lundi 10 mars 2008 - par phiconvers

Chronique pour y voir plus clair dans les Andes

Je ne vous cache pas que j’ai hésité à m’escrimer une nouvelle fois pour faire entendre raison sur la Colombie au public francophone. De fait, les chiens ont aboyé et la caravane est passée : Raul Reyes et, quelques jours plus tard, Ivan Rios, tous deux membres de la structure dirigeante des Farc, ont été éliminés, malgré les cris d’orfraie de leurs alliés sud-américains et des idiots utiles européens, qui non seulement n’ont pas changé depuis la guerre froide mais, pire, ont fait quelques émules bruyants.

J’ai exprimé ce que m’inspirait la gestion de la situation d’Ingrid Betancourt, otage des Farc, et je me réjouis que cette proposition ait rencontré un vif succès, plus de 20 000 personnes en ont pris connaissance sur Agoravox et sur les autres sites qui l’ont publiée. Quelques semaines plus tard, j’ai pu également faire publier quelques rappels sur l’histoire contemporaine de la Colombie, outré que j’étais par l’ignorance manifestée par la presse et par certains excités du clavier (et de l’Elysée...) prétendant incarner la cause d’Ingrid Betancourt.

Fermement résolu depuis lors à limiter mes interventions sur le sujet à quelques forums actifs, j’ai été « rebranché » par l’actualité de cette dernière semaine, qui a heureusement commencé par l’élimination d’un des principaux responsables des Farc en territoire équatorien et qui s’est achevée par la non moins heureuse nouvelle de la disparition de l’un de ses pairs du secrétariat de la guérilla, au milieu de l’axe caféier colombien. Entre-temps, l’Amérique du Sud a fait les unes de la presse mondiale, deux voisins sur cinq de la Colombie (sans parler du Nicaragua) ont montré leurs biceps, l’OEA s’est réunie et le groupe de Rio, le 7 mars, a vu le soufflé retomber.

Je me sens donc tenu à quelques mises au point, qui prendront la forme d’une chronique. Premier épisode.

Uribe, les Farc, les paramilitaires et le peuple colombien

On a une fois de plus tout entendu ou lu sur Uribe, dont la politique et le passé supposé justifieraient d’une certaine façon l’action de la guérilla. Le peuple français, ou plutôt ses dirigeants et gourous ont expliqué doctement que l’élimination d’un gros bonnet des Farc était « une erreur », une « mauvaise nouvelle », un « assassinat », une « torpille pour le processus de paix », une manifestation de la haine du gouvernement pour Ingrid Betancourt, j’en passe et des pires. Ainsi, éliminer un narcotrafiquant notoire, un preneur d’otages qui s’assume comme tel, un bandit qui fait poser des mines anti-personnelles partout où passent ses hommes serait négatif ? A quel niveau d’émasculation et de paradoxe est-on arrivé dans notre pauvre pays ?

Excuse suprême pour invalider les succès d’Uribe, qui lui assurent une odieuse popularité depuis maintenant six ans qu’il préside aux destinées de l’un des pays les moins gouvernables de la planète : monsieur le président aurait partie liée avec les paramilitaires, à côté desquels la guérilla ferait figure de cohorte angélique. Les preuves : un rapport estampillé « non confirmé » de la DIA (Defense Intelligence Agency), datant de 1991, et quelques sentences d’écrivains estampillés « extrême gauche confirmée » (la même qui trouve chaque jour des excuses aux Farc, comme par hasard...). Il est d’ailleurs amusant de voir les habituels pourfendeurs du renseignement américain utiliser l’un de ses travaux qui serait du coup incontestable...

Je pourrais détailler ici les démentis, vous faire entrer dans la Colombie des années 80, la grande époque des cartels et des contacts obligés (Ingrid Betancourt a par exemple rencontré les chefs du cartel de Cali : prétend-on pour autant qu’elle était leur complice ?), me faire ici le savant décortiqueur de la biographie d’Alvaro Uribe. Je crois que c’est inutile. Des milliers de procès pour narcotrafic ont eu lieu en Colombie, touchant toutes les catégories de la population, n’épargnant aucun milieu, aucune famille politique. Le jour venu, Alvaro Uribe sera traduit en justice s’il a effectivement quelque chose à se reprocher. Je note qu’il aurait pu l’être avant 2002 et qu’il ne l’a pas été. Et pourtant, les procureurs, journalistes et ONG de son pays ne chôment pas.

Ce qui m’intéresse et ce que je porte à votre considération est ce que fait aujourd’hui Uribe pour son pays, notamment pour le libérer de ses fléaux, dont le paramilitarisme :

  • le "scandale de la para-politique" (découvertes et arrestations en cascade de politiques locaux et nationaux compromis avec des mouvements paramilitaires) est salutaire et n’aurait pas pu intervenir sans la dislocation de la confédération paramilitaire des autodéfenses unies de Colombie (AUC) et la démobilisation et le désarmement d’une grande majorité des paramilitaires en armes (je vous invite à étudier le site de la mission de vérification de l’OEA) ;
  • cette purge difficile solde progressivement une époque qui est largement antérieure à l’arrivée d’Uribe au pouvoir ;
  • les principaux chefs paramilitaires sont ou morts ou en prison, sous la menace d’extradition vers les Etats-Unis s’ils dérapent, ne révèlent pas l’ampleur de leurs crimes ou tentent de poursuivre leur sale business : cela, aucun des gouvernements précédents n’était parvenu à le faire ; pour la première fois en Colombie, un processus de paix entre le gouvernement et une organisation insurrectionnelle ne se solde pas par une amnistie totale ;
  • les nouvelles générations de paramilitaires, dont la puissance n’a rien à voir avec la grande époque des années 1990, et ceux qui ne se sont pas conformés à la loi "justice et paix" sont aujourd’hui combattus avec la même vigueur que la guérilla.

En matière de lutte contre les Farc, il n’aura échappé à personne que l’armée colombienne, du fait de ses progrès unanimement constatés, mais aussi de l’aide américaine (il n’y a aucune honte, en dépit des pleureuses convulsivement anti-américaines, et cette coopération, lancée sous Bill Clinton, n’est un scoop pour personne !), est en train de réussir à forcer la guérilla à la disparition ou à une négociation acceptable. La deuxième guérilla, l’ELN « guévariste » qui, d’ailleurs, s’étripe avec sa grande sœur stalinienne, a engagé des pourparlers avec le gouvernement (c’est donc possible...) et cessé en partie ses agissements terroristes.

Pour le reste, Uribe et ses gouvernements successifs ont relancé l’économie du pays, qui était entrée en récession à la fin des années 1990, attiré de nouveaux investissements, fait réduire le taux de chômage et celui de la pauvreté. La Colombie est un pays en développement, qui pâtit de fortes inégalités et reste en partie tributaire des cours internationaux des matières premières (moins que le très richement doté en hydrocarbures Venezuela tout de même). C’est malheureusement le cas de presque toute l’Amérique latine.

Les faiblesses de l’uribisme tiennent :

  • à sa fragilité, Alvaro Uribe, dissident du Parti libéral (centre) ayant été élu comme candidat indépendant et n’ayant pas pu structurer un mouvement politique pérenne entre les grands partis colombiens (dont, pour la première fois, un parti de gauche démocratique, ayant pignon sur rue) ;
  • son manque d’investissement en matière de relations extérieures, qui contribue à prolonger une image négative de la Colombie à l’étranger malgré les progrès considérables enregistrés dans tous les domaines, l’attractivité économique reconnue de ce pays et la popularité historique du président. L’alignement sur Washington, par défaut, s’il se comprend aisément du fait du manque de solidarité de l’Amérique latine et de l’Europe, constitue, à tort ou à raison, un handicap pour l’opinion internationale ;
  • à la vulnérabilité des succès militaires enregistrés dans un contexte régional hostile. La guérilla peut ressusciter comme elle l’a déjà fait dans le passé si l’effort est relâché par naïveté ou opportunisme.

A suivre, bientôt, la Colombie dans la géopolitique régionale, le rôle de la France (ou plutôt de ceux qui la « dirigent ») et, pour finir, quelques oracles !



36 réactions


  • Patience Patience 10 mars 2008 13:13

    Uribe est un menteur.

    Uribe est le fer de lance US dans une Amérique Latine qui cherche démocratiquement sa voie. Il est d’ailleure très révélateurs d’entendre les Colombiens craindre que leur pays devienne "l’Israël" du continent.

     


    • phiconvers phiconvers 10 mars 2008 20:28

      S’agissant de cette comparaison avec Israël, qui est présumée constituer une flétrissure (...), je note que c’est Chavez qui l’a lancée, entre autres divagations. Depuis, l’ancien putschiste a baissé le ton, se sachant compromis jusqu’à l’os avec les "bons révolutionnaires" des FARC et menacé d’un nouveau désaveu dans son pays.

      Bien sûr, il est souhaitable que la Colombie comme le reste de l’Amérique latine trouvent leur voie. Espérons cependant que ce ne sera pas l’impasse du populisme castro-chaviste.


    • Emile Red Emile Red 11 mars 2008 10:57

      Si l’article aurait pu sembler "objectif", le premier commentaire du barbouilleur démontre l’investissement partisan du sieur.

      Phiconvers vous n’avez aucune crédibilité, vos tentatives manipulatoires sont indigentes.

      Vous allez jusqu’à justifier l’intervention US contre les Farc alors que les Américains eux même affirme n’être en Colombie que pour éradiquer le trafic de coca. Bien sûr les barbouzeries yankees ne trompent que vous.


    • phiconvers phiconvers 11 mars 2008 20:37

      Votre posture ne m’étonne guère. Vous énoncez une inexactitude : les Etats-Unis ont très officiellement étendu le périmètre de leur aide, ou plutôt de l’utilisation qui peut être faite de leur aide à la lutte anti-guérilla. Cela s’explique d’une part par le 11 septembre et, d’autre part, par le constat lucide de la place prise par les FARC dans le cycle de la drogue.


  • Depi Depi 10 mars 2008 13:56

    Un politicien qui ne serait pas un menteur, ce serait une détonnante nouveauté. Toujours est-il qu’on peut parler pendant des heures des liens entre Uribe et le Cartel de Medellin que ça ne nous apporterait pas grand chose.

     

    Le document de la DIA a été classé "sans vérification finale", ça nous fait une belle jambe. Qu’il ait été ami intime ou pas d’Escobar, qu’il ait un lien fort avec les paramilitaires comme certains de ses proches, il a quand même réussi à faire reculer l’insécurité en Colombie. A quel prix, on peut se le demander, mais c’est vraiment très complexe comme situation. On se demande ce qu’il en serait aujourd’hui si rien n’avait été fait.

     

     


  • ronchonaire 10 mars 2008 14:05

    Merci. Il est intéressant de noter que des points de vue comme le votre sont devenus largement minoritaires sur AgoraVox, alors qu’ils sont accusés par les adorateurs des FARC de représenter la "pensée unique".

    Bon courage pour faire face à la volée de bois vert que vous n’allez pas manquer de recevoir.


    • Philou017 Philou017 10 mars 2008 17:10

      Adorateur des Farc ?

      Curieux comme les qualificatifs douteux surgissent quand on a pas d’argument à avancer.

      Si les lecteurs d’agoravox ne croient plus ce genre de fadaise, c’est qu’ils se sont informés. On ne peut pas mentir à tout le monde tout le temps....


    • Lambert85 Lambert85 11 mars 2008 09:46

      Ces soi-disants "lecteurs" très actifs sur Agoravox sont surtout des militants anti-américains primaires pour ne pas dire primitifs qui préfèrent croire toutes les fadaises colportées çà et là du moment qu’elles leur permet de critiquer leur grand satan.

      Merci pour l’article.


    • phiconvers phiconvers 11 mars 2008 20:40

      Merci à vous de votre soutien. J’observe avec un certain amusement que les kapos qui hantent Agoravox se sont passés le mot pour venir voter contre l’intérêt de cet article, sans pour autant venir réfuter mon analyse, à de rares exceptions près.

      Il n’y guère que mon orgueil qui en souffre, et encore...


  • dom y loulou dom 10 mars 2008 14:22

    vous avez oublié un détail de poids dans la situation de la colombie... la cokaîne et les navires américains escortant des navires intenationaux vers la Floride pour leurs livraisons... voilà ce que cache lui le "blocus de la marine colombienne"... quand on sait que la colombie n’a pas de marine à proprement parler... très drôle... et c’est un colombien qui m’avait raconté celà, merci source sûre.

     

    amusant non ?

     

    alors l’afghanistan pour l’opium, matière première pour l’héroïne et le meilleur haschisch qui se fait au monde et la coke d’amérique latine... ce ne serait pas surtout l’avidité des états-unis de jouir de stupéfiants à bon marché qui justifie les farcs d’extrême droite en Colombie ?

    le clivage entre ces groupuscules ... vous ne nous parlez que des guévaristes et de leurs grands frères staliniens... (quoi que ce mot de stalinien je ne l’ai pas entendu prononcer une seule fois en amérique latine... bref... le clivage entre les farcs c’est extrême-gauche et extême -droite... la situation est tellement complexe que je pense surtout qu’elle sert la production de cokaïne, car qui laisserait 60% de son pays à de simples fous furieux, même armés ils ne tiendraient pas longtemps contre une armée régulière mettant tous ses moyens à disposition... pire... la détention de madame Betancourt "assure" en quelque sorte le statu quo puisque, dès lors, le gvt d’Uribe ne peut utiliser de grands moyens pour éliminer les guérilleros-planteurs de coca, l’illusion est complète.

     

     

     tcho triste monde 

     


    • phiconvers phiconvers 10 mars 2008 20:33

      Je ne suis pas sûr de bien vous comprendre. Il faut d’abord distinguer les milliers d’anecdotes sur l’ingéniosité des narcotrafiquants et de leurs alliés de tous bords, les histoires "croustillantes" de l’époque des cartels et ce qui se passe en Colombie depuis 2002. Ma conviction est qu’il y a une réelle tentative de s’attaquer au problème de la drogue de la part du gouvernement, ce qui n’empêche évidemment ni les compromissions persistantes, ni les revers. Je note également que les pays consommateurs, y compris le nôtre, ne font pas grand-chose, et que l’usage de cocaïne reste une pratique courante, voire "à la mode". Quand on sait par exemple que le très médiatique Beigbeder s’est fait prendre en train de sniffer sur le capot d’une bagnole, à Paris, et qu’il n’a pas été en prison, on peut en effet mesurer la difficulté de la tâche pour les Colombiens...


    • Emile Red Emile Red 11 mars 2008 11:05

      "Il faut d’abord distinguer les milliers d’anecdotes sur l’ingéniosité des narcotrafiquants et de leurs alliés de tous bords"

      Une phrase pour tout dire : les narco plus malins que le gvt, on en doutait pas enfin dans le cas où le gvt ne serait pas mélé au trafic.

      Leurs alliés de tous bords : bien évidemment, il serait difficile de disculper qui que ce soit dans ce cinéma trop bien réglé et qui emplit les comptes offshore de centaines de politiquies et autres diplomates...


    • Emile Red Emile Red 11 mars 2008 11:20

      Une grande question reste posée :

      Pourquoi, avec ses moyens militaires, ceux des Etats-Unis, M. Uribe ne parvient-il pas à éradiquer les Farc ?

      Répondre à cette question c’est mettre en avant les avantages à avoir une guerilla forte en face de soi, pour plusieurs raisons dont l’occupation médiatique, le soutien inconditionnel et tout azimut des différents services US, laisser une grande superficie du territoire libre de tout contrôle et donc apte à la culture de coca, refuser les réformes qui réussissent dans tous les pays environnant, garder le monopole de l’économie souterraine, éviter les soubresauts sociaux régionaux, maintenir l’état de guerre et la pression répressive... etc...

      Uribe est un grand démocrate !!!


    • Frédéric 11 11 mars 2008 12:26

      Doit on rappeller que les narco trafics vont maintenant jusqu’a utiliser des sous marins de poche pour faire leurs petite affaires ? L’espace aérien désormait surveillé par des AWACS et la chasse des pays Américains sur le pied de guerre, on tente de se glisser sous les mailles du filet. Méme les Cormmandos Marines de la Royake sont intervenus pour stopper un cargo bourré de drogue au large de l’Afrique.

      Pour les ’’Yankees" qui ont des équipements sur place, autant le ’rentabiliser’ en surveillantà la fois les Narcos et leurs ennemis ;)


    • phiconvers phiconvers 11 mars 2008 20:46

      Observez l’ensemble des conflits asymétriques dans le monde depuis la seconde guerre mondiale : vous constaterez la difficulté de ces luttes pour les Etats. La seule manière qui ait fonctionné a été la mise entre parenthèses des libertés fondamentales pour l’ensemble de la population par des régimes autoritaires. La Colombie n’a pas choisi cette voie, félicitons la.

      Vos accusations ne résistent pas à l’examen des faits : la surface dédiée à la culture de la coca a été drastiquement réduite depuis 2002 (données ONU) et la sécurité s’est améliorée à tel point qu’un parti de gauche démocratique a pu surgir, sans faire l’objet de persécutions, pour la première fois dans l’histoire contemporaine du pays.


  • jaf 10 mars 2008 14:34

    Il est clair que les Farcs ont leur responsabilité dans les otages de Colombie, puisque c’est eux qui détiennent les otages ! Ca, personne ne le nie.

    Mais il est aussi clair que Uribe ne fait rien pour la libération de ces otages. Pour lui aucun intérêt, tant qu’il y a les méchants Farcs en Colombie qui détiennent les otages, il est sur d’être élu. Pour preuve, à chaque fois que quelqu’un obtient des résultats, il est écarté des négociations par Uribe.

    A l’heure où les Farcs commencent à libèrer des otages, Uribe fait rien pour faire avancer cette voie, bien au contraire.

    Quand à parler d’Ingrid Betancourt, il ne faut pas oublier les 3 à 4000 autres otages ! Alors pourquoi Ingrid Betancourt ? Parceque si elle est libéré, et qu’elle retrouve les forces pour se battre, elle est une des seules à pouvoir et surtour vouloir combatre les Farcs en même temps que de combatre le régime corompue de Colombie. Elle a prouvé cela dans son combat politique avant son emprisonnement dans la jungle. D’ailleurs Uribe l’a bien compris, encore une raison de son "non empressement" à demander ou ne serait-ce que facilité sa libération.


  • bede 10 mars 2008 16:46

    @l’auteur

     

    Bravo pour votre analyse, ce n’est pas parce qu’elle va à l’encontre des idées reçues dans notre pays de je sais tout, qu’elle ne correspond pas la réalité, bien au contraire.

    Quand à notre Ingrid n’oublions pas qu’elle s’est jetée elle-même dans la gueulle du loup, et que depuis elle "négocie" sa libération avec les enfants de choeur des FARC.

    Pendant de temps sa mère demande au Pape qu’il fasse tomber le gouvernement d’Uribe.

    Encore bravo


  • jerome 10 mars 2008 18:00

    @ L ’ auteur : Bravo . Meme si la drogue brouille quelque part les relations

     

    Us/Uribe , vous etes l ’ écho raisonnable et sensé de ce qui se passe entre

     

    le Président , son Peuple , et les Farcs . Ces gentils révolutionnaires qui

     

    pillent , assassinent , violent , contraignent ensuite les femmes à l ’ Ivg

    brutale " de campagne " , prennent en otages des civils - pour le fric , rien

    d ’ idéologique la-dedans - astreignent les populations rurales à un

    véritable esclavage . Ces bons garçons chéris par nos intellectuels

    grassouillets pérorants à Paris entre deux gueuletons , pour nous

    annoncer pompeusement la salopardise d ’ un président touché lui-meme

    par les crimes des Farcs , et la gentillesse angéliques de ces dernières

    qui ne veulent en fait que le bien et le bonheur pour tous ...

     

    Merde à la fin , de cet angélisme minable vis à vis d ’ assassins qui

    ne méritent meme pas la corde pour les pendre .

    Je sais que je vais Moinssé plus que je ne pourrais l ’ imaginer , mais

    sortons un peu - nous sommes sur AVox - du politiquement et gauchiquement correct .

    à l ’ auteur , encore merci . Et bonne soirée .


  • phiconvers phiconvers 10 mars 2008 20:35

    Merci à ceux qui m’encouragent ! Ce n’est pas la première fois que je publie sur la Colombie et je sais à quoi m’attendre... Peu importe, je refuse de laisser le terrain.

     


  • Rapetout 11 mars 2008 04:25

    Môssieur Crevelli,

    je proteste par la présente avec l’énergie la plus énergétique et citoyenne contre la nauséabonde publication de ce nauséabond article du nauséabond phiconvers, nauséabond nazillon facho d’extrême-droite.

    J’ai pas lu l’article (car je ne saurais souiller mes yeux purs et virginaux par la lecture d’une telle propagande nauséabonde de nazillon facho d’extrême-droite) donc, je ne puis être qu’impartial, ce qui rend ma protestation d’autant plus inattaquable et bien fondée.

    Mon mentor et maître à penser, l’excellent et sublime Monsieur Morice ("je passais seulement "http://agoravox.fr/auteur.php3...) m’a désigné le nauséabond phiconvers, nazillon facho d’extrême-droite, à l’opprobre universelle et Sam Suffit.

    Tous ensemble, avec Monsieur Morice (le Momo pour les intimes) écrasons l’infâme phiconvers !

    Avanti l’popaul haut,

    Bandera haut, ça

    Bandera haut, ça

    (C’est pas beau, le copié-collé ? Vive le copié-collé !)


    • Rapetout 11 mars 2008 05:05

      Putaing ! Que le copié-collé ça déconne de temps z’en tang, vé. Que c’est pas de la tarte, fan de chichourle.

      Alors je recommengce :

      Mon mentor et maître à penser, l’excellent et sublime Monsieur Morice ("je passais seulement" http://agoravox.fr/auteur.php3?id_auteur=13974 )

      Et j’espère que ça marcher ce coup-ci, putaing couillong. Sinon ça me fend le coeur !


    • Rapetout 11 mars 2008 05:08

      Ça a marché, putaing !

      Notre Dame de la Garde, Bonne Mère, voici ung beau cierge de la part du Rapetout.


  • rodrigue 11 mars 2008 10:30

    Pour contrebalancer ce plaidoyer pro Uribe je recommande les excellentes émissions de Daniel Mermet de France inter réalisées ces dernières semaines sur le terrain :

    http://www.la-bas.org/recherche.php3?recherche=colombie


    • cara 11 mars 2008 11:35

      Daniel Mermet n’est qu’un propagandiste... qui accommode les faits à sa sauce. On se demande ce qu’il fait sur le service public.


  • syrphe 11 mars 2008 11:36

    Il ne fait aucun doute que Reyes etait l’obstacle principal a la libération
    de tous les otages
     

    Plein d’infos sur le
    blog d’un ancien journaliste de l’AFP a Bogota Jacques Thomet
    http://jacquesthomet.unblog.fr/


  • Frédéric 11 11 mars 2008 12:31

    Au fait, si, les FARC sont en nette perte de vitesse depuis les années 1990. Leurs effectifs ont fondu, tués au combat et ne parvenant guére à ce renouvellée et les territoires controlés par eux régressent d’année en année. Lisez donc les journaux :)

    Et la jungle est un environement encore plus hostile que le désert algérien ou malgré l’élimination de plus de 90 % des djhidsites, ceux ci causent encore des victimes...


  • Bleu Montréal 11 mars 2008 20:22

    Encore un torchon de phiconvers. Une nullité d’article pro-Uribe. 

    Pour qui travaillez-vous au juste ?

    Uribe a été le petit protégé de Noriega, Monsieur Phiconvers (selon l’ex-maitresse du narco-trafiquant). La Colombie s’est permise de violer l’intégrité territoriale de l’Équateur pour assassiner Reyes (et des centaines d’innocents équatoriens). Uribe a de nouveau plein de sang sur les mains ...

    Et finalement, Uribe, la queue entre les jambes, vient de se faire soigneusement rabrouer par ses homologues sud-américains au sommet de l’OEA. Il a finalement accepté de présenter ses excuses à Correa et il s’engage à ne plus commettre ce genre d’impair.

    Uribe, ce gros menteur, tiendra-t-il sa parole ?

     


    • phiconvers phiconvers 11 mars 2008 20:53

      Votre commentaire outré et grossier n’est pas fondé sur la réalité (des centaines de victimes équatoriennes  ???). Uribe a tenu bon face à ses détracteurs, tout en reconnaissant la violation de la souveraineté territoriale de son voisin méridional et en appelant ledit voisin et son très riche protecteur vénézuélien à s’abstenir d’accueillir les groupes insurrectionnels qui pourrissent la vie des Colombiens.

      Le deuxième volet de cette chronique portera sur les aspects géopolitiques du dossier. Un peu de patience, Monsieur le chien enragé !

      Quant à votre source qui a partagé la couche de Pablo Escobar, je vous invite à la subventionner : depuis que ses charmes se sont fânés, elle a des difficultés à maintenir son train de vie de petite poule de luxe. Rien de tel qu’un bouquin de "chismes" pour se renflouer. La seule chose qui est sûre, c’est que Mme. Vallejo a été la maîtresse du plus grand narcotrafiquant de toute l’histoire mondiale...


    • Emile Red Emile Red 12 mars 2008 07:51

      Elle a donc été la poule de la CIA toute entière ? 


  • Eratosthène 11 mars 2008 20:56

    Bravo et merci pour l’article.


  • Malraux Malraux 12 mars 2008 02:01

    Merci pour cet intéressant article, qui permet de donner un peu de profondeur à l’image souvent caricaturale qu’on nous sert du président colombien.

    J’attends le deuxième volet avec impatience...


  • syrphe 12 mars 2008 21:56

     

     

    "Conformément à ses engagements, le gouvernement colombien a confié ce 11
    mars 2008 à une commission d’Interpol le soin d’examiner les trois
    ordinateurs saisis après l’élimination de Raul Reyes, l’ex-n°2 des FARC tué
    par l’armée colombienne le 1er mars dernier en Equateur.
    Les experts, originaires d’Australie, de Corée du sud et de Singapour, ont
    commencé à analyser les 15.000 documents archivés dans les disques durs de
    ces ordinateurs. "
     http://jacquesthomet.unblog.fr/

    Avec un peu de chance ces données permettrons de faire avancer l’enquête criminelle pour libérer les otages...

     


  • phiconvers phiconvers 13 mars 2008 20:20

    Une analyse complète et ramarquable de l’ensemblede la problématique. L’auteur me coupe un peu l’herbe sous le pied pour les prochains épisodes, je dois le reconnaître !

    http://www.latinreporters.com/colombiepol12032008.html

     


  • Yltes 13 mars 2008 21:00

    Bonsoir Phiconvers merci pour votre article.

    Je propose également un lien vers un auteur à la plume acérée qui avoue ne pas connaître tant que cela la Colombie, qui ne juge pas, mais dont le bons sens lui a fait comprendre bien des choses :

    http://poliblog.canalblog.com/archives/2008/03/07/8227818.html


  • Manizales 24 mars 2008 02:45

    Il se trouve que j’ai passé plusieurs semaines en Colombie en 2007, dans la zone caféière au centre et coeur du pays, et je vous livre quelques sentiments tirés de Colombiens au quotidien.

     

    Il faut se mettre dans la peau des Colombiens pour lesquels ne serait-ce qu’envisager se déplacer d’une ville à une autre relève de l’aventure dangereuse. Jusqu’à l’arrivée d’Uribe en 2002, ils vivaient dans une situtation de prisonniers dans leur propre pays, retranchés dans des villes quadrillées par les forces militaires et policières, avec quasi-impossibilité d’en sortir. La quasi-totalité des campagnes étaient complètement laissées aux libres mouvements des FARC, narcotrafiquants et autres illégaux. Uribe avec sa politique résolue a brisé ce cercle. Une des premières mesures, spectaculaires, qu’il a prise (que m’ont racontée avec encore du brillant dans les yeux) des amis Colombiens, a été d’organiser un convoi sécurisé routier depuis les grandes villes de l’intérieur (Medellin, Manizales, Pereira, etc.) vers la côte caraïbe (Cartagena), pour permettre à des dizaines de milliers de gens (les "caracols" comme ils se dépeignent) d’aller se baigner dans l’océan. Il y a eu un convoi ininterrompu de près de 1000 km. Cela faisait 4 ans qu’ils n’avaient pu sortir de leurs villes-prisons. Cela peut sembler mièvre à nous autres, mais le sentiment de sécurité avait totalement disparu à cette date. Et la lutte sans merci menée par l’état colombien pour accroître la sécurité primaire des habitants explique pourquoi Uribe est populaire et ne peut, sous risque de tout perdre, la galvauder.

     

    En Colombie, l’enlèvement est une véritable industrie, par le banditisme "banal" comme par les FARC. Chaque année des milliers de gens sont enlevés, rançonnés, exécutés. C’est un pays encore très dangereux au quotidien, que vous soyez industriel, artisan ou simple loueur de "cellular". La première profession en nombre d’emplois est celle des gardes de sécurité (chaque immeuble à partir de 5 logements en compte au moins un). Ses habitants y font preuve d’un courage assez extraordinaire, ses fonctionnaires -tatillons et peu corrompus malgré les clichés qu’en ont beaucoup- ont un assez haut sens de leurs devoirs. Tous vivent un quotidien compliqué et stressant. Et pourtant la Colombie vit et travaille (beaucoup par rapport aux standards latino-américains).

     

    On ne peut comprendre la politique du gouvernement d’Uribe si on n’intègre pas cette dimension de la sécurité quotidienne. Désormais, autour des villes de la zone caféière par exemple on peut faire des excursions d’une trentaine de kms en relative sécurité. Cela était impensable il y a 5 ans. Par contre, on ne peut toujours pas se balader le nez au vent dans les quartiers sud de Bogota, espérance de vie brutalement ramenée à pas grand chose. Vues de Colombie les "concessions" humanitaires signifient des dizaines d’autres enlèvements et le renforcement de la reconnaissance d’une organisation qui n’a pas grand chose à envier aux tristes tueurs passés du Sentier lumineux péruvien ou des polpotistes.


    • phiconvers phiconvers 24 mars 2008 14:28

      Merci, Manizales (je ne peux pas m’empêcher de penser "O Manizales del alma...") pour ce témoignage intéressant. C’est à peu près la même évolution que j’ai pu constater depuis mon premier voyage en Colombie, alors que Pastrana était président et que les FARC étaient à l’apogée de leur puissance.

      C’est au vu de cette évolution et de la façon dont elle est trahie dans la presse que j’ai décidé de m’échiner à expliquer ce que vivent les Colombiens et pourquoi ils soutiennent leur président. Et j’invite tous ceux qui en ont la possibilité à visiter la Colombie, qui est un pays fantastique, au-delà de ses difficultés.


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