lundi 20 octobre 2008 - par Aimé FAY

Bretton Woods ou l’histoire d’une bêtise

Aujourd’hui la mode est de déclarer haut et fort qu’il faut une conférence internationale telle que celle qui a eu lieu en juillet 1944 dans la petite ville de Bretton Woods, dans le New Hampshire aux Etats-Unis. Les bases d’un système monétaire international (SMI) étaient adoptées le 22 juillet 1944 ainsi que celles de créer un FMI (Fonds monétaire international) et une banque mondiale, une BIRD (Banque internationale pour la reconstruction et le développement). Ainsi, fut créé le système, dit de Bretton Woods, qui a conduit le monde là où il est aujourd’hui. Ne l’oublions pas ! Alors, faut-il vraiment reproduire Bretton Woods ou plutôt partir d’une feuille blanche ?

  Il faut à l’évidence éviter de faire la même bêtise. Bêtise pourtant acceptée par 44 pays représentants le monde de 1944. Mais, pouvaient-ils refuser ? 
 
Refuser était quasiment impossible. A cette époque, l’Amérique et le Royaume-Uni allaient triompher quelques mois plus tard, avec leurs nombreux alliés, d’Hitler. La suprématie, notamment américaine, n’était pas seulement militaire et économique. Elle était aussi idéologique. Elle allait donc structurer les travaux de Bretton Woods sous l’impulsion de l’Américain H. D. White (1892-1948), dont le plan fut préféré à celui du Britannique J. M. Keynes (1883-1946). Elle aura pour spectateur incrédule, le monde entier.
 
Bretton Woods avait deux objectifs. Celui d’éviter les grandes secousses monétaires au niveau mondial et pallier l’absence de gouvernance financière internationale. Les deux avaient amené la grande dépression des années 30, puis… le nazisme.
 
Pour faire court, les Etats-Unis donnèrent rapidement le FMI aux Européens et concentrèrent leurs efforts sur la création d’un SMI, dont ils seraient le centre en faisant de leur monnaie, le dollar, la monnaie de réserve mondiale basée sur l’or – avec dans un premier temps, la livre sterling… pour récompenser la fidèle Angleterre.
 
Le SMI consacrait un système monétaire mondial dans lequel tous les taux de change étaient fixes par rapport au dollar des Etats-Unis.
 
Ainsi, le 22 juillet 1944, le monde faisait la bêtise de donner à une seule nation, et sa monnaie, la responsabilité de la planète en termes monétaire, économique, financier et… idéologique.
 
Le dollar était devenu roi : as good as gold (aussi bon que l’or).
 
Bêtise ! Le ver était dans le fruit. Et, comble de l’ironie, mis par les Américains eux-mêmes. En effet, à Bretton Woods fut décidé que le SMI était tellement solide, à l’image des Etats-Unis, que tout pays ayant des réserves en dollars américains pouvait les changer contre de l’or déposé dans les coffres de Fort Knox (Kentucky, Etats-Unis). Donc, à tout moment, 35 dollars américains pouvaient être convertis en une once d’or, c’est-à-dire en 31,103 grammes de métal fin.
 
Ce qui devait arriver, arriva. Le déficit américain – oui, déjà à cette époque – explose de multiples façons. Le monde commence à faire crédit aux Etats-Unis. Et les pays convertissent – pas encore la Chine – leurs masses de dollars américains en lingots d’or offerts par l’oncle Sam, dans le respect des accords de Bretton Woods dont il était l’initiateur.
 
Puis, vint l’inquiétude américaine ! Le vent tourne. Les réserves de Fort Knox fondent et partent peu à peu à l’étranger. La machine s’affole. Le 15 août 1971, le président Nixon ne veut plus vider les coffres de l’Amérique sous prétexte de respecter les accords de Bretton Woods. Il ferme le guichet de l’or et rend inconvertible le dollar en or.
 
La suite, nous la connaissons. Nous vivons aujourd’hui avec. Dès mars 1973, le monde était passé aux changes flottants. De fait, ne respectait plus le SMI. Quelques mois après, c’était le premier choc pétrolier. Puis, le 8 janvier 1976, à Kingston, capitale de la Jamaïque, Bretton Woods volait en éclat. Sous l’impulsion des Etats-Unis, la loi de la jungle était ratifiée et devenait légale ! C’était la fin de la super bêtise de Bretton Woods, qui a trop voulu consacrer une nation et sa monnaie en maîtres du monde… reléguant le reste au rang de dominé.
 
Depuis Kingston, le monde des marchés est aux anges. Les crises se succèdent : énergétiques, alimentaires, financières, boursières, bancaires, économiques. Les expressions et les termes suivants sont dans le langage courant : spéculation, volatilité, fébrilité, erratique, dérivé, sous-jacent, titrisation, hot money, hedge fund, subprime, credit crunch… coup de bourse, profiter de la hausse, de baisse, etc.
 
Pendant ce temps, le dollar de Bretton Woods continue toujours à inonder le monde. Et nouvelle bêtise, dirons-nous collatérale – mot aussi à la mode – ce même dollar consacre désormais les fonds souverains, pas toujours amis des pays occidentaux, en futurs maîtres.
 
Alors, que fait-on maintenant, avec une Amérique aux abois, une Chine qui attend de monter sur la première marche et une Union européenne, toujours non fédérale, qui veut parler à 27 ?
 
Espérons que la leçon de Bretton Woods a été tirée !


Photo : encyclopedia.com


28 réactions


  • morice morice 20 octobre 2008 10:12

     Alors, que fait-on maintenant, avec une Amérique aux abois, une Chine qui attend de monter sur la première marche et une Union européenne, toujours non fédérale, qui veut parler à 27 ?

    on attaque l’Iran ou le Venezuela, qui ne veulent rien entendre du FMI ?


  • Fergus fergus 20 octobre 2008 10:56

    Le problème n’est pas venu des accords de Bretton Woods, car aussi discutables qu’ils aient été, ils ont permis de repartir sur des bases cohérentes à la sortie de la guerre, mais de Kingston. C’est à ce moment qu’il aurait fallu tout remettre à plat au lieu de créer les conditions d’une dérégulation débridée.

    La nécessité de cette remise à plat est aujourd’hui rendue urgente par l’importance de la crise et la certitude que, faute d’une régulation drastique, les mêmes causes reproduiront très vite les mêmes effets. Qu’on qualifie les futurs accords de "nouveau Bretton Woods" n’a que peu d’importance, l’important résidant dans le contenu de ces accords... s’ils voient le jour ! 


  • Forest Ent Forest Ent 20 octobre 2008 11:31

    Ce texte fait l’impasse sur le fait que battre monnaie est un acte avant tout politique et qu’il n’existe pas d’économie apolitique. Le dollar a été choisi parce qu’il y avait derrière une armée puissante pour le soutenir. C’est tout le problème de l’euro, qui n’est fabriqué par personne, et dont nous allons voir les limites.

    "Est-ce la monnaie qui fait le Roy ou le Roy qui fait la monnaie" ?


  • vincent p 20 octobre 2008 12:18

    Pour sauver les crédits, ils feront d’ailleurs tout pour mieux cacher ou camoufler les pertes.


  • FYI FYI 20 octobre 2008 12:47
    				 				Pas de Nouveau Bretton Woods sans raviver le principe de Westphalie 				 				
     A la tenue éventuelle d’une nouvelle conférence de Bretton Woods avant la fin novembre, toute initiative de ce genre devra être basée sur les principes de la Paix de Westphalie. Le traité de Westphalie, signé en 1648, avait mis fin à la Guerre de trente ans en établissant une coopération des Etats-nations souverains autour du principe de « l’avantage d’autrui ».

    Jeudi à Bruxelles, et vendredi à Québec, Nicolas Sarkozy, qui préside actuellement l’Union européenne, a confirmé qu’une conférence pour établir un « Nouveau Bretton Woods », aura lieu à New York dans quelques semaines. Lors du sommet de Bruxelles, Gordon Brown a aussi proposé son propre « Nouveau Bretton Woods », mais dans l’optique d’une régulation limitée des structures existantes (Hedge funds, produits dérivés, paradis fiscaux), destinée « à maintenir Londres et la Grande-Bretagne comme centre de la finance mondiale pour les générations futures ».

    « Si les chefs d’Etats qui proposent cette conférence, ne parlent que d’une série de dispositions négociées, vous pouvez oublier. Ca ne marchera pas. En ce moment même, aucun gouvernement n’est réellement souverain. Il faut revenir à des principes de fond, dont le rétablissement de la véritable souveraineté nationale ».

    « Tout accord ou discussion doit être centré sur les avantages réunis de tous. Il faut partir du critère de la Paix de Westphalie ou alors on aboutira à rien », a-t-il dit.

    Certain ont avancé depuis 1997 la nécessité d’une telle conférence, et de proposer en mai 2007, un accord initial des quatre grandes puissances – Etats-Unis, Russie, Chine et Inde – afin de pouvoir réaliser la mise en redressement judiciaire du système financier international et établir un système de taux de change fixes assurant le cadre d’un véritable développement économique. Il a également souligné que les gouvernements devaient se mettre d’accord sur une série de programmes prioritaires de développement à grande échelle et sur un mécanisme de crédit à bas taux et à long terme, permettant le financement immédiat de ces projets.
    « En lançant immédiatement ces grand projets sur tous les continents, nous pouvons mettre de la chair et des os sur cette idée d’avantage d’autrui. Prenons les zones les plus pauvres du monde, en commençant par l’Afrique, et construisons des lignes à grande vitesse, des centrales nucléaires et des systèmes de gestion de l’eau. Plusieurs générations pourraient être nécessaires pour réaliser pleinement les avantages de ces projets, mais ce type de mobilisation, qui démarre avec la mise en redressement judiciaire du système libéral anglo-hollandais de mondialisation, de libre-échange, de spéculation et de malthusianisme, incarne véritablement l’essence du principe westphalien. Ne perdons pas de temps. »


  • Internaute Internaute 20 octobre 2008 12:50

    L’article commence dés l’annonce avec une telle mauvaise foi que ne l’ai pas lu.

    « Ainsi, fut créé le système, dit de Bretton Woods, qui a conduit le monde là où il est aujourd’hui. Ne l’oublions pas ! »

    L’auteur a l’air d’oublier que les accords de BW ont été enterrés dés 1971 lorsque les US ont abandonné la convertibilité du dollar en or. A partir de là commencent les ennuis, le gonflement apocalyptique de la dette américaine, le gonflement de ce qu’on appelait à l’époque de Pompidou les Euros-dollars auxquels se sont joints les Pétro-dollars et ceux d’Asie qui n’ont pas reçu de sobriquet. Tous ces dollars qui n’ont pas de contre-partie dans l’activité économique réelle ont été détournés vers le cancer financier qui a déjà acheté à crédit plus de 10 ans de production mondiale. Ce n’est sûrement pas BW qui est en cause.


    • Botsu 20 octobre 2008 13:20

      Il peut être bon de lire un article jusqu’au bout sans s’arrêter à une interprétation d’une simple phrase, où il me semble d’ailleurs difficile de voir de la "mauvaise foi" ou que sais-je. Si vous aviez lu l’article en entier vous vous seriez peut être aperçu qu’il tire en substance des conclusions proches des votres.


  • W.Best fonzibrain 20 octobre 2008 13:42

    fiini le dollar
    bonjour l’améro


    mais combien de dollar pour faire un améro


  • Vilain petit canard Vilain petit canard 20 octobre 2008 13:50

    Je me pose quand même quelques questions : M. Fay nous délivre régulièrement ses avis sur la conjoncture, en général marqués d’évaluations assez senties (genre : pas bien, catatsrophe, grosse erreur, etc.), et de bons conseils sur ce qu’il conviendrait de faire. Or, le monde continue comme s’il ne lisait pas ses articles.

    De plus, il ne répond jamais aux commentaires, alors que ses articles prêtent souvent le flanc aux critiques.. Avant de réformer Bretton Woods, ne faudrait-il pas lui communiquer le mode d’emploi d’Agoravox ?


  • MrBozo 20 octobre 2008 15:10

    La seule solution est de permettre au marché de choisir les monnaies. De laisser l’or, l’argent, ou autre, être choisis comme monnaie par le marché, et de laisser tout à chacun avoir la possibilité de refuser le paiement en dollars, euros, et autres monnaies papier dévaluées jour après jour par leurs gouvernements respectifs.

    Mais essayez aujourd’hui d’ouvrir une banque fondée sur une réserve à 100% d’or et d’émettre vos propres billets... vous aurez la gestapo, pardon la police, au cul en 2 secondes. Le contrôle centralisé de la monnaie donne un tel pouvoir que les états ne sont pas prêt de l’abandonner. Il va falloir attendre l’effondrement complet du système monétaire. Et les états vont bien trouver le moyen d’établir un système encore plus pervers, telle une monnaie papier mondiale contrôlée par une banque centrale mondiale qui pourra dévaluer la monnaie un peu plus chaque année tout en pointant du doigt les "méchants capitalistes" ou autres "spéculateurs immoraux" comme la source de tous les problèmes. Ouvrez les yeux, ce sont les états eux même qui sont immoraux.

    Tant que les sujets des états acceptent leur servitude et s’agitent tous les 4 ou 5 ans pour choisir leurs maîtres, il ne faut pas s’attendre à de vrais changements. Nous sommes des esclaves car nous acceptons que l’esclavage continue. Boycottez la politique, boycottez l’armée, boycotez la bureaucratie, et arrêtez de voter. Il n’y a que comme ceci que les états pourront perdre leur légitimité. Détruisez votre croyance ques les êtres humains ne sont que des bêtes sauvages ayant besoin d’un maître pour les guider. Détruisez votre croyance illusoire du "gentil état protecteur du capitalisme sauvage" : l’état est la réelle bête sauvage, et le capitalisme actuelle n’est que du mercantilisme primaire où les connections politiques ont plus d’importance que l’efficacité et l’adéquation au marché. Ceci n’a rien à voir avec le VRAI capitalisme, le libre marché, qui augmente le niveau de vie de tous et crée un sens profond de liberté et de responsabilité en chacun de nous.


  • Francis, agnotologue JL 20 octobre 2008 15:19

    J’ai failli ne pas lire plus loin quand j’ai vu : ""Ainsi, fut créé le système, dit de Bretton Woods, qui a conduit le monde là où il est aujourd’hui. Ne l’oublions pas  ! ""

    Mr Fay, il est certains que sans les accords de Bretton Woods, il n’y aurait pas eu la fin des accords de Bretton Woods en 1971, ainsi que l’a fait remarquer Internaute ci-dessus.

    Alors je pose la question : sont-ce les accords de Bretton Woods qui nous ont mené là, ou bien l’abandon de ces accords ?

    Question subsidiare : n’est-ce pas cette façon de présenter les choses ce que l’on appelle selon le camp d’où l’on parle, au choix : l’Histoire ou le révisionnisme ?

    Deuxième question subsidiaire : que proposez vous ?


    • non666 non666 20 octobre 2008 16:27

      Histoire de remettre une couche après internaute et JL, rappelons que c’est effectivement l’abandon de la convertibilité du a l’abus de position dominante du dollar qui est la cause de l’hyperinflation actuelle.

      En ayant une monnaie qui etait devenue , de fait la monnaie internationnale , les etats unis unis avait jusqu’en 1971 réussit la quadrature du cercle : Emettre de la monnaie sans contrepartie richesse produite pour financer leur budget de l’Etat en EXPORTANT l’inflation.

      Tant que les besoins de liquidité du à l’zacroissement du commerce mondial etait en phase, personne n’y voyait que du feux. Mais dès qu’il est apparu que chaque investissement US à l’etranger etait en fait financé par le pays qui recevait ces dollars/monnaie de singe , chacun a compris larnaque et deGaulle, sur les conseils de la banque de france a été le premier a demander le remboursement de ses dollars en OR.

      Il etait trop tard. ce remboursement aurait provoqué l’effondrement par faillite des etats unis.
      Les exigences de la guerre froide ont fait que tout le monde a fait "comme si" ces dollars valaient encore quelquechose. L’obligation, pour les banques centrales de les garder "en reserve" de change viens de la.

      Mais comme les etats unis ne sont plus credibles comme leader du monde libre, comme plus personne n’a beoin d’eux, chacun a diminué ses reserves, l’air de rien depuis 10 ans.

      La formidable prospérité des etats unis de ces dernières années viens de la :
      Ils etaient le seul pays OBLIGE d’accepter les dollars et donc on faisait ses courses industrielles chez eux.... !

      Le crach actuel est un processus parfaitement planifié destiné a nous obliger a accepeter la fusion des monnaies et a absorber du meme coup l’enorme dette US.
      Avoir à la fois Sarkozy (de droite ?)en France ET DSK au FMI pour justifier d’un point de vue "de gauche" cette arnaque qui sera présentée comme une revanche de la regulation sur le capitalisme sauvage.

      Qui remarquera que ce sont deux pions des etats unis, les deux plus forts partisans de la gouvernance mondiale sous controle yankee de leurs camps respectifs ?
      Quand se reproduira une telle concentration de collabos à la tete de la France , le seul pays d’Europe a avoir encore une vision mondiale, une diplomatie et le sens de l’interet reel du continent europeen ?

      S’ils ne tentent pas l’operation maintenant, ils seraient bien sot.


    • Forest Ent Forest Ent 20 octobre 2008 16:50

      Marrant : il y a les libertariens qui pensent que le krach est causé par la méchanceté des états contre leur propre peuple et les anti-américains qui pensent que le krach est causé par leur méchanceté des états contre les autres peuples. Il est vrai que les US vont largement exporter leur crise, mais c’est quelque chose que nous avons accepté depuis longtemps : le système monétaire international y conduit logiquement. Les US n’ont pas besoin d’avoir voulu ce krach, mais savoir que tout le monde va cotiser a pu les aider à ne pas le prévenir. Savoir que ça peut flinguer l’euro ne doit pas les empêcher de dormir. Par contre, je pense que ça doit les gêner de flinguer la Chine et la monarchie saoudienne, parce qu’ils ne doivent pas avoir très envie en ce moment d’envoyer une autre armée stationner à Taiwan. Enfin, je crois ...


    • Francis, agnotologue JL 20 octobre 2008 18:27

      @ non666, bien que je ne conteste pas votre interprétation des faits, je me pose la question  : qui sont les les instigateurs de l’abandon des accords de BW ? Il semble qu’il y ait là une légère (!) incohérence. Pour moi, évidemment.


  • garibaldi15 20 octobre 2008 15:28

    @ l’auteur, votre article commence par un constat tout à fait contestable :’’A cette époque, l’Amérique et le Royaume-Uni allaient triompher quelques mois plus tard, avec leurs nombreux alliés, d’Hitler.’’.

    Je pense qu’il aurait mieux vallu écrire un truc du genre : ’’Du côté des Occidentaux, l’Amérique et le Royaume-Uni ....’’.

    La non convertibilité du dollar (1971), puis la non publication de M3 par les USA (mars 2006) sont des signes qui auraient dû alerter. Personne n’a voulu en tenir compte. Maintenant nous payons l’adoration du Dieu dollar, qui n’est qu’une monnaie de singe. Il n’y a qu’une seule façon de sortir de cette crise de façon durable : casser définitivement le Dieu dollar. Les US ne le voudront jamais.


  • SALOMON2345 20 octobre 2008 15:39

    L’auteur ne dit pas pas que c’est la faute de la poudre - destinée aux feux de joie et detournée en arme - si tout explose mais à son utilisation autre que prévue... comme toujours : la bataille de lettre et de de l’esprit !


  • FYI FYI 20 octobre 2008 16:13

    « Au dernier sommet de Bruxelles, réunissant les chefs d’Etats et de gouvernement, le président en exercice de l’UE, Nicolas Sarkozy, a fièrement annoncé l’existence d’un consensus des vingt-sept en faveur de son appel pour un "nouveau Bretton Woods", qui devrait être organisé de préférence en novembre à New York, afin de réformer le capitalisme, relancer l’économie mondiale et éliminer des distorsions telles que la finance spéculative et les paradis fiscaux.

    « Aussitôt, le ministre de l’Economie, Giulio Tremonti – qui qualifie depuis quelque temps la spéculation financière de "peste du siècle" et a annoncé des politiques anti-marché alignées sur celles de Sarkozy – a affirmé que l’idée d’une réunion mondiale comme celle demandée par l’économiste John Maynard Keynes en 1944 (permettant à 44 pays de stabiliser leur monnaies et établissant des institutions comme celle du Fonds monétaire international) était la sienne.

    « Interrogé par Corriere à Bruxelles, Tremonti précisa que ce qu’il voulait dire, c’est qu’il fut le premier parmi les responsables gouvernementaux à proposer un "nouveau Bretton Woods" et qu’il est parfaitement conscient que l’idée a été mise en avant depuis de nombreuses années par le politicien-gourou américain Lyndon LaRouche, un ennemi historique de la spéculation et du libéralisme dérégulé. Le ministre de l’Economie a rappelé qu’il avait eu un débat avec LaRouche en 2007 – "Economie de marché ou New Deal" – organisé à Rome par Alfonso Gianni, un membre de Rifondazione Comunista (Refondateurs communistes).

    « Tremonti a déclaré qu’il apprécie les écrits de LaRouche – LaRouche a été, à plusieurs reprises, un candidat (non-invité) aux primaires démocrates ; [c’est] un économiste dépourvu de titre universitaire, qui a annoncé, depuis les années 1990, un grand crash de la finance spéculative. Un parlementaire de la Ligue du Nord, Mario Borghezio, a invité LaRouche à parler devant le Parlement européen. Oskar Peterlini (SVP) et d’autres sénateurs du Parti démocrate [italien] et de l’UDC ont sommé le gouvernement Berlusconi de répondre à la crise financière en se basant sur le projet de loi diffusé par LaRouche aux Etats-Unis avant l’été, quand il annonçait l’imminence d’un effondrement bancaire provoqué par les prêts hypothécaires subprime.

    « Agé de 86 ans et fils d’entrepreneur, opposé au libéralisme et au marxisme, LaRouche demande instamment que l’Etat organise le sauvetage des banques par une procédure de banqueroute. L’argent public ne doit sauver que la partie commerciale, nécessaire au financement des activités productives. Les prêts hypothécaires insolvables devraient être déposés dans un fonds public (renégociés à un prix juste avec les propriétaires résidentiels). Des "coupe-feux" devraient empêcher que l’aide des Etats soit détournée par les banques vers des fonds et autres activités spéculatives qui, eux, devraient être laissés à la faillite afin d’aider au nettoyage des marchés financiers.

    « Depuis les années 1970, LaRouche est à la tête d’un mouvement multinational de disciples. Il adhère aux principes du "New Deal" du président Franklin Delano Roosevelt et à l’interventionnisme d’Etat dans le domaine économique. De puissants lobbies du capitalisme financier américain l’ont attaqué en répandant des aspects controversés de son activité. Il a été condamné et incarcéré pour évasion fiscale et « fraude postale » dans la collecte de fonds de ses collaborateurs (qu’il disait ignorer). Il a été gracié par le président Bill Clinton et s’est concentré sur la lutte contre la spéculation financière. Lorsque LaRouche parlait avec Tremonti de grands projets d’infrastructures, Tremonti l’avait appelé « un fou [excentrique] dont il faut répandre les idées ». Mais une vision claire a émergé entre les deux hommes.

    « Tremonti prend son inspiration de Keynes. LaRouche préfère Alexander Hamilton, le secrétaire au Trésor américain, qui, à la fin du dix-huitième siècle, a élaboré un système bancaire public orienté vers le développement de la production. »


  • impots-utiles.com 20 octobre 2008 18:45

    Le nombre de chômeurs dans le monde pourrait passer de 190 millions en 2007 à 210 millions fin 2009, selon des estimations du BIT, qui redoute une "crise sociale qui pourrait s’avérer sévère, longue et globale" et en appelle à une "action rapide et coordonnée des gouvernements".

    http://www.impots-utiles.com/la-crise-risque-de-creer-20-millions-de-nouveaux-chomeurs-dici-fin-2009.php


  • glouglou 20 octobre 2008 18:59

    il faut rendre la soupe au chou obligatoire pour tout le monde !!!


  • moebius 20 octobre 2008 23:02

     ça n’est pas les accords Bretton Wood qui ont concrétisé l’hégémonie économique américaine dans le monde, c’est sa conséquence immédiate qui est l’adoption du le plan Marshall qui correspond a la démilitarisation de l’effort de guerre américain et a sa reconversion civile dans les démocratie libérales. Les USA produisent alors directement ou indirectement plus de 50% des biens produits dans le monde. Leur client grace au accord monétairesde Bretton Wood sont solvables, partagent les mêmes valeurs culturelles et participe du méme monde... Nb : l’effort de guerre entrepris à partir de 1939 a véritablement tourné la page de la crise de 1929 plus que le new deal il en contribue à créer la plus importante concentration industrielle de tout les temps , plus importante que celle née de la prémiere guerre... contrairement a ce que l’on croit le système économique américain est un capitalisme d’état, il l’est depuis Roosevelt. Les américain ont alors parfaitement intégrés les enjeux réél de la premiere guerre, la cise de 1929 est pour eux une leçon. La politique prend le pas sur l’économie et sur la naiveté du libéralisme pétri d’humanisme bondieusard... C’est un système ou peut etre étrangement l’état n’est pas l’entrepreneur mais le client, le principal client étant l’armée. Il faut faire le parallèle entre le développement des forces productives, la concentration industrielle du capital et la guerre qui constitue un mouvement d’accélération et d’intensification de l’histoire. L’économie totale prend le pas sur la guerre totale et l’interdit... On est trés loin d’une intercession divine dans les marchés... C’est complétement débile, c’est une idée de bigots. Aucun système "auto régulé" ou "naturel’ n’aurait pu aboutir à une telle configuration sans une volonté politique inflexible. L’autorégulation va dns le sens de la faillite du systéme On peut dire que le dirigisme a été plus fort que les dirigismes totalitaires et on peut s’interroger la dessus..... quand on parle de libéralisation ne faut’il pas y voir plutot une tentative vaine et dérisoire de naturalisation idéologique trés commodes des rapport de forces.....de libéralisme en fait il n’y en a jamais eu . En économie il n’y aurait que des dirigismes


    • Francis, agnotologue JL 21 octobre 2008 08:22

      @ Moebius, votre commentaire est très intéressant mais un peu ténébreux.

      Si j’ai bien compris, vous évoquer une alternative : une économie contrôlée qui aurait abouti à la situation actuelle et non pas une économie dérégulée qui n’aurait pas engendre cette situation.

      Je trouve cela réducteur. Une économie dérégulée ne conduit pas selon moi au marasme mais converge vers une état explosif.

      Qui peut dire que c’est le dirigisme et pas la dérégulation qui nous a amené là ? On constate en lisant les différents points de vue que les malheurs proviennent toujours de ce que les sociétés humaines ont la mémoire courte. Ce qui fait le bonheur des obscurantistes qui détiennent des pouvoirs.


    • Francis, agnotologue JL 21 octobre 2008 08:25

      Cette réflexion me fait dire qu’il ne pourra y avoir de démocratie véritable tant qu’il n’y aura pas consensus sur l’interprétation de notre histoire.


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