vendredi 1er juin 2012 - par Marie Mag

Carrés rouges et chant de casseroles, c’est le Printemps érable !

Ami français, peut-être commences-tu à percevoir quelques éclats de voix teintés de l’irréductible accent québécois de ton coté de l'Atlantique. Mais de quoi diable suis-je donc en train de te parler ? De la révolution québécoise qui fait actuellement rage pardi, ou comme diraient nos chers potos journaleux, du Printemps érable.

De petits carrés rouges épinglés sur des chemisiers transparents flottant sur la Croisette, les mots "printemps" et "érable" associés au journal de 20h, une symphonie de casseroles au crépuscule... Ami français, peut-être commences-tu à percevoir quelques éclats de voix teintés de l’irréductible accent québécois de ton coté de l'Atlantique. Ou peut-être pas. Pour sûr, l'information a pris son temps pour arriver jusqu'à vous. En tout cas, sache qu'ici, nous, on douille.

Mais de quoi diable suis-je donc en train de te parler ? De la révolution québécoise qui fait actuellement rage pardi, ou comme diraient nos chers potos journaleux, du Printemps érable.

Mais que se passe-t-il ?

Voilà maintenant plus de 100 jours que les étudiants de la Belle Province ont déserté les amphithéâtres et luttent avec acharnement contre le gouvernement en place. L'état de frénésie dans lequel le Canada patauge actuellement marque un tournant dans l'histoire du pays. La raison ? Le refus d'une hausse aberrante des frais de scolarité. + 82% en 7 ans, soit 2168 à 3946 dollars canadiens. Outch.

Depuis février, les manifestations sont quotidiennes, les arrestations musclées légions, les coups de matraque assidus et vigoureux. La paix sociale est définitivement rompue. Et crois-moi, ce ne sont pas des termes utilisés à la légère. L'euphorie estivale laisse place à une inquiétude qui enfle à mesure que les heures s'écoulent. Et au train où vont les choses, la situation ne peut que s'envenimer.

Le CPE ? Une petite réunion Cgtiste à coté de ça

Jusqu'à présent, le Québec pouvait se targuer d'être une région où l'égalité des chances était une réalité, où étudier n'était pas un privilège mais un droit. Le droit le plus abordable du Canada de surcroît, puisque la province de Québec réclamait les frais de scolarité les moins élevés du pays entier. Un peu comme nous finalement (oui, je suis une fille optimiste), il misait sur une jeunesse éclairée pour porter l'avenir.

Assurément, l'affection séculaire pour les grandes études commence à s'étioler. Le besoin d'argent se fait ressentir. C'en est assez, il semble désormais temps pour les étudiants de se saigner aux quatre veines pour s'instruire, à la manière des contrées anglophones environnantes. L'hexagone en parle depuis un bail sans légiférer la chose par peur de réveiller une bête sauvage et incontrôlable. Le service public québécois ne s'embarrasse pas d'une quelconque opinion populaire. Après tout, ce ne sont pas d'insignifiants morveux shootés à la Marie-Jeanne qui vont dire comment qu'on fait la loi tabarnak.

Ambiance, ambiance...

S'il y a un truc qu'il faut bien comprendre, c'est que notre bonne vieille culture de la contestation n'a pas son pareil. Le Français moyen semble programmé pour pester, fulminer, se rebeller contre les institutions. En témoigne la réputation indécrottable de chieur-né qu'il se coltine à travers le monde. La voix du peuple gaulois aime à se faire entendre, tel un contre-pouvoir qui s'implique avec véhémence. Et l’Élysée de savoir gérer les situations de crise, à force de les vivre. Par chez nous, une foule docile est une foule agonisante.

En Amérique du Nord au contraire, le droit de grève connaît une crise idéologique depuis le XXème siècle. Il n'a en outre aucune protection constitutionnelle même s'il demeure explicitement protégé par le droit d'association et inscrit dans le Code du travail. En d'autres termes, il n'est que parcimonieusement utilisé comme moyen de pression.

Aujourd'hui, le pavet semble reprendre son droit d'être foulé pour une cause libertaire. Le 22 mars, soit près d'un mois après le début officiel de la révolution étudiante (car c'est bien de cela qu'il s'agit), Montréal connaît la plus dense manifestation de son histoire avec un cortège comptant approximativement 200 000 individus. Après moult pourparlers et autres demandes de retour au calme, les autorités réagissent, enfin, en acceptant la démission de la ministre de l'éducation Line Beauchamp. Et de promulguer une nouvelle loi, la loi 78, le 18 mai dernier. Celle qui dit que manifester, c'est mal, et que si ces enfoirés d'adulescents peace, shit & love ne rentrent pas leurs étendards braillards illico, les méchants viendront violer leurs femmes et égorger leurs nourrissons. En gros.

La loi spéciale, on s'en câlisse !

Plus sérieusement, ladite loi arrive vraiment à point nommé. La forêt brûle ? Amorcez les jets de propane, déversez le kérosène ! Pas besoin d'être diplômé de sciences po pour se rendre compte de l'absurdité de la situation. Le parlement a donc promulgué une loi limitant le droit de grève pendant la grève, instaurant d'inédits protocoles, promettant des amendes plus lourdes et des peines plus drastiques à quiconque défilant à des heures indues, insufflant in fine une vigueur nouvelle au mouvement.

Pour couronner le tout, la loi 78 suspend les sessions universitaires touchées par le « boycott » jusqu'à la mi-août et interdit toute manifestation à moins de 150 mètres des lieux d'enseignement. C'est ce qu'on appelle donner envie de reprendre le cours de sa morne existence.

Voilà comment le Québec prend les choses. En rendant une actualité déjà catastrophique totalement ubuesque. A l'heure où je vous parle, des défilés joyeux s'organisent un peu partout. Armés de casseroles et d'ustensiles de cuisine, étudiants, enseignants, parents, enfants et simples badauds provoquent un joyeux tintamarre, défilent avec entrain sous nos fenêtres. A l'image des marches des « casseroles vides » chiliennes de 1972, les habitants montréalais manifestent leur mécontentement. en soutenant un acte de rébellion sans précédent qui, j'en suis sûre, marque le début d'une nouvelle ère dans l'histoire sociale d'un pays par beaucoup considéré comme discipliné. Le peuple se bat pour exister tel un seul corps. Et ces casseroles, ces carrés rouges, ce sont les tressaillements d'un cœur battant après une attaque.

PS : un gros merci à Tom Buzz, reporter au cœur de l'action, pour la photo d'illu :)

Source : http://riemaaucanada.wordpress.com/



27 réactions


  • moussars 1er juin 2012 12:24

    J’attends, j’attends la bonne goutte d’eau qui fera déborder le vase.
    Elle viendra très probablement à un moment, d’un endroit et d’une manière improbable peu de temps avant car sans cela les nombreux gardes-fous, récupérations, manipulations, désinformations et répressions, qui fonctionnent depuis quelques années, seraient encore efficaces.
    Le monde moderne et technique fait qu’il faut, paradoxalement, beaucoup lus de gens mécontents qu’il y a 30 ou 40 ans pour assister à un véritable mouvement efficace de protestions radicales...


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 1er juin 2012 22:33

      @ Moussars


      Une goutte de trop. Tout à fait. Des manifestations dans 31 villes et villages, 200 000 personnes dans les rues de Montreal, des yeux crevé, plus de 500 arrestations... Évidemment les médias en France n’en parlent pas. Pas plus que ce qui se passe en Grèce et en Espagne. 

      Puis, tout a coup.. un goutte de trop... et tout le barrage s’éffondre. Comme dans toutes le révolutions, il suffit que ceux qui servent l’Ordre décide une minute de servir la Liberte. Un lieutenant crie « Vive la nation » on tourne les canons... et plus de Bastille. Plus de monarchie.

      Le pouvoir se leurre s’il pense que policiers, gendarmes et militaires sont nécessairement des crânes épais aux fronts bas.... Ils peuvent AUSSI penser. Et ils n’aiment pas tellement un pouvoir à Québec perçu a tort ou a raison comme inféodé au crime organisé.

      Or, au Québec, les policiers sont syndiqués....alors que l’armée est ’canadienne’ majoritairement anglophone, perçue comme marginale... quasi étrangère. S’il y avait une volonté rebelle au Québec, il n’y aurait pas une guerre de tranchées....juste une passation des pouvoirs. Actuellement, cette volonté rebelle n’existe pas... mais il ne faut jamais jurer de rien. On s’ennuie beaucoup, la gouvernance ne suscite que du mépris et tout ce tintamarre finit par exciter....


      Merci à l’auteur(e smiley ) d’avoir vu en Québécoise et raconté en Française

      Pierre JC Allard

  • bakerstreet bakerstreet 1er juin 2012 12:35

    L’histoire sociale est liée à celle des continents.

    Et c’est sûr que le libéralisme et le culte de l’individualisme « you can if you want it » ne pouvait être que le paradigme de l’Amérique : Pas de frontière pendant longtemps qu’on ne puisse repousser, expulsant sur les marges les entrepreneurs, apôtre du système. Les perdants ne pouvaient s’en prendre qu’à eux, et il ne servait à rien de vouloir tenter de parler du social, sans être taxé de rouge, et vu comme un voleur, voulant prendre aux autres sans faire l’effort.

    L’europe, la vieille europe, comme si l’Amérique pouvait être plus jeune, expulsant l’histoire des indiens et de tout un continent ; l’europe était attaché à de vieilles valeurs de rêve collectif. C’est sûr que le gâteau était plus petit, et qu’il fallait faire avec ses voisins, dans ces vieilles villes où tout le monde se connaissait.
    Mais il se pourrait bien que cette vision caricaturale de deux ensembles n’ayant rien à voir pourrait atteindre ses limites.
    L’espace américain, et en dehors de ça, tous ces espaces vierges où les immigrants, les pionniers pouvant se permettre de ne pas voir plus loin que le bout de leur nez, voit maintenant ses limites, qui sont d’ailleurs celles aussi du monde clos.

    Avant que les politiciens ne veulent l’admettre, on le sait déjà, et les nouvelles technologies sont là pour le certifier : Le vieux monde d’hier est mort....La chute des murs n’a été que la première étape, mais il est clair que nous allons vers un espace interconnecté, où les notions de gouvernements centralisé seront remplacés peu à peu vers une centrale de gestion. Espérons que celle ci gardera, et surtout amplifiera les éléments d’humanité, de justice et de dignité, mais s’inscrivant non plus dans un schéma personnel, mais avant tout dans un concept d’harmonie global.

    Le siècle des lumières avait été précédé par quelques porteurs de torches. Que les futurs soient français, canadiens, ou africains importe peu. Ce seront les citoyens du monde. Reste aux gouvernements l’occasion d’accompagner ce mouvement, en garantissant au mieux, l’accès aux soins, à la justice, et à l’éducation, en palliant bien sûr aux injustices de la naissance.
    En france, dieu merci, le sarkosisme en a pris un coup, et déjà le ciel nous semble plus pur, presque aussi haut que dans cette lointaine amérique, et sa belle province, que nous fantasmons en l’idéalisant surement.

    En tout cas, les nouvelles qui viennent de là bas, et elles sont nombreuses, et relayés, tant ce sujet est nouveau et étonnant, nous amènent à penser que les chemises à carreaux des bucherons et le sirop d’érable, ne suffit pas au bonheur, et je ne parle pas de la cabane en bois dans la neige.

    Le nouveau gouvernement du Québec a réussi l’exploit de mobiliser les jeunes, dans un pays où la tradition et la distance ne rendent pas les choses si facile que ça !

    Bonne chance à vous !
    De tout coeur !


    • calimero 1er juin 2012 16:58

      tous ces espaces vierges où les immigrants, les pionniers

      Ils n’étaient pas vierges ces espaces : ils les ont nettoyés par la force. Le mythe fondateur du rêve américain est une escroquerie. Du colt au B52 jusqu’au missile Tomahawk leur empire s’est construit par les armes.


  • Morpheus Morpheus 1er juin 2012 13:37

    http://i41.servimg.com/u/f41/13/31/72/15/solida10.jpg

    Ce serait bien de saisir l’occasion de cette révolte pour diffuser les idées et les réflexions de Étienne Chouard, qui démontre avec brio les raisons de l’impuissance des peuples face aux voleurs de pouvoirs.

    Je vous invite (si ce n’est déjà fait) à visionner l’une ou l’autre de ses interventions vidéo. L’idée sous-jacente c’est : puisque les oligarques voleurs de pouvoir veulent saisir l’occasion de ces manifestation pour voter des lois scélérates, rendons leur la pareille : imposons l’instauration d’une constituante populaire tirée au sort ! La meilleure défense, c’est l’attaque.

    Tous avec le peuple du Québec !


  • Lou Lou 1er juin 2012 13:49

    Au Québec l’ alternance politique est doublement une charade ...
    Entre les souverainistes, le Parti Québecois, et les fédéralistes, les Libéraux, qui appliquent une politique économique néo libérale avec le cortège classique de destruction des acquis sociaux, il n’ y a pas vraiment de choix à « gauche » si ce n’ est Québec Solidaire qui n’ a qu’ un député élu comme par hasard dans le quartier branché de Montréal, là où le niveau d’ éducation est le plus élevé ( merci au bipartisme hérité des British qui rend presque impossible le développement des tierces partis...) ...


  • paul 1er juin 2012 15:03

    Le conditionnement, l’asservissement, la fabrique du consentement, se préparent très tôt ,dans le milieu éducatif , tout autant que dans les médias pour les adultes .
    Le resserrement des moyens éducatifs se cachent derrière des choix conjoncturels de budgets :
    la crise, ma pauvre dame ...
    Ceux qui seront exclus de l’école très tôt par manque de moyens et du fait d’un environnement « difficile » ( n’en déplaise aux contempteurs zemmouriens), formeront le gros du troupeau facile à formater : consumérisme, individualisme, xénophobie ...
    Ceux qui peuvent continuer des études longues devront rembourser pendant 15 ou 20 ans leurs emprunts : une situation qui n’incite pas à la révolution citoyenne ...sauf peut être quand le ras le bol est trop grand comme pour le printemps des érables .

     blog.emceebeulogue.fr/ post/ 2011/ 08/ 07/ Pourquoi-la-jeunesse-aux-Etats-Unis-ne-se-r%C3%A9volte-elle-pas-Les-g ouvernements-successifs, -aux-ordres-du-Grand-Capital, -y-ont-veill%C3%A9


  • Le péripate Le péripate 1er juin 2012 15:27

    L’éducation « gratuite » est un excellent moyen pour les classes aisées de se faire financer leurs études par tous y compris ceux qui n’iront jamais à l’Université.

    C’est en effet assez grave et mériterait bien une « révolution ».


    • joelim joelim 1er juin 2012 17:05

      C’est cela oui... Dans le même genre on n’a qu’à augmenter le prix de l’essence pour que les riches ne soient pas trop avantagés... Beaux sophismes. smiley 


    • paul 1er juin 2012 17:47

      C’est cela : ils n’ont pas les moyens pour suivre des études ?
      Qu’il aillent au fond de la mine pousser les wagonnets ...


    • Le péripate Le péripate 2 juin 2012 16:27

       smiley Même Bourdieu, qui n’était pas pourtant libéral l’écrivait. Alors révisez ce qu’est un sophisme, vous aurez au moins appris un truc aujourd’hui.


  • le journal de personne le journal de personne 1er juin 2012 15:40

    Je fais moi-même mes comptes... mais ce sont toujours des contes de fées...
    Au présent perpétuel...
    Mais il y a toujours quelqu’un pour vous sortie de cette pensée magique... et de vous obliger à poser un pied dans le réel...

    C’est quoi ce vacarme ?
    Ce sont les étudiants canadiens qui hésitent à prendre les armes
     Et pourquoi est-ce qu’ils hésitent ? Parce que les uns prétendent que les carottes sont crues et les autres qu’elles sont cuites. Parmi eux, il y en a qui craignent le bâton, ignorent que c’est le bâton qui les craint... etc...etc...etc...
    Ils cherchent l’entrée... en crise et on n’arrête pas de leur montrer la sortie.
    Ils veulent la guerre et n’ont que faire du moindre traité de paix. La guerre à l’argent, la guerre aux bouffons... la guerre aux puissants. Ils se sont enfin rendus compte... que leur pire ennemi, ce n’est ni l’état dans tous ses états ni tout l’arsenal des lois liberticides mais l’individu... l’individualisme de toutes ces coquilles vides et avides à la solde du modèle américain.
    On me dit : de quoi je me mêle ?
    Il ne s’agit pas là de canada dry mais d’un gin pas tonique qui ne peut pas être digéré par une héritière de mai 68.
    N’empêche que je ne peux m’empêcher de dire, que si j’étais Vous... j’arrêterai toute étude.
    Un atermoiement illimité... Jusqu’à ce que les autorités daignent ouvrir gratuitement les portes de toutes les facultés... à tous ceux qui veulent bien les remplir
    http://www.lejournaldepersonne.com/2012/05/de-quoi-je-me-mele/


  • Marcel Chapoutier Marcel Chapoutier 1er juin 2012 16:12

    On peut considérer que c’est une sorte de « mai 68 » made in Nord America puisque le mouvement s’étend dans les autres grandes villes canadiennes et aux USA, en fait c’est un mouvement qui tend vers un raz le bol général des méthodes mafieuses néo-libérales, enfin, pourvu que ça continue et que ça se dévellope, ces gens ne comprennent qu’une chose c’est le rapport de force...Liberons la planète de cette tyrannie financière, s’ils ne veulent pas comprendre on s’occupera de leurs fesses de manière moins douce...

    Soutien aux luttes légitimes des américains du nord contre le capitalisme radical (néo libéralisme), qui est en train de nous ramener à un moyen age honteux dont nous ne voulons pas...  smiley


  • joelim joelim 1er juin 2012 17:01

    Ce qui est marrant est qu’il n’y a quasiment que sur le net où l’on peut avoir vent du Printemps canadien, qui n’est ni récent ni bénin. J’ose espérer qu’un jour une majorité de nos concitoyens comprendront à quel point ils se fond berner par les médias dominants. 


    A l’instar de la mal-bouffe je crois qu’on peut parler de mal-information. Et l’incompétence ne suffit pas à l’expliquer loin s’en faut.

  • katakakito 1er juin 2012 17:02

    Et pendant ce temps l’oligarchie canadienne s’amuse


  • J-J-R 1er juin 2012 17:14

    L’Islande a fait sa révolution sous les fenêtres du parlement islandais dans un tintamarre de bruit de casseroles ( vidéo accessible sur youtube). Je pense qu’à l’image du Chili et tout spécifiquement de l’Islande, les canadiens peuvent réussir. Je leur souhaite bon courage et ne lâchez rien !


  • Louis-Joseph Montcalm Louis-Joseph Montcalm 1er juin 2012 17:34

    Un jour viendra où les cousins français comprendront qu’à chaque fois qu’ils prénomment les Québécois des « Canadiens », ils contribuent à leur façon au succès de l’emprise néocolonialiste canadien sur le peuple québécois. La blessure est des plus vive quand elle provient de la famille, la France.

    C’est pourtant pas compliqué, si vous reconnaissez que les Québécois forment un peuple, alors agissez comme tel. Pour une majorité de québécois d’origine française, depuis 1995, le Canada est une simple formalité administrative.

    Grand merci d’en prendre bonne note.

    Un québécois.


    • J-J-R 1er juin 2012 21:05

      Toutes mes excuses. J’ai pourtant instinctivement pensé à ce que vous dites mais ne sachant pas si cette insurrection s’ étendait à différentes « provinces » du Canada où se cantonnait pour l’instant au Québec, j’avais cru bon de rester vague. Mais si effectivement nos frères Québecois sont le fer de lance d’un mouvement de résistance et de dignité, alors je m’en réjouis et je reconnais pas bien là les racines communes de résistance à l’oppression. Oui, nous voyons là la tradition francophone « subversive » d’un peuple qui exècre l’injustice flagrante et refuse de sombrer sous le broyeur de la marchandisation globalisée. Résistons ! La démocratie est locale car la souveraineté populaire est par nature localisée. De même une résistance efficace est locale. Le mythe d’une résistance prolétaire qui serait internationale est une fiction doctrinale propagée par les élites nationales et supranationales qui n’a aucune réalité concrète. Ce sont nos héritages communs historiques, culturelles et ancestraux que nous devons préserver et qui, eux, dépassent les frontières.    


  • Tex Mex 1er juin 2012 18:20

    Ce que j’ai toujours aimé chez le peuple québécois, oui nos cousins, c’est leur sourire.
    En les côtoyant, ils nous font parfois comprendre que nous nous prenons souvent trop au sérieux.
    En les connaissant un peu plus, on est rapidement surpris par leur optimisme pacifique jovial.
    J’ai eu la chance de les côtoyer, le peuple du bas, de longues années, et même d’y rencontrer la femme de ma vie.

    Cet optimisme pacifique jovial qui s’exprime ici dans cet article si on s’attarde à le lire attentivement.

    A mon avis, c’est un des principaux avantages d’internet, de pouvoir dialoguer, découvrir d’autres cultures assez éloignées de nos frontières.
    Et c’est enrichissant.


  • lebreton 1er juin 2012 22:06

    @calimero 

    oui tout a été conquis par les armes et dans le sang ,et en aucun cas les ricains ne peuvent servir d’exemple ,si pour détruire ça c’est un fait ,partout depuis 1940 ils ont bombardé assassiné des gens dans le monde entier ,et ils continuent ,sous couvert de l’otan et dire que la France devient complice !!!!!!!!!!!!!!!!! quelle merde ce monde anglo saxon !!!!!

  • Paulo 1er juin 2012 23:16

    La démocratie exige le respect des urnes. Les dirigeants ont été démocratiquement élus et leurs décisions sont légitimes. Meme si je suis d’accord sur le scandale de cette augmentation, je suis contre ces manifestations et cette facon de vouloir gouverner par la rue ...

    La seule issue, de mon point de vue, est de réclamer un référendum, et là le gouvernement ne peut le refuser au nom de la Démocratie. Si c’est le cas alors la pierre est dans leur camp, mais pour l’instant elle est dans le camp des étudiants qui essaient de violer les principes de la Démocratie (probablement sans en prendre pleinement conscience).

    Battez vous ... Mais en respectant la Démocratie, sinon vous allez contribuer à instaurer une ditacture de la rue. Aujourd’hui c’est vous, demain ce seront d’autres et ensuite ce sera les plus forts qui auront le dernier mot.

    J’aime le Québec ... Et Vive le Québec Libre ...


  • Gaëtan Pelletier Gaëtan Pelletier 2 juin 2012 06:52

    C’est un excellent article sur ce qui se passe au Québec. Rien de faux. Bien raconté. Dites-vous que ce qui se passe ici se passe ailleurs. Le ras-le-bol n’est guère nouveau. C’est l’action qui est étonnante de la part des québécois qui sont, la plupart du temps, très « moutons ».
    Il faut ajouter que ce mouvement étudiant n’a pas été pris au sérieux par le gouvernement libéral du Québec. C’est la Loi 78 qui a tout fait basculer. Sont entrés les indignés, les mouvements syndicaux et l’arrivée d’une commission d’enquête dans des secteurs à parfums mafieux.
    Bang !
    Le mélange a fait exploser le peuple. Heureusement, c’est passé de la violence aux casseroles. Ce qui a fait tituber grandement le gouvernement en place.
    Mais nous en avons pour des mois, voire des années, avant de rétablir confiance et ordre.
    Cela fait partie du mouvement mondial des sociétés « gérées » sous les G8 ou G20.
    L’été risque d’être chaud...

    RAPPEL

    Kondiarionk, chef Huron, s’adressant au baron de Lahontan, lieutenant français en Terre-Neuve

    Les hommes blancs annonçaient bien haut que leurs lois étaient faites pour tout le monde, mais il devint tout de suite clair que, tout en espérant nous les faire adopter, ils ne se gênaient pas pour les briser eux-mêmes.

    Leurs sages nous conseillaient d’adopter leur religion mais nous découvrîmes vite qu’il en existant un grand nombre. Nous ne pouvions les comprendre, et deux hommes blancs étaient rarement d’accord sur celle qu’il fallait prendre. Cela nous gêna beaucoup jusqu’au jour où nous comprîmes que l’homme blanc ne prenait pas plus sa religion au sérieux que ses lois. Ils les gardait à portée de la main, comme des instruments, pour les employer à sa guise dans ses rapports avec les étrangers.


  • Achille 2 juin 2012 10:10

    Vous devriez essayer de trouver des alliés au sein de politiques et d’associations, qui soient les plus modérés possibles.


  • miha 2 juin 2012 11:45

    En mai 68, la plage était sous le pavé.

    En 2012, c’est le pavet qui se fait fouler au Québec... où est passé le pavé ?

     smiley

    Je vous taquine... c’est assez frustrant de ne pouvoir corriger un article une fois paru, n’est-ce-pas ?

    Excellent et savoureux texte, merci.

    Ne lâchez rien, les cousins, nous sommes de tout coeur avec vous... peut-être est-ce vous qui allez tout déclencher en cascades après les tentatives jusqu’ici vaines des indignés d’Europe ... qui n’ont toujours pas jeté l’éponge, il faut également le savoir.


  • Diogene86 Diogene86 3 juin 2012 17:05

    Bravo les Québécois, et merci Marie pour ce témoignage qui relate parfaitement ce qui se passe en ce moment au Québec. C’est un choix de société qui est en cause, et même si nos médias (aux mains des marchands de canons) font pratiquement l’impasse sur l’événement, je fais partie de ces milliers de Français qui applaudissent ces jeunes étudiants dont la détermination prouve qu’ils sont encore  capables (eux) de descendre dans la rue pour autre chose qu’un match de Soccer…… (Je ne vise personne, suivez mon regard...)

    Certes, « Après tout, ce ne sont pas d’insignifiants morveux shootés à la Marie-Jeanne qui vont dire comment qu’on fait la loi tabarnak. » comme le pré-supposait volontiers dans « le devoir » l’ineffable Norman L… il y a quelques jours……Le nez dans le guidon de ses certitudes (qui datent d’un autre âge), il est tout simplement en train de passer à côté d’un phénomène majeur qui fera très probablement date dans l’histoire du Québec. C’est dommage pour un journaliste de renom.

     

    Le vieux grand-père que je suis devenu lui a envoyé de France depuis la Bretagne nord, le texte suivant :

     

    « Cher Monsieur L…

     

    Vous nous décevez….Dans « la société des poètes disparus », le professeur et conseillait à ses élèves de monter sur la table pour voir le monde sous un angle différent .... Ne pourriez-vous tenter d’en faire autant ?

    Réveillez vous, Monsieur L…, vos clichés sur les étudiants « assistés » auraient leur place dans « jurassik Park ».
    Tout en suivant des cours avec assiduité, la plupart d’entre eux travaillent dur pour payer leurs études, et peut on sérieusement les blâmer de ne pas vouloir se retrouver endettés de dizaines de milliers de dollars avant même de commencer leurs carrières tandis qu’on en  aligne des millions dans des plans loin de faire l’unanimité ?

    À vous lire, il ne manquerait plus que  d’imposer par la loi le port d’une étoile jaune sur les vêtements des étudiants grévistes (pas de chance, ils ont déjà choisi le carré rouge) et pourquoi ne pas organiser une déportation massive de leurs enseignants vers des camps de rééducation en abitibi – Témiscamingue ?

    Pour mémoire, sans la contestation populaire, la famille des Bourbons dirigerait encore la France avec pleins pouvoirs aux « fermiers généraux ».

    Question à un dollar : qui sont les fermiers généraux du Québec d’aujourd’hui ? »

     

    Amicalement,

    bonne continuation, Marie….. et « que la force soit avec vous ! »


  • blackcat 4 juin 2012 10:04

    Un joli résumé filmé des conditions ayant conduit à la situation actuelle

    Ne lâchez rien, amis cousins


  • Marie Mag Marie Piot 4 juin 2012 22:13

    Je reste scotchée devant tant de réactions ! Merci à tous pour votre soutien et mes excuses pour le « pavet » dans la mare. Ce sont toujours les mots les plus connus sur lesquels on glisse !

    A tantôt !

    Marie


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