vendredi 4 juin 2010 - par CHALOT

Khroutchev : un Staline aux petits pieds !

Il y a juste 40 ans, Khroutchev, dirigeant déchu de l’URSS était victime d’un infarctus. C’était le 29 mai 1970...Peu à peu sa santé va se détériorer et il mourra le 11 septembre 1971. Jean Jacques Marie vient de sortir une biographie de ce dirigeant. C’est la première biographie de Khroutchev écrite par un historien français et quel historien : l’un des plus fins connaisseurs de l’histoire de la défunte URSS.

Des militants et même des historiens ont fait de Khroutchev une icône ou un réformateur mal compris ; les « communistes » chinois l’ont diabolisé en le rendant responsable de tous les maux et notamment de la crise du mouvement communiste international, il aurait été un liquidateur.

Jean-Jacques Marie , historien propose une biographie qui s’appuie sur l’analyse de textes qu’il a traduits lui-même , qu’il s’agisse de procès-verbaux ou de lettres inédites.

Dans son « Khroutchev, la réforme impossible  » qu’il a fait publier dans la collection « Biographie Payot », il montre comment ce dirigeant, particulièrement docile sous Staline réussit à effectuer le toilettage nécessaire et indispensable appelé abusivement « la déstalinisation » pour asseoir son propre pouvoir bureaucratique.

Sans avoir étudié ou même lu les grands classiques du marxisme, Khroutchev sut se hausser au plus haut niveau en restant « un exécutant docile un peu benêt », le trait est sévère mais correspond aux différents témoignages recueillis et au jugement que l’on peut porter sur les discours fouillis de ce dirigeant.

A la mort de Staline, l’URSS avait besoin d’un « réformateur » pour maintenir l’essentiel et éviter l’explosion sociale pouvant remettre en cause la domination de cette caste parasitaire qu’est la bureaucratie soviétique...On est loin du socialisme comme le montre l’auteur.

En mai 1957, Khroutchev lui-même livre sa propre vision : «  Dans l’activité du camarade Staline nous voyons deux aspects : l’aspect positif que nous appuyons et apprécions hautement et l’aspect négatif que nous critiquons, condamnons et rejetons »... Staline est trop brutal, il fait peur à de nombreux de ces dirigeants qui ont vu le dictateur faire assassiner des centaines de milliers de communistes et « d’opposants ».. Il faut mettre fin à la terreur excessive, effectuer quelques réajustements mais maintenir le cap !

Le rapport « secret » du XX ème congrès du PCUS est bien un texte sévère qui fait l’effet d’une bombe dans le mouvement communiste international et nombre d’intellectuels russes et occidentaux ont pensé que ce document allait mettre fin à une politique répressive et à une orientation politique empêchant les forces productives de se développer.

Il n’en fut rien et la politique de Khroutchev mena le pays à la ruine, ce dirigeant n’hésita pas à liquider physiquement ses opposants comme Béria , à se lancer dans des réformes économiques agricoles et industrielles extravagantes et à réprimer férocement l’insurrection hongroise de 1956.

Comme l’affirme le romancier hongrois Joseph Lengyel qui a passé onze ans au goulag :

« Un appareil semblable ne peut se consolider que s’il écrase tous ceux qui ont la même valeur, honneur ou capacité personnelle....Être soupçonné d’avoir la moindre qualité-même si la présomption est sans fondement-suffit pour succomber ».

Khroutchev n’hésitera pas à mâter une révolte ouvrière qui coûtera la vie à trente travailleurs de Novotcherkassk en 1962.

Il fallait stopper toute velléité de contestation pouvant remettre, en cause une autocratie devenue anti ouvrière et réactionnaire.

Quand Khroutchev devient un frein et risque par son impopularité et sa politique à conduire la population à s’en prendre au régime même, ses « amis » sont prêts à s’en débarrasser, ce qu’ils font en 1964 en le démettant « démocratiquement de ses fonctions »

« les clans bureaucratiques, libérés de toute peur, ont commencé à se dessiner des fiefs, sans que Khroutchev fasse réellement obstacle aux aspirations de la couche sociale dont il était le mandant »...

Mais il s’agit là du début du commencement de la fin lente d’un régime qui a trahi la révolutions d’octobre et mené à la dislocation de l’URSS et au dénouement que l’on sait !

Jean-François CHALOT



35 réactions


  • Hieronymus Hieronymus 4 juin 2010 11:56

    bonjour
    je n’ai pas lu cet ouvrage de JJM mais votre position Chalot est pour moi impigeable
    d’un cote vous reprochez a Kroutchev d’avoir ete une sorte de Staline en plus petit
    de l’autre vous lui reprochez d’avoir elimine Beria ce qui est un comble !
    une ORDURE comme BERIA peut etre pire que Staline lui meme d’abord :
    - il fallait avoir les couilles pour le faire car il etait tres dangereux
    - si Beria avait succede a Staline, l’horreur des purges aurait continue, se serait peut etre meme renforcee, ce type la (Beria) etait un monstre et un psychopathe !
    - au contraire en eliminant Beria, Kroutchev a marque le debut de la destanilisation

    a ce sujet on peut noter que les communistes les plus cons au monde sont les Francais, extremement choques lors du XX congres qu’on puisse s’en prendre a leur idole Staline !

    enfin comble du flou vous semblez a la fin reprocher a Kroutchev d’avoir ete l’initiateur du lent declin de l’URSS ?
    sauf que entre 1953 mort de Staline et 1989 chute du mur de Berlin il y a plusieurs decennies et Kroutchev a ete a peine 10 ans au pouvoir ..


    • sven 21 juin 2017 15:24

      @Hieronymus, votre postition est étayée par quels faits ou documents ? A ma connaissance, quand Beria est venu au pouvoir en novembre 1938, si je ne m’abuse, il a réduit le nombre de prisonniers et de condamnés par un facteur supérieur à 100. Sur quoi s’appuient votre appréciation sur Béria ?


  • Massaliote 4 juin 2010 12:00

    « la politique de Khroutchev mena le pays à la ruine ». Moi, je croyais que c’était le communisme, le vrai, le pur, celui « à visage humain ». -:p smiley


  • CHALOT CHALOT 4 juin 2010 12:01

    Kroutchev a éliminé un Béria qui était un salopard, je ne le pleure pas mais il a poursuivi les éliminations et après il a eu d’un côté une « déstalinisation » ma¨trisée et limitée et de l’autre il a réprimé le peuple et les opposants y compris physiquement.
    Je pense que c’est clair


  • CHALOT CHALOT 4 juin 2010 12:05

    Le stalinisme aà visage humain n’existe pas.
    La politique suivie par Khroutchev a empêché l’explosion démocratique contre ce régime... du moins freiné


  • finael finael 4 juin 2010 13:18

    Bonjour,

    Article très intéressant.

    Beaucoup des gens ne connaissent que la « légende dorée » de Nikita Sergueïevitch Khrouchtchev et sa « déstalinisation ».

    Ukrainien d’origine, ce fut un fonctionnaire zélé et un parfait apparatchik. Protégé de Staline, il devint membre du Comité Central en 1934 puis successeur de Kaganovitch à la tête du parti communiste de la région de Moscou en 1935.

    Il est commissaire politique lors de la construction du canal Volga-Don, qui coûtera la vie à plus de 100 000 prisonniers politiques.

    En 1938 il est nommé secrétaire du Comité Central du Parti Communiste d’Ukraine où il applique avec férocité la politique de russification et d’élimination des opposants au point de demander à Staline l’autorisation d’exécuter plus de personnes que Staline lui-même le demandait.

    Durant la guerre, nommé Commissaire Politique du Front Sud-Ouest, il est responsable politique lors de la bataille de Stalingrad. Il interdira l’évacuation des civils et fera exécuter tout soldat soupçonné de « lâcheté » ou de « mollesse » (« Stalingrad », Anthony Beevor, Livre de Poche).

    Après guerre, après avoir de nouveau procédé à la « normalisation » de l’Ukraine et des nouvelles régions y étant annexées.

    En 1949 il réintègre le Comité Central.

    A la mort de Staline en 1953, une lutte de pouvoir oppose les principaux dirigeants : Lavrenti Béria, Malenkov et Khrouchtchev.

    On sait, depuis l’ouverture des archives russes que Lavrenti Béria projetait une réforme profonde du système, éliminant la nomenklatura, libérant les prisonniers du Goulag et refondant une démocratisation du système (chef de la police secrète, Béria était probablement plus au fait de la situation réelle de l’URSS que ses adversaires).

    La Nomenklatura réagira en faisant arrêter puis exécuter Béria avant que Khrouchtchev ne devienne Premier Secrétaire du Parti en 1957 après avoir éliminé Malenkov.

    Dans son « rapport secret » de février 1956, il impute tous les torts et les crimes au seul Staline ... et à Béria, ce qui lui permet de passer pour un « libérateur » aux yeux de l’occident.

    Pourtant de la répression sanglante en Hongrie en 1956 à la crise des missiles en 1961, l’URSS accumule, à côté de quelques succès de prestige comme la conquête spatiale, échecs sur échecs, surtout du point de vue économique.

    Après sa chute en 1964 il faudra attendre 21 ans pour que l’URSS se dégèle.


  • kitamissa kitamissa 4 juin 2010 13:26

    > j’avais dessiné sur le sable
    >son doux visage qui me souriait
    >puis il a plu sur cette plage
    > dans cet orage il a disparu ...

    > et j’ai crié,crié,STALINE !..STALINE !!! pour qu’il revienne

    > et j’ai pleuré,pleuré,j’avais trop de peine ... smiley smiley


    • finael finael 4 juin 2010 17:10

      Béria était sans scrupules et sans pitié. C’était « l’écuteur des basses oeuvres » de Staline.

      Il était sans doute plus intelligent et surtout beaucoup plus au courant de l’état de l’U.R.S.S que Staline.

      Mon opinion est que ç’aurait été un dictateur, mais plus subtil que Staline. Malgré les énormes progrès accomplis de 1924 à 1953 sous Staline, Béria savait mieux que quiconque ce qu’il en avait coûté.

      Entre les purges et les goulags, le pays gaspillait énormément de son potentiel béria comprenait sans doute le système totalement centralisé et pollué de bureaucrates aussi zélés qu’ineptes, une nomenklatura parasitaire comme un fardeau.

      Mon opinion est qu’il voulait mettre fin à ce gaspillage, et peut-être en commençant par « purger » la nomenklatura qui le haïssait et le craignait.


  • CHALOT CHALOT 4 juin 2010 17:09

    Il faut bien comprendre que Béria était identifié comme un serviteur zélé de Staline et il ne pouvait pas être la bouée de secours d’une bureaucratie qui pour survivre avait besoin de soulever un peu le couvercle afin d’évityer l’explosion.
    Khroutchev a été plus malin et en plus il avait accepté toutes les purges de Staline mais n’avait pas été l’instrument direct de Staline.


  • finael finael 4 juin 2010 17:11

     Pardon, « exécuteur »


  • finael finael 4 juin 2010 17:19

    Une des blagues qui circulait à propos de « monsieur K », comme on l’appelait en Occident était que :

    « Si Khrouchtchev avait dirigé l’Algérie, celle-ci se serait mise à importer du sable ! »


  • CHALOT CHALOT 4 juin 2010 17:25

    Le livre contient pas mal d’anecdotes comme cela à partir de « folies » comme la culture intensive dans des zones désertiques .


  • anty 4 juin 2010 17:25

    Ce que l’auteur oublie

    tous les dirigeants soviétiques de haut rang sous stalin

    avait de près ou de loin participé aux massacres organisaient

    par leur chef ou pendant la glorieuse révolution bolchévique

    c’était le cas notement d’un certain trotsky


  • CHALOT CHALOT 4 juin 2010 17:27

    Erreur !
    Trotsky a été liquidé et lui et ses amis ont été les victimes des purges !


    • Hieronymus Hieronymus 4 juin 2010 19:28

      Trostky ou le romantisme revolutionnaire, decidement les ideologies ont la vie dure ..
      ma conviction est que si entre Staline et Trosky ce dernier l’avait emporte, nous aurions eu au global peut etre encore plus de victimes, un genre de Mao Tse Toung ou Pol Pot ?
      qq rappels, l’armee rouge, les massacres de masse, l’ecrasement de Kronstadt
      le camarade Bronstein etait un gd admirateur de la revolution francaise et en particulier de la Terreur, bon ca devrait suffire ..


  • Hieronymus Hieronymus 4 juin 2010 17:40

    @ Dejonge
    bien sur que Kroutchev etait un collabo du systeme, sinon comment serait il parvenu la ou il etait ?
    je pense qu’on peut en ce qui le concerne faire un parallele avec les Thermidoriens, ces deputes de la Convention qui ont mis fin a la Terreur, non ce n’etaient pas non plus des anges, oui ils feront tirer au canon sur une insurrection royaliste un an plus tard avec l’aide d’un certain Bonaparte, bon mais en comparaison de ce que c’etait avant, topez la les Thermidoriens !
    Finael vous me faites fremir ds votre tentative de rehabilitation de Beria, il suffisait de voir sa tete pour sentir que ce mec etait un sadique et un pervers, avec lui les purges fonctionnaient a donf, deja 3 deportations de masse depuis la fin de la 2nd WW et une autre etait en preparation, heureusement interrompue par la mort du dictateur !
    a l’inverse Kroutchev etait unanimement apprecie par tous ses proches qui louaient sa bonhomie et son humanite, lors du XX congres il a lache le morceau, osant renverser l’idole ce qui etait tout de meme risque et courageux et encore il n’a pas revele le pire .. car il a eu connaissance de documents prouvant qu’a l’origine Staline etait un agent tsariste charge d’infiltrer les revolutionnaires .. infiltration tellement bien reussie qu’il est parvenu a leur tete .. seulement ca c’etait trop gros, pour le coup il s’est retenu ..
    faut se garder de raisonner de facon trop manicheenne, nul n’est tout blanc ou tout noir et la politique oblige a mettre les mains ds le cambouis, mais des temoignages directs que j’ai pu collecter, la periode heureuse de l’URSS a ete celle de Kroutchev et encore ds une certaine mesure le debut de l’ere Brejnev, en tout cas Kroutchev a mis fin a la violence terrible qui regnait, apres Beria il n’y aura plus d’execution politique, juste des « limogeages »
    cordialement


  • eric 4 juin 2010 17:44

    Parfaitement d’accord avec vous sur le fait qu’ils étaient bien tous pareils ; Lénine Trotsky, Staline Khrouchtchev. Sous le dernier, bourreau entre autre de l’Ukraine, les persécutions anti religieuses ont repris de plus belle.
    En revanche, il est bien, tout comme les autres, resté dans la ligne de la révolution d’octobre. Une révolution de petit bourgeois en mal de pouvoir et d’identité qui cherchent à créer une société à leur image,rassurante pour eux (nombre de vrais ouvrier dans la direction du parti en 1917= 1). Pierre pascal, bolchevique français qui a vécu tous cela de l’intérieur voit très bien l’absence totale de réels enjeux idéologiques entre des leaders qui recherchent le pouvoir personnel, ou de leur clan. Du reste, ils s’accusent tous mutuellement de bureaucratisme. En clair, cela veut dire c’est tes partisans qui occupent les places au lieu des miens. Il faut bien voir que tous les bolcheviques, encore aujourd’hui, sont des petits bourgeois et des clercs, en général enfants de petits bourgeois et de clerc, leur agressivité prioritaire, paradoxale en apparence, contre les petits bourgeois et la bureaucratie, est une preuve parmi d’autre de leur nihilisme, mais aussi de leur conscience de classe, après tout, il aurait été plus logique, plus injurieux ? de s’entre accuser d’être des grands bourgeois, voir en Russie des aristocrates, mais ils se connaissent bien, ce qu’il se reprochent les uns au autres, c’est de ne pas se renier assez eux même... ! )

    Toutes les principales horreurs ils les ont décidé tous ensemble dès le début. Pierre Pascal, en discutant avec des réfugiés Italiens voit même très bien la parenté évidente avec le système Mussolinien, même si celui ci est moins inhumain.
    A la base de la personnalité de tout bolchevique, il y a un complexe d’insuffisance personnelle. Dans le cadre de leurs collectifs, malheur à celui qui se montrerait trop intelligent et filerait des complexes aux autres. On ne lui pardonnera pas.Trotsky, venant d’une famille particulièrement aisée et intelligente, malgré toutes les légendes (voir la photo de la maison de sa famille sur wiki : ce n’est pas une maison de paysan russe, une Isba, c’est osobniak de bourgeois complexés, ils se sont rajouté une tour.. !) ne parvient pas à s’empêcher de se montrer brillant et à laisser transparaître son mépris de classe pour les modestes.
    Staline, beaucoup plus fort, comprenant mieux la nature réel du système et proche des « masses » lui fera son affaire. Lui a compris qu’on est plus en 1905 ou les 13 000 militants du parti sont des petits fonctionnaires, des intermittents du spectacles, animateurs sociaux et autres RMIste par choix baignés de rhétorique idéologique, que l’on séduit en leur « accrochant des nouilles idéologiques aux oreilles comme on dit en russe). Plus sincère, et donc vraiment prêt à tout pour mettre en œuvre leur commun programme délirant. il saura jouer les hypocrites se positionnant parfois à droite parfois à gauche, pour ne faire peur à personne. C’est une règle historique que dans ces collectifs de gauche, c’est le plus hypocrite qui gagne en période de mouvement et le plus médiocre en période de croisière. Ainsi, pendant la montée du PS, Mitterrand à éliminé ses opposants internes socialistes sincères et de traditions en les dépassant sur leur gauche par des discours particulièrement »révolutionnaires". Staline, au contraire, joue les modéré face au purisme de facade de Trotsky. Une fois son pouvoir bétonné, il se livrera exactement à la même politique, notamment par des purges répétées de l’appareil bureaucratique....

    Il suffit de lire des échantillons de leurs littératures. C’est de la même veine, mais Staline prend soin d’être compréhensible par le militant du base, voir même l’ouvrier. Trotsky, écrit de telle manière qu’il faut au moins avoir raté son diplôme à bac plus trois pour décrypter.
    Dans une Russie ou on vient de franchir le seuil de 50% d’alphabétisation chez les hommes jeunes s’, ou le parti à pris le pouvoir et donc ou tous les responsables sont réputés devoir être communiste, s’obstiner à écrire pour 13 000 intellectuels montre bien la coupure totale d’avec le peuple.

    Khrouchtchev aura beau jouer les paysan incultes la conjuration des médiocres le verra néanmoins venir. Avec Brejnev, la sérénité revient parmi les élites socialistes. Enfin peut se mettre en place dans un calme relatif, la stagnation féodale qui est l’idéal caché de tous les partis de gauche socialisant. (au départ, la camarilla qui a réussi à le virer avait un candidat plus dynamique, mais leur clan n’a pas réussi à l’imposer : source, mon beau père qui faisait parti de tous cela, à peu prêt les même se sont rattrapés par la suite en poussant leur candidat, Gorbatchev qui alliait volonté de changement mou et médiocrité en un cocktail assez typique pour faire face à l’implosion du système).

    En ce sens, le Brejnévisme, plus que Khrouchtchev à bien mérité son nom de socialisme réel.

    L’efficacité de l’appareil répressif propagande, seule chose qui ait jamais vraiment bien marché dans les systèmes socialistes (voir comment les groupuscules Trotskistes gèrent encore leur conflits internes aujourd’hui : tient, u exemple récent, Chalot se fait accuser dêtre raciste ... !) assure la pérennité du système que nul ne parvient à faire bouger de l’intérieur, mais il finit par s’effondre sous son propre poids non sans laisser le pays dans l’état que l’on sait.

    Conclusion ? Khrouchtchev occupe toute sa place dans la grande historie de la classe moyenne para étatique désorientée par la modernité qui de bolchevisme en fachisme, de stalinisme en trotskisme, a largement animé l’histoire du 20ème sciècle.


  • CHALOT CHALOT 4 juin 2010 17:47

    Le travail de JJ Marie et l’ouverture des archives ont montré que le cambouis de Nikita était rouge aussi même si au niveau du curseur, il y a une grande différence....
    Evidemment que sous Khroutchev le quasi illettré, il y eut une respiration y compris des oppositionnels, ce qui ne l’a pas empêché d’en envoyer au goulag !


    • eric 4 juin 2010 22:42

      Bien sur ! Mais les pèriodes sont aussi différentes. Au pouvoir, Krouchev à tué beaucoup moins de gens que par exemple Trotsky dans les débuts de la révolution. En revanche en Ukraine, pendant la répression il s’est illustré à titre personnel. A stalingrad, où il était commissaire politique, le massacre des soviétiques réputés passés aux allemands ou tués pour ne pas vouloir attaquer sans armes est évalué dans un récent ouvrage à sans doute au moins l’équivalent d’une division. Et pour économiser les munitions, et aussi pour les humilier, cela se faisait au bâton.. Si cela se trouve, Trosky, resté au pouvoir dans les annés 50 aurait lui aussi été moins sanguinaire. L’époque était déjà plus à une terreurs d’entretien,plus idéologique, moins sanglante. Ainsi, on a détruit plus d’église sous Khrouchtchev que sous les précédents qui eux, s’étaient prioritairement chargé des prêtres.
      La continuité de politique est aussi flagrante avec Berai


  • anty 4 juin 2010 19:20

    C’est faux trotsky participait au génocide du peuple russe

    Ce sont des milliers de paysans russes qui ont succombaient sous les balles des armées commandaient par trotsky.

    Il n’a été liquidé que plus tard au Mexique


  • krolik krolik 4 juin 2010 19:22

    @Finaël,

    Pour une fois je ne suis pas trop d’accord avec vous. Parler d’apparatchiks ou de nomenklatura sous Staline me semble être une erreur.
    Staline faisait passer les pions, et envoyait régulièrement aux goulag toutes les têtes qui pouvaient sortir un peu du lot. Un peu de prestige à 3000km de Staline et hop au goulag.
    Il se trouve que je connais bien la fille du vice-ministre du métro, le ministre du métro étant Kaganovitch connu en Occident pour être Mr Niet. Et bien tous les membres de sa famille sont passés au goulag certains en sont revenus et d’autres il a fallu attendre 1980 pour apprendre leur mort en 1950.

    La déstalinisation suivant Krouchtchev ça a été justement la mise en place indéfinie et tranquille des familles d’apparatchiks. Les enfants d’apparatchiks se mariant dans la même caste, mon ami fille du vice-ministre a épousé le fils du ministre des alliages légers..Qui est devenu général du KGB, adjoint de Ievgueny Primakov.. pour renoncer au poste de ministre alors que Primakov était Premier Ministre pour une position de banquier...banquier qui a bien survécu à la déroute financière de 1998 soutenu par le ministère de l’aviation (ex-alliages légers...) toujours les bons soutiens familiaux historiques..
    Et la mise en place de la « tranquilité » des familles d’apparatchiks a été le début de la fin.
    Si vous n’avez plus de risque d’aller aux Goulag vous pouvez faire toutes les bêtises que vous voulez dans la cadre du « Plan ».
    Exemple une usine doit fabriquer 10 millions de chaussures standard du monopole soviétique. L’outil de découpe des semelles gauche est cassé, qu’à cela ne tienne il sera fabriqué 10 millions de chaussures « pied droit »... Du temps de Staline cela aurait été impensable, le goulag assuré pour le directeur.
    Le goulag et sa grande faux était intrinsèque de la survie du système soviétique.
    Et avec Brejnev cela a été la « stagnation ». plus rien à manger au final...
    Pensez qu’un militaire pouvait faire ses trente ans de carrière dans le même bureau à la même fonction, installer et faire fructifier son bac à sable, alors qu’en principe la carrière d’un militaire est émaillée de mutation tous les trois ans, changements d’affectations etc..etc..

    Les bêtises de la fin du système soviétique sur mon site Krolik. Donc très loin du Stalinisme, mais avec des empreintes indélébiles

    @+


    • finael finael 4 juin 2010 20:13

      Même si le mot « apparatchki » (« membres de l’appareil ») désigne surtout la caste des fonctionnaires du parti après Staline, cette caste (dont Khrouchtchev) existait bien avant. C’est dans ce sens que je l’emploie (comme le faisaient les soviétiques).

      Je suis complètement d’accord, Staline coupait « tout ce qui dépassait » et les « survivants » ont trouvé avec Khrouchtchev le calme et la tranquillité pour assoir leur pouvoir et celui de leurs familles.

      Avec Khrouchtchev c’est une caste de médiocres (euphémisme) qui a pu se mettre en place.

      Je me souviens d’un film : « Vriemia » (la prime) qui décrivait très bien le degré d’incohérence et d’inefficacité du système dans les années 60 - 70.


  • jesuisunhommelibre jesuisunhommelibre 4 juin 2010 19:45

    Et dire qu’il existe encore des personnes faisant références à ces monstruosités, comme si elles pouvaient contenir une lueur d’espoir.

    A quand un procès de Nuremberg du communisme pour débarrasser l’humanité, une fois pour toute, de cette idéologie hideuse.

    J’ai vu il y a quelques temps un reportage sur les compagnons du « Che ».

    Les témoignages sont identiques. Mépris total de ces paysans analphabètes qu’il était censé défendre (insultes, coups, menaces de morts), lui, l’intellectuel-médecin (il s’agit là de ses propres compagnons d’armes, dont quelques rares ont survécus et témoignent aujourd’hui en dehors de toute pression). Et accueil chaleureux à l’intellectuel européen, qui par ça seule présence, redore le blason de ce petit chef : il s’agit, bien sur de Régis Debray.


  • CHALOT CHALOT 4 juin 2010 19:45

    Anty !
    On ne raconte pas n’importe quoi !
    Trotsky s’est opposé à Staline sur la question de la démocratie interne et le socialisme dans un seul pays !


  • anty 4 juin 2010 20:04

    trotski a bel et bien participait aux massacres des paysans de la volga qui avaient tord de se trouver entre les armées rouges commadés par trotski et les armées blanches


  • CHALOT CHALOT 4 juin 2010 22:45

    Il faut arrêter de mettre tout le monde dans le même sac.
    La seule critique qui peut être formulée vis à vis de Trotsky, c’est à propos de Kronstadt en pleine guerre civile.
    Il s’est opposé de toutes ses forces aux méthodes de Staline et s’est prononcé pour le droit de tendance dans le parti bolchevik et contre les méthodes autoritaires puis dictatoriales de Staline.


  • anty 4 juin 2010 22:54

    Un peu plus tard trotski a affirmé qu’il faut organisé une révolution permanente en utilisant tous les moyens

    Ce pauvre type était un dangereux idéologue qui n’hésitait pas d’affirmer qu’il faut éliminer phisiquement certaines classes sociales....


  • krolik krolik 4 juin 2010 22:58

    Il y en a un qui distribuait des tracts dénonçant le goulag de Staline le 1er Mai 1938 sur la place Rouge, c’est Lev Landau.. Et n’a pas été inquiété.
    Mais le Communisme était « science » et Landau c’était de la véritable science.. avec tout le respect qu’on lui doit.

    @+


  • CHALOT CHALOT 4 juin 2010 23:04

    Non Anty !
    La révolution permanente ce n’est pas l’élimination physique mais un processus révolutionnaire et une théorie.


  • jesuisunhommelibre jesuisunhommelibre 5 juin 2010 10:22

    Trotsky a théorisé la terreur et a préconisé les grands massacres de paysans. Il fixait des objectifs chiffrés a ses exécutants (le terme est bien choisi !).


  • eric 5 juin 2010 15:27

    Il y a un moment ou il faudrait peut être être un tout petit peu Marxiste et cesser de croire au hommes providentiels, en l’occurrence le « méchant Staline » dont l’équation personelle qui que, etc... Les trotskistes sont une faction déterminante du parti, dirigé par une type qui est de fait le numéro 2 du régime, et aurait put être le numéro 1 même si il renonce dès le début pour ne pas susciter d’antisémitisme. C’est l’élite intellectuelle, ils sont très organisés, ils tiennent l’armée. Ils sont extrêmement déterminés. (il suffit de voir comment ensuite il se sont comportés dans les camps où ils sont au début, les seuls à faire plier un peu le système en leur faveur)
    Ils participent à toutes les décisions qui mettent en place le système pendant les 10 premières années. Ils en sont au cœur, tant théorique que pratique. Et tout d’un coup un Géorgien, d’éducation seecondaire, parviendrai à manipuler tous ce beau monde, à imposer ses vues et à changer du tout au tout les logiques et les beautés du truc ?

    Par ailleurs votre remarque sur Kronstadt à quelque chose de gênant. Cela voudrait dire que seule les victimes d’une certaine gauche seraient graves ? Et les Ukrainiens de Makhno, et les paysans lors des réquisitions, et les prises d’otages d’enfants pour assurer la fidélité des officiers, les massacres de prêtre organisé par le régime dès le début ? etc....


    • DALP 9 juin 2010 19:01

      Voila une méthode totallement idéaliste de regarder l’histoire...La lutte de staline contre trotsky n’est au fond que celle opposant la vieille garde bolchevique révolutionnaire à la bureaucratie réactionnaire montante. Derrière les hommes, il y a toujours un programme.

      Le reste est assez interressant...Que la russie sorte du massacre généralisée de la première guerre mondiale organisée par les bourgeoisies nationales pour le partage du monde, laissant 20 millions de prolétaires morts sur les champs de bataille, qu’elle subissait un blocus économique et une guerre civile menée par les « blancs » et leurs alliés impérialistes, n’effraie pas nos « humanistes » toujours prompt à dénoncer le communisme !

      Mais qu’un Lénine pour assurer la survie des troupes engagées dans le combat de la jeune république soviétique, prenne en otage les enfants des offciers tsaristes pour assure leur fidelité fait monter nos bonnes âmes montent au créneau aux cris de « dictateurs » !!!

      Les conditions extrêmes de la guerre civile ont amené l’interdiction de fraction dans le parti bolchevik et l’extinction des soviets, mais à qui la faute ?

      Lénine et Trotsky n’ont jamais prétendu réalisé le socialisme en URSS, les conditions économiques étant largement insuffisantes pour envisager une telle éventualité.

      Leur but était de tenir à tous prix pour aider si nécessaire la révolution allemande qui déterminait par son industrie avancée le devenir de l’URSS.

      La défaite des prolétaires allemands favorisera l’apparition d’une caste bureaucratique pronant « le socialisme dans un seul pays », et n’hésitant pas à sacrifier plusieurs situations révolutionnaires (espagne, allemagne, france, etc) dans le cadre de la « coexistance pacifique » avec le capitalisme..

      Kroutchev de ce point de vue ne diffère en rien d’un staline.









  • CHALOT CHALOT 5 juin 2010 17:07

    ëtre un peu marxiste consiste à analyser et ne pas dire n’importe quoi . Il n’y a pas un méchant contre un bon mais deux lignes qui s’affrontent : une qui veut développer le processus révolutionnaire à l’échelle mondiale et l’autre qui veut le socialisme dans un seul pays et qui instaure la terreur.
    iL NE FAUT PAS CONFONDRE LA PERIODE DE GUERRE CIVILE DONC DE GUERRE ET L’APRES


    • anty 5 juin 2010 19:50

      Dans le cas de l’urss le pendant et l’après étaient de même facture

      massacres,incuries ,bêtises et j’en passe


  • vinvin 7 juin 2010 02:00

    KROUTCHEW le STALINE aux petits pieds....

    Et en France nous avons SARKOSTALINE, a talonnettes  ! .......


    Je ne vois pas de différences entre ses personnages, (mis a part leurs pieds !.....).




    VINVIN.


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