dimanche 23 juin 2013 - par MUSAVULI

Peut-on intervenir en Syrie en respectant le droit ?

Au moment où le Los Angeles Times révèle que les Etats-Unis fournissent armes et formation aux rebelles syriens depuis des mois, que l’Union européenne a décidé de faire autant, nous nous rapprochons de plus en plus d’une possible intervention directe des pays occidentaux dans le conflit syrien. Les rebelles de l’ASL (Armée syrienne libre) ont en effet démontré leurs limites face à l’armée syrienne. Ils sont débordés par des combattants islamistes pendant que l’organe politique de l’insurrection, le CNS, peine à émerger en tant que structure politique crédible. Mais pour les pays occidentaux, le régime de Bachar Al-Assad doit être liquidé, et l’idée d’une intervention militaire directe n’est plus à exclure. Se pose toutefois l’obstacle du droit international. Comment intervenir en Syrie en respectant le droit international ?

Dans un article publié sur Foreign Policy, Rosa Brooks relève les limites juridiques à une intervention armée en Syrie, du moins à l’état actuel du conflit.

Principe de non-intervention

En effet, le recours à la force d’un Etat membre contre un autre Etat repose sur un ensemble des règles, dont le texte de référence est la Charte des Nations Unies. Elle consacre les principes de la souveraineté des Etats et de l’Egalité. Des principes qui obligent les Etats à « régler leurs différends par des moyens pacifiques » et à « s'abstenir dans leurs relations internationales de la menace ou l'emploi de la force contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique de tout Etat ». La fourniture d’armes est déjà une violation de la Charte de l’ONU, mais il y a pire.

Les exceptions au principe de non-intervention

Deux exceptions sont toutefois prévues au Chapitre VII de la Charte des Nations Unies :

La première porte sur le cas de menace contre la paix. Si le Conseil de sécurité identifie « une menace contre la paix, rupture de la paix ou acte d'agression », il peut « prendre les mesures nécessaires pour maintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationales ». Mais pour assurer cette mission, l’ONU ne disposant pas d’une armée permanente, le Conseil de sécurité peut adopter une résolution autorisant les États membres à recourir à la force sous mandat de l’ONU. Dans le cas de la Syrie, la probabilité que le Conseil de sécurité adopte une résolution autorisant le recours à la force est quasiment nulle. En effet, la Russie et la Chine ont plusieurs fois brandi le véto contre les projets de résolution proposés par les pays occidentaux.

La deuxième exception à l'interdiction du recours à la force se rapporte à l'auto-défense. L’article 51 de la Charte consacre le « droit naturel de légitime défense collective en cas d'agression armée contre un Membre de l'Organisation des Nations Unies ».

Sur ce point, aucun pays membre de l’ONU n’a signalé une attaque contre son territoire de la part de l’Etat syrien. Bachar Al-Assad a beau être un dictateur, il n’est pas assez fou pour commanditer la moindre attaque contre les Etats-Unis et les pays européens, ce qui leur offrirait un motif légitime d’intervenir. C’est d’ailleurs la Syrie qui pourrait saisir le Conseil de sécurité de l’ONU pour avoir subi des attaques d’un pays membre de l’ONU, en l’occurrence, Israël. L’Etat hébreu avait justifié les raids par la nécessité d’empêcher le Hezbollah de se doter d’armes qui menaceraient Israël. Damas n’avait pas riposté contre ces attaques, ce qui donne à penser que la Syrie ne tient pas à fournir à aucune puissance étrangère le prétexte d’intervenir officiellement sur son territoire.

Pour compléter la deuxième exception, rappelons qu’il n’y a pas violation de la souveraineté d’un Etat, si ce dernier invite un autre Etat à utiliser la force sur son territoire. Là non plus, on n’imagine pas le Président Syrien inviter les armées américaines et européennes dans son pays.

Quid de la légitimité ?

Ainsi sur le plan strict du droit, à l’état actuel des choses, les pays occidentaux ne disposent d’aucune base légale pour justifier leur possible intervention en Syrie. Mais le droit va au-delà de la « légalité » et couvre un autre domaine, évidemment discutable, celui de la « légitimité ». Il s’agit d’une interprétation des textes souvent tirée par les cheveux.

Sur la Syrie, les Occidentaux peuvent soulever quelques points de légitimité.

Interpréter la Charte de l’ONU

La Charte de l’ONU parle de l’« intégrité du territoire » des Etats et de la « menace contre la paix ». Le conflit syrien qui dure depuis deux ans et tourne à l’enlisement, provoquant des milliers de morts et des millions de déplacés internes et des réfugiés dans les pays voisins, ne constitue-t-il pas une menace pour la paix régionale ? L’intégrité du territoire syrien, n’est-elle pas menacée lorsqu’on considère que ce qui reste de l’Etat syrien ne contrôle qu’une partie du pays ? Les pays occidentaux, se portant garant de la Charte de l’ONU, ne pourraient-ils pas intervenir pour rétablir l’intégrité du territoire syrien et endiguer la « menace sur la paix internationale » que représente la poursuite de ce conflit ?

C’est un raisonnement logique sur la forme, mais il ouvrirait une sorte de boîte de pandores. N’importe quel pays sur la planète s’octroierait le droit d’intervenir dans n’importe quel autre pays confronté à des difficultés de contrôle du territoire national. Non seulement rien ne garantit que l’intervention occidentale serait un succès (voir chaos en Irak) mais surtout on se retrouverait dans un indémêlable conflit entre plusieurs légitimités. Un groupe d’Etat peut-il décider de ce qui est légitime au mépris de la légalité ? Que deviendrait la légitimité incarnée par l’ONU ? Devrait-on dès lors bafouer la légitimité des autorités officielles d’un pays ? Et si les autres pays décidaient, à leur tour, de bafouer la légitimité de nos gouvernements ?

L’argument de la légitime défense

Les pays occidentaux peuvent recourir à un autre argument, celui de la « légitime défense ». L’Occident est « en guerre » contre le terrorisme islamiste et plusieurs organisations ont été identifiées comme tels. Parmi ces organisations figure le Hezbollah. Il se trouve que le régime syrien recoure aux combattants du Hezbollah, ce qui en fait un allié de « nos ennemis ». Peut-on intervenir en Syrie au nom de la lutte contre les « terroristes » du Hezbollah ? En tout cas, Israël l’a déjà fait, mais de façon ciblée. Une intervention à grande échelle contre l’Etat syrien viderait l’argument de la « légitime défense » de sa substance.

En effet, la notion de légitime défense est assez rigoureusement encadrée par le droit. D’une part, la menace doit être actuelle (danger imminent), injustifiée et réelle (le danger contre nous ou nos alliés doit reposer sur des fait concrets). D’autre part, la riposte doit être nécessaire (aucun autre moyen de se soustraire au danger), concomitante (réaction immédiate de l’entité agressée, exit opération de représailles) et proportionnée à l'agression.

On n’attaque pas tout un pays, la Syrie, pour éliminer un groupe fiché comme terroriste et qui n’a commis aucune agression contre nous. Ce serait une forme de guerre préventive, interdite par le droit international. Et à juste titre. La doctrine Bush, à l’origine de la guerre préventive d’Irak, sur la base de soupçons (armes de destruction massive) a entraîné la destruction de tout un pays, l’Irak.

Mais puisque l’histoire ne s’est pas arrêtée sur les ruines de l’Irak, les puissances occidentales peuvent recourir à une autre notion du droit international. Il s’agit de la « responsabilité de protéger ».

La responsabilité de protéger

Cette notion repose sur un postulat assez simple. Lorsqu’une population souffre gravement, à la suite d’une guerre, d’une insurrection, de la répression menée par les autorités, on doit considérer que l’Etat en question ne remplit pas ses missions ou est incapable de faire cesser la souffrance de sa population. Un Etat comme celui-là ne peut pas évoquer le principe de non-intervention.

La notion, à l’origine très contestée, a fini par s’imposer après la guerre dans les Balkans où l’OTAN est intervenue pour stopper les massacres malgré les critiques sur une possible violation de la Charte de l’ONU. L’opération ayant permis de sauver des milliers de vies, la communauté internationale a pris acte, donnant ainsi libre court à cette notion dont les Etats hostiles à Bachar Al-Assad pourraient se servir pour intervenir en Syrie.

Il sera toutefois difficile de convaincre l’opinion internationale qui n’arrive toujours pas à distinguer le « méchant » du « bon », encore moins après les révélations selon lesquelles les deux parties commettent des atrocités contre la population et utilisent, toutes les deux, des armes chimiques. 

Finalement, si effroyable que puisse être la poursuite du conflit syrien, les pays occidentaux semblent dépourvus de moyens juridiques (légalité/légitimité) pour justifier une intervention armée, ni directe ni indirecte. Ce qui n’exclut pas définitivement cette éventualité, notamment si le conflit prend une tournure inattendue (génocide, utilisation d’armes chimiques à grande échelle,…).

Mais plus globalement, pourquoi les grandes puissances sont-elles à ce point obsédées par l’idée d’une intervention armée ? A-t-on vraiment épuisé tous les moyens permettant de mettre fin à ce conflit sans recourir à des bombardements massifs ? Il y a lieu d’en douter.

Boniface MUSAVULI

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Charte de l’ONU


60 réactions


  • soi même 23 juin 2013 14:36

    la Charte des Nations Unies ne veut rien dire, regarder comment les États Unis s’assoit dessus tous les jours !

    Elle est a géométrie variable, au mon de cette charte, combien de mort en Irak entre ses deux guerres ?

    Elle a deux poids, deux mesures, l’ONU est le cheval de Troie de la Gouvernance Mondial, maintenant que les pièces maltraites sur l’échiquier mondial est en position de faire échec et mat.
     L’océan de sang peut venir avec où sans l’aval de l’ONU !


  • maQiavel machiavel1983 23 juin 2013 14:43

    Article intéressant.

    Mais la réalité des rapports entre les Etats n’ est pas régie par le droit internationale mais par les rapports de force.
    La vraie question n’ est pas de savoir si une intervention est légitime ou pas , mais de savoir si les puissances qui veulent renverser le régime Syrien en ont la capacité ou pas.
    Si elles en ont la capacité elles le feront et broderont une légitimité à posteriori.
    Concernant la boite de Pandorre qui serait ouverte  et qui ferait que n’importe quel pays sur la planète s’octroierait le droit d’intervenir dans n’importe quel autre pays confronté à des difficultés de contrôle du territoire national , elle est ouverte depuis des millénaires , càd depuis la fondation ds premiers Etats. Ce n’ est pas parce que nous sommes en 2013 , que nous avons des téléphones portables , des écrans plats ou Justin Bieber que les principes qui ont toujours définit les rapports entre Etats sont obsolète. 
    Ce qui compte ,ce sont les rapports de force et non le droit : les faibles sont dévoré par les forts, c’ est ainsi sur la terre des hommes !

  • le moine du côté obscur 23 juin 2013 14:47

    Moi je vois deux conceptions du monde se faire face. Une qui dit que les règles internationales doivent être respectées (enfin plus ou moins) et que les souverainetés des nations (dans la mesure du possible) doivent être maintenues. En face on a une conception qui dit qu’il doit avoir un Nouvel Ordre Mondial dirigé par une oligarchie atlantiste quitte à détruire toutes les nations pour y parvenir. Russes entre autres et chinois essaient de s’attacher à la légalité internationale qui bien qu’imparfaite est tout à leur avantage. Un droit de veto bien placé et on bloque les rivaux. Quant aux dirigeants des pays occidentaux ils sont dans une course folle de domination mondiale. Ce n’est pas que j’ai plus de sympathie pour les russes ou les chinois mais ils sont moins sauvages et hypocrites que les atlantistes. Après chacun défend ses intérêts et c’est logique. Le droit ? Ce mot est une insulte dans la bouche de certains qui ne cessent de le violer. Je suis contre une intervention en Syrie car les autres n’interviennent qu’en fonction de leurs intérêts. Et puis qui remplacerait Assad qui quoiqu’on en dise semble avoir le soutien de la majorité des syriens. Et parlons en de ces fameux rebelles ! Alors aucune alternative crédible à Bashar Al Assad, des opposants qui ne cessent de s’entre-déchirer, des milliers de mercenaires barbares etc... Le but des dirigeants occidentaux est clairement de détruire ce pays comme ils détruisent d’une autre manière leurs propres pays. Ils rêvent selon toute vraisemblance de faire table rase et d’imposer un ordre nouveau. Un ordre où les banksters et autres multinationales seront tous puissants. Partout où ils passent, ils pourrissent tout !


    • soi même 23 juin 2013 14:56

      Tous ce que vous décrivez est la de la comedia del alter, Tolkien à très bien définie l’ONU ;

      « Un Anneau pour les gouverner tous. Un Anneau pour les trouver. Un Anneau pour les amener tous et dans les ténèbres les lier. »


  • dom y loulou dom y loulou 23 juin 2013 14:58

    le « droit » de tuer n’existe pas monsieur


    le droit de foutre la merde dans des pays tiers pour prétexte ensuite d’y envoyer l’armada on sait aujourd’hui les mensonges sans vergogne qui permirent cette « politique » IGNOBLE de l’OTAN en Irak, en Afghanistan, au Pakistan, en Lybie et aujourd’hui en Syrie

    « politique » qui est un gros fiasco multilatéral, une faillite complète à tous points de vue

    la politique criminelle de wall street a engendré plus de terroristes qu’il n’en existait avant de déclarer la guerre aux citoyens de ce monde quels qu’ils soient pour le sacre du hamburger empoisonné

    tout est faux et toute leur argumentation est bidon à partir du moment où la Clinton a avoué que wall street finançait al kaida 

    nous assistons à des assassinats de masse ignobles servant l’agenda de dépopulation (complètement cinglé) du common wealth, c’est tout et c’est uniquement MONSTRUEUX et RIEN ne justifie cette politique INVENTEE DE TOUTES PIECES avec ennemis inventés et financés par le théâtre de polichinels politiques pour tous nous faire payer les dettes abyssales de cette guerre que personne dans la société civile ne soutenait !!

    ces « interventions » de l’OTAN trahissent le but premier de l’OTAN, protéger l’Europe, ils ne l’utilisent QUE pour nous mettre en danger et sous tutelle de Washington criminogène, la trahison des politiques technocrates est ABSOLUE contre tous les citoyens 

  • soi même 23 juin 2013 15:23

    « l’OTAN trahissent le but premier de l’OTAN, protéger l’Europe,  » Pourquoi l’OTAN n’est pas morte le jours où l’URSS est Morte de sa belle MORT ?


  • wawa wawa 23 juin 2013 15:32

    Le droit international, çà n’existe pas, tout est question de rapport de force

    un torchon que l’on brandi lorsque cela nous arrange ou sur lequel nous nous asseyons dans le cas contraire.


    • Croa Croa 23 juin 2013 17:46

      C’est pareil !

      Contrairement aux idées reçues le droit n’est pas la justice, c’est le Droit ! Le droit peut être juste certes mais il est plus exactement à l’image de la raison. Comme chacun sait la raison du plus fort est toujours la meilleure !

      Le droit ayant été inventé pour éviter les règlement de comptes sauvages, quoi de plus normal qu’il colle aux rapports de force ?

      Le droit international ne fait pas exception, CQFD !


  • captain beefheart 23 juin 2013 15:34

    Quand et si Marine Le Pen ,présidente ,détournera le paquebot France avec tous ses tares et tous ses tarés du cap américano-atlantiste pour se joindre aux positions russes en politique internationale là on pourra parler d’un choc stratégique d’importance mondiale et historique,qui bouleversera profondément les continents.


    • Grandloup74 23 juin 2013 17:02

      ëtre alliés de la Russie nous coûtera moins cher en terme de guerres que la France mène chez les autres. Peut être vivrions nous en paix sans être au train de l’otan semeuse de guerres et de mort partout dans le monde... Les sous à la sécu, aux hopitaux et aux salaires et autres retraites plutôt que dans des interventions scélérates chez les autres.


    • MUSAVULI MUSAVULI 23 juin 2013 17:19

      Grandloup,
      Je crois qu’il n’y a pas un seul responsable politique français qui envisagerait une alliance stratégique avec Moscou. Oncle Sam ne sévit pas seulement à l’autre bout de la planette. Il sévit dans l’Hexagone. Souvenez-vous des révélations de wikileaks selon lesquelles nos candidats de 2007 (Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy) défilaient (secrètement) à l’ambassade des Etats-Unis à Paris... (pour se faire adouber ?...) Ce sont des pratiques que j’observais dans les capitales africaines (défilé des politiciens à l’ambassade des Etats-Unis). Il semble que le phénomène est mondial (exit la Russie, la Chine et, bien entendu, l’Iran).
      L’« Empire » est de loin plus puissant qu’on ne le croyait.


  • Ouallonsnous ? 23 juin 2013 15:43

    Peut-on intervenir en Syrie en respectant le droit ?

    La seule initiative à prendre est le respect du droit international, à travers le respect de l’état souverain de Syrie et des choix de son peuple !

    En pratique, cela signifie l’évacuation des « terroristes » appointés par l’OTAN et les saoudo-états uniens, cela signifie aussi que les états européens ayant à leur tête des potiches de l’Empire anglo-USraélien pronant l’intervention dans les affaires intérieures des états s’en défassent d’urgence, récupérant de ce fait leur souveraineté


  • Rensk Rensk 23 juin 2013 15:53

    La Russie et la Chine défendent la charte de l’ONU pour de bonnes causes, vu qu’ils sont cible des USA...

    La menace contre la paix... au sens strict de sa définition onusienne ; ce sont les USA et Israël qui la pratiquent tous les jours. Le chapitre VII n’est donc pas applicable pour la Syrie. Les attaques contre la Turquie et le Liban ayant été fait par les terroristes pour que la pseudo « communauté international » intervienne, idem pour le gaz sarin selon Carla del Ponte. (Aucune preuve na été donné a l’ONU de la France, GB et USA concernant leurs prétentions) (Les USA en ont donné a la Russie, ce qui les a vraiment fait rigoler).

    Concernant le Hezbollah... la demande de Paris a l’UE de mettre sur la liste noire la partie armée de ce dernier a été refusé par l’UE...

    Le conflit syrien qui dure depuis deux ans et tourne à l’enlisement... mais seulement de votre point de vue. Les terroristes (dont 5’000 d’Europe) reçoivent des armes « moderne » mais c’est d’hommes qui leurs manque, l’Arabie des saoud libèrent des meurtriers de leurs prisons pour renflouer ce manque...


  • soi même 23 juin 2013 15:55

    Quand il y a conflit, il y a plusieurs lecture possible :

    La plus courante intérêt , géopolitique géostratégique, géoéconomique et une autre qui n’est peut où pas aborder qui est d’ordre spirituelle, culture, droit, spiritualité.

    Car ce qui se passe en Syrie qui fait que c’est un conflit hors norme comme tous ce qui touche le proche Orient, ce n’est pas seulement le leadership polit-militaire économique qui est la source du conflit, c’est aussi garantir à l’encombrant voisin son rêve eschatologique du retour du grand Israël avec son message messianique.

    https://www.youtube.com/watch?v=Y_Fe2w_rj44

    Heureusement qu’il y a toujours un qui sauve l’honneur perdue des autres,

    https://www.youtube.com/watch?v=CUTLIPsv0Js


  • Aleth Aleth 23 juin 2013 16:00

    Le conflit en Syrie est prévu de longue date (voir les interventions du Général Wesley Clark ici ou ou celle de Roland Dumas ici). Comme pour l’Afghanistan, l’Irak, la Libye, etc il s’agit purement et simplement de renverser un régime (comme par hasard dans la même région du Monde) qui refuse de se soumettre à Washington ou à l’Etat sioniste (avec la plupart des pays Occidentaux à leur botte dont la France) ou qui présente des intérêts pour l’Empire. Alors est entreprise une démarche de diabolisation, qualifiant de « tyrans » ou de « monstres » les responsables politiques montrés du doigt par les « chevaliers blancs » de « l »Axe du Bien« (qui eux n’ont pas de sang sur les mains bien entendu), appelant à »sauver la veuve et l’orphelin« , »au nom des Droits de l’Homme« , »pour sauver la démocratie« bla bla etc.

    La technique a été appliquée maintes et maintes fois et ça continue encore et encore, avec les politiques et merdias (détenus entre autres par des marchands d’armes, un petit résumé ici) qui nous resservent à chaque fois la même sauce réchauffée. Quoi qu’il en soit, il est très facile de repérer une supercherie de ce type. A partir du moment où BHL fait l’apologie de telle ou telle ingérence ou intervention militaire, à coup sûr il faut penser le contraire. Il incarne à sa manière une boussole inversée.

    A lire cet excellent papier satirique à propos de la situation en Syrie.

    @ l’auteur

    Vous utilisez les termes »rebelles Syriens« ou »Armée syrienne libre" à l’instar des merdias. Il n’y a pas d’Armée syrienne libre ! Il s’agit pour la plupart de mercenaires/terroristes étrangers financés et armés ou par le Qatar, l’Arabie Saoudite, les Etats-Unis ou autres membres de l’OTAN, en vue de déstabiliser et renverser le régime syrien. Le même scénario ou presque qu’en Libye entre autres exemples et on voit ce que ça donne au final. Peu importent les voies légales menant à l’ingérence... cette ingérence n’a pas lieu d’être un point c’est tout, si ce n’est pour aider le régime syrien à se débarrasser des mercenaires/terroristes en question. Dans le cas présent c’est tout l’inverse.


    • Aleth Aleth 23 juin 2013 16:13

      ps :

      « La crise syrienne n’est pas une guerre civile entre Syriens »
      Intervention du colonel Alain Corvez au colloque sur la Syrie du 19 juin à l’Assemblée nationale


    • MUSAVULI MUSAVULI 23 juin 2013 16:41

      Aleth,
      Je parle de rebelles syriens pour ne pas encombrer l’article de détails sémantiques. Naturellement, je suis de votre avis. Les rebelles, dans un conflit, ce sont des citoyens, des « nationaux », qui prennent les armes contre une autorité contestée. Il y a maintenant trop d’influence étrangère dans le conflit syrien pour que le concept « rebelle » puisse être considéré comme vidé de sa substance. Sur BHL, je suis assez réservé. Je ne l’ai pas connu en dehors du dossier libyen et irakien. Deux fiascos pour un philosophe aux prétentions « visionnaires ». J’observe encore le philosophe. Au troisième fiasco, j’aurai du mal à ne pas rallier votre position sur lui.


    • Aleth Aleth 23 juin 2013 17:51

      « Je parle de rebelles syriens pour ne pas encombrer l’article de détails sémantiques. »

      Ces termes en l’occurrence représentent un raccourci mensonger voilà tout. Les merdias (ainsi que Fabius & co) emploient déjà cette expression à foison pour embrouiller les esprits. « Mercenaires étrangers » ou « terroristes étrangers » ça ne prendrait pas beaucoup plus de place. Autant appeler un chat un chat, détails sémantiques ou pas.

      "Il y a maintenant trop d’influence étrangère dans le conflit syrien pour que le concept « rebelle » puisse être considéré comme vidé de sa substance« 

      C’est comme ça depuis le début.

       »Sur BHL, je suis assez réservé. Je ne l’ai pas connu en dehors du dossier libyen et irakien. Deux fiascos pour un philosophe aux prétentions « visionnaires ». J’observe encore le philosophe. Au troisième fiasco, j’aurai du mal à ne pas rallier votre position sur lui.« 

      Vous devriez alors faire preuve de plus de curiosité, s’agissant du Kosovo, de la Palestine et j’en passe. Menteur comme un arracheur de dents, servant les intérêts de l’Empire et surtout de l’Etat sioniste. Cet »intellectuel" faussaire, ce pseudo-philosophe milliardaire devrait croupir en prison à l’heure actuelle pour tout le sang qu’il a sur les mains... mais le Monde est ainsi fait que les véritables pourritures et adeptes des massacres sont libres comme l’air, se pavanant sur les plateaux tv/radio divers et variés.


    • Grandloup74 23 juin 2013 19:09

      Bien d’accord avec vous, je voulais le dire.


  • almodis 23 juin 2013 16:26

    L’auteur oublie les sanctions très efficaces de l’EMBARGO ; ( voir l’Iran , dont la monnaie a chuté de 70%) . pour ceux qui s’intéressent à ces questions de droit international , voir le dernier livre de Monique Chemillé - Gendreau :



  • Denzo75018 23 juin 2013 17:06

    Malgré tous les médias modernes et le niveau culturel en particulier dans le domaine historique, il navrant de voir perdurer et toujours un tel niveau de naïveté !


  • kergen 23 juin 2013 17:26

    A POIL ! l’OTAN est à poil et ridiculisée sur l’affaire Syrienne.

    Le groupe des « amis de la Syrie » est passé, en un an, de 100 à 11 pays.

    11 pays, les USA leurs putes habituelles(dont la France) et tous les pays sunnites et ilsamistes du moyen-orient.

    A poil qu’elle est la salope.


    • Croa Croa 23 juin 2013 17:58

      « A poil » mais avec un faux cul !

      Avec des amis comme ça la Syrie est bizarrement entourée.  :->


  • El_Arabi_El_Acil El_Arabi_El_Acil 23 juin 2013 17:59

    Rappelez vous du Texan qui, une fois installé au bureau ovale, avait fait croire qu’il est destinaire d’une mission sur la planète à executer .
    Il se prenait déjà pour un messager du TOUT PUISSANT. 
    Le nom de la Syrie était le 1° pays à déstabiliser mais, contre toute attente, il y eut chamboulement puisque la Tunisie, Libye,Egypte allaient faire l’objet d’agressions répétées et, ce , en continuité au crime (en Mondovision) sur la personne de Saddam Hussein.
    Ce à quoi nous assistons actuellement en Irak, n’est qu’une réaction logique des patriotes Irakiens qui ont de la dignité à en revendre
    L’objectif des Yankee est de déstabiliser le monde Arabo-Musulman , l’affaiblir, le morceler de sorte à mieux l’exploiter.
    Pour le moment, les valets de services , tous les rois et Emirs du Maroc jusqu’à l’Arabie ont eu la promesse des USA que leur trone leur résistera à l’infini à la seule condition :
    => de briser ler monde Arabe et, par voie de conséquence,
    => d’enterrer à jamais l’affaire Palestinienne considérée jusque là comme la prunelle des yeux du monde du croissant.

    Les armes Françaises déversées en Libye se sont retrouvées au Mali braquées vers le fournisseur de ces armes : la France et, par simple magie, les armes Libyennes + Maliennes se retrouvent en...Syrie.

    Là, il faudrait comprendre le dernier avertissement d’ El-Assad , où il avait mis en garde la France que, les effets de « retour de flammes » est invévitable.
    Autrement dit , le terrorisme international n’a JAMAIS de frontières et que la France n’est pas tellement loin de la Syrie.
    C’est ce même scénario qu’a vécu la France.
    Rappelez vous du temps de Mittérand- quand il assurait gîte et couvert aux terroristes sanguinaires du GIA.
    La pieuvre peut toujours se retourner contre celui qui l’a nourri dans le creux de sa main.
    Rappelez vous du RER , rappelez vous de Kelkal , et tout recemment le sinistre Toulousain qui n’était qu’un agent au service de la sécurité Française.

    Pour faire de la politique, il faut être un hypocrite pur et dur et ne pas avoir à rougir.
    Et là, à moins d’être aveugle pour ne pas voir ni sot pour ne pas comprendre, ElQaida est née dans les lab Us, BenLaden est un agent de la CIA, les tours jumelles ont été volontairement détruites par les Yankee pour faire croire à la bête immonde Islamique. Autrement dit le concept Islamique utilisé à tout va , fera croire que l’Islam est un danger potentiel et il faut casser ceux qui ne prient pas comme les ....occidentaux.

    Cette comédie ne durera pas longtemps puisque l’Arabe où qu’il soit et quel qu’il soit n’est pas prêt d’avaler les couleuvres et le futur merveilleux Printemps Arabe promis par les peuple Arabo-Musulmans à ces néo-harkis, les aplaventristes rois et Emirs , leur fin est proche et c’est ce que nous attendons avec impatience.

    L’objectif de l’occident est de créer une puissance régionale au MO : l’occupant de la Palestine doît être intronisé, selon l’occident , durablement (chimère et fantasme) .

    Quel que soit le prix à payer , le drapeau Palestinien flottera haut et fier sur la Palestine , toute la Palestine avec ElQods comme capitale.
    L’Algérie a subi la foudre coloniale durant 132 ans , idem pour les Indochinois , idem pour les Viet ...où sont les colonisateurs d’hier ?


  • Serpico Serpico 23 juin 2013 18:03

    « Comment intervenir en Syrie en respectant le droit international ? » question de jésuite.

    Le Droit international interdit les coups d’Etat fomentés par l’étranger. Le Droit International place la souveraineté des Etats au-dessus de toute considération de ce genre.

    Vous demandez plutôt s’il y a un bon prétexte à faire avaler à l’opinion publique parce qu’en réalité, le Droit international c’est le droit du plus fort.


    • thepouet 24 juin 2013 16:29


      « Comment intervenir en Syrie en respectant le droit international ? »
      effectivement, c’est fou cette façon biaisée de poser les questions sur la table :
      faisons semblant de nous poser des questions, on est démocrate blablabla, tout en prenant soin l’air de rien d’arriver à ce qui est d’abord une conclusion ( le soit disant bien fondé d’une intervention )
      L’auteur aurait-il pris des cours de méthodologie de mauvaise foi au GIEC ?


  • Carl V 23 juin 2013 19:08

    L’article pose la question (« jésuite » comme le dit très bien un commentateur) : « Peut-on intervenir en Syrie en respectant le droit ? ». Réponse : non, pas du tout. En « intervenant » en Syrie, c’est à dire en armant les « rebelles » islamistes venus de l’étranger qui veulent éliminer le régime en place et installer une dictature islamiste, on ne respecte aucun droit international, mais au contraire on se rend coupable d’un acte de guerre qui, au passage, pourrait bien déclencher la 3ème Guerre Mondiale. Voilà, j’espère avoir répondu à la question idiote posée par l’auteur de l’article...


  • etrange etrange 23 juin 2013 20:02

    Je me demande parfois si, et mis à part quelques très rares exceptions, tous ces protagonistes prétendument opposés et qui se font la guerre, ne seraient pas de mèche afin d’amener la formation de « blocs », ce préambule nécessaire à l’avènement du nouvel ordre mondial.... ? Une idée saugrenue, certes, mais en meme temps ce ne sont jamais que les peuples et les soldats qui en paient le prix fort et non point les acteurs principaux ...Bon bref, je dis ça, je dis rien....


  • Grandloup74 23 juin 2013 20:05

    Peut on intervenir en Turquie en respectant le droit ?
     Aider les rebelles de la place Taksim et des autres villes contre le dictateur Erdogan sera t il à l’ordre du jours de la réunion des « amis » de la Turquie ? Que font donc BHL, Fabius et autre Kouchner ? Faut il une no fly zone pour aider le peuple Turc  ? Le droit d’ingérence ?


  • viva 23 juin 2013 20:59

    Le monde est une zone de non droit, point à la ligne.


  • Hijack Hijack 23 juin 2013 23:02

    Qu’est-ce que c’est que ce titre ... c’est comme si je disais, par exemple :
    .
    Est-ce qu’une puissance a le droit d’intervenir en France pour mettre fin à ses petites merdes, injustices et autres ...
    .

    De plus ... les terroristes étrangers en majorité ainsi que quelques traîtres/collabos ne sont surtout pas des rebelles ... mais des takfiro/salfistes/alquaïdistes ... surtout BHListes !
    .
    On commence par les mots ... pour finir par les armes.
    .
    Les débats du G8, dont surtout : la Syrie ... !


  • doctorix, complotiste doctorix 24 juin 2013 00:02

    Si nous avions une bonne raison d’intervenir, ce serait pour protéger la population Syrienne contre l’ASL (un ramassis de nuls qui ne rêvent que d’être vizir à la place du vizir), et contre les mercenaires étrangers sanguinaires qui égorgent pillent et violent.

    Le problème est que c’est nous qui les avons engagés et armés pour ce faire.
    La Syrie et son chef légitime, diabolisé pour la circonstance par USraél et ses larbins, dont nous sommes, aurait pourtant droit à notre aide, en temps que membre de l’ONU.
    Mais apparemment, elle se débrouille très bien toute seule, et l’oncle Sam, pour une fois, va repartir la queue entre les jambes.
    A propos, le dénonciateur des turpitudes de la NSA a pris l’avion pour Moscou. C’est marrant, de mon temps, on se réfugiait à l’Ouest. Aujourd’hui, c’est le contraire.La dictature et la démocratie semblent échangé leurs places.
    Actuellement, et bien qu’il soit bizarre d’avoir à le reconnaître, la paix mondiale doit beaucoup à Poutine et aux chinois. Ce n’est que grâce à eux que nous ne sommes pas tout à fait au bord de la troisième guerre mondiale.

  • marcdouziech 24 juin 2013 08:12

    Ce qui m impressionne le plus, c est le peu de cas que fait l OTAN de l opininion publique française. C est Fabius qui se charge du sale boulot de fabriquer des preuves contre le regime d Assad.

    Les autres pays membres de l OTAN n ont pas a justifer de leurs exactions, puisque la France proclame qu ’elle a « des preuvres ». Et s ils devaient reconnaitre une erreur de jugement, on pourrait mettre ça sur le dos du seul membre « France » : Fabius...
    On devrait invoquer le devoir d ingerence, pour laisser Poutine executer Fabius sur notre sol.

  • alanhorus alanhorus 24 juin 2013 13:15

    Version:1.0 StartHTML:0000000168 EndHTML:0000001900 StartFragment:0000000499 EndFragment:0000001883

    La question est stupide car depuis le debut du conflit il s’agit d’une intervention par les amis d’Israël en Syrie, le qatar l’amerique hollande et cameron arment une bande de guerriers drogués plus ou moins mercenaires. D’ailleurs des armes d’Israël sont arrivés en Syrie dans les mains des activistes sionistes ou complices des sionistes.

    http://french.irib.ir/info/moyen-orient/item/262660-isra%C3%ABl-envoie-des-armes-lourdes-aux-terroristes 

    L’orientation de votre article me partait tendancieusement pro guerre et dans la droite ligne des fabius et autres kouchner c’est décevant.

    Rengainez votre stylo et faites de l’information.



    • heliogabale heliogabale 25 juin 2013 10:04

      Pour être plus exact, le droit d’ingérence des pays occidentaux s’étend sur une sphère plus large que pour la Russie ou la Chine. Et les pays occidentaux connaissent les frontières de cette sphère : elles sont au Moyen-Orient. Ça ne leur viendrait pas à l’esprit d’intervenir en Birmanie...

      Dans les années 90, la Russie était beaucoup trop faible pour s’opposer à quoi que ce soit...maintenant c’est différent, donc le droit d’ingérence est une notion de plus en plus difficile à appliquer au-delà de sa sphère naturelle...On revient en quelque sorte à la géopolitique du XIXe siècle du temps du « concert des grandes nations ».


  • yvesduc 24 juin 2013 19:07

    Les rebelles ne sont pas « débordés par des combattants islamistes » ; ils sont à la majorité écrasante des combattants islamistes. Par ailleurs, la ‘menace contre la paix’ doit s’entendre au sens de paix entre les pays, et non paix intérieure. Or, rien n’indique que la Syrie s’apprête à agresser d’autres états. Cependant, l’expression de ‘menace contre la paix’ est suffisamment vague pour pouvoir être détournée et les puissances Occidentales ne s’en privent pas.


    Le grand absent de votre article sont les intentions des grandes puissances militaires (Occidentales) quant à leur éventuelle intervention en Syrie. Il est à craindre que le sort des Syriens ne leur soit royalement indifférent, comme le prouvent leurs désastreuses interventions précédentes : Libye = chaos, Irak = chaos, Afghanistan = chaos. La solution politique que vous évoquez dans votre conclusion suppose de vouloir mettre fin à la violence, mais les Occidentaux veulent-ils mettre fin à la violence ? Ou poursuivent-ils d’autres buts ?

    • MUSAVULI MUSAVULI 24 juin 2013 19:27

      J’ai fait remarqué qu’il y avait une sorte d’obsession dans le camp des Occidentaux à précipiter une intervention armée alors qu’à mon avis, il reste encore beaucoup de marge permettant un règlement pacifique du conflit. Je vous rejoins tout à fait sur la question des « intentions » de l’Occident. Mais l’article était une réflexion axée sur le « droit ».


    • yvesduc 25 juin 2013 19:12
      Je préparais un article sur le droit international mais hélas, faute de temps il prend la poussière. Deux aspects sont à noter, dont l’un apparaît dans votre article : d’une part, la délicieuse imprécision de certains formulations, qui offrent dans la pratique une sorte de chèque en blanc aux grandes puissances en leur permettant d’agir à leur guise, à condition bien sûr que leurs opinions publiques soient suffisamment émues. C’est le cas du fameux (et fumeux) concept de « menace contre la paix », auquel a été rattachée récemment une ‘responsabilité de protéger’ des plus hypocrites, qui a servi pour la guerre en Irak. De l’autre côté, les grandes puissances se protègent elles-mêmes d’un éventuel retour de bâton, grâce au droit de veto. Si jamais il prenait l’envie à des puissances secondaires de lire le droit international comme les grandes puissances le font, mais cette fois contre ces grandes puissances, le veto serait immédiatement brandi par celles-ci et le « droit » ne s’appliquerait pas. Le droit de veto est arbitraire et ne s’appuie sur aucune condition particulière. La grande puissance qui pose un veto a seulement besoin d’être une grande puissance, reconnue comme telle par les autres grandes puissances, par exemple parce qu’elle possède un vaste stock d’armes nucléaires. Ce n’est plus le « droit » au sens commun qui parle, mais la force. Ce dernier point transparaît dans votre article au moment où est traitée la « menace contre la paix », qui pourrait éventuellement et en tirant bien les cheveux, s’appliquer à la Syrie puisque trois pays frontaliers sont désormais touchés par la guerre sale qui a lieu en Syrie. Voici ce que vous écrivez :

      « Dans le cas de la Syrie, la probabilité que le Conseil de sécurité adopte une résolution autorisant le recours à la force est quasiment nulle. En effet, la Russie et la Chine ont plusieurs fois brandi le véto contre les projets de résolution proposés par les pays occidentaux. »

      Le droit, dans son esprit, est pacifiste et garantit la souveraineté des nations. Mais les grandes puissances y ont introduit suffisamment de flou pour qu’il ne soit pas automatique, et d’autre part pour qu’il puisse servir, ironiquement, à violer la souveraineté des pays moins puissants militairement, en exploitant au maximum ces flous.

      Dernière remarque : la responsabilité de protéger n’est pas un devoir de protéger. Autrement dit, l’ONU (ou les grandes puissances) n’interviennent pour ‘protéger’ que si elles le souhaitent. C’est comme si les pompiers décidaient à la tête du client quels incendies ils veulent bien éteindre.

    • MUSAVULI MUSAVULI 25 juin 2013 22:48

      Merci Yvesduc pour ces éléments. Désolé pour votre article. Vous pouvez toujours refondre le texte en mettant l’accent sur l’évolution des relations internationales. Les ravages du droit de veto (un droit arbitraire exercé par les 5 grandes puissances) et le recours à la force de façon inique (Irak Libye,...) sont en train de condamner l’ONU à la disparition. Avant même la disparition de l’ONU, de plus en plus d’États misent sur leur capacité à se défendre militairement plutôt que de recourir aux instruments internationaux. L’avenir risque d’être moins une affaire de droit que d’armes de destruction massive. Parce que, s’il s’agit d’être écrasé par plus grand que soi, autant disparaître après lui avoir infligé des « blessures » dont il se souviendra longtemps.


  • Zobi Zobi 24 juin 2013 22:17

    Avec le droit, sans doute pas. Mais sûrement avec la gauche.


  • eau-du-robinet eau-du-robinet 24 juin 2013 22:47

    « Peut-on intervenir en Syrie en respectant le droit ? »

    fin de citation

    Quand il y guerre il n’existe plus de droit, de quelque cote que soit ... il suffit de regarder l’histoire !


  • Montagnais .. FRIDA Montagnais 24 juin 2013 22:58

    Si les « Nations Unies » autorisent la mise à mort de la Syrie, alors, il faudra que la Russie et la Chine, et les pays épris de droit et de liberté quitte le Machin.


    La France ? n’y pensons pas .. elle est vendue et corrompue jusqu’à la moelle. Impuissante en dépit des grondements de son peuple - ou ce qu’il en reste .. 

    • heliogabale heliogabale 25 juin 2013 09:58

      Ils connaissent leurs limites...les Etats-Unis savent très bien qu’ils ne peuvent y aller sans mandat de l’ONU...

      Ils vont y aller avec quels hommes ? Si la Russie continue à aider la Syrie, même en sous-main, le contrôle aérien de la Syrie est impensable...

      L’opinion publique française est arrivé au point où elle compte un à un ses soldats morts dans les conflits actuels. Et vous croyez vraiment à l’intervention militaire ?

      La seule chose qu’a à craindre le pouvoir de Damas, c’est un coup d’état avec l’assentiment de la Russie et de l’Iran...et personne n’ira vraiment pleurer Assad (s’ils ne font pas l’erreur de démanteler l’État syrien comme ce fut le cas en Irak). Thierry Meyssan n’aura plus qu’à aller vivre en Russie.


  • Montagnais .. FRIDA Montagnais 24 juin 2013 23:01

    Un excellent article en date du 25 rejoint les vues de Musavuli :



  • heliogabale heliogabale 25 juin 2013 09:49

    Il n’y aura pas d’intervention occidentale en Syrie.

    Quand les Etats-Unis et la Russie se seront entendus sur le successeur de Bachar Al Assad, celui-ci sera congédié de gré et de force, idem pour sa famille.

    Le deal sera le suivant : la Syrie devra se faire plus discrète diplomatiquement et ne devra plus soutenir le Hezbollah. On lui fera peut-être cadeau du Golan (mais Israël veillera à garder un accès aux nappes phréatiques). La Russie garde ses bases, les Iraniens pourront y faire du business et les Américains conserveront leur rôle de parrain.

    Cependant, comme en Irak, les violences confessionnelles vont durer, « la nouvelle démocratie syrienne » sera de façade (il y aura des élections plus ou moins arrangées, avec un spectre plus ou moins large et c’est tout).

    Les djihadistes seront liquidés au fur et à mesure mais dans l’immédiat, ils vont aller plus loin dans l’horreur. Un peu comme le >GIA à l’époque en Algérie.


  • franc 25 juin 2013 17:16

    La question en titre de l’article est ambiguë,néanmoins la réponse est catégoriquement NON dans l’état actuel des chose étant donné les intentions de ceux qui veulent intervenir en particulier les européens et les américains avec les Etats terroristes Qatar et l’Arabie Saoudite et que Assad est un président tout à fait légitime et soutenu par la très grande majorité de son peuple ;une intervention par l’OTAN m^me avec ou sans l’aval de l’ONU serait une infamie dans ces conditions là.




    • Pyrrhos 28 août 2013 00:48

      Monsieur, je vous invite à vous référer à mon popre commentaire, la responsabilité de protéger est un cadre légal parfaitement adapté à la situation.


  • mortelune mortelune 25 juin 2013 19:15

    Les pays occidentaux exportent leur modèle de société comme les conquistadores exportaient la chrétienté. Mais au final il ne s’agit ni de croyance ni de politique, non ! Il s’agit et il a toujours s’agit d’argent. Qu’il y est encore des imbéciles pour croire le contraire est tout à fait révélateur du ’moutonnage’ de nos peuples. 


  • AmonBra AmonBra 25 juin 2013 20:50

    @ l’auteur

    Votre article devrait plutôt poser la question suivante : Combien de batteries S300, de missiles « Iskander » et « Yakhont », la Russie devra aligner en Syrie pour que l’occident $ionisé et ses supplétifs locaux, qui le sont tout autant, se décident enfin a respecter ce fameux droit international, dont, comme l’arlésienne, tout le monde parle mais personne ne le voit appliqué ?

    @ Hijack
    Merci pour le lien concernant ce digne représentant de la Tunisie, c’est effectivement édifiant.

    @ mortdelune
    En quelque lignes, vous avez résumé l’essentiel a savoir sur cette sanglante mascarade.

     

    • Pyrrhos 28 août 2013 00:46

      Monsieur, je vous invite à vous référer à mon popre commentaire, le principe de non-intervention ne s’applique pas dans le cas où un Etat se retourne contre ses administrés.


  • Pyrrhos 28 août 2013 00:44

    Je me réfère directement au § portant sur la « responsabilité de protéger », je trouve l’argumentaire très insuffisant. Autant, dans les autres cas de figures évoqués, les arguments se tiennent, autant là, c’est carrément médiocre.

    Je m’explique : il est tout à fait clair que c’est l’armée régulière qui bombarde les civils, et non les rebelles. Personne ne nie encore cette vérité que je sache, sauf peut-être le régime lui-même. Quand bien même, la responsabilité de protéger demeure un motif d’intervention valable, car à partir du moment où le régime ne peut plus protéger les civils soit des rebelles, soit de lui-même, il faillit à cette responsabilité.

    En réalité, la responsabilité de protéger est un texte bizarre dont on voit qu’il a eu du mal à passer à l’époque (comme toujours, Chine et Russie faisaient obstruction). Il se fonde sur l’idée qu’un Etat recherche par nature à protéger les populations, que c’est sa fonction, sa raison d’être. D’où l’idée que des interventions peuvent être conduites dans le cas où il (l’Etat) ne serait plus à même de remplir sa fonction. Dans ce sens, l’intervention au Mali (qui a fait l’unanimité en France) se justifie pleinement avec la responsabilité de protéger. Mais dans le cas de la Syrie, le régime bafoue cette responsabilité et pratique le terrorisme institutionnel. A la manière des « Tontons macoutes » de Duvalier en Haïti, les milices d’Assad terrorisent la population et commettent des atrocités. Enfin, rappelons-le, Assad est le boucher qui bombarde quotidiennement son peuple. Assad n’a aucunement à coeur les intérêts de son pays, il n’est, dans toute cette affaire, que le pion de Poutine et de l’Iran auxquels il offre un champ d’action et d’influence étendu au Moyen-Orient. En échange, ceux-ci font tout leur possible pour le maintenir au pouvoir. C’est ce triste marché qui coûte si cher aux Syriens.

    En ce sens, le régime syrien perd toute légitimité en tant qu’Etat, parce qu’Assad ne cherche pas à jouer son rôle de chef d’Etat, responsable et garant du bien-être de son peuple, il ne cherche qu’à sauver son trône.

    Autant dire que je ne plussoie pas vraiment cet article... Contrairement à ce qui y est dit, la responsabilité de protéger est un motif tout à fait valable d’intervention.


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