samedi 9 février 2019 - par Mazdak Teherani

Manifestation pour un Iran libre à Paris : L’option démocratique existe

La grande marche des Iraniens qui s'est tenue à Paris à l’occasion du renversement de la monarchie en 1979 dans l'antique pays, est intervenue dans un contexte de mécontentement croissant de la population envers la politique du gouvernement. Englué dans la crise économique et dans le refus des droits de son peuple, le pouvoir islamiste craint sérieusement pour sa survie.

Tout a commencé par une population frustrée face à une situation financière qui se détériore mais cela a rapidement donné lieu à des appels explicites pour un changement de régime. Le peuple iranien proteste avec des slogans à caractère économique, qui se transforment rapidement en rejet de la dictature d’Ali Khamenei. « A bas la dictature », « lâchez la Syrie, occupez-vous de nous », « L’ennemi est ici, on nous ment en nous disant que c’est l’Amérique ». Les manifestations prennent désormais la forme d’une révolte populaire contre tout un régime corrompu. 

Le régime pour sa part accuse désormais le mouvement de résistance du CNRI d’être derrière les troubles. On constate que si le régime utilise à l’intérieur du pays l’emprisonnement et les exécutions, hors de ses frontières, il a recours à des méthodes terroristes. La résistance basée à l’étranger est devenue la principale cible à abattre. 

Téhéran a usé de pression diplomatique pour faire cesser les activités des opposants sur le sol européen. Rappelons-nous l’intervention d’Hassan Rohani en janvier 2018 auprès du président Emmanuel Macron pour lui demander des sanctions contre le CNRI (principal mouvement de résistance ayant son siège en banlieue parisienne). Emmanuel Macron avait rejeté la requête du régime théocratique. 

Devant cet échec diplomatique, le régime a choisi de supprimer physiquement les opposants résidant en Europe. La tentative d’attentat à Villepinte, le 30 juin dernier, contre le rassemblement du CNRI et l’arrestation d’un diplomate iranien, mettent clairement en lumière l’implication du régime ainsi que ses méthodes pour arriver à ses fins. 

Une alternative démocratique au pouvoir des mollahs existe

L’ampleur des arrestations, des incarcérations, des condamnations ou encore des tentatives d’attentat sur le sol européen montre jusqu’où les autorités sont capables d’aller pour réprimer la dissidence et surtout montre à quel point il craint le CNRI comme alternative démocratique.

Une chose est sûre les manifestations actuelles continueront et permettront au peuple iranien de renverser la dictature religieuse. 

Le combat du peuple iranien pour le changement de régime doit être reconnu et soutenu par les démocrates européens. Ainsi lors de cet événement fédérateur parisien, on a pu voir un défilé ininterrompu d’une dizaine de personnalités venues apporter leur soutien au CNRI.

A la tribune, de nombreux orateurs ont relayé les aspirations du peuple iranien opprimé pour clamer haut et fort qu’une alternative démocratique au pouvoir des mollahs existe. Pour eux il est plus que temps d’accepter que la fin de ce régime est toute proche et dès lors le moment était venu d’écouter la voix des opposants et résistants iraniens afin de les accompagner dans leur processus. 

Gerard Lauton, du Syndicat des enseignants (SNESUP-FSU), a exprimé sa solidarité avec le soulèvement du peuple iranien : « Ce régime a financé les guerres, en appauvrissant sa population, avec notamment son menaçant programme des missiles balistiques. Ce régime est complice des pires dictatures, et intervient militairement aux côtés de Bachar Al-Assad. Ce régime mène des opérations terroristes au sol européen contre ses opposants. 
« Pour toutes ces raisons, les Iraniens de l’intérieur se soulèvent de nouveau depuis 2017 pour demander les libertés fondamentales et une alternative à la dictature religieuse. Nous leur disons notre vive solidarité face aux épreuves qu’ils traversent, et notre soutien à leur projet d’instauration d’une démocratie en Iran. »



8 réactions


  • Clark Kent François Pignon 9 février 2019 15:32

    Avez-vous manifesté à Téhéran pour une France libre en soutien aux gilets jaunes ?


  • sls0 sls0 9 février 2019 16:56

    Englué dans une crise économique.

    Avec un blocus économique US c’est devant l’ambassade US qui fallait manifester.

    Même pas 80 personnes dont certaines viennent de l’étranger, il y a pas à dire ça c’est de la manif.

    L’avion, l’hôtel ça coute tout ça, ils sont riches les iraniens, du moins ceux qui vivent à l’extérieur du pays.

    Y a t’il une aide pécunière du département d’état US ?


  • Massada Massada 9 février 2019 17:06

    Le pays est secoué régulièrement par des grèves et des manifestations (celles de décembre 2017 avaient terrorisé le régime), contre le chômage, qui frappe un jeune sur trois, la médiocrité des services publics, la corruption ou les coupures d’eau. Si les inégalités ont baissé en quarante ans, tout comme le taux de pauvreté,

    Un bilan médiocre aux multiples causes , aux premiers rangs desquels les analystes classent généralement l’exil d’une classe d’entrepreneurs, la subordination de l’économique au politique, lui-même subordonné au religieux, et une gestion étatiste désastreuse, entre népotisme, double marché des changes, contrôle des prix et nationalisations de nombreuses industries.40 % des Iraniens continuent de vivre avec moins de 10 dollars par jour.


  • Massada Massada 9 février 2019 17:10

    A l’époque de Sha, le revenu moyen par habitant d’un Iranien était supérieur de 50 % à celui d’un Sud-Coréen. Aujourd’hui, il lui est six fois inférieur.

    Bilan catastrophique d’une gestion islamique, qui fait l’admiration des gauchistes et autres anti Israeliens smiley


  • baldis30 9 février 2019 22:02

    bonsoir,

     « Le combat du peuple iranien pour le changement de régime doit être reconnu et soutenu par les démocrates européens. »

    Parce que vous croyez qu’il existe des démocrates en Europe .... Il peut y en avoir eu ... c’est possible .. mais il y a longtemps !

     il est aussi loin le temps où la langue française était tellement respectée que des compositeurs n’hésitaient pas à écrire, et faire chanter leurs œuvres insidieusement intelligentes dans des théâtres comme celui des Italiens ... ( Guillaume Tell, La fille du régiment, deux appels du pied pouvant être entendus ) .

    Ne comptez pas sur les démocrates français .... il n’y en a plus .... ni sur le public français, ..... il est anesthésié depuis longtemps ...


    • Christian Labrune Christian Labrune 10 février 2019 00:58

      Parce que vous croyez qu’il existe des démocrates en Europe ....

      .....................................................
      @baldis30

      Le ton amer de votre commentaire donne à penser que l’abjection dans laquelle se vautre actuellement la France en soutenant un tel régime n’est pas de nature à vous satisfaire. Il y a donc bien encore des gens, en France, qui ne sont pas disposés à s’accommoder du climat qu’à juste titre vous dénoncez. Vous paraissez en être.

      Ce qu’on peut lire après cet article, si on excepte les interventions très bien informées de Massada, est d’une bêtise consternante et d’une totale insignifiance. C’est que nos media s’empressant, sans même qu’il soit besoin de leur donner des ordres, d’épouser la doxa imbéciles du quai d’Orsay. Le citoyen français ne sait donc à peu près rien de ce qui se passe en Iran, n’a pas encore compris que s’il voulait savoir ce que sont les objectifs de l’Iran, il suffisait de lire les « oeuvres » de Khomeiny dont le beau programme, défini il y a quarante ans, est déjà à moitié réalisé. Pareillement, il aurait suffi en 38, après l’abominable conférence de Münich, de lire Mein Kampf pour savoir si on venait vraiment de « sauver la paix ».

      Le Liban, la Syrie, Gaza, sont entièrement à la botte d’un régime de Téhéran qui rêverait de prendre pareillement le contrôle de l’Iraq et du Yémen afin de consolider le croissant qui lui permettrait un libre accès à la Méditerranée. Pourquoi l’objectif, répété à l’envi, de détruire israël ? Pourquoi les hostillités contre les états de la péninsule arabique ? Pourquoi des essais de plus en plus nombreux de missiles à très longue portée ?

      La réponse, du moins pour ceux qui savent lire, est dans ce paragraphe que je recopie ci-dessous. C’est aussi con que l’ambition d’Hitler d’assujettir la Russie par le plan Barbarossa ; c’est à peine croyable, mais de toute façon, ça connaîtra inévitablement la même fin, laquelle ne devrait plus trop tarder. On pense nécessairement à la phrase de Churchill stigmatisant la lâcheté des démocraties du continent : vous avez voulu la paix au prix du déshonneur. Vous avez le déshonneur et vous aurez la guerre« .

      Khomeiny :
       »La guerre sainte signifie la conquête des territoires non musulmans. Il se peut qu’elle soit déclarée après la formation d’un gouvernement islamique digne de ce nom, sous la direction de l’Imam ou sur son ordre. Il sera alors du devoir de tout homme majeur et valide de se porter volontaire dans cette guerre de conquête dont le but final est de faire régner la loi coranique d’un bout à l’autre de la Terre. Mais que le monde entier sache bien que la suprématie universelle de l’Islam diffère considérablement de l’hégémonie des autres conquérants. Il faut donc que le gouvernement islamique soit d’abord créé sous l’autorité de l’Imam afin qu’il puisse entreprendre cette conquête qui se distinguera des autres  guerres de  conquête injustes et tyranniques faisant abstraction des principes  moraux et civilisateurs de l’Islam.."
      http://www.fnb.to/FNB/Article/Khomeyni/Khomeyni.htm


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