lundi 24 février 2014 - par Lufete Ferdinand

Communauté internationale : deux poids,deux mesures à l’égard de la RD Congo

Communauté internationale : deux poids, deux mesures à l’égard de la RD Congo

Le vendredi le 14 février de cette année, Lambert Mende, porte parole du gouvernement de la République Démocratique du Congo, a dénoncé lors de son point de presse, la politique de « deux poids, deux mesures » pratiquée par la communauté internationale qui exige la RDC à respecter l’accord cadre d’Addis-Abeba[1]. Selon Lambert Mende, les nations unies sont incapables d’obliger le Rwanda et l’Ouganda à respecter ses engagements vis-à-vis de la RDC. « Kigali fait toujours la sourde oreille. En lieu et place de se conformer à l’Accord-cadre, il fait tout le contraire. » .Il y a quelques semaines, « le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku a dénoncé aussi le soutien des pays voisins aux résidus des forces négatives. A l’occasion des travaux du bureau de l’Assemblée parlementaire de la francophonie tenue à Rabat(Maroc) du 5 au 7 février ». Cette situation risque de favoriser un sentiment d’inégalité, d’injustice et devenir de plus en plus difficile à assumer. « En effet, compte tenu de non respect de l’accord cadre d’Addis-Abeba par des pays voisins ainsi que l’enjeu de la cohésion nationale .

Le non respect de l’accord d’Addis-Abeba

En effet, le gouvernement de Kinshasa par la voix de son porte parole a dénoncé le 14 février devant la presse congolaise, le non respect de l’accord –cadre d’Addis-Abeba par des pays voisins. Le Rwanda et l’Ouganda continuent, malgré leur démenti, de soutenir les résidus des forces négatives. L’ONU[2] ne fait l’objet que « de condamnation formelle, éventuellement assorties de quelque sanction économique ». Mais les nations unies exigent la RDC de se conformer à l’accord- cadre d’Addis-Abeba. Les ex rebelles du M23[3] et les FDLR[4] sont deux groupes armés mis « hors la loi » par la Communauté Internationale. Ils ont la particularité d’évoluer au Congo et d’être constitués de congolais d’origine rwandaise ou de rwandais réfugiés dans la région du Kivu . Cependant, force est de constater que l’audience que la même communauté internationale accorde à chacun de ces groupes armés mis « hors la loi » par elle-même est de nature à prouver l’incohérence et la partialité des décideurs qui dirigent notre monde [5]. le deux poids, deux mesures saute aux yeux et choque. Pour quoi secoure-t-on un pays plus que d’autres ? Les droits des congolais valent-ils donc moins que ceux des Ougandais ou Rwandais ? Comment justifier cette asymétrie morale ?

De toute évidence , la politique de deux poids, deux mesures « engendre l’insécurité dans le monde et personne ne peux prétendre être à l’abri, trop d’injustice, trop d’hypocrisie dans les relations internationales, résultat : trop de souffrance, trop d’inhumanité »

La cohésion nationale devient un enjeu évident

Dans son adresse à la Nation devant le parlement réuni en congrès, le président de la République Démocratique du Congo, Joseph Kabila a affirmé que « la RDC a besoin d'unité et de cohésion ». « La cohésion nationale, c'est l'essentiel pour consolider la paix dans la région du Kivu[6] sombrée dans la violence inouïe et la privations des libertés publiques. Dans cette région les crimes les plus crapuleux ont été commis contre de populations civiles. Comment peut-on consolider la paix dans cette partie orientale de la République Démocratique du Congo ?

En réalité, dans la recherche de la paix durable au Kivu , la communauté internationale ne doit pas hésiter à sanctionner les auteurs de crimes horribles commis contre la population du Kivu pour qu’il y ait la paix et la cohésion sociale.

De ce point de vue, tant que « les groupes armés nationaux ou étrangers n’ont pas déposé leurs armes, l’armée congolaise n’est pas rentrée à la caserne, les déplacés n’ont pas retrouvé leurs foyers abandonnés , les réfugiés ne sont pas rentrés au bercail et les autorités locales ne rassurent pas leurs populations ». Mais comment peut-on parler avec insistance de la cohésion nationale ?

Ferdinand LUFETE

 

Notes :

[1] Accord cadre d’Addis-Abeba : L’accord cadre destiné à ramener la paix dans l’est de la République démocratique du Congo a été signé le dimanche 24 février 2013 par plusieurs chefs d’Etat africains.

[2] L’ONU : L’organisation des Nations unies, officiellement dénommée Organisation des Nations Unies est une organisation internationale regroupant, à quelques exceptions près, tous les États de la planète. Distincte des États qui la composent, l’organisation a pour finalité la paix internationale.

[3]M23 : Le Mouvement du 23 mars , également appelé M23, est un groupe créé suite à la guerre du Kivu. Il est composé d’ex-rebelles du CNDP réintégrés dans l’armée congolaise suite à un accord de paix signé le 23 mars 2009 avec Kinshasa. Ils se sont ensuite mutinés en avril 2012. Leur nom provient des accords du 23 mars 2009.

[4] FDLR : Les Force démocratique de libération du Rwanda(FDLR) : Sont un groupe armé formé en République Démocratique du Congo en 2000 Défendant les intérêt des Hutus Rwandais réfugiés en RDC.

[5] http://www.musabyimana.net/lire/article/onu-communaute-internationale-m23-et-fdlr-deux-poids-deux-mesures/index.html

[6] Kivu : La province fut divisée en 1988 entre trois provinces, le Nord Kivu, le Sud Kivu et le Maniema.

Le Kivu est également un lac situé à la frontière entre la RDC et le Rwanda.

[7] http://www.afriquinfos.com/articles/2014/1/17/gouvernement-regrette-non-respect-laccord-cadre-pays-voisins-241496.asp

[8] http://mobile.agoravox.fr/actualites/international/article/la-rdc-la-loi-d-amnistie-peut-elle-147790




Réagir