jeudi 29 décembre 2016 - par La centrale à idées

Indonésie : des oranges amères pour le gouverneur

 

L'Indonésie, ce colosse démographique de bientôt 260 millions d'habitants, est secoué à son tour par une grave crise politique.

 

Toutefois ce qui alimente la vindicte populaire est bien différent des accusations de corruption en Corée et chez le voisin malai1s - champion toutes catégories confondues avec son détournement d'un milliard de dollars via un fond souverain initialement destiné au développement par le premier ministre... Et dire qu'on se plaint de nos parlementaires qui mènent grand train aux frais du contribuable  !

Rompant un équilibre sociétal de plus en plus fragile en période d'élection, le gouverneur chrétien de Jakarta s'est laissé aller à remettre en doute l'interprétation d'un verset du Coran stipulant qu'un musulman ne devait confier son vote qu'à un coreligionnaire. Courageux mais pas très malin l'ami Basuki Thahaja Purnama. On va faire comme tout le monde et l'appeler Ahok si vous voulez bien.

Il n'en fallait pas plus pour embraser les consciences les plus radicales2. La suite de l'affaire est prévisible avec la tenue de manifestations massives appelant à la destitution et à l'incarcération du sieur Ahok pour blasphème. Une accusation lourde dans ce pays où 90% de la population est musulmane et dont près de 60% réside dans la seule île de Java. La capitale gronde donc et réclame justice.

Malgré l'appui du président Joko Widodo qui dénonce une instrumentalisation politique - l'art d'enfoncer des portes ouvertes sans trop se mouiller - le sort du gouverneur semble de plus en plus incertain pour ne pas dire scellé.

La justice a acceptée d'entamer une procédure à son encontre3 et nombre d'observateurs craignent une enquête à charge pour calmer une opinion publique déjà chauffée à blanc par les vagues d'exécutions sommaires à l'encontre de trafiquants de drogue plus ou moins avérés4 et d'un terrorisme en recrudescence depuis l'attaque du 14 janvier, qui a conduit à de nombreuses arrestations arbitraires depuis quelques semaines.

Pour ces festivités de fins d'années ne perdons pas espoir, le bouc émissaire a toujours été la meilleure occasion de réunir les gens du livre autour du même feu...

Attention à ne pas se brûler pour autant.

 

 



2 réactions


  • baldis30 29 décembre 2016 18:55

    « les vagues d’exécutions sommaires à l’encontre de trafiquants de drogue plus ou moins avérés4 et d’un terrorisme en recrudescence »

    quel argent finance le terrorisme ? la réponse est parfaitement vue ! en quelques mots ...

    Qui recycle ... on sait depuis peu que bien des banques du golfe sont dans le coup, plus que les paradis bancaires habituels (Suisse, Monaco, Saint-Marin, Andorre, Amérique centrale et îles,...)


  • popov 1er janvier 2017 15:33

    Il fallait s’y attendre. 


    C’est le résultat du financement par l’Arabie Saoudite des écoles coraniques d’où les enfant sortent plus bêtes qu’à leur entrée.

    Une autre chose qui enrage les islamopithèques locaux, c’est le dangdut.

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