mercredi 19 septembre 2018 - par Vincent Verschoore

Les dieux criminels au cœur des conflits

Lier « Dieu » et « conflit » en la même phrase nous renvoie immédiatement au terrorisme islamique. On pense moins naturellement au conflit israélo-palestinien, présenté comme un problème sécuritaire et politique bien avant d’être un problème religieux, encore moins à la politique étrangère des USA au Moyen-Orient qui est également présentée comme essentiellement sécuritaire et politique, avec en plus quelques intérêts commerciaux et une bonne dose d’aventurisme géopolitique.

Nous sommes généralement convaincus que, au-delà des croyances personnelles de dirigeants américains, israéliens, palestiniens ou arabes hors terroristes « officiels », les politiques menées par ces gens ne font pas référence aux dieux mais uniquement à des facteurs géopolitiques, économiques et sécuritaires selon des intérêts bien compris qui, s’ils n’ont le plus souvent rien à voir avec l’intérêt général, n’ont en tout cas rien de spécifiquement religieux.

Grave erreur.

Grave erreur si on en crois le théologien et philosophe franco-libanais Antoine Fleyfel (1), auteur d’un ouvrage intitulé Les dieux criminels sorti en 2017. Un livre à consommer avec sidération. Le livre est une thèse sur les trois grands mouvements eschatologiques religieux actuels qui sont au cœur d’une part de la politique USA-Israël en matière de « gestion » du conflit israëlo-palestinien et de leur géopolitique moyen-orientale en général, d’autre part au coeur de la mouvance islamique djihadiste dont Al-Qaïda et l’Etat Islamique sont les fers de lance.

L’eschatologie désigne le ou les discours relatifs à la fin des temps qui, selon les religions du Livre (les seules concernées ici), arrivera bientôt si certaines conditions sont remplies. Et ces conditions, aussi ridicule que cela puisse paraître au premier abord, sont justement au centre des manœuvres géopolitiques des USA, d’Israël et des fondamentalistes islamiques depuis la création de l’Etat d’Israël en 1948 par les Nations Unies, et plus encore depuis l’extension du territoire israélien au fil des guerres, à commencer par la guerre israélo-arabe de 1948-49 (déclarée par les arabes le jour de la déclaration d’indépendance d’Israël) qui donna une première opportunité à Israël d’annexer les terres initialement réservées par l’ONU pour la constitution d’un Etat Arabe à côté d’Israël.

Extension ensuite avec la victoire d’Israël lors de la guerre des Six Jours en juin 1967. C’est là qu’Israël se constitua territorialement à peu près tel qu’on le connait aujourd’hui : annexion de la Cisjordanie (ou Judée-Samarie) prise à la Jordanie, du Golan pris à la Syrie, de la bande de Gaza et de la péninsule du Sinaï (qui furent rendus à l’Egypte suite au traité de paix de 1979), et surtout l’aspect symbolique de la partie Est de Jérusalem.

Cette extension territoriale fit qu’Israël commençait à ressembler un petit peu plus à sa description biblique d’une Terre Sainte s’étendant de la Méditerranée à l’Euphrate, et signa la montée en puissance de deux mouvances religieuses qui aujourd’hui tirent les ficelles des politiques moyen-orientales, à savoir le sionisme religieux en Israël et l’évangélisme sioniste aux USA.

La puissance de ces mouvements vient encore d’être illustrée par deux événements très particuliers du fait de leur signifiance théologique : d’une part l’édification de Jérusalem en tant que capitale d’Israël reconnue par les USA, chose voulue de longue date par les évangélistes sionistes américains et symbolisant un (grand) pas de plus en direction d’un retour à l’Israël mythologique et l’accomplissement de la prophétie divine du retour du Christ.

D’autre part la toute récente déclaration de la judaïté ontologique de l’Etat hébreu, reléguant donc la démocratie à un détail de l’Histoire juive au profit, à nouveau, d’un pas important vers la garantie que ce sont bien des juifs, et non des israéliens (car il y a de nombreux israéliens non juifs et notamment arabes) qui reconquerront la Terre Sainte et accueilleront le retour du Messie en qualité de peuple élu.

Antoine Fleyfel décrit précisément les origines, acteurs principaux, objectifs et degrés de puissance de ces deux mouvements eschatologiques. Ces histoires sont complexes mais il est nécessaire de les résumer en quelques lignes afin de comprendre ce qui se joue ici.

Le sionisme, à l’origine, est un mouvement politique laïc articulé par Theodor Herzl dans L’Etat des Juifs en 1896. Herzl était hostile à toute récupération religieuse, et d’ailleurs les Juifs orthodoxes de l’époque ne voulaient pas entendre parler d’un Etat Juif car, pour eux, le Juif ne peut se définir par un Etat comme n’importe quel autre peuple car son identité repose entièrement sur la Torah. Pourtant une jonction entre le sionisme et la religion fut établie dès la fin du XIXe siècle par un rabbin lituanien appelé Abraham Isaac Kook qui, arrivant à Jérusalem en 1919, fonda une école de pensée religieuse positive envers le sionisme. Il estimait que la création d’un Etat juif participait à la réalisation future de la Rédemption – le retour du Messie en Israël.

L’oeuvre de Abraham Kook fut poursuivie et améliorée, si on peut dire, par son fils Zvi Yéhouda Kook qui utilisa l’événement de la guerre des Six Jours et l’expansion fulgurante de l’emprise territoriale israélienne pour faire passer le sionisme religieux à la vitesse supérieure : Israël devenait un Etat sacré incarnant le retour de la présence divine à Sion, et toutes les autres questions (telles le sort des Palestiniens ou le droit international) n’étaient plus que des questions de détail.

De nombreux groupes sionistes religieux se sont formés en Israël entre 1948 et 1967, l’An Un de la Rédemption selon Kook. Le plus puissant naquit en 1974, après la défaite israélienne du Kippour et le retrait de la zone du canal de Suez : Goush Emounim. Ce mouvement facilita la percée des sionistes religieux dans les sphères politiques et militaires d’Israël, avec le but affiché de ne plus jamais reculer face aux Arabes, de coloniser tous les territoires capturés et plus généralement de faire fi de la démocratie et des lois internationales au profit de la réalisation prophétique.

Face à eux, bien entendu, les israéliens laïcs tentaient de réagir. Yitzhak Rabin, Premier Ministre, décrivait Goush Emounim comme un cancer au coeur de la démocratie israélienne. Rabin perdit cette bataille, assassiné en 1995 par Yigal Amir, un militant de l’idéologie sioniste religieuse. L’historien israélien Shlomo Sand a longuement déconstruit la mythologie d’une « terre promise » et d’un « peuple élu », notamment dans son livre Comment le peuple juif fut inventé. De la Bible au sionisme (2008). Mais si la société israélienne en général ne se laisse pas facilement endoctriner par le sionisme religieux, cette idéologie est largement dominante au sein des colonies juives de Cisjordanie dont l’étendue les rends de facto irréversibles, rendant par cela caduque la possibilité d’un Etat palestinien aux côtés d’Israël vu qu’une partie considérable de ces terres sont sous contrôle des illégales autant qu’inamovibles colonies juives.

Cet état de fait cadre parfaitement avec la volonté du pouvoir d’extrême-droite israélien aux manettes depuis la mort de Rabin, pouvoir symbolisé depuis 2009 par Benjamin Netanyahou qui, s’il n’est sans doute pas lui-même un eschatologue de premier plan, est dans la filiation d’un grand-père rabin qui fut un disciple du fameux Abraham Isaac Kook. Le père de Netanyahou avait lui-même une vision théologique de l’histoire qu’à largement absorbée le fils. A la suite des accords d’Oslo de 1993, où Arafat reconnaissait le droit d’Israël à exister et Rabin se retirait de Gaza et reconnaissait l’OLP en tant que représentant du peuple palestinien en vue d’un accord de paix durable, Netanyahou s’exprimait déjà ainsi : » Le peuple juif n’a pas lutté pendant trois mille ans pour ce morceau de terre, le sionisme n’a pas vu le jour pour offrir un Etat à Yasser Arafat ».

Un rapport de 2013 du International Crisis Group soulignait que « l’opinion israélienne est désormais plus marquée à droite, et que dans ce courant politique les sionistes religieux gagent du terrain : leur influence électorale et au sein des institutions de l’Etat n’a jamais été aussi importante » (2). La fièvre religieuse monte ainsi au sein de Tsahal, l’armée israélienne, au point qu’en 2010 dix-neuf généraux de réserve écrivirent au ministre de la défense, Ehoud Barak, ainsi qu’au chef d’Etat-Major Benny Gantz, « pour exprimer leur inquiétude face à la poussée de l’intégrisme au sein de Tsahal », qui toucherait de 40% à 50% des militaires.

L’évangélisme sioniste a ses racines dans l’Angleterre du XVIIème siècle, avant de migrer et de se développer fortement aux USA à partir de la fin du XIXème avec l’apparition du premier évangéliste sioniste « moderne » William Blackstone et son livre Jesus is coming. Cet évangélisme n’est pas monolithique, de nombreux courants le traversent dont deux principaux : le sionisme biblique basé sur une lecture littéraliste de la Genèse où Dieu aurait fait alliance avec Abraham, et le dispensionalisme – terme barbare désignant la croyance que l’histoire du monde se divise en sept époques ou « dispensations », et que nous vivons la dernière dans laquelle se joue le retour du Christ sur terre et l’établissement du Millenium, le règne de mille ans de paix qu’il établira.

La création de l’Etat d’Israël en 1948 donna un sérieux coup de pouce à l’évangélisme sioniste, mettant désormais à portée de main la mise en oeuvre de la prophétie. Encore fallait-il s’assurer qu’Israël survive et se développe afin de reconquérir son territoire mythologique, ce qui fit que les évangélistes sionistes se mirent à pénétrer les sphères de la politique américaine afin de l’influencer en ce sens. Et ce avec un succès extraordinaire, comme on ne peut que le constater dans les faits : alliance indéfectible, aide militaire massive sans conditions. Cette influence débuta réellement avec Jimmy Carter qui était un évangéliste de la mouvance Born again, suivi par Reagan qui était un dispensionaliste convaincu.

Les trois présidents suivants (Les Bushs père et fils ainsi que Clinton), bien que chrétiens affichés, étaient plus des mafieux que des évangélistes mais ne dérogèrent pas au support unilatéral à Israël du fait d’un lobbying politique sioniste intense – notamment au sein du parti républicain. Obama fit souffler un vent de panique avec sa recherche d’un accord iranien sur le nucléaire, mais tout cela est désormais balayé par un Trump qui, s’il n’est pas lui-même un évangéliste sioniste affiché, est entouré de ces gens-là (à commencer par son vice-président Mike Pence) ainsi que des sionistes religieux à commencer par son propre beau-fils et conseiller présidentiel Jared Kushner – très proche par ailleurs de Benjamin Netanyahou (3).

L’évangélisme sioniste s’active à travers une foultitude d’églises et d’associations, une des plus importantes étant l‘International Christian Embassy Jerusalem (ICEJ), dont le fonds de commerce est que toutes les promesses de salut contenues dans les deux Testaments se réaliseront par la restauration du peuple juif en Israël. ICEJ a pignon sur rue en Israël et participe activement au lobbying sioniste religieux, lobbying dont l’acteur le plus puissant est le Christians United for Israel (CUFI), fondé en 1992 par le pasteur évangélique John Hagee et comptant aujourd’hui plus de deux millions d’adhérents.

Ce mouvement n’est pas dispensionaliste mais biblique, Hagee ayant prédit sur base d’une lecture apocalyptique de la Bible, que les Russes et les Etats islamiques envahirons Israël avant d’être détruits par Dieu. Alors l’anti-Christ, à la tête de l’Union Européenne créera une confrontation entre la Chine et l’Occident débouchant sur l’ultime bataille de l’Armageddon et le retour du Christ. Il est donc nécessaire de précipiter cette dernière guerre en incitant le pouvoir politique américain à multiplier les provocations entre Est et Ouest, ce qui est clairement le cas aujourd’hui.

On pourrait voir en Hagee & Cie une bande de rigolos sans influence, mais ce serait une erreur. En 2007 le sénateur américain juif Joseph Liebermann considérait comme miraculeuse l’action du CUFI, y voyant la main de Dieu et estimant que CUFI est en réalité la continuation de ce qui fut fondé voici 4000 ans avec les premières paroles de Dieu à Abraham dans la Genèse. L’influence évangéliste sioniste dans les couloirs du pouvoir US est considérable, il suffit de voir le profil des candidats conservateurs aux élections pour s’en convaincre.

Si cette analyse est correcte, elle explique au moins pourquoi les USA et Israël mènent des politiques démentes et in fine suicidaires au Moyen-Orient : le but est effectivement une forme de suicide menant au retour du Christ / Messie, et la mouvance islamiste djihadiste moderne issue du wahhabisme saoudien le nécessaire ennemi justifiant la guerre sans fin. La paix au Moyen-Orient étant l’ennemi de la prophétie, elle ne peut exister et tout est fait pour qu’elle n’existe pas. Il est plus que temps que le reste du monde prenne conscience, s’il ne l’a déjà fait, de la folie nihiliste apocalyptique qui règne dans les cercles de pouvoir américains et israéliens et qui ne diffère de la folie nihiliste djihadiste que par la forme.

En ce 17ème anniversaire des événements du 11 septembre 2001, le catastrophique état du Moyen-Orient et la désintégration politique de l’Occident face aux conséquences de politiques irresponsables ayant débuté par l’invasion de l’Afghanistan a peut-être une explication plus fondamentale que l’incompétence, la corruption et la pure bêtise : la religion, et surtout les visions eschatologiques de religions bibliques remises au goût du jour par des courants ayant réussi à s’acheter une grande influence dans les sphères décisionnelles. Si le XXIème siècle doit être spirituel, comme le disait Malraux, il s’agira d’une spiritualité archaïque et mortifère mâtinée de haute technologie, une dystopie technocratique religieuse et prédatrice à combattre par tous les moyens. Et tant pis pour le Messie, le Christ ou le Prophète des pervers aboyeurs qui nous cassent les burnes depuis bien trop longtemps.

 

Notes :

(1) https://www.editionsducerf.fr/librairie/livre/18152/les-dieux-criminels

(2) https://www.crisisgroup.org/middle-east-north-africa/eastern-mediterranean/israelpalestine/leap-faith-israel-s-national-religious-and-israeli-palestinian-conflict

(3) https://zerhubarbeblog.net/2017/05/23/trump-larabie-et-la-connexion-juive/



23 réactions


  • jalin 19 septembre 2018 18:19

    « Il est plus que temps que le reste du monde prenne conscience, s’il ne l’a déjà fait, de la folie nihiliste apocalyptique qui règne dans les cercles de pouvoir américains et israéliens et qui ne diffère de la folie nihiliste djihadiste que par la forme. »


    Dans ce cas, compte tenu de la puissance nucléaire US et israélienne, ça fait longtemps qu’ils auraient déclenché une guerre nucléaire mondiale, votre hypothèse ne tient pas la route. Pourquoi remettraient ils à demain une apocalypse qu’ils peuvent déclencher tout de suite ?

    • Vincent Verschoore Vincent Verschoore 19 septembre 2018 19:07

      @jalin

      Une guerre nucléaire contre qui et au profit de qui ? 

    • Vincent Verschoore Vincent Verschoore 19 septembre 2018 20:59

      @Christ Roi
      Génial, un exemple de ce que l’article dénonce ! Merci !


    • Pascal L 19 septembre 2018 23:26
      @Vincent Verschoore
      Non, vous ne connaissez visiblement pas le Christianisme et en particulier le Catholicisme. 
      Cette religion n’a pas de vision eschatologique terrestre. L’homme ne peut se substituer à Dieu et le salut des Chrétiens n’est pas de ce monde. A partir de là, la fin du monde arrivera quand elle arrivera et nous ne pouvons rien faire en temps que Chrétiens pour la hâter ou la retarder. Bien évidement si des connards détruisent la planète, mais les Chrétiens ne croient pas que cela aura lieu. Tout simplement parce que la fin du monde correspondra aussi à la destruction de Satan et il n’y a donc aucun intérêt.

      Le problème, ce ne sont pas les religions mais les idéologies messianiques. Quelques religions sont aussi des idéologies messianiques, mais elles ne sont pas les seules. Celles-ci veulent nous entraîner vers la destruction du mal et la construction d’un monde terrestre meilleur. Dans tous les cas, il y a :
      •  - la promesse d’une vie meilleure pour les adeptes sur cette terre ou messianisme. Le nazisme, le marxisme, les témoins de Jéhovah ou l’islam sont des messianismes. L’idée de salut prononcée par Jésus est dévoyée pour devenir un salut terrestre. Les premiers messianismes semblent être apparus en Israël un ou deux siècles avant l’arrivée de Jésus avec une mauvaise interprétation des prophètes : l’idée que le Messie devait chasser les Romains pour établir le royaume de Dieu en Israël.
      •  - la désignation d’un ennemi qui empêche la promesse de se réaliser (Juifs, Polythéistes, Chrétiens, Romains, Capitalistes...), On peut toujours combattre des idées, mais jamais associer des personnes à ces idées.
      •  - l’inversion du bien et du mal. Il devient licite d’éliminer ou de tuer les ennemis désignés,
      •  - la prééminence du groupe sur l’individu.
      •  - l’interdiction de quitter le groupe sous aucun prétexte au risque de se trouver désigné comme ennemi et d’en subir la punition. La peur est le moteur de la cohésion du groupe.
      •  - l’impossibilité de discuter les dogmes. Celui qui pose des questions est considéré comme ennemi. 
      •  - un livre à connaître par cœur (petit livre rouge, Mein Kampf, Coran...) contenant le dogme.
      •  - un leader charismatique, éventuellement dans le passé. Comme les membres du groupes doivent accepter des dogmes sans réfléchir, il est indispensable que le dogme soit prononcé par une personne digne de confiance.
      •  - un système hiérarchique avec des fantassins exécutants, des recruteurs chargé de séduire l’ennemi et des chefs, tirant tous les bénéfices du système et seuls à même de modifier le dogme

      Le Christianisme est une religion centrée sur le Christ vivant et où Dieu est amour. Cette religion n’est pas messianiste et ne peut pas aller vers la violence, sauf à la quitter. Le pouvoir temporel est toujours associé à Satan (lire Luc , 5-7). Il y a bien quelques groupes Evangélistes qui professent un messianisme terrestre. Ces groupes sont des idéologies comme les autres et ne suivent plus l’enseignement de Jésus, mais le plus souvent la religion peut devenir otage du pouvoir politique comme cela s’est passé durant les guerres de religions ou le concordat. Le pouvoir temporel est alors entièrement responsable de la violence.

    • Vincent Verschoore Vincent Verschoore 20 septembre 2018 01:06

      @Pascal L
      Certes, néanmoins je pense que les conquistadors, les croisés, les inquisiteurs et les missionnaires en tous genres ont passablement massacré et détruit tout ce qui ne leur ressemblait pas au nom d’un dieu chrétien. Et quoi qu’il en soit les évangélistes ont aujourd’hui un pouvoir important sur la politique américaine. 


    • jalin 20 septembre 2018 11:28

      @Vincent Verschoore

      Au profit de la croyance qu’il faut une apocalypse comme vous le dites vous même, il ne s’agit pas de profits commerciaux, mais de la réalisation de la prophétie religieuse.

    • jalin 20 septembre 2018 11:32

      @Christ Roi
      «  les athées s’aperçoivent bien que l’effondrement de notre société coïncide avec l’athéisme d’Etat »


      C’était tellement mieux l’inquisition, les massacres entre protestants et catholiques, la traite des noirs, la Saint-Barthélemy... Et puis la Grèce, l’Egypte, la Perse antiques ont pourtant existé sans Christ, et l’humain a perduré 300 000 ans sans disparaître avant le christianisme. 

    • Pascal L 20 septembre 2018 14:30

      @Vincent Verschoore
      Qui veut tuer son chien l’accuse de la rage, mais bien peu d’historiens soutiendraient l’idée que ces massacres viennent de la religion chrétienne, y compris pour l’inquisition dont les tribunaux ont beaucoup plus pourchassé les prêtres pédophiles que les impies. Les archives en témoignent. En France, les sorcières ont été condamnées à mort par des tribunaux civils. L’inquisition a vu l’apparition pour la première fois en Europe du droit à la défense et les condamnations à mort ont été rares. Les massacres en Espagne et contre les Cathares visaient d’abord à restaurer l’autorité royale et encore une fois l’Eglise a été prise en otage par le pouvoir temporel.

      Quand aux Evangélistes, il ne s’agit que d’une petite partie de ces mouvements qui ne disposent pas d’autorité commune. Malheureusement cette partie est proche du pouvoir aux USA et nous ne pouvons les considérer comme Chrétiens à partir du moment où ils définissent un salut terrestre, ce qui est contraire à l’enseignement de Jésus. Ils soutiennent le sionisme au nom de ce salut. L’Église Catholique n’a pas d’autorité particulière sur ces groupes dont l’idéologie doit être combattue au même titre que l’ensemble des autres idéologies messianiques. Il n’y a guère que l’Etat qui a les moyens de combattre ces idéologies, mais il préfère ne rien faire au nom d’une fausse neutralité qui masque l’intention de ne pas fâcher les électeurs. Ils préfère financer des mosquées confiées à des salafistes comme les Frères Musulmans qui deviennent des lieux de radicalisation au lieu de fixer des limites.

    • Pascal L 20 septembre 2018 14:31

      @jalin
      Etudiez l’histoire...


    • jalin 20 septembre 2018 20:00

      @Pascal L

      Plait il ? Il n’y a pas eu de guerres de religion ?

    • jalin 20 septembre 2018 20:02

      @Pascal L

      Il n’y a pas eu de guerre de religion entre chrétiens ?

    • Pascal L 21 septembre 2018 14:13

      @jalin
      Etudiez l’histoire ! Les Guerres de religions sont une instrumentalisation de la religion par le pouvoir temporel. Aucun historien sérieux ne peut soutenir qu’elles ont été déclenchées par des religieux. En France, les ambitions personnelles du duc de Guise ont fait beaucoup de dégâts. 

       Encore une fois, ce sont des réflexes idéologiques qui sèment la destruction. L’envie de créer le bien en détruisant le mal est la source de toutes les violences à partir du moment où on associe le mal à des personnes. Personne n’a la même idée du bien et du mal. Vous-même, vous associez le mal et le Christianisme. Rien ne vous interdit de critiquer, tant que vous restez dans le débat d’idées mais si un jour, il vous prend l’idée d’attaquer les Chrétiens, vous devenez de fait une source du mal. Etre Chrétien, c’est choisir Dieu et son amour en toute liberté et donc respecter la liberté de ceux qui ne font pas ce choix. Si Dieu ne combat pas ceux qui font le choix inverse, ce n’est pas aux Chrétiens de se substituer à Dieu. Lisez la parabole du bon grain et de l’ivraie (Matthieu 13, 24-30). Le salut chrétien n’est pas de ce monde et nous ne pouvons que nous en remettre à Dieu pour le recevoir ; nous ne pouvons rien faire pour l’accélérer ou le retarder. La seule chose qu’un Chrétien peut faire, c’est de faire le bien à son niveau et de défendre l’idée du bien sans attaquer les personnes. C’est toujours ça de gagné.

  • Parrhesia Parrhesia 19 septembre 2018 18:28

    Clair parce que simple.

    Efficace parce qu’argumenté.

    Utile parce que vrai.

    Et pendant ce temps-là, le peuple de France vit chaque jour plus courbé sous le joug taxateur du Nouvel Ordre Mondial et sous la toute puissance de la Loi Fabius Gayssot !!!

    Mes compliments, monsieur Vincent Verschoore !


  • jesuisdesordonne jesuisdesordonne 20 septembre 2018 00:07

    Concernant :
    « La paix au Moyen-Orient étant l’ennemi de la prophétie, elle ne peut exister et tout est fait pour qu’elle n’existe pas. »

    Il n’y a pas qu’au Moyen-Orient car guerres et monothéismes sont consubstantiels.

    Plus particulièrement concernant l’histoire d’Israël, peut-être faut-il aussi se souvenir que la défense des juifs allemands par un boycott des exportations allemandes, au plan mondial, a été mise en veilleuse suite au contrat de transfert qui a permis aux riches d’émigrer en Israël.

  • Christian Labrune Christian Labrune 20 septembre 2018 11:40
    à l’auteur,

    C’est quoi, votre objectif, en écrivant cet article qui est une collection d’assertions tirées de la propagance anti-isréalienne d’origine islamique ?

    D’où parlez-vous, de quelle niche idéologique ? Pourriez-vous nous préciser ça, avant que nous entreprenions de commenter la chose avec toute la rigueur critique souhaitable en pareil cas ?




    • Vincent Verschoore Vincent Verschoore 20 septembre 2018 14:44

      @Christian Labrune
      Je me base, comme il est précisé, sur le livre « les dieux criminels » d’Antoine Fleyfel. D’où je tire évidemment mes propres conclusions, mais l’information de base concernant les courants religieux décrits, et leurs effets et objectifs, proviennent pour l’essentiel de cette lecture. 


    • Vincent Verschoore Vincent Verschoore 20 septembre 2018 14:51

      @Vincent Verschoore
      J’oublie de préciser, pour la forme, que je suis agnostique tendance athée mais pas nécessairement matérialiste pour autant, membre d’aucun parti, méfiant des professionnels de la victimisation, complotiste à mes heures, et très intéressé par la physique fondamentale. :)


    • Christian Labrune Christian Labrune 20 septembre 2018 23:30
      @Vincent Verschoore

      Et moi, je ne suis pas agnostique, mais carrément athée - et autant qu’on peut l’être ! Cela ne m’empêche pas d’être plus sioniste que bien des Israéliens. Je ne suis assurément pas le seul dans ce cas, et cette question des évangélistes n’a pas grand chose à voir avec les questions qui travaillent actuellement la société israélienne. Les Evangélistes américains imaginent qu’à la fin des temps les Juifs se convertiront au christianisme, ce qui est un signe de connerie absolument consternant.

      Je suis sioniste parce que je suis rationaliste et que j’admire ce qu’une petite nation entourée d’ennemis qui rêvent depuis soixante dix ans de lui infliger, après les nazis, un nouveau traitement génocidaire, aura pu réaliser en soixante-dix ans. L’équivalent d’un peu plus de trois départements français est désormais parvenu au rang des dix principales puissances mondiales, à l’extrême pointe du progrès dans tous les domaines de la recherche fondamentale.

      La seule erreur des Israéliens aura été de se comporter d’une manière éthique avec des ennemis qui voulaient et veulent encore leur destruction. Ce qu’on appelle la Cisjordanie recouvre les anciens royaumes de Juda et d’Israël, il y a près de trois mille ans. Puisqu’on a essayé de faire prévaloir contre eux la raison du plus fort et que les Arabes n’auraient pas eu le moindre problème de conscience à les massacrer ou à les foutre à la mer, en 48 comme en 68, il aurait été parfaitement légitime qu’ils appliquassent à leur tour à ceux qu’ils avaient vaincus et qui avaient rêvé de les exterminer, le droit du plus fort , tout au moins sur le plan territorial. Ils auraient dû récupérer la Judée-Samarie.

      Je ne comprends pas qu’on puisse encore aujourd’hui se mettre à la botte d’une fable palestinienne qui a désormais fait son temps. Hier, les Américains dénonçaient haut et fort le fait que l’Autorité palestinienne se propose de servir une pension à l’assassin et à la famille du jeune décérébré qui massacrait à coups de couteau Ari Fuld il y a quelques jours dans le Gush Etzion.

      Quelques états européens commencent à comprendre que les soutiens inconditionnels aux organisations palestiniennes, qui durent depuis des années, sont de l’ordre de la complicité criminelle. En France où il n’y a rien qui ressemble à des territoires « occupés », nous observons les mêmes sortes de meurtres, lesquels frappent deux fois plus souvent les Français juifs que les autres citoyens. Il serait temps que la propagande antisémite cessât sur les réseaux sociaux, et sur AgoraVox en particulier. Ceux qui la font ne passeront généralement pas aux actes, mais c’est de ces sortes de discours que s’autoriseront ensuite les crétins décérébrés qui iront poignarder des Sarah Halimi ou des Mireille Knoll.

  • therasse therasse 20 septembre 2018 13:08
    L’IMPUISSANCE A CONNAÎTRE LES CAUSALITES NE LES REND PAS INEXISTANTES POUR AUTANT OU DE L’(IN)EXISTENCE DES DIEUX LEGISLATEURS..

    Le hasard ne devrait-il pas plutôt se nommer : « méconnaissance des causalités » ? Idem pour ce qu’on nomme liberté ? Cette conception n’est pas neuve, c’est ce que pensait Spinoza ( « L’Ethique »).

     « Si l’homme se croit doté de libre arbitre c’est qu’à la fois il s’ignore lui-même, mais qu’il a pourtant conscience de quelque chose : il ignore les causes qui le déterminent à vouloir et à se mouvoir, tout en étant conscient de ses volontés et de ses mouvements. Sa croyance illusoire en une liberté indéterminée est donc elle-même déterminée : cette croyance vient de ce qu’il n’a conscience que des effets que provoquent en lui les choses extérieures, et qu’il ignore les causes qui les produisent. C’est pourquoi l’homme se prend pour une cause libre. » Pascal Séverac, philosophe, chargé de cours à Paris à propos de Spinoza dans une édition spéciale de la revue « Le Point »

     « Telle est cette liberté humaine que tous se vantent d’avoir et qui consiste en cela seul que les hommes sont conscients de leurs appétits et ignorants des causes qui les déterminent. C’est ainsi qu’un petit enfant croit librement désirer le lait, un jeune garçon irrité vouloir la vengeance et fuir s’il est peureux. L’ivrogne croit dire par un libre décret de son âme ce qu’ensuite, sobre, il voudrait avoir tu. Ainsi le dément, le bavard, et bien d’autres de même farine, croient agir par un libre décret de leur âme et non être portés par une impulsion. Et comme ce préjugé est inné en tous les hommes, ils ne s’en libèrent pas facilement. » Spinoza - Lettre 58 (A Georg Hermann Schuller)

    Ce n’est pas le fait que la situation présente et le passé sont complexes, que l’abondance des causalités constitue un labyrinthe inextricable pour notre cerveau, que tout ça n’existe pas. La psychanalyse a par ailleurs bien montré, n’en déplaise à Onfray, qu’au delà de la conscience existe une autre réalité causale de désordres mentaux, nommée inconscient ou subconscient dont le souvenir, remonté à la conscience exerce des effets étonnants sur la vie présente et future chez les patients.

    En remontant quinze, vingt, trente générations on trouvera chaque fois un couple sans le coït duquel nous ne serions pas là aujourd’hui, ou si le coït avait été différé de quelques secondes, car la foule de spermatozoïdes qui déboula vers l’ovule aurait été différente ainsi que le vainqueur. Donc la lignée de descendants qui s’ensuivit.

    Causalité, toujours et encore.

    Evidemment on pourra s’obstiner à nommer cela hasard. Juste une question d’étiquette. Perso, je préfère « déterminisme » même si les enchaînements causaux ne sont ni perceptibles, énumérables par notre cerveau limité.

    L’impuissance à connaître des espaces inconnus ne supprime pas ceux-ci pour autant.

     Avec Spinoza, la question de Dieu était évacuée car qui dit déterminisme évacue le libre arbitre donc la morale manichéenne du bien et du mal, donc enfer et paradis car qui n’est pas responsable ne peut être récompensé ni puni. Le panthéisme apparaît dès lors comme un camouflage de Spinoza, rendu nécessaire par l’époque qui n’appréciait pas beaucoup les athées, ni leur langue qu’ils étaient tentés de couper.

     Etre excommunié, soit ! Chassé de la communauté juive, resoit ! Mais amputé de la caroncule et brûlé, on comprend aisément que le philosophe n’ait pas été « chaud bouillant » pour cette perspective-là.

     Doit-on pour autant cesser de mettre en jugement un prévenu au prétexte de ces causalités à l’infini. Assurément non ! Mais il ne s’agit là que d’hygiène sociale, il importe d’en être conscients. Plutôt une mise à l’écart d’un indésirable, d’un nuisible, que de punir le responsable d’un méfait, qui aurait «  »« choisi »«  » de le commettre.

    Une décision purement utilitariste de préservation du groupe à l’égard d’un individu qui n’a pas respecté le contrat social, celui du milieu où il a choisi de vivre. 

  • soi même 20 septembre 2018 22:45
    Il y a pas de doute avec un article de cet acabit, on ce sens toute suite plus intelligent. smiley


  • Christian Labrune Christian Labrune 21 septembre 2018 13:02
    Si cette analyse est correcte, elle explique au moins pourquoi les USA et Israël mènent des politiques démentes et in fine suicidaires au Moyen-Orient : le but est effectivement une forme de suicide menant au retour du Christ / Messie, et la mouvance islamiste djihadiste moderne issue du wahhabisme saoudien le nécessaire ennemi justifiant la guerre sans fin.
    ====================================
    à l’auteur
    Vous écrivez vraiment n’importe quoi, et on se demande si vous avez vraiment les yeux en face des trous. L’hégémonie voulue par les mollahs iraniens ressemble à celle du IIIe Reich : transformer en satellites tous les pays environnants pour les gouverner à distance selon les objectifs éternels du chiisme. Vous aurait-il échappé que le général Aoun au Liban, Bachar el-Assad en Syrie sont exactement la même sorte de pantin que pouvait être un certain maréchal en France durant les années noires ? L’Iran est un état terroriste dont les milices, partout, organisent le désordre. La mainmise sur l’Irak n’est pas encore bien assurée, où il était question il y a quinze jours, pour l’Iran, d’installer des batteries de missiles pointés vers Israël. Les Houthis au Yémen sont téléguidés par l’Iran, aussi bien que le Hamas à Gaza, et l’Iran cherche à étendre son influence pernicieuse jusque dans la corne de l’Afrique et, à l’Ouest jusqu’au Maroc où le pouvoir a récemment fait fermer l’ambassade d’Iran.

    Les missiles iraniens, bientôt nucléarisés si on laisse faire, ont une portée qui leur permet d’atteindre Israël, mais qui pourra bientôt viser pas mal de pays européens. Si rien n’est fait, l’Européen que vous êtes ne tardera pas à connaître le même risque existentiel que les habitants de Tel Aviv.

    S’il y a une attitude suicidaire, c’est celle des Européens qui, en continuant à commercer avec un régime pourri jusqu’à l’os, en renonçant aux sanctions économiques, lui ont permis de récupérer des sommes considérables dont l’Iranien de la rue n’a jamais vu la couleur. Tout cela aura servi à renforcer les troupes de Soleimani en Syrie, le Hezbollah (un million de dollars tout de suite après les accords de Vienne) et à perfectionner l’équipement militaire : une rallonge de 520 millions de dollars accordée à la recherche sur les missiles.

    La France de Macron travaille à renforcer une puissance dont l’objectif déclaré est de la détruire, aussi bien que le petit et le grand Satan. L’objectif du gouvernement français n’est évidemment pas de soutenir les entreprises menacées par les sanctions américaines : les plus grandes sociétés ont déjà préféré publier qu’elles allaient se retirer de l’Iran. Si vous gobez ces sortes d’explications pour les naïfs, je vous plains. On finira par savoir quelle sorte de chantage est exercée par l’Iran sur l’Europe. Une déclaration de Zarif n’a jamais été publiée en France. Si l’Europe, disait-il, ne soutenait pas le régime de Téhéran, il publierait les noms des diplomates stipendiés à Vienne par ses soins pour hâter la conclusion des accords sur le nucléaire, et aussi le montant des sommes qui leur avaient été versées. On sait aussi par l’opposition iranienne que les avoirs des dignitaires du régime de Téhéran et de leurs proches, convertis en dollars et mis à l’abri dans des banques européennes s’élèveraient à plusieurs centaines de milliards de dollars. La première chose que feront ceux qui succèderont aux ayatollahs, c’est d’exiger que ces sommes soient immédiatement gelées et restitués à un régime plus démocratique. Gros trou dans le système bancaire européen ! Soutenir le régime iranien, à long terme, c’est proprement suicidaire, mais à court terme, ça évite d’énormes pertes financières.

    Bref, vous me faites penser à ces pacifistes qui, de Münich à l’invasion de la Pologne, essayaient de se persuader que l’Allemagne ayant annexé l’Autriche et les Sudètes n’en demanderait jamais plus et qu’on pourrait éviter la guerre. On connaît la suite.

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