mardi 22 novembre 2011 - par Bénédicte

Nouveau cours de conduite au Québec : un échec !

En 1991, on abolissait les cours théoriques obligatoires. En 1997, on implantait un nouveau régime d'accès graduel au permis de conduire et on révoquait les cours pratiques obligatoires. C'est alors qu'en 2009, le gouvernement Charest décide de restaurer les cours pratiques et théoriques obligatoires. Qui dit restaurer, dit également augmentation considérable des prix dans les écoles de conduite...

Avant l'instauration de cette loi visant les apprentis conducteurs, 60% d'entre eux prenaient, sur une base volontaire, des cours de conduite. Désormais, les cours de conduite sont à plus de 1000$ dans certains endroits alors qu'ils se chiffraient à plus ou moins 600$ il y a de cela moins de 2 ans. Évidemment, une hausse des tarifs était inévitable puisque la durée des cours allait dorénavant être de 40 heures au lieu de 24 heures. Or, est-ce que cette mesure limite l'accès à la conduite des gens moins fortunés ?...Tout porte à croire que oui. De plus, ces cours obligatoires, qui supposent la réussite de ceux qui les suivent, du moins, de la majorité d'entre eux, ne semblent point porter fruit. En effet, le taux de succès est passé de 64,3% entre 2008 et 2010 à 59,5% en 2011, ce qui correspond à une diminution de près de 5%.

Par ailleurs, les examinateurs évaluent non seulement les habiletés de l'élève au volant, mais également le comportement de ce dernier. Pour ma part, je crois qu'un critère d'évaluation tel que celui-ci laisse place à une très grande possibilité de subjectivité de la part de l'évaluateur, puisqu'il ne relève pas de faits concrets, mais plutôt de la perception d'un individu, d'un être humain comme tous les autres. Ainsi, une partie des élèves qui échouent leur contrôle présentement sont peut-être l'objet d'une injustice, d'une discrimination involontaire. Bien que je ne remette pas totalement en doute l'aptitude générale des évaluateurs à effectuer leur travail, je me méfie sérieusement de la partialité que peut engendrer les nouvelles mesures du gouvernement... Les cours requis pour obtenir un permis de conduire sont donc très onéreux pour très peu de résultat. Qui plus est, il semble que la conduite soit devenue l'apanage des enfants issus de familles aisées. Cette situation actuelle contribuera à augmenter l'état de pauvreté des familles à faible revenu puisque lorsque ces personnes devront aller travailler ou entrer sur le marché du travail, elles n'auront pas l'opportunité d'avoir un moyen de transport et cette réalité sera d'autant plus véridique dans les régions éloignées du Québec car il n'y a aucun service de transport en commun.

Pourtant il y a de nombreuses des solutions si nous voulons éviter d'en arriver à ce point critique où l'écart entre riches et pauvres sera incommensurable. D'une part, le gouvernement Charest pourrait tout bonnement revenir en arrière avec un cours de base ou encore, rendre les cours de conduite gratuits via les écoles secondaires du Québec. La deuxième option me semble être la plus équitable pour tous puisque chacun aura une chance égale d'être détenteur d'un permis de conduire. Bref, le nouveau programme devrait prévoir des cours à coûts moindres basés sur la réussite de l'examen de la SAAQ parce que sinon, il s'agit seulement d'une perte de temps et d'argent. Toute cette discorde en ce qui a trait à l'obtention du permis de conduire est en lien directe avec la soif insatiable des gouvernements de vouloir légiférer la vie de tous et chacun. Ceci est donc un exemple flagrant de ce fait.



4 réactions


  • docdory docdory 22 novembre 2011 11:45

    @ Bénédicte

    Bien que n’ayant aucune connaissance sur le mode de vie québécois, je suis très étonné par votre proposition de mettre des cours de conduite gratuit pour les élèves des écoles secondaires.
    Je suppose que, pas plus au Québec qu’en France, les lycées ne comportent de voitures dans leur équipement de base, ni de pistes pour l’apprentissage de la conduite.
    Pensez-vous faire apprendre les rudiments de la conduite dans la cour de récréation ?
    Combien de voitures faudrait-il dans un lycée de 1000 élèves pour apprendre à tous les élèves la conduite ? Au moins dix, je suppose ! Quel établissement d’enseignement dans le monde serait capable de financer la dépense énorme correspondant à l’achat de dix voitures ( je crois que vous diriez « chars » au Québec ) pour que les élèves apprennent à conduire ?
    Où pensez-vous que les lycées québécois pourraient stocker ce parc automobile ? Je suppose que les lycées québécois sont aussi exigus que les lycées français, et ne disposent au mieux que des quelques places de parking réservés aux enseignants ? ( Dans mon lycée, il n’y avait aucune place de stationnement, sauf peut-être pour le proviseur, qui avait une tolérance de stationnement dans la cour d’honneur ).
    Votre proposition me paraît concrètement irréalisable, et par ailleurs, le temps consacré à l’apprentissage de la conduite serait au détriment de celui consacré à l’apprentissage des disciplines intellectuelles, apprentissage qui est normalement la fonction essentielle d’un lycée.

  • Horatiu Russin Horatiu Russin 22 novembre 2011 12:46

    En tout respect envers l’auteur, je crois qu’avant d’introduire les cours de conduite dans les collèges et les écoles secondaires au Québec, il faudra tout d’abord concentrer conjointement les efforts des parents et enseignants sur le pilotage de la bonne conduite de ces jeunes dans la société. Apprendre à conduire un « char » avant même d’apprendre à se conduire soi-même dans la société, c’est un peu manger le désert avant la soupe.  Pour ne pas dire que, tout comme le soulignait docdory dans sa réaction, il est quasiment impossible de faire financer un tel projet dans n’importe quel collège et/ou école secondaire au monde. 


  • MKT 22 novembre 2011 18:49

    Je comprends que le droit de pouvoir utiliser un véhicule soit un « must » au Québec. Pour avoir visité votre pays durant deux semaines nous avons parcourus un nombre impressionnant de kilomètres.

    Je remarque comme vous que les transports en commun en dehors des grandes villes sont quasi inexistants. Cela dit n’est pas dans les grandes villes (Montréal, Québec..) que les opportunités de travail sont aussi les plus grandes ? De l’intérêt d’avoir une auto en ville ?

    Au delà il me semble que les québecois sont un peu addict à tout ce qui a un moteur à explosion.
    La neige = motoneige.
    Le lac= hors bord
    Les ballades en forêt= quad

    Quant aux camping-cars ce sont des camions de plus de 7 mètres de long qui consomment allègrement leurs 40 litres au cent et qui trainent en général le bateau + le quad ou la voiture de tourisme.


  • jymb 22 novembre 2011 21:01

    Faites ce que vous voulez, ou pouvez, mais ne prenez pas exemple sur la France ! code de la route complexe jusqu’à l’ubuesque, QCM ridicules de perversité, examen inaccessible à des personnes ne maitrisant pas les doubles négations et les tournures de phrase pièges, politiquement correct et propagande à tous les étages, masse de donnnées à apprendre par coeur inutiles dans la vraie vie et chronophages

    Et ne parlons pas de la vie quotidienne ultérieure de l’automobiliste, gibier de la décennie et mouton à tondre !


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