samedi 14 février 2015 - par ouldkheira

Assad, Etat Islamique ou coalition, qui sera gagnant en Syrie ?

 ASSAD, ETAT ISLAMIQUE ET LA COALITION 

 QUI SERA LE GAGNANT EN SYRIE ? 

 

 "Des Syriens, avides d’en finir avec un régime politique auquel ils ont fait bon accueil en 1970, mais qui, bientôt détourné et accaparé par une "famille", a pris la forme d’un système mafieux, autoritaire, sanguinaire et prédateur, soucieux de sa pérennité beaucoup plus que d’un développement harmonieux du pays et, surtout, de la satisfaction de la population. " 

 IGNACE LEVERRIER, ancien diplomate. 

 Depuis les 13 et 15 Mars 2011, la Syrie connaît une situation de confusion totale, un conflit qui a tous les aspects et toutes les calamités d'une guerre civile. Tout a commencé avec un mouvement de contestation qui a donné lieu à des manifestations de masse, immédiatement réprimées par les forces de l'ordre. La plupart des témoins rapportent que ce soulèvement populaire n'avait rien d'anodin, d'instantané ou d'improvisé, mais d'une opération bien étudiée et préparée à l'avance. Décembre 2010 ce fut le soulèvement tunisien contre Ben Ali. Deux mois après, en Février 2011, Les Libyens descendent dans la rue. Et comme par hasard, les trois semaines suivantes vont connaître l'insurrection syrienne. 

 Dès les premiers jours, les forces de l'ordre se sont trouvées en face à des francs tireurs entrainés et bien armés. Et, en l'espace de quelques semaines, l'armée régulière de Bechar Al Assad allait avoir affaire à un véritable adversaire (armée syrienne libre), une organisation équipée d'un matériel de guerre sophistiqué et bien encadrée par des techniciens et experts occidentaux. Les pays arabes, Arabie Saoudite en tête, sont là pour apporter les soutiens financier et logistique nécessaires à l'opération anti-Assad. 

 Dans ce conflit le gouvernement syrien n'est cependant pas seul. Contrairement aux régimes de Ben Ali et de Kadhafi, le pouvoir syrien possède en la Russie un allié de poids, sans parler de la Chine, de l'Iran et de Hizbollah qui ne voudraient, en aucun cas, voir les USA étendre encore davantage leur influence aux Proche et Moyen Orient. La chute de Bechar Al Assad constituerait en effet un camouflet pour le président Poutine, pour qui la Syrie est une fenêtre de la Russie ouverte sur la Méditerranée. La perte de Damas créerait un déséquilibre dans les influences des grandes puissances au Proche Orient. 

 Les complications du problème syrien ne se limitent pas là... Depuis quelques mois, dans le champs de bataille, il n'y a plus que Béchar Al Assad et ses opposants. A ce décor il faut ajouter l'ETAT ISLAMIQUE, avec son potentiel humain et guerrier. En prévision d'une disparition du régime actuel, les promoteurs du "nouvel Etat" ont déjà programmé la mise en place d'un empire qui engloberait la Syrie, l'Irak et le Liban(DAESH). Comme se le demande Ignace Leverrier : " Qui tue qui... actuellement en Syrie " ? Des dizaines de morts tombent chaque jour, dont un grand nombre de civils innocents, des émigrés fuient le pays par centaines, un pays complétement ruiné et un peuple désemparé. Voila la situation aujourd'hui de cet Etat qui a pourtant connu, dans le passé, une longue histoire chrétienne et musulmane. 

 Qui sortira vainqueur de ce conflit qui empoisonne toute la région ? ASSAD ? Personne ne le souhaite. L'Etat Islamique ? Ce serait un véritable désastre. L'armée syrienne libre ? Il s'agit d'une organisation qui regroupe des Syriens de tout bord, de gauche comme de droite, des religieux, quelques aventuriers, des dissidents de l'armée gouvernementale et surtout un ramassis de mercenaires recrutés et subventionnés par l'Arabie Saoudite, les émirats du Golfe et encadrés par des experts occidentaux. Cet ensemble hétérogène n'a et n'aura aucune vocation pour gouverner un Etat et plus particulièrement, un pays qui sort d'une situation de guerre. 

 La Syrie de l'après Assad sera exactement, à notre avis, semblable à l'Irak de l'Après Saddam et à la Libye de l'après Kadhafi, autrement dit une poudrière et un paysage chaotique. 



14 réactions


  • njama njama 14 février 2015 17:49

    L’article commence déjà très mal avec une citation de Ignace Leverrier alias Vladimir Glasman bibliothécaire dont la plume est hystériquement venimeuse contre la Syrie ...
    Cette citation * tirée de son Blog « Un oeil sur la Syrie » date du 10 août 2011 , est-elle toujours d’actualité ? (* dans le 2° paragraphe de l’article)
    A cette époque la situation conflictuelle était très localisée, il ne se passait rien à Alep, et de ses spéculations probablement lues dans le marc de café « Des Syriens, avides d’en finir avec un régime politique ... » , de quels syriens au juste se fait-il le porte-voix, lui qui n’est pas syrien et qui émarge au Quai d’Orsay ?
    Il semblerait que Monsieur Ignace Leverrier n’y aurait vu que d’un oeil, car Bachar Al Assad non seulement est toujours là, et toujours très largement soutenu par le peuple syrien mais de plus il a été réélu à une très large majorité en juin dernier.
    -
    Syrie : Wladimir Glasman fait l’apologie des terroristes (Vidéo)
    13 avril 2014
    Voici comment la gauche caviar, incarnée par le quotidien de révérence « Le Monde », fait l’apologie du Front Al-Nosra, organisation terroriste issue d’Al-Qaida et auteur revendiqué du sanglant attentat de Homs (25 morts).
    http://www.silviacattori.net/spip.php?article5519


  • njama njama 14 février 2015 18:00

    Comme se le demande Ignace Leverrier : « Qui tue qui... actuellement en Syrie » ?

    même remarque, cette question posée en 2011 par I Leverrier n’appellerait pas les même réponses aujourd’hui. Beaucoup d’eau a coulé sous le pont depuis. 


  • alinea alinea 14 février 2015 23:45

    Donc, autant que Bachar el-Assad y reste !!!
    Ça changera un peu le scénario, et, vues les ruines, les Syriens ne sont pas près d’être au chômage !!
    Votre petite phrase d’introduction semble tomber d’elle-même, non ?


  • Tillia Tillia 15 février 2015 00:08

    Syrie : pour le médiateur de l’ONU, Assad « fait partie de la solution »


    Stefan de Mistura doit présenter le 17 février au Conseil de sécurité un rapport pour stopper la guerre civile. C’est la première fois qu’un envoyé spécial pour la Syrie évoque de manière explicite le président Assad comme « partie de la solution ». 
    http://www.lexpress.fr/actualite/monde/syrie-pour-le-mediateur-de-l-onu-assad-fait-partie-de-la-solution_1651523.html

    • njama njama 15 février 2015 10:55

      C’est juste une diversion car les terroristes sont en très mauvaise posture, Alep est sur le point d’être totalement encerclé et du côté de la Jordanie l’AAS a repris des postions très importantes

      et puis, côté France, refus total de dialogue !
      .
      Renseignement antiterroriste : Le Drian exclut toute coopération avec Bachar Al-Assad
      12 février 2015
      Interrogé par France 2 Londres sur la stratégie à adopter contre Daech, le ministre a réaffirmé le refus de la France de reprendre le dialogue avec le président syrien Bachar Al-Assad.

      Aujourd’hui le ministre de la défense, autorité de tutelle des services secrets français de la DGSE, a été très clair sur ce choix cornélien :

      "Bachar Al-Assad massacre son peuple depuis plusieurs années, il ne fait pas partie de la solution pour la Syrie. Nous n’avons pas à choisir entre un dictateur sanguinaire et une armée terroriste impitoyable. Les deux sont à combattre".

      http://www.lexpress.fr/actualite/monde/syrie-pour-le-mediateur-de-l-onu-assad-fait-partie-de-la-solution_1651523.html

      bref la même rengaine depuis bientôt 4 ans  Bachar Al-Assad massacre son peuple ... dictateur sanguinaire etc et (au plus grand mépris du peuple syrien souverain) l’exigence que Bachar doit partir ...
      Le Drian a dû être lobotomisé avant d’être ministre smiley
      ou alors il est l’amant d’Ignace Leverrier smiley


    • Doume65 16 février 2015 00:30

      "Interrogé par France 2 Londres sur la stratégie à adopter contre Daech, le ministre a réaffirmé le refus de la France de reprendre le dialogue avec le président syrien Bachar Al-Assad."

      Difficile d’avoir une autre ligne lorsqu’on a été les plus va-t-en guerre contre Al Assad et qu’on trouve que le Front Al Nosra fait du bon boulot !
      Les politiciens sont comme la justice : ils ne reconnaissent jamais leurs erreurs.


  • el cogno 15 février 2015 01:54

     La Syrie de l’après Assad sera exactement, à notre avis, semblable à l’Irak de l’Après Saddam et à la Libye de l’après Kadhafi, autrement dit une poudrière et un paysage chaotique.

    Non, ça c’est ce qui se passe quand on apporte la liberté et la démocratie.
    Si on les laisse se démerder, la succession se fait en interne, complot, assassinat, coup d’Etat, etc, mais au moins, ce n’est pas le bordel généralisé.

    Encore une fois il n’y a que deux « structures » ayant la masse critique dans ces pays, le despote et les barbus, ces derniers prospérant sur les lacunes du premier.
    Tous les autres « candidats » n’ont aucune assise, personne ne les connais, ils sont insignifiants.
    Ca à pris plus d’un siècle pour « stabiliser » la France dans sa forme actuelle (république, liberté, constitution, organisation politique, etc), comment peut on une seule seconde croire que ce modèle puisse être imposé en quelques années comme en A-Stan ou en Irak ? C’est n’importe quoi !
    Même si ce modèle est transposable (déjà qu’il n’est pas souhaité, notre comportement ne montrent aucun avantage apporté par ce système, logique car il n’est en réalité qu’un prétexte pour agir en fonction de certains intérêts) ça prendrait des générations pour se stabiliser durablement.

    Conclusion, Assad si on veut un Etat stable, les barbus si on veut mad max, le reste, c’est dans vos rêves.


  • nours77 nours77 15 février 2015 01:55

    honnêtement, ça va changer quoi qui contrôle les dernières gouttes de pétrole ?
    Le prix a la pompe ne baissera pas pour le consommateur, c est une guerre économique dont les bénéfice ne nous concerne pas vraiment...
    Il ferais mieux de commencer le enveloppement de la pile a combustible au lieu de ce battre pour avoir les derniers gisements de pétrole... sniff ! On a finalement brulés tout les dinosaures...


  • njama njama 15 février 2015 10:37

    bientôt quatre ans et quel bilan ?
    On nous avait présenté le début de ce conflit comme une révolution, laquelle n’a jamais existé même sur le papier car le minimum aurait été qu’elle aurait eu un programme politique assez précis et reçu un large soutien populaire. Une révolution ne sort pas abruptement de terre sans prémisses annonciateurs.
    Si révolution, quel besoin était de créer un gouvernement provisoire « off-shore » piloté depuis Istanbul, Doha et Paris, dénommé « Coalition »avec un bras armé qui serait l’ASL laquelle était largement financée et armée par des pays étrangers. 
    Certains sans vergogne au mépris de l’Histoire s’étaient même aventurés à la comparer à la révolution sociale espagnole de 1936 ce qui est très fort de café, car les Républicains élus légitiment étaient combattus par des putschistes fascistes avec le soutien de forces étrangères. Faut tout de même pas inverser l’histoire, l’ASL et la Coalition n’ont jamais reçu aucune légitimité politique des syriens, contrairement au légitime régime syrien, et à la légitimité de l’armée arabe syrienne de combattre ces rebelles et terroristes qui sèment la mort dans ce pays.
    Pendant environ deux ans / deux ans et demi, le story-telling de la révolution a été le refrain dans les médias avant que soit admis que parmi les agresseurs de la Syrie, il y avait de nombreuses factions étrangères islamistes dont l’objectif affiché était de créer un état islamiste sunnite à tel point que ce qui restait de bribes de discours révolutionnaire a été complétement engloutie depuis. Pour sauver la face les journaux transformeront la révolution en « guerre civile » dont on se demande quelle peut être la réalité « syrienne » puisque les rangs des combattants comptent des dizaines de milliers d’étrangers ... et que pendant longtemps pour ne pas réduire l’idée de révolution la Coalition elle-même rejetait l’idée que c’était une « guerre civile ».

    Raison pour laquelle entre autres l’ASL n’existe plus aujourd’hui que dans la fiction. L’ASL est sinon totalement morte, elle est pour le moins moribonde ou dans un coma profond.
    En admettant que Bachar al Assad serait renversé, il est difficile d’imaginer que les « cadres » (putschistes) de la Coalition sans légitimité politique seraient accueillis à bras grands ouverts par les syriens loyalistes, et il est même assez probable qu’ils ne remettront jamais les pieds en Syrie de leurs vies, sauf à risquer leur peau.
     Les maigres espoirs de la Coalition ont donc fondus comme neige au soleil et ce qui est encore appelé « guerre civile » n’est autre qu’un chaos informe de groupes terroristes qui s’entretuent régulièrement au gré d’alliances opportunes ou de pillages.
    Autre chose est qu’il est de plus en plus avéré et prouvé que l’agression contre la Syrie est soutenue financièrement et militairement par des puissances étrangères telles que la Turquie, La Jordanie, Israël, le Qatar, l’Arabie Saoudite, la France, L’Angleterre, les USA ... ce qui ruinece qui pouvait encore rester de l’argument d’une guerre civile !


  • njama njama 15 février 2015 11:09

    Renseignement antiterroriste : Le Drian exclut toute coopération avec Bachar Al-Assad
    12 février 2015
    Interrogé par France 2 Londres sur la stratégie à adopter contre Daech, le ministre a réaffirmé le refus de la France de reprendre le dialogue avec le président syrien Bachar Al-Assad.

    Aujourd’hui le ministre de la défense, autorité de tutelle des services secrets français de la DGSE, a été très clair sur ce choix cornélien :

    "Bachar Al-Assad massacre son peuple depuis plusieurs années, il ne fait pas partie de la solution pour la Syrie. Nous n’avons pas à choisir entre un dictateur sanguinaire et une armée terroriste impitoyable. Les deux sont à combattre".

    http://www.lexpress.fr/actualite/mo...

    bref bien qu’il ne reste rien de la « révolution syrienne », ni d’une imaginaire « guerre civile », la France tient toujours le même discours, C’EST LA MÊME RENGAINE DEPUIS BIENTÔT 4 ANS  Bachar Al-Assad massacre son peuple ... dictateur sanguinaire etc et l’exigence que Bachar doit partir ... au plus grand mépris du peuple syrien souverain

    Assad, Etat Islamique qui sera gagnant en Syrie ?
    sur les deux possibilités restantes, visiblement le gouvernement Hollande n’en veut aucune ... 


    • el cogno 15 février 2015 13:32

      "Bachar Al-Assad massacre son peuple depuis plusieurs années, il ne fait pas partie de la solution pour la Syrie. Nous n’avons pas à choisir entre un dictateur sanguinaire et une armée terroriste impitoyable. Les deux sont à combattre".

      C’est de la rhétorique, c’est le ni-ni de Sarko dans le Doubs, d’Obama à propos d’Assad, bref, ce non choix n’est rien qu’un comportement puéril, surtout quand il s’agit de relations internationales.

      Car enfin pas Assad, pas les Barbus.... sauf qu’il n’y a rien d’autre, donc dans les faits ce sera Assad, faudra juste que ça ne se voit pas trop.


    • Doume65 21 février 2015 19:01

      @el cogno

      Bonjour mon ami. Tu dois être aussi perplexe que moi, j’imagine, devant la série de moinssages que tu as reçue, vu que tu ne fais que compléter et vas dans le même sens qu’une intervention qui n’a reçu que des plus !
      Il m’arrive régulièrement la même chose. Ce que j’en conclus, c’est qu’il y a sur AV le même taux de non-comprenants que partout ailleurs.


  • njama njama 16 février 2015 12:26

    Alep / D’Ibrahimi à De Mistura : solution à la libanaise ou à l’irakienne ?
    Par Nasser Kandil

    11 janvier 2015

    [.............]

    Cette solution en quatre points, suggérée par De Mistura - envoyé spécial de l’ONU -  [assouplissement sécuritaire garantissant aux milices de garder leurs armes ; frontières ouvertes ; représentation politique piégée à la table des négociations ; projet d’un État confessionnel] équivaut pour les Syriens à une déclaration de guerre. Ils sont prêts à se défendre le temps qu’il faudra…

    La Syrie est un État souverain et laïc. Ce sont là des constantes non négociables pour le gouvernement syrien, et nul n’obtiendra la majorité populaire nécessaire pour les modifier.

    Nasser Kandil
    10/02/2015
    http://www.mondialisation.ca/alep-dibrahimi-a-de-mistura-solution-a-la-libanaise-ou-a-lirakienne/5430625



  • Le Corbeau Magnifique Le Corbeau Magnifique 21 février 2015 14:58

    Assad, quelle question !


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