jeudi 21 août 2008 - par morice

Les dessous des cartes de la libération d’Ingrid Betancourt (4e partie)

On a vu dans les épisodes précédents que les préparatifs à l’action que l’on a vue avaient débuté il y a plusieurs mois, et que l’initiative n’en revenait pas en priorité aux Colombiens, qui clament depuis le 2 juillet qu’ils ont été responsables à 100 % des opérations. Dans cet incroyable scénario, plusieurs choses clochent. L’une des principales est ces deux photos des "monstres" et des "terroristes" comme ont pu être présentés Cesar et Gafas, devisant tranquillement avec le sourire dans l’avion présidentiel, avant d’être présentés muets à la presse avec des allures de délinquants et pour l’un d’entre eux le visage meurtri, comme pour appuyer la thèse du geôlier qui résiste à son arrestation. Les gnons sur la figure ont été trop tardifs, en fait. Tout le monde en effet a compris que le dénommé César est la clé de voûte de l’édifice de désinformation menée lors de cette opération. L’étude attentive de son cas révèle effectivement le pourquoi d’un tel montage. Et les vidéos mises à la portée du grand public autre chose : cette opération est l’objet d’un conflit évident de pouvoir entre un président et ses généraux, qui bénéficient d’un plus en la personne des services spéciaux américains et israéliens, et qui ont largement concouru à décrédibiliser, d’une certaine manière, une opération dont Alvaro Uribe a cru un temps qu’elle lui avait apporté une entrée directe vers un troisième mandat. Les Etats-Unis ne semblent pas l’avoir choisi comme leur candidat pour les années à venir, et ont tout fait pour qu’il ne tire pas tous les bénéfices intégraux de cette opération. L’épisode de la Croix-Rouge est symptomatique. La pire chose que l’on pouvait faire à Alvaro Uribe, c’était de révéler l’intégralité des dessous de l’opération. C’est encore loin d’être le cas, mais les bribes montrées vont dans ce sens. Tout tourne en fait autour du rôle d’un homme, le dénommé César, dont la carrière et l’attitude récente explique parfaitement le déroulement complet du scénario de cette rocambolesque expédition.

Reste en effet le cas exemplaire de Gerardo Antonio Aguilar Ramirez, alias « Cesar » et de son compère Alexander Farfan Suarez, alias “Enrique Gafas”... À peine arrivé devant, les militaires colombiens déguisés en hommes de la télévision de Chavez, le premier s’avère prolixe, et même plutôt hilare. En tout cas pas du tout stressé : l’espoir de palper bientôt 20 millions de dollars sans doute. Car, là encore, les vidéos démontrent que les deux membres des Farc qui vont monter à bord d’un des hélicos vont monter dedans sans aucune arme. Pour Cesar, sans son AK-47, avec lequel il est aperçu quelques secondes dans le reportage. Or, là déjà, on peut noter une confusion énorme sur les explications données par les autorités. Souvenez-vous, les hélicoptères portent bel et bien des macarons « pas d’armes à bord » dont on voit la longue élaboration à la bombe à peinture dans le hangar de tissu de Tres Esquinas. Ce que ne portaient pas ceux de Chavez. Or, dans une interview au Figaro, un des généraux, le colonel Gomez, tient des propos sidérants à ce propos... Selon lui, donc, « des hommes descendent d’un des hélicoptères. Ils portent des tee-shirts à l’effigie de Che Guevara et sont même équipés des fusils AK-47, des armes typiques de la guérilla et pas de l’armée colombienne. Ils disent être chargés de transporter les otages par hélicoptère vers un camp pour y rencontrer le nouveau chef des Farc, Alfonso Cano. En confiance, Cesar grimpe dans l’appareil. » C’est ahurissant ! Tout le monde a lu cette interview et personne n’a remarqué la gaffe, énorme ! Des gardiens de prisonniers voient des humanitaires munis d’AK-47 sortir d’un hélicoptère portant de grands autocollants « pas d’armes à bord »  ? Et ils trouvent ça normal, en plus d’abandonner leurs armes personnelles pour monter, eux, à bord ? Des humanitaires armés et gardiens désarmés ? Comment peut-on gober pareilles sornettes ? Le colonel Gomez en fait déjà trop. Pour masquer une réalité simple : Cesar et Gafas sont de mèche avec les arrivants, ce que confirmera quelques jours plus tard Ingrid Betancourt à la télévision américaine, chez Larry King. Un des anciens Farc retournés fait partie du voyage. Sinon, on ne s’explique pas le fait de laisser les armes au sol. On apprend aujourd’hui (grâce à El Tiempo) que des Américains sont eux dans le deuxième hélicoptère, qui ne va pas se poser (et dont on ne voit pas le remplissage au départ !). Personne n’a remarqué non plus que ce second hélico, qui filme le premier, pourtant, n’embarque aucun otage car il ne se pose même pas lors de la mission « Jaque » ! Un seul est à moitié plein (il peut contenir trente personnes), c’est une bizarrerie de plus dans cette bien étrange aventure. L’autre tournoie au-dessus, arborant ostensiblement lui aussi ses plaques de blindage militaires au vu de tous. Avec à bord des gens aussi armés que nos faux humanitaires au sol... au cas où.

Quand les Farc parlent de trahison, ce ne peut être qu’exact : un guérillero, même embarqué dans une mission humanitaire, n’a aucun intérêt à déposer son arme. En aucun cas. Un militaire ne le ferait pas non plus. Pour un rebelle ayant vécu plus de vingt-six ans dans la jungle, à se méfier de tout, notre homme est soudainement devenu très confiant : il monte dans l’hélico davantage comme quelqu’un qui a déjà renoncé à la guerre que comme quelqu’un qui continue à respecter les ordres de ses supérieurs, qui lui ont demandé de regrouper les prisonniers de les amener en tant que prisonniers. Selon la thèse officielle, Guillermo Leon Saenz, alias Cano, où sa voix détournée et refaite via l’électronique, a demandé à Cesar de rassembler les prisonniers et de les amener chez lui en vue d’un échange contre rançon. Comment imaginer qu’un guérillero puisse suivre aussi benoîtement cet emport aérien totalement désarmé ? Du moins c’est ce qu’il croit, ou feint de croire devant ses anciens camarades. Il paraît bien confiant, sans armes au milieu de quatorze otages, même entravés, dont onze anciens militaires ou policiers. Non, quand il monte dans le Mi-17, il s’attend à être libre lui aussi, et c’est bien pour ça qu’il ne s’embarrasse plus d’armes. Comme les deux sont désarmés, les deux sont dans la confidence donc. On n’a pourtant jamais vu de convoyeurs de prisonniers ne pas être armés ! C’est impensable !

L’homme s’apercevra très vite qu’on l’a trompé : à peine décollé il se retrouve à terre pantalon baissé et vite menotté. Est-ce une énième mise en scène ? Peut-être bien, car les images d’après son retour présentent deux aspects contradictoires : l’une où on le voit gardé en attendant d’être déféré, où il semble à nouveau décontracté, l’autre où on le montre à la presse muni de deux beaux coquarts. Un peu trop appuyés et surtout arrivés bien tard semble-t-il (il n’en a pas de pareils dans l’avion vers Catam). Histoire de montrer aux journalistes un rebelle ayant tenté de se... rebeller, et non un vulgaire traître à sa cause ayant vendu son âme pour 20 petits millions de dollars. Le pesant silence des deux anciens Farc lors de la présentation à la presse en dit long sur leur manipulation : c’était le moment ou jamais de dire qu’ils avaient été trahis ou non. Avec sa compagne déjà arrêtée, Carlos ne peut se le permettre. C’est son avocat qui s’en chargera. Car le point de départ de sa trahison et de son retournement est bien là. Et son étonnant sourire à bord du Mi-17 parle contre lui : on ne peut être ainsi après avoir été longuement montré avili dans la vidéo, où Gafas hérite de davantage de considération (on le porte au sortir de l’hélicoptère alors que Cesar est traîné par terre à moitié dénudé). La séquence est bien trop longue, et l’arrivée d’un militaire énonçant qu’il serait bien traité s’il était sage sonne particulièrement faux.

Le 3 février dernier, l’armée colombienne annonce en effet l’arrestation à Cúcuta, au nord de Santander de treize membres des Farc, dont Dari Conde Rubio, alias « Doris Adriana », 36 ans, dont vingt ans de guérilla déjà. Deux enfants, un de 8 et un de 3 ans. Capturée à sa descente d’un taxi de la ville et non dans la jungle. C’est une prise majeure, et c’est pourquoi le général Montoya en personne se réserve la primeur de l’annoncer. En annonçant bizarrement le jour même son extradition directe aux États-Unis pour trafic de drogue. On s’interroge alors : pourquoi aussi vite l’y expédier ? Pour une raison essentielle : on a besoin d’elle... là-bas. C’est une femme ayant un rôle important au sein des Farc. Elle avait pour mission d’acheter à l’extérieur du matériel de communication ultramoderne pour la guérilla : téléphones satellites, équipements GPS, cellulaires et radios UHF. Quelques semaines avant son arrestation, elle était encore à Miami, en train de faire ses achats, justement. Avec l’argent du trafic de drogue dont elle était responsable, dont les revenus atteignent des chiffres vertigineux. Au passage, elle achète aussi des mines anti-personnelles, dont les Farc se servent pour protéger leurs passages de drogue. Tuant au passage régulièrement des paysans innocents. À Miami, des agents du FBI, déguisés en commerçants, lui présentent du matériel de communication au préalable piégé de façon habile et indétectable. Dès lors, son compagnon à qui elle remet le matériel est inexorablement pisté : or c’est justement... notre fameux Cesar. Chacune de ses communications est désormais entendue et décryptée par les avions américains tels que notre CrazyHawk qui se relaient au-dessus de la jungle.

Ce n’est en fait pas la première fois que les services secrets américains utilisent le biais de téléphones trafiqués. En 2006 déjà, ils avaient fait de même. Cette fois c’est un agent de la Drug Enforcement Administration (DEA) de Miami qui avait repéré Ferney Tovar, alors directeur du « Contrafluvial del Caguán », une compagnie située à Cartagena del Chairá, qui possédait soixante-cinq bateaux pour le transport fluvial. L’homme était en liaison avec les Farc pour le passage par voie fluviale de la drogue, et pas avec du menu-fretin : avec Víctor Julio Suárez Rojas, lui-même, alias Jorge Briceüo, alias Mono Jojoy, un des membres du premier cercle, déjà. À sa sortie de prison pour trafic de drogue, Tovar s’était vu remettre quatre téléphones de marque NERA par Nelson Urrego, un spécialiste en communication lui aussi sorti de prison pour les mêmes raisons. Et aussi un des acteurs majeurs du Cartel de la vallée du Nord, ce groupe de narco-trafiquants sanguinaires. Des appareils fonctionnant sur les satellites Immarsat. L’un sera saisi par les douanes colombiennes vers le Panama, les deux autres atterriront dans les mains d’Orlando Porcelana et de José Benito Cabrera Cuevas, deux autres membres des Farc. En 2004, quatre autres téléphones de marque Thrane&Thrane toujours sous Immarsat seront eux aussi « préparés » et remis de la même façon aux Farc par personnes interposées. Toutes de la région de la rivière Caguán, dont un au chef Mono Jojoy lui-même. Depuis plus de deux ans, de nombreux membres des Farc étaient déjà ainsi piégés. Seul le renouvellement constant de leur téléphonie leur permettait d’échapper aux pointages des avions renifleurs de fréquences. La pratique n’est donc pas une surprise : les fameux « infiltrés » ne sont que des puces émettrices et non des êtres humains. Mais il vaut mieux, pour le grand public, jouer aux histoires de films d’espionnage : les puces, ça n’est pas très vendeur. Et aux États-Unis, dès qu’on parle téléphones trafiqués... on pense... Israël, depuis une célèbre affaire où une puissance étrangère écoutait les conversations de Bill Clinton (et de sa secrétaire).

Le plan « Jaque » n’a pas de personne infiltrée « au plus haut niveau »... mais un simple téléphone satellitaire piégé. Modifié non pas par les Colombiens, mais bien par des agents du FBI, une vieille habitude, aidés par leurs spécialistes israéliens des télécommunications. Ceux qui détiennent les clés de cette libération ne sont donc pas Colombiens, et ce, dès le départ. Les Colombiens et leurs alliés des services secrets américains peuvent dès le mois de mars pincer Cesar quand ils le veulent, mais ce qu’ils souhaitent aussi c’est extraire de son camp et ceux de ses partenaires le maximum d’otages, sans avoir recours à un bombardement : Betancourt doit la vie en fait aux autres militaires colombiens avec elle. Ils vont donc arrêter en priorité la compagne de Cesar, et tenter d’en faire une émissaire de leurs exigences. Les Farc ne sont déjà plus maîtres du jeu, dès mars 2008, où leurs ennuis s’accumulent. Le 7, la mort d’Ivan Rios est annoncée, « abattu par l’armée colombienne » indiquent les premières dépêches. Rios était un universitaire jugé « conciliant » par les Colombiens et c’était un des cadres parmi les plus jeunes (40 ans). On apprendra quelques jours après que c’est son propre chef de la sécurité qui l’a abattu, et qui en a donné la preuve aux autorités en apportant la main coupée du dirigeant. Récompense : 2,5 millions de dollars, promis par les autorités. De toutes les raisons qui ont pu influencer Cesar, celle de la mort de Rios en pareille circonstance doit le faire réfléchir : soit il part lui-même avec l’argent, soit quelqu’un d’autre en profite. Il met Gafas dans le coup, pour s’assurer au moins de ne pas être descendu par son propre second.

Le jour même de l’arrestation de la compagne de Cesar, les Farc annoncent pourtant comme prévu la libération de trois otages, Luis Eliado Perez, Gloria Polanco et Orlando Beltran, enlevés en 2001. C’est une « opération Chavez », la seconde du genre. Avec comme interlocuteur... notre fameux Cesar, comme le révèlent les images de Telesur, que Cesar a donc déjà rencontré : il devrait d’autant plus savoir que les interviewers du 2 juillet sont faux, la même équipe ayant participé aux deux expéditions Chavez. C’est la deuxième libération des Farc, après celle de Clara Rojas et de Consuelo Gonzales le 10 janvier. La méthode Chavez marche donc, et plutôt bien, via la sénatrice colombienne d’extrême gauche Piedad Cordoba, contact privilégié des Farc vers Chavez. Cesar, lui, ne sait alors pas que son téléphone indique aux militaires sa position exacte. Tout le monde alors s’attend, fin février, à une possible libération d’Ingrid Betancourt, car les négociations ont été bon train ses derniers mois, grâce à l’intermédiaire de Chavez. Seulement voilà : les militaires colombiens rechignent à appliquer les nouveaux plans décidés par Alvaro Uribe, qui en a besoin pour redorer son image devant les congressistes démocrates américains, qui trouvent sa politique de démobilisation des paramilitaires trop lente. Des parlementaires qui trouvent aussi que ces communistes de Farc ont droit à trop d’égards, et que la politique menée sert surtout... Chavez, qui est alors à son plus haut. L’anticommunisme viscéral des Américains refait surface. Ce que pense aussi, justement, G. W. Bush... bien décidé à contrecarrer une bonne foi pour toutes Chavez. Or, le matériel de communication piégé de Cesar leur indique des choses, beaucoup de choses... sur Reyes. Dès le mois de mars, ils savent où il se trouve, et où il a donné rendez-vous aux Français.

Les Français participent en effet directement à ces négociations de libération des otages : Daniel Parfait, le beau-frère d’Ingrid et directeur du département Amérique latine et Caraïbes au ministère des Affaires étrangères, ainsi que Noël Saez, ancien consul de France à Bogota, ont obtenu un rendez-vous avec Luis Edgar Devia, alias Raul Reyes, le chef des Farc chargé de négocier... la rançon d’Ingrid Betancourt. Les émissaires partent donc le rencontrer. L’homme a établi son camp... en Équateur. Le soir du 29 février, les émissaires français reçoivent un appel du président équatorien, Correa, appelé lui-même par Alvaro Uribe en personne qui leur demande de patienter sous prétexte « d’accrochages » dans le Putumaya. En fait d’accrochage, c’est le bombardement du camp dans la nuit du 1er mars, à la Paveway, des bombes guidées au laser, qui se prépare, chose que les avions colombiens ne savent pas faire à l’époque. Les Américains ont décidé, avec Uribe, de saboter l’image de bon samaritain de Chavez : à en avoir trop fait, il a exacerbé les responsables des deux pays. Le bombardement du camp le vise autant que Reyes. L’effet de souffle sera dévastateur pour Chavez. Pour ce qui est de la localisation, est-ce un appel de Saez qui leur a fourni l’endroit exact ou le matériel piégé de Cesar, nul n’est capable de le dire. À ce jour, seul Saez est persuadé en être le responsable. Le camp des Farc est dévasté... il y a des morts sur place (et une rescapée, voir épisode 1), et les Français, ce soir-là, sont mis hors-jeu d’un seul coup pour longtemps. Reyes était leur seul interlocuteur ! Le lendemain, c’est partout l’incompréhension, et tout le monde craint que l’option militaire choisie par Uribe soit définitive. Dans Le Figaro, on s’en inquiète : « Hervé Marro, porte-parole des comités de soutien à la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, explique au figaro.fr que c’est « une très mauvaise nouvelle ». Il craint en effet des assassinats d’otages « en représailles » . Ingrid Betancourt en son campement dirigé par Cesar peut subir du jour au lendemain le même sort. Pour lui-même, ses chances de mourir bombardé s’accroissent du jour au lendemain. Ces seules garanties sont la présence de militaires colombiens. Quoique : dans leur folie meurtrière, il est arrivé à plusieurs reprises à des paramilitaires de faire sauter des bombes... contre les militaires. La Colombie est un monde à part au pays de l’horreur. Fin mars, la France envoie un avion médicalisé Falcon 900 en Guyane, les Farc ayant repris les négociations. Uribe a promis de relâcher des guérilleros en échange. Son point de chute final annoncé » San Jose del Guaviare. Le 26 mars, le chef emblématique des Farc, Manuel Marulanda, le guérillero à l’éternelle serviette de bain meurt, officiellement d’une crise cardiaque. Officieusement sous un bombardement. On ne le saura que le 25 mai (sans connaître la véritable raison pour autant). Le mois de mars est totalement catastrophique pour les Farc. Ce qui va aider Cesar à prendre sa décision.

C’est là qu’interviennent les psy-ops américains. En un seul mois, ils ont réussi à faire de Doris Adriana une émissaire efficace... pour négocier la reddition de son mari contre une très grosse somme d’argent et une promesse d’élargissement... en France. En effet, à ce moment-là, notre président à déjà fait des siennes et a proposé de recevoir les Farc repentis, phrase prononcée par son Premier ministre dès le 19 décembre 2007 à la libération de Rojas. Tout le gouvernement tente de convaincre les Colombiens. Rama Yade s’y est collée en janvier avec Chavez, à défaut de pouvoir le faire à l’époque avec Uribe. Le 21 janvier, lors de sa visite en France, la proposition lui est faite à nouveau, mais cela n’a pas l’air de l’enchanter. Il informe quand même Sarkozy de son approche nouvelle : « nous nous employons à infiltrer les Farc ». L’option ne semble toujours pas plaire totalement à Uribe, qui ne veut toujours pas entendre de nouvelle négociation à cette date. Sauf, bien entendu si Chavez n’y participe pas. Or, l’ordinateur de Reyes qui commence à parler donne à Alvaro Uribe l’occasion de le mettre sur la touche définitivement : il contient trop de choses compromettantes, ce que comprend assez vite lui-même Chavez qui annonce à la surprise générale le 9 juin qu’il abandonne tout espoir de négociation, et demande aux Farc d’arrêter carrément leur lutte. Chavez hors-jeu, l’idée d’une reddition monnayée a fait son chemin chez son rival qui peut enfin tirer seul les marrons du feu, enfin débarrassé de l’encombrant leader vénézuélien... Ses services secrets l’ont informé que le couple Cesar/Adiana était mûr. Le 4 juin, le président colombien annonce donc logiquement que « pour qu’il n’y ait pas le moindre doute, le gouvernement est disposé à ce que le guérillero, aussitôt après la libération, soit mis à bord d’un avion pour gagner un autre pays qui pourrait être la France ». Lui-même annonçant l’ouverture d’un fonds de 100 millions de dollars pour les repentis. Chez Cesar, l’idée aussi à fait son chemin : 20 millions de dollars à se partager avec Gafas, sa compagne, ses enfants et lui libres... en France... La vie est belle. Il se sait de toute façon fini : l’ordinateur de Reyes a trop parlé, et il se doute que les Colombiens savent où il se cache, eux qui détiennent sa compagne et piratent ouvertement son téléphone (à la fin, on a bien dû le lui annoncer !). En avril, des soldats colombiens se sont approchés de deux Américains prisonniers au bord d’un fleuve, ce qui sera révélé le 9 juin par Juan Manuel Santos. L’étau se resserre, et le narco-trafic génère tellement d’argent que l’on est tenté d’en obtenir autant sans les risques. L’occasion rêvée se présente de sortir de la spirale infernale. Les tractations durent d’avril à juin.

À partir de là, on reparle de libération d’Ingrid Betancourt. Le 17 mai, on parle même en France de « libérations massives » .L’évadé de la jungle John Pinchao Blanco et son collier de chaînes a redonné espoir à tout le monde. Le journal El Tiempo proche du gouvernement, avait déjà bien préparé le terrain dès le 27 mars, en évoquant de prochaines « nouvelles redditions ». En France, un ancien otage, Luis Eladio Perez, reçu à l’Élysée le 18 mars dit de même. Tout le mois d’avril, Cesar et Gafas sont approchés régulièrement par « Doris Adriana » via le téléphone spécial. Dès le mois de mai, on sait que cela avance des deux côtés, des bribes d’information circulent même dans la famille Betancourt et, en juin, Uribe s’assure une dernière fois de la promesse de Sarkozy d’accueillir les repentis. Une reddition contre rançon est donc toute proche, on parle de « contacts » à Bogota même, mais cela ne plaît pas nécessairement à tout le monde au sein de l’establishment colombien. Le 19 mai, Nelly Avida Moreno alias Karina, chef historique des Farc, se rend elle aussi. Plus ravitaillée et morte de faim, elle tentait encore de diriger vaille que vaille ses troupes d’Antioquia. Et souhaitait voir sa fille. Son 47e front qui comptait jusqu’à 350 hommes n’en comptait plus que 70. Cesar, qui négocie toujours, fait savoir qu’il peut toujours envisager avec ses amis des attentats à l’explosif contre Uribe lui-même (qui a échappé à plus d’une quinzaine), histoire de ne pas trop vite baisser les bras... et les tarifs. On a intérêt à l’écouter, c’est aussi un spécialiste des explosifs : le jour de l’intronisation d’Uribe en 2002, c’est lui qui a dirigé l’attaque au mortier contre le palais présidentiel de Bogota qui fait quatorze morts !

Dès le mois de mars, les services secrets américains et les Israéliens, qui soutiennent la frange dure de l’armée colombienne, ont décidé d’échafauder leur plan de détournement de la reddition en cours dont ils connaissent déjà le processus dans le détail. Une infrastructure a déjà été mise en place, celle des hangars et des hélicoptères, qui sont peints en juin à l’abri de bâtiments bâtis dès février à Tres Esquinas, et destinés au départ à servir de base contre Reyes. Le 9 juin, on remet un peu de pression sur Cesar en annonçant que des troupes colombiennes sont passées tellement près des prisonniers qu’elles pouvaient les entendre discuter, information diffusée à la télévision... que capte Cesar en pleine jungle, et que regarde Ingrid Betancourt. Anecdote que confirmera notre propre président de façon fortuite. Ingrid avouant ailleurs avoir suivi toute la Coupe du monde de foot à la télévision. Un mois avant l’opération, avec ce passage si près des otages américains, le pouvoir signale clairement à Cesar qu’il n’a plus aucune chance, et qu’il doit se rendre, avec une belle rançon à la clé. Oui, mais comment sortir du camp et s’échapper avec les otages ? Deux réunions ministérielles scellent le sort des quinze otages les 4 et 20 juin. Ce sera une reddition contre rançon, avec expédition en France des geôliers et de leur famille. L’idée d’une fausse intervention humanitaire est proposée par les services secrets, mais Uribe, qui donne son accord de principe, n’en connaît pas nécessairement tous les détails. Et ignore surtout que l’opération sera filmée et mise en pâture au public dans les jours qui vont suivre sa réalisation. Pour l’instant, ça reste une opération secrète : on en informe Bush et McCain seulement, mais pas Sarkozy, ou plutôt les services secrets américains qui les tiennent au courant tous deux des avancées de leurs propres préparatifs... et six jours avant l’opération Uribe reçoit Noël Saez et le Suisse Jean-Pierre Gontard pour leur demander de poursuivre leurs contacts et de se rendre sur place... à 400 km de l’endroit où est Betancourt. Les Français, évincés depuis la mort de Reyes, ne vont rien voir venir, et croire que Cano leur propose un rendez-vous pour fixer le départ d’Ingrid, rançon à la clé bien sûr. Comme en 2003.

Le 2 juillet, un Cesar et un Gafas hilares s’apprêtent donc à toucher les 20 millions de dollars promis, et se fichent déjà comme de leur premier chargeur de mitraillette de la sécurité du transfert de leurs otages. Cesar ne peut qu’accepter le plan échafaudé : c’est le seul moyen pour lui et Gafas de sortir de la jungle en même temps que les otages ! Un hélicoptère portant ses plaques de blindage avant (et pouvant être armé) tourne autour d’eux sans qu’ils ne s’en soucient, les guérrilleros sont alignés comme à la parade, l’arme à la bretelle, et eux montent sans leurs armes dans le second (et ne protègent rien comme l’a fait remarquer un de nos lecteurs perspicaces). La direction éclatée des Farc est leurrée depuis plusieurs mois par des appels lancés par les CrazyHawks qui tournoient sans cesse au-dessus des camps des guérilleros. Au total, l’opération a duré cinq mois. Depuis l’arrestation de Doris Adriana. Chez les Farc, et il n’y a donc pas de « premier rang » de retourné autre que Cesar et Gafas comme claironné partout par le pouvoir et les militaires. Mais simplement une autre tentative de déstabilisation : autant faire croire que le ver est dans le fruit, alors qu’il n’y a qu’un téléphone trafiqué et des avions de contre-mesures. Et rien de colombien, ou presque.

Il n’y a que les généraux colombiens pour croire qu’ils dominent tout depuis le début. À s’en emmêler les pinceaux comme on l’a vu dans les explications qu’ils vont devoir donner à la presse. Au début, tout se passe bien pour eux, l’opération et les premières conférences de presse, où on les entend marteler toutes les minutes leur refrain préféré : « 100 % colombien ». Jusqu’aux premiers jours d’août où sont mises sur le net ces cinq vidéos. Qui démontrent l’inverse et l’énorme travail de fond des services secrets américains et les coups de décrébilisation supplémentaires tentés (le coup des cadenas, les armes à bord, le détournement des symboles des ONG). Ce second volet des vidéos révélées est un camouflet véritable pour Uribe, qui avait déjà dû préciser lors d’une première fuite que l’usage des sigles de la Croix-Rouge avait été une initative isolée de ses militaires. Des articles de presse reprennent l’idée d’un Uribe pressé par la frange extrémiste de ses militaires, qui auraient révélé les dessous de l’histoire à dessein. Pourquoi ? Telle est la question en suspens. Les militaires colombiens sont à nouveau tentés par une prise de pouvoir, aidés par un pays qui ne souhaite que l’ordre désormais. Des militaires qui n’ont pas tous digérér la purge effectuée parmi eux par Pastrana juste avant l’avènement au pouvoir d’Uribe en 2000. Uribe n’avait réintégré personne. Pire encore : à son avènement, il change une bonne partie de la tête des armées en août 2002. Sa phrase d’alors sonne étrangement comme du Bush : "all our cards will be on the table", dit-il. Y compris celle des paramilitaires dont il se rapproche dès son accession au pouvoir, ce que lui reproche la justice de son pays aujourd’hui. Ses principaux ennemis se recrutent là, chez les évincés ou ceux qui s’estiment trahis, ou chez les amis des paramilitaires obligés de déposer les armes. Et chez ceux qui n’ont pas apprécié ses remarques en juin 2005 quand vingt-cinq soldats avaient été tués par les Farc : entré dans une colère noire dont il a le secret, il avait pris violemment à partie ses généraux. Le 12 juin 2003 déjà, il avait déjà fait la même chose en menaçant de démissionner tout le monde après une série d’attaques réussies des Farc. Uribe, ce sanguin, membre connu de l’Opus Dei, vient de damer le terrain pour une énième dictature militaire en Amérique du Sud. Le gagnant n’est pas celui qu’on attendait : Alvaro Uribe, présenté comme principal bénéficiaire de l’opération, s’est fait doubler par plus malin que lui. Par un fort ambitieux ministre de la Défense, qui n’a eu de cesse d’être en première ligne depuis cinq mois... et qui se tâte encore pour savoir s’il se présente à la prochaine élection présidentielle. "Si le président Alvaro Uribe se représente, il aura mon appui total. Sinon, il sera temps de penser à ce que je vais faire", affirme-t-il, après avoir cherché à torpiller les bénéfices que pouvait tirer "son" président de l’expédition. Comme il a beaucoup appris à mentir ces derniers mois... on n’est pas très disposé à le croire sur parole. L’homme ne s’est pas gêné pour écouter illégalement quasiment tous les leaders politiques du pays... y compris son propre président, comme l’atteste une déposition au tribunal de Bogota le 15 mai 2007.

Uribe a-t-il donné son feu vert à ses généraux pour une opération de ce genre telle qu’elle s’est passée dans le détail ? Rien ne l’indique à ce jour réellement. Les deux réunions de juin étaient sur le principe de la reddition de Cesar et de Gafas, travaillés depuis quatre mois, et retournés par de l’argent. Comme l’indique fort justement Claude-Marie Vadrot, tout est alors en place : "c’est vers la fin du mois de mars, comme le quotidien El Tiempo s’en fit l’écho avec l’interview d’un prêtre, que le groupe chargé de la garde d’Ingrid Betancourt et des trois « militaires américains » (nul ne les a vus d’ailleurs depuis leur libération mercredi) a officialisé ses contacts avec le gouvernement colombien. Le marché proposé par quelques chefs fatigués et désorientés était clair : la livraison de la quinzaine d’otages contre de l’argent et l’immunité." Fallait-il pour autant recourir à cette comédie de vol humanitaire ? Pas nécessairement pour simplement récupérer les otages ! En 2003, la rançon avait été versée par des Français en barque... mais pas aux bons interlocuteurs, les Français ayant été bernés par de simples voleurs. Si les soldats des Farc suivent les ordres de leurs dirigeants, ce qui est le cas, étant disciplinés dès le plus jeune âge, pourquoi chercher à les leurrer de la sorte ? Le seul but du jeu, en fait, c’est de repartir... avec les deux chefs des Farc en plus des otages. Dans un échange de rançon normal, ils restent sur place... avec leur argent. Dans l’opération, ils s’échappent avec leurs otages, et touchent ailleurs leur argent. Ce n’est donc pas une capture, c’est une façon de respecter un contrat. Les Farc ont raison de parler de trahison, à voir les deux responsables très détendus dans l’avion. "Ceci n’est pas un sauvetage. C’est une opération de remise d’otages pour laquelle une rançon a été versée", confirme Piedad Cordoba, qui avait discuté avec Cesar lui-même lors de la remise des otages de la deuxième opération Chavez. Et le gouvernement colombien tente de masquer le but réel de l’opération en présentant dès le lendemain de son arrivée un responsable au visage tuméfié alors qu’il ne l’était pas autant dans l’avion qui le ramenait à Tolemaida, ou de vouloir à tout prix nous montrer son humiliation à sa descente d’hélicoptère : pourquoi lui et pas l’autre, alors que Gafas est réputé plus sadique que l’autre ? N’a-t-on pas dans la différence de traitement la reconnaissance implicite de l’interlocuteur privilégié des militaires ?

Toute l’opération ne sert qu’à mettre de côté les deux repentis, en plus de leurs otages. C’est de l’extraction pure et simple, mais pas QUE des otages. Dans l’organisation de la manœuvre, on l’a vu, les forces spéciales américaines sont partout présentes, et les conseillers israéliens pas loin. Ce sont aussi les deux plus gros fournisseurs de l’armée colombienne. Et ceux qui ont mis au point avec l’aide des employés de DynCorp, associés au sauvetage, tous les détails du coup de bluff. L’action est une reddition contre rançon et promesse d’élargissement déguisée en opération miliaire colombienne, alors que l’infrastructure de sa réussite ne doit que fort peu à cette armée. Les détails supplémentaires révélés par la vidéo ne servent qu’à embarrasser Uribe, qui aurait pu se passer de la révélation des manigances effectuées. En révélant ces détails, on cherche avant tout à briser l’idée d’une opération éthiquement propre, comme l’image dont il aurait pu rêver au départ. On peut y voir sans problème le jeu de conseillers désireux de lui mettre des bâtons dans les roues pour son ambition de se présenter une troisième fois au suffrage de la nation. En organisant l’expédition, Juan Manuel Santos et les militaires qui le soutiennent se sont encore plus rapprochés des services secrets américains, qui ont déjà choisi leur nouveau camp. La Colombie n’est qu’une annexe officieuse de la CIA, comme l’ont été beaucoup de pays d’Amérique du Sud jusqu’ici avant que le continent ne verse à gauche.

C’est essentiellement une opération de communication à l’égard des derniers congressistes américains qui rechigneraient encore à signer pour 329 557 000 dollars d’aide en 2009, contre 247 097 704 cette année 2008, rien que pour la lutte contre la drogue, le total de l’aide étant de 669 297 053 contre 750 463 023 en 2007 cette fois. Sur cette aide, le Foreign Military Financing avoisine les 85 000 000 en 2007, une autre division police-armée réclamant 126 638 053 dollars de plus. Le prix de cette aide était de montrer une armée efficace dans sa lutte contre le terrorisme ou la drogue. L’opération "Jaque", présentée comme telle, assure le versement pour les années à venir. Le lobby militaire américain peut se frotter les mains : il vient de faire un clip efficace pour sa propre publicité, plus efficace que ceux de McCain sur la guerre en Irak. La frange proche des paramilitaires de l’armée colombienne exulte. L’usage de la force les couvre eux aussi pour les années à venir. Y compris pour leurs pires excès. Même si nous en avons décelé ici même dans ce montage les manques et la provenance réelle. Uribe est à nouveau à peu près fréquentable pour un Congrès américain qui l’avait pourtant jusqu’ici en aversion véritable. Le mot est faible. Ce pourrait être même plutôt bien parti pour un troisième tour... pour lui. Il voit s’éloigner par la même occasion le spectre de l’invalidation de son élection de 2006. Chose confirmée après l’expédition de Betancourt. Tout irait bien pour lui si un ministre ambitieux n’était tenté de lui barrer le chemin, ou si les militaires n’étaient tentés par la dictature, modèle andin s’il en est. Uribe, lui, restant assis sur le baril de poudre que représentent les révélations attendues de ces liens passés et présents avec les paramilitaires, infiltrés au plus haut de l’Etat colombien. Les Etats-Unis, en Colombie, ont déjà choisi de changer de cheval pour continuer leur rodéo en Amérique du Sud, c’est ce que montrent avant tout ces vidéos : Juan Manuel Santos, suivi par ces militaires, place ces billes adroitement, et Uribe est une quille qu’il souhaite renverser, tout en continuant bien sûr à jurer la main sur le cœur sa fidélité au leader actuel du pays. Tout en tenant Betancourt par la main. Un pays au bord de la dictature militaire, un pays soumis au diktat américain. Les Français semblent l’avoir enfin compris, en courant remettre à Padilla la Légion d’honneur... Les breloques, ça aide pour se réconcilier. On a dit récemment à propos de la Géorgie ou de l’implantation de missiles en Pologne que c’était le retour de la Guerre Froide entre les deux grands blocs de puissance mondiaux, auquel s’en ajoute un troisième : la Chine. On peut voir dans la Colombie le dernier bastion d’une politique américaine en Amérique du Sud datée, marquée avant tout par un anticommunisme primaire, et prête à soutenir à bout de bras n’importe quel régime qui lui ferait allégeance. C’est bien le cas de la Colombie, réduite à n’être plus aujourd’hui que le douzième porte-avions des Etats-Unis. Un ministre de la Défense ou un militaire est donc tout indiqué pour la diriger. Pour jouer aux échecs, il faut aussi de simples pions.



515 réactions


  • morice morice 23 août 2008 11:54

    TALL, je l’ai déjà dit et le répète : vous êtes fou à lier. Et votre HAINE de ce site n’a d’égal que votre ABSENCE TOTALE du respect du moindre jeu DEMOCRATIQUE. Vous vous dites "de gauche", vous vous révélez depuis longtemps un petit facho bien ordinaire, avec l’insulte à la bouche comme SEUL argument. Que vous citiez ici aujourd’hui Marsupilami n’a RIEN d’étonnant. Quand à Olga, le jour où vous arriverez au dixième de sa lucidité, de ses qualités d’écriture et de son énorme respect des autres, faites nous signe. Agoravox a davantage besoin d’Olgas que de TALLs. C’est clair.


    • Djanel 23 août 2008 13:31

      Tall fanfaron

      .

       

      Tu t’es fait virer tout simplement. Tu me fais rigoler avec  ton compte bleu, tes comptes gris. Tu es un don Quichotte de la mord moi le nœud qui se vante d’être un hérostipoil alors qu’il s’est fait botter le cul.


  • Djanel 23 août 2008 13:17

    par Calito (IP:xxx.x29.159.180) le 23 août 2008 à 10H37

    Je dois confesser que jusqu’ici je ne lisais pas les commentaires de rameur.
    Je me rend compte qu’il s’est amusé à compter nos interventions.

    Le dernier en date à avoir fait cela, c’est djanel.
    Faut-il en conclure que rameur = djanel ?

     

     

    Encore un mensonge de Calito, je vous ferais remarquer qu’il se définit comme le représentant d’une communauté.

     

    Je ne suis pas le Rameur. Je n’ai utilisé qu’un seul pseudo depuis que je suis inscrit. Je n’ai ouvert qu’un seul compte. Chaque fois que Calito dis que je suis Rameur, il me diffame.

     

    Je vais donc signaler son commentaire comme étant abusif.

     

    Le dernier en date à avoir fait cela, c’est djanel.
    Faut-il en conclure que rameur = djanel ?

     

    Encore un mensonge par omission. D’abord, je n’avais pas compté ses interventions mais j’avais publié tous les horaires de ses interventions pour prouver à tout le monde que Calito n’était qu’un menteur. Il avait dis qu’il ne passait qu’un quart d’heure par jour pour répondre à Morice. Or avec mon commentaire qui fut amplement « positivé », j’avais prouvé qu’il passait des journées entières devant son PC sans discontinuer du matin jusqu’au soir. Ne prenant à peine le temps d’aller manger. Soit que Calito n’est qu’un chômeur professionnel et il passe son temps à se désennuyer sur les fils de Morice  ou soit qu’il est payé pour saboter un forum citoyen.

     

    Faut-il en conclure que rameur = djanel 

     

    J’aime la conclusion. Dans le même genre, je lui dirais : j’aime les salades, il en profitera pour m’accuser d’être un escargot.

     

    Quel intelligence artificielle ce Calito,

    Je me marre.
     smiley


    • Calito 23 août 2008 13:28

      BEl effort, mais ceci le réduit à néant :

      "Or avec mon commentaire qui fut amplement « positivé », "

      Euh djanel.... on est le weekend tu sais... smiley
      enfin pourtoi il est vrai que ca ne fait pas de diférence....


  • Calito 23 août 2008 13:49

    "Sors donc tes preuves en allant chercher Dom 22 et fais moi un procès fictif en produisant tes pièces à conviction"

    On m’a signalé ce truc que j’avais zappé.

    Putain la crise de rire. Mais tu es un gros bébé Djanel....
    Areuh areuh


  • morice morice 28 août 2008 00:59

     va falloir rajouter un chapitre...


  • morice morice 6 décembre 2008 00:33

     ah, très intéressante vidéo : celle de la libération de Bétancourt filmée.. par les Farcs, au sol : vous noterez bien qu’il n’y a AUCUNE chaîne retenant les prisonniers.... quand ils montent dans l’hélico !! Là, c’est CLAIR ET NET : elles ont bien été ajoutées après coup !! ! 


  • ALMA 14 janvier 2009 20:52

    Merci à Morice pour cette impeccable démonstration.
    Quand j’ai appris la nouvelle de cette libération, j’ai été comme tout le monde plus que surprise par sa "perfection" et la bonne forme de l’otage qu’on nous disait agonisante en avril 2008 ou en novembre 2007. Connaissant les nombreuses bavures et les régulières violations des droits de l’homme dont cette armée colombienne est coupable, j’arrivais pas à y croire. J’y voyais juste une reddition masquée contre rançon, bref, ça reste une négociation, et depuis toujours, il apparassait que seule une négociation pouvait faire libérer des otages.
    Je vous remercie d’avoir pointé du doigt les nombreuses scories des vidéos, d’ailleurs quand je les aies vues (le détournement des sigles du CICR, la présence d’armes, les filets de nylon, les chaines, etc), j’ai très nettement eu la sensation d’une libération en cours.
    Je n’avais pas pensé au plan de l’exfiltration programmée des 2 geoliers, et vos théories sur le véritable bénéficiaire de l’opération (Juan Manuel Santos) sont bien argumentées.

    Par contre, je suis moins d’accord avec vous quand vous semblez prendre à votre compte les accusations de Bogota contre Hugo Chavez et Rafael Correa (comme complices des FARC) : j’aimerais que vous fassiez la même démonstration sur l’ENORMITE des ordinateurs indestructibles miracles trouvés en Equateur en mars 2008 qui ont interrompu la négociation en cours (qui aurait été au bénéfice de Chavez et Correa si elle avait pu être menée à son therme). Lisez le fameux rapport d’Interpol qui dit exactement le contraire de ce qu’a avancé Uribe (pour justifier un bombardement injustifiable) et qu’on relayé les journaleux pressés :
    ce rapport d’Interpol dit que l’accès aux fichiers n’a pas été fait conformément aux nomes internationales, que des milliers de fichers ont été supprimés, que des milliers de fichiers ont été créés, que le fichiers système ont été pénétrés.
    Et dernière nouvelle : un officier colombien a affirmé récemment qu’il N’Y AVAIT AUCUN E-MAIL SUR L’ORDINATEUR SUPPOSE APPARTENIR A RAUL REYES, QUE DES FICHIERS WORD (or ce sont so-disant des centaines d’e-mails qui démontraient le commerce de Chavez avec les FARC).

    Ainsi, ce sabotage d’une négociation réelle en mars 2008, orchestré par l’Armée Colombienne et les USA, est l’antécédent logique de toute votre démonstration.

    PS : un modérateur pourrait supprimer tous les commentaires des trolls, qui alourdissent cet excellent article en 4 parties ?


  • morice morice 4 février 2009 00:46

     des nouvelles des otages : exactement ce qu’on a dit ici d’Uribe :

    Ex-otage des Farc : "Uribe n’a rien fait"
    AFP	
    03/02/2009	 | Mise à jour : 22:25	
    Commentaires  2 | Ajouter à ma sélection
     
    L’ex-otage de la guérilla colombienne des Farc, Alan Jara, libéré aujourd’hui, a accusé le président colombien Alvaro Uribe de n’avoir "rien fait" pour la libération des otages de cette guérilla.
    ben alors, pourquoi en avoir tant fait pour une seule alors ????


  • ALMA 5 février 2009 19:42

    Et l’ignoble Jacques THOMET qui en remet une couche ! Décidément, lui et URIBE c’est le grand amour !
    THOMET écrit que le pauvre Alan JARA est atteint du Syndrome de Stockolm, ce qui explique ses piques contre URIBE. Mais JARA n’a jamais loué la bienveillance des Farc, ou les a excusés, il a dit que URIBE n’a rien fait pour lui (ce qui est strictement exact), et qu’il croit à l’accord humanitaire pour régler le problème de tous les otages. Où est l’affection pour ses ex-geoliers ?
    THOMET prétend que la "modération" de JARA vis-à-vis des FARC et son ressentiment contre URIBE relevaient de pression des FARC pour qu’ils acceptent de le libérer. Mais ils savent qu’une fois libres, et même si les ex-otages ont eu des pressions avant de retrouver la liberté, ils pourront dire la vérité plus tard. C’est idiot comme raisonnement.
    JARA a été libéré grâce à une médiation entreprise par la sénatrice du parti Libéral, Piedad CORDOBA et du Comité Colombien pour la Paix, ainsi que les 4 précédent otages de ce mois, et le prochain (Sigifredo LOPEZ). CORDOBA est celle qui avait mis Hugo CHAVEZ sur le coup pour les 6 libérations unilatérales des FARC en janvier/février 2008 (dont Clara ROJAS). Donc en tout, on a 12 otages libérés grâce à CORDOBA, sans le cirque grotesque de juillet 2008 de URIBE pour BETANCOURT. Et celle qui est l’objet des piques les plus venimeuses de la part de THOMET, c’est CORDOBA. Il ne doit pas aimer les opposantes politiques à URIBE qui réussissent à dialoguer avec les FARC, a fortiori si elles sont afro-colombiennes ! Rappelons que CORDOBA fut une otage des... paramilitaires dans les années 90 !

    Il y a quelquechose de troublant entre ces 2 "vagues" de libération unilatérales des FARC en 2007/2008 et 2009 : elles ont toutes les deux été précédées "d’évasion miracles" :

    - Celle de Luis PINCHAO, qui a précédé la médiation d’Hugo CHAVEZ, médiation qui a abouti, vu que 6 otages ont été libérés en 2008 (et que URIBE a intercepté la lettre de BETANCOURT en novembre 2007 et saboté une libération en mars 2008 par le bombardement en Equateur) ;

    - Celle de Oscar LIZCANO fin 2008, qui s’est officiellement enfuit libéré grâce à un FARC "repenti", IZAZA, qui a négocié sa sortie.

    J’avais lu que certains en Colombie avaient pointé des incohérences en 2007 dans le témoignage de PINCHAO, et pensent que d’une manière ou d’une autre, il a été "aidé" par certains de ses geoliers à s’enfuir. C’est une coincidence assez remarquable, je ne sais pas si les FARC ont réagi à la "trahison" de IZAZA, mais je constate juste que ces libérations sont précédées de "fuites" d’otages, qui peuvent s’interpréter comme un gage des FARC pour en libérer ouvertement après. CORDOBA a commencé sa deuxième médiation en septembre 2008 suite à l’appel des FARC pour un acord humanitaire.

    Qu’en dis-tu Morice ?

    Enfin, les piques contre CORDOBA de la part de THOMET étaient également appuyés par l’ordinateur indestructible miracle de Raoul Reyes, qui contenaient en plus de "preuves" contre CHAVEZ et CORREA, des preuves contre des tas de membres de l’opposition politique à Uribe (dont CORDOBA donc), qui en a profité pour lancer des procédures à leur encontre. Maintenant plus personne n’en parle, vu que ces "preuves" devaient être bidon.


  • morice morice 4 mars 2009 21:35

     avec Uribe, suffit d’attendre 19 ans...


  • morice morice 9 mars 2009 22:43

     ben comme ça c’est dit ! 

    LEFIGARO.FR. - Qu’est-ce que le grand public ignore encore de cette opération de l’armée colombienne ? 

    NOËL SAEZ. - Le grand public ignore comment elle a été effectuée. En Colombie, la population est même persuadée que c’est le fruit d’un excellent travail de l’armée. Je veux démontrer le contraire. Les geôliers d’Ingrid Betancourt ont été achetés, ils n’auraient jamais libérés leurs otages. Mais ce que je considère important, c’est que les otages aient été libérés. D’ailleurs, aucun n’a été blessé. C’est aussi ce qui me fait penser que tout était préparé à l’avance. L’hélicoptère se pose, il n’y a aucun coup de feu tiré, c’est trop beau pour être vrai.

    Avez-vous des preuves de ce que vous avancez ? 
    En février 2008, le président colombien Alvaro Uribe nous a informé, Bernard Kouchner et moi, avoir procédé à l’arrestation de la femme de Cesar, le geôlier de Betancourt. Elle avait d’importantes responsabilités au sein de la guérilla. Cesar a donc pu être « retourné » à ce moment. Puis, fin avril-début mai, un avocat colombien a reçu un envoyé de Cesar. Ce dernier s’engageait à libérer ses otages à condition de ne pas être extradé. Enfin, le président colombien a fait une déclaration dans laquelle il disait avoir été approché par un commandant détenant des otages et prêt à les libérer s’il n’était pas extradé. Il a précisé avoir donné son accord. Cette opération a été présentée comme un véritable film hollywoodien. Quand on connaît les Farc, c’est impensable que ça se soit passé comme ça.


  • ALMA 11 mars 2009 19:14

    Je ne crois pas Noel Saez quand il prétend que la France n’a jamais versé de rançon pour IB, mais ses arguments pour contester la version officielle de sa libération tiennent le coup, même si les tiens sont bien plus complets et tangibles.

    Morice, je m’étonne tout de même que tu donnes du crédit aux super-ordinateurs indestructibles de Raoul Reyes, opportunément trouvés en Equateur (les ordinateurs qui étaient sensés contenir des preuves contre Chavez, Correa, Piedad Cordoba, et des tas d’autres opposants politiques colombiens à Uribe). Déjà rien que l’idée d’ordinateurs qui résistent à un bombardement massif me fait pisser de rire, mais en plus qui contiendraient des "preuves" contre ceux qui ont aidé à la médiation de fin 2007/début 2008 (médiation qui a abouti d’ailleurs par la libération ulilatérale de 6 otages), c’est rien qu’un remake du scénario de l’ADM de Saddam, sauf qu’on le remplace par Chavez.


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