mardi 24 août 2010 - par chems eddine Chitour

Le tsunami silencieux du Pakistan : Pourquoi tant d’indifférence ?

« Nous querellons les miséreux pour mieux nous dispenser de les plaindre. »

Vauvenargues

Ayant eu à faire face aux pires inondations diluviennes de son existence, le peuple pakistanais se meurt en silence dans l’indifférence générale. L’importance des inondations de l’horreur est éloquente : on comptabilise 1700 morts et des centaines de disparus, plus de 20 millions de sans-abri (soit 12% de la population), plus de 6 millions de personnes sans eau potable et sans nourriture. 7 millions d’enfants voient leur vie bouleversée par un sinistre sans précédent qui a dévasté leurs écoles et leurs villages, selon une estimation de l’Unicef. Perdus, orphelins ou malades, ce sont les victimes les plus vulnérables. Près de 3,5 millions d’enfants pakistanais sont exposés à un risque élevé de maladies liées à l’eau. Les flots boueux ont balayé des villages entiers et détruit de nombreuses infrastructures, laissant plus de 650.000 familles sans toit. Ni habits, ni nourriture, ni bétail, la vie tient du miracle...

Les inondations au Pakistan, « un tsunami au ralenti » a déclaré Ban Ki-moon. En effet, on découvre tous les jours de nouvelles horreurs qui, semble-t-il, sont uniques. Certains y voient les signes de perturbations climatiques majeures. Puisque dans le même temps, on pense que la canicule exceptionnelle et les incendies incontrôlables de la Russie ont fait évaporer des masses impressionnantes d’eau qui sont allées se déverser au Pakistan. Devant cette catastrophe, la communauté internationale est restée globalement muette, mis à part les Etats-Unis. Il a fallu le déplacement de Ban Ki-moon qui s’était déclaré « bouleversé » par le sort des victimes pour que l’Assemblée générale de l’ONU se réunisse en séance extraordinaire, jeudi 19 août, pour accélérer l’effort d’aide humanitaire internationale au Pakistan, dont la livraison est critiquée pour sa lenteur. L’ONU avait lancé le 11 août un appel de fonds pour l’aide d’urgence de 460 millions de dollars. Mercredi, seulement 54,5% de ces fonds avaient été effectivement débloqués. La Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (Ficr) a annoncé de son côté qu’elle allait plus que quadrupler son appel de fonds, désormais fixé à 57,2 millions d’euros.(1)

L’indifférence du monde

Nous allons faire le tour des donations annoncées et tenter d’expliquer, à la fois l’annonce très tardive, la modestie des dons, pour mettre en évidence l’indifférence de la communauté internationale et tenter de l’expliquer. On apprend que la secrétaire d’Etat américaine a annoncé que Washington augmentait son aide à 150 millions de dollars, La Grande-Bretagne a annoncé le doublement de son aide, ajoutant 33 millions de livres aux 31 millions déjà alloués au Pakistan. L’envoyé spécial américain pour le Pakistan et l’Afghanistan, Richard Holbrooke, avait appelé la Chine à se joindre à l’effort. Le ministre belge des Affaires étrangères, Steven Vanackere, a indiqué que l’aide des « 27 », initialement de 110 millions de dollars, passait à 140 millions. Le Danemark tient une place à part : il est en effet le premier pays contributeur par tête, avec 10.738.152 dollars, soit 1,959 dollar par personne. Par comparaison, l’aide américaine représente seulement 0,32 dollar par tête. La France fait pâle figure, avec seulement 917.432 dollars versés et 458.716 dollars de promesses. Les Emirats arabes unis ont versé environ 1,5 million de dollars, un peu moins que la Chine, à 1,8 million de dollars. Le total des fonds effectivement récoltés approche 301 millions de dollars.(2)

« Islamabad a finalement accepté les 5 millions de dollars offerts par New Delhi. Celles-ci restent modestes et ne sont pas à la hauteur de la catastrophe, s’indigne un éditorialiste du journal The Hindu. "En tant que première puissance économique régionale, l’Inde aurait dû être la première à offrir de l’aide. Son offre de 5 millions de dollars est ridicule comparée à ce qu’elle a offert à ses autres voisins. Au moment du tsunami de 2004, elle a procuré au Sri-Lanka une aide de 200 millions de dollars". »(3)

Pour Gilles Carbonnier, professeur d’économie du développement à l’Iheid, l’aide des Etats est forcément intéressée : « Il y a bien un immense intérêt géopolitique, vu les régions touchées. » Dont celles bordant l’Afghanistan où les Taliban affrontent l’armée pakistanaise. (...) De tout temps, l’action humanitaire répond aussi à des considérations géopolitiques, relève Gilles Carbonnier, également membre du conseil d’administration de l’ONG Médecins Sans Frontières (MSF) : (...) ces deux dimensions -considération géopolitique et solidarité internationale- conditionnent toujours l’action de type humanitaire. Ces dernières années, ces deux dimensions ont même parfois complètement fusionné. Et ce avec la montée en puissance de l’aide militaire humanitaire, comme le précise Gilles Carbonnier : « L’Otan ou l’armée américaine estiment être capables de mener dans le même temps action humanitaire et offensive militaire, comme en Irak ou en Afghanistan, dans leur lutte contre le terrorisme. » « Un mélange des genres dénoncé par les ONG. »(4)

Justement et dans le même ordre, on apprend par une dépêche de l’AFP que 13 insurgés ont été tués par un drone américain dans un district tribal du nord-ouest du Pakistan. Le campement appartient à des membres des tribus locales et la frappe s’est produite pendant des prières récitées pendant le Ramadhan. La guerre continue même en période de catastrophe. Parallèlement, le 20 août, l’Otan décide de fournir des moyens aériens et maritimes pour contribuer à l’acheminement de l’aide humanitaire destinée aux victimes des inondations au Pakistan....

En Occident, l’un des moteurs du refus du don est le prosélytisme des Taliban honnis. « En réalité, est-il rapporté dans un éditorial de The Nation, c’est la méthode globale de la communauté internationale qui relève du scandale, non seulement parce que l’aide est lente à arriver, mais aussi parce que les médias occidentaux tentent de compromettre le formidable travail accompli par les organisations religieuses [musulmanes]. Ce qu’ils oublient de dire, naturellement, c’est que certaines ONG américaines sont d’obédience religieuse et qu’elles avaient profité du tremblement de terre au Cachemire pour faire du prosélytisme. En ces heures difficiles, l’Occident ne doit pas oublier que ce sont les locaux et les organisations religieuses qui sont toujours les premiers à fournir toute l’aide qu’ils peuvent aux sinistrés. Loin du battage médiatique orchestré par les Américains avec leurs hélicoptères. »(5)

De France, Suhail Siddiq s’interroge à juste titre sur la frilosité des donateurs et la chape de plomb médiatique doublée d’une diabolisation de l’image du Pakistan. Ecoutons-la : Pourquoi l’aide n’arrive-t-elle pas plus vite ? Pourquoi les donateurs se montrent-ils si frileux ? (...) Les dons adressés à la Croix-Rouge française, pour ne citer qu’elle, sont plus de trente fois inférieurs à ce qu’ils avaient été pour le séisme en Haïti (soit à peine quelques centaines de donateurs qui ont versé 60 mille euros en 3 jours pour le Pakistan, alors qu’Haïti a reçu 2 millions d’euros dans le même laps de temps. Les arguments pour justifier une certaine forme d’indifférence générale ne manquent pas, allant de la période de récession, à la forte mobilisation en faveur de Haïti en début d’année. (...) Il existe malheureusement d’autres raisons, culturelles et géopolitiques, qui font appel à des représentations plus irrationnelles, mais très ancrées dans l’inconscient collectif du Pakistan. (...)A la question « Etes-vous sensible à l’appel à la solidarité en faveur des sinistrés du Pakistan ? une écrasante majorité de nos concitoyens ont répondu "non" (75.60%), pour seulement une poignée de "oui" (24.40%). Enfin, et c’est le pire, le Pakistan est associé depuis longtemps, par ces mêmes médias, à un pays de terroristes se doublant d’un régime corrompu. »(6)

Que font les Musulmans ?

André Pratte à partir du Québec s’interroge sur ce black-out en termes de don : « (...) Pourtant, on ne sent pas dans le monde la même émotion et la même mobilisation que lors du tremblement de terre en Haïti ou du tsunami en Asie du Sud. Au Québec, ce qui se passe au Pakistan a généralement droit à une courte mention aux bulletins de nouvelles. Les organisations humanitaires sont certes à pied d’oeuvre. La Croix-Rouge canadienne sollicite des dons, Oxfam fait savoir qu’elle a lancé ses opérations dans les zones sinistrées. Les familles pleurent la perte de leurs proches, de leurs biens et de leurs moyens de subsistance. Les gens ont besoin de nourriture, d’eau potable, d’abris et de latrines pour éviter une crise de santé publique. Mais qui, ici, s’en émeut ? Comment expliquer l’indifférence relative des citoyens occidentaux à l’égard de cette tragédie ? (...) Est-ce parce que ce pays attire peu de touristes ? Ou bien parce que le Pakistan est soupçonné de soutenir les Taliban ? »(7)

Que font les pays musulmans, voire arabes en ce mois de Ramadhan de piété et de compassion ? A en croire, pas grand-chose. L’OCI appelle ses membres à apporter une aide urgente au Pakistan. L’Organisation de la conférence islamique (OCI) a appelé [après 15 jours de silence et l’absence de son président le sénégalais Wade], les pays musulmans à apporter une « aide urgente » au Pakistan. La Banque islamique de développement (BID) avait rassemblé 11,2 millions de dollars [une goutte d’eau dans l’océan de la demande] l’Arabie Saoudite (120 millions de dollars). Le Koweït a annoncé une aide de cinq millions de dollars. Pour rappel, après le séisme sur l’île indonésienne de Java, le Koweït, le Qatar et les Emirats arabes unis (EAU) ont été parmi les premiers à offrir leur aide. Même lorsque l’ouragan Katrina a ravagé les côtes américaines du golfe du Mexique, les monarchies du golfe EAU, Arabie Saoudite et Qatar ont débloqué chacun 100 millions de dollars. Les Etats-Unis n’avaient rien demandé. Il y a donc deux poids, deux mesures même dans la détresse. Si seulement les 300 millions de musulmans donnaient chacun 1$ chacun, c’est au total 300 millions de $ ; mieux encore si le milliard de musulmans donnait seulement 0,5$ c’est 750 millions de dollars qui contribueraient à alléger la douleur des enfants pakistanais. Que l’on ne se fasse pas d’illusion ! Les 460 millions de dollars promis même s’ils étaient réellement récoltés, c’est à peine 25$ par pakistanais et après ? Le ministre pakistanais des Affaires étrangères parle de 43 milliards de dollars pour reconstruire le Pakistan.

Un dernier mot, qu’ont fait les pays arabes pour solliciter l’aide de leurs peuples ? Y a-t-il un téléthon ? Même pour celles et ceux qui veulent faire un don, il n’y a pas de circuit à ma connaissance, de circuit de collecte. Que font aussi les musulmans, notamment en Europe pour le Pakistan ? Que font les intellectuels musulmans dans le monde dont le silence assourdissant ne leur donne aucune légitimité morale ? C’est dire que nous devons expliquer pourquoi cette indifférence des pays arabes et musulmans ? Nous ne pouvons pas et nous ne devons pas accuser les autres si on ne fait pas l’anamnèse d’abord en nous. Il est vrai que les médias occidentaux aux ordres nous donnent une image sanglante du Pakistan, de leur collusion avec les Taliban et cela dans une information en boucle. Lors du tsunami indonésien, les politiciens et les artistes étaient sortis pour favoriser les dons. Même chose pour Katrina. Les Américains avaient organisé un téléthon pour aider les sinistrés. Pour le tremblement de terre en Haïti, les personnalités se sont mobilisées. Les médias aussi.

Justement, le plaidoyer de Christine Raynaud nous parait digne d’être rapporté : Il met l’accent sur la responsabilité des médias qui noircissent à dessein l’image du Pakistan. Comment s’étonner, en effet, qu’aujourd’hui où le pays et ce peuple fier sont victimes des pires inondations de leur histoire, les généreux donateurs français, européens, occidentaux se trouvent quelques hérissons dans le porte-monnaie, quand on sait l’image négative que tous les médias ne cessent de construire autour du Pakistan ? Comment venir en aide à des gens qui posent des bombes, qui tuent des otages ou qui maltraitent des femmes ? (...) Quand je suis revenue des montagnes de l’Hindu Kush, j’ai regardé, ahurie, à la télévision pakistanaise ou internationale (des images violentes de voitures en flammes, de pompiers débordés, avec ce titre en français. Affolée, j’ai téléphoné à ma famille en région parisienne qui s’est empressée de me rassurer : les images que je voyais étaient très exagérées et les événements n’étaient pas aussi sanglants que les médias du monde entier me les montrent. Sur place, ma famille pakistanaise s’inquiétait pour moi, pour ma famille en France et se demandait ce que pouvait être ce pays où les voitures brûlaient ainsi le soir venu ! J’ai trouvé ce paradoxe extraordinaire : ces gens qui venaient pratiquement de m’adopter et qui, dans mon pays natal, passaient pour des extrémistes religieux, les derniers barbares de notre monde civilisé, étaient effrayés pour moi de la situation intérieure dans mon propre pays, patrie soi-disant des Droits de l’Homme ! »

« C’est là que j’ai compris à quel point les médias, télévision, presse, cinéma, etc. pouvaient construire ou détruire une réalité sociale ou politique, par l’exagération, la passion du spectacle, la volonté de toujours faire peur, d’effrayer le citoyen. (...) Pourtant, le Pakistan est un Paradis : tous les voyageurs vous diront l’accueil chaleureux des habitants, qu’ils soient Punjabis, Pashtuns, Balouchtes, sunnites, chi’ites ou ismaéliens. (..) Plus que donner de l’argent ou de l’aide humanitaire aux Pakistanais aujourd’hui, il faudrait arrêter de les considérer comme le peuple voyou de cette planète. Pour cela il faudrait que chaque spectateur, lecteur, auditeur, prenne pleinement conscience de l’influence négative des médias (...)(8).

On dit souvent que l’histoire et la politique au Pakistan se résument en 3 A (Allah, Amérique et Armée). Le manichéisme règne. Il y aurait donc de « bonnes » causes humanitaires et de « moins bonnes » pour des raisons non pas humanitaires mais politiques, voire culturelles et cultuelles. Quelles que soient les raisons invoquées, les Pakistanais n’en sont pas moins des êtres humains. Aujourd’hui, ils souf-frent. Ils ont besoin de notre aide.

 

1.Réunion à l’ONU pour accélérer l’aide au Pakistan Le monde.fr avec AFP 19.08.2010

2.Pakistan : qui donne quoi ?Le Monde.fr 18.08.2010

3.Naïké Desquesnes : Le Pakistan accepte l’aide de son voisin indien Le Courrier 20.08.2010

4.Frederic Burnand Pakistan : l’aide forcément intéressée des Etats Swissinfo 19/08/2010

5.Trop d’hypocrisie. The Nation 19.08.2010

6.Suhail Siddiq : Pakistan, une émotion à géométrie variable Oumma.com 19 août 2010

7.André Pratte http: //blogues.cyberpresse.ca/edito/2010/08/09/ 9 août 2010

8.Christine Raynaud : L’image négative du Pakistan Le Monde 17.08.2010

 

Pr Chems Eddine CHITOUR

Ecole Polytechnique Alger enp-edu.dz



21 réactions


  • birdy 24 août 2010 10:13
    Un F-16 coute plus de 40 millions de dollars, et pendant sa vie utile coûtera une fois et demie son prix d’achat en entretien.
    Tout récemment, le Pakistan s’est doté d’une flotte toute neuve d’une vingtaine de ces merveilleux tueurs de l’air.
    1,4 milliard pour acheter des avions de chasse à Lockheed, mais pas 460 millions de dollars à consacrer à ses propres citoyens ?

    Je ne donnerais pas un sou au Pakistan !


    • manusan 24 août 2010 10:42

      Sans compter au minimum 60 bombes atomiques dans le pays. C’est combien le prix d’une bombe A ?


    • birdy 24 août 2010 11:18

      Sans compter que l’auteur qui nous parle de la pingrerie des occidentaux vis à vis du Pakistan oublie de citer celle honteuse des pays musulmans vis à vis de Haïti.


      Pour Haïti, une actrice américaine avait donné à elle toute seule plus que le plus gros don des nations musulmanes.

      Alors l’auteur qui vient nous vendre sa boutique halal n’a qu’a s’adresser aux émirs assis sur des montagnes de pétro-dollars. 

  • jako jako 24 août 2010 10:28

    Bonjour à l’auteur, il y a à mon avis la conjonction de plusieurs choses :
    -les problèmes augmentent aussi ici (pour la météo , le social , le politique, l’economique)
    donc les gens se referment sur eux mêmes.
    -la redondance de ces catastrophes
    -la situation politique/geo/militaire qui ne rend pas ce pays « sympathique » dans l’opinion
    Et ce que dit Birdy ci dessus aussi.


  • liberta 24 août 2010 11:30


    Le peuple pakistanais souffre aujourd’hui des suites des inondations mais ce peuple a toujours souffert par la faute de ses gouvernants successifs, qui exploitent les divisions culturelles de la population

    Il y a au Pakistan des familles très très riches et les très pauvres
    Comme dans tout pays qui ne possède pas de classe moyenne, la pauvreté devient le moyen d’exploitation à l’aide de dictature qui, en ce qui concerne le Pakistan est soutenu par les US qui en ont fait leur pré-carré

    Les Etats Unis ont permis l’élection de Zardari, veuf de Bénazir Butho, qui, il y a déjà une quinzaine d’années on appelait « Monsieur 10% » pour sa prise d’intérêts sur toute transaction relevant de son pouvoir !!!!!

    La corruption organisée à tous les niveaux a sans doute empêché le déclic des dons nécessaires à une telle catastrophe et ce sont les populations qui en font les frais

    En Haïti on a vu les américains débarquer en grande représentation, or les américains sont présents au Pakistan depuis très longtemps et on ne les a pas vu secourir la population (ils ne sont pas là-bas pour cela !!!!)







  • Annie 24 août 2010 11:50

    Il y a aussi d’autres explications en dehors de celles données par l’article qui sont à certains égards aussi pertinentes :
    Le côté spectaculaire du tsunami ou du tremblement de terre à Haïti par rapport à une catastrophe d’apparition plus lente.
    L’élan de générosité du public qui fait boule de neige et pousse les gouvernements à se montrer plus généreux.
    L’investissement conséquent des nations occidentales dans la réduction des risques de catastrophes. Elles attendent maintenant de voir un retour sur leurs investissements et les gouvernements des pays sinistrés prendre les rènes de la réponse humanitaire.
    Sinon, les comparaisons avec Haïti sont finalement trompeuses, parce que les sommes promises pour Haïti étaient considérables mais les sommes débloquées représentent une fraction des engagements.
    Et puis comme toujours, il y a les victimes méritantes et celles qui le sont moins ou pas du tout. L’image de marque du Pakistan est ternie, le gouvernement corrompu et inefficace, et après le tremblement de terre de 2005, les affrontements dans la vallée de Swat qui ont déplacé des centaines de milliers de personnes, le Pakistan a semble-t-il épuisé la capacité de compassion du reste du monde.
    Un autre point abordé et pas le moindre est la nouvelle convergence des intérêts géopolitiques, militaires et humanitaires, incarnée par la nouvelle réforme humanitaire sous l’égide des Nations Unies avec la mise en place de « clusters » . Il est dommage que ce soit un sujet assez technique parce qu’il est fascinant de voir comment sous le couvert d’objectifs humanitaires s’est mis en place dans ce domaine un véritable nouvel ordre mondial : L’article que je joins est long avec plus de 100 pages, mais en faisant une recherche avec le mot cluster, il est assez aisé de comprendre l’évolution du secteur http://www.reliefweb.int/rw/lib.nsf/db900sid/OCHA-7BKMDT/$file/Actes_UAH2006.pdf?openelement


  • drlapiano 24 août 2010 15:54

    « le peuple pakistanais se meurt en silence dans l’indifférence générale. »
    Comment l’auteur peut-il écrire cela !

    Le Pakistan est un grand pays de 200 million d’habitant, une société riche de sa volonté de vivre ensemble à travers sa foi proclamée... le peuple Pakisanais n’est certainement pas en train de mourir, et certainement pas dans l’indifférence.

    En cette période de Ramadan, l’afflux d’aide est considérable, aide en nature, et en argent ...
    Une société qui s’en remet à l’islam, qui place ça confiance en Allah ... peut-elle jamais être en danger ?

    La dynamique fraternelle de l’umma est en marche aux yeux du monde.


  • LE CHAT LE CHAT 24 août 2010 16:21

    et ils sont où les généreux donateurs musulmans en cette période de Ramadan où l’on se doit d’être charitable ????? ils préfèrent placer leur pognon sur nos places boursières , pardi !


  • Ronald Thatcher vraimentrienafoutiste 24 août 2010 19:00

    Le manque d’aide en logistique et en fonds est peut-être volontaire de la part de certains pays musulmans, qui préfèrent laisser perdurer le chaos que l’armée et les secours pakistanais, inefficaces, ne peuvent endiguer, et attendre l’action caritative des fractions islamistes subventionnées pour destabiliser le pays, dans le dessein de prendre le pouvoir dans les régions sinistrées... même au-delà


  • asterix asterix 24 août 2010 20:30

    Seules les autorités religieuses locales apportent de l’aide. Même pas les autres musulmans, c’est dire. Et vous voudriez que ces Pakistanais du Nord ne soient pas talibans ?
     


  • Arunah Arunah 24 août 2010 23:35

    Après le tremblement de terre de 2005, on a entendu des Pakistanais sinistrés proclamer devant les caméras qu’ils préféraient voir mourir leurs enfants blessés plutôt que de les laisser soigner par des médecins chrétiens... Pensez-vous que les donateurs de 2005 auront oublié ces propos ? 
    Certainement pas !
    L’Etat pakistanais est incapable de collecter les impôts et vit sur l’argent des contribuables américains... Au vu du niveau de corruption du pays, il est clair que l’aide s’évaporera bien avant d’attendre les sinistrés... Et puis, le Pakistan est une nuisance régionale qui pourrit la vie de l’Inde ( Cachemire, attentats de Bombay, etc... ).
    Et avons-nous réellement envie de faire des dons à des gens qui aspergent les femmes d’acide pour les défigurer ?

    Pas un kopeck pour le Pakistan !


    • Annie 25 août 2010 01:36

      Je ne sais pas si des Pakistanais ont prononcé ces mots, en tout cas la majorité a accepté avec gratitude l’aide des pays occidentaux. Les mêmes pays occidentaux qui débloquent aujourd’hui des fonds pour le Pakistan, même s’ils sont insuffisants pour le moment et les mêmes ONG qui étaient déjà présentes en 2005, sans oublier les ONG musulmanes. Et puis je suppose les mêmes gens qui mettent la main à la poche, parce qu’ils ne font pas de distinction de nationalité ou de religion entre les victimes .


  • birdy 25 août 2010 02:19

    « Pakistanais, comptez sur vous-même, et n’oubliez jamais... »


    En s’en fout ils nous haïssent déjà et massacre les chrétiens à tour de bras !  smiley

    Déjà lors des tremblements de terre en 2005 les fous d’allah disaient qu’ils préféraient voir mourir leurs enfants blessés plutôt que de les laisser soigner par des médecins chrétiens.

    Les tremblements de terre et les inondations ! Votre Allah soit disant il contrôle tout ? 

    Eh bien demandez lui de l’aide et arrêtez de taxer les koufar ! 
     


  • Salsabil 25 août 2010 03:05

    Et bien !

    Comment peut-on être à ce point empli de haine ?

    Ca me sidère !

    Chacun est libre de donner ou pas, personne ne vous oblige.
    Quel est donc ce besoin de justifier une absence de don, a fortiori en y intégrant une notion de mépris infini !

    Devrions-nous penser, (croire ?), que parmi tous ces gens qui souffrent la plupart font allégeance aux taliban et à la gloire d’Allah e, se fichant éperdument de leurs proches qui meurent sous leurs yeux ?
    Mais enfin, avez-vous perdu toute notion d’un minimum d’humanité ?! Pensez-vous sincèrement qu’une mère voyant son (ses) enfant(s) mourir sous son nez se soucie encore de religion ou de qu’en-dira-t-on ?

    Mais dans quel monde vivons-nous donc !!!

    http://sylvielasserre.blog.lemonde.fr/2010/08/19/pakistan-you-may-help-also/
    http://www.peacepk.org/
    https://secure.avaaz.org/fr/pakistan_relief_fund/?cl=715669435&v=6992

    Merde !!!!

    Si un jour l’un d’entre vous se trouve confronté à une telle catastrophe naturelle inattendue, n’apprécieriez-vous pas que le monde entier vous vienne en aide ?
    Aimeriez-vous, ne serait-ce que penser, que certains aiment à dire pourquoi ils ne donneraient pas un rond pour vous ?

    Il y a vraiment de grosses baffes qui se perdent ! smiley


  • Salsabil 25 août 2010 04:07

    Au-delà des réactions à cet article qui me font fortement m’indigner dans leur inutilité, j’aimerais revenir sur la situation épouvantable à laquelle a à faire face un peuple déjà soumis à de nombreuses difficultés

    On pourrait, comme cela a été fait comparer le désastre à la situation haïtienne : ampleur énorme, population défavorisée dans son ensemble, habitat anéanti pas la catastrophe, etc...

    Il me semble que si on peut venir en aide à Haïti, on le peut tout autant au Pakistan, tout au moins d’un point de vue de volonté.

    Maintenant se pose la question qui est de savoir comment trouver des fonds pour les différentes catastrophes humanitaires à travers le monde qui semblent de plus en plus fréquentes quant à leur importance en terme de vies perdues (décès, mais aussi, infrastructures, habitat, nourriture, etc.).

    Il est pour l’instant difficile d’incriminer les changements climatiques qui seraient dus aux activités humaines (industrialisation, déforestation, etc.), pour la bonne et simple raison que nous n’avons pas encore suffisamment de données pour en extirper des conclusions solides.

    On ne peut pour autant les ignorer et sans doute est-ce un devoir que de considérer chacun de ces évènements comme étant important et de l’intérêt de tous. Il nous faut sans doute, et c’est le boulot des scientifiques, analyser de près ces modifications climatiques engendrant de tels phénomènes à des fins de compréhension permettant d’éviter des récidives.

    En attendant, une forme de solidarité mondiale doit être mise en oeuvre car il n’y a plus de zone désormais parfaitement à l’abri de ces dérèglements.

    Nous devons changer nos modes de vie d’une part, afin de mieux nous intégrer à la nature telle qu’elle est, et d’autre part, nous prémunir, ensemble de ses affres et trouver des solutions pour ce qu’il est déjà trop tard à contrecarrer.

    Il n’est là point question de religion, de politique ou de géo-stratégie mais simplement de vies humaines pour lesquelles nous devons le plus grand respect.


    • saint_sebastien saint_sebastien 25 août 2010 09:20

      toutes les données sont déja la :gaz polluants : effet de serre : réchauffement climatique : fonte des glaces polaires : humidité plus importante dans l’air : plus de pluies torrentielles , de cyclones , CQFD/
      Et ne vous inquiétez pas , ça va venir chez nous aussi , vous aurez tout le loisir de donner pour vos voisins , vous pouvez commencer à économiser.


  • saint_sebastien saint_sebastien 25 août 2010 09:16

    perso rien à battre  : gouvernement ultra riche ultra corrompu qui n’a lui même rien à foutre de la misère dans laquelle vie sa propre population.

    des millards déja donné par le gouvernement américain , ils sont ou ?

    Quand aux dons , on sait ou ils vont , dans la poche des chefs locaux corrompus.

    Ce n’est pas de la haine , c’est de l’indifférence , commencez pas donner un coup de main au SDF du coin plutôt que de se sentir coupable du malheur de gens à l’autre bout de la planète , et esperez que la même chose ne vous arrive pas.


    • titi titi 25 août 2010 10:12

      « Ce n’est pas de la haine , c’est de l’indifférence »
      Bien d’accord.

      Voir que la seule aide valable provient des USA, un peu comme lors du tsunami où seuls les USA ont pu déployer une logistique valable en Indonésie, la plus grande nation musulmane du monde : le Grand Satan aide ceux qui lui chient dans les bottes.

      C’est un plaisir de fin gourmet.

      Pendant ce temps les pays musulmans font ce qu’ils savent le mieux faire : rien.


  • Causette Causette 29 août 2010 13:24

    Pourtant, le Pakistan est un Paradis écrit l’auteur

    - pas pour tout le monde

    plus de 600 FEMMES assassinées en 2007

    Les meurtriers sont toujours des proches de la victime : frère, père, cousins, convaincus de leur bon droit, fiers même d’avoir lavé l’« honneur » souillé de la famille. La femme incriminée se voit en général reprocher une liaison adultère (mais de simples allégations non étayées suffisent), la décision de se marier avec l’homme de son choix, une demande de divorce et même d’avoir été victime de viol. Sans compter les manipulations, les affaires fabriquées, où les femmes sont sacrifiées pour acheter la paix avec un clan rival.

     


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