mardi 31 décembre 2013 - par
La reprise de l’économie étasunienne est très déséquilibrée. Elle est inégale à un point extrêmement choquant et elle est sans doute nourrie par une nouvelle bulle spéculative. A court terme, il semblerait que cela puisse tenir quelques temps. A long terme, un nouveau krach semble inévitable.
Etats-Unis : avis de croissance confirmé
Il y a dix jours, la croissance des Etats-Unis au troisième trimestre a été révisée à la hausse, à 4,1% en rythme annuel. Quelques jours avant, Ben Bernanke annonçait la réduction du programme de rachat d’obligations, signe de la confiance de la Fed dans la reprise.
2014, année de la reprise ?
Les chiffres de la croissance aux Etats-Unis sont assez spectaculaires. Ils démentent complètement ceux qui pensaient, début 2013, que le monde allait s’enfoncer dans une nouvelle profonde récession. Certes, la conjoncture mondiale et étasunienne a vacillé au tournant de l’année dernière, mais il semble bien que 2014 sera l’année de la reprise économique. Bien sûr, comme je l’ai expliqué plusieurs fois, cette reprise sera illusoire car elle sera faible, inégale et temporaire, mais malgré de gros déséquilibres, la situation s’améliore, un peu partout, aux Etats-Unis, en Europe, au Japon, en Chine.

Du coup, le baromètre du climat des affaires de The Economist a affiché un rebond spectaculaire au 3ème trimestre, dans le monde entier, au plus haut depuis quelques temps… Le léger desserrement des politiques d’austérité en Europe et la meilleure conjoncture internationale rendent crédibles l’objectif d’une croissance de 0,9% par an. En revanche, l’objectif d’inversion de la courbe du chômage semble totalement illusoire car il faudrait plus de croissance pour y arriver.
Assouplissement monétaire réduit
Du coup, la décision de la Fed de légèrement réduire la voilure son programme de rachat d’obligations (à 75 milliards par moi au lieu de 85 milliards) a été bien mieux prise que la première annonce du printemps dernier. Comme le Monde le souligne, les chiffres de la croissance et du chômage étaient des arguments pour ce changement de cap. En revanche, la baisse de l’inflation, à peine au-delà de 1%, ainsi que la baisse du taux de participation à la population active (qui relativise fortement la baisse du taux officiel du chômage) montrent que tout ne va pas parfaitement pour les Etats-Unis.
Après, une question subsiste. Certes, la politique monétaire ultra-accomodante de la Fed a sans doute sauvé l’économie d’une dépression mais on peut se poser des questions sur les conséquences de l’envolée du bilan de banque centrale du pays, passé de 900 milliards de dollars avant la crise à plus de 4 000 milliards aujourd’hui ! Le Financial Times a publié un graphique montrant le lien entre l’augmentation de la taille du bilan de la Fed et les cours de la bourse. L’assouplissement quantitatif a relancé l’économie, mais il a aussi nourri la spéculation, en absence de réforme de la finance.