lundi 16 janvier 2012 - par camus

Le Qatar, fer de lance de la diplomatie états-unienne et la France plurielle

Le Qatar qézaco 1 ?

Unique pays wahhabite hors l’Arabie saoudite, l’émirat qatari est une péninsule de 11 437 Km2 soit un peu plus que la Corse, indépendant depuis 1971, peuplé d’un million et demi d’habitants dont seuls 200 000 sont des qataris de souche ! Pétrole et gaz naturel y abondant (3e producteur mondial), le revenu par tête de pipe y est l’un des plus élevés au monde, nul ne payant d’impôts, tous disposent de transports et d’un système de santé gratuits… aucun Qatari - parce que riche avant de naître - ne se voit donc contraint de travailler pour gagner son pain à la sueur de son front, la main d’œuvre servile s’en charge.

Une pétro-monarchie absolue [dirigée depuis 1995 par l’émir (commandeur) Hamad bin Khalifa al-Thani, lequel a déposé son père en profitant de son séjour en Suisse, ce dernier ayant au préalable évincé son cousin en fév. 1972] sans parti politique et moins encore sans l’esquisse d’une once de symbole démocratique, les révolutions arabes n’ont apparemment en rien affecté le pouvoir… même s’il existe de tout évidence des contre-pouvoirs actifs dans la péninsule comme semble l’indiquer un coup d’État avorté en juillet 2009. Un pays où les quatre cinquième de la population n’étant pas des nationaux, les minorités iranienne, chiite, pakistanaise, arabe pourraient quelque jour avoir la velléité de réclamer les droits élémentaires dont elles se voient privées aujourd’hui.

Al-Jazira - La Péninsule.

Fort d’une réserve de 700 mds de $ en fonds souverain, l’émirat à eu l’astuce géniale de se doter en 1996 d’un prodigieux outil d’influence international avec la CNN du Monde arabe, al-Jazira la bien nommée puisque son nom signifie l’île… chaîne de télévision d’information en continu - anglo et arabophone - al-Jezira est sans contestation possible le canal satellite le plus influent du monde musulman. Il n’en demeure pas moins qu’al-Jazira couvre tous les pays sauf un… le Qatar !

Mais le temps est désormais révolu où les Yanks faisaient bombarder et assassiner ses journalistes 2, depuis tout est rentré dans l’ordre du Meilleur des Mondes Globaux, et comme WikiLeaks nous le confirme, al-Jezira s’est opportunément placé sous la bannière étoilée et gratifiante de la diplomatie armée nord-américaine… ce qui ne l’empêche nullement de relayer les communiqués d’Al-Qaïda, assurant par ce biais à la nébuleuse terroriste un canal de communication hors pair. L’Émir à ce propos, en janvier 2010, admettait benoîtement devant le Conseil de coopération du Golfe, que l’outil politique al-Jezira lui était utile à se ménager les bonne grâces de l’organisation takfiriste ! Mais al-Qaïda et la CIA, n’est-ce pas du pareil au même 3 ?

Quand le « Printemps arabe » se déclenche, le Qatar dispose ainsi de tous les atouts pour y jouer un rôle déterminant : une chaîne satellitaire suivie par 50 millions de téléspectateurs, des soutes pleines à craquer de pétrodollars et des liens étroits avec les futurs dirigeants islamistes durs qui vont s’imposer à l’issue de processus démocratiques destinés à donner le change.

Al-Jazira est basée, à Doha, la capitale du Qatar. C’est également le Qatar qui a « hébergé » le CentCom, le commandement opérationnel américain ayant supervisé l’invasion de l’Irak en mars 2003.

Tête de pont et fer de lance de la diplomatie armée nord-américaine.

En vertu d’accords de défense signés en juin 1992, nous trouvons à une quarantaine de Km de Doha, el-Oudeid, principale base aérienne des É-U dans la région sur laquelle se trouve prépositionnés quelque 120 chasseurs bombardiers F-16 et divers autres aéronefs de combat. L’armée américaine dispose là d’une formidable capacité de « projection » sur l’ensemble du Proche-Orient, le Bassin de la Mer Caspienne et l’Asie centrale… C’est à partir d’El Oudeid que les É-U ont, en mars 2003, bombardé l’Irak. Le Qatar est donc, à ce titre et de toute évidence, un État de première ligne dans la stratégie de conquête et suprématie holistique conduite depuis 1991 par les ÉUA 4.

Une politique fourre-tout d’influence tous azimuts...

« L’émir n’est pas un grand démocrate, mais il a été parmi les premiers [dans le monde arabe] à comprendre qu’il fallait aller dans le sens de l’histoire ». Anonymous !

Alors Doha s’efforce, avec l’aide assidue du Département d’État, de mener un jeu diplomatique subtil consistant à être dans tous les camps simultanément. En février 2010, le Qatar signe un pacte de défense avec la Syrie et l’Iran et se fait le tour operator avec le président syrien Bachar el-Assad - contre lequel l’Émirat conspire activement à l’heure et militairement parlant - de la visite triomphale que le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad fera au Liban en juil. 2010… L’émir s’est quant à lui rendu en Israël lors d’une visite discrète la même année, en mars selon Wikileaks. En ce qui regarde les transferts de fonds au profit des organisations djihadistes [New-York Times « Follow the Money » 8 déc.2010] et de tous les islamistes, des plus modérés aux plus radicaux, tel le parti tunisien islamiste Ennahda en la personne de son chef Rached Ghannouchi, le Qatar ferait preuve de beaucoup de laisser-aller, laisser-faire, pour ne pas parler d’une bienveillante indulgence... «  Ici je puis défendre ma cause sans contrainte… Le Qatar m’assure une liberté d’action et une large couverture médiatique internationale » dira le fondateur du FIS algérien, Abassi Madani, réfugié à Doha depuis 2003 et souvent reçu au palais. Qui ne doute d’ailleurs que l’Algérie à bout de souffle, ne perde rien pour attendre ?!

Égypte, Tunisie, Libye, Syrie... un rôle central dans les révolutions arabes.

Lors de la révolution de palais de 1995, les gardes du corps égyptiens qui assuraient la protection rapprochée de l’émir déchu s’étaient vilainement battus jusqu’au bout. Al-Thani s’est alors convaincu qu’ils avaient suivi des ordres pris au Caire… Hosni Moubarak sera par conséquent la première cible de l’Émirat à l’heure des révoltes arabes. De son côté, le Raïs égyptien Moubarak n’appréciait guère que le Qatar multiplie les missions de bons offices au Liban ou au Soudan, sa chasse gardée diplomatique. Dès les premières émeutes populaires au Caire, al-Jazira prend fait et cause pour la foule. Au fait des méthodes et techniques éprouvées empruntées aux journalistes occidentaux, les correspondants d’al-Jezira gonflent outrageusement le nombre des manifestants et la violence de la répression, suscitant un surcroît de colère et de révolte dans les opinions publiques arabes par le truchement de son auditorat… Le prédicateur islamiste, vedette de la chaîne, l’Égyptien Youssef al-Qaradawi, exilé à Doha depuis cinq décennies, animateur de l’émission à très large audience « La Charia et la Vie » excite alors les foules à bouter dehors le « Pharaon » ... La messe est dite !

Passons rapidement sur la Tunisie. Une chose est certaine : le financement d’Ennahda, nouveau parti islamiste au pouvoir par le Qatar est un secret de Polichinelle. Le 2 janvier dernier, Rached Ghannouchi son chef -qui se déplace considérablement sans excepter les États-Unis of course -et apporte un soutien sans réserve à la noble cause du Conseil national syrien - était à nouveau reçu au Qatar appelé à lui fournir les moyens nécessaires pour « que la Tunisie nouvelle puisse devenir un exemple en matière de progrès et de démocratie authentique sur la base des valeurs de l’Islam et de ses enseignements ». Pourquoi pas, mais que ce message soit envoyé depuis le Qatar, bastion du radicalisme wahhabite, laisse quand même songeur, pour ne pas dire pantois !

Pour ce qui est le Libye, le cas est exemplaire. Selon le Figaro 6 novembre 2011, Doha aurait engagé 5000 commandos des Forces spéciales qataries sur le front libyen ! Il ne s’est donc pas agi d’un soulèvement populaire, voire d’une cruelle guerre civile, mais bien – comme tout le laissait supposer - d’une intervention armée extérieure et d’une guerre sans uniforme ! « Chargées d’épauler les rebelles, les troupes de Doha se sont d’abord déployées à Tobrouk puis ensuite à l’ouest dans le djebel Nefoussa, où le chef d’état-major qatarien, le général Hamad ben Ali al-Attyiah s’est rendu à plusieurs reprises ». La participation du Qatar au cours de l’intervention menée contre la Jamahiriya libyenne, aura été ainsi particulièrement plus conséquente qu’avouée et ne se sera pas limitée au soutien logistique et aérien revendiqué de prime abord… l’émirat ayant mis quand même à disposition de l’Otan huit Mirage 2000 sur les douze qu’ils possèdent ! Mais les guerres modernes ne sont-elles pas avant toute chose, voire essentiellement, des guerres du mensonge, ne serait-ce que par omission ?

D’après d’autres sources [27-12-2011 Le Nouvel Observateur] : « Les Qatariens sont arrivés avec des valises remplies d’argent, ce qui leur permit de retourner des tribus », ajoutons de recapitaliser les groupes et factions djihadistes [notamment les surgeons du Groupe islamique combattant en Libye - GIGL] en sommeil depuis leur répression par Kadhafi il y a une petite dizaine d’années, mais dont certains éléments libérés en 2008 on joué un rôle central dans la chute de la Jamahiriya, tel Abdelhakim Belhaj, chef de troupes de chocs qui firent tomber Tripoli, puis commandant militaire de la capitale libyenne avant de partir – selon toute vraisemblance 5.

Dans un entretien accordé à la chaîne panarabe Al Arabiya, le président démissionnaire du bureau exécutif du Conseil national de transition libyen, Mahmoud Jibril, avait corroboré que les pétrodollars qataris avaient servi à alimenter « les rivalités et les motifs de désaccords existant entre les rebelles et les divers courants gérant l’après Kadhafi, dans le but explicite de diviser et de monter les uns contre les autres les frères libyens » 6. Au total ce sont 400 millions de $ qui auraient été versés par l’émirat. Quand on aime, on ne compte pas !

Pour ne pas conclure sur le très sanieux chapitre libyen, il s’agit de garder en mémoire que les Qataris ont largement favorisé, approvisionné et abondé les groupes islamistes 7. Dans le Djebel Nefoussa, au sud de Tripoli, les Moukhabarat, les services spéciaux qataris en liaison directe avec leur Cheikh, ont présidé à la distribution très sélective des missiles antichars généreusement offerts par la France. Ce n’est pas moins de neuf cargaisons qui furent ainsi réparties au seul profit des combattants islamistes. Une partie des armes devait par la suite s’évanouir dans la nature en complément des « 10 000 missiles sol-air » engloutis dans les sables libyens selon l’amiral Giampaolo Di Paola, chef du Comité militaire de l’Otan assurant la coordination entre les différents états-majors opérationnels en Libye.

Or, à présent, c’est le Qatar - qui sait apparemment à merveille tirer les marrons du feu - qui a pris le relais de l’Otan sur le sol libyen, en assurant la suite des opérations puisque contrairement à ce que n’en dit pas la grande presse, la situation y est encore loin d’être complètement stabilisée… État de fait qui confirme indirectement le rôle central que le Qatar a occupé dans le déroulement des opérations d’une guerre qui n’a jamais dit son nom 8 !

Désormais, il sera parfaitement loisible de voir dans le Qatar un « acteur majeur » de la scène orientale et plus encore, à travers les liens politiques et économiques tissés avec la France, un protagoniste de l’espace euroméditerranéen. « Un cas unique ! Nous avons assisté à la naissance d’une puissance régionale de la taille d’une tête d’épingle » s’était exclamé le chantre belliciste Bernard-Henri Lévy… et même une « puissance internationale » faudrait-il ajouter en tant que - ultima ratio - bras armé du Pentagone et agitateur au service du Département d’État dans les banlieues du Tiers-Monde hexagonal.

Reste qu’il est parfaitement cocasse – et pas uniquement pour les esprits chagrins – de voir une monarchie réellement absolue, animée par un puritanisme religieux fanatique, œuvrer au triomphe de la démocratie… ou de ce que l’on nomme tel !

Le PSG, les banlieues, l’émir et le Sarkoland.

Depuis quelques années Washington s’immisce insidieusement, sournoisement mais sûrement dans les affaires intérieures françaises, notamment celles de nos périphéries et autres « banlieues », sous couvert de nous donner des leçons de démocratie plurielle et en accusant aimablement les Frenchies d’être d’infâmes « réacs » pratiquant d’odieuses exclusions à l’égard du sel de la terre… C’est ce modèle made in America qu’entendent aujourd’hui appliquer également les Qataris bien décidés à déverser les millions par brassées sur nos gentils discriminés sous le regard attendri des supporteurs du PSG. Le Qatar, micro État et vibrion polymorphe, a en effet racheté la majorité du capital du PSG tout en intervenant militairement aux côtés de l’Otan pour démocratiser la Libye, et bientôt la Syrie – c’est-à-dire l’offrir aux islamistes radicaux - et en se faisant désigner dans la foulée, contre monnaie sonnante et trébuchante il va de soi, comme organisateur en 2022 de la Coupe du monde de football !

Des banlieues « céfrans » choyées et convoitées.

Le Qatar a depuis longtemps emboîté le pas aux Yanks en matière d’ingérence dans les affaires intérieures hexagonales : son ambassadeur n’a-t-il pas annoncé en décembre la création d’un fonds d’investissement de 50 millions € en vu de financer des projets économiques portés par des habitants des banlieues de France ? Dix élus périurbains - cinq hommes, cinq femmes, parité oblige – ont de la sorte été invités au Qatar où ils ont été reçus à l’instar de chefs d’État (futurs peut-être) par l’émir Cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani dans le but officiel d’établir des partenariats économiques entre l’émirat et les quartiers populaires où des entrepreneurs se disent « victimes de discrimination et bloqués » 9.

Le Qatar en France : un État dans l’État et le généreux financier de nos politiques.

Une question se pose crûment : les fonds souverains qataris sont-ils en passe d’acheter la France en pièces détachées à l’instar de ces organisations sionistes qui s’implantèrent en Palestine - pour finir par y créer un État, pour l’heure toujours sans frontières ! - en rachetant morceau par morceau, des terres, des lopins, des domaines, des champs et des maisons à qui voulaient leur vendre ?

Commençons par l’achat en gros et en détail de notre classe politique. Des faits et ils sont évocateurs ! Nos politiques sont tous autant qu’ils sont, de modernes jet-setteurs passant le plus clair de leurs temps dans les avions pour aller se dorer la pilule qui à Marrakech, qui en Tunisie (Alliot-Marie), qui en Égypte (Juppé) et ne parlons pas de notre agité-du-bocal ! En vrac parmi les habitués de l’émirat : Villepin, Delanoë, Douste-Blazy, Dati, Royal, Amara, Guéant, Debré, Larcher, Védrine, Mitterrand, Morin, Chevènement, Baudis, Lang 10. Pas un qui manque à l’appel !

Trois semaines après son élection, en 2007, le premier chef d’État arabe reçu à l’Élysée est l’émir al-Thani. Celui-ci, le 14 juillet suivant, assistait au défilé de nos troupes au côté du président de la République. Lorsque M. Sarkozy occupait la place Beauvau, il avait eu à connaître de la formation des forces de sécurité qataries, d’où des contacts privilégiés… Ce serait par ailleurs le Qatar qui serait intervenu de façon décisive dans la libération en août 2009 du libyen al-Megrahi, l’un des auteurs présumés de l’attentat de Lockerbie, puis surtout, en juillet 2007, dans celle des infirmières bulgares détenues en Libye ; pourtant, curieusement, ce furent Cécilia Sarkozy et son mari qui en récoltèrent tous les lauriers.

De la même mauvaise manière quand le président français - en bonne compagnie : celle du Premier ministre britannique David Cameron et du plumitif Bernard-Henri Lévy alors promu Ministre bis des Affaires étrangères et de la Guerre - paradent à Tripoli le 14 septembre, après la mort ignominieuse - pour les vainqueurs – du Raïs déchu, le grand allié qatari est exclu du triomphe… Et il en concevra un ressentiment durable à l’égard du chef de l’État français 11. Précisons que le Qatar joua un rôle discret, pour ne pas dire occulté - mais essentiel car unique dans le monde arabe - dans la destruction libératoire de la Lybie assortie de ses 150 000 morts « humanitaires », lesquels auront évité, il est vrai, par leur sacrifice « un véritable bain de sang » 12 ! Il en sera vraisemblablement de même, lorsque les nouveaux Alliés anglo-franco-turco-quataris en auront fini avec la Syrie, mais la démocratie est à ce prix et l’on ne peut faire d’omelette sans casser des œufs, n’est-ce pas ?

Pour revenir à la noria de personnalités françaises qui vont chercher quelque fraîcheur à l’ombres des méga buildings et palmiers qataris, réservons une mention spéciale aux membres ou ex membres du gouvernement : Claude Guéant missi dominici de M. Sarkozy, Fadela Amara et Rachida Dati qui, lorsque cette dernière était encore Garde des sceaux, se rendait deux ou trois fois par mois à Doha ! Il est vrai, ceci expliquant cela, que sa sœur est ou était l’une des proches collaboratrices du procureur général du Qatar… On comprend mieux ainsi les bâillements de la susdite sur les travées du Parlement européen de Strasbourg et ses savoureux fourchages de langue dus évidemment aux décalages horaires ! Chirac président effectua neuf visites officielles dans l’émirat, un client avantageux et assidu du cabinet de conseil de l’ancien Premier ministre Villepin dont les déplacements se font apparemment sur les avions personnels de l’émir !

On jugera également du poids de l’émirat dans la vie politique française, sachant qu’à partir de 2008 il s’est vu octroyer des privilèges fiscaux tout à fait exorbitants - par la grâce des votes de la Chambre et du Sénat – afin de faciliter ses investissements dans notre belle République bananière 13. Ainsi les investissements immobiliers qataris ne sont pas imposables sur les plus-values et ses ressortissants en France ne sont pas astreints à l’ISF durant les cinq premières années de résidence. Notons que le groupe d’amitié France/Qatar ne compte pas moins de 49 députés à l’Assemblée nationale... en contrepartie Doha a passé avec Paris des accords pour la formation de ses marins et de ses policiers, ce pourquoi le Qatar devrait voir la création d’annexes de certaines de nos grandes Écoles telles HEC, Saint-Cyr ou l’École nationale de la magistrature… mais de là à dire que le palais de Élysée et celui de Doha seraient cul et chemise, subsiste un pas que nous ne saurions franchir !

Quant aux liens économiques…

Les entreprises françaises sont comme de bien entendu représentées en force dans l’émirat, au premier rang desquelles Total, GDF-Suez (5,8%), EDF, Veolia, Vinci, Air Liquide, EADS, Technip… Reste que le Qatar en tant que détenteur d’un prodigieux fonds souverain – la Qatar Investment Authority - dont les avoirs tournent autour de 700 milliards de dollars, s’intéresse de près à nos secteurs stratégiques : par exemple le groupe d’industries de défense et de presse Lagardère (7,6 %), Veolia (5%), de Suez Environnement (1%), Vinci (5,8%), ou la compagnie maritime d’affrètement CMA CGM, et plus encore à Areva et au nucléaire. Fin 2010, ce n’est qu’in extremis que fut bloquée par le gouvernement – et non par la présidence évidemment - l’entrée du Qatar dans le capital du groupe nucléaire français. Un activisme boursier et des offres d’achat représentatifs de l’agressivité et du volontarisme des mercenaires de l’ingénierie financière qui conseillent la famille régnante du Qatar ou œuvrent au service de ses hommes d’affaires.

Un cas intéressant : l’immobilier et le patrimoine.

L’immobilier donne également une assez bonne mesure de l’influence et des ambitions qatarie en Hexagonie : l’émir possède personnellement à Marnes-la-Coquette, dans les Hauts-de-Seine, une résidence couvrant 4.000 m2 ainsi que l’hôtel d’Évreux, place Vendôme, assorti des deux autres hôtels particuliers y attenant. Quant au fonds souverain émirati, il s’est octroyé à Paris plusieurs grands hôtels tels le Royal Monceau... ou encore le Majestic de Cannes.

Plus emblématique encore, le cas de l’Hôtel Lambert, fleuron du patrimoine parisien du XVIIe siècle sis à la pointe est de l’île Saint-Louis, acquis en 2007 des mains des héritiers de Guy de Rothschild par le propre frère de l’émir et dont les travaux de « restauration » (lire aménagement façon pétromonarchique) ont fait beaucoup de bruit, et pour cause. Des travaux considérables et illégaux qui ont suscité une polémique, or pour l’étouffer, Christine Albanel ministre de la Culture (dont le digne prédécesseur, Jean-Jacques Aillagon, faisait accrocher en sept. 2008 un homard rouge géant à Versailles au plafond de la Salle des batailles), s’est à l’époque bien gardée de saisir la Commission nationale des monuments historiques mais avait créé de toutes pièces un Comité scientifique ad hoc… Passez muscade !

2012 l’année du Qatar en France ?

D’un côté l’émirat comble de bonheur des supporteurs du PSG en recrutant joueurs et entraîneur à prix d’or, de l’autre, il offre à Arnaud Lagardère une magnifique assurance-vie en devenant le premier actionnaire de l’empire familial (7,6 %) ! Quant à la chaîne qatari al-Jazira, celle-ci vient d’acquérir la majeure partie des droits de retransmission de la Ligue des champions de 2012 à 2015, soit quatre lots sur cinq relatifs aux droits audiovisuels de la Ligue des champions pour la France sur la période 2012-2015. 14

Amorcé en 2006, le rachat du PSG par Qatar Sports Investments, a conclu au final quinze ans de rapprochement et d’intrication d’intérêts politiques et économiques entre la France et le Qatar 15. À l’origine, Jacques Chirac avait eu l’habileté – ou un pragmatisme en béton teinté d’un franc mépris pour l’état de droit en général - d’avoir été en 1995 le premier chef d’État a reconnaître officiellement l’émir al-Thani qui venait justement de pousser dehors son propre père parce que jugé inapte à la gestion de son micro et richissime royaume… Quant à Nicolas Sarkozy, il a pour sa part, en quelque sorte, assuré la continuité du service public – certes d’abord au profit du despotisme sportif - en se démenant pour faire aboutir la reprise du club par l’émirat. Chantal Jouanno, alors ministre des Sports, avait failli payer cher et se faire virer pour avoir déclaré publiquement - la folle - qu’elle eût préféré des investisseurs français !

Pour compléter le tout, Doha a obtenu – à coup de dessous de tables ! - l’organisation de la Coupe du Monde 2022. Le recrutement de Zinedine Zidane – il aurait reçu dit-on entre un et dix millions €… ce que l’intéressé s’est bien gardé de contredire - en tant qu’ambassadeur d’un pays n’ayant jamais organisé un tournoi international de ce type et de cette envergure, aura été aussi un maître coup en matière de communication. Au demeurant, le Royaume-Uni et l’Allemagne auront contesté une décision - pourtant rationnelle selon les critères en vigueur de nos jours : la loi d’airain du pognon - et demandé de façon assez peu réaliste que le choix en faveur de Doha soit réexaminé… Qui vivra verra !

Notons que l’intérêt du Qatar pour le « foot » déborde largement la Coupe du monde, l’acquisition du PSG et d’une brochettes de joueurs peoplisés et dorés sur tranche parce que mieux payés que les plus super traders de salle de marchés… Ainsi les clubs de football européens deviennent des proies qui tombent les unes après les autres : Malaga en Espagne et le FC Barcelone, maintenant le Paris Saint-Germain avons-nous dit, le seul grand club de la capitale française dont Nicolas Sarkozy - comme par hasard – est, ou est supposé être, un fervent supporteur.

Alors, le PSG, les banlieues, l’Émir et le Sarkoland ?!

Que recherche le Qatar en France ? L’analyse de sa stratégie d’influence reste à faire, à commencer par comprendre quels sont les effets directs et indirects que recherche le Qatar par le biais d’un tel activisme ? Activisme d’ailleurs irréductible à une simple compulsion frénétique… Au fond le Qatar n’est-il pas une sorte de chancre se nourrissant des chairs mortes qui l’entourent ? Au demeurant force est de constater que la présence et l’influence du Qatar en France grandissent de façon démesurée. L’annonce d’un fonds d’investissement au profit exclusif des banlieues, « oubliées et délaissées », intervient quelques jours à peine après l’acquisition par le Qatar, via la chaîne al-Jazira Sport, de quatre des cinq lots des droits audiovisuels de la Ligue des champions pour la France sur la période 2012-2015. Il se répète enfin, et de façon particulièrement insistante, que l’Élysée n’aurait pas ménagé ses efforts – comme si cela constituait une priorité dans la conjoncture actuelle ! - pour convaincre l’émir de donner au PSG les moyens de ses nouvelles ambitions. Mais en contrepartie de quoi ?

Washington en terrain conquis : politique d’ingérence et d’influence !

Les banlieues françaises sont aujourd’hui des cibles prioritaires de l’influence culturelle américaine… au vu au su de tous et sans que nul ne songe à s’en offusquer, bien au contraire. Le Japon, l’Inde et la Chine se partagent à vil prix les dépouilles de notre ex empire industriel, la Grande Amérique quant à elle, nous passe sur le ventre et guigne les faveurs de nos banlieues musulmanes. Tout cela est cependant en parfaite cohérence avec la vague de pouvoirs islamistes militants qui s’installent inexorablement sur le pourtour méditerranéen avec la bénédiction ou l’aide de Washington et de son bras armé qatari.

Depuis le printemps 2008 l’Administration américaine envoie, par le truchement de sa représentation diplomatique à Paris, ses chasseurs de talentsrecruter des Young leadersou leur équivalent dans les banlieues françaises, mais dorénavant non plus parmi les futures élites autochtones. Des actions dites d’influence culturelle qui sont largement montées en puissance avec l’arrivée à Paris d’un nouvel ambassadeur en août 2009 16.

Dès 2008 les Américains s’intéressent en effet à nos banlieues et surtout à leurs responsables musulmans : des séjours dans l’Amérique de Bush et d’Obama, son digne successeur, sont organisés au profit d’associatifs qui en reviennent conquis. Une opération de séduction qui vise aussi ceux qui sont entrés dans notre paysage existentiel sous la dénomination de « Jeunes », éléments phares de nos cités, entrepreneurs intrépides et capitalistes naturels qui prospèrent dans l’économie noire et les trafics illicites ( ?) de drogues réputées douces. Des lycéens et des collégiens du 9-3 ont été à ce titre généreusement invités à dîner par l’ambassadeur d’alors, Craig Robert Stapleton et son épouse dans l’imposant hôtel particulier du Faubourg-Saint-Honoré abritant l’ambassade des ÉUA.

Le maire communiste de Vénissieux, banlieue lyonnaise, André Gérin se déclarait encore à cette époque « curieux de connaître la posture du gouvernement français et du président de la République sur ces actions. Un problème se pose d’un point de vue de l’autorité de nos institutions et de l’indépendance de la France vis-à-vis des États-Unis ». Une bonne question restée depuis sans réponse et c’est bien là que le bât blesse.

En mars 2008 un colloque « Médias et nouvelles générations urbaines : exclusion ou intégration ? » organisé en partenariat avec l’ambassade américaine et le groupe de média américain Trace, nous apportait quelques éléments de réponses en illustrant la collusion sans équivoque entre le Département d’État et nos institutionnels : y figuraient entre autres, Jean-Louis Missika (vice président de Free et ancien haut fonctionnaire du Secrétariat général du gouvernement), Robert Namias (président de l’information de TF1) et Philippe Tassi (directeur général de Médiamétrie), et Claude Grunitzky, Français d’origine togolaise habitant à New York, fondateur de la chaîne de culture urbaine Trace TV et auteur de « Transculturalismes » ayant fait carrière sur la promotion des métissages urbains… « Les États-Unis [disait-il] savent que le rêve américain est bien présent dans les consciences collectives [des banlieues] et veulent l’entretenir… Les évènements à l’ambassade rue du Faubourg-Saint-Honoré sont fréquents où sont invitées des personnalités culturelles, souvent Africaines, issues de l’immigration, qui s’expriment sur les États-Unis » !

À présent, merci au décrié Wikileaks 17 qui a rendu public un rapport du 19 janvier 2010 destiné à Mme Clinton, Secrétariat d’État américain et rédigé par l’actuel ambassadeur des É-U en France, Charles Rivkin, sous le titre évocateur « Embassy Paris. Minority engagement strategy - Stratégie d’engagement envers les minorités » dont le chapitre 4 se propose de « lancer un programme agressif de mobilisation de la jeunesse[des banlieues] ». En substance : « l’Ambassade de Paris met en œuvre une stratégie d’approche des Minorités notamment musulmane… Notre objectif est de mobiliser la population française à tous les niveaux afin d’amplifier les efforts de la France pour réaliser ses propres idéaux égalitaires, ce qui par suite fera progresser les intérêts nationaux américains. Alors que la France est à juste titre fière de son rôle moteur dans la conception des idéaux démocratiques et dans la promotion des droits de l’homme et de l’État de droit, les institutions françaises ne se sont pas montrées elles-mêmes assez souples pour s’adapter à une démographie de plus en plus hétérodoxe ».

Le 2 avril 2010, Charles Rivkin 18 en déplacement à Bondy à la rencontre des jeunes de banlieue, leur déclarait solennellement « Chez moi, c’est différent. Tu peux être africain, indien, mais tu es avant tout américain. […] J’aime parler avec tous les Français. Je sais, et je suis sûr, que le prochain leader français est en banlieue  ». On appréciera (diversement) la prétention – voire l’arrogance – américaine à nous donner des leçons de savoir-vivre républicain. Mais cela vient de loin, les GI’s débarqués sur les côtes normandes, quand ils ne lutinaient pas les french girls après avoir carbonisé les villages au phosphore, jetaient nos camembert car ceux-ci entraient, à leur grand dégoût dans la catégorie du « putride » !

« Rééduquer, réinformer le public français me semble être la tâche la plus fondamentale aussi bien que la plus urgente pour la politique démocratique américaine en France, et dans ce domaine presque rien d’efficace n’a encore été fait ». Ainsi donc s’exprimait Sydney Hook, membre fondateur en 1950 à Paris du Congrès pour la Liberté de la Culture l’un des faux-nez de la CIA, dans le rapport de 1949 « Report on the International Day of Resistance to Dictatorship and War » ! L’Amérique ne nous avait pas seulement envahis, selon sa propre terminologie qui n’a jamais mentionné une quelconque « libération », elle entendait en outre nous « rééduquer »… elle y est d’ailleurs presque parvenu vu l’actuelle atonie de la France populaire.

Bref, l’immixtion dans la nos affaires et nos zones périurbaines ainsi que le but clairement affiché d’y découvrir les prochains Obama « rebeu », est impressionnant pour qui n’est pas totalement aveuglé en raison d’une contemplation trop assidue et addictive du cyclope télévisuel. Plus précisément, il s’agit d’un exercice inédit de soft power - autrement dit une opération minutieusement planifiée, suivie et évaluée de manipulation des minorités ethno-confessionnelles - qui ne saurait se développer sans la complicité active, ou la veulerie, de nos dirigeants et des oppositions compradores.

Autre temps, autres mœurs. Autrefois chasser en plein jour en terre étrangère eut été difficilement imaginable et même dangereux : un État étranger court-circuitant les institutions d’un pays pour venir recruter sans intermédiaire ses agents d’influence, incroyable et jamais vu mais aujourd’hui banal - notre siècle n’est-il pas celui de tous les miracles ? - dans un pays lobotomisé, alcoolisé au Vingt Heure et apparemment – ce qu’à Dieu ne plaise - en état de quasi mort cérébrale.

Notes

(1) Locution du pays d’Oc « Qu’es aquò ? « Qu’est-ce ? »

(2) Wiki. Les locaux de la chaîne sont bombardés par les Etats-Unis à deux reprises : une première fois en Afghanistan, la seconde fois en Irak. Un journaliste, Tarik Ayyoub, trouve la mort à Bagdad sous les bombes libératirce. Le Daily Mirror annonce le 22 nov. 2005 à la Une que le président G.W. Bush avait eu l’intention de faire la source mère dans ses locaux de Doha ce à quoi se serait opposé le Premier ministre anglais Tony Blair. En déc. 2001, un autre journaliste de la chaîne de nationalité soudanaise, est arrêté en Afghanistan et emprisonné à partir de juin 2002 à Guantanamo, il sera libéré six ans plus tard en juillet 2008 sans qu’aucune charge n’ait été retenue contre lui.

(3) Donald Rumsfeld, Secrétaire à la Défense sous George Walker Bush, s’était fait remarquer à ce propos en saluant « la parfaite et excellente coopération entre le Qatar et les É-U dans la guerre contre le terrorisme  » !

(4) Le Qatar hébergeait également le « CentCom », à savoir le commandement opérationnel ayant supervisé l’invasion de l’Irak. Quant au nombre de militaires américains stationnés au Qatar, ils seraient plus de 10 000 hommes, dont 5 000 présents sur la base d’el-Oudeid !

(5) cf. Réseau Voltaire - combattre avec l’Armée syrienne Libre contre le nationalisme arabe et laïc de Syrie

(6) 18-11-2011 Alger. Le Temps « Mahmoud Jibril accuse le Qatar d’alimenter la zizanie »

(7) A commencer par ceux d’Abdelhakim Belhaj, d’Ismael Salabi, la Katiba des Martyrs d’Abu Salim, dirigée par Abu Sofiane Qumu, un ancien de Guantanamo ou encore la Katiba Obaida Ibn Jarrah, soupçonné d’avoir assassiné, le 27 juillet 2011, le général Abdul Younes. Cf. Ibid. NouvelObs

(8) Slate Afrique 07/12/2011

(9) Le Point.fr - Publié le 09/12/2011

(10) On lira l’article très fouillé - mais cependant muet sur certains points cruciaux - auquel nous avons emprunté une grande partie des matériaux utilisés ici : « Comment le Qatar a acheté la France (et s’est payé sa classe politique) ». Eric Leser 6 juin 2011. Slate.fr

(11) 27-12-2011 Le Nouvel Observateur

(12) Alain Juppé 22 mars et 16 sept. 2011 Le Point.fr

(13) http://www.bladi.net/forum/183275-f...

(14) Ibid. Slate juin 2011 « Comment le Qatar a acheté la France (et s’est payé sa classe politique) »

(15) « PSG-Qatar » Le Nouvel Observateur 5 août 2011

(16) le Parisien 21 avril et 22 Avril 2008 Marianne 2 « Banlieues : OPA américaine sur les beurs et les blacks »

(17) 27 fév. 2011

(18) Jeudi 16 septembre 2010- Gestion des Risques Interculturels



24 réactions


  • Robert GIL ROBERT GIL 16 janvier 2012 12:56

    Dans la stratégie d’influence du Qatar, la France occupe une place à part. D’abord parce que les Qataris la connaissent très bien : ses institutions, son personnel politique, ses entreprises, ses forces et ses faiblesses......
    http://2ccr.unblog.fr/2011/12/18/comment-le-quatar-a-achete-la-france/


  • Cocasse Cocasse 16 janvier 2012 13:10

    Votre article est fabuleux. Il faudrait presque le partager en deux, une partie à proprement parler sur le Qatar, et l’autre sur les stratégies d’influences sur nos banlieues.

    On peut investir 50 millions dans le 93 (d’ailleurs je crois que cela déjà été fait, c’est le département le mieux garni), il restera toujours une poubelle dans la mesure où il est rempli de gens ne respectant pas leur environnement.


  • Le citoyen engagé Le citoyen engagé 16 janvier 2012 13:12

    Excellent article. Encore un pays à la solde de l’empire americano-sioniste et qui servira pour agiter nos banlieues via l’importation de l’islamisme radical pour un choc de civilisations profitable à la communauté qui nous gouverne.

    Pourquoi la France devient la terre promise du Qatar ?


  • penajouir penajouir 16 janvier 2012 15:50

    C’est normal qu’il ai un drap sur la tête le débile ? Et l’autre gnome, y fait quoi, il lui enlève la poussière ?


  • PascalR 16 janvier 2012 15:58

    Marianne ne serait-elle pas devenu une belle petite pute prête à se faire e.......r par n’importe qui tant qu’il est bordé de milliards de dollars ?
    Sur la photo, c’est tout juste si Sarko ne va pas lui gober le noeud, c’est à gerber !
    Je vais bien finir par demander l’asile humanitaire à l’Islande ou l’Ecosse, au moins ces peuples se respectent et ont conservé leur dignité.


  • Richard Schneider Richard Schneider 16 janvier 2012 16:13

    Malgré sa longueur, cet article est très intéressant et surtout très utile.

    Il démontre que l’Islam progresse en France, non pas à travers des cellules obscures, mais au grand jour, grâce à l’argent des émirats.
    Le gouvernement qatari fait d’ailleurs preuve de cynisme - et les Européens de complaisance - en faisant mine de s’occuper d’une façon altruiste des habitants quartiers défavorisés en Ile-de-France et en traitant très durement les travailleurs immigrés des Émirats. Il est vrai que les premiers sont de confession musulmane et les seconds sont de Philippins ou des Indiens, donc non musulmans. 
    Ce qui est le plus révoltant par ces temps de crise, c’est que les "acheteurs (des investisseurs ?) qatari sont exonérés d’impôts, alors que les Français vont devoir se serrer la ceinture de plusieurs crans ...
    De cet état de fait, nul écho dans les médias. Heureusement qu’il y a des posteurs sur AgoraVox pour nous en informer.
    PS. L’auteur a aussi raison de signaler le jeu trouble des USA ; mais ça je le savais déjà : une émission consacrée sur le sujet était passée sur une chaîne cryptée, il y plusieurs mois.

    • anticomplot 16 janvier 2012 16:45

      vous dites que l’islam progresse en france
      mais malheureusement les wahabites salafistes(ceux que vous voyez dans la rue avec jupe et barbe longue) ne sont pas reconnus comme musulmans par la communauté musulmane mais comme des traitres inventés par les sionistes et judéomaçons pour mettre le chaos et infiltrer l’islam de l’interieure !!!
      c’est une secte !!!
      dans les pays musulmans ils servent à faire des attentats contre les vrais musulmans (comme en irak ou afghanistan avec l’aide de la CIA)
      et en occident ils ont l’aval du lobby au pouvoir qui facilite meme leur infiltration au sein des banlieues etc......le but etre toujours etre obscurantiste afin de garder une distance intellectuelle tres importantes entre la populace les elites du lobby afin qu’ils ne progressent surtout pas pour pretendre un jour au pouvoir
      globalement
      l’elite du lobby cherche à garder un ecart important entre populace et eux et leurs enfants et utilise plusieurs moyens pour cela
      1- incitation à la mediocrité par le rap, par la culture du mediocre qui est consideré comme « cool »
      2- dire aux banlieusards que d’aller en prison c’est « cool » et qu’ils deviennent un caid c’est superbe
      3- maintenant leur mettre entre les bras des gens de la secte wahabites
      et pourquoi ne met on pas ces qatariens wahabites barbus comme instructeur aux lycées louis le grand ou charlemagne ou saint louis * ???où sont scolarisés leurs enfants aux elites du lobby ????
      car tout cela c’est pour egarer encore plus les banlieusards dejà pommés...qu’ils ne pretendent jamais au pouvoir !!
      voilà le but


  • anticomplot 16 janvier 2012 16:19

    qatar n’est qu’un porte avions americain geant, un parking pour des F35 us pour attaquer l’iran et la russie !!!
    quant a son emir al thani, il est un faussaire de l’islam tout comme tous les autres wahabites salafistes (ceux qu’on voit en jupe avec une barbe de 20cm) detesté par tous les vrais musulmans (qui sont chiites et sunnites les vrais)
    donc son pays n’est pas un pays mais un porte avions
    et sa religion n’est pas une religion mais une secte detestée par les vrais mausulmans


  • anticomplot 16 janvier 2012 16:29

    ah une précision de plus
    et sa chaine celebre aljazeera
    est une chaine honteuse de propagande aux mains de la CIA pour laver les cerveaux des musulmans et essayer de monter des fausses revolutions commandées par mossad et CIA (comme en syrie)
    aljazeera cette fausse chaine dont d’ailleurs les journalistes n’arretent plus de démissioner les uns apres les autres ne supportant plus de raconter des mensonges dans le but de faire chuter les pays non alignés comme la syrie et l’iran
    et où est l’ethique des journalistes français pour ne pas démissioner apres tous les mensonges qu’ils racontent à la tele (bfm, itele la 1 la 2 etc)
    peut etre qu’ils ne sont pas journalistes mais une nouvelle espece d’agents secrets presents à la tele pour laver le cerveau de la populace !!!!!
    car un vrai journaliste demissionerait !!
    affaire à suivre


  • Antoine Diederick 16 janvier 2012 17:44

    Article courageux.... !


  • CHARLOTTE 16 janvier 2012 18:29

    L’arrivée massive du Qatar en France m’inquiète. Le foot, Aljezira etc... cela ne me semble pas sain car ce sont des wahabites et cela nuira à l’intégration des jeunes des banlieues


  • paul 16 janvier 2012 18:40

    Proche de la base militaire états-unienne au Qatar, la France a aussi sa base permanente à Abou Dabi, capitale des Emirats Unis, à 240 km de la cote iranienne : voila un pays bien surveillé ! Merci pour l’article .


  • FreeAmerican 16 janvier 2012 21:59

    Donc si j’ai bien compris l’emirat wahabi le Qatar s’est allie avec al qaida pour faire les attaques du 11 sep pour ensuite avec son autre allie les USA, frapper son troisieme allie l’irak

    en ce moment ce meme emirat qui est un grand allie, en secret et sans que personne ne le sache (sauf agoravox) bien evidemment, d’israel, alors cet allie d’israel est entrain de financer des partis islamiste qui sont pour la solution a deux etats avec jerusalem comme cpaitale palestinenne ce qui n’arrange pas israel bien sur,

    en meme temps ce meme etat wahabi finance les 1.5 milliards de muslumans du monde entier pour preparer au retour de la khilafa pour, un evenement qu’il faitera avec ses associes dans ce projets, i.e. les isaeliens

    ah-hein .... d’accord ... j’ai compris ... c’est tres intelligent cet article !!

    bien sur cet article ... tres typiquement francais ... a oublie que les emirats arabes unis, en pariculier l’emirat d’abu dhabi a lui aussi une base militaire francaise sur son sol ... mais ca bien sur c’est pas tres interessant ... c’est juste une petite base a la francaise quoi ... c’est du made en france bidon comme d’hab ... tant que c’est pas du fromage ...

    loooooooooool

    donc mon conseil a vous autres francais ... vous ne pourrez jamais arriver au niveau des anglo saxons ... vous passerez le reste de vos vies a courir derrieres les USA et les UK et meme les non anglo saxons comme l’Allemagne aussi mais vous n’arriverez meme pas a leurs chevilles

    vous savez pourquoi ... parceque vous etes des francais ... les belges de l’europe


    • symbiosis symbiosis 17 janvier 2012 11:17

      Je crois que bien au contraire, tu n’as rien compris, mon pauvre....

      Mais on ne peut pas demander à tout un chacun de correctement faire fonctionner son néo cortex cérébro-spinal...

      Remets ta casquette de mikey et retourne dans ta niçche, bouffon...


  • mahatma mahatma 17 janvier 2012 09:45

    Article très intéressant, il mériterait d’être publié par les plus grand « canards » français,
    voir même de servir de support pour un ou deux reportages télé ...
    évidemment, aujourd’hui seul mediapart ou le canard enchainé oseraient le publier,
    Merci de l’avoir publié, les combinaisons Al Quaida - Qatar et Qatar-USA et donc par déduction Al Quaida-USA est démasqué.
    10 ans de guerre contre « l’axe du mal », avec cette propagande astronomique et ses morts par millions, ses tonnes de billets de corruptions et ces gouvernants complices ...
    Agir en « axe du mal » tout en se désignant sauveurs du monde et de la démocratie contre le terrorisme mondial, il faut une sacré dose d’arrogance et de mépris ...
    Idem en ce qui concerne la lutte contre la drogue, l’exportation de celle d’afghanistan n’a jamais été aussi importante que depuis que les GI sont sur cette terre, comme cela fais-ce ... ? smiley Les satellites captaient (sois-disant) Ben laden près de grottes, ou des camps d’entrainements d’Al Quaida et n’arrivent pas situer les champs de pavots afghans ... ?

    Concernant le Qatar :

    L’émir du Qatar, Cheikh Hamad Ben Khalifa al-Thani, s’est dit favorable à l’envoi de troupes arabes en Syrie. Une déclaration faite lors d’une interview avec la chaîne de télévision américaine CBS, qui sera diffusée demain dimanche 15 janvier 2012. Un souhait à placer dans le contexte de l’actuelle mission d’observateurs sur place, très contestée.
    http://www.pressafrik.com/L-emir-du-Qatar-favorable-a-l-envoi-de-troupes-arabes-en-Syrie_a75616.html


  • armand armand 17 janvier 2012 11:04

    Article où le pire voisine avec le meilleur.

    Comparer les qataris rachetant la France aux sionistes relève de l’imposture - les Juifs étaient chez eux en Palestine, historiquement, et y comptaient des milliers d’habitants ; les Arabes en France (et surtout les emiratis) sont des arrivés de fraiche date.
    De même l’alliance entre wahhabites et USA procède à la fois des accords entre Roosevelt et Séoud en 1945 garantissant l’accès au pétrole, et, en aval, l’obsession de liquidités dans notre société dominée par la finance. Pour être bref, disposant de telles colossales réserves de dollars, ce sont les wahhabis d’Arabie séoudite et du Golfe qui dominent, et qui font des Américains et des Français des mercenaires à leur solde. Tout en alimentant de l’autre main les pires organisations extrémistes.

    De même, l’intérêt que les USA portent aux banlieues relève exclusivement de la transposition en France de leur propre vision des minorités. Oubliant au passage (mais peut-être faudrait-il que nous gouvernants le leur rappellent ?) que la France n’est pas une terre d’immigration multiculturelle.

    Sur le fond, en revanche, on peut s’étonner qu’aucun parti politique n’ait souligné l’immense danger que représente ces investissements stratégiques et immobiliers massifs en France. Bien au contraire, on a l’impression que tout ce qui peut contrarier le Qater (voir les remarques, bien timides, de Mme Jouanno lors du rachat du PSG) est aussitôt réprimé sans pitié. Pour ajouter au florilège, je rappelle que ce sont les fonds du Qater qui s’apprêtaient à faire main-basse sur l’Hôtel de la Marine, en plein Paris, et que ce sont des fonds séoudiens, en partie, qui financent une des plus scandaleuses atteintes à nos monuments nationaux, en pleine Cour Visconti du Louvre.
    Rappelons aussi la Sorbonne et le Louvre « vendus » à Dubai, ostensiblement pour le rayonnement de la France (dans un pays dont la population est celle d’un arrondissement parisien...) !!!

    On pourrait bien résumer la situation de la façon la plus crue - la France prostituée, sa classe politique se comportant en proxénète.


  • Martin D 17 janvier 2012 12:07

    pour info, les musulmans ne considèrent pas le wahabisme comme faisant partie de la OUMMA (= communauté islamique), mais bien au contraire comme étant une secte se servant de l’Islam pour asseoir ses intérêts personnels.

    pour s’en convaincre si vous avez un doute, tapez wahabisme et secte et vous verrez bien !

    bcp de cheikhs (= intellectuels musulmans versés dans la science islamique) dénoncent le wahabisme dans leurs livres...


    • armand armand 17 janvier 2012 16:27

      Martin,

      Malheureusement ce n’est pas exact. Il n’y a pas de pape en Islam, plus de calife non plus, qui pouvait trancher entre les différentes écoles de droit religieux. Personne ne peut déclarer hérétique le Wahhabisme, qui remonte au XVIIIe siècle. Pas plus que le wahhabisme ne saurait s’imposer aux autres. Ceci dit, avec la manne pétrolière, il s’installe partout en maître - au Pakistan par exemple, où il se combine avec d’autres courants littéralistes de l’Islam comme celui des madrasah de Déoband, les ancetres des talibans.


    • anticomplot 17 janvier 2012 17:08

      @Martin D, vous avez raison
      et
      @ l’americain
      avec son drapeau derriere la photo, vous avez tort et vous le savez, mais vous essayez d’egarer volontairement ! comme d’hab
      il n’ y a que 2 écoles qui représentent l’islam (chiisme et sunnisme) et ceci depuis 1400 ans
      et le wahabisme salafisme est une invention recente 300ans au plus avec un essor très important depuis l’ere bush et ceci volontairement, donc un complot récent
      et il suffit de voir qui soutient les pays où regnent ces sectes pour comprendre le complot qu’ils sont...les 2 pays majoritaires de ces sectes sont l’arabie saoudites et qatar donc on a compris que c’est un complot crée par les usa et judéomaçons
      puis il suffit de voir le drapeau qui est derrière votre photo pour comprendre pourquoi vous soutenez absolument cette secte et essayez d’égarer les musulmans pour en faire des criminels comme instrument à votre service (comme alqaida ben laden et autres wahabites et salafistes sont instruments d’obscurantisme et de crimes aux mains de la CIA)


    • armand armand 17 janvier 2012 19:12

      N’importe quoi.
      Les chiites sont une « secte » pour les sunnites (chi’a veut dire « parti »)
      Les écoles sont les traditions d’interprétation des textes juridiques de l’Islam dans le sunnisme (sunna = « tradition ») : hanbalites, malékites, hanéfites, etc.


  • Hiromi Hanzo 22 janvier 2012 11:03

    Contrairement a DSK aux US, un qatari a le droit de violer une femme de chambre guinéenne dans un hôtel de luxe parisien !


    L’affaire sera étouffée et classée sans suite pour ne pas froisser l’Emir et entraver les fructueuses relations franco-qataris.

    Contrairement aux tunisiens ou aux égyptiens, les bahreinites n’ont pas le droit de manifester pour déstabiliser le régime en place depuis des lustres. Les américains ont besoin du Barhein comme base militaire pour surveiller l’Iran, donc la révolution est matée dans le sang et en silence, par l’armée saoudienne avec l’aval des USA, des britanniques et de l’Emir du Qatar bien sur. Al Jezzira n’a rien vu et plus d’articles dans la presse mainstream depuis juin. Et pas d’indignation de BHL bien sur !

    Le néo-colonialisme et la propagande qui le sert, sont bien les plaies du monde actuel !

  • simplesanstete 22 janvier 2012 19:15

    Bon article qui nous montre que pour le fric tous les moyens sont bons, fusion du spectacle et de la guerre quel beau match, comme à la télé, les chitoyens devenus supporters.


  • fn2009 23 janvier 2012 01:01

    le qatar est un pays marionnette aux service de l’occident.
    le roi bidon , placé par les usa est pret à se prsotituer pour rester au pouvoir.
    c’est le prix à payer pour que ce roi bidon reste au pouvoir, comme tous les etats arabes de la region.


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