samedi 9 janvier 2016 - par Sowt Al Arab

L’Arabie Saoudite et ses démons

 En ces temps de guerre généralisée au Moyen-Orient, la politique saoudienne polarise les débats. Plus d’une fois attaquée pour sa gestion interne du point de vue des droits de l’homme, elle est aujourd’hui accusée d’une confessionnalisation excessive et de mener une croisade contre l’Iran. Cependant, il est nécessaire d’apporter une analyse de fond sur la rationalité saoudienne que ce soit sur ses aspects économiques ou bien politiques. L’Arabie saoudite est-elle vraiment en déclin politique et économique ?

La place de l’Arabie Saoudite sur l’échiquier international

Un état diabolisé aux alliés diplomatiques toujours fidèles

Tantôt considéré comme un pays privant son peuple de liberté, tantôt considéré comme un allié économique primordial sur la scène politique du Moyen Orient, les diables de l’Arabie Saoudite resurgissent en ces temps de tensions dans la région. L’Arabie Saoudite a pendant longtemps été épargnée des critiques et jugements à propos de sa politique intérieure et son application « rigoriste » de l’Islam, mais depuis les années 2000 les menaces à son égard se sont multipliées par le biais d’associations ou d’organisations, telle que Freedom House.

Dans une certaine mesure, l’Arabie Saoudite serait un état privant ses habitants de certains droits, mais un allié économique à ne pas frustrer. La France, à ce titre, exporte principalement vers l’Arabie Saoudite dans le domaine pharmaceutique, aéronautique ou encore spatial[1].

Laurent Fabius s’est rendu le 11 avril en Arabie saoudite pour s’entretenir avec le roi Salman et de nombreux responsables politiques saoudiens. Il a rencontré notamment le prince héritier, le vice-prince héritier et ministre de l’intérieur, son homologue, le ministre de la défense et directeur de cabinet du roi, le ministre des finances, le ministre du pétrole ainsi que le président de la KACARE, organisme chargé de l’énergie nucléaire civile.

A l’occasion de sa première visite en Arabie saoudite depuis le début du règne du roi Salman, Laurent Fabius a réaffirmé son attachement à l’amitié et au partenariat stratégique entre les deux pays. Il a évoqué avec ses interlocuteurs saoudiens les crises au Moyen-Orient et travaillé au renforcement de nos relations bilatérales dans tous les domaines, notamment économique et commercial.

 Ces derniers mois ont d’ailleurs mis en lumière le double jeu mené par les responsables occidentaux :

 - Septembre 2015, marque l’accession de l’Arabie Saoudite à la « direction du panel du Conseil des droits de l’homme à l’ONU, ce qui en retour suscite la colère de plusieurs associations « défenseurs des droits de l’Homme ».[2]

 - En octobre 2015, le premier ministre Manuel Valls a notamment affirmé au Forum économique franco-saoudien à Riyad qu’il incitait les entreprises saoudienne à venir investir en France[3].

Et en ce qui concerne le pétrole, l’Arabie Saoudite reste l’un des principaux fournisseurs en France[4] et en Europe[5]. Force est de constater que l’Arabie Saoudite a de nombreux accords avec les pays occidentaux, ces mêmes pays dans lesquels les médias sont constamment dans la critique du système saoudien, voulant faire la une sans réellement creuser le sujet.

Il y a d’une part les médias courants qui saisissent les affaires de peines capitales, notamment l’affaire du jeune Ali Mohamed Al Nimr[6] à la fin de l’année 2015, le jeune de 22 ans, qui participait de près à des rebellions pro-chiites soutenues par Téhéran[7]. Ce jeune garçon qui devait être exécuté, ne l’a d’ailleurs toujours pas été. Et d’autre part, les médias « alternatifs » qui sont pour la plupart diffusés au sein même de la communauté musulmane, avec des articles évoquant un pseudo « Wahhabo-sionnisme », et d’autres complots à tout va.

Une image détériorée au sein des pays arabes, un espoir d’une revivification de l’état saoudien ?

Cette diabolisation n’est pas du tout favorable à la politique saoudienne au sein du monde arabe. L’Arabie Saoudite a réussi à regrouper autour d’elle de nombreux pays ce dernières années, mais a su aussi se mettre à dos beaucoup d’autres pays qui auraient pu être des alliés politiques et économiques de premier choix. L’Algérie s’est d’ailleurs ouvertement démarquée de la politique saoudienne, en continuant de soutenir Bachar Al Assad, et en maintenant ses relations avec l’Iran.

Longtemps vus comme les protecteurs universels des musulmans par les croyants du fait de l’hégémonie wahhabite sur les lieux saints, les Saouds sont à présent victimes d’attaques depuis leur propre « camp ». Le régime saoudien est débordé tant par son adversaires iranien qui véhicule une image de « saoudiens-mauvais musulmans » (argent, drogues et non-respect de la pluralité), tant par les « extrémistes sunnites » qui propagent une vision d’une Arabie Saoudite partisane des enfants de Satan (Israël et États-Unis). La dynastie saoudienne fait face à une contestation d’un tout autre ordre qui s’attaque à ses fondements même : une attaque sur sa légitimité spirituelle. Les récentes vidéos de l’autoproclamé califat islamique menaçant de manière récurrente la monarchie en l’accusant de trahison fait trembler les princes. Al Baghdadi dans son dernier communiqué tire à boulets rouges sur le royaume gardien des deux mosquées sacrées. L’Arabie saoudite sait que c’est sur ce front que le danger prospère : c’est dans cette optique que s’inscrit sa récente décision de dresser sa propre coalition anti-terroriste en ré-appuyant sur le statut de khawarij des « jihadistes ».

« Dès lors, on discerne mal les causes de l’aveuglement de ceux qui, en Occident, ne cessent d’accabler le Royaume saoudien tout en fermant les yeux sur les agissements de l’Iran qui constitue pourtant l’État perturbateur de la région, notamment en raison d’un programme nucléaire auquel les mollahs sont loin d’avoir renoncé. Pour être clair, l’État dangereux – que l’on pourrait même qualifier d’État voyou – dans la région, c’est l’Iran des ayatollahs. C’est aussi l’État criminel par excellence. [8] »

Récemment, nous avons pu voir que les tensions qui divisent l’Iran et l’Arabie Saoudite ont poussé des pays comme le Koweit, les Emirats Arabes Unis, le Qatar, Djibouti, le Soudan et le Bahreïn[9] à rappeler leur ambassadeurs en Iran. Cela démontre dans une certaine mesure que la diplomatie saoudienne n’est pas un échec, mais sa stratégie de communication paraît bien plus mitigée.

 La question des droits de l’homme perturbe les médias actuels qui font abstraction des actes du gouvernement iranien et de sa politique oppressive envers les opposants politiques et les minorités religieuses qui ne sont d’ailleurs pas organisées en groupes rebelles comme c’est le cas de la minorité chiite en Arabie saoudite.

« Amnesty International notait, le 23 juillet 2015, que les autorités iraniennes auraient exécuté 694 personnes entre le 1er janvier et le 15 juillet 2015, « dans le cadre d’une hausse sans précédent du nombre d’exécutions dans le pays ». Outre les trafiquants et des criminels, ces exécutions frappent aussi des personnes accusées d’adultère requalifié de « viol », de prétendus « espions » et, surtout, des opposants politiques et des membres des minorités ethniques et religieuses accusés d’« inimitié à l’égard de Dieu » et de « corruption sur terre », dont des prisonniers politiques kurdes, des musulmans sunnites ou des membres de la minorité arabe de la région du Khouzistan (Arabistan) comme le poète Hachem Chaabani, en janvier 2014. Ahmed Shaheed, rapporteur des Nations unies pour l’Iran a pu souligner, le 27 octobre 2014, qu’on a vu « une personne exécutée pour avoir fait un don à une organisation étrangère » ! »[10]

Mais l’Arabie Saoudite tente en vain de maintenir son leadership sur le monde arabo-sunnite, pour l’unir sous un même bloc en adoptant une politique extérieure commune. Pour les années à venir, une dé-diabolisation sera nécessaire , une remise en question de sa politique religieuse se présente comme une question primordiale et bien évidemment la place de l’économie au sein du Royaume.

Qu’en est-il de la « crise économique » saoudienne ?

Le déclin surévalué de l’Arabie Saoudite

Les récentes décisions du cabinet royal de l’Arabie saoudite laissent une nouvelle fois entendre raison - en apparence - aux dernières critiques de journalistes et intellectuels occidentaux. Doté d’une économie reposant à 90% sur l’exploitation et l’exportation des énergies fossiles, le Bilad At-Tawhid accuse le coup, suite à la chute du cours de baril de pétrole à l’œuvre depuis l’année dernière.

Lundi, le royaume annonce le déficit budgétaire le plus élevé de sa jeune histoire avec 98 milliards de dollars pour l’année 2015. Le ministère des finances annonce certes dans sa note que les citoyens les plus modestes seront épargnés et que les réformes structurelles seront préférées. La nouvelle peut en effet apparaître alarmante : comment la première puissance pétrolière mondiale peut-elle annoncer une hausse de près de 40 % de l’énergie à la pompe ? Le 11 janvier 2016 le 91 passera ainsi de 45 à 75 halalas tandis que le 95 augmentera de 60 à 90 riyal saoudiens. Dans les grandes lignes de son projet de budget en 2016, le ministre des finances déclare que des révisions tarifaires progressives sont attendues dans les secteurs de l’eau et de l’électricité pour les 5 prochaines années. Une hausse des taxes sur les services, l’introduction d’une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) 2 et l’augmentation du prix du tabac sont également à l’ordre du jour. La monarchie effectue dès lors un virage dans l’histoire de ses politiques publiques : en s’étant construit sur un modèle d’État-providence généreux et interventionniste afin de tuer dans l’œuf toute contestation le Roi Salman ouvre une ère nouvelle de rationalisation des dépenses publiques pour le pays des deux mosquées sacrées.

L’Arabie saoudite aurait-elle pour autant compris que la diversification de son économie et l’importance des investissements en termes éducatifs et technologiques sont fondamentales afin d’assurer son avenir ? Du moins, une étape supplémentaire a été franchie dans l’histoire de la monarchie des Saouds. Avec un déficit budgétaire de 15% de son PIB et un déficit excepté de 11% de son PIB pour l’année à venir (environ 87 milliards de dollars) le royaume échappe toutefois aux prévisions du front monétaire international qui tablait sur un trou de l’ordre de 20 % du PIB. À entendre les réactions internationales, l’Arabie saoudite serait au bord du gouffre et céderait à une austérité agressive. Pour l’observateur attentif la réalité est toute autre et se doit d’être couplée avec un contexte géopolitique spécifique.

Un déficit voulu et non subi - Une stratégie amortie

L’Arabie Saoudite est bel et bien responsable de ces déficits consécutifs et par la même occasion d’un déséquilibre persistant entre l’offre et la demande d’hydrocarbures à l’échelle planétaire. Pourtant, cette décision ne peut être analysée comme une erreur de gestion mais comme une stratégie choisie par les dirigeants. L’Organisation des pays exportateurs de pétrole laissant la part belle à l’Arabie Saoudite n’a pas décidé de freiner depuis l’été 2014 l’inondation massive du marché mondial. Le Royaume saoudien, à l’origine d’une augmentation de la production de pétrole, s’attelait à couper l’herbe sous le pied des compagnies de gaz de schistes américaines. En faisant diminuer le prix du baril de pétrole (augmentation de l’offre donc baisse des prix) le gouvernement saoudien voulait amenuiser la rentabilité du gaz de schiste américain. Cette volonté s’inscrit dans la potentialité américaine de supplanter l’Arabie saoudite comme exportateur massif mais surtout de ne plus être dépendant du royaume ce qui à long-terme créerait un déséquilibre originairement fixé par le pacte de Quincy en 1945. En reconduisant cette politique de bas-prix (avec la dernière en date du 7 décembre dernier l’OPEP) l’Arabie Saoudite continue de saper l’influence du gaz de schiste tout en voulant restreindre une rente potentielle pour l’Iran. La République chiite dispose des quatrièmes plus importantes réserves mondiales ce qui pourrait une fois les sanctions levées lui redonner un pouvoir d’investissement énorme ainsi qu’un prestige international sans précédent. Forte de ce constat, la politique saoudienne mène le prix du pétrole à son prix le plus bas depuis 7 ans ! Cette politique ne saurait toucher à sa fin comme l’indique le projet de budget saoudien pour l’année 2016 qui planche sur un cours du baril à 26 dollars. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le royaume n’a pas à s’inquiéter immédiatement de ses déficits budgétaires.

À l’inverse de beaucoup de pays, le royaume dispose de réserves gouvernementales solides afin d’amortir cette stratégie particulièrement coûteuse pour les deniers publics. En novembre la banque centrale indiquait des réserves de 286 milliards de dollars contre il est vrai d’environ 400 en 2013. L’économiste et ancien membre du conseil royal Walid Arab Hashem note que le royaume peut compter sur ses énormes réserves étrangères culminant selon lui à plus de 700 milliards de dollars pour réduire le gouffre financier. Les réformes économiques annoncées dernièrement ne sont aucunement une simple réaction face au déficit annoncé mais plutôt l’opportunité pour le royaume de se consolider financièrement, diversifier son économie et réduire l’inégalité intergénérationnelle. C’est pourquoi nous pouvons établir un parallèle entre les réformes prévues et le rapport publié par le département Moyen Orient et Asie centrale du Fonds Monétaire international publié en 2015. Les ministres et le cabinet royal semble l’avoir pris en compte. Il y était déjà inscrit que par une stabilisation et des performances économiques en hausse (grâce à des prix du pétrole élevé, un secteur privé très actif, un gouvernement interventionniste et par conséquent la constitution d’un surplus fiscal) les perspectives économiques resteraient favorables et ce malgré malgré la chute conséquente du prix du baril. Le nouveau Roi Salman et ses conseillers font de ce rapport intitulé « tackling emerging economic challenges to sustain growth » une véritable feuille de route en ce qui concerne les réformes fiscales (cf p.28 du rapport cité). Les mots d’ordres sont clairs : consolider l’efficacité de l’investissement public notamment en établissant des méthodes de contrôle de ce dernier, mettre à jour la fiscalité du royaume et essayer de déconnecter l’économie locale de la forte volatilité des cours du pétrole et surtout préparer l’avenir du royaume en réduisant les inégalités entre les générations et créer des emplois en abondance pour les jeunes saoudiens et saoudiennes.

Un « effet ciseau diplomatique » - le prix du poids politique

En sus de cet aspect purement économique, notons que l’Arabie saoudite a vécu pendant cette période de creusement des déficits un engagement croissant en termes diplomatiques et militaires depuis les débuts de la crise syrienne. Contrats civils et militaires, communication et lobbying diplomatique, intervention militaire et rôle de leader à assumer au sein de la coalition anti-Houtis au Yémen depuis la fin du mois de mars… Les dépenses s’accumulent pour la couronne qui ne veut pas perdre l’opportunité de conserver/accroître ses influences dans la région. L’ombre iranienne plane et le réveil de l’économie perse pourrait bien marquer une perte d’hégémonie pour l’Arabie saoudienne d’où les renforcements des relations intra-sunnite. L’Égypte d’Al-Sissi s’impose comme un partenaire privilégié et ce malgré la veille rivalité nationaliste-wahhabite qui avait miné les relations entre Nasser et les Saouds. Tournée et concentrée sur ce qu’elle nomme l’« expansionnisme iranien », l’Arabie saoudite ne peut se permettre de réduire ses dépenses à un moment où elle aspire à plus de poids dans le jeu des puissances. Le déficit et la transition économique du royaume sont le poids politique à assumer pour de telles ambitions. Par ailleurs, le budget 2016 récuse toute baisse des dépenses militaires ce qui en dit long sur les priorités de la monarchie. Quoi que l’on puisse en dire l’Arabie saoudite n’est pas en danger économique du fait de sa clairvoyance et de son écoute des spécialistes.

S’il faut rester en alerte sur sa capacité à réformer et en particulier sur ses projets de diversification de son économie l’alerte saoudienne réside ailleurs : sa mauvaise image internationale sur « les droits de l’homme », le droit des femmes et son prétendu soutien aux terroristes tendent à miner sa volonté d’apparaître comme le fer de lance de l’Islam sunnite et du monde arabe.

                                  Par Yanis Atigui et Yannis Boustani

 

Références :

[1] https://www.tresor.economie.gouv.fr/11400_echanges-bilateraux-entre-la-france-et-larabie-saoudite-en-2014

[2] http://www.francetvinfo.fr/monde/onu-l-arabie-saoudite-prend-la-tete-du-conseil-des-droits-de-l-homme-et-provoque-la-colere-des-associations_1093837.html#

[3] http://www.france24.com/fr/20151013-manuel-valls-arabie-saoudite-economie-france-ide-investissement-forum

[4] http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATTEF11348

[5] http://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php/Energy_production_and_imports/fr

[6] http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20151013.OBS7529/arabie-saoudite-qu-est-devenu-ali-mohammed-al-nimr-condamne-a-la-decapitation.html

[7] http://etudes-geopolitiques.com/sites/default/files/pdf/BulletinOEG_42-Janvier2016.pdf

[8] Charles Saint Prot, http://etudes-geopolitiques.com/sites/default/files/pdf/BulletinOEG_42-Janvier2016.pdf

[9] http://information.tv5monde.com/en-continu/moyen-orient-le-koweit-rappelle-son-ambassadeur-teheran-78922

[10] http://etudes-geopolitiques.com/sites/default/files/pdf/BulletinOEG_42-Janvier2016.pdf



16 réactions


  • Clark Kent M de Sourcessure 9 janvier 2016 11:30

    Le sort de l’anachronique famille Saoud est directement lié à celui du pétro-dollar et elle disparaîtra avec. Qu’on le veuille ou non, le temps s’écoule dans un seul sens, et des reculs comme celui-là, même s’ils sont spectaculaires, ne sont que les ressacs d’une marée irrésistible.


  • Tzecoatl Gandalf 9 janvier 2016 15:23

    Sur les moeurs et les pratiques judiciaires, vu d’Occident, l’Arabie Saoudite et l’Iran ont plus ou moins les même réputations.


    Cependant, alors que l’Arabie Saoudite exportait le wahhabisme, l’Iran exportait la médaille Fields.



    • Tzecoatl Gandalf 10 janvier 2016 10:03

      @ISBM


      Elle l’a fait pour une question de droits. Et je considère l’inégalité de droits homme/femme comme une menace à notre espèce.

      Les femmes ont tendance à travailler plus, les hommes, de leurs privilèges, s’accordent plus de temps libre et trouvent plus.

      Cependant, savoir inverser ce rôle traditionnel s’est avéré fécond.
      Donc, rien ne justifie l’inégalité homme/femme, sauf à considérer les problématiques de chacun des sexes.

  • njama njama 9 janvier 2016 15:59

    Arabie saoudite / Décapitation : Roméo et Juliette dans sa version wahhabite

     De la décapitation comme mode de régulateur social.

     Cent personnes ont été décapitées au premier semestre 2015 en Arabie saoudite pour des crimes de droit commun, record mondial absolu de tous les temps, sans la moindre protestation des alliés de la dynastie wahhabite, les États Unis, qui abrite le siège des Nations Unies, la France, la Patrie des Droits de l’Homme, et le Royaume Uni, la Patrie de l’Habeas Corpus, alors que faire face à ses besoins, le Royaume a lancé un appel d’offres pour le recrutement de nouveaux bourreaux. Récit d’une décapitation.

    Titre original de l’article : La virilité de la dynastie wahhabite et l’honneur souillé de sang,
    Jaafar Al Bakli (écrivain, tunisie), adaptation version française : René Naba pour madaniya.info

    http://www.al-akhbar.com/node/222003
    In Memoriam : La fin tragique des amants de Vérone dans sa version saoudienne

    Récit de la journée du vendredi 17 juillet 1977 à Djeddah :


  • njama njama 9 janvier 2016 16:32

    le 1° janvier 2016 une quarantaine de décapitations ont eu lieu, dont celle de cheik chiite pacifiste Nimr al-Nim, en plus des 28 décapitations de personnes condamnées à mort quelques semaines avant « considérées responsables de la chute de cette grue » à la Mecque, (tombée bizarrement un « 11 septembre ») ... alors qu’il faisait ce jour-là un vent très violent, et que cette grue aurait été frappée par la foudre juste avant
    https://www.youtube.com/watch?v=6YBap0OUOcU

    Saudi Govt beheaded 28 people in the case of Mina Stampede
    https://www.youtube.com/watch?v=oRYEGWuPLXQ

    décidément au royaume d’Arabie Saoudite la décapitation c’est le mode de régulateur social comme l’écrit René Naba cité ci-dessus, et la mutawa (police religieuse islamique) le mode de régulation de la charia


  • njama njama 9 janvier 2016 16:37

    Une femme décapitée en pleine rue à la Mecque.
    SENENEWS.com | 20/01/2015
    Ces images, tournées discrètement, montrent l’exécution en public d’une femme dans les rues de la Mecque,
    ...
    ATTENTION : les images qui suivent dans la video peuvent être choquantes. Personnes sensibles et mineurs , s’abstenir . http://www.liveleak.com/view?i=b89_1421360015

    ...
    Dimanche 18 janvier, les médias saoudiens ont annoncé l’arrestation de l’homme qui a filmé ces images. Les autorités envisagent de porter plainte contre lui. Le porte-parole du ministère de l’Intérieur a expliqué que son acte pourrait être considéré comme de la cybercriminalité.

    Ces images, tournées discrètement, montrent l’exécution en public d’une femme dans les rues de la Mecque, lundi.
    ...
    Dans la vidéo, on voit plusieurs policiers la maintenir à terre en pleine rue. Elle clame son innocence et hurle à l’injustice jusqu’à la fin. Un homme la frappe trois fois au cou avec un sabre. Les hurlements de la femme cessent dès le premier coup.

    Puis, une voix s’élève d’un haut parleur  : « Annonce du ministère de l’Intérieur… « . Puis la voix déclame des versets du Coran : “La punition de ceux qui font la guerre à Allah et à son messager, et qui les affrontent de toutes leurs forces pour semer la discorde sur la terre, sera la décapitation ou l’amputation des mains et des pieds. « 

    ...

    http://www.senenews.com/2015/01/20/...


  • njama njama 9 janvier 2016 17:31

    La dynastie saoudienne fait face à une contestation d’un tout autre ordre qui s’attaque à ses fondements même : une attaque sur sa légitimité spirituelle.

    Le wahhabisme est une secte du XVIIIe siècle, très minoritaire de l’islam, une des formes les plus rigoristes de l’Islam sunnite, il ne pourrait être par conséquent être représentatif de l’islam. Le wahhabisme n’existe pour ainsi dire qu’en Arabie Saoudite, dont la population de 28.83 millions d’habitants en 2013 dont 10 à 15 % de chiites.
    Il ne suffit pas d’être concierge des Lieux Saints ...

    L’Arabie Saoudite tire sa légitimité de ses pétrodollars, c’est tout.
    "L’historien britannique Charles Allen a chiffré que depuis 1979, les autorités saoudiennes ont consacré plus de 70 milliards de dollars à la diffusion de leur idéologie"
    http://www.levif.be/actualite/belgique/comment-l-arabie-saoudite-a-impose-son-islam-rigoriste-a-la-belgique/article-normal-55639.html


  • Rincevent Rincevent 9 janvier 2016 18:08

    « son prétendu soutien aux terroristes ». Alors ça, il fallait oser !


  • njama njama 9 janvier 2016 23:24

    Sowt Al Arab
    ne connaît pas vraisemblablement toutes les raisons que nous aurions de détester le royaume d’Arabie Saoudite.

    Déjà, c’est un « royaume », et dans l’esprit des français, et de la politique, la monarchie ça passe très mal
    et puis, quand bien même c’est un « royaume », il ne s’honore pas d"une tolérance laïque. Nous savons que les églises chrétiennes sont interdites là-bas.
    Les femmes n’ont pas les même droits que les hommes ...
    L’islam wahhabite est certainement la forme la plus rétrograde de l’islam qui a vu le jour en quatorze siècles ...
    Le royaume décapite, flagelle ...
    Cette monarchie ignore et voue un mépris profond pour les Droits de l’homme ...

    Cette monarchie n’a rien à voir avec le vrai islam

    Sowt Al Arab
    il va vous falloir beaucoup de courage et même énormément, si vous persévérez sur ce site pour tenter de redorer le blason de l’Arabie Saoudite.
    Au moins autant que celui déployé par l’entité sioniste, c’est pas peu dire, ou du Tibet ...

    Sans vouloir vous décourager, si vous persévérez ici attendez vous à être vraiment malmené ...


    • toubab 10 janvier 2016 08:00

      @njama
       Au moins autant que celui déployé par l’entité sioniste, c’est pas peu dire, ou du Tibet ...(sic)

       Dites nous ce que vous autorisez sur ce site !

       Quant aux bédouins féodaux et leurs alliés régionaux , une révolution Marxiste saura les renvoyer à leurs dattiers.


    • Tzecoatl Gandalf 10 janvier 2016 11:05

      @toubab


      Essayez plutôt en mode Proudhon, on s’est pas tapé le printemps arabe pour des cacahuètes.

    • njama njama 10 janvier 2016 12:02

      @toubab
      L’Arabie saoudite n’a pas besoin de l’Iran, de la Syrie, ni d’Agoravox, pour être diabolisée, elle le fait très bien toute seule ...

      A part changer de politique, je ne vois pas très bien comment elle pourrait redorer son blason

      La mort du cheikh El-Nimr fait vaciller le régime des Saoud
      La monarchie saoudienne est aujourd’hui une dictature anachronique : ...

      http://www.voltairenet.org/article189808.html


    • njama njama 10 janvier 2016 14:05

      @toubab

      L’aveuglement des cheiks saoudiens, par Israël Adam Shamir
      (extraits)
      Quelque chose ne tourne pas rond dans les caboches épaisses des cheiks saoudiens. Au lieu de jouir sereinement de leur excellente bonne fortune, ils laissent les délires de toute puissance les mener à leur perte.
      ...
      Les Saoudiens sont malfaisants depuis longtemps. En tant que témoin extérieur, j’ai été estomaqué d’apprendre qu’ils sont encore plus détestés que les Israéliens par les Arabes en général, qu’il s’agisse des Palestiniens, des Egyptiens ou des Libanais. Mais ils sont de pire en pire. Ils ont comploté avec l’Otan, et avec leur horrible nain jumeau le Qatar, pour anéantir la Libye. Ensuite, ils ont transféré le vaste arsenal militaire de Kadhafi en Syrie grâce aux bons offices de leurs amis turcs. Ils ont été le moteur caché derrière la guerre en Syrie et ce sont eux qui ont poussé Erdogan à rentrer en guerre. Mais jusqu’à maintenant ils préféraient agir dans une ombre propice.
      ...
      Quel dommage que les Saoudiens ne comprennent pas que leur problème n’est pas l’Iran. Ils ont poussé la chance et leurs ressources trop loin. Ils ne peuvent pas livrer deux guerres et en même temps vendre leur pétrole pour rien, juste pour couler l’Iran et la Russie, tout en sabordant leurs programmes sociaux, et en poussant les chiites à la révolte en décapitant leur prédicateur bien aimé. S’ils n’étaient pas obsédés par leur envie de répandre leur idéologie agressive, ils pourraient vivre merveilleusement bien, et des centaines de milliers de gens seraient heureux et en vie à Tripoli, à Alep, à Aden, à Grozny. Mais les dieux rendent d’abord fous ceux qu’ils veulent perdre.

      Publication originale dans Unz Review.
       Greedy Eyes of Saudi Sheikhs, January 6, 2016


  • njama njama 10 janvier 2016 12:32

    24 sept 2015, bousculade des pèlerins à la Mecque, ... plus de deux mille morts.
    Une explication qui est sortie des écrans radars ... :

    « La réaction instinctive de la monarchie saoudienne à cette dernière tragédie fut de blâmer les pèlerins eux-mêmes qui n’avaient prétendument pas « respecté les horaires », comme l’a dit le ministre de la Santé Khaled al-Falih aux médias locaux. ... »
    ...
    Le quotidien libanais Al Diyar a rapporté jeudi soir [24 sept] que la bousculade avait été déclenchée par l’arrivée sur la scène d’un grand convoi militarisé transportant le vice-prince de la Couronne âgé de 30 ans, qui est également ministre de la Défense du pays.

    « Le grand convoi de Mohammad ben Salman Al Saoud, fils du roi et vice-prince héritier, qui était escorté par plus de 350 agents de sécurité, 200 de l’armée et 150 de la police, roulait à toute allure sur la route pour se frayer un chemin parmi les pèlerins qui allaient vers le site du rituel de la ‘lapidation du diable’, provoquant la panique chez les millions de pèlerins qui se promenaient dans la direction opposée et a causé la bousculade », a rapporté le journal.
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    (Article paru en anglais le 25 septembre 2015)
    https://www.wsws.org/fr/articles/2015/sep2015/pers-s26.shtml


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