jeudi 23 mai 2013 - par Bernard Dugué

De la mystification du printemps arabe à la guerre en Syrie

Sans doute, seuls BHL et Bernard Guetta pensent encore que le printemps arabe est un progrès de l’Histoire inscrit dans la longue marche vers la démocratie. Hélas, le livre de Francis Fukuyama est devenu obsolète, autant que peuvent l’être les robes sixties de Pierre Cardin. Quant à la contre prophétie de Samuel Huntington, elle n’épouse pas plus le contour de l’Histoire récente. On ne voit pas vraiment les civilisations se combattre mais plutôt l’installation d’un ordre mondial (totalitaire ?) dans lequel plusieurs blocs agissent, surtout dans la sphère économique au service d’une caste mondialisée, alors que les populations sont sous surveillance. Le cas des pays de « culture » islamique est à ce titre édifiant. En fait l’Islam n’a jamais été un bloc homogène. Quid des dissensions (euphémisme) entre l’Iran et les pays de la péninsule arabique ? Quel rapport entre le régime d’obédience alaouite (branche du chiisme) en Syrie et le wahhabisme en Arabie saoudite ? Et puis au sein des pays islamiques, beaucoup de dissensions internes. En Afghanistan, les talibans d’un côté affrontent le clan des Karzai inféodé à l’Occident. Après, on trouvera quelques spécialités virulentes et dissidentes disséminées dans le monde. Boko haram, Al Qaeda, salafistes. Et puis le Hezbollah au Liban et le Hamas à Gaza, autres dissidences politiques pouvant éventuellement jouer le jeu des alliances. Ou s’impliquer dans un conflit. 

C’est dans ce contexte brouillé qu’en plein hiver 2011, des soulèvements se sont produits, d’abord en Tunisie, puis en Egypte. Rappelons que les autorités françaises étaient plutôt réservées (re-euphémisme) face à cette fronde populaire marquée par le « dégage » qui à la révolte tunisienne ce que « crs ss  » est à mai 68. Madame la ministre de l’intérieur ayant même proposé ses services à Monsieur Ben Ali pour mater avec propreté et professionnalisme l’insurrection. Il y eut des morts, comme en Egypte sur la place Tahrir. Puis les dictateurs ont giclé et les commentateurs pressés ont célébré le printemps arabe et l’aspiration des peuples à la liberté. Par la suite, des élections ont eu lieu et ces pays ont viré vers ce qu’on peut appeler un régime islamique modéré, avec Ennahda en Tunisie comme principale composante et les Frères musulmans dans ce grand pays dirigé par Mohammed Morsi. On pourrait comparer cette transition de l’axe militaire vers l’axe religieux à ce qui s’est produit lentement, sur deux décennies, en Turquie. Nous avons eu dans ces deux pays du printemps une séquence historique plus ou moins lisible mais avec des tendances se dessinant plus vers un l’islam politique que vers la démocratie à l’occidentale. La Tunisie et l’Egypte semblent sous contrôle mais la situation n’est pas consolidée et un retour de l’armée n’est pas à exclure.

Autre séquence, celle-là moins lisible et trahissant quelque trouble jeu de l’Occident avec deux autres pays. La Libye et la Syrie. Avec des situations géopolitiques très différentes. La Libye était gouvernée par un Kadhafi qui, à force d’enfler et de se voir empereur de l’Afrique, a fini par s’isoler sur la scène internationale, même si un retour en grâce bien hypocrite lui fut offert, ainsi que le gazon de l’Elysée pour y planter une tente. La vengeance est un plat qui se mange froid et les Etats-Unis et la France n’avaient toujours pas digéré l’explosion du vol 772 UTA et celle du vol 103 de la Pan Am au-dessus de Lockerbie. Le cas de la Syrie est bien distinct. Ce qui explique la différence entre les deux séquences historiques de 2011 à 2013. La Syrie a un puissant allié, l’Iran, avec le Hezbollah comme appendice au Liban. En plus, la Syrie a le soutien de la Russie. Même si cette Russie afficha quelques réticences de façade pour ne pas cautionner ouvertement le régime de Bachar al Assad et ses exactions. C’était au temps où l’opinion publique était persuadée qu’il y avait un méchant qui assassine son peuple face à une armée de libération. Depuis, les informations ont évolué, avec la situation sur le terrain. Les rebelles ne sont pas ces résistants du printemps qu’on a bien voulu nous présenter avec cette grande mystification médiatique mais des gens tout aussi douteux que le régime en place. 

La mystification, elle eut lieu lors de l’insurrection à Benghazi en février 2011. Dans un contexte très différent de la Tunisie et l’Egypte puisque la Cyrénaïque est une région historiquement réfractaire au régime de Tripoli. Il a suffit que le colonel Kadhafi y aille de ses menaces en affichant son intention de mâter l’insurrection pour que, à l’instigation d’un BHL devenu ministre des affaires étranges sous Sarkozy, avec l’appui de l’ONU et une résolution vite transgressée, les armées occidentales interviennent. Le colonel est mort. On ne sait pas qui l’a tué. Mais on est certain que cette mort arrange pas mal de personnes en haut lieu. Toujours est-il que la Libye n’a pas eu son printemps arabe. Juste quelques soulèvements partiels à haut risque puisque sans l’intervention occidentale, une guerre civile aurait éclaté. Les secrets de la diplomatie ne disent pas si quelque service secret aurait pu manipuler les populations à Benghazi à cette époque. La messe est dite. La Libye fait à nouveau des affaires dans un contexte politique non consolidé. Et comme ce pays était grand et assez hétéroclite, quelques mercenaires s’en sont allés avec des armes semées ça et là pour une autre séquence, cette fois au Mali. Et l’armée française de nouveau en opération sur le terrain. Les Occidentaux peuvent être satisfaits. Ils se sont débarrassés d’un régime rétif à l’ordre international souhaité par les puissances de ce monde. N’oublions pas qu’à cette occasion, l’Occident est intervenu activement en s’ingérant dans une guerre civile tout en menant une guerre contre un pays membre de l’ONU.

De 2011 à 2013, la séquence historique en Syrie a pris un tournant bien différent de la Libye, en partie pour des raisons géopolitiques ci-dessus invoquées. L’autre partie devant être reconstruite en observant les événements et les enjeux. Une chose est certaine. Dans un conflit, c’est le plus fort qui gagne. Mais être le plus fort ne veut pas dire disposer d’une plus grande force. Il faut d’autres ingrédients comme la gestion de l’information. Impératif déjà connu il y a 2500 ans et consigné dans un fameux traité de Sun Tse. Néanmoins, l’issue d’un conflit n’est pas l’essentiel. La question c’est ; à qui profite le conflit et quel est le motif de ce conflit, voire le ressort ?

Officiellement, l’Occident n’est pas intervenu dans la guerre civile en Syrie, ni aucune puissance étrangère, du moins directement. Les données qui filtrent semblent livrer une autre version des choses. Pendant la séquence du printemps début 2011, il se produisit une insurrection populaire, vite contrôlée par le régime mais la tension montant, des groupes armés se sont constitués. On les a appelés les rebelles. L’Occident a choisi son camp et le président syrien a vite été jugé indésirable. Sur le plan diplomatique, même attitude qu’avec la Libye mais au niveau stratégique, l’Occident a laissé le conflit se poursuivre. C’est sans doute courant 2012 que le visage de la rébellion est apparu sous un jour nouveau alors que des informations peu commentées dans les médias sont apparus. Une dépêche Reuters de juillet 2012 faisait état de tractations entre la Turquie et l’Arabie Saoudite pour mettre en place une sorte de base arrière pour les rebelles syriens près de la ville d’Adana, située à 100 kilomètres du nord-ouest syrien et donc pas très loin de la ville d’Alep où la rébellion tient ses positions les plus solides. Le Qatar a également été de la partie avec des fonds très spéciaux.

En 2013, le conflit est entré dans une phase plus meurtrière et pour cause. Beaucoup d’armes circulent alors que la Syrie est sur le plan militaire bien plus puissante que l’armée de Kadhafi. A noter que cette Syrie contribua aux opérations militaires pendant la guerre du golfe de 1991, consécutive à l’invasion du Koweït par l’Irak. Et que cette même Syrie de Bachar al Assad était perçue sous un regard bienveillant par l’ami Sarkozy avant le revirement du printemps arabe. Des armes en provenance de Croatie ont été retrouvées. Fortes présomptions d’utilisation d’armes chimiques sans savoir de quel type ni qui en a fait usage. Maintenant, la participation du trio Turquie Qatar et Arabie saoudite n’est plus qu’un secret de Polichinelle. Le Qatar longtemps ami de la Syrie a consommé son divorce, offrant des milliards de dollars à la rébellion. Des avions chargés d’armes survolent la région. D’aucuns pensent que le Qatar serait un gendarme ayant saisi le vent de l’Histoire tout en servant les intérêts du bloc occidental. Dernière pièce du puzzle, les missiles patriot déployés près d’Adama à la demande de la Turquie. L’objectif étant de se protéger des missiles du régime syrien en cas d’extension du conflit tant redoutée par les observateurs. Israël envoie quelques bombes mais n’a aucun intérêt à alimenter ce conflit et attend le résultat des courses. L’affaiblissement de l’armée syrienne ne lui déplaisant pas.

On peut penser que ce conflit sera marqué par une recomposition géopolitique. Ensuite, les intérêts qui gravitent sont multiples. La chute du régime syrien ne pouvant que satisfaire ceux qui veulent la « peau » de l’Iran. D’autres conflits d’intérêts géopolitiques sont évoqués. Par exemple l’opposition entre deux grands blocs, Europe Amérique d’un côté et de l’autre l’alliance de Shanghai où figure l’Iran mais juste comme pays observateur. Une bizarre tectonique géopolitique est en mouvement. Et finalement, on est assez loin du printemps arabe et du souci des populations. L’opinion publique a été parfaitement mystifiée. Bien joué les puissants. De toute façon, le temps des hippies pacifistes est révolu et les peuples occidentaux n’ont rien à cirer des équilibres internationaux. Ils ne demandent qu’un travail et du pognon pour bouffer et se distraire un peu afin d’agrémenter au mieux leur passage sur terre en CDD.

Une vision plus large pourrait faire apparaître, en utilisant un grand angle conceptuel, l’avènement d’un nouvel ordre mondial avec des grands blocs gérant de manière peu ou prou totalitaire l’ordre économique, social et entropique. L’un de ces blocs pourrait être constitué par un islam d’inspiration sunnite associant les Emirats, l’Arabie saoudite, les pays islamiques issus du printemps, Egypte et Tunisie, avec Israël comme prolongement occidental et partenaire économique indépendant. Et la Turquie comme partenaire privilégié disposant elle aussi d’une culture politique inspirée par l’islam. Comme on le pressent, le scénario ne se déroule ni vers la démocratie planétaire à la Fukuyama, ni vers le choc de civilisations à la Huntington mais en direction vers un assemblage de blocs politiques sécuritaires soumis néanmoins à des frictions inévitables au vu des tensions sur les ressources naturelles. Dans ce contexte, il y aura encore des trublions, la Corée du nord en Asie, l’Iran au Moyen Orient, le Venezuela en Amérique, Cuba pourquoi pas. Quant à l’Afrique, son avenir économique passe par la Chine.

Ces perspectives ne sont que des indications raisonnées sur une prévisible évolution géopolitique qui suit un certain cours historique assuré par les puissants bien que la mystification médiatique accorde l’initiative aux soulèvements populaires. Les connivences économiques sont déterminantes. Le bloc des pays de culture politique islamiques peuvent subir des dissensions mais c’est un peu comme l’Europe. Unie par un intérêt supérieur qui neutralise les intérêts nationaux. On retiendra le triste destin des populations syriennes laminées par une guerre étrangère à leurs intérêts. La Russie soutient ce régime pour ne pas renier ses convictions, avec un orgueil évident mais sans intérêt stratégique, surtout que l’ouverture vers la mer est maintenant possible au nord avec la fonte des glaces. Quant aux Etats-Unis, on ne peut pas dire qu’ils convoitent le pétrole vu qu’ils sont proches de l’indépendance énergétique avec l’exploitation des schistes. 100 000 morts bientôt et 200 000 si le conflit s’éternise comme on peut le supposer. Le nouvel ordre mondial est en marche. Au Moyen Orient, plus que dans d’autres zones planétaires, la haine semble être le moteur de l’Histoire.

C’était juste le portait de séquences historiques vu par un citoyen du monde ayant accès aux mêmes informations que d’autres citoyens et ne fréquentant pas les milieux autorisés qui disposent d’un peu plus d’informations et surtout de beaucoup de temps pour compulser les données.



18 réactions


  • Gasty Gasty 23 mai 2013 09:44

    Ces guerres ont une arme supérieur à la doctrine, le dogme religieux.

    Le stalinisme l’a joué petit sur ce coup là !


    • Bernard Dugué Bernard Dugué 23 mai 2013 11:49

      Les révolutions du « printemps arabe » n’ont rien de démocratique. Il s’agit là d’une mystification.

      Daniel Salvatore Schiffer

      04 octobre 2012, 18:10

      Les Révolutions arabes : destruction d’un mythe

      C’est une étrange conception de la démocratie qu’ont les intellectuels vantant, contre l’évidence quotidienne, les prétendus mérites de ce que l’air du temps a appelé, avec un enthousiasme défiant tout réalisme, le « printemps arabe ».

      Entendons-nous : jamais je n’ai nourri la moindre sympathie pour ces tyrans qui, jusqu’à peu encore, sévissaient, les mains gorgées de sang, de Bagdad à Tunis et du Caire à Tripoli. Au contraire : jamais je n’ai cessé de clamer mon indignation lorsque nos dirigeants européens leur déroulaient un indigne et servile tapis rouge. Et, certes, ai-je moi-même applaudi, au nom de la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes, à leur chute. Avec, toutefois, une réserve : c’est que, loin de me laisser galvaniser par ces foules en délire, je me suis efforcé de conserver, malgré le conformisme ambiant, quelque lucidité, sans laquelle il n’est point de résistance possible au totalitarisme idéologique, surtout lorsqu’il se voit doublé, comme c’est le cas avec ces révolutions arabes, d’une dictature religieuse.


      • Allons Dugué ne soyez pas si pessimiste concernant les « printemps arabes ». Il faut vivre - comme moi-même depuis bientôt 16 ans - au cœur de l’un d’entre eux, justement la Tunisie qui a mis le feu aux poudres, pour se convaincre que JAMAIS le totalitarisme religieux ne s’installera dans cette partie du monde musulman et arabophone qui borde les rivages sud de la Méditerranée. Ils auront à moyen terme leur Constitution Démocratique qui ne sera pas une copie conforme des celles d’occident certes mais ils l’auront. Et chez eux, la religion gardera sa place, importante, mais en dehors du pouvoir politique .
      • Amicalement.

    • Razzara Razzara 23 mai 2013 16:59

      @Henri Diacono,

      Concernant la Tunisie, je confirme vos propos. Ayant passé une partie de l’été dernier dans ce pays, et pas en simple touriste, j’ai eu le plaisir d’y découvrir une population réunie et soudée par les événements comme on rêverait de l’avoir en France. Une population, jeune, éduquée, éprise de liberté et de paix. La tolérance et le respect mutuel y sont vécus très naturellement. Il suffit de se rendre sur une plage par exemple : pas de tension entre femmes se baignant habillée, et plus jeunes en bikini. Mieux, elles sont du même groupe d’amis, de la même famille. Tout ce petit monde cohabite au quotidien en bonne harmonie et avec le sourire : le Tunisien a le conflit et la tension en horreur, ce n’est pas dans sa nature tout simplement !

      Bref, j’y ai passé un très bon moment. Même si la période du Ramadan fût quelque peu éprouvante ! Ah, ah, ah, un vrai délire quand même, mais qu’est-ce que j’ai bien mangé une foi l’iftar venu. Ces moments de bonheurs simples partagés en famille, invités chez mes amis, furent un baume de l’âme. Milles merci amis Tunisiens !

      La conclusion que je me suis faites au retour étant de me dire que ce peuple ne se fera pas si facilement voler sa révolution. Mais il y a encore du chemin à faire, car bon nombre de services de l’Etat sont encore dis-fonctionnels, et aussi que certaines influences extérieures (Qatar en particulier) y sont à double visage.

      Cordialement à vous

      Razzara


    • CASS. CASS. 23 mai 2013 17:34

      « Quant aux Etats-Unis, on ne peut pas dire qu’ils ( rappel des colons barbares qui ont génocidé les autochtones amérindiens la main sur la bible) convoitent le pétrole vu qu’ils sont proches de l’indépendance énergétique avec l’exploitation des schistes » - ça c’est dire une grosse bêtise au sujet du gaz des chistes entre autres.
      Hola khazars = stalinisme, PUIS impérialo nazisme et impérialo sionisme = N.O.M dictature globalisée madin les rothschilds et associés, bâtie par le mensonge moulte et moulte falsifications de l’histoire dont celle antique et ses multiples mensonges, inventions et plagiats et mauvaises et fausses traductions madin english par ex ; N.O.M dictature bâtie par le mensonge, l’usure, guerres d’agressions et massacres organisées, division, famine etc vols et pillages, hypercrisies et inversions accusatoires .


      • Bravo à vous Razzara d’avoir pendant une partie d’un seul été senti ce qu’était l’âme du peuple tunisien. Il est unique dans le monde arabophone de confession musulmane. Le seul dans cette région à être issu d’une mosaïque de plusieurs civilisations qu’il a su si bien digérer. A son avantage.

    • Dans cet imbroglio actuel qui secoue les Proche et Moyen Orient, il faut tout d’abord laisser « le temps au temps ». Les printemps arabes n’ont pas encore totalement fleuri. Il leur faudra encore quelques années pour arriver à stabiliser leur devenir qui sera sans nul doute, du moins pour la plupart d’entre eux, une démocratie inspirée de l’occident mais pas du tout « occidentale ».
    • D’autre part, Dugué la vision de la région telle que que vous l’avez décrite et telle que l’Occident voudrait qu’elle soit, ne pourra jamais voir le jour, tant que les « printemps arabes » n’auront pas bouleversé les régimes autoritaires et rétrogrades qui règnent dans la péninsule arabique. 
    • Enfin question blocs qui se dessinent selon la volonté des puissants dominants il nous faut constater que Dame Nature a toujours favorisé la Dualité et qu’elle semble avoir en sainte horreur tout ce qui n’est pas « deux ». Alors ?

    • Bernard Dugué Bernard Dugué 23 mai 2013 14:04

      Vous êtes un peu naif, je ne pense pas que l’Occident veuille vraiment la démocratie au Moyen Orient, sauf quelques chantres médiatiques de la bonne conscience. Notez cependant que le billet porte essentiellement sur les deux pays dans lesquels des forces étrangères sont intervenus ou interviennent. Prenant prétexte du printemps. L’Ordre mondial, c’est l’Ordre dans le monde. Point.


      • Tout en étant naïf, tel un enfant, Dugué, je persiste à croire que l’ordre mondial comme vous le dites ne peut être imposé par une puissance tentaculaire, un seul Empire. Occidental en l’occurrence. Comme tous les Empires ce dernier s’effondrera. Peut être que ni vous ni moi ne pourrons assister à cette faillite, mais elle arrivera c’’est certain. Quant à la Tunisie je me suis permis d’en témoigner puisque vous y faites allusion à plusieurs reprises dans vitre billet.

  • Razzara Razzara 23 mai 2013 17:27

    Bonjour M Dugué,

    Une rectification, à la marge certes, mais elle a son importance : vous écrivez ’’La vengeance est un plat qui se mange froid et les Etats-Unis et la France n’avaient toujours pas digéré l’explosion du vol 772 UTA et celle du vol 103 de la Pan Am au-dessus de Lockerbie.’’ ceci n’est en rien la raison première de l’action menée en Libye. Ces attentats ont servis leurs intérêts bien plus qu’il ne constitueraient une réelle motivation, ils sont tout au plus un argument de propagande utile au projet.

    La vrai motivation, celle qui les a rendus fous furieux et déterminés à jeter Mouamar aux chiens puisqu’il ne voulait rien entendre aux courbettes appuyées qu’on lui faisait, c’est que ce malade s’entêtait à vouloir instaurer un dinar or pour commercer son pétrole. Cette hérésie l’empire ne saurait la tolérer car elle signifie son arrêt de mort ! Et comme l’autre crétin à talonnettes s’était compromis jusqu’au cou dans cette affaire, à sucer et lécher comme un bon chien chien soucieux de servir son maître avec zèle pour faire rentrer le bougre sur la ligne, il ne fût que plus enthousiaste de partir en vendetta le moment venu. Persuadé en cela d’être adoubé pendant qu’il se faisait en réalité encore une fois manipuler.

    Entre temps, ce pays qui est le mien y a perdu le peu de crédibilité et de rayonnement qu’il avait encore dans le monde. Depuis, nous sommes au pied et nous ne mouftons plus. Une réussite de plus à l’actif de l’Aigle impérial : coup double !

    Tiens d’ailleurs ... Que sont donc devenues les tonnes d’or évaporées de la banque de Libye ? Qu’est donc devenu le fils Kadhaffi qui devait rejoindre Lahaye pour un procès qui s’annonçait instructif pour le moins ? Certainement ’évaporé’ aussi ... Mais entre temps on est passé à un autre pays, mais les méthodes restent les même et le chien chien fait ce qu’on lui dit sans broncher.

    Razzara


  • Aldous Aldous 23 mai 2013 18:31

    Les jours de Fabius au poste des affaires étrangères sont ils plus comptés que ceux d’Hassad dont il avait prédît un peu vite le trepas ? 


  • filo... 23 mai 2013 23:34

    Votre raisonnement sur le sujet est trop standardisé. Vous faites un résumé des merdias officiels et des alternatifs. Un mélange en somme. Sans oser vos éloigner.
    Pourquoi ?
    Pourtant il faut sortir du cadre.

    Osez, osez...


  • Jonas 24 mai 2013 17:30

    A Bernard Dugué.


    « Printemps arabe » est un concept forgé par certains journalistes qui regardent le monde arabe avec des lunettes occidentales.

    Je suis d’accord avec vous sur plusieurs points.

    Simplement comme on dit pour donner la hauteur d’un immeuble , il faut partir du niveau de la mer.

    C’est le vendeur de légumes de Sidi Bouzid, Mohamed Bouazizi en s’immolant par le feu , le 17 décembre 2010 , qui avait déclenché les révoltes de la «  Hoggra » ( ce mépris dans lequel les chefs d’Etats arabes maintiennent leur peuple ). 

    Le cas présent de Boutéflika , qui considèrent ses sujets comme des mineurs incapables de comprendre et de raisonner est un exemple parfait du comportement des chefs d’Etats Arabes.

    Je ne pense pas qu’il ( Mohamed Bouazizi) avait accompli son geste horrible au nom de la démocratie ( chose impossible dans le monde arabe., où la religion est une totalité. Dans quelques décennies peut-être et encore).

    Non c’est la misère et les souffrances qu’endurent les arabes depuis les indépendances qui normalement devaient leur apporter citoyenneté, éducation, satisfactions économiques , logement, travail , dignité, fierté de participer à l’évolution du monde etc.

    Or le monde arabe n’a rien fait d’autre que de changer de maître. De la mainmise étrangère , il est passé à celles de ses frères . Toujours aussi soumis comme un mouton de l’Aîd. 

    Pour le distraire le monde arabe , les tenants du pouvoir depuis des décennies lui donne en pâture les responsable de son malheur. Les Etats-Unis, l’Occident et Israël.

    le peuple arabe a le droit de manifester, brûler les drapeaux , vociférer, d’occuper des Ambassades contre les pays cités plus haut. Mais n’a pas le droit de s’exprimer sur sa pauvre situation quotidienne., sinon c’est  soit l’élimination, soit jeté dans un cul-de-basse - fosse ou l’immigration.

    Vous attaquer le comportement des Etats-Unis et des Occidentaux vis-àvis des pouvoirs arabes en place avec juste raison. Mais sur un plan géopolitique , votre accusation ne tient pas.

    Car depuis 1945 , le monde Arabe a une Organisation appelée « Ligue Arabe » qu’elle a été sa position vis-à vis de tous les chefs des Etats Arabes ? A-t-elle jamais condamné un seul dictateur Arabe ? 

    Pourtant ce n’est pas une denrée rare dans ce monde arabe ni les nombreux coups d’Etat , les conflits, le exécutions sommaires , il suffit de penser à Nasser , ce héros du monde arabe , pourtant un vrai dictateur. ( D’ou la notion de dictateur qui est différente en Occident et dans le monde arabe,.Comme le terme de fascisme que les arabes emploient pour qualifier , certains
     pays occidentaux. Alors que dès le sein de leur mère , ils sont nourris et élevés au fascisme.) 

    Une autre organisation , c’est l’Organisation de la Coopération islamique ( OCI), qui représente 57 pays arabo-musulmans. 
    Cette organisation a-t-elle pris position contre un seul dictateur Arabe ou musulman ?
    Je vous rappelle que le Premier ministre turc Erdogan a reçu deux prix pour la défense du monde musulman.

    1) Prix Kadhafi international des droits de l’homme pour la défense des musulmans. devant le corps des membres accrédité en Libye. Ce prix était remis avec un chèque de 250 000 dollars.

    A part les Palestiniens vous connaissez les musulmans qu’Erdogan a défendus ?
     Est-il intervenu pour les musulmans asiatiques de Birmanie ( Rohingyas) 
    Pour les Ouïgours de Chine ? 
    Pour les musulmans du Caucase , de Tchetchénie - Daguestan- Ingouchie- ceux de Philippines , de Thaïlande etc, pour ne parler que des musulmans, je mets de côté les arabes musulmans.

    Il est bon également de souligner que Kadhafi grâce aux pétrodollars fut élu par l’Union Africaine en février 2009 : « roi des rois traditionnels d’ Afrique. » Là les Etats-Unis et l’Occident ne sont pour rien.

    Pourquoi l’ensemble des pays arabes et musulmans n’appréciaient pas Muammar Kadhafi en dehors de ses insultes et ses grossièretés . C’est parce qu’il a été le premier chef d’Etat ARABE et MUSULMAN a demandé pardon aux Etats Africains pour le trafic d’esclaves dans les pays d’islam.

    « De la part des Arabes , je voudrais condamné, demander pardon et exprimer mon profond chagrin pour la conduite de certains Arabes -notamment les riches- vis-à-vis de leurs frères africains. Les Arabes opulents ont traité leurs frères Africains de façon honteuse dans le passé. Ils ont acheté des enfants et les ont emmenés en Afrique du Nord, dans la péninsule Arabique et dans d’autres régions arabes. Ils ont asservis et troqués. Ils se sont adonnés à l’esclavage et au trafic d’êtres humains de la plus abominable des manières, pour être franc. Nous avons honte lorsque, avec nos frères africains, nous nous remémorons cela. Ils se sont adonnés au colonialisme et les ont exploités, et cela jusqu’ à ce jour ». TV Al-Jazeera le 10 octobre 2010 . Il y a bien sûr toute une suite. Les pays Arabes et Musulmans n’ont pas accepté ce discours.

    2) Le second Prix pour Erdogan , toujours pour la défense des musulmans fut celui du roi d’Arabie saoudite , le plus prestigieux de ce pays avec un cheque de 200 000 dollars.


    Pour votre gouverne, entre 1965 et 1966, un pays musulman comme l’Indonésie a massacré plus de 600 000 à 800 000 sans que cette organisation ( OCI) ne prenne position comme lors de la guerre entre les deux Soudan Nord et Sud faisant en 20 ans + de 2 millions de morts.

    Les Etats-Unis comme l’Occident ne peuvent pas faire ce que les Arabo-musulmans ne font pas pour leur propres frères.

    Si vous êtes une personne attentive au monde arabe et musulman. Il vous suffit de lire dans la presse arabe du temps de Nasser, Saddam Hussein , Muammar Kadhafi, et bien d’autres les attaques contre tout responsable des Etats-Unis ou occidental, lorsqu’il osé critiquer tel ou tel comportement d’un dictateur arabe ou musulman

    Il était immédiatement traité de colonialiste-impérialiste- néocolonialiste ou pilleur des richesse arabe etc. Avec une déclaration du syndicat des chefs d’Etats arabes la « Ligue arabe »qui prenait faits et causes pour les dictateurs.

    Si les Etats-Unis et les Occidentaux n’ont pas été à la hauteur au nom de leurs valeurs, les Etats Arabes et les Etats musulmans n’ont guère brillé en défendant les dictateurs et en se solidarisant avec eux quel que soit leur crime. 

    Les nombreux chefs d’Etats Arabes et musulmans ont régné pendant des décennies avec l’acquiescement le vote des arabes et avec des scores soviétiques. 

    Que peuvent faire les Etats-Unis et les Occidentaux ? Regardez le retournement des masses arabes en Tunisie et en Egypte et ailleurs.

     Ne faites pas le jeu des arabo-musulmans qui ont besoin d’un bouc émissaire pour justifier leur incapacité à voir la réalité et à raisonner sur leur pauvre déclin. Les seules valeurs pour eux sont celles de la valeur du baril de pétrole.




  • antyreac 26 mai 2013 14:07

    Les arabes se battent entre eux c’est le moment de jubiler pendant ce temps ils nous foutent la paix ainsi qu’au seul pays démocratique de la région à savoir Israël


    • antyreac 26 mai 2013 14:31

      Je vois le dilemme mais ici il s’agit d’un bouleversement total de la région .

      Un éclatement de la Syrie en trois régions distinctes(région alioute,région rébelle etrégion kurde ) n’est pas impossible
       c’est une situation favorable à Israël et pour toute la région

    • jaja jaja 26 mai 2013 14:41

      Israel est une colonie de peuplement où la démocratie n’existe que pour les gangsters qui se sonr emparés des terres de la Palestine...

      Les arabes dits « israéliens » dans cette entité coloniale n’ayant pas le droit de s’organiser sous leur propre drapeau pour revendiquer leur appartenance à la Nation palestinienne....

      Et il ne peuvent être que des citoyens de seconde zone dans « l’État juif ».... Leur libération passe par la fin de l’entité coloniale raciste et la création d’un État palestinien sur l’ensemble des terres conquises en 1948, où juifs et arabes vivront en paix....

      Ce n’est qu’une question de temps....


    • antyreac 26 mai 2013 14:51

      Les juifs ont tout simplement recouvré leur patrie qu’ils ont quitté en l’an 70 après la révolte contre le joug romain.


  • Webes Webes 27 mai 2013 09:40

    "Le nouvel ordre mondial est en marche. Au Moyen Orient, plus que dans d’autres zones planétaires, la haine semble être le moteur de l’Histoire.« 

    Ba oui nous sommes toujours dans la phase »post mur de Berlin« mais de dire que »la haine en est le moteur" n est pas une bonne analyse.

    C est plutot une forte envie de liberté qui en est le moteur, que ces gens ce soient fait volés leur revolution par des religieux mieux organisés n est qu un épiphénomène, ils ne sont pas sortis d une dictature pour retomber dans une autre maintenant oui il y aura encore du sang et des larmes comme disait l autre, les oppresseurs pour imposer leur volonté ne le font jamais avec douceur :)


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