mercredi 5 août 2009 - par Olivier Bonnet

Infirmières bulgares : où l’on reparle de rançon

Sarkozy le menteur

Hier, c’était il y a deux ans jour pour jour, le 3 août 2007. Nous écrivions alors dans ces colonnes : "Sarkozy se moque de vous : Français, réveillez-vous !" Nous parlions de l’affaire de la libération des infirmières bulgares otages de Khadafi et nous égosillions à dénoncer le mensonge d’Etat. Piqûre de rappel : "Ni l’Europe ni la France (n’ont) versé la moindre contribution financière à la Libye", prétendait le président. Il niait aussi toute contrepartie sous la forme d’un troc nucléaire ou d’un accord de vente d’armes. Quelques mois plus tard, le 10 décembre exactement, nous pouvions écrire : l’ex-émissaire européen en Libye, Marc Pierini, a apporté jeudi dernier de l’eau à notre moulin par ses déclarations sans ambiguité aucune devant la commission d’enquête parlementaire : "L’élément décisif a été la disponibilité de la France à se prêter à une discussion, fondamentale pour le colonel (Mouammar) Kadhafi, sur les armements et le nucléaire", a en effet déclaré celui qui a participé à tout le processus ayant permis la libération le 24 juillet des 5 infirmières bulgares et du médecin palestinien, incarcérés depuis 1999 et condamnés à mort sous l’accusation prétexte absurde d’avoir inoculé le virus du sida à des enfants libyens. Et la dépêche AFP de conclure : "Paris et Tripoli avaient conclu un mémorandum d’entente sur le nucléaire civil et plusieurs accords de coopération, notamment dans le domaine militaire. Peu après, un contrat de ventes d’armes entre le groupe européen EADS et la Libye était annoncé". Le témoignage accablant de Pierini n’a pas fait beaucoup de bruit. Il était pourtant explosif : aux Etats-Unis - c’est sans la doute l’une des seules choses que nous envions à leur système politique -, un président coupable de mensonge est contraint de démissionner. Question de morale publique (qui voulait "remettre de la morale en politique", déjà ?). Or Sarkozy est convaincu d’avoir nié à tort le volet nucléaire et ventes d’armes. Qu’en est-il de la troisième partie de son mensonge, qui concerne les contributions financières ? bb

 Lisons Rue89  ? "L’information est passée totalement inaperçue en France (encore ! NdA) mais a fait son petit effet en Bulgarie. La semaine dernière, Boyko Borisov, le nouveau Premier ministre bulgare, a accusé son prédecesseur Sergueï Stanichev d’avoir versé 72 millions de dollars à la Libye pour obtenir la libération des infirmières bulgares en 2007. (...) Si ce « paiement » contre libération a bien eu lieu, il ternit également une réussite attribuée à Nicolas Sarkozy, quelques semaines après son élection, et dont le président a toujours assuré qu’elle était avant tout diplomatique. La France a toujours nié avoir versé de l’argent à la Libye sans s’avancer toutefois sur la participation financière des autres pays. (...) L’Elysée préfère que l’on garde l’image de l’ancienne première dame, polo blanc et traits tirés, sur le tarmac entouré d’otages libres et souriants, et maintient la thèse officielle : une formidable négociation menée par Nicolas Sarkozy (et un peu par l’Union Européenne)." Si ce qu’affirme le Premier ministre bulgare est exact, la Bulgarie, après l’avoir vigoureusement nié, aurait bien versé une rançon. Voilà la version "diplomatique" du chef de l’Etat français sérieusement mise à mal ! Et la France s’est-elle elle aussi acquittée d’une rançon (en plus des 460 millions d’euros versés au Fonds de Benghazi d’aide aux familles des enfants contaminés par le sida par la France, l’Union européenne et avancés par le Qatar) ? "Deux ans après la libération des infirmières bulgares, le nouveau Premier ministre bulgare prononce le mot « rançon ». Et relance un secret de polichinelle. S’il est clair maintenant que la Libye a reçu de l’argent pour cette libération, la question demeure : combien, et de qui ?... ", interroge Alexandre Lévy sur Bétapolitique. Bonne question. Comptez sur nous pour ne pas lâcher l’affaire : "Sarkozy, je te vois" !

PS : pour un récapitulatif de toute l’histoire, voir dans les Dossiers de Plume le chapitre Affaire des otages bulgares de Kadhafi.



14 réactions


  • Fergus fergus 5 août 2009 12:33

    Merci pour ces précisions qui confirment ce que l’on savait déjà : Sarkozy est un Menteur et un Manipulateur.

    Et avec lui Cécilia, la dame qui avait rempilé pour quelques mois de CDD en compagnie du candidat de l’Ump.


    • HELIOS HELIOS 5 août 2009 12:59

      C’est peut être pour ça qu’elle s’est tirée la dame en question, peut être un peu malmenée par sa conscience...

      Quoique, ces gens là, avoir de la conscience....


    • karpediem karpediem 5 août 2009 16:18

      frustré le calmos ?
      allons calmos .... calmos !!


  • Alpo47 Alpo47 5 août 2009 13:41

    Quoooooiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! ! ! ! ! , Sarkozy un MENTEUR ?
    Comment peut on oser prétendre une chose pareille ? Cet homme s’est hissé au sommet du pouvoir par la seule force de son intégrité et de ses multiples savoir-faire et qualités humaines...
    Que cela soit bien clair et niet ... et assez de calomnies .


  • Bulgroz 5 août 2009 14:17

    Des articles de Bonnet, j’en étais resté là quand l’auteur s’est lancé dans la grande bataille électorale d’Aix »Puissent les électeurs aixois lui signifier enfin son congé ! (à Maryse Joissains-Masini) » disait il. 

    Monsieur Bonnet a oublié de nous donner les résultats atteints par l’énorme coalition PS-Modem-Prg-PCF-NPA.

    Par ailleurs, continuez vous à affirmer que le ministre Barnier a bien voté cette directive Barosso sur le rosé ?

    Il faut bien faire faire un suivi de ce que vous racontez.



  • karpediem karpediem 5 août 2009 16:20


    merci à l’auteur
    pour votre article qui nous remet bien la partition à l’oreille... !



  • jakback jakback 5 août 2009 18:03

    Bonnet, Bonnet, Bonnet !!
    Découvrir l’eau froide a votre âge et, de plus le faire savoir, quelle innocence !!
    Le journaliste d’investigation que vous êtes, ne manquera pas d’enquêter en Corée du Nord, afin de nous narrer par le menu, la libération des 2 journalistes américains, , suite a l’intervention de Clinton auprès d’un autre grand démocrate, Kim Jong-Il, quel talent ce Bill !!! menteur assurément, « http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2009/08/04/la-coree-du-nord-gracie-les-deux-journalistes-americaines_1225765_3216.html#ens_id=1156302 » mais l’important est ailleurs, il vous échappe, peut être.


  • tvargentine.com lerma 5 août 2009 18:58

    Le camarade BONNET,travailleur prolétaire des masses laborieuses,comme d’ailleurs ses articles du TSS,qui ne marchent plus,car les français ne les écoutent plus

    Le TSS,camarade BONNET,cela ne marche plus et ce qui marche ce sont les idées car des idées apportent des avancées dans la démocratie et dans la construction d’un programme de gouvernement

    Vous,vous passez votre temps à détruire !

    http://www.tvargentine.com/


  • eugène wermelinger eugène wermelinger 5 août 2009 20:02

    Reste la question : y-a-til eu des enfants infestés par le Sida au moyen de vaccins ?
    D’où venaient ces vaccins ? Quelle labo ? 

    En quoi la France était-elle concernée ? 
    Allons-nous livrer des vaccins contre la grippe à ces braves lybiens ?



    • janequin 6 août 2009 10:39

      C’est bien là la question importante, Eugène.

      Au fait, pourquoi ces enfants étaient-ils à l’hôpital ? Sûrement pas parce qu’ils avaient le Sida !
      Comment les a-t-on traités ? Cela pourrait peut-être nous éclairer.


  • brieli67 6 août 2009 08:50

    bien détestable le choix de Ségala

    http://www.actualite-de-stars.com/people/10304696-tinka-milinovic-tres-intime-avec-nicolas-sarkozy-selon-la-presse-bosniaque.html

    remember the intercourse en Lybie.
    Qui a payé l’énorme bouquet de roses du lendemain ?


  • morice morice 6 août 2009 10:56

    c’est le retour de Pasqua avec Malbrunot qui recommence !!!!


    faisait quoi aussi Pasqua ???

    Un autre point commun fédère la légion tricolore des obligés de Saddam : tous courtisaient l’influent Tarek Aziz, ministre des Affaires étrangères puis vice-Premier ministre du raïs. Cet apparatchik chrétien de rite chaldéen, dont l’entregent et le goût pour les havanes masquaient à peine une loyauté d’airain, disposait, comme le vice-président Taha Yassine Ramadan, d’un « droit de tirage » sur les coupons délivrés aux zélateurs du régime.

    Fondateur du Mouvement chrétien-Ve République, hier membre du conseil national du RPR, Michel Grimard admet tout juste avoir plaidé la cause de sociétés clientes de la Somo, « mais au profit exclusif d’Irakiens m’ayant rendu des services ». En contrepartie, les industriels élus ou qui aspiraient à l’être l’aidaient à financer conférences, dîners-débats et voyages. Gilles Munier procédait, à plus grande échelle, de la même façon. Ce Rennais, secrétaire général des Amitiés franco-irakiennes, reconnaît avoir introduit auprès d’officiels bagdadis haut placés plusieurs « boîtes » françaises. « Elles se comptent sur les doigts de la main », nuance celui qui, dans une vie antérieure, collabora à La Nation européenne, organe d’un groupuscule néonazi connu pour son antisémitisme compulsif. En échange, les partenaires ainsi parrainés épaulaient les Amitiés à coups d’adhésions de soutien, d’abonnements, d’achats d’espaces publicitaires ou de billets d’avion. « Pour un montant n’excédant jamais quelques centaines de milliers de francs », insiste Munier. Parmi ses bienfaiteurs, letrader français Aredio Petroleum, dûment remercié au début du guide touristique de l’Irak que ce défenseur des despotismes arabes a publié chez Jean Picollec. « Aredio, précise l’auteur, m’en a acheté un millier d’exemplaires, que j’ai acheminés à Bagdad. Là, le ministère de l’Information a refusé de les distribuer. » Heurs et malheurs de l’édition : en 2002, Munier, qui passait auprès des Irakiens pour « l’un des seuls à ne pas venir ici pour le fric », a supervisé la traduction de Zabiba et le roi, roman au lyrisme pompier attribué à Saddam Hussein soi-même.

    Fidèle à sa légende, Charles Pasqua fut, de tous les épinglés d’Al-Mada, le plus prompt à riposter. Démenti tonitruant, assorti d’une mise en cause, allusive mais transparente, des lepénistes et de Jean-Pierre Chevènement, autrefois cofondateur des Amitiés de Gilles Munier. « Cette fripouille de Pasqua jette le discrédit sur tous ceux qui bossaient en Irak », peste Claude Kaspereit, businessman et fils de l’ancien député maire RPR du IXe arrondissement de Paris, Gabriel Kaspereit. Or, au dire d’un vétéran des turpitudes franco-irakiennes, les archives de la Somo visent moins l’ancien ministre de l’Intérieur que son ex-conseiller diplomatique Bernard Guillet, croisé en 2002 au pied de la tribune de la Conférence internationale pour la levée de l’embargo, forum annuel des zélotes du défunt pouvoir. « Au temps où il tenait la Place Beauvau, objecte un autre expert, Pasqua a quand même bichonné Tarek Aziz, lui délivrant un visa en urgence, contre l’avis du Quai d’Orsay, alors tenu par... Alain Juppé. On agit rarement ainsi par altruisme pur. »

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