jeudi 8 mars 2012 - par Pierre

L’Himalaya, le coeur de la prochaine stratégie des Etats-Unis ?

Toute l’attention des médias est actuellement dirigée vers la Syrie et vers l’Iran alors que le véritable enjeu géostratégique se joue peut-être ailleurs, dans une partie du monde dont on parle peu en Occident.
 
L’Himalaya : un cocktail détonnant.
 
Personne ne peut douter que la réorientation de la stratégie des États-Unis vers l’Asie et plus précisément vers les océans Indien et Pacifique est destinée à bloquer l’expansion de la Chine dans son environnement proche et à l’empêcher de conclure des alliances avec ses voisins du sud. 
 
La subordination des pays producteurs de matières premières aux États-Unis et le contrôle des routes maritimes d’approvisionnement de la Chine permettront d’asphyxier son économie si elle devait un jour avoir des velléités de concurrence de l’hégémonie étatsunienne. 
 
Après la Somalie, la Cote d’Yvoir et la Libye, pays où la Chine avait entamé une pénétration économique, d’autres pays, également partenaires de la Chine, pourraient suivre la même voie, celle de la déstabilisation.
 
Le dessein qui semble s’esquisser est la mise en place de blocs de pays vivant sous la tutelle d’une puissance régionale, elle-même vassale des États-Unis. Ces derniers leur accorderaient aide militaire et protection.
 
Une Europe étranglée par la dette souveraine et sans plus aucune ambition de politique étrangère au-delà de ses proches voisins serait prise sous la tutelle d’un pilier européen de l’OTAN. La Turquie pourrait retrouver son influence sur une grande partie de l’Empire ottoman. L’Arabie Saoudite gèrerait le monde arabo-sunnite. L’Australie étendrait son influence vers le nord. Le Japon et la Corée du Sud seraient les verrous orientaux de l’Asie.
 
La Russie, débarrassée de son ambition impériale et soumise aux États-Unis pourrait, comme puissance régionale, garder une influence sur son étranger proche ou, en cas de non-acceptation, être déstabilisée de l’intérieur, soit par une révolution colorée, soit en manipulant sa minorité musulmane (ou les deux).
 
Pour atteindre une hégémonie globale sur la planète, les États-Unis auraient encore à affaiblir la Chine en la fragilisant par ses points les plus faibles : les régions himalayennes de son territoire, le Xinjiang et le Tibet.
 
Trois pays de cette zone sont des puissances nucléaires : la Chine, l’Inde et le Pakistan. Une quatrième puissance nucléaire, la Russie, n’est pas loin et une cinquième, les États-Unis, est encore pour quelques années militairement présente. (Afghanistan.)
 
Cela pourrait, de toute évidence, faire un cocktail détonnant en cas de conflit régional.
 
Les ingrédients du cocktail.
 
Les frontières politiques himalayennes sont des frontières subies, un héritage du début du XXe siècle. Le colonisateur britannique a défini des frontières naturelles (ligne Mac Mahon) plus aisées à défendre, sans tenir compte ni des ethnies locales ni des États régionaux qui se sont ainsi trouvés divisés. Il s’agissait à l’époque d’arrêter l’expansion de la Russie tsariste en créant des États tampons et de voir la Chine perdre tous ses territoires périphériques. Tout cela faisait partie du Grand Jeu dont Zbigniew Brzezinski s’est inspiré pour écrire Le Grand Échiquier.
 
Après l’indépendance de l’Inde et du Pakistan et après la victoire communiste en Chine, des guerres postcoloniales ont ajusté les limites de chacun de ces États. 
 
La Chine annexera d’abord le Xinjiang (Turkestan oriental ou chinois) et le Tibet. L’Aksai Chin et l’Arunachal Pradesh seront pris à l’Inde lors de la guerre de 1962. La Chine se retirera de l’Arunachal Pradesh lors de la signature du cessez-le-feu mais le revendique encore toujours aujourd’hui alors que l’Inde continue à revendiquer l’Aksai Chin.
 
De son côté, en 1948, l’Inde annexera la plus grande partie du Cachemire. Un État majoritairement peuplé de Musulmans qui voulaient un rattachement au Pakistan mais qui était gouverné par un Maharadjah hindou qui préférait voir son pays devenir un État tampon indépendant. 
 
Suite à un soulèvement populaire soutenu par le Pakistan, il demanda une intervention militaire et le rattachement à l’Inde. Le référendum prévu par les accords de partage de l’Inde n’aura jamais lieu au Cachemire.
 
Les tensions entre les deux pays restent très vives, particulièrement du côté du glacier du Siachen.
 
Aujourd’hui, l’entièreté du Cachemire est encore revendiquée par l’Inde et par le Pakistan. 
 
En 1975, un autre État tampon, le Sikkim, sera rattaché à l’Inde suite à l’appel du premier ministre incapable de faire face aux revendications de ses administrés.
 
L’Inde doit aussi faire face aux revendications séparatistes en Assam.
 
Et il y a encore la guérilla naxalite dans tout le sud-est du pays qui a fait des milliers de morts et qui dure depuis 40 ans. Il est à noter que cette rébellion maoïste n’est pas du tout soutenue par la Chine (pour le moment). Elle représente la plus grande menace pour la sécurité intérieure de l’Inde.
 
Le Bhoutan, aussi un État tampon, et son Bonheur National Brut semble vivre en dehors du temps et avec d’autres règles de vie. On sait, malheureusement, que certains n’aiment pas ceux qui n’acceptent pas les règles de la mondialisation alors, une petite révolution pour renverser le roi et instaurer la démocratie de force. Pourquoi pas !
 
Le dernier et principal État tampon entre l’Inde et la Chine est le Népal. C’est un pays complexe, multi-ethnique, multi-religieux, multilingue et au relief varié. 
 
Les populations semblent vivre dans la tolérance et le respect des autres. J’ai parfois gravi des collines coiffées de temples en compagnie de Bouddhistes et d’Hindouistes qui bavardait ensemble en toute convivialité.
 
Il ne faut cependant pas oublier que le royaume du Népal a longtemps été un pays interdit aux étrangers et que certaines vallées jouissaient d’une autonomie totale.
 
C’était le cas du royaume du Mustang, situé dans la vallée du même nom et qui ressemble à un doigt enfoncé dans le Tibet. Il est peuplé par quelques milliers d’habitants d’origine tibétaine.
 
 C’est là que la CIA avait établi un camp d’entrainement par où sont passés deux mille Tibétains qui ont ensuite participé à des opérations antichinoises au Tibet. Ce camp a définitivement été démantelé en 1974 par les autorités népalaises. C’était une condition exigée par la Chine pour établir des relations diplomatique avec les États-Unis. Le principal camp d’entrainement était établi dans les Rocheuses, à Camp Hale.
 
Ces dernières années, on a vu fleurir au Népal des mouvements politiques qui peuvent parfois exploser dans la violence et qui pourraient à nouveau embraser le pays. 
 
Le mélange du shaker.
 
Les deux géants régionaux, la Chine et l’Inde, en plus d’être des rivaux géopolitiques, ont de sérieux contentieux frontaliers. Le statut quo prévaut pour le moment mais les deux pays sont loin d’être des alliés, même s’ils font parties des BRICS et que l’Inde fera peut-être un jour partie de l’OCS. Ils ont tous les deux de bonnes relations diplomatiques avec la Russie.
 
Le Pakistan est l’ennemi juré de l’Inde et est politiquement soutenu par la Chine et économiquement par les États-Unis. La Russie ne lui pardonne pas sa responsabilité de base arrière durant sa guerre d’Afghanistan et son soutien aux Islamistes du Caucase par djihadistes interposés.
 
Les États-Unis cherchent à amener l’Inde dans leur orbite tout en gardant un œil sur l’arsenal nucléaire pakistanais. Ils tentent aussi de repousser l’influence de la Russie hors de cette région d’Asie. (Lire Le Grand Échiquier. Par Zbigniew Brzezinski qui est le principal conseiller en géostratégie de Barack Obama.)
 
Depuis les attentats de Bombay, en 2006, l’Inde cherche aussi ce rapprochement avec les États-Unis et avec l’Occident en général mais ne veut pas rompre son partenariat stratégique avec Moscou.
 
Le Népal est sous l’influence de l’Inde mais cherche à davantage s’émanciper en s’ouvrant sur la Chine et cela au grand dam de l’Inde.
 
Le Bhoutan est entièrement sous le contrôle de l’Inde et se méfie de la Chine.
Vu la complexité des rapports des États de la zone himalayenne entre eux, la maxime bien connue « L’ennemi de mon ennemi est mon ami. » ne s’appliquera pas du tout à cette région. 
 
Le boutefeu.
 
Il est clair que les États-Unis aimeraient voir l’Inde jouer un plus grand rôle de puissance régionale. Il n’y a qu’à voir les accords dans le nucléaire civil (alors que l’Inde n’a pas adhéré au TNP) ou la proposition de vente d’avions de combat F35 pour s’en convaincre. 
 
La contrepartie serait de voir l’Inde ou un de ses satellites jouer le rôle de base arrière pour la formation d’une opposition politique et militaire au Tibet chinois comme avant 1974.
 
L’impression qui prévaut actuellement est que l’Inde accepterait le rapprochement stratégique avec les États-Unis d’égal à égal mais pas de vassal à suzerain. 
 
Le Népal serait une base idéale mais il faudrait écarter le gouvernement actuel qui ne tolère pas les manifestations antichinoises. 
 
De son côté, l’Inde voudrait bien garder le Népal sous son influence et freiner les appétits chinois sur ce pays. C’est sans doute le meilleur argument que les États-Unis puissent présenter à l’Inde.
 
Empêcher un accord militaire entre la Chine et le Pakistan et promettre la récupération de l’Aksaï Chin en sont deux autres. Avoir une influence sur l’Afghanistan, voire sur le Myanmar aussi.
 
Le deuxième front, le Xinjiang, serait infiltré par la nébuleuse islamique sunnite aidée par une ou des monarchies du Golfe soutenues par les États-Unis. On a vu récemment les liens entre la Chine et les dirigeants saoudiens se distendre avec la crise syrienne.
 
Conclusion.
 
Les États-Unis ont toujours eu une vision stratégique globale à long terme. Ils ne doivent cependant pas tarder à agir. La Chine et la Russie deviennent chaque jour plus puissantes et les Occidentaux plus faibles.
 
L’arrivée de Vladimir Poutine au Kremlin ne va pas faciliter le dessein des États-Unis.
 
Pourront-ils suffisamment convaincre l’Inde que son intérêt est de s’allier à leur projet antichinois ? 
 
C’est là toute la question.


59 réactions


  • Robert GIL ROBERT GIL 8 mars 2012 11:49

    Aujourd’hui menacé par sa propre crise, le capitalisme US continue follement à accélérer ses contradictions. Celles-ci le mènent soit à sa propre perte, soit à la seule issue possible : la guerre mondiale.........................
    http://2ccr.unblog.fr/2012/01/27/declin-us-et-guerre-mondiale/


    • Pierre Pierre 8 mars 2012 14:54

      Les Etats-Unis et le système capitaliste globalisé dont ils sont le centre sont loin d’avoir brulé leurs dernières cartouches. Voyez comment tous les dirigeants défavorables (en Europe, Japon, Australie,...) sont écartés et remplacés par d’autres tout-à-fait alignés sur les Etats-Unis
      La troisième guerre mondiale ? Je n’y crois pas. La doctrine Brzezinski consiste à parvenir au résultat en privilégiant les stratégies d’influence. La guerre ouverte ne venant qu’en dernier recours. Évidemment, Vladimir Poutine est aussi un fin stratège et je ne sais pas quel est son livre de stratégie de chevet.


    • Susanoo ! Susanoo 10 mars 2012 16:52

      Super l’article, ça change.
      Le livre de chevet de la Russie,la Chine, l’Inde ça sera le même que celui des Etats-Unis.

      C’est objectif de toute la politique américaine : Le fameux gouvernement mondiale qui va enfin nous donner les outils pour arrêter de gaspiller nos ressources vitales.

      C’est la suite logique des choses, c’est inévitable.

      Les peuples l’exigent et les gouvernements agissent.

      Cette idée de Gestion Mondiale contrairement à ce qu’on pense n’est pas quelque chose qui vient seulement et uniquement du sommet de la pyramide mais également du bas de la pyramide.


  • Soi Même 8 mars 2012 13:35

    Merci pour ces informations, dernièrement , j’en es eu la confirmation sur un site qui est consacré au Tibet est sur le nébuleux Bouddhisme Tibétain.
    Attendez vous à des ripostes très dur des militants du Tibet libre, car ils ne vont entendre de cette oreille cette réalité.
     


    • Gabriel Gabriel 8 mars 2012 15:36

      Qu’est ce que le nébuleux Bouddhisme Tibétain ???


    • Soi Même 8 mars 2012 15:46

      Ici vous avez un lien qui donne quelques explications.

      http://antahkarana.forumzen.com/t2766-demasque-le-livre-cache-de-jan-van-rijckenborgh


    • Soi Même 8 mars 2012 15:51

      extrait : le texte de Rijckenborgh, intitulé Lumière sur le Tibet, est un réquisitoire implacable contre le lamaïsme accusé d’œuvrer à l’instauration « d’une puissance mondiale immense, d’un caractère fort particulier ». L’auteur précise : « Rome a fait ce qu’il fallait pour empêcher l’Occident de connaître le vrai visage du Tibet, de sorte que le monde occidental ignore le caractère profond du Toit du Monde ». Grâce au journaliste d’investigation Bruno Fouchereau, nous savons que depuis 1945, les États-Unis ont resserré leur emprise sur l’Église catholique. Et, pour boucler la boucle, rappelons que des prélats tibétains, le Dalaï-lama à leur tête, ont empoché des millions dollars pour leur collaboration avec la CIA.

      Mais l’intention de Rijckenborgh n’est pas de dénoncer la politique étasunienne ou le rôle du Vatican. Son propos vise à révéler un plan démoniaque de domination du monde qui est à l’œuvre depuis les lamaseries. Il est persuadé que les rituels tibétains catalysent des forces occultes afin d’égarer l’humanité.

      Lumière sur le Tibet est un texte écrit par un iconoclaste qui n’hésite pas à démolir le mythe du Tibet, pays sacré de prétendus maîtres bienveillants et protecteurs de l’humanité des fables théosophistes. Jan van Rijckenborgh n’est pas un provocateur en mal de publicité. Il est crédité d’une étonnante faculté de clairvoyance, l’éclairage qu’il apporte sur le Tibet semble sincère. Toutefois, Rijckenborgh a recours à une phraséologie ésotérique qui déconcertera les personnes qui ne se sont pas familiarisées avec ce genre d’écrits. En réalité, Lumière sur le Tibet ne s’adresse pas à un large public, c’est un document interne, dactylographié et ronéocopié (le Ronéo est l’ancêtre de la photocopieuse).

      Une autre révélation de Jan van Rijckenborgh surprendra les lecteurs qui ne peuvent imaginer que de véritables sages « se sont regroupés quelque part en Chine, (pays des ennemis du lamaïsme féodal). Ils se sont échappés de leur patrie d’origine, les Indes, à cause des terribles persécutions auxquelles les bouddhistes étaient exposés. Ils étaient obligés de fuir, précise Rijckenborgh, car ils s’étaient engagés à : ne pas se venger, ne pas se laisser entraîner en quelque conflit que ce fût, continuer leur action tant que leur œuvre ne serait pas achevée ».

      Ce groupe, qui n’approuve pas les sinistres desseins des lamas, a été localisé dans le kham, la partie orientale du Tibet. Le Kham est situé dans le Sichuan qui fut dévasté par un terrible séisme le 12 mai 2008.

      Dans Lumière sur le Tibet, Rijckenborgh évoque la possibilité d’une auto-libération et son fils, qui n’est plus rose-croix, récuse formellement la démarche qui consiste à s’en remettre à un maître ou à une école pour parvenir à l’éveil. Or, depuis 1968, date du décès de Rijckenborgh, la Rose-Croix d’Or (Lectorium Rosicrucianum) s’est éloignée de cet idéal. Elle est en effet classée comme secte : http://www.prevensectes.com/rco1.htm

      Lumière sur le Tibet est un texte gnostique profondément mystique. Il prouve que la critique du lamaïsme ne provient pas toujours du milieu matérialiste ou prochinois. Il contient plusieurs chapitres :

      I) LUMIERE SUR LE TIBET

      II) LA MAINMISE MAGIQUE DU TIBET SUR L’ HUMANITE

      III) LA METHODE LAMAÏSTIQUE DE DOMINATION DU MONDE

      IV) LA METHODE LAMAÏSTIQUE DE DOMINATION DU MONDE (suite)

      V) CONCLUSIONS ET REFLEXIONS

      A vous d’en juger la pertinence de ses propos.


    • Soi Même 8 mars 2012 16:00

      La CIA sponsor du Dalaï Lama

      STRATÉGIE

       Les Chinois ont-ils liquidé les Tibétains ?

       Patrick French, alors qu’il était directeur de la « Free Tibet Campaign » (Campagne pour l’indépendance du Tibet) en Angleterre, a été le premier à pouvoir consulter les archives du gouvernement du Dalaï-Lama en exil. Il en a tiré des conclusions étonnantes.

       Jean-Paul Desimpelaere
       31-05-2006

      http://mai68.org/ag/1331.htm


      «  Depuis plus de 360 ans, il n’a jamais été vraiment certain qu’un des occupants du Potala, y compris l’actuel Dalaï-lama, ait été un vrai Dalaï-lama, c’est à dire une véritable incarnation de Gendun Droub. »
      Western Shugden Society

      http://choix-unite.ze-forum.com/t3730-LA-GRANDE-IMPOSTURE-DU-BOUDDHISME-TIBETAIN.htm




    • Soi Même 8 mars 2012 16:36
      http://www.tibet-info.net/www/Chronologie-historique-detaillee.html
      Avènement des Dalaï Lamas
       1624 : deux Jésuites portugais, Antonio de Andrade et Manuel Marques, atteignent le Tibet occidental - Royaume de Gougué (Guge).
       1626 : ils fondent la première église chrétienne sur la terre tibétaine à Tsaparang au Tibet occidental.
       1642 : le Vème Dalaï Lama Ngawang Lobsang Gyatso (1617-1682) reçoit le pouvoir temporel et spirituel sur le Tibet des mains du prince mongol Gushri Khan.
      - Fondation du gouvernement appelé, jusqu’à nos jours, “Ganden P’odrang” et construction du Potala.
       1644-1911 : dynastie mandchoue des Qing en Chine.
      - Le bouddhisme tibétain est l’une des religions officielles de la Chine.
       1660 : Johannes Grueber, jésuite autrichien et Albert d’Orville, jésuite belge, atteignent la capitale du Tibet, Lhassa.
       1697 : le VIème Dalaï Lama, Tsangyang Gyatso (né en 1683 à Tawang, aujourd’hui Arunachal Pradesh en Inde) prononce tardivement ses vœux monastiques car étant donné la situation politique extrêmement fragile du pays, le régent de l’époque cache d’une part le décès du Vème Dalaï Lama et d’autre part, la reconnaissance et l’éducation du VIème Dalaï Lama pendant 15 ans.
       1700 et suivantes : installation de garnisons chinoises dans l’est de la province du Kham.
       1705 : Le chef mongol Lhassang (Lhazang) Khan veut s’imposer, fait assassiner le régent du Tibet, Déssi Sangyé Gyatso et présente un autre enfant né à Tshawa Pakshoe (Kham), Ngawang Yéshé Gyatso comme étant le VIème Dalaï Lama.
       1706 : Tsangyang Gyatso, VIème Dalaï Lama, est mis en résidence surveillée, puis contraint à l’exil en Mongolie (ou en Chine). Il décède (assassinat ?) sur une route de l’Amdo.
       1720 : ingérence de chefs mongols et installation du VIIème Dalaï Lama Kelsang Gyatso par une armée mandchoue. Réorganisation du gouvernement tibétain, supervisé par un représentant mandchou de l’empereur appuyé par une garnison chinoise.
       1728 : le Kham oriental est annexé par la Chine (cette région correspond aujourd’hui au nord-ouest du Yunnan et à l’ouest du Sichuan).
       1750-1751 : mouvements anti-chinois au Tibet, l’empereur Qianlong (Chien Lung) y impose des réformes et un protectorat de facto.
       1763 : frappe de monnaie tibétaine sur le modèle des monnaies népalaises en cours depuis 1640.
       1765 : premier dictionnaire anglais-tibétain rédigé par un Père italien.
       Juin 1788 : au Népal, règne de Prithivi Narayan Shah, roi Gurkha.
      - Première guerre provoquée par le Népal contre le Tibet.
       Juin 1791 : deuxième guerre entre le Tibet et le Népal.
      - Intervention chinoise.
       Juin 1792 : traité signé entre le Népal et le Tibet à Katmandou.
       1793 : promulgation de décrets chinois visant à contrôler les affaires religieuses tibétaines.
       Fin 18ème siècle - années 1860 : la Grande-Bretagne et la Russie, par des annexions ou des traités, étendent leur influence vers le Tibet (régions himalayennes, territoires mongols et turco-mongols). Le Tibet devient un enjeu stratégique entre Londres, Saint-Pétersbourg et Pékin.
       1834 : publication à Kolkata (aujourd’hui Calcutta) du dictionnaire anglais-tibétain par le savant hongrois Alexandre Csoma de Koros, considéré comme le fondateur de la tibétologie.
       1842 : guerre entre le Ladakh et le Tibet, signature d’un traité.
      N.B. Alors que la Chine s’est auto-proclamée protectrice du Tibet, elle n’intervient cependant pas, sous la pression occidentale (Guerre de l’opium 1839-1842).
       1846 : deux pères lazaristes français, les Pères Huc et Gabet, atteignent Lhassa. [1]
       1846 : Le Pape Grégoire XVI officialise la mission du Tibet en chargeant la Société des missions étrangères de Paris (SMEP) à évangéliser le Tibet depuis la Chine.
       Années 1850-1860 : Pékin déclare à plusieurs reprises que le Tibet est un territoire indépendant.
      N.B. Cette position est soutenue par Pékin face à la diplomatie française qui cherche à obtenir l’aide chinoise pour installer des missionnaires catholiques au Tibet.
       1853 : Ouverture d’une mission catholique à Bonga au Tibet oriental. Début des efforts de christianisation du Tibet via la Chine.
       24 mars 1856 : traité entre le Népal et le Tibet signé à Katmandou, le Tibet se reconnaît tributaire du Népal.
      N.B. La Chine n’est pas intervenue. Les relations entre le Tibet et le Népal jusqu’à l’invasion chinoise resteront fondées sur le texte du traité de 1856.
       1857 : Le Père Thomine Desmazures est nommé évêque du Tibet.
       1876 : naissance du XIIIème Dalaï Lama Thoubtèn Gyatso.
       1887-1888 : fortes tensions frontalières entre le Tibet et le Sikkim, sous protectorat britannique.
       17 mars 1890 : traité anglo-chinois de Calcutta, délimitation de la frontière Tibet-Sikkim et protectorat anglais sur le Sikkim.
      N.B. La Grande-Bretagne mise sur la carte chinoise, au détriment du Tibet, pour contrecarrer la pression russe. Les autorités tibétaines refusent toute validité de ce traité. Malgré tout, dès lors, le Tibet est défini par les gouvernements occidentaux comme vassal de la Chine.
       1893 : traité commercial anglo-chinois sur le Tibet, autorisant l’ouverture d’un comptoir britannique. Refus du Tibet ; remise en place des bornes frontières d’avant 1890.
       1895 : le XIIIème Dalaï Lama assume les pleins pouvoirs.
       1904 : expédition militaire anglo-indienne du Colonel Younghusband au Tibet. Départ en exil du XIIIème Dalaï Lama vers la Mongolie et la Chine (en 1908).
      N.B. Cette expédition fut lancée par l’Inde britannique à la suite des refus obstinés du gouvernement du Tibet d’entamer des négociations et d’ouvrir des relations commerciales avec l’Inde.
       3 août 1904 : traité anglo-tibétain qui permet l’ouverture de deux comptoirs britanniques au Tibet.
      N.B. Le traité fut suivi d’une valse diplomatique Pékin – Saint-Pétersbourg – Londres, les Puissances se partageant ainsi le continent asiatique (territoires mongols, Tibet, Afghanistan, Perse ...).
       1905-1911 : révolte d’un mouvement nationaliste tibétain dans le Tibet oriental chinois (Sichuan, Yunnan) en réponse à la pression exercée par Pékin (militarisation, exploitation économique, politique anti-bouddhiste ...).
       1908 : séjour du XIIIème Dalaï Lama à Pékin où il découvre l’existence des nouveaux traités et plaide sa cause, en vain, auprès de l’empereur chinois.
      N.B. Durant son séjour, il contacte les diplomates français afin d’essayer de lier avec la France des relations politiques, économiques et culturelles. Après un temps d’hésitation, la France abandonne le Dalaï Lama à son sort, de crainte de nuire à l’entente franco-britannique.
       1909 : retour du XIIIème Dalaï Lama au Tibet, mais en 1910, devant l’arrivée d’une avant-garde chinoise et la crainte d’une invasion, il s’enfuit et trouve refuge en Inde britannique.
       1910 - 1912 : séjour en Inde du Dalaï Lama.
      N.B. Le Dalaï Lama découvre en Inde les bienfaits d’une bureaucratie et d’une armée bien organisées et envisage alors la modernisation du Tibet. Il entrevoit aussi les avantages qu’il y aurait à s’allier à Londres.

    • Soi Même 8 mars 2012 16:37

       Oct. 1911 : révolution républicaine en Chine. Fin de la dynastie manchoue des Qing en Chine.
      N.B. La situation à Lhassa est chaotique, les factions chinoises se déchirent. Le XIIIème Dalaï Lama en profite pour y déléguer ses agents afin de préparer son retour.
       1912 : impression et introduction du papier-monnaie et de timbres-poste au Tibet.

      - Le Tibet expulse les représentants chinois (Amban) de Lhassa (12 avril ?).
       Janvier 1913 : retour du Dalaï Lama à Lhassa.
       14 fév. 1913 : le Dalaï Lama proclame l’indépendance du Tibet.

      Traité entre la Mongolie et le Tibet.
      N.B. Ce retour ouvre une période de collaboration avec la Grande-Bretagne (ouverture de comptoirs, envoi de Tibétains en Angleterre ...) et de modernisation du pays ; ceci entraîne une cristallisation traditionaliste autour des grands monastères.
       6 oct. 1913 - juillet 1914 : rencontres et accord tripartite de Simla qui fixe les frontières sud du Tibet selon la ligne McMahon.

      - Le Tibet cède une partie de son territoire (North East Frontier Agency, NEFA) à Calcutta ; la Chine ne ratifie pas le traité selon lequel le Tibet se reconnaît pourtant dans l’orbite de Pékin. Par conséquent, le Tibet réaffirme qu’il est libre de tout devoir vis-à-vis de la Chine.
       1917-1918 : guerre frontalière sino-tibétaine ; victoire tibétaine et signature de l’accord de Rongbatsa plaçant la frontière sino-tibétaine sur le cours du Dritchou (Drichu) – Yangtse en chinois.
       1922 : ouverture de la ligne télégraphique Lhassa – Calcutta (alors capitale de l’Inde britannique).
       1924 : émission des monnaies suivant les procédés mécanisés (équipement importé du Royaume-Uni).
       1925 : opposition du clergé conservateur : le Dalaï Lama suspend ses réformes ; rupture avec la Grande-Bretagne.
       1932 : guerre frontalière sino-tibétaine ; défaite des Tibétains : la frontière est désormais fixée sur le Dzatchou (Dzachu) ou Mékong.
       17 déc. 1933 : décès du XIIIème Dalaï Lama Thouptèn Gyatso.
       1934 : arrivée à Lhassa d’une mission du gouvernement de la Chine nationaliste.
       6 juillet 1935 : naissance de l’actuel Dalaï Lama, le XIVème, à Taktser, près de Kumbum dans l’Amdo.
       1936 : reprise des relations avec la Grande-Bretagne ; une mission de l’Inde britannique ouvre à Lhassa. Sir Basil Gould, Political Officer du Sikkim se rend à Lhassa.
      NB : Le Political Officer de la couronne britannique en poste à Gangtok au Sikkim a été chargé de trois pays himalayens – le Bouthan, le Sikkim et le Tibet.
       25 novembre 1939 : neuf membres d’une délégation du gouvernement Guomindang (Kuomintang) de la Chine nationaliste arrivent et s’installent à Lhassa.
       1940 : intronisation de l’actuel Dalaï Lama Tenzin Gyatso.


    • Gabriel Gabriel 8 mars 2012 17:26

      @Par Soi Même 

       Merci de tous ces liens. Etant intéressé depuis plus de vingt cinq ans par le Bouddhisme Tibétain et pour être plus précis le lamaisme et la tradition des dGe-lugs-pa (« modèle de vertu » en tibétain), surnommé les Bonnets jaunes, mouvement religieux dont sont issus le dalaï-lama et le panchen-lama. Courant fondé à la fin du XIVe siècle par Tsong-kha-pa, membre de l’école dKa’-gdams-pa. Les dGe-lugs-pa qui gouvernaient le pays à travers leur chef, le dalaï-lama, jusqu’à ce que les communistes chinois prennent le contrôle du Tibet en 1950. Le dalaï-lama s’enfuit en Inde à l’occasion d’une révolte populaire à Lhassa en 1959. Le nouveau panchen-lama mis en place par les Chinois sera destitué en 1964.

       Ce petit rappel historique effectué, lire que le Daïla Lama fait parti  d’une sorte de secte dont le plan démoniaque est la domination du monde depuis les lamaseries. Que ce même Daïla Lama, qui parcourt le monde en prêchant la non violence et qui jusqu’à présent a maintenu un calme relatif malgré les massacres et l’épuration ethnique opérée par les chinois, est mandaté et couvert de dollars par la CIA est à mourir de rire. Je ne vous ferais pas l’affront de vous abreuver de centaine de lien prouvant l’ineptie des énormités énoncées dans les vôtres, ni vous ferais la liste des livres sérieux à lire sur le sujet mais vous encourage tout de même à, assister à des conférences du Daïla Lama ou de Mathieu Ricard (Vous vous apercevrez que ce ne sont pas de dangereux terroristes et qu’ils ne prêchent ni la haine ni l’expansionnisme) et éventuellement à lire des recueils comme le Bardo Thödol, les Fondements de la mystique tibétaine et le chemin des nuages blancs du Lama Anagarika Govinda pour avoir un regard légèrement plus positif.

       


    • Soi Même 8 mars 2012 18:06

      @ Gabriel libre à toi d’en rire, ce qui acquière des pouvoirs occultes savent très bien de quoi il en retourne. Ce commentaire est incompréhensible pour un mystique car peu savent faire la différence entre magie blanche, grise et noire.
       Et il a un autre fait la géopolitique est paradoxale, et il y a toujours des alliances contradictoires là où l’attend pas.


    • Soi Même 8 mars 2012 18:14

      Gabriel qu’en penses tu, des bonnets rouge , et cette religion le Bön qui est encore présent au Tibet !


    • appoline appoline 8 mars 2012 20:38

      @ Soi même,


      Attention de ne pas confondre la Rose-Croix d’or et l’AMORC (Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix) si la première a effectivement dévié dans le domaine sectaire, ce n’est pas le cas de la seconde qui enseigne diverses disciplines et toute tolérance et toute indépendance.

      N’oublions pas non plus que Churchill en personne a demander à Padre Pio d’intervenir avec des mages blancs contre les forces occultes d’Hitler. Quand les initiés utilisent leur savoir à mauvais escient les dégâts peuvent être ravageurs

    • Ouallonsnous ? 8 mars 2012 21:44

      « Attendez vous à des ripostes très dur des militants du Tibet libre, car ils ne vont entendre de cette oreille cette réalité »

      Il n’y a pas de soi disant Tibet libre, à moins que vous ne considériez l’ASL, armée syrienne libre comme l’expression de la volonté du peuple syrien, alors qu’il s’agit d’un ramassis de voyou et d’activistes occidentaux à la solde de l’OTAN et de la CIA. Pour le tibet dit libre, c’est exactement la même chose !

      Ces gens commencent à nous« les briser menu » et s’il faut les renvoyer d’ou ils viennent, même les peuples européens se chargeront de donner un coup de main aux chinois et aux russes pour ce faire !!


    • Soi Même 8 mars 2012 21:58

      @ appoline, je suis au courant à quoi se lies des personnes occulte, en autre il y a une règle inflexible, ils sont dans l’impossibilité d’agir par intérêt quel-qu’il soit. Si cette règle n’est pas respecte,cette personne chute, et c’est le premier pas vers le chemin noir.
      Quand à les Rose Croix AMORD et d’or, je ne suis pas compétent car ne suis pas lié à ce mouvement.
      Quand à Churchill cela n’étonne pas de se personnage, il a aussi eu recourt au sulfureux Aleister Crowley qui lui transmis le v de la main.


    • amipb amipb 8 mars 2012 23:11

      « Attendez vous à des ripostes très dur des militants du Tibet libre » : vu le nombre de posts que vous venez d’envoyer, on peut se faire une idée rapide sur qui est réellement virulent. Pourtant, l’article est très clair quant à l’annexion du Tibet par la Chine.

      J’imagine aussi que vous décrivez les immolations de plus de 25 tibétains depuis l’année dernière, par désarroi face à la politique chinoise et à la surdité internationale, comme une « riposte très dure » et, sûrement, une manipulation de la CIA.

      Toutes ces élucubrations de personnes qui ne vont pas ou ne sont jamais allées sur le terrain pour rencontrer les peuples dont ils parlent commencent à être plus que malsaines

      Qui défendez-vous ? Mao et son Grand Bond en Avant, responsable de millions de morts ? La Révolution Culturelle qui a détruit une gigantesque partie de l’héritage culturel chinois ? Ou les valeurs du marxisme, que même le Dalaï Lama défend (voir http://buddhism.about.com/b/2011/06/10/the-marxist-dalai-lama.htm) ?


    • Soi Même 9 mars 2012 00:27

       je ne soutiens pas les chinois et, je contas, je défends personne dans cette affaire.


    • appoline appoline 9 mars 2012 12:49

      @ Soi Meme,


      Nous sommes d’accord, il est vrai que sur ce site il est bien difficile d’aborder la différence entre le noir et le blanc ; bien compliqué pour le profane de comprendre tout ce que cela comporte. 

    • Soi Même 9 mars 2012 13:59

      Je suis pas déçus de la riposte, elle est dure, efficace, et masque bien ce qu’il a , à masquer.
      Sous prétexte de spiritualité, il y a une machine bien roder pour faire avale des couleuvres.


  • Yvance77 8 mars 2012 15:33

    Salut,

    Je pense que le retour de Poutine au premier plan va sonner la fin de la récréation US.

    Vu qu’il sait y faire avec la Chine, et la diplomatie (plus l’espionnage) il y a fort à parier que la partie n’est pas gagnée d’avance pour l’oncle Samy, loin de là. De plus, V. Poutine sait qu’il est encore aux manettes jusqu’en 2020.

    Si j’ai une pièce à mettre c’est pas forcément sur la casaque « Stars and Stripes ».

    Beau post sinon


    • Yvance77 8 mars 2012 20:43

      Soulmanfred,

      Inutile de vous remettre en mémoire que la Russie s’est aussi retrouvée dans le même bourbier Afghan. Qu’elle ait laissé faire les States, pour les voir se prendre une gamelle est une évidence.

      Idem pour l’Irak, elle savait très bien que l’armada US ne s’en sortirait jamais.

      Par contre, quand Bush a voulu mettre des missiles en Pologne, et vouloir faire entre l’Ukraine dans l’Otan, là Poutine il n’a pas fait que semblant. Il a coupé le gaz, et renversé le gouvernement de Timochenko (qu’il a voulu faire assassiné, mais cela n’a pas fonctionné)

      Idem pour Ioulia, elle a voulu s’affranchir de la prébende russe, on a vu le résultat.

      Bush a compris... pas de missiles et pas d’Ukraine en Otan. Et pour au minimum 20 piges.

      J’ai fait cours, mais faut pas jouer avec les ours russes, ils sont doux de loin, mais s’ils partent à la chasse tu leurs laisses la place.


  • bigglop bigglop 8 mars 2012 16:13

    Bonjour à tous,
    Merci à @Pierre pour cet article qui fait bien le point sur les tenants et les aboutissants de la politique « impérialiste » folle des Etats-Unis.
    Cependant, je pense qu’il aurait été utile de placer des liens de sites d’analyse de la politique géostratégique pour approfondir les interrogations et la curiosité soulevées par votre article.
    A très bientôt.


  • Soi Même 8 mars 2012 17:00

    Et pour ceux qui on des doutes il y a là un autre document

    Les Contes de Fée du Tibet 
    1ère Partie - Le pape blanc et le pape noir
    http://crom.be/documents/les-contes-de-fee-du-tibet-1

     

    Les Contes de Fée du Tibet 
    2ème Partie - La guerre magique

     
    Les Contes de Fée du Tibet 
    3ème partie - La duperie de l’évolutionnisme


  • Soi Même 8 mars 2012 17:42

    C’est rigolo les moisiseurs, je suis sur qu’ils non rien lue de ce que je propose.
    Pour avoir une opinion, il faut lire de tous, même des textes qui sont à l’encontre de ses convictions.
    C’est comme manger, il y a des aliments que ne l’on aime pas et qui sont pourtant bon pour la santé.
    La diversité des sources est le meilleur moyen de pas tombé dans le sectarisme.


    • amipb amipb 8 mars 2012 23:19

      Au lieu de lire tout et son contraire, venez donc sur le terrain, venez parler aux peuples chinois et tibétains.

      Mais vous aurez sûrement du mal à obtenir un visa : suite aux immolations, le Tibet s’est transformé en Fort Knox, presqu’aucune information ne peut en sortir (http://news.sky.com/home/world-news/article/16183059).

      Sûrement un nouveau complot de la CIA.


    • Pierre Pierre 9 mars 2012 00:29

      @ kerjean,
      Je ne crois pas que les États-Unis aient les moyens de faire une guerre chaude contre la Chine sauf à vitrifier le pays avec des conséquences incalculables pour toute la planête. 
      Les États-Unis sont belliqueux mais pas suicidaires. 
      Provoquer des troubles au Tibet et surtout au Xinjiang sans paraître en première ligne est plus commode pour eux.
      L’Inde est obligée de maintenir une importante présence militaire au Cachemire. C’est très coûteux. La guérilla naxalite est insaisissable avec une stratégie maoïste (Être comme un poisson dans l’eau) et se fond dans la population. Des unités mieux structurées opèrent dans la Jungle de Dandakaranya. Voir cette vidéo. C’est un autre visage de l’Inde.
      On ne sait pas très bien si l’Inde va pencher pour une alliance stratégique avec les États-Unis, adhérer à l’OCS ou choisir la neutralité avec le Brésil et l’Afrique du Sud dans l’IBSA.


    • Pierre Pierre 11 mars 2012 10:04

      @ kerjean,
      L’Inde fait un gros effort pour s’armer. J’ai écrit que l’impression qui prévaut actuellement est que l’Inde ne veut pas devenir vassale des États-Unis. D’accord avec vous pour la troisième option pour le moment. Les choses évoluent parfois et, en cas de crise majeure dans la région, l’Inde sera très contente d’être un partenaire stratégique des États-Unis.
      L’Inde se méfie des Anglo-Saxons ? Oui, mais elle a besoin d’eux pour acquérir des armements de dernières générations qu’ils sont seuls à pouvoir vendre dans de courts délais. (Sauf les avions.)


  • appoline appoline 8 mars 2012 20:41

    N’oublions pas non plus que les plus grands fleuves chinois prennent leur source au Tibet et que la Chine voudrait dévier certains cours pour irriguer le nord. S’il leur venait à l’idée de dévier d’autres cours d’eau notamment certains fleuves de l’Inde, imaginez la catastrophe ; il ne faut pas croire que c’était une poignée de moines qui les gênaient quand ils ont annexé le Tibet .


  • moebius 8 mars 2012 23:14

     Coment la Chine pourraient devier des fleuves...en plaçant des robinets ces fleuves ont leurs bassin soit en Inde soit en Chine ; Les chinois sont un peuple de terrassier qui sait canaliser un fleuve mais de la à devier pour en faire remonter certains qui descendraient des plateaux vers le nord. Vous plaisantez ? comprenez il ne s’agot pas d’un ruisseau ou d’une source mais de bassins et de systémes hydrologiques complexes. Un fleuve ne coule pas ne coule pas d’un robinet qui alimente un abreuvoir. Qui occupe le Tibet ne peut disposer de la maitrise complete du systeme hydrologique... C’est un fantasme de pouvoir disons geo politique pour qui ne connait pas le paysage... La Chine a des probleme frontaliers et de revendications territorriale sur toute ses frontiéres. Ses frontieres ne sont pas etanches elle restent difficiles voir impossible a controler.. Au Cachemire sur la frontiere indienne avec la Chine et le Pakistan se masse la moitie des effectifs de l’armée et pourtant tout passe et tout circule


    • amipb amipb 8 mars 2012 23:27

      Vous avez raison : le but de la Chine n’est pas une hypothétique déviation des grands fleuves, surtout après avoir expérimenté de sérieuses déconvenues environnementales avec leurs grands barrages.

      Par contre, l’exploitation du sel, du lithium, des plantes rares et l’emplacement géostratégique de choix qu’est le Tibet les a posusé à annexer ce pays, et non pas pour « libérer » des tibétains qui n’avaient rien demandé à personne (ou plutôt, si, la protection de l’Inde et des britanniques).

      Quant à l’Inde, elle commence à changer de ton avec la Chine, notamment en raison des conflits frontaliers de plus en plus fréquents, mais aussi de l’immiscion chinoise dans les affaires intérieures indiennes :



    • Pierre Pierre 9 mars 2012 01:23

      @ amipb
      Le lien va exactement le sens de mon article. Les fontières dans cette région du monde ne sont pas clairement reconnues.


    • amipb amipb 9 mars 2012 07:24

      Absolument, et j’ai oublié de vous féliciter pour la qualité de cet article, sans parti pris ce qui devient rare ici.


  • moebius 8 mars 2012 23:21

     je ne crois pas qie l’ Hymalaya soit au coeur de la statégie americaine. L’amerique n’a à vraiment dire pas de statégie territorriale.. Son probleme avec la Chine est economique et politique... c’est pas demain la veille qu’elle implantera une base militaire a Lhassa pour controler un robinet et y placer un compteur


    • Pierre Pierre 9 mars 2012 01:03

      @ moebius,
      Des études sur la déviation de fleuves himalayens par la Chine existent. Je n’en ai pas parlé parce qu’il n’y a rien de concret pour le moment. Si cela devait se réaliser, ce serait un casus belli pour l’Inde.
      Je suis d’accord que les problèmes des États-Unis avec la Chine sont économiques et politiques mais les États-Unis ont une fâcheuse tendance à régler leurs problèmes avec des moyens militaires et, depuis Barack Obama, par pays alliés interposés.
      Le Xinjiang et le Tibet sont les points faibles de la Chine. Pourquoi les États-Unis se priveraient de les exploiter vu que la Chine cherche délibérément à affaiblir les États-Unis en refusant de lui acheter des bons du trésor ?
      La seule inconnue est l’Inde. De quel côté va-t-elle pencher ?


  • Gérard Luçon Gerard Lucon 9 mars 2012 07:16

    les USA ont donne la bombe atomique a l’Inde en echange de l’accueil du Dalai-Lama a Daressalam, la 1ere bombe indienne s’appelait le « sourire de Bouddha » .

    Par ailleurs c’est la Chine de Tchang kai Chek qui a recu le Tibet en cadeau de la part de Roosevelt, l’idee alors etant de punir les moines tibetains pour leur soutien au Japon durant la seconde guerre mondiale. Ensuite Mao Tse Toung a gagne la guerre contre les troupes de Tchang, les USA ne sont pas revenus sur cette decision de Roosevelt mais ont envoye la CIA destabiliser cette province (Conboy et Morison, « the CIA’s secret war in Tibet » university press of Kansas, 2002)


  • Gabriel Gabriel 9 mars 2012 07:54

    Bonjour Amiph,

    Ne perdez pas votre temps avec les spécialistes du trollage, ces gens là n’ont jamais mis les pieds ni en Chine ni au Tibet quant à leurs connaissances de ces cultures elles sont plus que limitées. A les écouter, c’est le Tibet qui a envahi la Chine. Cordialement.

    • Gérard Luçon Gerard Lucon 9 mars 2012 09:36

      exactement, le Tibet a envahi la Chine (en partie), sous le royaume des Tubo (VIIeme et VIIIeme siecles), ils etendirent ce royaume en conquerant les provinces de Qinghai, Ningxia, et pour partie celle de Gansu, Sichuan et Yunnan, c’est ce territoire que revendique le dalai-lama (J. Gernet « le monde chinois »). Vous pourriez aussi lire « Histoire du bouddhisme tibetain », de Elisabeth Maertens, ed. Harmattan, vous seriez un peu moins inculte sur l’histoire de la Chine.


    • scorpion scorpion 9 mars 2012 09:49

      Pourquoi la Chine a envahi le Tibet ?

      La Chine justifie sa présence au Tibet par deux arguments : premièrement, le Tibet a toujours fait partie intégrante de la Chine et deuxièmement, le Tibet avait une économie et un mode de vie « sous-développé » et avait donc besoin d’être « libéré ».

      Ces deux arguments sont sans fondement et ne peuvent pas être pris en compte pour justifier une telle invasion.

      Concernant le premier argument, l’analyse du statut du Tibet montre que ce pays existe en tant qu’Etat depuis plus de 1000 ans et durant la période 1911-1949 le Tibet était un pays totalement indépendant.

      Concernant le second argument, les Chinois « libérateurs » du peuple tibétain, prétextaient que le féodalisme était une entrave au progrès social. Or les Tibétains, adultes et enfants, sont actuellement contraints aux travaux les plus pénibles afin de participer à la construction de la « Maison des trésors de l’Ouest », nom donné au Tibet par les anciennes dynasties chinoises. De plus, la République Populaire de Chine prétent que le Tibet était un pays « arriéré » et que les Tibétains avaient besoin de l’aide chinoise pour se développer. Mais malheureusement, depuis plus de 60 ans, le niveau de vie des Tibétains n’a guère changé et tous les progrès matériels ne profitent qu’aux colons chinois.

       

      Mais cette invasion est justifiée par d’autres raisons, souvent méconnues du public : 


      - pour des raisons économiques :

      Le Tibet est une des plus grandes réserves minérales d’Asie. Dans les sous sols des hauts plateaux tibétains, on trouve en grandes quantités du chrome, du borax, du plomb, du zinc, du charbon, du lithium, de l’uranium (nécessaire pour la création de l’arme atomique), de l’or, de l’argent, … De plus le Tibet était une région très boisée (222 000 kilomètres carrés en 1949). Ces réserves n’ont jamais étaient exploitées car les tibétains, de part leur mode de vie, n’en ont jamais éprouvé le besoin.

      - pour des raisons militaires :

      Le Tibet était jusqu’en 1949 un paisible état-tampon entre l’Inde et la Chine. Il abrite aujourd’hui trois cent mille soldats et un quart des missiles nucléaires chinois. La Chine procède à des essais nucléaires à Lop Nor, à 200 km environ d’une ville, dans la partie méridionale de la province de Xinjiang, située au nord de la Région Autonome du Tibet. Cette province fait partie du Tibet, dont elle a été détachée administrativement par la colonisation. 
      La présence militaire chinoise comprend :

      - entre 3 et 500 000 hommes, dont 200 000 (15 divisions) sont cantonnés en permanence dans la Région Autonome du Tibet. 

      - dix-sept stations de radars secrètes ; quatorze aérodromes militaires. 

      - cinq bases de missiles : Kongpo Nyitri, Powo Tamo, Rudok, Golmud et Nagchuka. 
      Au moins huit missiles balistiques intercontinentaux (ICBM), soixante-dix missiles à moyenne portée et vingt de portée intermédiaire.

       La résistance non-violente des Tibétains

       Le siècle qui vient de s’écouler a été sans nul doute un des plus sanglants et des plus meurtriers de l’histoire de l’humanité. Les conflits et les guerres aux quatre coins du monde se suivent et se ressemblent. Jusqu’à maintenant nous avons été incapables de tirer les leçons de l’histoire et de rompre le cycle infernal de la violence...Dans ce contexte il est clair que la non-violence prônée par les Tibétains après soixante ans d’occupation chinoise, force le respect et mérite le soutien de tous.

       

      La lutte pacifique des Tibétains

      Malgré toutes ses souffrances, le peuple tibétain résiste depuis 60 ans, de manière non-violente à la répression chinoise. Le temps passe et joue contre eux. Ils n’ont qu’un maigre espoir face au rouleau compresseur chinois. Le Dalaï-Lama l’a répété à plusieurs reprises, ils comptent sur le soutien et la solidarité des hommes et des femmes de bonne volonté du monde entier, ce que l’on appelle la communauté internationale.

      Il a souvent été dit que ce mot de non-violence était mal choisi et que, par lui-même, précisément du fait de sa forme négative, il entretenait de nombreuses ambiguïtés. Il a pourtant l’avantage décisif de nous obliger à regarder en face les nombreuses ambiguïtés de la violence, alors même que nous sommes toujours tentés de les occulter pour mieux nous en accommoder. La non-violence n’exprime pas un moindre réalisme, mais au contraire, un plus grand réalisme envers la violence. Il s’agit précisément de prendre toute la mesure de celle-ci, d’en traverser toute l’épaisseur, d’en peser toute la lourdeur. Toute violence est un viol : le viol de l’humanité de l’homme, à la fois de celui qui la subit et de celui qui l’exerce. C’est précisément en prenant conscience que la violence est la négation de l’humanité que l’homme est amené à lui opposer un non catégorique et à lui refuser toute légitimité. C’est ce refus qui fonde le concept de non-violence et lui donne sa cohérence et sa pertinence.Jean-Marie Muller, Gandhi, La sagesse de la non-violence, Paris, Epi-Desclée de Brouwer, 1994

      La non-violence n’est pas la passivité, mais une action militante qui exige souvent l’héroïsme. Avec la bombe atomique, elle est la découverte capitale du XXème siècle, l’une répondant à l’autre et obligeant l’humanité à choisir entre la mort et la vie.

       PS : Monsieur Lucon, j’ai de la famille par alliance en Chine et le plaisir de donc de cotoyer quelqu’un de ses habitants régulièrement. Quant à revenir en arrière, savez vous qu’Alexandre le grand à envahi une bonne partie de l’Asie... 


    • Gérard Luçon Gerard Lucon 9 mars 2012 11:15

      @ Mr Scorpion, merci de cette superbe page de propagande totalement decalee de l’histoire ! Voous etes un superbe revisionniste !

      Vous avez de la famille par alliance en Chine, c’est bien, moi j’y ai vecu et je continue a m’y rendre regulierement


  • cathy30 cathy30 9 mars 2012 08:58

    Pierre,

    Pourquoi n’avez vous pas abordé le problème de l’eau ?


    • Pierre Pierre 9 mars 2012 09:22

      @ cathy30

      La construction de barrages ou le détournement de fleuves himalayens par les Chinois n’est qu’au stade de projet. Je serais très etonné que la Chine concrétise ces projets sans concertation avec l’Inde. Ce serait le meilleur moyen pour jeter l’Inde dans les bras des Etats-Unis.



  • pierrot123 9 mars 2012 16:43

    @l’auteur :

    « Les États-Unis ......pourront-ils suffisamment convaincre l’Inde que son intérêt est de s’allier à leur projet antichinois ?  »
    ---
    Hum...
    Avez-vous suivi la spectaculaire affaire du choix par l’Inde de l’avion Français « Rafale », contre l’avion Anglais ou Américain ?...
    ---
    Une véritable gifle en pleine face des USA autant que du Royaume Uni...
    Il semblerait que l’Inde ait décidé de s’affranchir de quelques encombrantes tutelles, non ?...


    • Pierre Pierre 11 mars 2012 10:47

      @pierrot123,

      Je partage votre scepticisme. Vous aurez remarqué les points d’interrogation dans mon article.
      Mais les choses évoluent dans la région. La pénétration chinoise au Népal va s’accentuer avec la route Lhassa - Katmandu financée par la Chine. Ce sera au détriment de l’Inde qui y perdra une partie de son influence. Ceci est un exemple parmi beaucoup d’autres. 
      Ce sont les États-Unis qui proposent le rapprochement stratégique avec l’Inde. Ils le considèrent comme essentiel. Pourquoi ?
      Pour le contrat d’avions de combat, je vous renvoie à l’excellente série d’articles sur les avions étatsuniens de Morice qui peuvent facilement être corroborée par une recherche sur Internet. Les États-Unis n’ont rien de valable à proposer pour le moment et le F35 sera une ruine pour les futurs acheteurs. Vous aurez quand-même remarqué que la dernière proposition des États-Unis était assortie d’un transfert de technologie sur cet avion alors que l’Inde n’a pas participé à son développement.
      Évidemment, vous me direz que les Français ont fait la même chose pour vendre le Rafale sinon ils n’auraient pas eu la préférence. 
      Il faut encore voir maintenant la suite ! Le contrat n’est pas encore signé. Les tractations sur les compensations et pour les transferts de technologies vont seulement commencer.


    • Al West 12 mars 2012 16:04

      Les Indiens ne sont pas idiots, ils achètent tout simplement le meilleur modèle. Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France sont tous dans le même panier : l’OTAN. Ne rêvons pas, nous ne sommes plus souverains, la dernière étincelle de résistance était le non-engagement en Irak. Désormais nous sommes les champions des va-t-en guerre. 


      En ce qui concerne l’Inde, je partage l’opinion selon laquelle elle souhaite rester non alignée. Elle est un allié économique de poids de l’Iran, allant jusqu’à accepter de payer le pétrole en or (faut dire qu’ils ont la plus grosse réserve du monde...) Dans le même temps, les Indiens et les Américains font de plus en plus de manoeuvres militaires communes dans l’océan Indien. Elle n’abat pas ses cartes pour l’instant, mais je pense qu’elle a tout intérêt à ce que les Etats-Unis ne s’immiscent pas trop dans la région, ce qu’ils ont pourtant l’air très avides de faire. 

  • Proudhon Proudhon 11 mars 2012 19:32

    @soi-même

    Vous perdez votre temps sur Agoravox en ce qui concerne la mystique. La majorité sont très terre à terre et n’entendent rien à l’occultisme.

    On ne donne pas de perles au pourceaux...


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