mardi 4 novembre 2008 - par Aimé FAY

McCain ou Obama : leurs vraies différences ?

Après avoir tenu la planète en haleine, après dix mois d’une bataille acharnée et avoir dépensé des centaines de millions de dollars, les dés sont enfin jetés. Les Américains rendent leur verdict aujourd’hui, 4 novembre 2008. Entre McCain et Obama, qui sera ce soir le président du plus puissant pays du monde ? Lequel des deux – ou lequel des tickets – aura leur préférence ?
Le ticket démocrate Obama-Biden ou le ticket républicain McCain-Palin  ?
Le jeune progressiste Obama ou le vieux conservateur McCain ?
Le vieux gaffeur, mais crédible Biden ou la jeune gaffeuse, pas crédible, Palin ?
 
L’époux d’une modeste noire issue de l’esclavage ou le marié à une riche blonde pulpeuse ?
Le possesseur d’une simple maison ou le propriétaire d’une dizaine de demeures ?
L’ancien travailleur social d’un ghetto de Chicago ou l’ancien pilote de chasse de l’US Navy ?
 
Le brillant avocat ou le brillant militaire prisonnier héroïque des communistes vietnamiens ?
 
Celui qui parle couramment économie et finance ou celui qui dit ne rien y connaître et préfère parler de guerre et de sécurité du pays ?
Celui qui par conscience est tolérant sur l’IVG ou celui qui doit, parti oblige, être contre ?
Celui qui par conscience n’est pas homophobe ou celui qui doit, parti oblige, l’être absolument ?
 
Celui qui veut augmenter les impôts pour ceux dont les revenus dépassent de 250 000 $US par an ou celui qui veut au contraire les diminuer pour cette même catégorie ?
Celui qui veut élargir la couverture santé à ceux qui sont au chômage ou celui qui veut laisser les choses en l’état, bien que 60 millions de citoyens américains n’aient aucune protection sociale ?
 
Celui qui dit connaître McCain ou celui qui se demande qui est vraiment le dénommé Hussein Obama ?
Celui qui ne parle pas de la croyance de son adversaire ou celui qui laisse dire, par les supporters de Palin, que l’autre est Arabe, musulman, qu’il copine avec des terroristes et des communistes et, qu’il faut le tuer right now ?
 
Un vice-président catholique ou une vice-présidente protestante évangélique ?
Un vice-président darwiniste ou une vice-présidente créationniste adepte de l’intelligent design  ?
Un vice-président qui prône pour l’école un enseignement scientifique de la création du monde ou une vice-présidente qui prétend qu’il faut aussi enseigner que le monde a été créé par un Dieu, il y a 5 800 ans, en sept jours et la Terre bien avant le Soleil ?
Un vice-président qui ne s’est jamais comparé à un chien ou une vice-présidente qui dit être un pit-bull avec du rouge aux lèvres ?
 
 
Comme on peut le constater, le choix des électrices et des électeurs américains sera finalement assez simple, clair et facile. Aussi facile que de choisir entre le pinot noir et le pinot blanc.
 
C’est semble-t-il une question de couleur, plus que d’arôme. On aime le blanc ou on aime le noir. Cela ne se commande pas ! De plus, entre les deux, cela n’est pas possible. Le gris n’existe pas en politique ou, du moins, de manière très exceptionnelle. Comme l’a si bien dit Bush durant huit ans, c’est binaire, tout comme la question du bien et du mal. Le bien doit triompher du mal. Cela est écrit dans la Sainte Bible. Naturellement, le mal, c’est l’autre !
 
Alors, pour l’Amérique profonde, celle qui s’étend du centre au sud, religieuse et puritaine, donc républicaine, le choix entre le bien et le mal est simple. Aussi simple que de choisir entre le blanc et le noir.
 
C’est tellement évident, qu’on ne se pose même plus la question. Noir c’est noir, a dit le chanteur.
 
Non !… car tout cela n’est qu’une question de perception puis de convention ! Le noir et le blanc ne sont qu’une affaire d’absorption de la lumière, de lunette aussi, voire de moment à un instant précis de l’existence.
 
Les Américains vont dire aujourd’hui ce qu’ils entendent par noir et ce qu’ils entendent par blanc. Gageons que, dans le rêve américain, tout ne se réduit pas banalement à ces deux couleurs ?
 
Le gris existe aussi ! C’est le mélange d’un noir d’Afrique de l’Est, du Kenya, et d’une blanche d’Amérique du Nord, du Kansas. Et… tard dans la nuit de ce jour, 4 novembre 2008, on l’appellera : Monsieur le président !


Photo : specials.msn.com


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