Berlusconi : Adieu burlesques conneries !
Après avoir perdu sa majorité à la Chambre des députés, ce mardi 8 novembre, Berlusconi, dont nous nous souviendrons – qui avec sympathie, qui avec étonnement - des soirées bunga bunga et des plaisanteries burlesques sur le président Obama et sur l'eurodéputé allemand Martin Schulz, devra désormais aller raconter ses... "berlusconneries" ailleurs. Il restera toutefois, quoi que l'on dise, un personnage "marquant" - presque attachant - de la diplomatie italienne. Flashback.
Même le communiqué du Palais de Buckingham, datant pourtant du 4 avril 2009, n'a pu, à ce jour, convaincre le grand public que le comportement – pour rester dans le strictement correct des codes de bienséance anglaise - du Cavaliere « n'était pas une gaffe ». La preuve, la vidéo fait toujours rage sur youtube, avec des commentaires caustiques à l'endroit et de la reine et du chef du conseil italien.
Et en fait de gaffes, ce n'est surtout pas lui Berlusconi qui en commet ! Car - il n'a pas besoin de vous le dire - « Mussolini – c'est bien connu - n'a jamais tué personne. » Il n'a fait qu' « envoyer des gens en vacances en exil. » Comment ? Vous êtes indigné ? Eh bien faites gaffe car sinon Berlusconi risque de vous envoyer, tout comme l'eurodéputé allemand Martin Schulz, jouer le rôle de Kapo, un garde choisi parmi les prisonniers, dans un film mettant en scène les camps de concentration nazis. Il déclara vertement au diplomate allemand : « Vous y serez parfait ! »
Mais passons... En 2003, Silvio Berlusconi, dans un appel lancé aux investisseurs américains, les invitant notamment à revenir en Italie, leur vanta les mérites de son pays avant de terminer sur cette boutade – comment dire - euh ... « berlusconesque » : « Une autre raison d’investir en Italie est que nous avons les plus belles secrétaires, des filles superbes ! ». Son désir d'attirer les investisseurs américains ne lui fait pourtant pas renoncer à ses plaisanteries sur Obama, un type « jeune, beau et … bronzé ! ».
Il ne s'arrête pas là et soutient que, face à la crise, lui et le président américain ne sauraient réagir de la même façon car – nous fait-il remarquer – lui « est plus pâle » et n'a pas pris de vacances. Et de là à inclure la première dame des Etats-Unis, il n' y a qu'un pas que il Cavaliere franchit allégrement : « Vous ne me croirez pas ! », lance-t-il, « ces deux sont allés prendre le soleil ensemble, car sa femme aussi est bronzée ! »
Et trêve de pudeur, l'homme n'hésite pas à se vanter de ses prouesses de mâle aux ardeurs insatiables et parle spontanément de ses soirées bunga bunga caractérisées par ses distractions avec des jeunes filles d'un... « certain âge » ?! Et s'offusque même de devoir consacrer un peu de son temps « précieux » à ses pairs, en l'occurrence Sarkozy, Merkel et Gordon Brown, à qui il n'hésite pas, une seule seconde, à déclamer : « La nuit dernière, j’avais une file d’attente devant la porte de ma chambre : il y en avait onze ! Je n’en ai reçu que huit parce que je ne pouvais pas faire plus ! ».
Bref, Berlusconi que les parlementaires italiens ont finalement décidé de bannir de leurs assemblées, devra désormais choisir entre ses 20 maisons pour aller raconter ses... « berlusconneries » ! Il restera pourtant, à jamais, un personnage assez « sympathique », presque attachant, dont un certain socialiste français, en lice pour la présidentielle 2012, pourrait - qui sait ? - être tenté, à ses dépens, de marcher sur les traces...
Abdoulaye Jamil Diallo