Amérique Latine : Solidarité étudiante dans les rues
Ce jeudi 24 novembre 2011 a eu lieu une grande marche étudiante en Amérique Latine. Convoquée par la Confech (Confédération des étudiants du Chili), elle a réunit dans les rues des étudiants de nombreux pays de ce continent. Du Chili, en passant par le Pérou, le Paraguay, l'Argentine, le Brésil, l'Equateur, le Venezuela, le Salvador, le Mexique et la Colombie , les étudiants s'unirent pour protester d'une même voix contre des systèmes éducatifs mis en place à la fin des années 1980. Du jamais vu sur ce continent ,qui n'a pas laissé inactives les fédérations étudiantes de Belgique, d'Allemagne et de France ce jour-là.
Le communiqué officiel est encore présent sur le site web de la FECH (Fédération des étudiants chiliens) dont Scarlett Mac-Ginty assume la présidence jusqu'aux élections étudiantes de début décembre. On peut y lire la volonté d'unir les étudiants d'Amérique Latine pour un même combat même si les revendications sont différentes. Sur le coup de 18h (heure locale), les rues se sont remplies de miliers d'étudiants portant banderoles et scandant divers slogans. En Colombie, la manifestation étudiante a démarré de la Place Bolivar, et ce malgré la pluie. Les étudiants colombiens militent depuis le mois d'octobre pour que le gouvernement du président Santos les inclus dans les discussions concernant un projet de loi révisant le système éducatif de ce pays. Ce dernier vise à rendre le domaine éducatif plus privatif. Au Brésil, la manifestation à démarré à Rio de Janeiro de la faculté de médecine. Les étudiants réclament depuis le mois de juillet que le gouvernement de Dilma Roussef augmente de 10 % le budget pour financer l'éducation.
En France, en Allemagne et en Belgique, les fédérations étudiantes se sont mobilisées pour soutenir leurs homologues latinos via des manifestations de soutien ou des communiqués de presse. Des conférences abordant les révoltes étudiantes, et particulièrement l'impact du mouvement étudiant chilien 2011 ,sont organisées à cet effet.
Au Chili, la manifestation de jeudi a démarré de la Place d'Italie jusqu'à la Place Grecia réunissant plus d'un milier de personnes. Vendredi soir, Giorgio Jackson actif leader étudiant chilien passa le flambeau de la présidence étudiante de l'Université Catholique du Chili (FEUC) à Noam Tilman. Pendant ce temps, la bataille pour les élections étudiantes à la présidence de la FECH (Fédération des Etudiants du Chili)- qui a convoqué les quarante marches de protestations étudiantes depuis avril 2011, fait rage. L'ex-présidente de la FECH 2011, Camila Vallejo surprit tout le monde en annonçant se présenter aux élections étudiantes sans faire d'alliances avec l'une des 6 listes présentes. Une stratégie jugée dangereuse par les adversaires de la jeune militante communiste chilienne. Noam Tilman et Scarlett Mac-Ginty ont appelé à une troisième grève nationale pour ces 30 novembre et 1er décembre afin de protester contre le vote du budget éducatif 2012 par le Sénat chilien- a majorité de droite, ne prenant pas en compte les revendications étudiantes. Ceux-ci veulent que le budget éducatif chilien augmente de 7% du PIB comme le dicte l'UNESCO. Actuellement, le budget éducatif ne prend en compte que 4,5% du PIB du Chili.
La colère des étudiants chiliens n'est pas prête de s'adoucir bien qu'il y ait remise en jeu des diverses présidences des fédérations étudiantes. Après sept mois de mobilisations intensives, les politiques s'alarment que plus de 70 000 étudiants chiliens puissent recommencer leur année faute d'accord sur le problème éducatif. La colère des étudiants chiliens reflète celle d'une société qui remet en cause un modèle libéral instauré durant la dictature militaire de Pinochet.
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