jeudi 19 décembre 2013 - par Lufete Ferdinand

[ RDC-ONU] : Pas d’impunité pour les groupes armés

Force onusienne {JPEG} Selon la mission des Nations Unies au Congo (Monusco)¹, la tuerie, perpétrée entre le 13 et le 14 décembre, a fait plus d'une vingtaine de morts dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Après la victoire militaire de l’armée congolaise un accord de paix historique signé entre Kinshasa et les ex rebelles du mouvement du 23 mars à Nairobi, Kenya « laissant entrevoir un espoir de pacification dans le pays ». Ainsi est-on en droit de s’interroger sur le massacre au nord Kivu plus précisément à Beni. On ne peut que se poser sérieusement de questions sur la possibilité de dialogue politique entre Kigali et les rebelles hutus des FDLR

 La Monusco dénonce le massacre à Beni

En effet, le massacre a eu lieu dans les villages de « Musuku et Mwenda », en territoire de Béni, les 13 et 14 décembre, selon la mission onusienne en RDC. Les victimes, dont des femmes et des enfants auraient été tuées pour la plupart à l'arme blanche ». Les rebelles ougandais des ADF-NALU  pointés du doigts . « Comble de l’horreur : trois filles mineures auraient été violées par les assaillants avant d'être décapitées. Le corps mutilé et démembré d'un enfant aurait en outre été retrouvé sur un arbre, dans le village de Musuku, précise Monusco dans le communiqué. Le chef de la Mission, Martin Kobler a exprimé son "profond dégoût". »

La Monusco ne cite pas les auteurs présumés de l'attaque. Mais les rebelles ougandais des ADF-NALU pointés du doigts . [Forces alliées démocratiques Armée nationale pour la libération de l'Ouganda].Mais qui sont vraiment les rebelles Ougandais ADF-NALU ? En réalité, « ADF-NALU est née au milieu des années 1990 de la fusion de deux groupes armés opposés au président ougandais Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986. La composante Nalu [Armée nationale pour la libération de l'Ouganda] a depuis lors disparu, mais le mouvement conserve son appellation d'origine ».

Petit à petit, ces combattants se sont radicalisés. Aujourd'hui uniquement composée d'islamistes, « l'ADF-Nalu est dirigée depuis 2007 par Jamil Mukulu, un chrétien converti à l'islam. Kampala accuse régulièrement l’ADF-Nalu d’être liée aux Shebab², ces islamistes somaliens. Les États-Unis l'ont placée sur leur liste d'organisations terroristes dès 2001 et Jamil Mukulu est visé par des sanctions de l'ONU depuis 2011 et de l'Union européenne depuis 2012 ». La Monusco, qui a demandé l'ouverture d'une enquête "dans les plus brefs délais", a indiqué qu'elle avait renforcé ses patrouilles dans les zones et qu'elle utiliserait "tous les moyens nécessaires pour assurer la protection des populations [...]. Ces atrocités ne resteront pas impunies, les auteurs ne connaîtront pas de répit, tant qu'ils n'auront pas répondu de leurs actes devant la justice", a déclaré le chef de la Monusco ».

  L’Etau se serre sur les rebelles hutus Rwandais

 La Monusco et l’armée congolaise continuent à traquer les rebelles Rwandais de force démocratique de libération du Rwanda(FDLR) au Nord Kivu au nord ouest de Goma. Selon Martin kobler « la priorité numéro un de la Monusco est désormais les FDLR³. Il ajoute la victoire de l’armée congolaise contre les rebelles du mouvement du 23 mars(23) début novembre,offre la possibilité de se concentrer sur d’autre groupes armés ». Les rebelles hutus ,accusés d’avoir commis de génocide, « sont aujourd’hui une menace pour la population locale des zones où ils évoluent, même si leur but reste de renverser le régime du président Paul Kagame ». Mais pourquoi, le Président Paul Kagame n’ouvre pas un dialogue politique avec les rebelles hutus des FDLR ? est ce que l’option militaire peut ramener la paix durable au Rwanda et dans la région des grands lacs ?

De toute évidence,. depuis la victoire militaire de l’armée congolaise, « les FDLR ont envoyé plusieurs lettres à la Monusco. Ils ont demandé l'ouverture d'un dialogue avec Kigali sous l'égide de la communauté internationale comme ce fut le cas entre le M23 et les autorités congolaises » Mais pour les autorités rwandaises, « il est toujours hors de question d'ouvrir un dialogue avec les FDLR. Les rebelles hutus Rwandais sont un mouvement , non seulement qui a commis le génocide en 1994,mais aussi ils véhiculent une idéologie génocidaire ». « Donc c’est un problème plutôt qui concerne le désarmement, la démobilisation et la justice ». « Ce n’est pas un problème politique ».

Ferdinand LUFETE

 

Notes : 

[1] La MONUSCO a remplacé la précédente opération de maintien de la paix - la MONUC - le 1er juillet 2010, selon le mandat établi par la résolution 1925 (2010) du Conseil de sécurité du 28 mai. Ce changement reflète la nouvelle phase dans laquelle le pays est entré. La MONUSCO est autorisée à recourir à tous les moyens nécessaires pour mener à bien son mandat concernant, entre autres, la protection des civils, du personnel humanitaire et des défenseurs des droits de l’homme immédiatement menacés de violence physique, ainsi que le soutien du Gouvernement de la République démocratique du Congo dans ses efforts de stabilisation et de consolidation de la paix.

 [2] Shebab est un groupe islamiste somalien issu de la fraction la plus dure de l’union des tribunaux islamiques , qui milite pour l’instauration de charia.

[3] Les Force démocratique de libération du Rwanda(FDLR) : Sont un groupe armé formé en République Démocratique du Congo en 2000 Défendant les intérêt des Hutus Rwandais réfugiés en RDC.



3 réactions


  • MUSAVULI MUSAVULI 20 décembre 2013 00:11

    Ferdinand Lufete,

    Il est très peu probable qu’un mouvement islamiste puisse prospérer dans le territoire de Beni, surtout s’il est en lien avec les Shebab somaliens. Les musulmans dans cette partie du Congo ne représentent même pas 1% de la population. S’ils se sont procuré des armes et acquis une puissance de feu au point d’inquiéter l’armée nationale et la Monusco, c’est que quelqu’un les a amené là, les a armés et leur a ordonné de s’en prendre à la population. C’est tellement évident en regardant la carte de l’Afrique. Pour que des combattants somaliens arrivent dans les montagnes de l’Est du Congo, en provenance de la Somalie, il faut qu’ils traversent le Kenya et l’Ouganda, deux pays qui ont envoyé des soldats en Somalie et qui les combattent sur place. 

    A mon avis, l’explication aux troubles en territoire de Beni n’est pas à chercher du côté de l’islam radical, mais plutôt des gisements de pétrole, d’or et de coltan qu’on a découverts dans le secteur. L’Ouganda tient à avoir la mainmise dessus. Comme le Rwanda avec le M23 et les FDLR, Kampala entretient l’insécurité dans le secteur pour obliger Kinshasa à se soumettre au chantage de ses groupes armés lorsque viendra le moment de signer les contrats. C’est aux Congolais de rester fermes sur le refus de tout dialogue et d’écraser ces individus l’un après l’autre pour que leur parrain ougandais reçoive un message clair et dépourvu de la moindre ambiguïté.


    • Bertrand Loubard 20 décembre 2013 09:56

      Absolument d’accord avec M. Musavuli. Il est évident que pendant une période de « calme avant la tempête » il faut continuer à créer des problèmes « worthy », conformes aux critères du « cartel impérial » et de ses alliés régionaux. Le M23 « rwandophile » est maintenant reconnu, en tant que D12, comme une réalité nationale congolaise ayant droit au partage « équitable » du pouvoir à Kinshasa. Tout sera donc fait pour que cela ne se réalise pas, justifiant du même coup une reprise motivée de la lutte par Kagamé et de l’ingérence rwandaise en RDC sous couvert de la protection des populations minoritaires tutsies des Kivu. Mais comme il ne faut pas rester trop longtemps sans ennemis légitimes, et comme il faut prévoir de pérenniser la présence de creuseurs, broyeurs, avionneurs, transporteurs et leurs protecteurs militaires en RDC, et vu qu’il semble prématuré d’invoquer à nouveau le droit de légitime défense préventive vis-à-vis des FDLR, miser sur les Islamistes peut encore rapporter, surtout si, en plus, on évoque le pétrole…..et qu’on suscite par mercenaires interposés massacrant sous fausses bannières l’indignation horrifiée de la Communauté Internationale , amie des peuples de la Région des Grands Lacs…..etc.,etc.


    • Werner Laferier Werner Laferier 20 décembre 2013 11:47

      Vous ne raconter que des arguments infondé et obscure, je ne vois rien d’intéressant dans votre commentaire, ce qu’il faut savoir, c’est que ce sont bien des groupes terroriste de type chrétien et islamique qui sèment la terreur en Afrique pour provoquer l’occident et le monde libre, les terroristes savent que le monde libre a entrepris de les éradiquer, ils e vengent donc sur des cibles facile à porté d’atteinte.
      Les solutions que je propose sont de durcir la politique anti-terroriste en poussant nos alliées à pratiquer ds méthodes d’interrogatoires musclé qui sont efficace afin d’avoir des aveux et de les localiser, puis de noyer sous les bombes avec nos drones leurs caches.
      Les terroristes profitent du sentiment d’impunité pour frapper, seule une peur psychologique peut les contraindre à se terrer et à arrêter de semer la zizanie, attention, je ne parle pas de tortures, à ne pas confondre avec la méthode musclé qui consiste juste à créer un sentiment de panique et de peur notamment par le son intensif et fort, ou par la noyade, voir par les chiens aussi, ça porte ces fruits ça.
       Il n’y a que comme ca qu’ils recevront un message clair, le monde se divise en deux parties, les dictatures, les tyrans et les démocrates, le monde libre que nous représentons, en clair le tiers monde face à l’occident, c’est de cela qu’il s’agit, c’est donc de notre devoir que de montrer le chemin civilisationnel à ses peuples qui ont encore du boulot afin de nous rejoindre, il faut éradiquer leurs cultures, le nationalisme tribale, c’est ça qui bloque la démocratie, il faut permettre le mondialisme et l’esprit d’entreprendre en Afrique, seul garant d’une démocratie.


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