samedi 15 janvier 2011 - par Peachy Carnehan

Ben Ali : Au revoir Président ? Mon oeil !

C'est fait. Zine el-Abidine Ben Ali, Président dictateur de Tunisie, a finalement décampé comme le voleur qu'il était après plusieurs semaines de protestations et d'émeutes sanglantes dans son pays.

L'image a fait le tour du monde, le Premier ministre Mohammed Ghannouchi est intervenu en fin d'après-midi sur les écrans de la télévision d'Etat pour annoncer théâtralement qu'il avait pris le pouvoir. « Conformément à l'article 56 de la Constitution, j'assume à partir de cet instant la charge de président par intérim », a-t-il annoncé sans rire, oubliant au passage de préciser qu'il était le bras droit du despote et l'un des rouages du système de corruption d'Etat tant conspué par les émeutiers.

Dans la foulée, et pour certainement célébrer « le grand soir », les « camarades soldats » de l'armée se sont d'ailleurs empressés de boucler l'aéroport et de fermer l'espace aérien tunisien. Un enthousiasme révolutionnaire qui n'était évidemment pas destiné à protéger la fuite aussi inattendue que soudaine du dictateur Ben Ali, lui qui venait d'annoncer l'état d'urgence après consultation du chef d'état-major des armées... Mohammed Ghannouchi, le nouveau le Premier ministre par intérim nommé par décret. Il n'y a pas qu'en France qu'on prend les gens pour des cons.

 

BEN ALI DEGAGE !
 

BenAli_Avion2.jpgPlus tôt dans la journée, des milliers de manifestants avaient défilé dans Tunis pour exiger la démission de leur « Président du pouvoir d'achat » à eux au cri de « Ben Ali dégage ! » Un message simple, clair, compréhensible mais qui a pourtant laissé de marbre les brutes de la police anti-émeute du tyran. Celle-ci ayant riposté avec des gaz lacrymogènes, puis par des tirs à balles réelles. Les responsables de l'hôpital de Tunis faisaient état d'une quinzaine de morts vendredi soir.

Les troubles qui ont mené à la révolution ont commencé, comme souvent, par un simple débordement, symbole de toutes les vexations endurées : la mort d'un jeune homme dans le sud de la Tunisie qui s'était immolé par le feu pour protester contre l'interdiction qui lui était faite de vendre ses produits sur un marché. Dans un contexte de crise, le fait divers dramatique a ensuite été attisé par la rue puis par l'Internet pour se transformer en une colère massive ciblant les inégalités économiques et la corruption des politiques. Vieille potion toujours détonante. Des dizaines de personnes sont mortes dans les émeutes, jusqu'à la fuite de Ben Ali le sanglant.

La rue semble donc avoir été la plus forte, démocratiquement et sans verser dans l'excès, juste victime des tirs meurtriers de la police. Les rares barbus présents ont été boutés des cortèges à coups de pieds dans le cul, et le tyran d'extrême droite a quitté le pays comme le malpropre qu'il était. Fin de la version officielle, sauf que...

 

COUP D'ETAT ?

BenAliSarko.jpg

Sauf que la prise du pouvoir par le Premier sinistre Mohammed Ghannouchi possède tous les atours du coup d'Etat. Le plumage, le ramage et même l'odeur. Les mêmes crapules qui saignent le peuple tunisien sont toujours en place et comptent bien y rester jusqu'à nouvel ordre. Le gang des Trabelsi, belle-famille rapace de Ben Ali, s'est réfugié en France dans la nuit de vendredi à samedi et conserve le contrôle de son empire économique. Les flics meurtriers reçoivent toujours leurs ordres. Le couvre-feu et l'usage de tirs à balles réelles sont confirmés, et la presse tunisienne continue à enfumer les populations avec la même ardeur que Le Figaro ou TF1. Au revoir président ? Vive la liberté ? Chez Mickey, peut-être, puisque Obama a salué vendredi le « courage et la dignité » du peuple tunisien.

En attendant les probables évènements de samedi, Ben Ali a continué à jouer les filles de l'air. Selon BFM TV, l'avion du dictateur en fuite a survolé Paris peu avant 20 heures avant de rebrousser chemin vers une destination inconnue. Sarkozy, épouvanté à l'idée de mécontenter la très pacifique communauté tunisienne de France - et de perdre le peu de points de satisfactions qu'il lui reste dans les sondages d'opinions - a en effet fait savoir vendredi soir que « la France ne souhaitait pas la venue sur son territoire du président tunisien en fuite Zine el Abidine Ben Ali ». Et dire qu'il y a deux jours il proposait, via Michelle Alliot-Marie, « le savoir-faire français à la police tunisienne » pour mâter les émeutiers... Sacré Sarko, champion du monde du retournage de veste.

Aux dernière nouvelles, selon Al-Jazira, l'avion du président tunisien se serait posé sur le tarmac de l'aéroport international de Djeddah en Arabie Saoudite. Il peut y dormir sans craintes, car au pays, ses troupes veillent toujours sur ses intérêts.



27 réactions


  • pilhaouer 15 janvier 2011 09:49

    Bonjour !

    Papier très lucide !
    Manque de courage des sarkozystes : on accueille la famille discrètement et on menace de descendre Air Ben Ali One pour l’envoyer chez nos amis démocrates de Ryad ? C’est d’un mesquin !

    Ah ! Amis banquiers, n’oubliez pas de bloquer les comptes bancaires des coiffeuses tunisiennes, hein !

    Pour les retournements de veste, nos politiques peuvent se pencher sur le cas d’école de l’ambassadeur de Tunisie à l’Unesco, les Besson, Kouchner et Amara sont enfoncés largement sur la technique : http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/tunisie-l-ambassadeur-quelle-87236

    Bravo au peuple tunisien et surtout courage pour la suite et ouvrons l’oeil !


  • Defrance Defrance 15 janvier 2011 09:52

     Eh oui Peachy,
     Tant qu’il y aura du grain a moudre rien ne changera ?
     Ben Ali , tout comme Sarko, Berluconi .... n’est qu’un des multiples anneaux du ténia dit armé et tant que la tête ne sera pas éradiquée, le syphonnage continuera !


    • Peachy Carnehan Peachy Carnehan 15 janvier 2011 14:04

      @ pilhaouer et Defrance

      Exactement. Sarko et sa bande cherchent avant tout à protéger les intérêts financiers français et les capitaux de leurs amis de la bande du Fouquet’s. D’où les réticences du clan à soutenir une révolution démocratique. Les peuples ils s’en foutent. Le masque est tombé sur la nature de notre gouvernement.


  • cathy30 cathy30 15 janvier 2011 10:15

    Très drôle alliot marie. Le droit de manifester, mais dans le calme. Une manif à la française, donc, celle dont on ne s’aperçoit pas dixit sarko.
    Bon tout ça veut dire un soutien total à la famille de ben ali, c’est pas la rue qui commande, se sont les affaires.
    Tout commence pour les tunisiens, ça va tirer dans tous les coins. Il reste le soutien de l’armée. Mais il faudra faire vite, avant l’envoi de troupes étrangères.


    • Fergus Fergus 15 janvier 2011 11:30

      Bonjour, Cathy.

      Alliot-Marie s’est conduit de manière inacceptable en proposant l’aide répressive de la France à Ben Ali et sa police meurtrière.
      Un tel mépris des peuples dans l’expression d’un ministre d’Etat français est abject !
      Rien d’étonnant pourtant venant d’un personnage pour qui l’Humanité est une valeur manifestement inconnue !


    • Peachy Carnehan Peachy Carnehan 15 janvier 2011 14:06

      Salut Fergus.

      Bien vu Cathy : « ...c’est pas la rue qui commande, se sont les affaires. »


    • jmsa 15 janvier 2011 16:47

      De Gaulle et Pompidou avaient « prêté » nos spécialistes de la gégène ayx dictateurs sud-américains ; MAM veut prêter nos CRS à BenAli ; rien de neuf en France !!


    • liberta 15 janvier 2011 19:04

      Alliot-Marie sévit depuis longtemps à des ministères régaliens et j’ai toujours pensé qu’elle était le bars armé et agissait comme un « prête-nom » pour servir les intérêts d’un groupe occulte

      C’est sous son nom qu’a été initié et crée l’EUROGENDFOR, troupe policière basée à Vincenza (Italie) et pouvant intervenir partout en Europe sur demande d’un gouvernement

      lire ici
      http://www.comite-valmy.org/spip.php?article577


  • pilhaouer 15 janvier 2011 10:52

    Petit indice sur le futur dans boursorama (( smiley :

    L’agence de notation Fitch Ratings a annoncé vendredi qu’elle envisageait d’abaisser la note de la Tunisie (actuellement fixée à « BBB ») au vu des troubles sociaux qui, s’ils se prolongeaient, pourraient avoir des « conséquences négatives » sur l’économie du pays.

    L’agence prendra la décision d’abaisser ou non la note dans les six mois à venir, en fonction de l’évolution de la situation politique et sociale.

    Ainsi, "si des troubles viennent à éclater de nouveau, avec des conséquences négatives pour l’économie, la note sera abaissée". A l’inverse, "si le climat politique se stabilise rapidement, avec un impact limité sur l’économie, il est probable que la note sera confirmée", a ajouté Fitch dans un communiqué.


  • Fergus Fergus 15 janvier 2011 11:19

    Salut, Peachy, et bravo pour cet article lucide comme le qualifie Pilhaouer.

    Ben Ali parti (bon débarras !) rien n’est encore joué et Taoufik Ben Brik a eu raison, ce matin, d’appeler sur les ondes françaises à poursuivre la Révolution pour virer définitivement la clique des affidés de Ben Ali, à commencer par l’autoproclamé chef du gouvernement d’intérim Ghannouchi.

    La seule véritable bonne nouvelle pour l’instant est la déroute du clan Trabelsi (la famille de Leila, l’épouse de ben Ali) qui a fait main basse sur la plupart des richesses du pays. 

    Ce n’est pas le moment pour le peuple tunisien de baisser la garde, faute de quoi il pourrait s’en repentir très vite dans les mois qui viennent !

    Bonne journée.


    • Peachy Carnehan Peachy Carnehan 15 janvier 2011 14:08

      C’est clair, ça sent le vol. Ils doivent poursuivre leur effort au risque de voir leur révolution confisquée par les mêmes crapules qui tiennent le pouvoir depuis 23 ans.


  • Taverne Taverne 15 janvier 2011 11:25

    Sarkozy déteste le peuple, qu’il soit tunisien ou français. Il n’a donc pas tourné sa veste : il a seulement chaud à ses fesses...


    • Fergus Fergus 15 janvier 2011 11:32

      Salut, Paul.

      « Chaud aux fesses » rétrospectivement : la Révolution tunisienne lors des grandes manifestations d’octobre aurait pu donner des idées, qui sait ?...


    • brieli67 15 janvier 2011 12:37

      Qu’on le sache enfin :

      La France bénéficie, depuis le passage au ministère de l’Intérieur de NS, de troupes anti-émeutes mixtes gendarmerie plus armée qui peut intervenir à tout moment avec matériel et logistique
      L’Imperator se ronge le frein pour mieux vendre sa merveille, il veut de l’action.
      Présente au Sommet de l’Otan à Strasbourg, proposée en Grèce ...
      Machinerie que Mamette devait promouvoir à Tunis à qui de droit ? 


  • Francis, agnotologue JL 15 janvier 2011 11:31

    Tout à fait d’accord avec cet article : méfions nous une fois de plus de la VO.

    - Ce matin les éditocrates maison de France Culture (« L’économie en question », de 8H10 à 9H) disaient déjà que l’économie tunisienne se portait bien, et si l’invité avait l’outrecuidance d’évoquer le taux de chômage catastrophique, le leader de la troupe bottait rapidement en touche pour le faire taire.
     
    - Par ailleurs, on apprend que des casseurs se sont livrés à des pillages et ont provoqué des batailles de rues, voire des exactions. Il faut croire que les médias n’ont pas encore accordé leurs violons puisqu’il était dit (info de 8H, FC) que ces casseurs étaient des affidés du pouvoir actuel, ou de ce qu’il en reste : j’y vois la signature de l’aide que MAM proposait au président honni, à savoir « notre compétence mondialement reconnue » pour pourrir les manifestations de rues des braves gens en révolte.

    Je crois qu’il n’est pas nécessaire d’être grand clerc pour comprendre que l’objectif de la fameuse « communauté internationale » est d’éviter la prise de pouvoir par un parti qui ne serait pas OMC-compatible, comprenez par là, moins soucieux des intérêts de l’oligarchie en place et de nos investisseurs très présents.


    • Peachy Carnehan Peachy Carnehan 15 janvier 2011 15:50

      D’ailleurs on l’impression que Ben Ali a appliqué à la lettre son petit « traitement de crise de la Ve République » :

      1 - On laisse pourrir la situation et on ne négocie pas.
      2 - On réprime.
      3 - On intervient à la télévision tel de Gaulle pour annoncer que « je vous ai compris ».
      4 - On lâche du lest en répondant aux revendications.
      5 - Ca fait plouf et on organise une fuite à Baden Baden tout en confiant le pouvoir aux militaires et autres amis influents restés sur place.
      6 - On décrédibilise le mouvement avec des vrais-faux casseurs (merci le « savoir faire de la police française »).
      7 - On organise des contre-manifestations montées de toute pièce pour relégitimer le pouvoir aux abois.
      8 - Propagande, désinformation, intoxication. On laisse mijoter à feu doux quelques mois, puis élections. Retour à la normale. Les affaires peuvent reprendre.

      Servir accompagné d’un Sidi Saâd 2003.


    • Francis, agnotologue JL 15 janvier 2011 18:13

      Peachy, point par point, c’est également ainsi que je vois la suite de événemnets.

      En attendant, merci pour le Sidi Saâd 2003 : pour mieux apprécier sa robe, je conseille un zoom de 14% ! 

       smiley


    • Peachy Carnehan Peachy Carnehan 15 janvier 2011 14:09

      C’est la valse des pantins...


  • Fergus Fergus 15 janvier 2011 12:56

    Les infos de midi : Mohammed Ghannouchi vient de tomber, débarqué par le Conseil constutionnel qui va nommer, conformément aux textes en vigueur, le Président de l’Assemblée Nationale pour assurer l’intérim d’ici à l’élection présidentielle qui devrait être organisée dans les... 2 mois.

    Cela continue de bouger, et il est maintenant possible que le pays réussisse à se débarrasser de toute l’ancienne clique. Encore faudrait-il que les opposants, depuis longtemps écartés du débat démocratique, puissent s’organiser dans le laps de temps imposé...


  • SEPH SEPH 15 janvier 2011 12:58
    Qui est Mohamed Ghannouchi  ???

    Mohamed Ghannouchi, 69 ans, devenu vendredi 14 janvier président par intérim de la Tunisie, après le départ du président Zine El-Abidine Ben Ali, est un économiste, considéré comme mesuré et bon négociateur, qui a fait toute sa carrière politique dans l’ombre de l’ancien président.

    Premier ministre de façon ininterrompue depuis le 17 novembre 1999, M. Ghannouchi, qui aura 70 ans cet été, assumera cette charge jusqu’à la tenue d’élections anticipées. Il est généralement perçu comme le porte-parole fidèle de M. Ben Ali pour annoncer d’importantes mesures ou les remaniements ministériels.

    Ces dernières semaines, alors que le mouvement de contestation prenait de l’ampleur, sa présence s’est accrue. C’est lui qui a annoncé cette semaine le limogeage du ministère de l’intérieur. Il a également accordé des interviews aux médias internationaux pour défendre la gestion de la crise par les autorités.

    AU POUVOIR DEPUIS 1987

    Né le 18 août 1941 à Sousse, une ville côtière située à une centaine de kilomètres au sud de Tunis, la capitale du pays, il étudie l’économie à l’université puis est affecté en stage au ministère des finances français dans le cadre d’accord de coopération avec l’ancienne puissance coloniale.

    En octobre 1987, Ghannouchi fait partie de l’équipe qui arrive au pouvoir lorsque Ben Ali est nommé premier ministre par le président Habib Bourguiba. Six semaines plus tard, lorsque M. Ben Ali dépose le fondateur de la Tunisie moderne et prend la présidence, M. Ghannouchi est nommé à la tête du ministère des finances puis à la coopération internationale et aux investissements. Commence alors son ascension comme économiste de renom. Le 17 novembre 1999, Ben Ali en fait son premier ministre.

    M. Ghannouchi est connu dans les milieux internationaux pour avoir participé à de nombreuses négociations avec des institutions financières internationales, notamment le Fonds monétaire international (FMI) et l’Union européenne.

    C’EST LE BRAS DROIT DE BEN ALI. Il est aussi dangereux que lui pour le peuple Tunisien, car c’est un rusé qui essayera de récupérer ou de faire dévier la révolution Tunisienne dans le camp des ami de Ben Ali.


  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 15 janvier 2011 15:15

    TOUS LES TITRES DES PAPERASSES DE LA PRESSE MONDIALE SONT FAUX : BEN ALI A ETE EJECTE PAR SON REGIME QUI VEUT PERDURER, CE N’ETAIT PAS UNE FUITE !

    Restons vigilent, ce n’est qu’une demi-victoire !

    Seul point positif pour le moment :
    C’est l’honnêteté individuelle et collective qui s’est exprimée dans cette mobilisation ! La société civile sans ses gamins était présente pour exiger le changement ! En ce moment il n’existe que deux territoires où les enfants sont envoyés dans la rue pour mener la révolution au profit des adultes : La Palestine et l’Algérie !


    Contrairement à ce qui s’est passé dernièrement en Algérie lorsqu’un ministre qui n’a pas honte se rétracte officiellement sous la pression des voleurs en déclaratant qu’il n’entend pas obliger la facturation pour les grossites trabendistes et en n’imposant aucun registre de commerce... C’est un appel à l’anarchie universelle et au comportement hors la loi qui achève la dernière minuscule et insignifiante dignité qui restait encore sur ce territoire !

    Les Algériens semblent donc se plaire avec un régime totalement hors la loi qui survit grace à la corruption généralisée !

    Certaines « associations » appellent à la confrontation des gamins avec la police, ce qui est une grande lâcheté ! N’ayant jamais eu le courage de remettre en cause le régime en place qui cloisonne la population avec des privilèges illégitimes, en payant notamment une armée de faux maquisards qui encadrent le territoire, ces hypocrites de la fausse opposition n’ont jamais dénoncé l’idéologie de fin du Monde du FLN mais veulent seulement s’insérer dans le tissu pourri de la hiérarchie nausébonde qui dilapide les richesses nationales !

    Je dis aux Algériens : La force utile n’est pas dans la rue elle doit être dans vos consciences qui peuvent exiger un dialogue ouvert et honnête sans les carnavals des rues ! S’il n’y a personne qui représente la société civile, s’il n’y a personne pour dialoguer autour d’une table, s’il n’y a personne pour écouter personne, alors ce pays est fini définitivement, il ne sert à rien d’organiser des théatres de rues !


    Nous n’avons jamais vu la fille ainée du FLN, l’UGTA défiler dans la rue pour demander le droit des travailleurs, nous n’avons jamais entendu les « associations à caractère politique » ou à caractère quelconque épauler les personnalités qui avaient demandé l’annulation des pensions et des privilèges illégitimes accordés à telle ou telle catégorie ! La société civile algérienne n’existe pas, il n’ya que des individus qui veulent s’insérer dans le système pour avoir des privilèges personnels !

    Je reviens au cas de la Tuinie et je dis que la fuite organiée de Ben Ali n’est pas une victoire pour le peuple, elle est seulement une tentatative du régime qui veut survivre avec la même idéologie : Un régime politique n’est pas seulement un seul homme, pas seulement le président ! L e premier ministre qui vient de prendre le pouvoir était le premier collaborateur de Ben Ali, il n’a jamais montré sa différence !

    Cela ressemble à un coup d’Etat interne, comme c’est le cas depuis 1980 en Algérie après l’assassinat de Boumediene, où le régime inhumain éjecte les chefs d’Etats qui veulent « décider utilement pour la société » ou simplement en les éliminant ! Chadli a été contraint de démissionner parce qu’il a voulu se venger de ceux qui l’avaient obligé à devenir le fossoyeur N° 1 du pays, Zerroual a « refusé » de terminer son mandat dans une atmosphère de puanteur, Boudiaf a été assassiné... Bouteflika est « maintenu » puis remaintenu et sera reremaintenu parce que précisément il ne décide de rien !

    La fuite organisée de Ben Ali est donc une trahison du régime tunisien qui entend « reconstruire » sur des fondements pourris sans corriger les erreurs du passé, sans récupérer tout le patrimoine du peuple tunisien détourné depuis des décennies : C’est la politique satanique du bouc émissaire qui continue ! 

    Quand un voleur est arrêté, il doit être jugé mais surtout il doit restituer le butin à son propriétaire légitime (les individus ou l’Etat) ! En l’occurrence, le régime tunisien ne doit pas reprendre la politique avec tous les fonctionnaires issus de la corruption, avec toutes les fortunes illégitimes amassées sur le dos des Tuinisiens !

    Le régime algérien, aujourd’hui qui est la plus grande préoccupation de l’Elysée est en train de greloter en voulant cacher ses énormités derrière le bidon d’huile ! Bien que le veto français lui soit totalement acquis, les choses peuvent aller autrement ! L’Algérie risque de se libérer de l’influence de la France, ce qui sera la première condition de la réelle indépendance !

    A la demi-victoire de la Tunisie j’espère que les Tunisiens resteront vigilents pour démontrer que « Carthage illégitime » n’est pas cette fois détruite par « l’etranger » mais par les Tunisiens eux-même dans le but de faire revivre l’Afrique du Nord !

    Alger de toutes les pirateries ne semble pas vouloir en finir avec des pratiques qui font honte aux humains, ce coin de trerre est encores aux « siècles obscurs »...

    Je félicite les Tunisiens pour avoir renoué avec les comportements dignes, avec la volonté du respecter les lois humaines et sociales, avec l’esprit de responsabilité, avec l’espoir de vivre en développant les activités légales et enfin en voulant s’aligner sur la bonne voie qui est avant tout la solidarité humaine !

    Les Algériens à la traine sont aujourd’hui les plus réfractaires au respect des lois, ils évoluent à contre sens de la Vérité historique, de la justice sociale, du développement humain et à conbtre sens de toutes les valeurs ! Ils sont les derniers...


    Les Algériens doivent savoir que ni l’ensemble de l’Humanité, ni Dieu de l’Univers ne veulent ni ne peuvent valider les incommensurables énormités de L’ILLEGITIME, DE L’ILLEGAL ET DE L’ILLICITE accumulées durant un demi-siècle du règne du régime FLN qui ignore ce qu’est l’esprit humain, ce qu’est l’esprit de responsabilité, ce qu’est la valeur du travail, ce qu’est l’honnêteté et ce qu’est la dignité !

    Ses « associations à caractère politique » de grande soumission et de grande médiocrité qui appellent à l’irresponsabilité des gamins, n’ont pas les idées contradictoires, les idées opposées à celles de leurs maitres qui auraient fait d’eux de vrais opposants : ils sont aussi minables que le régime qui les a enfantés !

    Pourquoi les Algériens qui profitent de la situation de l’insécurité et ceux qui espèrent avoir les moyens d’en profiter à leur tour ont peur de dialoguer à l’air librement et honnêtement ?

    Mohammed MADJOUR.


  • LE CHAT LE CHAT 15 janvier 2011 17:01

    acceuillir le dictateur en France aurait fait passer Talonetto 1er derrière Bayrou dans les sondages , il voulait pas tomber aussi bas , sans dec ! smiley et avec 600 000 tunisiens en France rêvant de lui faire la peau , ça aurait couté trop cher en protection , les caisses sont vides a dit Fillon !


  • aigle80 aigle80 15 janvier 2011 17:54

    il doit y avoir en tout au moins une centaine de morts dans ces emeutes ... et combien de blessés ? peut être finira -t-on par savoir le chiffre exact un jour !!esperons seulement que le peuple tunisien y trouvera son compte et plus de liberté pour que leur sacrifice ne soit pas vain. Mais vu les enjeux economiques j’ai peur que ce ne soit une continuité de l’ancien régime qui s’annonce avec l’appui plus ou moins caché de nos soit disantes démocraties occidentales.En tous cas le sieur Ben Ali ancien ami de nos chers dirigeants a bel et bien été laché ,plus de pouvoir donc plus utile... à passer à la trappe bel exemple de solidarité non ?cela montre le vrai visage de nos gouvernant ...au fait ce pourrait être un exemple pour les autres peuples qui s’estiment egalement lésés par les pouvoirs en place.ce soir nous sommes tous des Tunisiens plein d’espoir....


  • wesson wesson 15 janvier 2011 18:38

    Bonjour Peachy,

    d’une part comme beaucoup je crois qu’il faut se réjouir qu’un peuple ai réussi à foutre dehors son dictateur, et qu’il l’ai fait pour de très bonnes raisons, à savoir l’échec à offrir des conditions de vie décente et un avenir à son peuple. C’est une révolution, une belle révolution, et dont la totalité du mérite revient au peuple.

    Également, comme beaucoup, je pense que si le dictateur a été chassé, les raisons qui l’ont amené là et qui l’ont maintenu jusqu’alors persiste. Et effectivement dans ce domaine, tout ce que la Tunisie compte comme personne en état de gouverner était objectivement complice de la dictature Ben Ali.

    Donc, si je peux avoir l’outrecuidance de donner un conseil à l’admirable peuple Tunisien, c’est celui de ne rien lâcher, et de ne pas faire retomber la pression sur ses élites. Tant que leurs députés, leurs ministres auront la crainte de voir leur tête planté sur une pique, ils feront ce qu’il convient pour leur peuple. Dans le cas contraire, cette si belle révolution n’aura servi à rien !

    D’un autre coté, ce qui fait une certitude, c’est que le clan au pouvoir ainsi que ses nombreux soutiens ne négligeront aucun artifice pour discréditer ce mouvement, notamment en essayant de le faire passer pour intégriste ou terroriste, mais également avec la complicité des élites internationales qui vont se charger de réduire à néant la pseudo croissance économique de ce pays, si il lui prenait l’idée de gouverner un peu trop à gauche. Il suffit de voir les réactions de nos élites Françaises pour comprendre que cet aspect là de la contre-révolution est déjà à l’oeuvre.


  • FYI FYI 16 janvier 2011 00:11

    « A la demi-victoire de la Tunisie j’espère que les Tunisiens resteront vigilents pour démontrer que »Carthage illégitime«  n’est pas cette fois détruite par »l’etranger« mais par les Tunisiens eux-même dans le but de faire revivre l’Afrique du Nord ! »

    Bientôt on parlera de la 4ème Guerre Punique, et cette fois-ci les lucifériens seront enterrés en même que la défeinte Rome.

    Après Ben Ali, ce fût le 1er ministre, maintenant c’est le président de l’AN, effectivement on prend le peuple Tunisien pour des cons ...
     
    Peuple de Tunisie, viré les tous sans exception, soyez vigilant, ensuite vous leur demanderez des comptes ! REMBOURSEMENT INTEGRAL.


  • wesson wesson 16 janvier 2011 23:06

    bon, ça se précise cette histoire. C’est l’armée, visiblement excédée par le pillage en règle de la famille Trabelsi qui aurait décidé de tirer la prise du mur ... et précipité la chute de Ben Ali. Il y a fort à parier qu’ils vont se livrer à une chasse aux sorcières rapide, mais limitée.

    Ensuite, ben c’est les même. Ils veulent faire un « gouvernement d’union nationale », mais que avec les partis autorisés sous Ben Ali ou ceux qui étaient en voie de l’être. Les communistes - comme les islamistes - n’ont visiblement pas reçu de carton d’invitation.

    Bref, ça prends des airs de ravalement, mais sans grand changement profonds, on ne va toucher que à la façade, comme pour chez nous avec la pharmacovigilance....

    Quelques sussucres devraient être donnés au peuple pour le faire rentrer à la maison jusqu’à la prochaine élection, genre un peu plus de liberté de la presse et 1 ou 2 parti de plus autorisé.

    Puis, une fois que ça aura cru jouer à la démocratie en faisant l’inventaire de la période Ben Ali, on verra l’arrivée d’un autre dictateur qui se dépêchera de remettre en place le système.

    Il y aura une corruption un peu moins voyante et un peu plus de profiteurs, mais fondamentalement la même chose.

    Une seule façon d’éviter cela, la pression du peuple. Ne lâchez rien !


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