Des milliers de libyens en deux jours en Tunisie
En deux jours, mercredi et jeudi 30 et 31 juillet, un peu plus de trente mille libyens, fuyant les combats entre milices rivales, notamment à Tripoli et son aéroport, se sont réfugiés en Tunisie. Une dizaine de milliers de ces ressortissants et un millier d’égyptiens et de jordaniens ont été ainsi accueillis dans la seule journée de jeudi. En outre on a appris que bon nombre de diplomates occidentaux ont emprunté le même chemin avant d’être acheminés en convoi spécial vers Djerba d’où ils ont rejoint leurs pays d’origine par la voie des airs.
Au principal lieu de passage entre les deux pays, le poste frontière de Ras Jédir, au sud est du pays, des bousculades provoquées par quelques milliers de ressortissants égyptiens massés là depuis plusieurs jours dans l’attente d’un laisser passer ou d’un titre de séjour délivré par les autorités locales (seul le passeport suffit aux tunisiens, libyens et ressortissants occidentaux), deux d’entre eux auraient été tués, « accidentellement » selon les médias, par les forces militaires libyennes.
L’accueil de ces réfugiés – souvent motorisés – est rendu long et éprouvant, les mesures de sécurité ayant été renforcées par des fouilles minutieuses afin d' éviter l’infiltration d’armes ou de personnes constituant un danger pour la nation d'accueil. Devant l’aggravation de cette situation, dont l’incident « égyptien », les autorités tunisiennes ont décidé le vendredi 1° aout de fermer provisoirement le dit poste frontière.
Aucun camp de réfugiés n’ayant été installé à proximité de la frontière, les organisations humanitaires étant en outre peu sollicitées, seuls le Croissant rouge, et le Haut-commissariat aux réfugiés de l’ONU ont installé des cellules mobiles de contrôle pour venir en aide aux « fuyards ». Leur apporter des soins et les aider à trouver un logement le cas échéant. Ces cellules ont été installées non loin de la frontière à Zarzis, Médenine et Djerba. Ces deux organismes, collaborant avec d’autres organisations internationales se prépareraient à un afflux massif de réfugiés.
Sur le plan local, le chef d’état major de l’armée, le Général Hamdi a présenté sa démission au Président provisoire de la République qui l’a acceptée. Cette « démission surprise » aurait été provoquée par les disfonctionnements récents relevés au sein des différents corps de la « grande muette ». Notamment l’attaque surprise, le 16 juillet dernier, de terroristes un soir de ramadan, à la frontière algérienne, qui avait coûté la vie à quinze militaires. Quelques jours auparavant, et sur la foi de renseignements fiables, le haut commandement avait pourtant été averti de l’imminence d’un tel assaut.
Le jeudi 31 juillet, sur le thème de l’activité terroriste dans le pays, le ministère tunisien de l’Intérieur a annoncé, l’arrestation d’un dangereux terroriste, Afif Laâmouri, membre influent du mouvement interdit d’Ansar Echaria, qui était recherché pour terrorisme et plusieurs assassinats. D’autre part, les forces de sécurité ont arrêté tout récemment, un individu fournissant soutien matériel et logistique aux groupes terroristes réfugiés dans les montagnes de la frontière algérienne. Surtout de l’argent qu’il collectait devant les mosquées sous forme de « dons ».