vendredi 2 mai 2014 - par Fabrice Fassio

La Russie du mauvais côté de l’Histoire

Dirigeants, hommes d'affaires et chefs des médias occidentaux s'interrogent avec inquiétude sur la voie que suit la Russie contemporaine. Le Président des Etats-Unis vient d'ailleurs de l’affirmer : la Russie se trouve du mauvais côté de l'Histoire. Etrange idée selon laquelle l'Histoire aurait des côtés ! Enfin bref, le jugement du Président serait corroboré par de nombreux faits, dont celui-ci : la Russie chercherait à reconstituer un bloc semblable à l'ancienne Union soviétique, cet empire du Mal qui avait donné tant de fil à retordre à Ronald Reagan . Je souhaiterais proposer au lecteur un bref article centré sur cette question d'un bloc nouveau. Je précise que ma réflexion est basée sur les travaux fondamentaux du philosophe et sociologue russe : Alexandre Zinoviev, disparu en 2006.

 

L'OCCIDENTALISATION

Dans ses oeuvres sociologiques,  Alexandre Zinoviev nomme "occidentalisation" la forme particulière que prend la globalisation dans les pays non occidentaux. Selon l'auteur russe, l'occidentalisation est la stratégie visant à établir un ordre planétaire (global) conforme aux intérêts du monde occidental (Amérique du Nord, Europe de l’Ouest, Australie, etc.) Sous la conduite des Etats-Unis, explique l'auteur de l'Occidentisme, (1) les pays de l'Ouest aspirent à établir, dans les autres parties de notre planète, une organisation de la vie semblable à la leur.

Afin d'incorporer le pays ciblé dans la sphère occidentale, il convient d'abord de l'affaiblir. De nombreuses tactiques, explique l'auteur russe, sont alors mises en oeuvre : diviser la population en groupes hostiles, l'inciter à envier l'abondance occidentale, soutenir les mouvements d'opposition, fournir une aide financière, séduire l'élite intellectuelle et les couches privilégiées, etc. 

Ce processus d'occidentalisation ne signifie pas malheur pour tous. Au contraire, certaines catégories de la population du pays en voie d'assimilation - les membres des couches supérieures en particulier- peuvent trouver leur compte dans cette "refondation", devenant ainsi un soutien intérieur au processus d'assimilation.  

 Les tentatives d'occidentalisation d'un pays ne sont pas toujours couronnées de succès (en Iran, par exemple). En revanche, lorsque l'opération réussit, le pays ciblé est remodelé : les Occidentaux, aidés par des forces intérieures locales, mettent en place un ordre étatique, économique et idéologique, imité du système occidental (capitaliste, occidentiste). Parlementarisme, multipartisme, élections, économie libéralisée, exaltation de l'argent, du sexe et de la violence, sont autant d'exemples d'éléments imposés au pays nouvellement inclus dans la sphère d'influence occidentale.

 Il va de soi que l'Occident entreprend le remodelage du pays ciblé dans son intérêt : mettre en place un gouvernement ami, trouver de nombreux débouchés pour ses produits industriels, s'appropier à bon prix des matières premières dont il a un besoin vital, etc.  

 

L’OCCIDENTALISATION APPLIQUEE A LA RUSSIE

 Elaborée par les pays occidentaux pendant la guerre froide, la stratégie d'occidentalisation a été utilisée contre l'Union soviétique qui représentait un réel danger pour l'hégémonie occidentale. Affaiblie par une profonde crise intérieure, l'Union soviétique des années 1980-1990 s'est révélée incapable de préserver son organisation sociale (le communisme, le soviétisme) qui a été détruite sous la direction d'hommes d'Etat tels que Mikhaïl Gorbatchev ou Boris Eltsine, parrainés par leurs homologues de l'Ouest. 

 Le territoire soviétique a éclaté en de nombreuses républiques en proie à de multiples difficultés : chômage massif, diminution du pouvoir d'achat des plus pauvres, dilapidation de la propriété d'Etat dans le secteur économique, collusion des milieux du pouvoir et de l'argent, baisse de la natalité, etc. L'Ukraine est l'une de ces républiques issues de la désagrégation de l'espace soviétique. 

 D'un point de vue sociologique, l’occidentalisation n’est pas un phénomène monstrueux (anormal) mais, au contraire, un phénomène normal, autrement dit conforme aux règles régissant les rapports entre associations humaines différentes dont les intérêts s’opposent. Les règles de la morale et du droit ne s'appliquent pas aux relations entre groupes humains. 

 

UNE OCCIDENTALISATION LIMITEE

Au cours des années 1980-1990, la Russie très profondément affaiblie s'est engagée sur les rails de l'occidentalisation, se rangeant ipso facto du bon côté de l'Histoire. Dans un entretien avec Galia Ackerman (2) réalisé en 2001, Alexandre Zinoviev explique que la marge de manoeuvre de Vladimir Poutine est bridée par les circonstances et que sa mission consiste à consolider et à rendre acceptable aux yeux du peuple russe le nouveau système économique et social issu du coup d'État gorbatchévien et eltsinien. Cependant, note le philosophe, l'occidentalisation de la Russie ne signifie pas que tous les traits du soviétisme aient disparu. Dans cet entretien, l'auteur du "Facteur de la Compréhension" (3) fait remarquer, par exemple, que l'administration présidentielle a repris les fonction du Comité Central du PCUS  (4)  ou bien que les relations entre le Kremlin et la Douma ressemblent de plus en plus aux rapports qui existaient entre le Politburo et le Soviet suprême du temps de l'URSS. Dans ce même entretien, le philosophe ajoute que le Parlement est devenu l'instrument docile de l'exécutif. L'occidentalisation de l'organisation étatique de la Russie post-soviétique est donc relative et limitée.

 

UNE REPRISE EN MAIN

Je connais mal la situation actuelle de l'organisation étatique de la Russie, mais il me semble que la situation en question n'est plus celle qui prévalait dans les toutes premières années de notre siècle. Vladimir Poutine et son équipe ont consolidé le pouvoir de l'Etat central, effectué des réformes et "changé de cap". Réorganisation de l'administration ("la verticale du pouvoir"), renforcement de l'armée et des services de renseignement, surveillance des médias, réhabilitation du secteur militaro-industriel, rapprochement avec la Chine, volonté de former un vaste ensemble eurasiatique, sont autant d'exemples que les forces influentes de l'Ouest interprètent comme un rejet de l'occidentalisation. 

 L'actuelle montée en puissance de la Russie sur la scène internationale est liée à cette reprise en main de l'Etat, opérée par le pouvoir suprême. Comme le note Alexandre Zinoviev dans ses ouvrages sociologiques : l'histoire de la Russie est une histoire de l'Etat. En renforçant les traits de l'ordre étatique hérités de l'ancienne Union soviétique ou de l'époque tsariste, le pouvoir russe a pour but de construire un Etat fort, véritable poste de commande de la société tout entière. Cet Etat en voie de renforcement porte en lui une tendance "impériale", autrement dit une tendance à recréer un espace semblable à l'Union soviétique ou à l'empire tsariste.

 

LA PRISON DES PEUPLES

Un événement similaire s'est déjà produit dans l'histoire russe. Au cours de la première guerre mondiale, l'Etat tsariste s'est écroulé et les révolutionnaires ont pris le pouvoir. Une question se pose alors : pourquoi les Bolcheviks ont-ils reconstruit un empire quelques années après la Révolution d'Octobre alors qu'ils comparaient la Russie impériale - le mot de Vladimir Ilitch Lénine est célèbre - à "une prison des peuples" ? Alexandre Zinoviev explique que, en dépit des slogans révolutionnaires et des intentions des chefs bolcheviks, le nouveau pouvoir central s'est trouvé contraint de restaurer l'empire, certes sous une forme nouvelle qui prit le nom d'Union soviétique. La Révolution avait éliminé la classe des capitalistes, qui avaient investi dans l'industrie, et celle des propriétaires terriens, mais elle avait préservé l'organisation étatique de l'époque tsariste. La tendance à créer une vaste union de peuples soumis à un pouvoir central découlait de l'organisation étatique russe préservée par la Révolution. De nos jours, cette tendance se manifeste de nouveau et continuera de se manifester si le pouvoir suprême, quel que soit son chef, persévère dans sa volonté d'édifier un Etat fort en Russie. Il est possible que cette tendance prenne la forme d'une union eurasiatique ou bien d'une vaste zone d'influence.

 

Aujourd'hui, la reprise en main de l'organisation étatique, la montée en puissance de la Russie, la création d'une zone d'influence, inquiètent à juste titre les forces supranationales prônant une gouvernance mondiale, ainsi que les puissances occidentales. La Russie actuelle représente une épine fichée dans le pied de la globalisation, une véritable « empêcheuse » de tourner en rond. En ce sens, le Président des Etats-Unis a raison. Malgré tous les efforts founis par les Occidentaux, la Russie glisse une nouvelle fois du mauvais côté de l'Histoire, une vingtaine d'années après la chute fracassante de l'empire du Mal.

 

Fabrice Fassio

Manille, le 20/03/14

 

1) ouvrage publié chez Plon en 1995 ; une version numérique est disponible sur le site : http://www.zinoviev.fr/# !biblio/vstc3=l&#39 ;occidentisme

 (2) Politique Internationale - La Revue n°92 - ÉTÉ - 2001

 (3) Le Facteur de la Compréhension (Faktor Ponimania) ; ce livre - unique en son genre ! - n'est toujours pas édité dans notre pays alors que sont publiés chaque année des centaines de livres dénués d'intérêt. France, que devient ta tradition d'intellectualisme ?

 (4) Parti Communiste d'Union Soviétique

(5) Illustrattion : l'allégorie du mauvais gouvernement, Ambrogio Lorenzetti, Palazzo Pubblico, Sienne.

 



29 réactions


  • claude-michel claude-michel 2 mai 2014 16:26

    Obama..dans son pays est traité de couilles molles (par des médias et des politiciens)...alors ses incantations sur la Russie on s’en fout.. !


    • Doume65 3 mai 2014 12:03

      « Couilles molles », c’est aussi l’expression consacrée dans certains milieux politiques russes pour désigner les occidentaux (source : le livre Limonov d’Emmanuel Carrère)


    • claude-michel claude-michel 3 mai 2014 12:24

      Par Doume65...Il parait que l’origine remonte de l’antiquité.. ?


    • CASS. CASS. 3 mai 2014 13:57

      rien à ajouté aux commentaires de Mr Saint Just toujours entiérement d’accord avec lui.


  • Rensk Rensk 2 mai 2014 18:14

    Juste pour votre information, même le Wall Street Journal n’est pas d’accord avec votre vision des choses !!!

    L’Allemagne n’a pas l’intention de soutenir l’initiative des Etats-Unis sur le renforcement des sanctions contre la Russie à en raison de la position des industriels allemands sur cette question, rapporte le journal américain Wall Street Journal.

    Selon des sources du journal, au cours de ces dernières semaines, les plus grandes entreprises allemandes, y compris le géant de la chimie BASF SE, le groupe électrotechnique Siemens AG, le constructeur automobile Volkswagen AG, l’équipementier sportif Adidas AG et le groupe financier Deutsche Bank AG, ont fait clairement comprendre dans des déclarations publiques et privées qu’ils s’opposaient à un élargissement des sanctions économiques contre la Russie.

    Selon le quotidien, la chancelière allemande Angela Merkel a l’intention de transmettre cette position au président américain Barack Obama lors de la réunion qui aura lieu prochainement à la Maison Blanche.


    • baldis30 4 mai 2014 09:09

      sanctions économiques contre la Russie ?!

      Plus de gaz russes pendant trois jours, sans prévenir.... adieu mes sanctions ...

      Lâcher quelques centaines de kilogrammes de platine sur le marché, alors qu’on est le premier producteur mondial de ce métal qui n’est pas seulement destiné à la joaillerie et bonjour la bulle .... Ou inversement tout retenir et même pratiquer le chaud et le froid....

      Empêcher quelques dirigeants russes d’entreprises occidentales de circuler ... et ceux-ci moyennant petits arrangements entre pays amis bénéficieront de passeports de service ou diplomatiques de ces pays d’Afrique ou d’Asie ou d’Amérique.

      Parmi les colubridés que nous devrions avaler le plus gros connu est l’anaconda. Pour l’instant car la politique nous sort quelques monstres dignes de l’ère secondaire.  smiley


  • César Castique César Castique 2 mai 2014 18:24

    « Dirigeants, hommes d’affaires et chefs des médias occidentaux s’interrogent avec inquiétude sur la voie que suit la Russie contemporaine. »

     Plus qu’inquiets, je les vois exaspérés, parce que Poutine refuse, avec superbe, de se couler dans le moule de l’abject Nouvel Ordre Mondial. Et, à ce titre, il est peut-être notre ultime espoir.

    « La tendance à créer une vaste union de peuples soumis à un pouvoir central découlait de l’organisation étatique russe préservée par la Révolution. »

     Personnellement, je rapproche cette remarque de ce que Gustave Le Bon* écrivait, en 1895, de l’héritage monarchique de la révolution française : 

    « Rien assurément, si l’on ne s’en tient qu’aux apparences, n’est plus différent de l’ancien régime que celui créé par notre grande Révolution. En réalité pourtant, et sans s’en douter certes, elle n’a fait que continuer la tradition royale, en achevant l’œuvre de centralisation commencée par la monarchie depuis quelques siècles. Si Louis XIII et Louis XIV sortaient de leurs tombes pour juger l’œuvre de la Révolution, ils blâmeraient sans doute quelques-unes des violences qui ont accompagné sa réalisation, mais ils la considéreraient comme rigoureusement conforme à leurs traditions et à leur programme et reconnaîtraient qu’un ministre chargé par eux d’exécuter ce programme n’eût pas mieux réussi. Ils diraient que le moins révolutionnaire des gouvernements que la France a connus fut précisément celui de la Révolution. Ils constateraient, en outre, que, depuis un siècle, aucun des régimes divers qui se sont succédé en France n’a essayé de toucher à cette œuvre, tant elle est bien le fruit d’une évolution régulière, la continuation de l’idéal monarchique et l’expression du génie de la race.  »

     Et je me dis qu’à son tour, Vladimir Poutine est, lui aussi, dans la perpétuation de l’expression du génie de la race (russe, bien sûr).

    On peut nier l’identité des peuples, comme font les universalistes, mais il y a toujours un moment où elle leur revient en retour dans la tronche smiley

    * C’est aussi lui qui écrivait, en... 1918 (!) : « Les futures tentatives d’hégémonie industrielle de l’Allemagne seront aussi redoutables que son rêve d’hégémonie militaire. »


  • aimable 2 mai 2014 18:31

    le fruit de la mondialisation : tout le monde tient tout le monde par la barbichette !


  • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 2 mai 2014 18:43

    On va bientôt apprendre que Dark Vlador est le père des gamines d’Obama ,
    les princesses Natasha et Malia Ann .


    • Pierre-Joseph Proudhon Pierre-Joseph Proudhon 3 mai 2014 14:24

      Et le père de BHL aussi, serviteur zélé de cette oligarchie mondialiste dont le sel objectif est l’augmentation de sa suprématie sur la planète entière pour préserver ses petits privilèges.


  • filo... 2 mai 2014 19:11

    @l’auteur

    « La Russie actuelle représente une épine fichée dans le pied de la globalisation, une véritable « empêcheuse » de tourner en rond »

    Pas une épine mais un rempart contre américanisation (en réalité globalisation=américanisation) et cette Russie d’aujourd’hui est une chance pour le monde non standardisé et qui veut d’autre chosé que du consommable et jetable.

    Votre article je ne sais pas si « c’est du lard ou du cochon »  ?

    Je reste dubitatif ?

    Vous cité énormément de fois Zinoviev ; même moi je fini par comprendre que ce Mr. sait tout, et puis c’est tout.

    Vous aussi d’ailleurs.


  • marc 2 mai 2014 20:23

    On ne peut que se demander si cet article ressort ou bon de 2e degré et de l’ironie ? 


    • Doume65 3 mai 2014 12:20

      Vu que l’auteur commence par « Etrange idée selon laquelle l’Histoire aurait des côtés », on peut supposer que la conclusion est ironique ce que n’a manifestement pas compris tomatoketchup (intervention suivante empreinte de subtilité)


  • Werner Laferier Werner Laferier 3 mai 2014 12:41

    Évidemment, lorsqu’on est assis sur une mine d’or, on peut distribuer tout ce qu’on veut à la population. les dirigeants n’ont aucun mérite, ni leur modèle économique, il s’agit simplement de redistribution de la rente pétrolière ou achat de la population.

    C’était pareil avec la Libye de Kadhafi, 6 millions d’habitants et des sommes colossales d’argent grâce au pétrole ou l’Irak de Saddam. Il n’y a pas de modèle économique du tout, c’est simplement un État qui reçoit une rente colossale et qui la redistribue un peu à la population, c’est tout. Un vrai modèle économique performant est un modèle qui produit des richesses, des biens industriels, de la croissance, du travail productif, etc, les pays rentiers (Russie, Venezuela, Iran, Libye, Algérie,...) ne sont en rien des modèles économiques, ces États reçoivent une rente et la dépensent comme ils veulent.

    Une occidentalisation des mœurs permet justement de régler ces problèmes, tout en participant aux libertés et aux droits de l’homme, ce procédé n’est jamais refusé par la population( voir un article d’Agoravox sur le Cambodge qui découvre avec satisfaction le capitalisme, ou l’exemple algérien)


    • Pierre-Joseph Proudhon Pierre-Joseph Proudhon 3 mai 2014 14:58

      "Évidemment, lorsqu’on est assis sur une mine d’or, on peut distribuer tout ce qu’on veut à la population. les dirigeants n’ont aucun mérite, ni leur modèle économique, il s’agit simplement de redistribution de la rente pétrolière ou achat de la population.« 

      Quelle honte, un gouvernement qui redistribue la rente des ressources naturelles de son pays à la population !!!

      Il ferait mieux de la distribuer, comme le font les autres, au monde de la finance internationale et laisser crever des fainéants qui gagnent plein de fric en ne foutant rien (de profitable)...

      Je n’aime pas les invectives mais je qualifierais ce cher »Verner Laferier" de sombre crétin nuisible.


    • Aldous Aldous 3 mai 2014 19:06

      Faut vraiment être sans vergogne pour citer l’Irak en exemple après la boucherie que les occidentaux y on perpetré.

      Pour vous paraphraser, quand on est assis sur un tas de cadavre... on ferme sa geule.

  • izarn izarn 3 mai 2014 12:43

    L’encerclement de l’URSS a été rapide dés sa création. C’est bien le blocus occidental qui a interdit tout commerce avec l’Union Soviétique. De fait l’analyse de Staline était juste : On ne pouvait donc organiser le communiste que dans l’ancien empire Russe. Et ne compter que sur soi-meme.
    Donc de fait l’universalisme du communisme est vite tombé à l’eau, et le Kommintern était surtout destiné à ne proteger que l’Union Soviétique, et à contrer la propagande libérale contre le communisme soviètique. C’est aprés la victoire contre le nazisme, qu’une aide plus substentielle à été prodiguée aux pays asiatiques (Chine ,Corée, Vietnam)
    D’autre part c’est bien la faiblesse progressive des USA depuis 1990, qui met en avant la Russie et la Chine. La dernière grande crise économique de 2008 n’est pas dépassée, elle a contribué à affaiblir durablement les USA et l’Europe.
    Le problème, ce n’est pas du tout que la Russie se touve du mauvais coté....
    C’est désormais nous qui y sommes !


    • CN46400 CN46400 3 mai 2014 14:48

        Assez d’accord avec vous, sauf que les réformes Teng Xiao Ping en Chine démontrent que la NEP de Lènine était viable et pouvait briser, par la division des capitalistes, l’isolement de la jeune URSS. Staline, en niant cette possibilité, et en précipitant l’URSS dans une autarcie, forcément policière, porte une responsabilité colossale, bien qu’indirecte, dans les évènements qui ont suivi son arrivée au pouvoir en particulier l’installation de Hitler en Allemagne. 

        La victoire de 45, qui aurait pu ne pas être nécessaire si Hitler n’avait pas atteint le pouvoir, plutôt que d’introduire une remise en question du stalinisme, n’a fait que renforcer les tendances autarciques du « socialisme post stalinien ». Les divers retards, technologiques, politiques et autres, qui ont précipité la fin de l’URSS étaient donc présents dans la victoire de 45.


  • stetienne stetienne 3 mai 2014 13:08

    bof dans meme pas 5 ans les memes gugusses diront le contraire alors..........
    cf l express et l espagne


  • Petrus Amritam Romanus Petrus Romanus 3 mai 2014 13:19

    "Dirigeants, hommes d’affaires et chefs des médias occidentaux s’interrogent avec inquiétude sur la voie que suit la Russie contemporaine. Le Président des Etats-Unis vient d’ailleurs de l’affirmer : la Russie se trouve du mauvais côté de l’Histoire.« 

    En deux phrases tout est dit sur ceux qui s’estiment eux-mêmes comme étant le bon côté de l’histoire (avec une majuscule) smiley

    Ce qui distingue l’être du prétentieux trompeur, c’est que le prétentieux trompeur attribue des étiquettes (trompeuses) tandis que l’être se »contente" d’être sans ressentir le besoin d’affirmer faussement ce qu’il serait ou ce que serait ce qu’il rejette.


  • alinea Alinea 3 mai 2014 13:26

    Bon/ Mauvais !! Tout dépend de quel point de vue on se place !!


  • Hijack Hijack 3 mai 2014 13:39

    Bah ... rien que le titre suffit à lui même !  smiley
    .
    La Russie ... n’a jamais été aussi proche du côté de l’histoire que la Russie actuelle de Poutine. Poutine est la seule personne politique, historique ... qui sort du lot des dirigeants dans le monde, après De Gaulle, mais vu la grandeur de la Russie et des forces en présence, on peut, sans mésestimer le Général que Poutine ... au-dessus, c’est’l’soleil !
    A la charge de Poutine ... les médias médisants, manipulateurs et aux ordres qui lui tombent dessus. A part ça, son bateau vogue le vent !


  • Pierre-Joseph Proudhon Pierre-Joseph Proudhon 3 mai 2014 15:11

    Je suis toujours impressionné par le dogmatisme du « libéralisme ».

    Comme toute religion qui se respecte, le « libéralisme » possède sa « tora », son « coran », sa « bible », ses « évangiles », ses « Saintes Écritures », etc...

    Et l’objectif de toute religion étant le prosélytisme, tout personne qui refuse d’adhérer à la « Sainte Foi » se doit d’être exterminée. Physiquement, ne serait-ce qu’à titre d’exemple pour foutre la trouille aux éventuels récalcitrants qui ne voudraient pas adhérer à la « seule vraie Foi »...

    Les communistes ont fait de même, ne vous en faites pas...

    Pour éviter de sombrer dans une croyance hégémonique et sans fondement réel, faites comme moi, convertissez-vous au Pastafarisme, la seule religion qui ne condamne pas à mort les apostats.


  • coinfinger 3 mai 2014 15:12

    Il y a là quelques contre sens qui embrouillent plus qu’ils n’éclairent .
    Je donne les vrais repéres .
    L’occident , le vrai , est né peu avant l’an mil d’une alchimie entre viking , saxons et Francs ripuaires , dans les marais des Flandres là où Charlemagne avait cru pouvoir confiner l’aristocratie saxonne .
    çà ne doit rien à la gréce ni à Rome encore moins à l’église . çà se caractérise socialement par l’absence de servage , la libération du travail .
    Ce à quoi on assiste actuellement sous l’emballage de libéralisme est la marchandisation du travail , c’est à dire une ré-orientalisation .
     La perception Russe du phénoméne et sa stratégie par rapport à çà
    se situe entre une occidentalisation au sens précisé plus haut (affranchissement des Asiatiques : Turcs , Tatars , et autre plus sournois qui controlent financiérement les routes dites de la soie ) , et le compromis avec une orientalisation amoindrie qui vient de l’occident .
    Dés les Romanov le choix est fait , mais se renégocie quand en Occident cette ré-orientalisation gagne et méne l’occident à sa perte , cas actuel .
    La vraie crainte Russe en ce moment vient du fait qu’ils sont plus lucides que nous sur nous méme .
    Ils ont compris que sous peu l’Occident va imploser en guerres raciales et ne sera plus une source de libération pour eux . Qu’ils vont étre seuls face à un Orient renforcé .


  • baldis30 4 mai 2014 08:17

    Du mauvais côté de l’histoire ? Si c’est Obama qui l’affirme alors ça doit être faux !

    Les U.S.A. ne peuvent se passer du pillage des ressources primaires d’autres états, tant minérales qu’alimentaires et pour ces dernières les grands froids ayant sévi sur les plaines américano-canadiennes suivis par la sécheresse exceptionnelle sévissant de la côte Ouest au middle-west ( cherchez US Drought) les obligent à rechercher un nouveau grenier ...

    l’Ukraine c’est pas mal !  :->

    Par ailleurs, du moment que le Canada peut fournir des diamants à usage industriel l’Afrique du Sud présente beaucoup moins d’intérêt...

    L’Amérique du Sud ressemble au crève-tonneau de Pascal.. ça fuit de partout, on essaye de colmater une brèche, il s’en crée une autre, inattendue.

    Les Argentins ont mis le pied au c... du FMI, on l’oublie. Plus tous les autres avec des ressources primaires ( mines et agriculture).

    Qu’on réfléchisse bien à ce fait d’histoire : quel que soit le pays tous les dictateurs sont issus d’une minorité (ethnique, religieuse, économique, politique, ..) adoptant des positions dites nationales - en fait nationalistes.

    joseph, adolf, bénito, etc..... comme exemples.

    Pour en revenir à Obama dans ce contexte n’a-t-il pas déclaré :

    « le mode de vie américain n’est pas négociable »


    • scylax 4 mai 2014 13:03

      Il n’y a bien sûr que les USA qui « pillent » les matières premières, et pour qui le mode vie n’est pas négociable.

      La France, c’est à dire nous qui profitons de notre « pillage » et de notre mode vie, pour nous donc notre mode vie serait négociable ? Bien sûr que non !
      Je vous rappelle qu’Internet, Facebook, smartphone, fast-food, rock n’ roll, jazz, les sports, etc.. tout cela c’est aussi notre mode vie. Américanisé ? Non moderne, actuel. On croit que c’est être américanisé, car ce sont les anglo-saxons qui ont été les premiers à « devenir modernes ». Toutes ces théories fascistes ou bolchéviks (au choix) sur l’impérialisme américain est du foutage de gueule d’incultes graves.
      Aujourd’hui les USA reviennent vers l’isolationnisme, qui est récurrent dans l’histoire de ce pays et qui l’exact contraire de l’impérialisme. Renseignez-vous auprès des vrais historiens et anthropologues, pas auprès des Asselineau, Chauprade, PCRF, DLR, APEP, bref de toute la pègre rouge-brune.

    • baldis30 4 mai 2014 14:02

      j’ai guère besoin de répondre au message de Scylax . Les USA sont les premiers consommateurs et les premiers gaspilleurs de la Terre. jadis ils furent les premiers producteurs.... ils ne le sont plus, c’est là où le bât blesse !.

      Ce ne sont pas des discours d’historiens idéologues mais simplement des constats physiques et économiques. « Ceci n’est pas négociable. »  smiley

      La déclaration d’Obama a un mérite : celui d’un manque d’hypocrisie.

      La politique américaine , outre la doctrine Monroe, a toujours été « Ote-toi de là que je m’y mette ».... et que j’en profite .... la position d’adolf n’était pas différente. 


  • smilodon smilodon 4 mai 2014 13:30

    Au final, l’Histoire n’évolue pas aussi vite qu’on aurait pu le croire. En 2014, comme en 1914 et comme en 1814, et même comme depuis toujours, chaque pays reste le même !... Malgré « internet », et malgré tout le « reste », chacun reste aujourd’hui ce qu’il a été depuis toujours !... Quelque part c’est rassurant.....Mais ça reste très inquiétant aussi, quelque part !... Ca veut juste dire que tout ce qui s’est passé depuis toujours, peut se « re » passer encore de nos jours !..... On dit de « poutine » qu’il est le « chef d’état » le plus riche du monde !.... Une sorte de « TSAR », au moins « économiquement » !... Et dans les faits, il l’est !..... En France, si j’imagine une perruque sur la tête de « françois », je distingue facilement un « Louis XVI » !!.... Et en réalité, mis à part que je ne paie plus ni le sel ni la gabelle, ni la dime ni le cens ni la taille, mon état de « serf » a-t-il tellement changé ????.. On m’aura octroyé, grâce aux combats de mes aïeuls, un salaire minimum, une sécu, des alocs et une retraite !....A condition que je reste bien à ma place !... Des « conditions » qu’on veut enlever à mes descendants, serfs eux aussi, de père en fils et de fils en aiguille !.... Pour moi, la vraie différence « visible », c’est que pour faire mes courses, plus besoin d’aller avec mon panier sur les marchés...Maintenant on me propose un grand chariot que je pousse dans les rayons des « leclerc » « super U », « auchan » ou « lidl » !..... Quelle avancée !... Mon seul problème : Etre encore « serf », mais en avoir conscience !..... Je suis le produit de l’évolution, à mon modeste niveau !... Je suis « conscient » de ma « situation » !.... Je me pose des questions que mes « vieux » ne se posaient même pas !.... Si mon ventre de « gueux » a grossi, beaucoup, mon cerveau a grossi aussi, un peu !......Elle est là la différence entre mes aïeuls et moi..... Je « pense » plus que je ne « panse » !.....Il est là le danger, pour mes « rois élus » !.......Le « serf » qui pense !.....250 ans d’évolution, à votre service « messires » !.... Adishatz.


  • Venise Venise 6 mai 2014 14:32

    Bonjour Fabrice,

    très bon article qui me semble vraiment juste : si vous avez l’occasion de parler avec des « russophiles » ils vous disent TOUS exactement la meme chose, de meme que les Allemands dans les annees 80 disaient tous (entre amis, pas officiellement) qu’ils voulaient reunifier l’Allemagne, que c’etait le souhait de tous, ce qu’ils ont fait, envers et contre tous, meme chose pour la Russie, si on a des oreilles pour ecouter on sait qu’elle est vouée à reconquerir ce qu’elle a perdu, c’est inexorable, Occident contre ou pas....Le futur nous le dira mais on ne peut pas aller contre la volonte’ reelle d’une nation.


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