jeudi 17 septembre 2015 - par Le Cri des Peuples

Faites des bombes, pas des réfugiés

Par Pepe Escobar – Le 10 septembre 2015

Source : Russia Today

Traduit par Daniel, relu par jj pour le Saker francophone.

 

Pepe Escobar

Pepe Escobar

 

Les Russes arrivent ! Les Russes arrivent ! En fait, les Russes arrivent toujours. Les Russes n’ont jamais cessé d’arriver depuis les bons vieux jours de la guerre froide. Les Russes envahissent l’Ukraine. Chaque jour. Depuis plus d’un an maintenant. Voilà maintenant que les Russes envahissent la Syrie.

 

 

Et ce n’est que le prélude. Bientôt, les Russes vont envahir tout le Moyen-Orient, toute l’Europe de l’Est et de l’Ouest et tout l’Arctique. Puis un beau jour, ils seront sournoisement de retour à Cuba, prêts à envahir la Floride, puis toute la mère patrie.

L’histoire se répète et est devenue une mauvaise farce récurrente. L’illustration la plus éloquente et savoureuse du modus operandi de la propagande qui sous-tend l’hystérie exceptionnaliste en cours concernant la prétendue incursion militaire russe en Syrie a été écrite en 2011 dans le magazine en ligne Counterpunch, par le grand et regretté Alex Cockburn :

Supposons que la CIA laisse fuiter une étude portant sur la sécurité nationale qui conclut que la lune est faite de fromage et que les Chinois comptent y envoyer un couple de rats gigantesques génétiquement modifiés pour qu’ils y prolifèrent en nombre suffisant pour manger tout le fromage, sabotant ainsi les plans des USA de déployer un radar de défense antimissile sur la face cachée de la lune.

 Les premières manchettes se lisent comme suit : « La menace des rats chinois soulève doutes et moqueries partout. » Le chapeau des articles publiés dans le New York Times, le Washington Post et le Wall Street Journal citent les moqueurs, puis contrebalancent leurs propos par des citations de gens respectables comme des « sources des services secrets », des professeurs de faculté, des « experts » de groupes de réflexion et ainsi de suite, tous prêts à corroborer la version gouvernementale : ils sont nombreux à dire que le scénario des rats est « plausible », etc.

Après quelques jours d’articles du même genre, le scénario des rats chinois s’impose comme une proposition crédible. Les articles rapportent avec tout le sérieux du monde ce que pourrait faire le gouvernement des USA pour contrer et écarter la menace des rats chinois : le vice-président dit que « toutes les options sont sur la table », etc.

C’est simple comme bonjour. Selon la doctrine militaire du Pentagone, la Chine, tout comme la Russie d’ailleurs, sont des menaces de taille aussi graves, sinon pires, que EIIL/EIIS/Da’ech. La Russie a sûrement ses rats elle aussi. Ce qui nous mène à la version syrienne de les Russes arrivent, dont les groupes de réflexion font leurs choux gras, à commencer par cette créature de la CIA qu’est Stratfor, qui y est allé de supputations hautement réfléchies, qui reposent évidemment sur des renseignements de premier ordre, de seconde main, idéologiquement corrompus, nuls et faux.

 

Le dilemme du partage du pouvoir

 Dans cet article, le Saker démolit pratiquement tous les principaux aspects de cette aberration qu’est une intervention militaire russe en Syrie.

Moscou ne s’engagera tout simplement pas dans un autre Afghanistan. D’autant plus que 66 % des Russes s’opposent même à une intervention militaire dans le Donbass voisin. Eh oui, nous parlons ici de cette fameuse invasion que l’Otan et les médias institutionnels occidentaux nous annoncent de façon alarmante avec la plus grande certitude pratiquement chaque semaine.

Le problème qui se pose pour les va-t-en-guerre de l’Otan et du Conseil de coopération du Golfe, est que Moscou cherche actuellement à coordonner un véritable anti-changement de régime, un plan de paix qui s’attaquerait simultanément aux deux problèmes fondamentaux de la tragédie syrienne : le partage du pouvoir à Damas et l’ascension de EIIL/EIIS/Da’ech.

Le président Poutine a confirmé publiquement que Bachar al-Assad a déjà accepté de tenir de nouvelles élections et de partager le pouvoir avec l’opposition non salafo-djihadiste. Cette question a été abordée en détail avec Washington, Ankara, Riyad et Le Caire. Même les paranos de Riyad qui, soit dit en passant, poursuivent leur bombardement et maintenant leur invasion du Yémen en toute illégalité, sont au moins ouverts à la discussion.

Bachar al-Assad, le président syrien © Sana Sana / Reuters

La première étape du plan consisterait à former une véritable coalition pour combattre le faux califat, qui comprendrait la Russie, l’Iran, le gouvernement syrien à Damas, la Turquie et l’Arabie saoudite, de même que Washington.

Mais il y a un accroc. Le plan A de l’administration Obama demeure un changement de régime. Un plan B codirigé par les Russes avec Assad à bord est frappé d’anathème. Il faut dire qu’Obama lui-même n’a jamais cessé de répéter son mantra, « Assad doit partir ».

 

À surveiller : la M5

 La route M5 est une artère hautement stratégique qui relie Damas au nord et à l’ouest de la Syrie. Jadis, durant le règne de Hafez al-Assad puis de Bachar jusqu’en 2011, tous pouvaient aller et venir sur la M5 en toute sécurité comme sur n’importe quelle autre autoroute.

Il y a un mois, EIIL/EIIS/Da’ech a pris la ville stratégique et majoritairement chrétienne de al-Qaryatain, au nord-est de Damas. L’Armée arabe syrienne, déjà surchargée, n’est pas encore parvenue à la reprendre.

Cette situation est particulièrement inquiétante parce que le faux califat n’est dorénavant qu’à 30 km de la route M5. Il est vrai que quelques snipers embusqués dans des terrains vagues au nord de Damas ont déjà menacé la M5 par intermittence. Mais si EIIL/EIIS/Da’ech arrivait à couper la route en deux, ce serait un véritable cauchemar pour Damas.

Les risques sont sans doute minimes, car la prise de la M5 devrait être évitée par l’intervention d’une ligne de défense solide comprenant le Hezbollah, des conseillers militaires iraniens et les forces spéciales. Le problème serait ainsi réglé sans l’intervention des experts et des conseillers militaires russes qui se trouvent en Syrie, dont la présence a été confirmée par le ministère russe des Affaires étrangères.

Cette présence n’a cependant rien d’étonnant. Après tout, ils mettent en œuvre les contrats militaires existants entre Moscou et Damas et doivent enseigner aux Syriens le maniement du matériel russe.

Ce qui fait que Damas, même dans une situation précaire, n’a pas besoin de la présence de militaires russes sur son sol. Il doit compter toutefois sur les conseils avisés d’équipes de conseillers spéciaux du service de renseignement militaire (GRU) et du service des renseignements extérieurs (SVR) de la Russie. Le refrain les Russes arrivent, que répètent à satiété les services secrets occidentaux et israéliens, pourrait se référer en fait à ces équipes et à quelques troupes d’élite russes déployées pour renforcer la sécurité à Tartus et à la base aérienne près de Latakia.

 

La responsabilité de protéger remise au goût du jour

 Pendant ce temps, EIIL/EIIS/Da’ech continue d’annexer des territoires avec une régularité de métronome. C’est un véritable prodige dans les cieux géopolitiques que de voir tous ces drones du Pentagone et de l’Otan capables de localiser et d’éliminer avec une précision chirurgicale un agent du faux califat de temps à autre, mais qui ne parviennent pas à détecter, en raison de tempêtes de sable, tous ces convois formés de rutilantes Toyota blanches qui paradent en Syrak en semant le chaos.

EIIL/EIIS/Da’ech peut maintenant mener ses opérations dans un vaste territoire. Chaque territoire perdu par les forces de Damas est aussitôt occupé non seulement par EIIL/EIIS/Da’ech, mais aussi par le Front al-Nosra (Al-Qaïda en Syrie) ou par Ahrar al-Sham. Tous ces groupes sont formés de salafo-djihadistes purs et durs. Il n’y a pas le moindre rebelle modéré formé par les USA en vue.

Ce que cela signifie politiquement, c’est l’impossibilité d’une entente pour le partage du pouvoir à Damas. C’est soit une victoire totale contre le faux califat dans l’ensemble du Syrak, soit la mort. Les précédents ne sont guère réjouissants. Lorsque l’Armée arabe syrienne a eu le dessus sur les brutes du calife, celles-ci se sont repliées en territoire irakien.

Cela signifie aussi que la campagne de bombardement en cours que les USA dirigent par-derrière n’est qu’un jeu vidéo inoffensif, dont la futilité prend des proportions gargantuesques avec l’entrée dans la danse de la Grande-Bretagne et de la France. La seule façon réaliste de défaire une fois pour toutes cette bande hétéroclite de takfiris salafo-djihadistes déments qui décapitent à qui mieux mieux, c’est par une attaque terrestre des forces conjointes de la Syrie, du Hezbollah, de l’Iran et de l’Irak, appuyées par des bombardements précis à partir de renseignements de première main recueillis sur le théâtre d’opérations.

Mais cela ne se produira pas. Parce que la Maison-Blanche, le Pentagone, la maison des Saoud et le sultan Erdogan (beaux discours mis à part) n’en veulent tout simplement pas. Pour eux, c’est soit un changement de régime, soit laisser la route M5 passer aux mains du faux califat.

Bref, toute cette histoire voulant que les Russes arrivent n’a aucun sens. Ce serait inutile du point de vue militaire et insoutenable politiquement à Moscou. Mais la Russie va continuer de conseiller Damas.

Dans l’intervalle, le nombre de réfugiés du changement de régime, comme l’analyste Vijay Prashad les a surnommés, va continuer de gonfler. Une bonne partie de l’opinion publique européenne, qui vient juste de découvrir qu’une guerre civile vicieuse fait rage en Syrie, demande déjà que l’on fasse quelque chose, soit plus de bombardements en Syrie (d’où l’entrée en scène des Français et des Britanniques).

Ce à quoi on pourrait s’attendre est encore plus sinistre : une version remixée du scénario libyen. Vous rappelez-vous lorsqu’on invoquait la responsabilité de protéger les victimes possibles d’un massacre possible de civils par Kadhafi ? Dans ce monde post-orwellien, la menace d’une nouvelle guerre reposant sur la responsabilité de protéger plane dangereusement au-dessus de Damas, derrière laquelle se profile, une fois encore, une obsession de changement de régime.

C’est ce que la Russie cherche à éviter. Pour les va-t-en-guerre de l’Otan et du Conseil de coopération du Golfe, le slogan Faites l’amour, pas la guerre ne protégera jamais les réfugiés du changement de régime. Leur slogan à eux est on ne peut plus clair. C’est Faites des bombes, pas des réfugiés.

 

 

Pepe Escobar est l’auteur de Globalistan : How the Globalized World is Dissolving into Liquid War (Nimble Books, 2007), Red Zone Blues : a snapshot of Baghdad during the surge (Nimble Books, 2007), Obama does Globalistan (Nimble Books, 2009) et le petit dernier, Empire of Chaos (Nimble Books).

 

 

Voir la dernière publication de Sayed Hasan : Les marchands de soupe de la mafia laïque française

 

 



14 réactions


  • Robert GIL Robert GIL 17 septembre 2015 08:52

    L’attrait exercé par l’État islamique, qui compte plus de 30 000 combattants étrangers, s’explique en ce qu’il exprime la rage ressentie par les dépossédés de la Terre et en ce qu’il s’est libéré des entraves de la domination occidentale. Il défie la tentative néolibérale de transformation de l’opprimé en déchet humain. Vous pouvez condamner sa vision médiévale d’un état musulman et ses campagnes de terreur contre les shiites, les yazidis, les chrétiens, les femmes et les homosexuels — ce que je fais — mais l’angoisse qui inspire toute cette sauvagerie est authentique ; vous pouvez condamner le racisme des suprématistes blancs qui se rallient à Trump — ce que je fais — mais ils ne font eux aussi qu’obéir à leur propre frustration et désespoir. L’ordre néolibéral, en transformant les gens en main d’œuvre superflue et par extension en êtres humains superflus, est responsable de cette colère. Le seul espoir restant réside en une réintégration des dépossédés dans l’économie mondiale, afin de leur donner un sentiment d’opportunité et d’espoir, de leur donner un futur. Sans cela, rien n’endiguera le fanatisme... lire la suite


    • Alren Alren 17 septembre 2015 19:27

      @Robert GIL

      Ce que vous dites est très vrai : Il y a de la rage ou plutôt de la rancœur chez les islamistes, de voir le « triomphe », au moins apparent, des « mécréants » occidenteux sur les bons « croyants » qui respectent les piliers de l’islam et qu’Allah néanmoins semble abandonner. 

      Cette rancœur est aussi alimentée par le fait que loin de toujours s’agrandir, le domaine musulman a été amputé de la Palestine où sévit une religion, le judaïsme, qui devrait être réduite ainsi que ses pratiquants au rang précaire de « protégés » comme c’était autrefois. 
      Qui plus est ce sentiment est renforcé par l’injustice criante qui permet à l’état d’Israël (et une majorité de sa population, pas seulement ses dirigeants fascistes actuels) de fouler aux pieds les Droits de l’Homme qui permet pourtant à l’Occident d’intervenir dans les affaires intérieures des autres pays.

      À ces sentiments vient se greffer l’inquiétude d’un monde qui bouge et pas dans le bon sens pour les traditionalistes musulmans qui n’ignorent pas la fascination pour les vitrines de l’Occident d’une large frange de la population musulmane : combien « d’hypocrites » dans la population cultivée qui font semblant de croire mais ne croient plus réellement et voudraient être libres de leurs opinions et croyances, sans avoir de comptes à rendre à personne du moment qu’ils ne nuisent pas à autrui ?

    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 19 septembre 2015 18:21

      @Alren et Gil,
      Taratata... les mercenaires sont des gens incultes, il suffit de voir les bras cassés qui font en France des attentats, qui sont manipulés par des religieux, et à qui les recruteurs promettent paradis, argent, le pouvoir des futurs califats et des femmes. Tous les frustrés de la terre ne deviennent pas des assassins qu’on bourre de Captagon.

      -« Comment l’Arabie Saoudite promeut l’islamisme à l’échelle planétaire » à coups de milliards de pétrodollars.Document Wikileaks.

      - « Les djihadistes sont massivement drogués au Captagon ».


  • zygzornifle zygzornifle 17 septembre 2015 08:57

    les réfugiés feront des gosses comme le disait Kadhafi a Rome : C’est le ventre de nos femmes qui nous offrira la victoire ....


  • Robert GIL Robert GIL 17 septembre 2015 08:59

    Selon Overton  chaque idée, même la plus ahurissante, a pour éclore dans la société une fenêtre d’opportunité. Dans cette fenêtre, l’idée peut être largement discutée, ouvertement, en essayant de modifier la loi en sa faveur. L’apparition de cette idée, dans ce que l’on peut appeler « la fenêtre d’Overton », lui permet de passer du stade “impensable” à un débat public avant son adoption par la conscience de masse et son inscription dans la loi.
    .
     voir :
    OVERTON, MANIPULER L’OPINION POUR FAIRE ACCEPTER L’INACCEPTABLE !


  • Laulau Laulau 17 septembre 2015 11:15

    Cela signifie aussi que la campagne de bombardement en cours que les USA dirigent par-derrière n’est qu’un jeu vidéo inoffensif, dont la futilité prend des proportions gargantuesques avec l’entrée dans la danse de la Grande-Bretagne et de la France.

    Excellent ! Comment croire que ces fameux islamistes tiennent tête à un coalition qui irait de la Russie aux USA en passant par la Syrie, l’Irak, la France, l’Arabie, la Grande Bretagne .... Les médias nous prennent pour des cons. En fait l’état islamique n’est qu’un faux nez de l’Arabie qui les arme et les finance. Et derrière l’Arabie il y a ....... Mickey Mouse ?


  • soi même 17 septembre 2015 12:43

    @ Sayed 7asan, très bon article de se site.
    Il est évident qu’en sous mains la propagande qui met tellement en avant les droits de l’homme à toute les sauces à tous intérêt que son opinion publique soit travailler au corps.
    Cela ferrait vraiment désordre, si son opinion publique dans un éclair de lucidité approuverait que se généreux corps expéditionnaire international se face ridiculisé comme cela à été déjà le cas avec deux missiles qui ont fait flaupes en Méditerranée.

    Déjà une bonnes partie doivent probablement avoir une certaine lassitude de ses expéditions punitives qui ne règle en rien une question, mais auraient plus tôt perçue cette fâcheuse tendance à foutre le bordel, si en plus ce corps se prend les pieds dans le tapis, il est évident , qu’il n’ont qu’une carte à joue alimenté l’angoisse en criant au loup pour ce légitimer.

     
     


  • krapom.deviantart.com krapom.deviantart.com 17 septembre 2015 14:07

    Faites la bur

    Qa la guerre.

  • jjwaDal jjwaDal 17 septembre 2015 19:09

    Il fut un temps où on daignait demander leur opinion aux principaux intéressés. On pourrait demander aux Syriens ce qu’ils en pensent de tout ça ? Et ensuite s’asseoir dessus dans la grande tradition de bouffonnerie « démocratique » qu’on trouve aujourd’hui en europe comme aux USA.


    • sirocco sirocco 18 septembre 2015 00:17

      @jjwaDal

      « On pourrait demander aux Syriens ce qu’ils en pensent de tout ça ? »

      C’est qui, « on » ? Ce ne sont pas les journalistes occidentaux, en tout cas.
      Depuis plusieurs années que la guerre fait rage en Syrie, il ne s’est pas trouvé un seul reporter pour avoir l’idée d’aller nous montrer comment vit la majorité du peuple syrien qui soutient son président en luttant contre les assaillants étrangers (les « rebelles syriens » sont peanuts) et recueillir sa parole. Pas un seul !

      .

      Tous les reportages qu’on a pu voir étaient systématiquement tournés parmi les assaillants. Et les Syriens qu’on nous a donnés à entendre, interviewés dans les camps de réfugiés en Jordanie ou au Liban ou en ce moment parmi les migrants qui déferlent sur l’Europe, étaient systématiquement choisis parmi les opposants au régime.


  • jjwaDal jjwaDal 18 septembre 2015 07:50

    Je ne faisais pas référence à la « fabrique du consentement massif » que sont devenus les grands médias occidentaux. Mais allez voir « Democracy now », « Whashington’s blogspot », « RT » etc et de l’info différente vous en aurez.
    Vous savez que les grands médias n’ont plus mission d’informer correctement le grand public sur la réalité du monde. Et bien retroussez vos manches pour faire leur travail et allez cherchez la réalité contrastée de ce monde « avec les dents » (pour pasticher les mots d’un grand bouffon local).
    Ecoutez le « diable » que nos dirigeants veulent éliminer (ça devient une manie) et lisez en détail le sondage que j’ai mis en lien et vous aurez une bien meilleure vue de la situation en syrie avant qu’on y fasse règner un complet chaos (je vois mal les russes laisser faire, le souvenir de la Lybie fut cuisant pour eux...).


  • JC_Lavau JC_Lavau 18 septembre 2015 21:28

    Pis ptêt que Poutine va annexer la Syrie ? Déjà que la non-invasion russe panique plusieurs capitales des ex-colonies de l’ex-URSS, et même les autorités suédoises...
    En tout cas les Tazuniens ont trouvé le truc pour refiler leurs 250 chars Bradley, tout juste bons à réprimer des insurrections populaires.


  • ykpaiha ykpaiha 19 septembre 2015 01:17

    Sorti d’une Eschatologie des temps modernes un ignare qui ne parlait pas américoincoin, a écrit des choses merveilleuses...
    Mais comme ce n’est plus enseigné et que la soit-belle édukassem est passée par la en certificat de zétudes je vous soumets un petit instant de conscience.....bien de chez nous.

    La conscience

    Lorsque avec ses enfants vêtus de peaux de bêtes,
    Echevelé, livide au milieu des tempêtes,
    Caïn se fut enfui de devant Jéhovah,
    Comme le soir tombait, l’homme sombre arriva
    Au bas d’une montagne en une grande plaine ;
    Sa femme fatiguée et ses fils hors d’haleine
    Lui dirent : « Couchons-nous sur la terre, et dormons. »
    Caïn, ne dormant pas, songeait au pied des monts.
    Ayant levé la tête, au fond des cieux funèbres,
    Il vit un oeil, tout grand ouvert dans les ténèbres,
    Et qui le regardait dans l’ombre fixement.
    « Je suis trop près », dit-il avec un tremblement.
    Il réveilla ses fils dormant, sa femme lasse,
    Et se remit à fuir sinistre dans l’espace.
    Il marcha trente jours, il marcha trente nuits.
    Il allait, muet, pâle et frémissant aux bruits,
    Furtif, sans regarder derrière lui, sans trêve,
    Sans repos, sans sommeil ; il atteignit la grève
    Des mers dans le pays qui fut depuis Assur.
    « Arrêtons-nous, dit-il, car cet asile est sûr.
    Restons-y. Nous avons du monde atteint les bornes. »
    Et, comme il s’asseyait, il vit dans les cieux mornes
    L’oeil à la même place au fond de l’horizon.
    Alors il tressaillit en proie au noir frisson.
    « Cachez-moi ! » cria-t-il ; et, le doigt sur la bouche,
    Tous ses fils regardaient trembler l’aïeul farouche.
    Caïn dit à Jabel, père de ceux qui vont
    Sous des tentes de poil dans le désert profond :
    « Etends de ce côté la toile de la tente. »
    Et l’on développa la muraille flottante ;
    Et, quand on l’eut fixée avec des poids de plomb :
    « Vous ne voyez plus rien ? » dit Tsilla, l’enfant blond,
    La fille de ses Fils, douce comme l’aurore ;
    Et Caïn répondit : « je vois cet oeil encore ! »
    Jubal, père de ceux qui passent dans les bourgs
    Soufflant dans des clairons et frappant des tambours,
    Cria : « je saurai bien construire une barrière. »
    Il fit un mur de bronze et mit Caïn derrière.
    Et Caïn dit « Cet oeil me regarde toujours ! »
    Hénoch dit : « Il faut faire une enceinte de tours
    Si terrible, que rien ne puisse approcher d’elle.
    Bâtissons une ville avec sa citadelle,
    Bâtissons une ville, et nous la fermerons. »
    Alors Tubalcaïn, père des forgerons,
    Construisit une ville énorme et surhumaine.
    Pendant qu’il travaillait, ses frères, dans la plaine,
    Chassaient les fils d’Enos et les enfants de Seth ;
    Et l’on crevait les yeux à quiconque passait ;
    Et, le soir, on lançait des flèches aux étoiles.
    Le granit remplaça la tente aux murs de toiles,
    On lia chaque bloc avec des noeuds de fer,
    Et la ville semblait une ville d’enfer ;
    L’ombre des tours faisait la nuit dans les campagnes ;
    Ils donnèrent aux murs l’épaisseur des montagnes ;
    Sur la porte on grava : « Défense à Dieu d’entrer. »
    Quand ils eurent fini de clore et de murer,
    On mit l’aïeul au centre en une tour de pierre ;
    Et lui restait lugubre et hagard. « Ô mon père !
    L’oeil a-t-il disparu ? » dit en tremblant Tsilla.
    Et Caïn répondit : " Non, il est toujours là. »
    Alors il dit : « je veux habiter sous la terre
    Comme dans son sépulcre un homme solitaire ;
    Rien ne me verra plus, je ne verrai plus rien. »
    On fit donc une fosse, et Caïn dit « C’est bien ! »
    Puis il descendit seul sous cette voûte sombre.
    Quand il se fut assis sur sa chaise dans l’ombre
    Et qu’on eut sur son front fermé le souterrain,
    L’oeil était dans la tombe et regardait Caïn.




  • Captain Marlo Fifi Brind_acier 19 septembre 2015 07:59

    La prochaine cession des Nations Unies s’ouvre le 28 septembre.
    Vue les intervenants et les sujets abordés, ça va être rock’n’roll !


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