vendredi 2 novembre 2007 - par N.E. Tatem

Le Liban résiste, la Finul peu réactive

La Finul, créée en 1978 suite à l’invasion du sud-Liban par Israël et dont la mission a été étendue depuis 2006 après la guerre qui opposa le Hezbollah à Tsahal, se compose de plusieurs nationalités, les bataillons italien, espagnol et français étant majoritaires. Cette force est devenue moins active par rapport à la mission qui lui est assignée. Le 15 octobre dernier, la police libanaise déjoua un second complot en arrêtant un groupe de terroristes : parmi ses membres des étrangers, sur le point de passer à l’acte contre la Finul.

L’armée libanaise a tiré sur des avions israéliens qui ont survolé Marjyoun, le sud du pays, le jeudi 16 octobre dernier. Selon une déclaration de la police libanaise rapportée par une dépêche de l’AFP (Agence France-Presse) datée du 25 octobre, deux appareils ont été visés. Ils ont rebroussé chemin en direction d’Israël vers 11h10 (O810GMT) selon le même porte-parole officiel. Les écoles ont été fermées et des mesures d’urgence ont été mises en alerte.

Mais c’est aussi le second événement du genre, début octobre, un drône (avion sans pilote) a été aperçu à l’est de la ville de Tyre et a essuyé des tirs, selon la même source.

C’est dans de telles circonstances de violation des frontières, que des militaires israéliens tombent entre les mains des belligérants qui n’ont pas intérêt à rester dans la passivité, faute de se faire contester dans leurs propres rangs d’abord et aux yeux de leurs électeurs et concitoyens.

Maléfiques à l’image d’Israël, ces survols du territoire libanais ne peuvent être observés en velléité d’apaisement, d’abord pour l’ONU qui a condamné fermement cette incursion outre les saccages gratuits des infrastructures (ponts, routes et immeubles) lors de la guerre avec les factions chiites du Hezbollah. Elles ne sont plus interprétées, comme par le passé grâce aux connivences, en prétention défensive à l’encontre du Hezbollah aux yeux de la diplomatie internationale, qui a marqué son inquiétude sans réagir avec fermeté, et a remarqué la retenue de ce rival redoutable pour son imprévisibilité et les capacités de résistance qu’il a mis au point lors de la dernière guerre.

Les ripostes dont a fait preuve l’armée libanaise, en identifiant et chassant ces intrusions ainsi qu’en éradiquant les islamistes du camp de Nahr El-Bared, augurent qu’une nouvelle donne se dessine en matière de réactivité des institutions de ce pays. L’appareil militaire officiel qui était considéré depuis longtemps obsolète devant les factions paramilitaires dont ont fait usage les formations politiques qui se sont livrées à la guerre civile de triste mémoire, donne plus de gages pour sa crédibilité et pour la tutelle qu’il a sur l’intégrité du territoire.

Malgré la grave crise politique qui taraude le pays du cèdre, qui peine à trouver son présidentiable consensuel, dont le dénouement électoral aura lieu le 12 novembre prochain, une reprise en mains des affaires du pays a fait des avancées. Les assassinats, dont de l’étranger on ne voit que la main syrienne, à si méprendre, sont interprétés autrement par beaucoup de Libanais. La démonstration du bon fonctionnement des appareils institutionnels officiels, devant le Hezbollah qui n’hésiterait guère à passer à l’escalade, est devenue une réalité. Même pour la Finul (Force internationale des Nations Unies pour le Liban) forte de 13 000 hommes, censée s’interposer aux attaques israéliennes surtout depuis l’été dernier quand son mandat a été renforcé, et qui est chargée du maintien de la paix face aux rivalités qui déchirent ce pays, les institutions libanaises marquent leur présence et manifestent leur utilité.

La Finul, créée en 1978 suite à l’invasion du sud-Liban par Israël et dont la mission a été étendue depuis 2006, après la guerre qui opposa le Hezbollah à Tsahal, se compose de plusieurs nationalités. Les bataillons italien, espagnol et français sont majoritaires. Elle essuya un attentat meurtrier en juin dernier qui se solda de six victimes espagnoles et colombiennes. Cette force est devenue moins active par rapport à la mission qui lui est assignée. Le 15 octobre dernier, la police libanaise déjoua un second complot en arrêtant un groupe de terroristes parmi ses membres des étrangers, sur le point de passer à l’acte contre la Finul. Ce qui démontre une fois de plus les capacités de contrôle par l’armée régulière.

Les incursions impromptues de Tsahal dans les territoires des pays voisins, dont celui du 6 octobre en Syrie (voir mon dernier article sur Agoravox) qui reste à élucider, sont des actes pour lesquels l’opinion mondiale reste permissive. Avec les pays frontaliers, il est vital pour Israël d’entretenir la discorde par des provocations, ce qui constitue aussi sa stratégie à la fois dissuasive face à la multitude d’ennemis mais aussi de domination pour consolider le processus de colonisation.

Pour écrire et publier un article de cyberpresse : http://www.argotheme.com/organecyberpresse



4 réactions


  • non666 non666 4 novembre 2007 12:21

    Curieusement, aucun des membres du lobby du « devoir d’ingerence », si virulent quand il fallait defendre les interets stratégiques d’israel au moment de la guerre de Yougoslavie ne persiste dans sa logique sur ce sujet ...

    Ni BHL, ni Finkielkraut, Ni Bruckner, ni Gluxmann , ni Kouchner , si vehement à l’epoque ne semble trouver logique de poursuivre ce combat du droit international imposé de force dans les territoires occupés, violés, survolés illegalement par Israel.

    Serait ce un semble lobby ethnique ? Un lobby au service de puissances etrangères qui pronent la tolérance et « l’open attitude » chez nous et la logique du « chacun chez soi » chez eux ?

    Meme les plus grands naifs devraient quand meme finir par se poser la question.


    • N.E. Tatem N.E. Tatem 8 novembre 2007 15:09

      Salut de l’auteur.

      Vous avez tout dit, y compris et surtout ce qui nuit à Israël. Que vous croyez défendre...

      L’Europe où l’antisémitisme a connu ses heures de gloire (je veux dire ces sombres époques) a toujours utilisé des gardes (disait-il l’aventurier Papillon alias Henri Charrière : des garde-chiournes) pour servir elle-même d’avant-poste des colonialismes et autres impérialismes au et du grand capital aux mains salles. L’Europe civilisée est votre alibi mais pas civilisation qui a besoin de postes avancés FACE à l’Asie. Je me demande pourquoi l’Asie, si ce n’est pas de la xénophobie du genre, LE PERIL JAUNE menaçant par son labeur et sa créativité à laquelle nous allons inéluctablement. L’économie c’est aussi la guerre.

      Je risque de partager avec vous le sujet de la Barbarie, mais pas au sens que vous croyez défendre la civilisation de PAPA protecteur.

      L’opinion mondiale sait désormais où est la félonie.

      Cordialement...

      ... de l’auteur du sujet.


  • Oudeis 10 novembre 2007 00:27

    Petit rappel tout de même : la FINUL était supposée garantir que le Liban sud (re ?)deviendrait un espace sous contrôle de l’état Libanais et de son armée au lieu des milices islamistes (sa mission n’était pas de « s’interposer aux attaques israéliennes »). Elle devait en particulier assurer que le Hezbollah ne s’y réarmait pas.

    Or même le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, « s’alarme » du réarmement des milices ( http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3218,36-971044@51-965845,0.html ).

    Après un tel aveu d’échec de la « FINUL renforcée » par son propre responsable (et comme l’écrit l’auteur « Cette force est devenue moins active par rapport à la mission qui lui est assignée » - et vu le niveau d’activité initiale, c’est dire ...) et les violations du Hezbollah, il est peu étonnant qu’Israël ne repose pas la surveillance de sa frontière nord (et des milices qui continuent de crier leur volonté d’éradication) uniquement à des « inactifs ».


    • N.E. Tatem N.E. Tatem 10 novembre 2007 15:31

      Salut.

      Je crois qu le contrôle de l’armée régulière libanaise est ici le principal sujet de cet écrit. Y compris le Hezbollah, n’a pas bougé. Ce qui étonne certains. A MON HUMBLE AVIS : Si des soldats israéliens seront chopés, y compris l’armé libanaise ne les lâcherait pas.

      Je crois savoir aussi que l’élévation de la mission de la Finul est aussi, outre faire cesser les roquettes du Hizbollah -NON PAS SON REARMEMENT qui impossible à réaliser, arrêter les attaques israléliennes qui en 2006 ont caussé environ 10 milliards de dégâts matériels, plus de 200 enfants tués, 150 adultes civils, plus de 1000 blessés... etc... Telle est l’élargissement de la mission de la Finul. L’ONU a réagi à la DERNIERE présence de l’aviation israélienne au sud-Liban.

      Il est illusoire de croire que le Hezbollah ne se réarme pas. Il bénéficie d’un réseau large qui voit en son appareil paramilitaire un élément de blocage à la machine de guerre israélienne qui ne lésine sur aucune méthode pour imposer un diktat dans la région. -http://www.blogg.org/blog-42411-date-2007-11-09-billet-reportage_photos_exclusif___la_felonie_d_une_strategie_militaire___de_ tsahal___qui_envie_au_fascisme_toutes_les_pratiques_inhumaines_____-699190.html

      D’autant que Tsahal passe aux de beaucoup de cercles enclins à la juste observation du terrain -proche-orient- comme une digne héritière des méthodes fascistes pour assurer à ce dernier fief de colonialisme et d’oocupation de peuplement une pérénité.

      Merci pour votre clareté.

      Cordialement, N.E. tatem.


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