jeudi 17 janvier 2008 - par Tibet Libre

Les Tibétains en exil en marche vers le Tibet pour les jeux Olympiques de 2008

A l’aube de 2008, la cause tibétaine est à un moment crucial pour l’avenir du Tibet. En effet, cela fera près de 60 ans que la République populaire de Chine a envahi le Tibet, et après d’innombrables et terribles violations des droits de l’homme, un génocide ayant entraîné un déficit démographique important du peuple tibétain, la destruction d’une culture millénaire, les jeux Olympiques vont consacrer l’entrée de la Chine dans le concert des nations. Toutefois, l’hymne olympique risque de sonner faux, voire de sonner au boycott, si la situation des droits de l’homme en Chine et au Tibet ne s’améliore pas.

Comment oublier que les anciens gouvernants chinois font l’objet de plainte pour génocide contre le peuple tibétain auprès de la justice espagnole ? Comment oublier que la liberté religieuse est bafouée au Tibet comme l’illustre l’emprisonnement de grands maîtres tibétains, dont Bangri Rinpoché et Tenzin Delek Rinpoché ? Comment oublier que la liberté d’expression aboutit à l’incarcération d’écrivains dont Dolma Kyab ? Comment oublier la disparition de Gendhun Choekyi Nyima, le jeune Panchen Lama enlevé en 1995 après sa reconnaissance par le Dalaï Lama. A près de 73 ans, le Dalaï Lama propose que son successeur soit élu par les Tibétains en exil et au Tibet. L’opposition officielle de la Chine à ce processus dévoile un agenda caché du gouvernement chinois. On peut supposer que le remplacement du Panchen Lama vise à long terme la nomination par la Chine d’un Dalaï Lama après la disparition du 14e de la lignée.

Dans ce contexte, est-il concevable pour les nations démocratiques de célébrer l’olympisme sans que des négociations débutent enfin entre le gouvernement tibétain en exil et le gouvernement chinois ? Les nations, qui ont jusqu’à présent échoué à résoudre la question du Tibet, peuvent-elles continuer d’ignorer le sort de 6 millions de Tibétains et le risque de disparition d’une culture unique et si riche de l’humanité ?

Comment aboutir à de telles négociations ? Un moyen consiste à poursuivre le mouvement amorcé en 2007 avec la série de réceptions officielles du Dalaï Lama au plus haut niveau des Etats par le Premier ministre australien, le chancelier autrichien, la chancelière allemande, Angéla Merkel (qui persiste courageusement à vouloir rencontrer dans l’avenir le Dalaï Lama malgré les pressions chinoises), le président des États-Unis, et la remise par le Congrès des États-Unis, de la Médaille d’or. Alors qu’il vient de recevoir Mouammar Kadhafi, Nicolas Sarkozy pourra-t-il ne pas recevoir, lors de sa venue en France en août 2008, le Dalaï Lama qui appelle à transformer le Tibet en une zone de paix entre la Chine et l’Inde, dans l’intérêt bien compris du monde et de son économie interdépendante ?

Les Tibétains en exil mesurent aussi que le peuple tibétain se trouve aujourd’hui à un moment charnière, alors que se profilent les jeux Olympiques de 2008 en Chine et le 50e anniversaire (2009) du soulèvement contre l’occupant chinois de 1959. Ils pensent que les jeux Olympiques sont utilisés par les dirigeants chinois comme une plate-forme pour obtenir une reconnaissance internationale et légitimer leur occupation illégale du Tibet. C’est pour répondre à cette urgence que cinq associations tibétaines basées à Dharamsala organisent une marche de l’Inde vers le Tibet à l’approche des jeux Olympiques de Pékin en 2008. Il s’agit d’associations majeures du mouvement tibétain : le Congrès de la jeunesse tibétaine, le Gu-Chu-Sum (association d’anciens prisonniers politiques), l’Association des femmes tibétaines en exil, le Parti démocratique national du Tibet, Etudiants pour un Tibet libre, Inde.

Les organisateurs appellent tous les Tibétains à travers le monde à intervenir lors du relais officiel de la flamme olympique (qui doit porter la flamme à travers vingt villes sur les cinq continents vers la Chine) ; à se joindre aux protestations durant les jeux Olympiques, et à soutenir la marche de retour au Tibet des Tibétains en exil. Les marcheurs partiront de Dharamsala, base du Dalaï Lama et du gouvernement tibétain en exil, le 10 mars 2008, lors de la 49e commémoration du soulèvement tibétain. Ils se dirigeront vers Lhassa, la capitale du Tibet.

Les 5 associations demandent à la Chine :

1. d’enlever tous les obstacles au retour du Dalaï Lama au Tibet. Les Tibétains de l’intérieur ont appelé à maintes reprises à son retour, ce pourquoi nombre d’entre eux ont été persécutés et demeurent toujours en prison ;

2. d’entamer le processus de décolonisation du Tibet car l’exploitation coloniale et le transfert de massif de colons chinois au Tibet marginalisent la population tibétaine ;

3. de libérer tous les prisonniers politiques tibétains, comme Gendhun Choekyi Nyima (le jeune Panchen Lama), Chadrel Rinpoché, Lobsang Tenzin, Tenzin Delek Rinpoché, Bangri Rinpoché, Dolma Kyab (écrivain et professeur d’histoire), Rungye A’drak et Adruk Lop, accusés de crimes alors qu’ils n’ont fait qu’exercer leurs droits d’expression, leurs convictions politiques et religieuses.

Les 5 associations demandent également au Comité international olympique d’annuler les jeux Olympiques de Pékin et de ne plus jamais considérer la Chine comme un pays organisateur potentiel tant que le Tibet ne sera pas libre.

"Notre message à l’attention des autorités chinoises est fort et clair : après 50 ans (d’occupation), nous, Tibétains en exil, sommes déterminés à retourner dans notre pays et à être de nouveau réunis avec nos frères et soeurs tibétains", a déclaré Ngawang Woeber, président du GuChuSum.

Site web : http://www.tibetanuprising.org/



8 réactions


  • JoëlP JoëlP 17 janvier 2008 10:16

    Ni dans l’article ni sur le site, il n’y a de dates pour le passage de la flamme olympique. Les grandes déclarations de principe c’est bien, le côté pratique c’est mieux.


  • Tibet Libre France-Tibet Ile-de-France 17 janvier 2008 12:44

    Merci de votre commentaire. Vous avez raison : nous ne connaissons pas de façon certaine la date du passage de la flamme à Paris. Mais si vous le connaissez, ou quelqu’un le connait, merci de l’indiquer dans les réactions à l’article.


  • TSS 17 janvier 2008 13:41

    faire comme en 1980 pour les jeux de Moscou,boycotter Pékin !,mais les temps ont bien changé !!!


  • Lil_Pims 17 janvier 2008 18:56

    C’est vrai que d’un point de vue ethique, organiser des jeux senses representer la fraternite des peuples en Chine, c’est moyen. Ca ne serait jamais venu a l’idee de faire ca a Cuba ou en Coree du Nord...


  • Em' Em’ 18 janvier 2008 23:26

    Normalement, le passage de la flamme olympique à Paris est le 7 avril... si pas de changement.


  • vinvin 3 février 2008 23:20

    Bonjour.

    On parle toujours "des droits de l’ homme", mais il est a croire que la convention internationale des droits de l’ homme s’ applique uniquement envers les "immondes petites racailles" qui brule nos bagnole dans nos citées.

    En revanche la convention internationale des droits de l’ homme ne s’ applique pas a certains peuples, comme par exemple le peuple Tibétain.

    Pourquoi ?

     

    Les jeux olympiques auraient lieu en Iran, en Afganistan , ou en Corée du Nord, que ce ne serait pas plus dégradants pour l’ honneur de la communauté internationale.

     

    En tous cas, HONTE a la communauté internationale, et SURTOUT HONTE A TOUTES LES NATIONS QUI PARTICIPERONT A SES JEUX OLYMPIQUES, (Y COMPRIS LES SPORTIFS Y PARTICIPANTS).

    Moi, je ne les regarderaient meme pas a la télé !

    C’ est INADMISSIBLE, INSENSE, INTOLERENT, IMMORAL, INHUMAIN, et SCANDALEUX.

     

     

    Cordialement.

     

    VINVIN.


    • antireac 16 février 2008 14:31

      La chine est un pays fasciste engagé sur une voie de libérisation.

      Elle est coupable d’avoir masacré des millions d’être humains parcequ’ils étaient différents(ou trop faibles pour se défendre) en tout cas depuis 1948.


  • Alexandre 1er avril 2008 04:04

    Pourquoi cette déferlante d’humaniste occidentaux pour dénoncer le problème du Tibet, ne c’est-elle pas manifesté avec autant de conviction, pour les massacres  contre la population de Tchétchénie qui a fait 5000 fois plus de morts ? Vous imaginez un intellectuel français ou un journaliste « engagé », brandir une banderole de dénonciation  pendant un meeting de Poutine  à Paris, ou pendant un match de tennis  comme une rencontre France-Russie à Bercy. Vous n’imaginez pas ? Je vous rassure, moi aussi je n’imagine pas. C’est quoi la raison, parce-que les bouddhistes sont des pacifiques, alors que les musulmans sont des gens cruels ? Je vous laisse répondre. En tous cas les chinois ont fait beaucoup moins d’horreur au Tibet, que les russes en Tchétchénie, ou que les américains en Irak, ou que les français pendant la guerre d’Algérie, où que les israéliens de ce qui reste de la Palestine. Dans ces derniers cas, "les humanistes" se font plus discrets. Les mauvaises langues vont dire « il ne faut pas mettre des malheurs humains en concurrence… » Le problème c’est que c’est toujours à sens unique.  Continuez à vous donner bonne conscience messieurs les humanistes, c’est bien…. Tous ça ne sent pas très bon…Salut ! Alexandre.


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