lundi 19 novembre 2012 - par remiaufrere

Québec : la corruption « culture d’entreprise »* à la mairie de Montréal et dans la province !

Scandale dans tout le Québec et notamment à la mairie de Montréal... Les collectivités publiques paieraient nettement plus cher leurs travaux publics que dans toutes les autres provinces du Canada ! ...

Mon passage à Montréal en novembre 2012, dans le cadre de ma participation à la conférence ferroviaire de l’ITF (Fédération Internationale des ouvriers des Transports) au Canada, fut l’occasion de saisir l’actualité politique et sociale de la « belle province ».

Tout français est toujours séduit par l’accent chantant, la culture et la beauté du Québec. Au-delà des clichés habituels, mon regard en cette mi-novembre 2012 fut capté par les auditions de la Commission Charbonneau diffusées en direct par la chaine publique d’infos RDI.

La Commission d'enquête sur l'octroi et la gestion des contrats publics dans l'industrie de la construction, plus familièrement Commission Charbonneau, a été décrétée le 19 octobre 2011 par le gouvernement libéral de Jean Charest dans le but « d'alimenter la preuve, de faire connaître les stratagèmes de corruption et de collusion, de protéger les témoins et les victimes et d'assurer de meilleures pratiques dans l'avenir ». Elle doit rendre son rapport d’ici le 19 octobre 2013.

Dès sa création, elle connait des soubresauts avec démissions de certains membres, déclarations fortes, faisant de ses travaux un vrai élément dynamique des réseaux sociaux et de la presse de tout format.

Il faut dire que les images ne manquent pas de piquants… avec des expressions dignes de plus ou moins grands garçons, ingénieurs, responsables de travaux, entrepreneurs etc.…(ce sont essentiellement des hommes) pris les doigts dans le pot de confiture avec des parcours de golf, des bouteilles de vin, des matériels de construction, des travaux, des invitations restaurant et des offres d’escorts…

Selon un premier rapport en 2004, il était déjà indiqué que les principaux travaux publics québécois étaient plus chers de près d’un tiers par rapport aux autres provinces.

Le feuilleton est complet avec des entrepreneurs parfois clairement identifiés comme appartenant à la mafia et quelques meurtres et menaces de mort.

Le gouvernement québécois dirigé aujourd’hui par Pauline MAROIS semble avoir pris la mesure d’un phénomène qui au-delà des épisodes parfois à rebondissement, est inquiétant.

Le mandat de la Commission est le suivant :

« - d'examiner l'existence de stratagèmes et, le cas échéant, de dresser un portrait de ceux-ci qui impliqueraient de possibles activités de collusion et de corruption dans l'octroi et la gestion de contrats publics dans l'industrie de la construction incluant notamment les organismes et les entreprises du gouvernement et les municipalités, incluent des liens possibles avec le financement des partis politiques

- de dresser un portrait de possibles activités d'infiltration de l'industrie de la construction par le crime organisé

- d'examiner des pistes de solution et de faire des recommandations en vue d’établir des mesures permettant d’identifier, d’enrayer et de prévenir la collusion et la corruption dans l’octroi et la gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction ainsi que l’infiltration de celle-ci par le crime organisé ».

Il est suffisamment fort pour permettre de résoudre un vice grave pour la démocratie québécoise.

 

Rémi AUFRERE

 

Site internet officiel https://www.ceic.gouv.qc.ca/

 

*Expression utilisée par un des répondants à la Commission Charbonneau

NB : 4 meurtres par balles rien que sur la journée du 15 novembre 2012 à Montréal ! Ca flingue aussi !




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