vendredi 19 août 2005 - par ÇaDérange

Le ’Label Bleu’ : Une bonne idée française

Lors du drame aérien de Charm el-Cheikh,en janvier 2004, le Ministre des Transports de l’époque Gilles De Robien nous avait annoncé la création d’un label pour distinguer les "bonnes" compagnies aériennes des "mauvaises". Depuis, soit un an et demi après, les récents crash d’avions rappellent à notre mémoire cette promesse non tenue à ce jour.

Sans doute s’est il rendu compte qu’il n’était pas si facile de mettre en place un tel système, qu’il fallait définir les spécifications qui permettaient de différencier les "bonnes" compagnies des "mauvaises", que lesdites compagnies pouvaient attaquer l’Etat pour leur avoir causé un préjudice commercial alors qu’elles étaient parfaitement en règle avec les réglements et spécifications internationales (Convention de Chicago) et qu’il fallait pouvoir gérer un tel système sur le plan international.

C’est là que l’on s’aperçoit que nous ne sommes qu’un petit pays parmi 186 autres qui ont signé les accords internationaux qui régissent le transport aérien et qu’il nous est impossible d’imposer au monde nos propres classifications. D’où l’évolution vers un "label bleu" de la sécurité, que les compagnies aériennes qui le souhaiteraient pourraient obtenir et qui donc leur servirait d’argument commercial en quelque sorte. Le même principe que celui du "Label Rouge" bien connu !

Les voyagistes français, gros utilisateurs de compagnies Charter, souhaitent pouvoir disposer d’un tel label pour rassurer leurs clients échaudés par les récents incidents. Et je pense que les "bonnes" compagnies de charter souhaiteront se distinguer des autres. Il y a donc de fortes chances que ce "label bleu" marche. C’est même une idée française que nous pourrions donner au monde !

Simplement, Messieurs de l’Administration dépêchez vous un peu. II y a urgence..



5 réactions


  • Nicolas Voisin Nicolas > Nues Blog 22 août 2005 22:59

    elle existe cette liste noire qui préfigure la bleue (http://nues.over-blog.com/article-716866.html) mais est-elle fiable ? et comment pourrait-elle l’être ?


  • CaDerange (---.---.141.133) 23 août 2005 11:45

    Réponse de CaDerange:Je suis allé sur votre nouveau site pour y voir la Liste Noire dont vous parlez et qui est en provenance d’un article de journal. A ce titre elle n’a pas de caractère officiel et donc ne peut être opposable à une compagnie aérienne que l’on voudrait éliminer du ciel, tout au moins du ciel français .

    La vrai Liste Noire devrait avoir un aspect officiel et dans l’etat actuel des règlements internationaux, ce ne serait pas possible puisque ces règlements impliquent la reconnaissance mutuelle des controles des Etats et de leur serieux.C’est d’ailleurs vraisemblablement pour cette raison que le sujet en France s’est tranformé de Liste noire en Liste bleue. Si l’Etat Français se hasardait à éditer une Liste Noire des Compagnies aériennes, il serait attaquable immédiatement en justice avec posssibilité de demandes de pénalités financières pour diffamation puisque ces compagnies sont approuvées et controlées par les autorités de tutelle de leur pays d’origine.Incidemment VSD, qui a publié cette liste doit également être attaquable en justice pour diffamation, à moins que la manière dont ils ont écrit leur enquète n’ait été suffisamment vague.

    La Liste Bleue, me semble personnellement la meilleure possibilité, dans l’état actuel des règlements internationaux de distinguer les « bonnes » compagnies des « moins bonnes ».


  • Claude (---.---.247.32) 25 août 2005 09:43

    Bonjour,

    Au sujet du label bleu, je me permets de vous conseiller la visite du site http://www.eurocockpit.com/ et vous verrez/comprendrez que ce label bleu n’a aucune utilité puisqu’il repose sur un système d’auto-confiance entre autorités des différents pays, le problème se posant évidemment pour les pays ne respectant pas les normes en vigueur « chez nous »...

    Si vous parcourez les archives (Recherche sur « label bleu »), vous verrez ce qu’en pensent ceux qui sont dans la cabine avant des avions... Par exemple, dernier article en date : http://www.eurocockpit.com/archives/indiv/E006252.php

    <<--- (...) Pour y voir clair, il convient de rappeler la position officielle de la France, défendue par son ministre des Transports : la solution passerait par la création d’un « label bleu », dont on a déjà beaucoup parlé, et qui -dans ses grandes lignes- ressemble à une politique de « l’autruche bête et passive » basée sur la confiance envers les autres Etats. Certes, on s’autoriserait de temps à autres le contrôle de quelques photocopies afin de s’assurer que les documents présentés par les compagnies labélisées sont conformes, le tout ouvrant droit (et c’est la principale mesure) à la perception d’une taxe, sans que le système n’engendre quelque forme de garantie que ce soit pour le passager -ou hélas ses futurs ayants droits- quant à la qualité du service fourni... (...)
    — ->>>

    Lire également : http://www.eurocockpit.com/archives/indiv/E004858.php

    « le Label bleu est une mauvaise farce dont le passager sera le dindon ».

    Cordialement. Claude


  • CaDerange (---.---.43.54) 26 août 2005 10:43

    Réponse de CaDerange : J’ai bien parcouru Eurocockpit dont je comprends et partage certaines des positions techniques et en particulier l’opposition au principe de la reconnaisnncae mutuelle des compétences des diverses Directions des Aviation Civiles Nationales. Si vous allez sur mon blog, vous verrez d’ailleurs que, dans un message ultérieur à celui çi, je suggère que Monsieur Perben , au nom de l’Etat Français, remette en cause officiellement ce principe auprès de l’OACI.

    Ceci dit, pour négocier il faut être deux et en l’état actuel des choses il ne me parait pas évident que les régles de l’OACI puissent changer dans un avenir proche. La mise a disposition du public de la liste noire ne permettra pas non plus un pas significatif en avant puisque, comme vous le remarquez vous même,elle n’aurait pas permis d’éviter les catastrophes récentes et se borne a citer les compagnies qui atterrissent en France. Mon interêt pour le « label bleu » vient d’une approche plus pragmatique que celle qui consiste à espérér et attendre la modification des règles de l’OACI ou celle qui éspère que les controles réglementaires soient enfin fait sérieusement partout dans le monde. Je fais réference au levier du Tour operator et du client final.

    Car nous allons assister -et assistons déjà- à une psychose de la « compagnie pourrie » qui va mettre une pression certaine sur les tours operators d’abord puis par leur intermédiaire sur les compagnbies charters qu’ils utilisent. Je peux vous assurer qui si le « label Bleu » existait déjà et qu’il y ait des compagnies charters detentrices de ce label, il y aurait immédiatement dans les brochures des tours opérators des propositions de sejours « avec label bleu », avec sans doute un différentiel de prix que le client serait à même d’apprécier. Et je peux vous assurer que l’avis de la clientèle pour ou contre tel type de compagnie est un levier autrement plus puissant qu’une réglementation que l’on peut malheureusement contourner, voire acheter.

    Il faut bien entendu que les spécifications du fameux label bleu representent un pas en avant serieux par rapport aux normes internationales, que les conditions d’attribution en soient sérieuses et que les controles du respect de ces normes soient effectives et efficaces. Même si elles ne correspondent pas en tous points aux souhaits des pilotes. Cela c’est le rôle de l’Etat de l’assurer.

    En d’autres termes, le choix est entre s’en tenir à des positions techniques strictes qui n’ont aucune chance d’être admises à court terme par la communauté internationale ou accepter une approche pragmatique qui n’irait pas aussi loin mais permettrait d’améliorer les choses à court terme.

    Pourquoi donc ne pas essayer plutôt que de rejeter à priori ?


  • Claude (---.---.247.32) 26 août 2005 12:17

    Le rejet « a priori » se fait justement à cause du fait que l’Etat ne joue pas (et ne jouera jamais) son rôle dans cette affaire. Comme il a été dit tout à fait officiellement, les attributions de « labels » sont aussi/surtout une affaire politique et économique. Comment imaginer qu’une compagnie « extra-européenne » se verra refuser un label, fut-il bleu, alors que ladite compagnie est cliente d’une certaine firme toulousaine ? Le contrôle du respect des normes ne sera jamais efficace, tout simplement parce que dans cette affaire, l’Etat est juge et partie. Et c’est sans doute là le vrai point faible de tous ces projets de listes d’exclusion. L’intervention du ministre des Transports, publiée au JO du 16 août dernier, le montre bien (cf. http://www.eurocockpit.com/archives/indiv/E006273.php - encore eux, désolé... !).

    Il ne faut pas se leurrer sur les effets de manche et autres coups médiatiques de nos dirigeants. On use et abuse des malheureuses circonstances de l’actualité pour étouffer un dossier extrêmement grave à la base : la sécurité aérienne n’est plus assurée comme elle le devrait et cela n’ira pas en s’arrangeant, bien au contraire, puisque ceux-là même qui doivent y veiller font tout pour nous aveugler. Mais si ce n’était que dans ce domaine...

    La solution viendra peut-être d’une décision prise au niveau supra-national (européen ?), auquel cas nos instances nationales n’auront qu’à obéïr... sauf si ladite décision ne prévoit un régime d’exception nationale où chaque pays pourrait, à sa guise, moduler le contenu de la liste d’exclusion en fonction de ses intérêts propres...

    Cordialement.


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