jeudi 27 mars 2014 - par Abdel

Présidentielle algérienne : la possibilité Benflis (peuple d’Algérie, réveille toi !)

La deadline approche, et n'aura jamais aussi bien porté son nom. Abdelaziz Bouteflika, plus mort que vivant, a de grandes chances d'être "réélu le 17 avril. Pourtant, tout est encore possible. Les jeux ne sont pas faits. Les Algériens doivent s'en convaincre. Bouteflika n'est pas incontournable. Des alternatives existent. L’une d'entre elles, plus particulièrement, semble à même de désincruster le président sortant du trône sur lequel il a mis le grappin. Elle porte le nom d'un ancien chef du gouvernement : Ali Benflis.

La vidéo du passage d'Abdelaziz Bouteflika devant le Conseil constitutionnel a fait jaser. On y voit un vieil homme se lancer dans un galimatias sans queue ni tête, destiné à prouver qu'il est encore doué de raison, de parole et de gestes, AVC ou pas, mais produisant l'effet inverse : l'homme est visiblement au bout du rouleau, il se meurt plutôt qu'il ne se meut. Un pantomime grotesque qui aura pourtant suffit au Conseil constitutionnel. Emballé c'est pesé, sa quatrième candidature à la magistrature suprême a été enregistrée.

Sitôt l'annonce de cette candidature officialisée, on a assisté à une levée de bouclier d'un certain nombre de membres de l'opposition. Soufiane Djilali a ouvert le bal, en annonçant qu'il annulait sa participation à la présidentielle. Jugeant le scrutin joué d'avance, l'ancien premier ministre Ahmed Benbitour et le général à la retraite Mohand Tahar Yala lui ont emboîté le pas. Même son de cloche pour les partis Rassemblement pour la culture et la démocratieMouvement de la société pour la paix et Nahda, qui appellent également à bouder les isoloirs.

En marge de ces mouvements de protestation passifs, une rumeur enfle au sein des élites d'Alger, incarnée par le mouvement Barakat (ça suffit !). Composée de membres de l'intelligentsia algéroise, cette lame de fond rencontre un bel écho dans la Ville blanche et dans les médias étrangers, mais n'invite pas les Algériens à se ruer sur les urnes.

Voici donc une élection dont l'un des candidats, grabataire, est désigné partout comme le tenant d'un système gérontocratique périmé, et dont la simple annonce de la candidature suffit à écoeurer l'opposition. Et que fait-elle, cette opposition, plutôt que d'encourager à voter massivement contre Bouteflika ? Elle persuade les électeurs contestataires de se détourner des urnes, c'est à dire de ne pas faire avancer le schmilblick. Incompréhensible.

Cette attitude ne peut avoir qu'une explication : la résignation. On peut comprendre ce sentiment. On peut aussi s'en révolter. Si Bouteflika a concentré plus de 90 % des votes en 2009, après avoir déjà été élu haut la main lors des deux précédentes présidentielles, l'espoir n'a jamais été autant permis qu'aujourd'hui. L'homme est fantoche. Les Algériens ne peuvent pas ne pas s'en rendre compte. Il est par ailleurs ébranlé par la présence sur la ligne de départ d'un sérieux candidat, présenté partout comme son principal rival : Ali Benflis.

Benflis, c'est bien simple, prend le contrepied de Bouteflika sur à peu près tous les points. Alors que la politique du candidat-président se résume à exploiter les réserves déclinantes d'hydrocarbures du pays, Benflis souhaite rompre avec ce système rentier, pour encourager une économie diversifiée et l'ouverture du marché algérien à l'international, bilatéralement. Adieu, ainsi, la règle du 51/49 % (qui consiste à limiter la part du capital étranger investie) dans les secteurs de l'industrie manufacturière, de la transformation agroalimentaire, du tourisme, de l'hôtellerie et de la chimie, par exemple. Mais Benflis entend également « réformer le règlement de la Banque d’Algérie régissant la circulation des capitaux afin de permettre, dans un cadre défini et des critères clairs et transparents, les prises de participation d’entreprises algériennes dans des entreprises étrangères ».

L'homme milite aussi pour une justice et des médias plus libres et indépendants, un renforcement des libertés syndicales et d'association, une limitation à deux mandats présidentiels, un meilleur accès aux soins, au logement, à l'éducation, et veut partir en croisade contre la corruption. Bref, tous les ingrédients semblent réunis pour opérer une transition salvatrice, et passer d'un Etat empêtré dans les sables mouvants du passé à une République moderne, tournée vers l'avenir.

Une question reste en suspens. Qu'attend le peuple algérien ? La possibilité lui est offerte de changer la donne, de s'inscrire de plain-pied dans l'histoire, de faire bouger les lignes. Qu'est-ce qui l'empêche de s'en saisir ? Rien. Si Bouteflika passe, il ne pourra s'en prendre qu'à lui-même.



6 réactions


  • momo 27 mars 2014 14:22

    Mouvement BARAKAT=CIA. même principe qu’en Ukraine sachant que Bouteflika est hors course. La preuve est dans le texte : « encourager une économie diversifiée et l’ouverture du marché algérien à l’international, bilatéralement. Adieu, ainsi, la règle du 51/49 % (qui consiste à limiter la part du capital étranger investie) dans les secteurs de l’industrie manufacturière, de la transformation agroalimentaire, du tourisme, de l’hôtellerie et de la chimie, par exemple » et encore « réformer le règlement de la Banque d’Algérie régissant la circulation des capitaux afin de permettre, dans un cadre défini et des critères clairs et transparents, les prises de participation d’entreprises algériennes dans des entreprises étrangères ». Les vautours ne sont pas loin !



  • Kalmac 27 mars 2014 15:49
    L’avantage avec un ancien premier ministre, c’est qu’il suffit de se souvenir de ce qu’il a fait pendant son mandat pour juger de la crédibilité de ses promesses de campagne.

    Malheureusement, la mémoire n’a jamais été le fort du peuple algérien.


  • El_Arabi_El_Acil El_Arabi_El_Acil 27 mars 2014 20:05

    Quand tu comprendra qu’il y a un tissage qui vise à déstabiliser l’Algérie , tu cesseras d’écrire dans une presse Française pour porter atteinte à BLADI.

    les évenements à Ghardaia , Constantine ont un but précis. Je souhaite que l’Algérie ne soit pas dupe pour ne pa&s tomber dans le piège qui lui est tendu pour la mettre à genoux.
    Une première tentative nous a coûtés 200.000 morts , je crois que ce n’est pas le moment de jeter de l’huile sur le feu.
    Si tu veux te faire une image yaaa Si Abdel... , crois moi , nous en avons marre de ces secousses qui font d’innocentes victimes .

  • Jonas 28 mars 2014 10:08

    Réponse à cedrick.

    Je n’ai pas connu l’époque de la colonisation, mais ce que vous dites relève de la propagande construite par le FLN. 

    la preuve ce sont les Algériens qui le démontrent chaque jour en voulant fuir  leur pays sur des bateaux de fortune au péril de leur vie pour venir vivre chez l’ancien colonisateur. Cela sans , honte, dignité ni fierté. Le mot « harragha » ne doit pas être inconnu pour vous. 

    Les pères et grands-pères des algériens installés en France se sont battus les armes à la main pour recouvrer l’indépendance et , pour faire de l’Algérien indigène un citoyen avec des droits et un destin politique, économique et culturel. Hélas , il y a plus d’algériens en France qu’avant l’indépendance , et l’algérien préfère pour se remplir le ventre devenir un immigré en France comme dans certains pays occidentaux que d’être citoyen dans son pays.  

    Votre propre président, Boutéflika, préfère construire des mosquées, presque une par jour depuis 1962 ( Pas Boutéflika seul, bien sûr, à ce jour l’Algérie dispose de 15 450 mosquées ) et bientôt Alger aura une des plus grandes moquées au monde ( 120 000 fidèles ) faisant concurrence à celle de Casablanca de feu Hassan II, mais pas un seul hôpital digne de ce nom. 

    Boutéflika insulte la France le matin mais vient se faire soigner au « Val-de-Grâce » , l’après-midi. 

    52 ans d’indépendance et pas un seul hôpital digne de ce nom où peuvent se faire soigner les Algériens frappés de maladies graves. 

    52 ans d’indépendance , « Val-de-Grâce »pour les hommes du FLN et la mort certaine pour les autres. 

    Alors , je pose toujours la question simple. C’est quoi, la fierté , la dignité et l’honneur , lorsque l’on vient chez l’ancien colonisateur pour y vivre ? 

    Alors que la fierté, la dignité et l’honneur c’est d’être fidèle aux engagements de ceux qui sont morts pour que l’Algérien soit un citoyen libre dans un pays libre. 

    Or l’Algérien est sous la coupe du FLN et des entreprises Chinoises qui s’accaparent de grands secteurs économiques grâce à la corruption.

    Mais la seule et unique liberté de l’Algérien c’est de brayer dans son pays , puis de rentrer dans son gourbi retrouver son plat de couscous aux légumes et son verre de thé à la menthe . Et lorsqu’il est en France ce sont les prestations sociales., les restos du coeur avec ses colis dont il fait le trie entre Haram et Hallal etc. 

    • cedricx cedricx 28 mars 2014 10:31

      @Jonas

      « ...Je n’ai pas connu l’époque de la colonisation, mais ce que vous dites relève de la propagande construite par le FLN...  »

      Ah mon tout bon, je voudrais bien qu’il en soit ainsi mais voyez vous, cette fâcheuse habitude qu’on avait dans les villages pied-noirs de tirer sur le premier « bicot » venu, a été rapportée par un nombres incalculable de rapatriés, vous trouverez sans problèmes des récits autobiographiques de cette époque soit de militaires français, soit de civils. Nier ces faits relève du négationnisme (autorisé lorsqu’il s’agit d’algérien !)
      Pour ma part ces récits me viennent de personnes proches et les ayant vécus et parfois ont été au premières lignes ( Et dont l’une d’elle assume totalement !)


  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 28 mars 2014 10:20

    J’AI LA NAUSÉE !

    https://www.facebook.com/groups/REFUSONSLECIRQUEELECTORAL20122014/

    https://www.facebook.com/M.A.Madjour/notes

    Pas de « 4e mandat par Bouteflika » et pas de « 4e mandat Bis par Benflis » !!!!!!!!!!!!!!!!!

    Bouteflika et Benflis sont tous les deux au cœur du système FLN-RND-UGTA-FAUSSAIRES ... Pourquoi se présentent-ils comme « candidats libres » ?

    Et le peuple qui accepte ces étiquettes est-il globalement ignorant out est-il totalement complice ? Dans les deux cas de figure, on ne peut parler de scrutin, d’élections et surtout pas de démocratie !!!

    Les Algériens (régime, journalistes complices, faux opposants, intellectuels médiocres...) ne peuvent pas recycler la TRANSITION que j’avais préconisée il y a des années en une fausse transition qui serait juste le passage de cette situation à la copie de cette même situation !

    Les Algériens sont-ils OUI ou NON capables de changer leurs condition et réintégrer les sociétés humaines qui travaillent et se développent ? C’est la question !


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