lundi 30 juillet 2007 - par Philippe Vassé

Crise inflationniste et krach rampant en Asie

Ce dimanche 29 juillet 2007, à Taïwan, les magasins étaient envahis de citoyens remplissant à ras bord leurs chariots d’aliments de base. La raison en est simple : le 1er août prochain, les prix de nombreux produits de première nécessité - lait, sucre, maïs, pain, viande - vont augmenter en moyenne de 25 % à 30%. Après que les tarifs de l’essence se sont envolés et que la Bourse s’effondre progressivement. L’inquiétude est générale, pour ne pas dire plus...

Ce que les observateurs ont pu voir ce dimanche à Taïwan, plusieurs autres pays d’Asie le vivent aussi car, alors que les Bourses locales s’effritent derrière la brutale et forte régression enregistrée à Wall Street, l’Asie connaît globalement, avec des différences nationales dues aux conditions locales, une vague inflationniste brusque et forte qui a pris son essor voici quelques semaines avec la flambée des prix du carburant automobile, de la viande et du lait.

À Taïwan, un des "dragons économiques" du continent, l’annonce par les autorités des hausses de prix devant intervenir à compter du 1er août prochain a frappé l’opinion publique et créé un choc psychologique. D’autant que les gouvernement a déjà annoncé des mesures exceptionnelles de subventions publiques pour les entreprises de transport public et les taxis privés afin d’aider ce secteur à faire face à l’inflation pétrolière.

Dans les cercles économiques et politiques continentaux, l’inquiétude, l’angoisse, voire parfois un début de panique, sont manifestes et les analyses sont plutôt pessimistes pour le futur à court et moyen termes.

Dans toutes les bouches autorisées consultées, le spectre d’une situation de crise grave et inédite est évoquée une crise qui, démarrant en Asie, pourrait vite s’étendre au monde entier.

Le prix du pétrole, point de départ d’un désordre économique général

Ce même dimanche se tenait à Taipei une réunion informelle de réflexion prospective de responsables économiques privés et d’analystes des marchés boursiers.

Il en est ressorti les faits suivants : l’envolée spéculative des prix du pétrole, outre son rôle de facteur de déséquilibre économique international avec la crise boursière qui démarre, a dorénavant poussé plusieurs grands pays producteurs de produits agricoles à transformer une partie significative, et croissante, de ces productions en carburants dits "verts", générant ainsi un déséquilibre entre l’offre et la demande dans le secteur alimentaire, d’où une hausse accélérée en cascade (effet de dominos) des prix de nombreux produits de l’agriculture et de l’élevage.

Ces processus sont aggravés par la pénurie antérieure, déjà sensible en Asie depuis plusieurs mois, de viande et de lait, due notamment à la réduction de certains cheptels importants, pour lesquels, de plus, maintenant, les aliments essentiels vont renchérir fortement, ce qui permet de prévoir une hausse significative accélérée des prix à venir pour la viande et le lait, des produits essentiels pour l’alimentation humaine de base.

Autre aspect instructif qui ressort de cette réunion : l’usage des carburants dits "verts" a eu un effet induit dévastateur, à la hausse, sur les produits alimentaires de première nécessité, dont la conséquence risque d’être une réduction drastique des productions de certaines céréales destinées à la consommation humaine, le tout accompagné par une inflation des prix de ces mêmes produits. Cette tendance, si elle se poursuivait, conduirait alors inéluctablement à un accroissement notable de la sous-alimentation dans le monde, avec ses lourdes conséquences sociales et politiques.

Cette analyse pertinente, réalisée par des experts du domaine économique, suppose donc que les autorités publiques interviennent, dans l’intérêt général le plus évident, sur les cours des produits et les choix de l’usage des produits alimentaires visés, cela étant la seule solution si l’on veut enrayer à la racine une spirale inflationniste mondiale qui commence à s’emballer.

Il apparaît aussi que les nouvelles technologies de motorisation non pétrolière (notamment électrique) pour les véhicules privés, bien qu’ayant beaucoup progressé techniquement et pleines de promesses pour l’avenir, sont pour l’heure inabordables en termes de tarifs pour la majorité écrasante des consommateurs potentiels.

Il s’ensuit que la production de masse ne peut démarrer avec des débouchés potentiels trop restreints et que la dépendance nuisible au pétrole pour les automobiles ne peut être brisée par la seule force des lois classiques du marché.

Tels sont les paramètres principaux mis en lumière par ces personnalités sur les faits auxquels les citoyens sont confrontés ici.

Après l’Asie, l’Europe et le reste du monde

Les processus en cours, qui découlent donc, à divers niveaux, de la hausse folle, incontrôlée, dangereuse et destructrice du prix du pétrole brut ne vont bien sûr pas s’arrêter à l’Asie.

Ce continent subit de plein fouet, du fait de sa place dans le marché mondial, la première onde de choc qui aura probablement des conséquences imprévisibles, lesquelles dépendent pour une large part des réactions, appropriées ou non, des pouvoirs publics nationaux et des organismes économiques régionaux aux causes réelles identifiées du problème.

Car la pénurie croissante de produits alimentaires de base va faire monter - sauf, donc, intervention des États et des organismes internationaux ad hoc - les prix mondiaux, donc ceux payés à la caisse, pour tous les consommateurs de la planète.

Personne ne saurait ignorer qu’une crise inflationniste en Asie, frappant durement des économies comme l’Inde ou la Chine, voire le Japon, aurait des conséquences rapides et profondes sur l’économie mondiale, tant les interdépendances sont fortes aujourd’hui .

Il est à signaler que, par exemple, à Taïwan, pays développé à forte consommation alimentaire importée, ce sont les produits agricoles américains qui ont déjà subi les plus fortes hausses de prix (les cerises, certains jus de fruits, le maïs).

Nous avons là un avant-goût de l’augmentation qui frappera d’ici peu les consommateurs américains et européens si rien n’est fait pour empêcher le déséquilibre constaté de se développer plus avant.

En clair, la poussée inflationniste qui touche l’Asie et provoque ces hausses de prix jamais vues sur ce continent est appelée à s’étendre vite, à l’Europe et au reste du monde, si rien n’est entrepris pour la juguler.

Des mesures d’urgence possibles et souhaitées

Sans éléments concrets sur l’état des réflexions dans tous les pays d’Asie - à part quelques informations pour l’heure fragmentaires en provenance du Japon et de Chine -, il semble intéressant de voir comment, à Taïwan, certains analystes apprécient les mesures d’urgence à prendre.

Outre le dispositif de subventions publiques au secteur des transports publics et des taxis, on sait que le gouvernement a déjà préparé quelques décisions visant à donner un puissant coup de pouce à l’agriculture nationale en encourageant certaines productions agricoles et l’élevage par des incitations à caractère financier.

Lors de la réunion informelle évoquée plus haut, plusieurs responsables économiques ont estimé que de telles mesures, tout en étant positives, étaient insuffisantes. À leurs yeux, à une situation de crise nationale et internationale d’ampleur aux conséquences potentielles aussi importantes, il paraît nécessaire que les autorités prennent, sur le cours du pétrole en amont, et sur les cours des produits alimentaires en aval, des décisions énergiques et exceptionnelles, tout en s’attaquant aux causes des besoins les plus importants en pétrole brut.

Il s’agirait, selon ce cercle de personnes qualifiées, de pratiquer un interventionnisme mesuré à travers un dispositif cohérent dont l’objectif serait de mettre un terme rapide à l’explosion du prix du pétrole (proposition de régulation négociée par les États des cours mondiaux) ; de réorienter de suite en urgence toutes les productions agricoles à destination de la consommation energétique automobile vers l’alimentation humaine et animale ; de subventionner transitoirement et sélectivement dans ce contexte des produits de première nécessité afin de stabiliser leur prix à la consommation ; et, enfin, de dégager des moyens financiers publics concertés pour assurer un prix abordable aux véhicules particuliers à motorisation électrique, et donc le démarrage d’une production de masse de ce type d’automobiles.

Ces propositions sont pour l’heure couchées sur le papier. La question qui se pose maintenant est la suivante : les autorités publiques nationales et internationales vont-elles apprécier sainement et mesurer objectivement la gravité de la situation, ou bien vont-elles s’abandonner aux seules lois du marché et aux conséquences prévisibles des décisions antérieures, qui, quelque soit leur bien-fondé originel ou non, sont dorénavant des facteurs de crise aggravants ?

Une menace globale qui secoue les Bourses mondiales

Pour ceux qui doutent de l’urgence de la situation, la marche évidente des Bourses à un krach rampant, avec ici ou là des débuts de mouvements de panique caractérisés, apporte un début de réponse.

À l’évidence, les milieux boursiers craignent aussi la genèse d’une situation inflationniste incontrôlable dans ses développements, son ampleur et ses conséquences, après la hausse démesurée des cours du pétrole.

L’inquiétude boursière est encore accrue par les mouvements erratiques de la politique américaine face à l’Iran, les annonces contradictoires sur les décisions à prendre concernant l’Irak - avec le poids financier colossal de l’engagement militaire américain dans ce pays - et, enfin, par le jeu pétrolier tarifaire russe.

Il semble donc que des événements de nature fort différente, politique, économique, financier, militaire, se conjuguent aujourd’hui pour créer les conditions d’une grande instabilité de la situation économique mondiale, laquelle à déjà pris son départ en Asie, ses remous se propageant vers l’ouest en profondeur et rapidement.



45 réactions


  • vincent128 30 juillet 2007 12:49

    Votre article est intéressant et semble bien informé, mais il manque cruellement de chiffres, de références, de noms, précis.
    - Quelles hausses de prix ont été annoncées, et par qui, pour le 1er août ? « les autorités », c’est un peu vague. le Premier Chang Chun-hsiung a reconnu qu’il y avait de l’inflation et a, au contraire, appelé ses concitoyens à ne pas l’emplifier en spéculant sur des achats de produits de base. Ce n’est pas exactement annoncer 30 % de hausse des prix au 1er août.
    - Vous dites 25 à 30 % de hausse dès le 1er août ? Le Taiwan Institute of Economic Research (TIER) prévoit 2,85 puis 3,75 % de hausse des prix aux 3 et 4e trimestre. Ce n’est pas tout à fait pareil. Rendez-vous très bientôt pour un point sur les hausses de prix à Taiwan ?
    - « réunion informelle », « certains analystes », « cercle de personnes qualifiées » : que de mystères ! Comment faire confiance à l’analyse de personnes dont on ignore tout ? Sur tous les sujets, à un certain moment, il y a toujours moyen de réunir des spécialistes qui disent une chose ou son contraire, selon à qui on s’adresse. Ces informations et analyses n’ont donc pas d’intérêt si on ne sait pas plus précisemment qui les émet et sur quelles bases.

    Encore une fois, votre article est intéressant et votre analyse est probablement pertinente, mais il vous faudrait donner des références, des chiffres, des noms, au lieu de périphrases vaporeuses.


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 30 juillet 2007 17:49

      Vincent,

      Votre commentaire est intéressant, mais les chiffres des autorités ne sont que les moyennes globales d’augmentations de prix « prévus ». Et ils sont même ainsi instructifs car ils indiquent de facto une inflation qui s’accélère bien.

      Par ailleurs, outre qu’y compris les données gouvernementales minorent la perte de pouvoir d’achat moyen des citoyens taiwanais, les augmentations le splus massives auront lieu le 1er août et ensuite.

      Déjà, depuis hier, plusieurs prix alimentaires ont bondi de 30%, voire plus (certaines viandes, certains fruits, etc).

      Les habitants de Taiwan, comme moi, qui font leurs courses chaque jour, commencent à observer ces hausses massives dont la télévision nous a donné des exemples manifestes.

      Il me semble, comme aux économistes du patronat taiwanais avec lesquels je suis en proche contact direct et quotidien, que les processus en cours ne font que commencer.

      Mais, comme vous, je donne les faits actuels et attends de voir comment les événements vont évoluer, surtout en fonction des mesures gouvernementales.

      Au Japon, je note aussi que la crise boursière et la hausse des prix se développent. Ceci dans un climat politique dégradé pour le gouvernement massivement désavoué par les électeurs le 29 juillet.

      Bien cordialement vôtre,


    • aquad69 31 juillet 2007 10:15

      Bonjour Philippe,

      merci de votre excellente info « à chaud », qui confirme ce que l’on attendait depuis un certain temps.

      La question est bien sûr de savoir si ce ne sont encore que des prémices ou si cette fois c’est la bonne, si c’est maintenant que le vaisseau économique mondial va avaler la vague...

      Nous sommes impatients de vous lire ; ce serait gentil à vous, qui êtes sur place, de nous tenir régulièrement au courant de l’évolution de la situation.

      En vous en remerciant d’avance et très cordialement. Thierry


  • tvargentine.com lerma 30 juillet 2007 13:20

    Voila un article qui pose les vrais problèmes de l’application un peu nombriliste de la mise en place d’une énergie autre que la pétrole dans une économie moderne.

    Résultat : Désastre !

    A tout les barbus intégristes hezbollas verts qui prêchent le carburant vert en France,il suffit de lire l’article pour comprendre d’une idée simpliste mise en application sans véritable étude peut engendrer des catastrophes dans une économie et par effet de domino provoquer une grave grise économique

    L’avenir cela restera toujours le nucléaire pour l’énergie courante (industries & particuliers) et le gaz (comme en Argentine) pour les véhicules

    Encore merci de votre article


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 30 juillet 2007 17:58

      Zen,

      Pour l’heure, les économistes taiwanais avec lesquels je suis en contact et les experts financiers proches des milieux boursiers mettent en avant les facteurs que j’ai rappelés.

      Une spécialiste m’a aussi indiqué que la situation économique et financière aux Etats-Unis, du fait notamment du poids immense du coût de la guerre en Irak, était particulièrement mauvaise et que ce pays, qui possède la monnaie internationale d’échanges, semblait vouloir faire payer par les autres Etats sa crise présente.

      Je ne suis pas qualifié sur le sujet, mais les indicateurs économiques internationaux, comme la crise qui s’amorce en Europe sur la gestion de l’euro par la BCE via les taux d’intérêts face au dollar (cf : positions de Sarkozy très critiques contre la BCE avec accusations nettes indirectes de faire le jeu américain),paraissent avérer votre suggestion sous forme de question.

      Il me semble surtout que nous sommes entrés dans une période de crises intenses et diverses qui vont bousculer bien des scénarii politiques et bien des dogmes économiques. Comme cela est déjà le cas en Chine et à Taiwan (subventions publiques accrues, interventionnisme étatique renforcé dans l’économie).

      Bien cordialement vôtre


  • jean-michel coulomb 30 juillet 2007 13:55

    Oui, bon article. Je n’ étais pas au fait de la situation exacte à Taiwan. Mais l’indice « big-mac » (c’est à dire le taux d’augmentation du prix du hamburger) sera à certains endroits de plus de 25%. L’indice « big-mac » est assez bien puisqu’il tient compte du prix de la viande, du pain et de quelques feuilles de salade.

    Exactement la même situation nous guette. Cela va arriver. Reste à savoir quand et comment. Mais cela va arriver, c’est une certitude absolue. C’est le pic pétrolier et c’est maintenant.

    Merci encore de réveiller les gens.


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 30 juillet 2007 18:02

      Jean-Michel,

      Merci de votre commentaire. A l’évidence, selon les économistes asiatiques (et je ne suis pas économiste), nous sommes déjà engagés au niveau mondial dans une crise sans précédent dont les autorités politiques n’ont pas, apparemment, pris toute la mesure de l’ampleur.

      En tout état de cause, cette crise qui naît sera suivie avec attention afin d’informer largement et de susciter des débats citoyens fructueux.

      Bien cordialement vôtre,


  • Mjolnir Mjolnir 30 juillet 2007 15:21

    Après « boire ou conduire, il faut choisir », ca va être « manger ou rouler, il faut choisir » smiley On aura sacrifier beaucoup de choses pour les voitures !!

    Une question : il me semble que certains pays soient souvent en surproduction de produits agricoles, cette capacité de surproduction pourrait elle suffire à produire du biocarburant ?


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 30 juillet 2007 18:15

      Mjolnir,

      Merci de votre commentaire qui résume bien les choses en l’état actuel du débat et de la crise qui commence.

      Selon les économistes mondiaux, il n’y a pas de surproduction agricole par rapport aux besoins alimentaires humains et animaliers.

      Il existe maintenant par contre un danger réel, immédiat qui est de se retrouver avec une production insuffisante pour ces besoins du fait de l’intérêt financier à transformer nombre de produits agricoles en bio-carburants, du fait de la hausse accélérée du prix du pétrole.

      C’est bien ce processus qui exerce une pression à la hausse des cours mondiaux, donc des prix à la consommation partout dans le monde, des produits alimentaires de base.

      Ceci nécessite une véritable refonte des politiques énergétiques au niveau international afin d’être endigué. Faute de quoi, on se dirige vers une famine de masse élargie avec en plus des prix de plus en plus élevés, donc un effondrement du pouvoir d’achat pour les autres secteurs économiques.

      C’est toute l’économie mondiale qui est menacée dans ses fondements mêmes par un effet de dominos implacable, saug arrêt du processus à sa source (question de l’énergie).

      Bien cordialement vôtre,


    • masuyer masuyer 30 juillet 2007 21:17

      Mjolnir,

      - Consommation annuelle de pétrole : 350 000 000 tonnes, en augmentation constante(source : http://generationsfutures.chez-alice.fr/petrole/consommation.htm)
      - TEP/hectare : au mieux 3 à 4 tep/ha pour l’éthanol de betterave, 1 à 2 tep/ha éthanol de maïs, 1 tep/ha biodiesel (source : http://blog.france5.fr/energie-pour-demain/index.php/2006/10/04/38626-tonne-equivalent-petrole-des-biocarburants-tep)

      En prenant une moyenne de 2,5 tep/ha, il faudrait 140 millions d’ha pour assurer notre consommation de pétrole. Sachant qu’aujourd’hui 656 millions d’ha sont consacrés à la culture des céréales.

      Sur ces 656 millions d’ha il n’est pas certains d’atteindre un rendement moyen de 2,5 tep/ha.

      J’ai du mal à voir comment on pourra faire l’économie d’une refondation totale de notre système économique, qui est actuellement quasi-entièrement fondé sur un pétrole peu cher et abondant.


    • Mjolnir Mjolnir 31 juillet 2007 00:22

      Merci pour les infos.

      Il semble qu’il faut impérativement varier les sources d’énergie. Voiture hybride électrique/éthanol peut être ? A moins qu’on modifie en profondeurs notre mode de vie mais faut pas trop rêver smiley à moins d’avoir dos au mur...

      Va falloir développer à fond le vélib...


    • masuyer masuyer 31 juillet 2007 08:21

      De rien Mjolnir,

      ce qui me parait encore plus inquiétant dans cette histoire de bio-carburants, c’est que les industriels de la semence et des phyto-sanitaires en tout genre, tiennent là un excellent argument pour une course aux rendements et de quoi se racheter une virginité verte (et bien sur les OGM, comme par hasard se justifierait pour obtenir des rendements miraculeux), un peu comme le lobby nucléaire avec les GES, c’est la fuite en avant.


    • sacados 1er août 2007 19:14

       smiley Cette surproduction agricole ne suffit pas à nourrir nos 6 millards d’humains.


    • sacados 1er août 2007 19:39

      Je ne crois pas à la voiture hybride. Aujourd’hui il s’agit d’entrer en décroissance. Au lieu de nous faire moins consommer, on fait du développement durable de consommation. Une hybride n’a pas de meilleur rendement thermique mais, seulement un rendement plus régulier. Avant de faire son 1er km, une voiture a déjà consommé au moins 300’000 km pour sa fabrication. Pour moi, une bonne occas classique d’après 2000 permet d’user au mieux son investissement d’énergie.


  • alberto alberto 30 juillet 2007 17:35

    J’ai voté « interessant », pour ce survol de la situation économique à Taïwan et en Asie.

    C’est vrai que l’intensification de la pression sur la demande d’énergie est en train de changer la donne...Le montant du baril de brut, libellé en dollars augmentet-t-il plus rapidement du fait de la lente érosion de cette devise ?

    D’autant que la demande est toujours plus forte en cette saison : congés aux U.S. et recontitution des stocks...

    L’Europe agricole saura-t-elle gèrer cette situation ?

    Bon article qui nous rapelle les défis de ce siècle qui sera celui de la fin des ressources illimités.

    Bien à vous.


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 30 juillet 2007 18:07

      Alberto,

      Merci de votre commentaire et surtout de sa conclusion qui est essentielle maintenant.

      En effet, la question de la « gestion » des énergies et des productions agricoles « limitées » est posée avec force maintenant. Et ce n’est que le début d’un processus qui va se développer.

      Il appartient aux citoyens et aux autorités publiques de définir les politiques et les choix nécessaires afin de préserver l’humanité d’une crise qui peut s’avérer lourde de terribles conséquences humaines, notamment pour la jeune génération, celle de nos enfants.

      Bien cordialement vôtre,


  • Emile Mourey Emile Mourey 31 juillet 2007 02:03

    @ Philippe Vassé

    S’il vous plaît, n’affolez pas la bourse et ne prenez pas une fluctuation pour un début de krak.


    • masuyer masuyer 31 juillet 2007 08:29

      M. Mourey,

      votre rancune vous égare, la bourse n’a besoin de personne pour s’affoler, les marchés financiers réagissant souvent (toujours) de manière irrationnelle


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 31 juillet 2007 08:48

      A Emile Mourey,

      Note historique sur un mot : un Krak, ne serait-ce pas un terme qui se rattache à l’histoire médiévale militaire proche-orientale que vous confondez ici avec un krach boursier ?

      Décidément, vous êtes très fâché avec l’histoire, Monsieur Emile Mourey. Il est temps de prendre des cours en cette matière et de vérifier votre vocabulaire afin de distinguer entre un krak et un krach, par exemple.

      Avec ma compassion réitérée pour vos erreurs à répétition qui s’accumulent avec chacun de vos commentaires,


    • Emile Mourey Emile Mourey 31 juillet 2007 09:38

      @ Philippe Vassé

      Vous dites:Note historique sur un mot : un Krak, ne serait-ce pas un terme qui se rattache à l’histoire médiévale militaire proche-orientale que vous confondez ici avec un krach boursier ?

      En effet, vous avez raison, j’aurais dû, bien évidemment, écrire « krach ». Voyez-vous, la différence qu’il y a entre nous, c’est que moi, j’accepte de reconnaître mes erreurs quand on me dit, à juste raison, que je me trompe.


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 31 juillet 2007 10:01

      Monsieur Emile Mourey,

      Bien, je vois que vous apprenez l’Histoire dès que l’on vous signale vos erreurs.

      Mais, votre dernière phrase est erronée, donc je la corrige : je vous mets vos erreurs sous les yeux car vous ne les avez pas vues en écrivant, et vous corrigez ensuite parce que vos erreurs sont bien réelles, comme en attestent les multiples posts de votre nom avec « erreur » inscrit dedans.

      Telle est ici notre seule « différence ».

      Bien cordialement vôtre,


    • Emile Mourey Emile Mourey 31 juillet 2007 10:13

      @ Philippe Vassé

      Commentaire hors sujet


    • sacados 1er août 2007 19:48

       smiley Il y a aussi les extasiés au crack !


    • sacados 5 août 2007 14:30

       smiley Surtout pour ceux qui ont des actions en bourse !...


  • Boileau419 Boileau419 31 juillet 2007 08:38

    Fidel castro l’a dit que les carburants verts conduiraient à la famine dans le monde.

    Quelle idée absurde que de donner aux voitures la nourriture du bétail ! Tout ça pour permettre à Dupont et Xiao Li de faire ses vacances à la mer (et de tremper ses doigts de pieds dans le mazout !).

    Ce qui apparaît de plus en plus, c’est l’absurdité meurtrière de l’agriculture moderne qui ne fonctionne pratiquement qu’à coups de pétrole et de produits synthétiques. A quand le retour à la raison et à une (agri)culture respectueuse des lois naturelles ? On se le demande...

    Ce qu’il faut aussi condamner, c’est le régime carné et la consommation de lait. L’élevage est un fléau écologique : lisier, consommation de céréales peu rentable, surpâturage, sans parler de toutes les conséquences nocives de la surconsommation de viande pour l’organisme humain (et les souffrances atroces des animaux que l’on élève et massacre dans des conditions épouvantables). La production de lait, elle, consomme des quantités d’eau énormes. De plus, il semblerait que le lait de vache soit un aliment peu adapté à l’organisme humain.

    Par conséquent, comment dirai-je...,si les hausses de prix à venir peuvent tempérer le goût des nouveaux riches asiatiques pour la viande, eh bien ma foi, ce sera une bonne nouvelle !!! Namo Omitofo, comme dirait l’autre.

    Vous oubliez aussi de dire que la consommation démentielle de pétrole par la Chine populaire, où le parc automobile est en pleine expansion (bonjour les dégâts climatiques !), pousse les prix à la hausse.


    • ZEN ZEN 31 juillet 2007 10:14

      Tiens ! Pour une fois Boileau ne dit pas que des bêtises... même si ce qu’il dit sur l’élevage mérite discussion.j’ai plussé, je n’en reviens pas


    • ZEN ZEN 31 juillet 2007 10:24

      Fidel tiene razon en este punto...


    • sacados 4 août 2007 20:58

       smiley C’est stupide de nourrir les voitures, mais il le faut bien pour les poids lourds : ce n’est pas avec des charrettes à bourricot qu’on peut nourrir un agglomération de 10’000’000 hab


  • docdory docdory 31 juillet 2007 09:29

    @ Philippe Vassé

    Je pense que l’on assiste à une periode d’appauvrissement inéluctable du monde par pénurie irréversible des ressources disponibles . Ce phénomène avait été anticipé , si mes souvenirs sont exacts , dès le dédut des années 70 par un organisme de prospective nommé le Club de Rome . On peut également dire que nous vivons dans une période qui commence à démontrer l’exactitude irréfutable de la théorie Malthusienne de l’économie .


    • sacados 4 août 2007 21:05

       smiley Et Malthus avait raison ! On a pas encore construit le TGV Terre-Mars pour y déverser nos surplus de population...


  • docdory docdory 31 juillet 2007 11:39

    @ Zen et Boileau 419

    Boileau dit « il semblerait que le lait de vache soit un aliment peu adapté à l’organisme humain »

    Nuançons cette théorie . Ce dont Boileau 419 semble parler , c’est de l’intolérance au lactose . Le lactose est un disaccharide présent dans le lait de vache , hydrolysé enzymatiquement par une enzyme , la lactase , en glucose et galactose . Chez de nombreux adultes , cette enzyme , pour des raisons génétiques , disparaît complètement de l’organisme , ce qui entraîne des troubles digestifs en cas de consommation de lait ( intolérance au lactose ) .

    La où Boileau 419 me fait marrer , c’est que la répartition géographique mondiale de cette intolérance au lactose est considérée par les biologistes comme un exemple parfait de sélection naturelle darwinienne ! En effet , les populations ne consommant pas de lait dans leur alimentation adulte sont génétiquement dépourvues de cette enzyme à l’âge adulte ( c’est le cas des populations asiatiques ) , alors que dans les civilisations fortement consommatrices de lait ( Europe , USA etc ... ) la sélection naturelle a fait que cette enzyme continue d’être produite à l’âge adulte chez la grande majorité des individus !

    Ci-joint un article détaillé à ce sujet :

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Intolérance_au_lactose

    J’avoue que , compte tenu des nombreuses prises de position anti-darwiniennes habituelles de Boileau 419 , ( en particulier ces jours -ci dans d’autres fils de discussion ) , le voir prendre comme argument , sans le savoir , un exemple-type de la validité du darwinisme est particulièrement savoureux !!! Sans doute Boileau 419 croit -il à une thèse créationniste selon laquelle « Dieu » a créé en Europe des êtres humains que dans sa grande sagesse il a pourvu d’enzymes permettant la digestion de la nourriture que « Dieu » a décidé par avance qu’ils mangeraient !!!!!


    • ZEN ZEN 31 juillet 2007 12:29

      @ Doc Salut

      Prodigieux ! Tu arrives à valider le darwinisme à partir des opinions créationnistes de Boileau-Chavez... Va-t-il comprendre et enfin se convertir ?... smiley


    • docdory docdory 31 juillet 2007 12:34

      @ Zen , salut !

      Le ridicule ( y compris celui de certaines opinions ) ne tuant pas , ce n’est en tout cas pas la sélection naturelle qui risquerait de convertir Boileau 419 au darwinisme ! ( tiens au fait , pourquoi 419 ??? )


    • alberto alberto 1er août 2007 11:17

      Cher Docdory, votre commentaire vers B.419 nécessite quand même un bémol, de ma part, concernant l’adaptation de l’organisme humain à la consommation de lait de vache : je vous signale que nombreux sont vos confrères, à l’étranger (Dr. Pescatore aux US, K. Devon en Suède,...), mais aussi en France (Dr. Comet, Pr. Joyeux,...) à alerter l’opinion sur les risques de cette consommation pour d’autres raisons que celles que vous évoquez...

      P.S. : Je suis tout sauf créationniste !

      Bien à vous, et pardon à P. Vassé pour ces digressions !


    • sacados 2 août 2007 21:50

       smiley A la vache ! Ceux sont de braves bêtes quand-même : avec tout ce lait qu’on leur tire !!!


    • sacados 4 août 2007 21:18

       smiley La sélection naturelle s’observe même dans les meilleurs familles !...


  • delsha 31 juillet 2007 16:11

    Les analystes, les économistes ont la fameuse tendance à minimiser les chiffres quand ceux-ci ne sont pas bons. On ne cesse de nous dire par exemple que l’inflation aux USA ainsi qu’en Europe sont contenus autour des 2% (barrière spychologique) or il suffit juste au commun des mortels d’aller faire ses courses pour se rendre compte que les chiffres officiels ne reflètent pas la réalité. Même nos chiffres concernant le chômage sont faussés puisque les personnes en fin de droit ne figurent plus dans les statistiques, et que les emplois précaires et saisonniers les ont remplacés. On peut faire tout dire et n’importe quoi aux chiffres de nos jours,selon le message que l’on a envie de faire passer.


  • Astidiel 2 août 2007 07:46

    Article intéressant et ce d’autant plus que l’Europe commence à être touché : le beurre risque d’augmenter de 50% en Allemagne, les pates augmentent en France...

    Mais revenons sur la cause de ces crises inflationnistes : le cours du baril de pétrole. Celui ci est revenu à son plus haut niveau (atteint il y a tout juste 1 an) : environ 76,5 $ (76,67 ce matin). (http://www.boursorama.com/cours.phtml?symbole=CLSP07)

    Je n’ait pas trop suivi l’actualité ce dernier temps, la question est donc : pourquoi le prix du baril est passé de 50 $ en janvier au prix actuel ? Le prix du baril va t-il encore augmenter ?

    Ce qu’il est intéressant de constater c’est les crises qui s’annoncent dès que le prix du baril s’envolent. Cela donne un avant gout de ce qui va arriver d’ici 2020, au mieux 2030 lorsque nous aurons dépasser le fameux pic de pétrole (ie lorsque la production mondiale de pétrole commencera à baisser chaque année) : inflations monstre, crise boursière, pénurie de carburant, famines puis inévitablement chômage de masse, crises sociales....

    Et non, l’avenir n’est pas rose....


    • sacados 5 août 2007 14:22

       smiley Pas besoin que 100% du flux pétrolier soit stoppé pour tuer notre civilisation : 15% suffit. C’est comme aux humains, 15% d’eau en moins et il est mort de soif. Dans notre corps, l’eau sert à tout transporter entre autres. Même problème avec le pétrole pour notre civilisation.


  • ficelle 2 août 2007 08:53

    Les frégates ont été achetées au bon moment...même pas drôle...


  • sacados 2 août 2007 22:06

     smiley Sur aucun autre site d’information-fr du web j’ai pu lire « krach rampant en Asie ». Cette information est-elle fiable ? De toute façon ça ne change en rien au problème : la déplétion pétrolière est déjà en train...


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 3 août 2007 06:13

      Bonjour,

      Excellente remarque que celle que vous faites ici.

      Pour suivre les cours des Bourses en Asie, vous pouvez aussi taper sur Google « Bourse Tokyo », Taipei, Shanghaï, Séoul, Kuala Lumpur, Bangkok, etc...

      C’est instructif, et comme disait un humoriste décédé, ce n’est parce qu’on n’en parle pas que cela n’arrive pas.

      Pour information : le gouvernement taiwanais a « gelé » les prix du carburant à la pompe pour 3 semaines, le temps d’étudier un mécanisme souple du type de la TIPP flottante en France sous le gouvernement Jospin (idée de Laurent Fabius).

      Les autorités taiwanaises ont un avantage sur d’autres pays dans ce contexte : la plus grande compagnie pétrolière, CPC, appartiennent à l’Etat !!! Les autres doivent donc s’aligner sur ses tarifs.

      De plus, le gouvernement de Taipei subventionne certains produits et secteurs avec des fonds publics : l’interventionnisme d’Etat a déjà commencé.

      Ceci dit, l’Europe va commencer à voir les prix des matières alimentaires de base, mais aussi des métaux pour l’industrie, monter très fort d’ici peu.

      Le mécanismes de la hausse des prix et de l’inflation forte est enclenché. Il reste à savoir si les pays européens vont « intervenir » ou s’ils vont faire confiance aux « forces du marché ».

      Bien cordialement vôtre,


    • sacados 3 août 2007 15:11

       smiley La population du vivant est proportionelle à la disponibilité d’énergie. Sans charbon-pétrole-gaz nous sommes 4 milliards de trop (2e9 hab au XIXs + 4e9 hab grâce aux nouvelles énergies = 6e9 hab en l’an 2000). Donc, nous retournerons au niveau de vie et à la population du XIVs... Le reste, c’est du pipo !...

       smiley


  • Harald 5 août 2007 15:54

    Merci pour votre article.

    à côté de ce cauchemar en devenir le mini-krach de Wall Street cette semaine (suite à l’éclatement de la bulle immobilière), c’est de la gnognotte !

    De toutes façons on est à la fin d’un cycle de croissance. Il faut donc réinitialiser (ça se dit ce vilain mot ?) les compteurs pour que les spéculateurs s’en mettent plein les poches quand ça va repartir dans un nouveau cycle.

    Sauf que cette fois le redémarrage va sans doute être plus long. En attendant ça va péter un peu partout sur la planète. J’imagine mal en effet que tout le marasme à venir ne déclenche pas des troubles politiques et sociaux ÉNORMES.

    DSK risque d’être bien occupé s’il est élu à la tête du FMI.


  • JbfromUAE JbfromUAE 15 août 2007 09:29

    Philippe,

    La crise est bien la réelle pas encore à vif vu l’incroyable liquidité venant d’Asie et de Russie ! Mais de l’argent à blanchir à Dubai !

    Vos lecteurs ici n’y croient pas car il ne mesurent pas le poids de l’économie virtuelle ( plus de 300 fois l économie réelle) et se font rassurer par leurs assureurs placeurs et leurs banquiers .

    Record d’activité sur l’Euronext ! Ce qui veut dire que les marchés sont volatiles et que les spéculateurs ont déjà vendus !

    Al Gore et T Blair ont annoncé l’apocalypse financière sous prétexte de réchauffement de la planète !

    Traduisez : les fonds de pension vont tout prendre dans vos économies ...

    Alors en attendant les medias éclairent ailleurs !

    Ici aussi !

    La vraie affaire clearstream et ses opérations virtuelles est la !

    Vive le Krach !


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