américaines en Syrie – en dépit des vœux de l'administration Obama, qui a dit au moins 16 fois qu’il n’y aurait « pas de bottes sur le terrain » – ce qui constitue, certes un débat valable et pertinent, mais qui ne peut pas être autorisé à masquer ce qui se passe au Brésil.

Pour comprendre l'importance du tumulte en cours, il vous suffit de regarder ce qui a de l’importance, à la foi pour le Brésil et pour les élites politiques américaines – et ce ne sont clairement pas les 54 millions de personnes qui ont réélu la première femme présidente du Brésil, il y a seulement 18 mois.

En fait, le département d'État américain a affirmé publiquement son soutien à l'usurpation du pouvoir par le centre droit social du parti démocrate du Brésil (PDSB) – peut-être – parce que, comme cela a été suggéré par beaucoup, les empreintes digitales des États-Unis sont dans le coup. Quelle meilleure façon de contrecarrer les transactions réussies du Brésil avec la Russie et la Chine, dans le cadre de l'alliance économique BRICS, que d'insérer un leader oligarchique, dont le parti favorise fortement les intérêts américains.

Premièrement, il est nécessaire de revoir la mécanique du coup d'État, ainsi que la controverse entourant les personnes impliquées.

La Chambre basse du Congrès du Brésil a voté le 17 avril pour destituer Rousseff sur la base de sa complicité présumée dans une affaire (quoique) relativement mineure de corruption. Mais le véritable élan pour le retrait de Rousseff, contrairement à la narration défendue par les médias main stream du Brésil, est d’une transparence évidente quand on regarde ceux qui la réclament – et celui qu’il souhaite pour la remplacer.

Bruno Araújo, un membre du Congrès qui a été impliqué comme pouvant avoir reçu des fonds d'un géant de la construction, impliqué dans un scandale de corruption, a contribué à faire pencher le vote de mise en accusation plutôt ce mois-ci. Araújo, comme l’a rapporté l’Intercept, appartient au même parti PDSB qui a perdu quatre élections consécutives face au Parti des travailleurs de Rousseff (PT).

« La chose la plus importante pour comprendre la véritable nature anti-démocratique de ce qui se passe » explique Glenn Greenwald de l'Intercept, c'« est de regarder la personne que les oligarques brésiliens et leurs organes de presse tentent d'installer en tant que président : le vice-président Michael Temern qui est l’incarnation de la contamination par la corruption au service des oligarques, et qui est surtout profondément impopulaire. »

Pour toute l’attention négative placée sur Rousseff, l'image impopulaire et les relations fourbes de Temern sont pires, et pourraient être dignes de ses propres procédures de mise en accusation. Et il n’est pas le seul.

« Au total, 60 pour cent des 594 membres du Congrès du Brésil font face à des accusations graves comme de la corruption, de la fraude électorale, de la déforestation illégale, des enlèvements et homicides », comme le rapporte le New York Times qui a cité les chiens de garde de la corruption, Transparency Brésil.

Mais le PDSB cherche à contourner ce détail (pas vraiment mineur) par la destitution de Rouseff – qui, en cas de succès, mettrait automatiquement Temer au pouvoir – à la grande satisfaction du gouvernement des États-Unis.

A savoir, une autre figure importante fait pression pour le retrait de Rousseff, le sénateur Aloysio Nunes, qui a voyagé à Washington DC, le jour après le vote de destitution pour consulter le troisième plus puissant fonctionnaire du Département d'État, Thomas Shannon, dans une réunion à huis clos.

En tant que co-directeur du Centre pour la recherche économique et politique, Mark Weisbrot, a expliqué dans un article pour le Huffington Post, que Shannon n’avait aucune obligation de rencontrer Nunes – mais ce faisant il envoyait un message clair d'au moins l'acceptation tacite de la procédure de destitution par la Maison-Blanche.

Le soutien américain au coup d'État actuel fait écho à celui du coup d’État précédent au Brésil, en 1964 – une usurpation violente du pouvoir par un dictateur proche des États-Unis, au cours de laquelle Dilma Rousseff, elle-même, est devenue une victime de torture physique.

Mais peut-être l'indication la plus révélatrice du soutien américain à la destitution de Rousseff peut être trouvée dans le détail du récent voyage de Nunes à Washington. Où, comme l’explique l’Intercept dans un entretien avec Andrew Fishman dans Democracy Now, Nunes a été invité à un déjeuner privé lancé par l'Albright Stonebridge Group – une société cofondée par l'ancien PDG de Kellogg et Madeleine Albright, ancienne secrétaire d'État sous Bill Clinton.

« Un des principaux conseillers affilié à l'Albright Stonebridge Group », Fishman, qui se trouve au Brésil, a noté, qu’il « est le leader d'une organisation qui est très impliquée ici dans la poussée contre le gouvernement Dilma. »

Il a ajouté qu’« alors que le gouvernement américain n'a pris aucune position officielle » sur la destitution imminente de Rousseff, « leur position semble assez évidente ainsi que le côté qu’ils soutiennent ou soutiendraient ».

 

Source(s) : Crashdebug.fr via Thefreethoughtproject.com sur la piste de Blacklistednews.com

Traduction : folamour 
Corrections :  chalouette 

Informations complémentaires :



18 réactions


  • Layly Victor Layly Victor 3 mai 2016 11:57

    Il y a une question qui n’est jamais posée par les journalistes appointés.

    Obama parle de l’envoi de troupes US en Syrie, ou d’accroitre leur nombre.
    Or, si les militaires Russes sont en Syrie pour répondre à l’appel du gouvernement légal, les militaires US ne peuvent pas s’y trouver dans ces conditions. Ils sont forcément du côté Daesh et djihadistes. Même remarque pour les militaires français, britanniques, allemands, etc
    Personne ne se pose même la question.
    Si Obama, triste marionnette de l’APAIC et du congrès, envisage le renforcement de la présence US en soutien aux djihadistes, c’est que les sionistes-saoudiens n’ont pas renoncé à leur entreprise de destruction totale.

    Pour ce qui concerne les « coups d’état parlementaires », c’est une nouvelle méthode qui a été expérimentée en Ukraine et qui pourrait bien se standardiser. Nous verrons peut-être bientôt BHL sur les barricades en face du palais Bourbon.

  • HELIOS HELIOS 3 mai 2016 12:24

    Dilma Roussef et ses « amis », sont tous pareils. La corruption, les arrangements, les intérets particuliers... nous connaissons ça chez nous..... là-bas aussi.


    Le peuple bresilien s’en est apperçu et il à du mal a accepter que DR, au dessus de tout soupçon, les ait trahi avec les mêmes pratiques que les autres.

     Nous aussi nous connaissons la trahison... mettre un socialiste a l’Elysée se declarant ennemi de la finance et qui fait une politique de droite avec une loi « travail » que n’a pas osé Sarkozy , cul et chemise avec la finance... mais nos institutions ne nous permettent pas de virer notre présidentaussi facilement qu’au Brésil.

    Les dirigeants de tous nos pays «  »démocratiques«  » devraient prendre en compte que les citoyens, partout, accepterons de moins en moins d’être trahis.

    Virer Dilma Roussef... une urgence incontournable en plus d’un soulagement moral !

    • moussars 3 mai 2016 16:48

      @HELIOS
      Quelque soit l’opinion qu’on a, on se doit de répondre sur le fond à l’article qu’on dit commenter.
      Ce que vous ne faites pas en ne répondant pas aux arguments.
      C’est donc un commentaire à la con ! Mais peut-être avez-vous seulement 2 synapses...


    • folamour folamour 3 mai 2016 18:14

      @HELIOS bonjour la tronche du soulagement moral ! LOOOOOOOOOL !!!!

      Brésil : le parquet demande une enquête pour corruption sur Aecio Nevesle le chef de l’opposition

       


    • Layly Victor Layly Victor 4 mai 2016 09:39

      @HELIOS

      Vous confirmez la recette du « coup d’état parlementaire » que j’ai évoquée plus haut.

      disposer de milices bien préparées et organisées, comme au Maïdan,
      encadrées par des agents expérimentés style BHL
      acheter les députés ou mettre le pistolet sur la tempe des récalcitrants
      au besoin, ériger des barricades devant le parlement
      confier à des « citoyens qui se sentent trahis » le soin de foutre le bordel partout

      Dépêcher ensuite le secrétaire d’état US pour offrir son aide.

      Je n’ai pas d’information sur ce qui se passe au Brésil
      Ce que je sais, c’est que si nos journalistes appointés disent une chose, je m’empresse de croire le contraire. 

    • HELIOS HELIOS 5 mai 2016 01:53

      @moussars

      je n’ai effectivement que 2 synapses, trop occupés pour ne pas vous avoir répondu plus rapidement. c’est également cette surcharge de travail qui ne leur a pas permis de répondre a la totalité de l’article mais seulement a sa première moitié, en choisissant l’angle d’analyse le plus facile.

      Il faut avoir du respect pour les pauvres d’esprit comme moi qui font l’effort de participer...

    • HELIOS HELIOS 6 mai 2016 01:29

      @folamour


      il n’y a pas incompatibilité....

  • Parrhesia Parrhesia 3 mai 2016 12:52

    The « jolly good job » dit de « Mai 1968 », dont adaptations style « Printemps arabe » et « Révolution syrienne », maintenant peaufiné façon « Golpe brasileiro » !!!

    Et nous avons aussi la révolution russe anti-Poutine, populairement soutenue par les distinguées « femen », elles-mêmes soutenues par la République Française normale.

    Il n’est donc plus surprenant de voir J.M. Ayrault emmener maintenant son homologue allemand au Mali au cas où celui-ci n’en trouverait pas le chemin tout seul.

    Ne soyons donc pas surpris non plus qu’il soit « streng verboten » de voir là autre chose que les conséquences d’un hasard international malicieux !!!

    La mondialisation en marche, quoi …


  • lsga lsga 3 mai 2016 13:51

    Résumé de ce qui se passe au Brésil : 


    1. Lula est élu et promet de remettre en cause la propriété privée agricole, il ne le fait pas.

    2. Grâce à la mondialisation, le Brésil bénéficie d’une forte croissance donc Lula est populaire

    3. Lula ne peut plus se présenter, sa chefaillone number 1 Dilma Rousseff est élue

    4. Elle met en place une politique économique Keynésienne qui consiste à surendetté le pays pour offrir des sucreries sociales au petit peuple. Se faisant, elle entre en conflit avec la dynamique mondialiste qui portait le Brésil, et casse sa dynamique de croissance (cad : exploiter les prolos brésiliens coûte plus cher). Mais le petit peuple a ses sucreries sociales, donc il est content. 

    5. Elle cache la réalité de sur-endettement du pays, et se fait réélire. Là, elle met en place des politiques dites « néo-libérales » CAR IL N’Y A PAS DE PUTAIN D’ALTERNATIVE DANS LE SYSTÈME CAPITALISTE. La dynamique de croissance est cassé, y a plus de sucreries sociales, le petit peuple est pas content. 
     
    Les complotistes résumerons les 5 étapes précédentes par : les juifs, les esquimaux et le mossad font un coup d’État au Brésil.

  • fatallah 3 mai 2016 14:56

    Faire sortir le B des BRICS qui menacent le $.
    Pas plus !


    • Legestr glaz Ar zen 3 mai 2016 18:42

      @fatallah
       On enlève le « B » mais on y ajoute l’Argentine, l’Indonésie, et le Nigéria, on est bon !


  • Odin Odin 4 mai 2016 19:47

    Merci à l’auteur pour cet article qui est le reflet de ce qui se passe actuellement au Brésil.

    Le football n’est pas le 1er sport national dans ce pays mais la corruption qui est malheureusement nécessaire si l’on veut avoir une majorité et gouverner dans ce pays en raison de la multitude de partis politiques que l’on a du mal à imaginer ici en Europe. Ce qui est reproché à Dilma, ce n’est pas d’avoir mis le doigt dans le pot de confiture alors que d’autres y ont mis la main mais son rapprochement lent mais constant vers le groupe des BRICS et ceci le dieu $ ne peut l’accepter.

     


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