mercredi 23 juillet 2008 - par Alexandre Latsa

L’Atlantisme comme nouveau totalitarisme ?

Après la domination espagnole (XVIIIe siècle) et anglaise (XIXe siècle), l’Amérique va entrer au XXe siècle dans un première phase de recomposition territoriale (unification après la guerre de Sécession, récupération de l’Alaska aux Russes, victoire sur les Espagnols, victoire sur les Britanniques...), puis se lancer dans un maillage intense de son territoire via des voies de chemin de fer qui stimuleront l’activité et le commerce et préfigureront sa position économique dominante pour le siècle suivant.

Au début du XXe siècle, la guerre entre le Japon et la Russie (1904) préfigure le siècle à venir, l’Amérique devient un acteur à l’extérieur de son territoire, dans le Pacifique. Pour la première fois, deux empires s’affrontent selon les moyens de guerre dits « modernes », pour la première fois un empire asiatique affronte un empire européen, et s’impose et surtout, pour la première fois, la paix est négociée en Amérique, sous la houlette de Théodore Roosevelt et du conseiller du Tsar, Serge Witte (qui au passage prônait le tunnel sous Bering !)

C’est le début du siècle américain, de la thallassocratie transatlantique et transpacifique et du nouvel ordre mondial.

Du monde bipolaire au nouvel ordre mondial

La grande guerre civile européenne de trente ans (1914-1945) laisse l’Europe (et le monde) divisé en deux pôles concurrents, le pôle « américano-occidental » et le pôle « soviétique ». La guerre froide durera quarante-cinq ans, jusqu’en 1991, année qui verra la disparition d’un des pôles et l’instauration pratique du nouvel ordre mondial. Dans les vingt-cinq années qui suivirent, le monde entra dans une fiction de courte durée, pendant laquelle on crut que l’extension de l’Otan (parapluie étoilé protecteur) et du nouvel ordre économique mondial (FMI, OMC, BERD, Communauté européenne, OCDE, European Round Table, club de Rome, Forum de Davos...) assurerait la pérennité et la sécurité a jamais. Pour la première fois dans l’Histoire, un « empire » semblait avoir la velléité et les moyens d’imposer ses règles à la planète entière. On parla même de fin de l’Histoire. D’autres affirmèrent même que demain tous seraient Américains. La Chine s’éveillait doucement, l’Inde également, le monde musulman semblait abasourdi par la frappe irakienne de 1991, la construction européenne prenait son envol sur les parallèles de l’Otan pendant que le cœur du défunt concurrent soviétique se mourrait. En 1999, le dernier grain de sable à « l’extension Est » (la Yougoslavie) fut anéantie. La Serbie (qui était à la Yougoslavie ce que la Russie était à l’URSS) fut anéantie en 78 jours et y fut construite la plus grande base militaire américaine de l’étranger, sur le flanc Est-oriental de l’Europe. La présence militaire américaine dans le monde à l’entrée du XXIe siècle était plus importante qu’aucune puissance ne l’avait jamais fait dans l’Histoire (Cf Listes des bases américaines). Néanmoins l’accalmie fut de courte durée : le 11 septembre 2001, des pirates de l’air proches des mouvances islamistes radicales lancèrent la première version du jihad aérien en détournant des avions de ligne pour les écraser sur des infrastructures aux État-Unis. L’empire était frappé au cœur. Ce fut la fin du nouvel ordre mondial tel que certain nous l’avait promis, il n’avait duré que trente ans. L’Amérique déclara alors une guerre planétaire au terrorisme que, sept ans plus tard, elle n’a toujours pas vaincu, enlisée avec l’Otan dans des conflits à basse intensité et sur des territoires incontrôlables et incontrôlés (Irak, Afghanistan, Somalie...).

Pourtant cet élément qui modifia l’Histoire n’était pas une surprise pour tous les spectateurs du théâtre des opérations. Certains avaient préconisé ce choc à venir entre les « civilisations » et notamment entre le Sud (musulman) et le Nord (Occident). Ceux-là préconisaient aussi que le monde était « divisé » en grands espaces, différents, et résolument adversaires, ou ennemis. Cette théorie des « civilisations en conflit » avait même ses défenseurs, au cœur du dispositif atlantiste. Ceux-là avaient déjà affirmé que l’Est et l’Ouest étaient deux mondes différents, voir opposés. Curieusement, la frontière entre ces deux Europe (« catholique-protestante » et « orthodoxe ») se situait sur l’ancienne délimitation de l’Europe post-soviétique et de l’Europe de l’Ouest (americano-occidentale). Pour les stratèges américains, après le contrôle des mers (effectif à la fin de la guerre froide), restait le contrôle des terres, notamment celles que les stratèges visaient depuis le début du siècle : le Heartland.

Les néo-conservateurs à la conquête du Heartland

Le XXe siècle a vu l’Amérique passer du statut isolationniste à celui de puissance impérialiste et dominante. Cette expansion hors frontières de l’Amérique s’est faite en deux étapes principales, la prise de contrôle des mers tout d’abord, puis la prise de contrôle des terres.

Tout d’abord l’expansion maritime (principe du contrôle des mers et du développement de la marine militaire pour protéger les échanges commerciaux). Ces théories ont été très clairement exposées par de nombreux stratèges américains à la fin du siècle dernier, dont Alfred Mahan qui énonça l’intérêt pour l’Amérique d’acquérir une marine aussi puissante que l’Angleterre afin d’acquérir une suprématie militaire et commerciale aussi importante. Cette théorie influencera grandement Théodore Roosevelt notamment au début du XXe siècle après la guerre russo-japonaise.

Cette prise de contrôle des mers effective, la guerre froide laissa néanmoins l’Amérique dans une position géopolitique difficile. Deux des plus grands stratèges en géopolitique, Nicolas Spykman et Halford John Mckinder de ce siècle vont en effet développer la théorie selon laquelle l’Amérique de par sa position insulaire éloignée ne peut, si elle veut rester aux commandes du monde (refus du déclin de la puissance américaine chez les néo-conservateurs) être éloignée du grand continent, du cœur des terres émergées, le Heartland eurasien. Le monde serait constitué selon ces stratèges d’un Heartland ou Continent géant (Europe-Asie), d’un océan géant (Atlantique-Pacifique) et d’un anneau d’îles (Amérique, Australie ou Outlyings Islands).

La maîtrise de ce cœur continental est donc essentielle. De la même façon, elle devait se méfier des alliances entre puissances de la terre, notamment entre les deux grandes puissances terrestres et continentales, l’Allemagne et la Russie (empêcher l’émergence d’une puissance rivale chez les néo-conservateurs). Pour ce faire, la Seconde Guerre mondiale sera l’occasion tragique et inespérée pour l’Amérique de prendre position sur le continent, pour y empêcher toute alliance qui pourrait exclure l’Amérique des affaires du monde. Pour les stratèges américains en effet, la fin de la guerre froide n’est que l’opportunité à saisir pour mettre pied en Europe (anciennement majoritairement sous contrôle soviétique) et pouvoir ainsi grignoter toujours plus à l’Est et au Sud-Est vers le contrôle de continent, cette zone située au cœur de l’Eurasie.

Le point commun entre les « défenseurs du choc inévitable des civilisations », « les partisans de la conquête de l’Est, et du Heartland » ? Un courant idéologique propre à l’Amérique qui a contribué à accélérer la politique interventionniste américaine dans le monde, une nouvelle idéologie qui s’est rapidement propagée dans toutes les sphères de direction américaine (politiques, militaires, économiques...). Elle a pris à contre-courant les anciennes idéologies pour devenir en quelque sorte la raison d’être de l’Amérique, comme le sang l’est à tout être humain. Cette idéologie projette l’Amérique comme point central de l’humanité, d’aujourd’hui et demain. Le « néo-conservatisme » nous dit Wikipédia : « se distingue du conservatisme traditionnel et du néo-libéralisme. Anticommuniste et antifasciste, le néo-conservatisme est né sur le principe de « plus jamais Auschwitz ». Ils défendent la puissance militaire des États républicains dans les relations internationales afin d’asseoir un nouvel ordre international. Cela passe par quelques grands axes, notamment le refus du déclin de la puissance américaine (première puissance républicaine du monde) ; empêcher l’émergence d’une puissance rivale ; la fin de la complaisance envers les dictatures ; et la revalorisation de l’outil militaire pour répondre aux agressions.

Pour les « néo-conservateurs  » l’Amérique est le modèle de civilisation le plus abouti. Elle a vaincu les grandes idéologies (le nazisme et le communisme) et se prépare à affronter son troisième ennemi (tout au moins celui qu’elle a déclaré comme tel) à savoir l’islamisme radical. Pour eux, le monde doit être modelé par les démocraties républicaines, selon ce modèle de civilisation via le démocratisme imposé, militairement s’il le faut. Le cœur de cette pensée est donc un interventionnisme très fort à l’extérieur du territoire américain, que l’on peut qualifier d’impérialisme idéologique.

Aux États Unis, récemment, un conseiller du président Carter a théorisé et remodernisé les théories post-guerre froide pour les distiller dans les mouvances néo-conservatrices influentes et au pouvoir. Ce dernier, Zbigniew Brzezinski a grandement influencé la création de mouvements d’opinions, les fameux thinks tanks, destinés a promouvoir la politique américaine dans le monde (Cf. Le Grand Échiquier en 1997 et Le Vrai Choix en 2004). En 1989, Brezinski devient l’éminence des cerveaux démocrates pour l’Eurasie (son fils Markl étant le conseiller de Barak Obama) dont il est certain qu’elle sera la zone concurrente essentielle de l’Amérique. En effet, cette gigantesque zone eurasiatique serait le cœur des masses humaines et surtout des ressources énergétiques (pétrole, gaz, minerais stratégiques) ainsi que de leur voies d’acheminements. Ces théories de maîtrise du Heartland se couplent généralement à une maîtrise de l’océan Arctique (voir l’article lié) tout aussi important au niveau énergétique. (voir la carte la). Brezinski reprendra dans Le Grand Échiquier le projet de démembrement en trois de la Fédération russe (Moscovie, Oural, Sibérie), un projet déjà défini dans les années 1940 par le nazi Rosenberg. Cette théorie sera développée à la même époque en Pologne sous le nom de Prométhéisme qui fera son chemin pendant la Seconde Guerre mondiale en Allemagne, en France, en Turquie et en Allemagne, puis en Amérique. Curieux hasard (?) du destin, il s’agit des plus grandes puissances mondiales d’aujourd’hui et des piliers de l’Otan. Autre hasard, Brezinski est lui aussi d’origine Polonaise tout comme Joseph Pilsudski, fondateur du Prométhéisme.

Brzezinski va alors se consacrer à la lutte pour prévenir la réémergence de la Russie comme superpuissance et pour conquérir l’Eurasie. Il développe « un plan pour l’Europe » qui passerait par l’extension de l’Otan aux Républiques baltes, prônera le projet d’oléoduc Bakou-Tblissi-Ceyhan. Ce projet représente pour lui la meilleure concrétisation de ses ambitions qui visent à empêcher la Russie de se relever. Parallèlement, il préside dès 1999 le Comité américain pour la paix en Tchétchénie (American Committee for Peace in Chechnya), installé dans les locaux de l’association Freedom House. Cette union des extrêmes (indépendantistes musulmans et activistes américains) n’est que la continuité - sous sa variante anti-Russe - de l’alliance du même genre existant pendant la guerre froide, à l’époque où la CIA entraînait et finançait les Mujhaidins contre l’URSS.

Les armes des Atlantistes pour la conquête énergétique

Après la chute du mur et la fin de l’URSS, l’Amérique se retrouve sans ennemie, elle se lance alors dans une logique de conquête absolue des zones nécessaires au maintien de son hégémonie embryonnaire et notamment l’Eurasie. L’extension de l’Europe comme alliée indéfectible, l’adhésion de ces États à l’Otan et leur participation aux interventions armées à l’étranger en est le fil conducteur. L’Europe continentale de l’Ouest offre servilement à l’Amérique les moyens de sa domination planétaire. Lorsque l’Amérique créa en 1949 l’Otan pour répondre au pacte de Varsovie, celui-ci n’avait d’objectifs que défendre le monde occidental contre une éventuelle attaque soviétique. À l’effondrement de cette dernière, l’Otan ne disparut pas pour autant. Bien au contraire, il devint l’élément-clé de l’extension pan-occidentale, le porteur des messages préliminaires tout autant que le bourreau et le justicier des réfractaires. L’Otan devint l’arme destiné à faire plier les régimes non alignés, tout autant qu’à marquer la fin de la complaisance avec les « dictatures ». En 2001 néanmoins, les Américains ont commencé à prendre conscience de l’erreur tactique essentielle qu’ils avaient fait à utiliser les Moujahidines contre la Russie soviétique, les premiers retournant leur savoir (acquis par les stratèges de la CIA avec la bénédiction du Pentagone) contre leurs anciens maîtres.

Évidemment, la construction européenne qui marche main dans la main avec l’Otan s’est déjà sabordée. En étant incapable d’avoir ses propres systèmes de défense ou sa propre armée, en participant à des conflits qui ne la concernent pas, et n’ont pour conséquence que d’augmenter le ressenti de nombre d’États à son égard, cette dernière s’est fait entraîner dans une logique infernale de partage des dépendances américaines, en énergie tout autant qu’en besoin de protection.

Comme je l’expliquais dans un précédent article : pourquoi partager la croisade lancée contre le monde arabo-musulman à des fins énergétiques en nous aliénant des centaines de millions de musulmans dans le monde, alors qu’un partenaire disponible et fiable, la Russie, est à nos portes. Réponse toute simple : l’Amérique ne veut pas d’une alliance Europe-Russie qui constituerait une puissance concurrente. Pour preuve récente l’opposition violente de Zbigniew Brezinski au « Russo-Allemand  » North Stream.

Les opérations militaires ne sont pourtant pas partout évidentes, ni pratiques. Les stratèges ont bien compris la grande difficulté de créer une entreprise de désinformation comme cela a été le cas pour la désintegration de la Yougoslavie (dès 1991) et la campagne violemment serbophobe qui a suivie. Parfois même les opérations militaires ne sont pas suffisantes. Voir injustifiées. Les stratèges vont développer une méthode de révolution pacifique, dite colorée, qui a le mérite de mieux passer au yeux de l’opinion internationale (toujours critique quant aux actions militaires). Experimentée en Serbie en 2001 (la campagne militaire n’ayant pas suffit à faire tomber Milosevic), elle consiste à lever une partie de la « société civile » contre le pouvoir, via des relais dans le pays, en fait officines de la CIA. Le schéma est toujours le même, utiliser des mouvements de jeunesses pour feindre le côté spontané. Le projet est de faire tomber un pouvoir politique jugé « hostile » pour le remplacer par un candidat démocrate, c’est-à-dire « aux ordres » de Washington. L’État concerné passe ainsi dans le giron « occidental » sans intervention militaire. Autre avantage : le changement passe pour une légitime révolution populaire d’une population lasse du « tyran » qui la gouverne. Pourtant en y regardant de plus près, ces mouvements de jeunesse révolutionnaires, que cela soit Zubr en Bielorussie, Otpor en Serbie, Kmara en Géorgie, Pora en Ukraine, Mjaft en Albanie ou encore Oborona en Russie ne sont pas des émanations spontanées de la « société civile », mais au contraire des fabrications sponsorisées à millions de dollars par les relais de l’ingérence états-unienne dans les points chauds qui concernent directement l’Europe (Balkans, le Caucase, l’anneau circulaire de l’Eurasie (voir cette carte !). Leurs membres ont été entraînés, dressés au bazar de rue et à l’agit-prop politico-médiatique pour intervenir au moment opportun, recevoir la publicité des médias occidentaux et délégitimer les pouvoirs en place. Sur la base des théories dites de la « guerre civilisée » du Pr Gene Sharp (Albert Einstein Institution, ancien de la John Hopkins University), ces groupes naguère formés dans de grands hôtels de Budapest et de Sofia, conduisent des opérations de déstabilisation ciblées qui relèvent de la guerre psychologique et de la guerre civile et non d’une action pacifique ou de simple lobbying comme on voudrait nous le faire croire. (NB : lire cette analyse ici ou encore la).

Quant aux relais de ces mouvements révolutionnaires financés par la CIA, ce sont ces associations civiles du nom de USAID, National Endowment for Democracy (NED), Open Society Institute (Fondation Soros),le German Marshall Fund of the United States, Freedom House, la fondation héritage, ou encore la jamestownfondation, la fondation Carnégie, ou encore le mémorial des victimes du communisme, ces associations travaillant sous l’égide de quelques organisations plus importantes comme le PNAC, le CFR, la trilatérale,l’American institute.ou encore l’ICG , officie « publique »de la CIA (dirigé un temps par Morton Abramowitz l’homme qui livra naguère les missiles Stinger au moudjahidine afghan proches d’Osama Ben Laden) ! Nous sommes là au cours du dispositif d’ingérence américain en Eurasie. Ces mouvements ne sont pas seuls. On a fabriqué aussi pour les besoins de la cause une série de sites internet chargés de renforcer la propagande virtuelle, et des instituts de sondage (comme le CeSID en Serbie) qui « accompagnent » les élections des pays-cible, c’est-à-dire désignent à l’avance les vainqueurs et influencent psychologiquement les votes en donnant des résultats que n’ont pas encore les commission électorales.

Cette alliance de suprématie militaire et d’associations faussement civiles n’ont en fait qu’un but : encercler la Russie et prendre le contrôle des zones essentielles que sont les Balkans (anciennes colonies soviétiques et vitales à l’extension Est de l’Europe), le Caucase (avec la Caspienne) et enfin l’anneau de contour eurasien. La preuve ? Les États du Guam, visés par les révolutions colorées ceinturent la Russie. Le but ? Éloigner la Russie de l’Europe, la repousser au Nord et à l’Est pour lui couper l’accès aux mers et aux ressources énergétiques d’Asie centrale et faire cesser son influence sur la région centro-asiatique. N’oublions pas que la lutte pour cette région (tout comme pour le Nord arctique) l’est principalement pour des raisons énergétiques. (NB : cette révolutionnite aiguë ne frappe pas que l’Eurasie, mais également l’Amérique du Sud et le Venezuela de Chavez).

De Khodorkovski a Beslan

Lorsque le 31 décembre 1999, Boris Eltsine laisse les rênes à Vladimir Poutine, la décrépitude eurasienne est totale. L’URSS s’est effondrée, les Républiques se fragmentent, les communautés religieuses s’affrontent, le chaos est total. Dès sa prise de pouvoir, Vladimir Poutine va restaurer l’autorité et la souveraineté de l’État sur le territoire russe, ce qui passe par reprendre le pouvoir y crompris à des hommes d’affaires enrichis et devenus plus puissants que les élus eux-mêmes : les oligarques. L’histoire est connue, Vladimir Poutine va chasser un à un ces oligarques qui succédèrent aux « innombrables mafias » qui pillèrent la Russie dans les années 1990. Ceux qui affirmaient contrôler à une douzaine l’économie et le pouvoir russe durent répondre de leurs actes devant une justice réaffirmée. C’est en 2003, lors de l’arrestation du plus fameux d’entre eux que les atlantistes (néo-conservateurs) comprirent la détermination réelle du pouvoir russe. L’arrestation de M.Khodorkovski a ouvertement déclenché une contre-offensive néo-conservatrice qui dure encore à ce jour. Pourquoi ? Le réseau Voltaire nous donne quelques précisions (lisez cet article c’est à tomber par terre, ici)... La prise de contrôle de Yukos par Khodorkovski s’est faite par le biais du système de « prêts contre actions » organisé par Vladimir Potanine au gouvernement de Viktor Tchernomyrdin en 1995. Les oligarques ont ainsi pu racheter des entreprises pour des bouchées de paille, voire les posséder par de simples promesses d’investissements ! Celui-ci organise ensuite un système de sociétés off-shores pour s’auto-racheter du pétrole et des matières premières à très bas prix et le revendre sur le marché international. Simultanément, le géant bradait son pétrole à l’Amoco Eurasia Petroleum Company. Les sur-revenus générés lui permirent, une fois blanchis de prendre le contrôle politique de nombreux partis dont le Parti communiste, l’Union des forces de droite (SPS), Labloko et « Unité ». En 2003, Khodorkovski décida se présenter à l’élection présidentielle. Il essayait déjà de dicter ses vues au gouvernement concernant la guerre en Irak à laquelle il était favorable, comme en économie ou en politique intérieure. À cette même époque, Khodorkovski était sur le point de vendre la moitié de Yukos à Exxon Mobil. Il entendait aussi construire un réseau privé d’oléoducs assurant sa totale indépendance. Les liens entre Yukos et le monde de la finance et du renseignement anglo-saxon étaient déjà bien établis, les États-Uniens avaient compris que tant que le gouvernement contrôle les tuyaux, il est le seul à décider de la quantité de brut qu’il veut mettre sur le marché. Charles Ryan, le leader du United Financial Group, et d’autres investisseurs appelaient de tout cœur à une « Yukosization » de la Russie, en fait à une destruction de l’État, seul obstacle sur le chemin des vastes richesses russes. En lien avec Henry Kissinger et George Soros, il aurait trahi son pays et aurait préparé un renversement de Vladimir Poutine après avoir soudoyé des cadres de l’armée, la décision de son arrestation aurait été prise in extremis pour empêcher un « quasi-coup d’État », elle eut lieu le 25 octobre 2003, à Novossibirsk. Khodorkovski était devenu un maillon-clé du dispositif visant à mettre à genoux le géant russe. Devenu membre du Carlyle group, celui-ci se préparait à mettre une bonne partie des ressources pétrolières russes entre les mains des États-Unis.

On comprend mieux en effet la colère des « chacals » du Pentagone, lancés dans une guerre en Irak et privés des ressources eurasiatiques. Leur réponse ne s’est pas fait attendre, ceux-ci ont lancé une offensive de grande ampleur contre le pouvoir russe, la plus terrible étant la tragédie de Beslan (3 septembre 2004) que l’opinion internationale bien manipulée par la presse aux ordres continue d’attribuer à Poutine, tandis que les théoriciens néo-conservateurs affirmaient que la Russie n’échapperait pas à une guerre des civilisations, elle non plus, et devait donc rejoindre la croisade lancée par l’Otan. Pourtant, comme l’a très bien résumé Mikhail Alexandrov, un expert de l’institut CIS de Moscou dans le journal du ministère russe de la Défense, Krasnaya Zvezda : « La situation en Ossétie du Nord doit être appréhendée dans le contexte de la bataille croissante pour le contrôle de la Transcaucasie entre la Russie et les puissances anglo-saxonnes. Les Anglo-Saxons prétendent expulser la Russie de la Transcaucasie et ont besoin pour cela de déstabiliser le nord du Caucase et la Russie en général. » (lire ici sur la responsabilité anglo-saxonne à Beslan ou encore les liens étroits entre les Américains et les Tchétchènes).

L’affaire Beslan est un déclencheur fondamental puisque, à la suite de cette affaire, un « comité des 115  » se créa pour dénoncer la politique du gouvernement Poutine, jugé « responsable » de la prise d’otage de Beslan. Cette lettre ouverte, signée par 115 personnalités atlantistes, a été adressée, mardi 28 septembre 2004, « aux chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne et de l’Otan » avec copie à l’agence Reuters. Les auteurs affirment « qu’il est temps de repenser les modalités et les limites de notre engagement avec la Russie de Poutine ». Véritable déclaration diplomatique de guerre, il est tout à fait intéressant de lire le texte même de la lettre et les signataires de cet appel (ici et la). Lire à ce sujet la réponse aux intellectuels atlantistes du Pr Viatcheslav Dachitchev.

Comme l’explique très bien Alexandre Douguine en 2005 : « le complot contre Vladimir Poutine est en marche depuis qu’il a été élu. L’entourage de Eltsine ne s’attendait pas à ce que Poutine renforce les pouvoirs du gouvernement aux dépens des minorités libérales, oligarchiques ou pro-états-uniennes. Désormais, les opposants ont décidé de le faire sauter où au moins d’affaiblir sa position au maximum. C’est une forme de complot où agissent deux centres, un pour l’extérieur à Washington et Londres, et un pour l’intérieur constitué par les groupes oligarchiques et les libéraux au gouvernement. La zone de contact se trouve être dans certains pays de la CEI comme l’Ukraine ou la Géorgie. Pour moi, Mikhail Khodorkovsky a mené une véritable campagne contre la souveraineté de notre pays par l’intermédiaire de corporations transnationales et des États-Unis. »

La déstabilisation tchétchène a néanmoins connu deux coups d’arrêts en 2005 (liquidation de Maskhadov) et en 2006 (liquidation de Bassaiev), n’en déplaise aux intéressés dont les troupes sont enlisées dans les sables d’Irak et les montagnes d’Afghanistan.

Le réveil eurasien, vers un monde multilatéral

Nous l’avons vu, le réveil russe, maintien essentiel de l’équilibre en Eurasie, est la clé d’un monde multipolaire, ou tout du moins bipolaire en ce qu’il empêche l’Amérique de prendre contrôle du continent eurasiatique. La Russie, tout comme les « grands en devenir » de ce monde, l’Inde et la Chine, entendent maintenir sur le continent, et dans le monde, une approche multilatérale et multipolaire des problèmes, basée sur le dialogue et le consensus.

Pour l’élite russe, la Russie doit tracer une nouvelle voie entre l’orientation pro-occidentale et libérale et la nostalgie du passé communiste, tout en évitant les excès démagogiques du populisme extrémiste et du nationalisme étroit. Pour ce faire, a notamment été créée l’OCS, l’Organisation de la coopération de Shanghai, une gigantesque alliance militaire continentale regroupant plus d’un humain sur deux… Il est pourtant coutume d’entendre que la Russie a recours à des méthodes et des rhétoriques dignes de la “guerre froide”, mais que devait-on attendre comme réaction de la part de la Russie après que l’Europe laisse l’Amérique installer des bases militaires, des systèmes d’écoutes et des batteries missiles à ces frontières ? Que devrait-elle penser alors que ceux-la mêmes adhèrent à la théorie de détruire la Russie pour en faire trois Etats (Moscovie, Oural, Sibérie), tout comme ils ont fait de la Yougoslavie (devenue Serbie, Croatie, Slovénie) ? La vérité, c’est que la réciprocité logique au déploiement militaire à l’Est de l’Europe serait le déploiement militaire russe aux frontières américaines, par exemple à Cuba, ce que vient précisément d’évoquer le président Medevedev ! Enfin, un détail, mais sans doute d’importance, l’extension de l’Europe vers l’Est et l’obsession des Etats-Unis à y intégrer la Turquie (Seconde armée de l’Otan et pays non européen) sont bien les preuves de souhait d’inféodation totale à l’Otan d’une Europe qui n’a plus d’européenne que son appellation. Vladimir Poutine n’a-t-il pas cessé d’appeler les Européens à quitter l’Otan  ?



41 réactions


  • ASINUS 23 juillet 2008 11:22

    @l auteur


    "qu en termes choisis c est choses la sont dites"



    messieurs l ours s est reveillé , des forces nouvelles lui viennent et que decouvre t il au matin de son reveil ? nous avons laissé oncle sam squatter a l orée de sa taniere 

    d apres vous a qui maitre ursus vas présenter la facture ? 


  • 3°oeil 23 juillet 2008 11:52

    Pour comprendre les visions des néo-cons fascistes adeptent de leo straus version IV reich
    http://solidariteetprogres.online.fr/Dossiers/Histoire/Strauss.html


  • 3.14 3.14 23 juillet 2008 13:03

    Article intéressant, je suis d’accord avec l’idée générale du texte, mais quand vous dites :
    "Nous l’avons vu, le réveil russe, [...] est la clé d’un monde multipolaire [...]. La Russie, tout comme les « grands en devenir » de ce monde, l’Inde et la Chine, entendent maintenir sur le continent, et dans le monde, une approche multilatérale et multipolaire des problèmes, basée sur le dialogue et le consensus."
    Je ne peux m’empêcher de tiquer : la Russie, (comme la Chine) ne défend que ses propres
    intérêts, et pas un monde multipolaire. Elle agit pour elle même, et non pas par altruisme ou pour le bien de tous.
    Certes cette résistance envers l’hyperpuissance américaine est importante et elle peut être bénéfique pour le monde, mais il ne faut pas se leurrer sur ses motifs.

    Une personne dont j’ai oublié le nom a dit un jour : "Entre les Etats, il n’y a pas d’amitié, que des intérêts".
    On pourrait aussi dire ceci : "
    Entre les Etats, il n’y a pas d’inimitié, que des intérêts divergents".


  • Iren-Nao 23 juillet 2008 13:04

    @ l’auteur

    Du beau boulot !

    Je ne sais qui vous servez, mais je partage depuis longtemps votre analyse.

    La chose importante pour moi c’est que je ne vois rien de rien de bon dans la civilisation US qui de toute facon va sa perte tres vite.

    De toute facon le monde est en train de se multipolariser a grande vitesse et c’est aussi bien.

    Va y avoir du chahus...

    Vous avez Poutine et Medvedev, ce ne sont pas des clowns, Poutine est une tres grosse pointure.

    Les US ont Bush et guere mieux derriere.

    Nous nous avons Sarko.....faites gaffe.

    Nazdarovie

    Iren-Nao


    • Alexandre Latsa Alexandre Latsa 24 juillet 2008 07:11

      Bonjour

      je vous rassure je ne sers "personne", je ne suis "pas (encore ? ;) payé" pour mes articles ..

      je n’exprime que mon opinion

      Cordialement


    • R-sistons R-sistons 4 octobre 2008 16:33

      Tout s’est envolé, je recommence, en plus condensé !

      je suis d’accord avec ton analyse Iren, concernant les dirigeants russes, USA et français

      Alexandre, merci pour ton courriel à la suite des commentaires que j’ai laissés sur le blog de Vincent du NO, merci de t’être fait connaître à moi, je suis d’origine russe, mais sans esprit partisan, je cherche ce qui est juste, sage, j’aime la Justice, la paix, l’équilibre etc, je suis une humaniste attachée au Bien commun.

      Nous sommes confrontés à un nouveau totalitarisme, le néocon, il est impératif d’en prendre conscience. Il nous menace tous. Il est en train de coloniser des sites entiers, comme CN4, des forums, pour modeler notre pensée, nous habituer à leurs idées si pernicieuses au demeurant : racistes (suprématie race blanche et USA), eugéniques, dominatrices, ultra-libérales, ultra-sionistes (qu’on ne se méprenne pas, je ne parle pas du désir légitime d’avoir un foyer où se protéger des persécutions, mais des idées des plus extrémistes, proches de celles de l’Administration Bush), guerrières, nous conduisant au profit des multinationales américaines, à un abominable CHOC de civilisations, que je combats dans mon nouveau blog http://eva-communion-civilisations.over-blog.com. (merci de le faire connaître, il est utile aujourd’hui, il est la réplique inverse du choc cher aux néocons) .Il faut absolument intervenir sur les sites et forums pour contrer ce nouveau CANCER de l’humanité.

      Et je ressens avec force le besoin de travailler à la popularisation de la nécessaire idée d’accomplir la vision prophétique de de Gaulle (je suis gaullienne de gauche) "L’Europe jusqu’à l’Oural", je vais faire un post pour faire connaître ton blog, cher Alexandre dont je partage les idéaux,

      http://alexandrelatsa.blogspot.com,

      un post sur mon blog http://r-sistons.over-blog.com,

      Quel choix  ? Intégration de l’Europe et de la Russie, ou désintégration de l’Europe dans un choc auquel voudraient nous entraîner les USA au profit de leurs multinationales prédatrices, à notre détriment à tous (pertes humaines, matérielles etc), choc contre la Russie, alors que tout devrait nous conduire à l’union avec la Russie, sur les plans culturel (comparer avec la culture des cow-boys !!! la gâchette...), économique, pour la paix, l’équilibre du monde ;... Les USA menacent la planète avec leur arrogance, leurs guerres préventives et permanentes, leur consumérisme sans frein, leur ultra-libéralisme, leur fausse démocratie etc. Popularisons l’idée d’union avec la Russie, nécessaire si l’on veut éviter le pire ! La vocation de l’Europe n’est pas d’être la tête de pont ou le supplétif des USA, sur le continent, servilement !

      j’en profite pour vous recommander de lire sur mon blog R-sistons à la désinformation
      décodage de 25 techniques de désinformation

      http://anti-fr2-cdsl-air-etc.over-blog.com/article-23391706.html

      Cordialement Eva



  • Julius Julius 23 juillet 2008 13:44

    Cette paranoïa russe est terrible. Ils ont l’impression qu’ils sont encerclés par des ennemis qui veulent détruire la Russie. Ils estiment que la seule sécurité à la frontière est une frontière avec le soldat russe des deux côtés. Russie n’a jamais fait l’objet d’attaques depuis la deuxième guerre. Même si elles ont colonisé la moitié de l’Europe. Ont-ils sérieusement envisager que quelqu’un veut les attaquer ?

    La Russie est une partie naturelle de civilisation euro-atlantique. En fait, ils sont, à bien des égards plus semblable aux Américains que les Européens. Mais ils doivent cesser de dicter l’ensemble de leurs voisins ce qu’ils doivent faire. Ils devraient cesser de voir le complot chaque fois que quelqu’un veut devenir libre. Le temps de la sovietic empire est fini.


    • bof 23 juillet 2008 14:05

      C’est marrant, moi j’aurais plutôt dit l’inverse :
      Cette paranoïa américaine est terrible. Ils ont l’impression qu’ils sont encerclés par des ennemis qui veulent détruire les Etats-Unis. Ils estiment que la seule sécurité à la frontière est une frontière avec le G.I. des deux côtés. Les Etats-Unis n’ont jamais fait l’objet d’attaques depuis la deuxième guerre. Même si elles ont colonisé la moitié de l’Europe. Ont-ils sérieusement envisager que quelqu’un veut les attaquer ?

      N’allons pas imaginer pour autant que la Russie est inoffensive. La Russie comme tout état défend ses intérêts. La différence c’est juste qu’elle n’attaque pas ceux des autres...


    • ASINUS 23 juillet 2008 14:48

      bonjour julius
      paranoia vous etes sur

      base radar us pays limitrophe en ue
      bases missile pays limitrophe en ue
      puis dans les balkans et turquie
      accord militaire us avec d anciennes republiques asiatiques de l ex urss
      accord defense avec erevan ect....
      ON SERAIT PARANOIAQUE A MOINS NON ?


    • Julius Julius 23 juillet 2008 14:56

      > C’est marrant, moi j’aurais plutôt dit l’inverse :

      Juste un détail, l’inverse n’est pas vrai :
      1) Aucun pays européen n’a été colonisé par les États-Unis. Ils ont des bases militaires, toujours en accord avec les gouvernements démocratiques. La seule exception est l’Allemagne, mais elle était justifiée.
      2) États-Unis a été attaqué tout récemment et il ya des pays qui sont ouvertement agressive contre États-Unis.

      > La Russie comme tout État défend ses intérêts. La différence, c’est juste qu’elle n’attaque pas ceux des autres ...

      Suivez-vous des nouvelles de la Géorgie ? Il ya des soldats russes. Ou peut-être la Tchétchénie ? Eh bien, encore colonisés. Savez-vous quelque chose à propos Konigsberg ? Encore colonisés. Peut-être Estonie ? Etre attaqué (informatique, économique) sans interruption.


    • Julius Julius 23 juillet 2008 15:15

      > Base de radar nous paie limitrophe en ue
      > Bases de missiles en paie limitrophe ue

      Czechie et la Pologne ne sont pas les voisins de la Russie. Vous avez peut-être oublier que, mais il existe d’autres pays entre les deux. (Remarque : l’Union soviétique n’existe plus. Acheter une nouvelle carte.)

      Le radar n’est pas dangereux pour la Russie. Il ya déjà d’autres radars (par exemple en Turquie), qui sont beaucoup plus adaptés pour voir ce qui se passe en Russie. Nouveau radar dans Czechie ne change rien dans la capacité des États-Unis envers la Russie. (Et il ya déjà des radars en Russie - vers l’Europe.) L’anti-missiles en Pologne ne peut strictement rien contre les milliers de missiles russe.

      Le seul problème est que la Russie considère toujours l’Europe centrale comme son domaine.

      > puis dans les balkans et Turquie
      > accord militaire avec nous d asiatiques anciennes republiques de l’ex-URSS
      > accord de défense avec Erevan ect ....


      Peut-être que ces pays ont de sérieuses raisons de chercher protection contre la Russie. En regardant leur histoire récente et la politique et la rhétorique actuelle à Moscou. Savez-vous que le budget de l’armée russe a récemment quadruplé ? Et que les bombardiers stratégiques russe voler à nouveau sur l’Europe ?


    • ASINUS 23 juillet 2008 15:30

      limitrophe vous avez raison , j entendais de ce qu il considere comme relevant de leur securité strategique,
      un peu comme les usa ne pouvant tolerer des missiles a Cuba non ?
      je me tiens au courant de la reorganisation des forces armées russes , l argent rentre a nouveau sans compter un desir de revenche les occidentaux s etant joyeusement essuyés les pieds sur un etat moribond dans les decennies 90, bien sur les vols intercontinentaux russes ont repris vous aurez remarqué qu il suivent un redeploiment des flotte us sans compter la reactivation de la flottes us affectée au caraibes et amerique latine
      a vos yeux seul les usa ont droit a la gesticulation militaire , au motif de l iran la flotte americaine compte
      bon nombre de navires et d aeronefs plus pres de la russie que des cotes pacifique US d ou d apres Fallon
      la vrai menace viendra ? les usa se servent de l otan dans leur interets geostrategique l europe sauf a jouer les suppletifs ne comptt guere il n y a que NS pour penser le contraire , les deux candidats americains
      peuvent virer isolationiste au moindre revers internes qui sera bien seul des lors pour supporter l ire russe ?
      au nom de quoi desaprouverions nous des russes ce que nous tolerons des americains que je sache
      les bombardiers qui survollent et se ravitaillent dans l espace aerien europeen ne vont pas bombarder
      la tchechenie


    • Julius Julius 23 juillet 2008 15:42

      > au nom de quoi nous desaprouverions des russes ce que nous tolerons des americans

      1) États-Unis n’ont jamais attaqué l’Europe. La Russie a attaqué et colonisé la moitié de l’Europe jusqu’à récemment. Certains pays européens ne sont pas encore complètement libre de la Russie.
      2) Russie garde la rhétorique et les actions très agressive contre certains pays européens. États-Unis ne le font pas.

      C’est pourquoi.


    • Alexandre Latsa Alexandre Latsa 24 juillet 2008 07:19

      Bonjour

      aucune paranoia mais des "faits" expliques dans l’article : poussée de l’OTAN injutifiée, bombardements de pays alliés (serbie) et obsession US a bloquer l’alliance Europe-Russie .... etc etc
      Vous parlez de paranoia Russe mais que dire de l’amérique de l’apres 11 septembre  ?

      La Russie membre de quelle communauté Euro-Atl ?
      Si elle est plus proche de l’amérique c’est une communauté "pacifique" qu’il faut construire !

      Quand au fait "de dicter aux autres", un état dans le monde dicte aujourd’hui aux autres quoi faire (militairement si il le faut) il s’agit de l’amérique !  

      Pour la fin de l’URSS je suis d"accord avec vous, allez donc expliquer ca aux néocons ..

      Cordialement


    • Julius Julius 24 juillet 2008 16:01

      > Vous parlez de paranoia Russe mais que dire de l’amérique de l’apres 11 septembre  ?

      États-Unis a été attaqué le 11 Septembre. Et de nombreux États sont ouvertement agressive contre États-Unis. Regardez le Blog de Mr.Ahmadinejad ou écouter les discours de Mr.Chavez.

      Personne n’a attaqué la Russie et même personne ne pense à attaquer. C’est la Russie qui rend la attaques verbales contre tous ses voisins. Les voisins veulent juste vivre en paix.

      > Si elle est plus proche de l’amérique c’est une communauté "pacifique" qu’il faut construire !

      J’avais à l’esprit certaines caractéristiques nationales qui sont les mêmes pour les Russes et les Américains. Tous deux ont l’impression qu’ils sont les meilleurs et les plus grands.

      Mais il est clair que les États-Unis, l’Europe et la Russie partagent la même civilisation. Ils ont le même intérêt dans le monde.


    • Alexandre Latsa Alexandre Latsa 27 juillet 2008 19:39

      Julius nous disait ceci :

      États-Unis a été attaqué le 11 Septembre. Et de nombreux États sont ouvertement agressive contre États-Unis. Regardez le Blog de Mr.Ahmadinejad ou écouter les discours de Mr.Chavez.
      Personne n’a attaqué la Russie et même personne ne pense à attaquer. C’est la Russie qui rend la attaques verbales contre tous ses voisins. Les voisins veulent juste vivre en paix.


      L’amérique déstabilise la Russie ! C’est une "attaque" subversive permanente, que ce soit par la déstabilisation du contour extérieur, par la guerre des ressources ou encore les révo colorées et je vous parle pas des radars dont on ne voit pas l’utilité ...
      L’amérique a sans doute des craintes d’être attaqué nuicléairement par le Vénézuela ?? faites nous rire encore ...



  • hieronymus73 23 juillet 2008 13:49

    Merci pour cet article qui contribu à animer la matière grise du simple citoyen que je suis. N’étant pas un grand lecteur de la presse écrite française, "je ne sais pas" s’il est possible de trouver des articles d’informations éclairants comme celui-ci mais j’en doute à 90%.

    Je suis actuellement en train de lire La stratégie du choc, de Naomi Klein et sans cette lecture dans laquelle je suis bien avancé, je n’aurai certainement pas eu l’éveil nécessaire pour cliquer sur le lien de votre article ou pour le lire en entier avec intérêt et maîtrise. Mais j’ai encore beaucoup à faire.

    Quoiqu’il en soit, mon regard sur l’actualité et l’histoire de ces 50 dernières années et plus est en train de changer et de se structurer. C’est quelque chose que je dois beaucoup aux moyens d’informations comme ce site (surtout ce site) et d’autres qu’offre internet.

    Merci à Agoravox et vive internet !!!


    • ASINUS 23 juillet 2008 20:26

      @hieronimus

      le blog de François Duran theatre des opération est tres bien fait avec des renvois pratiques et divers

      peut etre le connaissez vous ?


    • hieronymus73 23 juillet 2008 23:52

      Non, je ne connaissais pas. Je viens de marquer la page. J’y jetterai un coup d’oeil à l’occasion.
      Merci.


    • pyralene 23 juillet 2008 19:13

      tiens v’là la tête de pine !!


  • Forest Ent Forest Ent 23 juillet 2008 15:09

    Je ne savais pas qu’Andropov était toujours vivant et était rédacteur sur AV. smiley Ca faisait longtemps que je n’avais plus lu la Pravda de la grande époque.

    Désolé, mais comme "totalitarisme", "l’atlantisme" n’égalera jamais les soviets.



    • ASINUS 23 juillet 2008 15:37

      yep forest ,
      mais l important n est il pas d avoir leur version leur vision nul n est tenu d y adherer mais
      a l ignorance nul n est tenu a mon sens elle est aussi legitime ou illegitime que celle qui
      pretend agir pour notre bien
      les etats sont des monstres froids


    • Forest Ent Forest Ent 23 juillet 2008 15:56

      La Russie a toujours son rôle et son avenir comme puissance mondiale, mais elle y arriverait plus efficacement en se débarrassant de certains réflexes staliniens.

      Cet article ne présente pas la vision des choses de Poutine, qui est plus pragmatique. C’est plus de l’auto-justification idéologique. Du boulot de thuriféraire.


    • Julius Julius 23 juillet 2008 16:39

      > La Russie toujours un rôle fils et son avenir comme puissance mondiale, mais elle y arriverait plus efficacement en se débarrassant de certains réflexes staliniens.

      Je crains que ces réflexes sont beaucoup plus anciens. Ils n’ont pas été inventé par Staline. Il me semble que tout cela a commencé avec l’invasion mongole. C’était une période terrible pour la Russie et il ya encore des traces de celui-ci. (Il est intéressant d’examiner en parallèle avec l’invasion mongole en monde arabe et la paranoïa suivantes en ce qui concerne le monde extérieur.)

      Lénine et Staline ont seulement fourni l’idéologie. Et ils ont créé une mise en œuvre. (Il est certain parallèle avec le romantisme allemand et Hitler.)


    • ASINUS 23 juillet 2008 16:55

      @julius
      pas faux , mais encore une fois pourquoi refuser de comprendre le comportement de la russie
      dans son aire limitrophe et agréer le comportement americain non seulement aux ameriques
      mais a des milliers de kms de ses frontieres , les etats unis ont fait la guerre a leur voisins en d autres temps , Canada , Mexique sans compter des interventions armées dans les caraibes et en amerique latine


    • Julius Julius 23 juillet 2008 17:22

      > pourquoi refuser de comprendre le comportement de la russie
      dans son aire limitrophe et agréer le comportement americain non seulement aux ameriques
      mais a des milliers de kms de ses frontieres , les etats unis ont fait la guerre a leur voisins en d autres temps , Canada , Mexique sans compter des interventions armées dans les caraibes et en amerique latine

      La raison en est simple : les États-Unis ne sont pas dangereux pour l’Europe d’aujourd’hui. Ils n’ont jamais attaqué l’Europe. En fait, ils l’ont aidé trois fois pour résoudre ses propres problèmes. (En fait, nous avons été très heureux que États-Unis ont décidé d’intervenir en Europe !)

      La Russie a occupé grande partie de l’Europe jusqu’à très récemment. Elle occupe toujours certaines parties de celui-ci. Et elle réagit agressivement même pour les petits actes de désobéissance. Rappelez-vous la réaction de Moscou à l’Estonie lorsque Estonie osé déplacer une statue du soldat Russe !

      Les guerres entre États-Unis et le Mexique ou le Canada sont l’histoire (et il ne concerne pas tant l’Europe). Occupation Russe de l’Europe n’est pas encore l’histoire.


    • Forest Ent Forest Ent 23 juillet 2008 18:13

      @ Julius

      Je crains que ces réflexes sont beaucoup plus anciens. Ils n’ont pas été inventé par Staline. Il me semble que tout cela a commencé avec l’invasion mongole.

      La politique constante des tsars a été l’accès aux "mers chaudes" avec la lutte contre les Perses (l’Iran) et la domination des peuples des marches (les tchétchènes, ...).

      Par contre, la concurrence avec les US dans une géopolitique mondiale datent du 20ème siècle et de Staline.


    • finael finael 23 juillet 2008 23:20

      @ forrest ent

       Il serait temps de réviser votre histoire de l’U.R.S.S : Andropov, ex patron du KGB n’a eu le temps que de faire nommer son poulain au Comité Central avant de mourir et d’être remplacé par Tchernienko.

       Ce poulain s’appelait Gorbatchev !


    • Forest Ent Forest Ent 24 juillet 2008 03:00

      Voui, mais auparavant il a comme vous le signalez eu une longue et brillante carrière au KGB, et c’est surtout à cela que je pensais en l’associant à cet article. Ce dernier contient comme toute propagande des tas de trucs exacts, et finit comme toute propagande en expliquant que tous les problèmes de la Russie, tchétchènes compris, viennent des US. Typique des réflexes KGB.


    • Alexandre Latsa Alexandre Latsa 24 juillet 2008 07:23

      bonjour

      merci de la "flatterie" :) mais je ne suis pas un membre du parti ;)

      le probleme n’est pas il me semble de savoir si tel totalitarisme égale ou non l’autre mais bel et bien de définir ce qu’il est aijourd’hui : le totalitarisme communiste est "tombé" mais pour certains, la logique guerre froide continue.

      Cordialement


    • Forest Ent Forest Ent 24 juillet 2008 13:02

      Les US n’ont pas besoin de soulever les tchétchènes contre la Russie pour contrôler les zones pétrolières d’Irak et d’Iran.


    • Julius Julius 24 juillet 2008 15:43

      > le totalitarisme communiste est "tombé" mais pour certains, la logique guerre froide continue

      Il semble que la guerre froide continue le plus souvent dans l’esprit des Russes. Savez-vous qui sont trois candidats pour le "plus grand Russe" ? Nicolas II, Lénine et Staline ! (Tout un paradoxe, en tenant compte du fait que Staline n’était pas Russe.) Que penseriez-vous si les Allemands votent pour Hitler ?

    • Alexandre Latsa Alexandre Latsa 27 juillet 2008 19:46

      Julius, inspiré nous disait ceci :
      Il semble que la guerre froide continue le plus souvent dans l’esprit des Russes. Savez-vous qui sont trois candidats pour le "plus grand Russe" ? Nicolas II, Lénine et Staline ! (Tout un paradoxe, en tenant compte du fait que Staline n’était pas Russe.) Que penseriez-vous si les Allemands votent pour Hitler ?

      Vous parlez sans doute de l’excellent http://www.nameofrussia.ru/
      Au lieu de vous noyer dans des réducto "adhitlerum" stupidifiantes et dignes d’un lycéen de 15 ans qui veut organiser une manif dans son lycée .. Je vais vous dire, cela ne me choque pas du tout de voir lénine ou staline, pour ma part j’ai voté pour Ivan IV  ...
      C’est bien mal connaitre les Russes que d’être surpris des premiers résultats .. Vous pensez qu’ils aurait du voter Eltsine peut être ?

      En l’espece cela me choque moins que de voir certains militaristes du Pentagone mettre a dessin les plans machiavéliques des même nazis que vous citez ... Cf Brezinski et Rosenberg ...

      Cordialement


  • finael finael 23 juillet 2008 15:11

    Passionnant, très bien documenté et argumenté.

    Bien sûr on ne saurait reprocher à la première puissance mondiale de vouloir se comporter ... comme la première puissance mondiale. Mais votre article nous montre bien les moyens utilisés et les contre-pouvoirs potentiels.

    Bravo !


  • MagicBuster 23 juillet 2008 17:19

    Très bon article

    La Chine s’éveillait doucement, l’Inde également . . . Tous 2 sont des alliés de la Russie si je ne m’abuse.
    Les USA risquent de ne pas être les + forts encore très longtemps.

    On parie ?


  • Marc Bruxman 23 juillet 2008 19:00

    Très bon article. Oui il va falloir compter sur la Russie, sur la Chine et sur l’Inde. Et je parie aussi que les USA ne vont pas rester une superpuissance très longtemps.

    L’europe quand a elle est embourbée au niveau politique et idéologique et n’arrive pas à construire les alliances stratégiques qu’il faudrait conclure avec ces pays émergents. Pourtant, une bonne entente avec la Russie, la Chine et l’Inde seront essentielles dans les années à venir.

    Ce qui est étonnant c’est que beaucoup semblent avoir voulu la mondialisation pour exploiter les ressources de l’Inde et de la Chine a pas cher. Ils sont maintenant très surpris de voir que la mondialisation fonctionne aussi dans l’autre sens. La Chine et l’Inde y ont beaucoup gagnés.



  • Yannick Harrel Yannick Harrel 24 juillet 2008 00:09

    Bonjour,

    Joli panorama de l’évolution de l’atlantisme et de ce qu’il signifie aujourd’hui smiley

    Il est vrai que je salue toute la formidable machine de propagande Etats-Unienne pour réussir à chaque fois mettre en porte-à-faux la Fédération de Russie en cas de contestation sur un choix géopolitique. La crise du bouclier antimissile est symptomatique de cette mauvaise foi à laquelle contribuent les gouvernants des ex-pays du pacte de Varsovie. Ce qu’en revanche Zbigniew Brzezinski n’avait peut être pas prévu c’est le rapprochement accéléré de la Chine et de la Russie alors que cette évolution géopolitique n’allait pas forcément de soi (je m’étais même fendu d’un petit article à ce sujet il y a quelques mois). D’ailleurs la Chine elle-même est soumise à une pression accrue de la part des autorités Américaines, ces dernières étant inquiétées à la fois par la croissance exponentielle de l’armement de ce pays asiatique (loin toutefois d’arriver encore au niveau des Etats-Unis, il faut relativiser) et surtout par les créances dont disposent justement la Chine à leur égard (la crise des subprimes aurait pu faire bien plus de mal si le système financier de Pékin n’avait soutenu l’économie US à plein régime).

    Et comme vous le précisez, le prochain terrain de désente majeur sera l’Asie Centrale où pour le moment la Russie a pris une sérieuse option dans le domaine énergétique et même militaire...

    Juste peut-être une petite rectification : l’âge d’or Espagnol (el siglo de oro) se situerait plutôt au XVIème siècle qu’au XVIIIème (l’Espagne étant alors en réel déclin économique, notamment du fait de l’appauvrissement de ses colonies d’Amérique et une succession de guerres malheureuses).

    Cordialement


  • Iren-Nao 24 juillet 2008 01:47

    Pour info a ceux que ces questions interessent, un regard un peu different :

    de defensa.org

    Tres tres bon

    Iren-Nao


  • zelectron zelectron 24 juillet 2008 12:37

    Comme des cabris !

    Mais voilà, la Russie était comme une cocotte minute, si vous vouliez retirer le couvercle tout de suite vous pouviez être sûr que vous alliez vous brûler/blesser gravissimement, peut-être même y perdre la vie. Les dirigeants Russes ont raison d’y aller doucement, doucement. L’occident imagine mal l’énergie immense (gigantesque ?) contenue au sein de cette nation (au propre comme au figuré) Les réformes se font, lentement c’est vrai, mais sûrement.


  • franc 27 juillet 2008 20:57

    Très bon article-----------------------------------et très documenté,donnant une vision d’ensemble cohérente et juste

    l’Amérique est un mauvais gendarme du monde ----------------------------elle a commis des crimes impardonnables ,des crimes contre l’humanité notamment en s’alliant avec le diable islamiste pour detruires les ensembles communistes comme l’Union Soviétique et la Yougoslavie

    mais le chatiment ne s’est pas fait attendre,elle est attaquée à l’intérieur comme à l’extérieur

    l’Amérique est sur le déclin car elle a trahi les idéaux de leurs Pères fondateurs et s’est vautrée dans l’idolâtrie du veau d’or


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