lundi 1er février 2010 - par Georges Yang

Regain de sacrifices humains en Afrique : mythe ou réalité ?

Il n’est pas une semaine qu’un quotidien africain ne fasse la une avec un titre accrocheur relatif aux sacrifices humains. L’Ouganda ne fait pas exception à la règle, mais le phénomène touche aussi le Burundi et le Nord-Ouest de la Tanzanie à propos des albinos. Au Mali, au Cameroun, en Côte d’Ivoire et en République du Congo, de tels faits sont aussi relatés ainsi qu’en Afrique du Sud. S’il est des cas totalement imaginaires pour ne pas dire fantasmés tenant plus de la légende urbaine que de la réalité, certaines disparitions d’enfants sont troublantes et les corps mutilés retrouvés régulièrement confirmeraient la persistance de la pratique de la sorcellerie. Si le sacrifice humain a été présent dans les cultures du monde entier, depuis la nuit des temps en passant par l’Antiquité du pourtour méditerranéen, par les civilisations précolombiennes et celles de la Chine et du Pacifique Sud, la pratique semble n’avoir perduré qu’en Afrique sub-saharienne et en Papouasie. Il existe quelques cas reportés de sacrifices sataniques effectués par des membres de sectes occidentales, mais les cas avérés, prouvés et condamnés sont de nos jours extrêmement rares pour ne pas dire exceptionnels.

Le thème du sacrifice humain est un terrain glissant où il est difficile de s’aventurer, sans tomber dans les clichés, les stéréotypes et les fantasmes occidentaux qui ramènent au sauvage avec un os dans le nez faisant cuire un missionnaire ou un explorateur dans une grande marmite. Si cannibalisme et sacrifices humains ont indéniablement existé jusqu’au début du 20ième siècle en Afrique, leur représentation en Europe a trop souvent tenu de l’image d’Epinal pour ne pas dire de la bande dessinée. La réalité de jadis tenait de la pratique religieuse, de la sorcellerie (dans le sens anthropologique du terme, c’est-à-dire communication et interférences avec les esprits) et de la recherche de pouvoir par les chefs traditionnels et devait respecter des rituels et des codes particulièrement élaborés. Cela n’a jamais été banalisé ni effectué aux yeux de tous et n’a concerné qu’un petit nombre d’initiés. Si le sacrifice humain ne se justifie pas, il s’explique dans un contexte spirituel où les esprits des morts interviennent et par la quête universelle de puissance, de pouvoir et de captation à son profit de forces occultes.

En essayant d’interpréter la Bible sous un autre angle que celui de la foi, il n’est pas impensable que les hébreux pré-abrahamiques, c’est-à-dire du 12ième siècle avant notre ère, aient pratiqué ce rituel. L’intervention divine demandant à Abraham de sacrifier un bélier à la place de son fils au dernier moment étant l’explication allégorique de l’abandon du sacrifice humain pour une autre métaphore d’adoration. Dans toutes les sociétés l’immolation aux Dieux puis à Dieu a été progressivement remplacée par un geste symbolique dont la communion chrétienne est l’exemple type. Il est d’ailleurs curieux que les missionnaires aient combattu les sacrifices humains, la sorcellerie et le cannibalisme tout en proposant à leurs nouveaux fidèles la théophagie par le biais de l’hostie.

Ce qui peut étonner, c’est la persistance de tels actes dans certaines régions d’Afrique, ou tout du moins l’utilisation de cette hypothèse pour expliquer des disparitions et des meurtres. Car de nos jours, les cas rapportés par la presse africaine, sont bien plus nombreux que ceux aboutissant en justice. Quant aux condamnations, elles sont fort rares, fautes de preuves matérielles, de témoignages sérieux et d’aveux. Mais ce qu’il ressort des journaux, des radios locales, c’est que les nouveaux commanditaires sont des hommes d’affaires africains ayant pignon sur rue et que les comparses arrêtés sont des hommes de mains agissant sur ordre, ou plutôt commande. En dehors des albinos, dont certaines parties du corps entreraient dans la composition de philtres, ce sont le plus souvent des enfants qui seraient sacrifiés. L’utilisation d’organes humains dans la préparation de potions est supposée donner force, puissance et richesse à ceux qui les ingèrent. Quelquefois, lors de périodes troubles, de crise économique, de présence importante d’une communauté non africaine, ce sont ces membres qui sont accusés de pratiques des sacrifices, ainsi blancs (réponse du berger à la bergère), Indiens et récemment Chinois ont été accusés par des tabloïds de s’y adonner aussi. La rumeur enfle et à certaines périodes, des minorités sont stigmatisées sans preuve. Mais les Africains, en général, reconnaissent et même surévaluent le nombre des cas du fait de leurs propres concitoyens.

Loin des arrière-pensées racistes véhiculées en Occident sur les pratiques sacrificielles et le cannibalisme, il est indéniable que beaucoup d’Africains sont persuadés que ces rituels sont fréquents et existent encore dans leur pays. Le thème est répétitif dans les conversations et nombreux sont ceux qui y croient dur comme fer. La presse locale a trouvé là un filon inépuisable et les affaires supposées ou réelles font régulièrement les gros titres. Le Courrier International a aussi repris cette information, ainsi que de nombreuses publications dont on ne peut douter du sérieux.

Le cas ougandais.

Depuis deux ans environ, la presse ougandaise foisonne d’articles qui quelquefois s’appuyant sur des photos de corps mutilés, tentent d’accréditer le recours aux sacrifices humains comme de plus en plus fréquent. Le dernier article du New Vision, le quotidien le plus lu en Ouganda date du 30 janvier 2010. Mais la presse ougandaise suit ces cas depuis quelques années de façon répétitive. Le correspondant régional de l’AFP, Gabriel Kahn, s’est même fendu d’un article, ce qui tend à prouver que le sujet doit être pris au sérieux.

L’article de première page de Margaret Ziribagwa de New Vision servira de référence, mais il y a eu au minimum une dizaine d’article sur le sujet ces deux dernières années. Dans Human sacrifice on the increase (augmentation des sacrifices humains) la journaliste déclare que selon la police, le nombre de victimes serait passé de 3 en 2007 à 25 en 2008 et à 29 en 2009. A cela s’ajoutent 123 personnes disparues en 2009 dont 90 enfants. La plupart sont supposées avoir été victime d’un sacrifice. A ce jour 125 personnes ont été arrêtées, dont 54 envoyées devant le juge. Elles sont accusées de crimes, rapt, violence et tentatives de vente d’enfants. Aucune condamnation définitive n’a encore été prononcée à ce jour par la justice ougandaise.

Le district de Kampala est, ce qui est normal car le plus riche et le plus peuplé, le plus concerné avec 956 disparitions, ensuite Wikiso recense 98 disparus, Mityana 19 et Kayunga 16. D’autres districts ont enregistré des meurtres rituels ou qualifiés comme tels en fonction de l’état dans lequel ont été retrouvés les corps. L’article souligne que de nombreuses ethnies ont pratiqué le sacrifice d’animaux pour s’attirer la chance, mais que l’utilisation d’être humain est assez récente. La police rapporte que la plupart des corps retrouvés avaient été mutilés et que des parties du corps avaient été retirées dont la tête, le foie et les organes génitaux et que la majorité des dépouilles retrouvées étaient des enfants.

En page 2 et 3 figure la liste des sacrifices humains ou supposés tels depuis 2007 avec en illustration un inspecteur de police ganté examinant à même le sol le corps d’une femme adulte décapitée.

Le premier cas sur la liste concerne un enfant de deux ans dont on a retrouvé le corps mutilé en aout 2007 dont il manquait la langue, les organes géniaux, le foie et les reins. La majorité des cas présentés (35) sont des enfants en bas âge ou des adolescents, le plus souvent de sexe masculin. Les corps sont retrouvés dans les champs, sur des dépôts d’ordure ou même dans des latrines. S’il est indéniable que toutes ces personnes ont été victimes de meurtres, rien ne prouve qu’elles aient été utilisées à des fins sacrificielles. D’autres explications peuvent être apportées comme le viol, le crime passionnel, la vengeance ou le règlement de compte. Mais les enfants retrouvés avec des organes manquants ont été probablement sacrifiées et leurs organes utilisés à des fins de sorcellerie.

Quand ils sont identifiés, ou du moins suspectés, les sacrificateurs, les kidnappeurs sont à la solde de commanditaires aisés qui voient dans ce moyen la possibilité de s’attirer les bonnes grâces de esprits et de ce fait augmenter leurs possibilités de gain et leurs succès en affaires. Les suspects sont le plus souvent considérés comme venant de la tribu voisine, tous ou presque déclarant, ca ne c’est jamais pratiqué chez nous, mais le « chez nous c’est différent » est une explication peu convaincante, car de nombreuses ethnies sont concernées.

La question qui vient immédiatement à l’esprit est la suivante : les sacrifices humains existent-ils encore en Afrique ? La réponse est oui, avec de très fortes présomptions.

Le phénomène est-il surévalué ? Probablement, car de nombreuses disparitions d’enfants et d’adultes peuvent s’expliquer par la pédophilie, les crimes crapuleux ou passionnels ou des dissensions entre ethnies

Pourquoi ce genre de rituel existe-il presque exclusivement en Afrique ? L’appât du gain a probablement remplacé des pratiques religieuses ou rituelles qui avaient tendance à disparaitre depuis la colonisation. De plus, jadis, seul un petit nombre d’initiés s’y adonnaient en respectant des rituels et des cérémonies. De nos jours, il semble qu’il y ait eu une dérive affairiste de la part de commerçants, politiciens et businessmen sortis du néant, de nouveaux riches avides et peu éduqués qui ont repris à leur compte des traditions qui étaient marginales, codifiées et rares dans les sociétés traditionnelles. Les nouveaux commanditaires semblent mélanger tradition, cupidité et modernité, probablement par perte de repères culturels et avidité. Mais ce qui caractérise ces gens est avant tout une extrême crédulité. Il faut aussi reconnaitre que le plus souvent, ils sont victimes d’escrocs qui utilisent des morceaux de singe ou d’autres animaux pour les substituer à de prétendus restes humains. Un cou de canard fumé et désossé ressemble à s’y méprendre à un pénis humain et se monnayer très cher. Il est aussi notoire dans la région des Grands Lacs que ceux que l’on appelle les vendeurs de choux à cause du gros sac supposé transporter des têtes coupées, sévissent encore dans la région.

La presse populaire, Internet, ont aussi servi de caisse de résonance à des fait divers assez peu courants et ont eu un effet multiplicateur sur ce qui ce racontait jadis au village. Il n’empêche que le Burundi et la Tanzanie voisine, ont organisé un programme de regroupement et de protection des albinos pour les mettre à l’abri de chasseurs de têtes et d’organes après une série impressionnante de meurtres, kidnappings et disparitions de ces personnes.

Et puis, il faut aussi se souvenir qu’Idi Amin Dada a été en son temps suspecté de pratiques cannibales, ce qui n’avantage pas le pays dans sa recherche d’une information lucide et dépassionnée.

Si le sacrifice humain n’a plus sa place dans des sociétés modernes mondialisées, dominées par un esprit soit cartésien soit monothéiste, il avait toute la sienne dans des sociétés antiques ou hors de notre champ conceptuel de la dignité et du respect de la personne humaine. Ce qui est tragique est moins le concept de sacrifice humain que son utilisation à des fins purement mercantiles et matérialistes dans le but unique d’obtenir un profit matériel, quelques fois en devises fortes. La spiritualité d’autrefois qui existait dans le sacrifice a été remplacée par des considérations uniquement matérialiste et la recherche du profit facile et immédiat. De plus c’est le hiatus entre modernité, profit, commerce et recours à une sorcellerie d’un autre âge qui crée un trouble dans ces affaires de meurtres rituels. Ce qui peu choquer l’Européen, c’est le côté directement violent et à nos yeux injuste et intolérable de ce concept, mais nous avons chez nous des méthodes d’anéantissement, de dépersonnalisation, de mise au rebut de l’individu non rentable au nom de la productivité qui peuvent être mise au même rang. Nous n’avons plus besoin de sacrifice humain en France, nous l’avons symbolisé et les résultats sont sinon pire du moins non compatible avec un véritable humanisme.

Cela dit, même si des cas de sacrifices humains et des mutilations de cadavres ont bel et bien eu lieu, le phénomène reste très marginal et la majorité des Ougandais réprouvent ce genre de pratique et ne sont pas du tout tentés de s’y adonner.



37 réactions


  • Emile Mourey Emile Mourey 1er février 2010 10:28

    Excellent article. Il y a des vérités qu’il faut dire.


  • amilcar amilcar 1er février 2010 10:51

    cet article me paraît complaisant à plus d’un titre, n’est-ce pas avant tout de la corruption de la presse africaine dont il faudrait parler ? n’a-t-elle rien à dire sur les assassinats politiques, les détournements de fonds et l’incurie généralisée des gouvernements ? alors pour ne pas dire le vrai on fabule sur des thèmes racoleurs et croustillants, deux thèmes de prédilection : l’homosexualité et les sacrifices humains. on se rend compte qu’en afrique la télé n’étant pas répandue dans chaque foyer avec sa mission d’abêtissement massif, la presse écrite prend le relais et s’assure que le lecteur n’ouvrira pas les yeux sur une réalité plus cruelle, la trahison des élites.

    ensuite la confusion dans l’article entre cannibalisme et sacrifices humains est révélatrice, attirance pour tout ce qui est sulfureux, il est évident que les deux phénomènes n’ont rien à voir, ne se déroulent pas aux mêmes époques ni aux mêmes lieux.

    Notons pour l’ouganda que l’approche des élections de 2011 crée une prolifération d’articles de presse sur l’homosexualité ou les sacrifices humains rituels, est-ce un gage que les élections se dérouleront dans le calme ? peut-être.

    y a t-il quelque chose sous ces coupures à sensation ? j’en sais à peu près aussi peu que l’auteur sur le sujet néanmoins je pense que les rares meurtres rituels qui ont lieu dans le monde, et bien sûr pas seulement en afrique et en papouasie, ce qui au passage est comique, ces meurtres donc sont le fait de satanistes partout où ils ont lieu et avec ou sans couverture médiatique, le plus souvent bien sûr sans cette publicité, ces pratiques n’ont cours que chez des gens extrêmement riche et avides de pouvoir par le mal, ils sont donc en recherche du mal et le sang est une voie dans cette accentuation du mal, on peut noter que les gens extrêmement riches et extrêmement puissants ne sont jamais du côté du bien, ils sont donc attirés par une escalade dans les penchants criminels sur lesquels ils se sont déjà engagés en trahissant leur peuple, la justice et le droit.

    en afrique comme ailleur, des dictateurs essouflés essayent d’utiliser la magie pour retrouver un peu de virilité ou augmenter leur pouvoir, c’est totalement marginal et ne peut cacher l’énormité de l’étendue des pillages et autres malversations et ne peut surtout cacher que 50 ans après les indépendances rien n’est fait, les routes ne sont pas contruites, les hopitaux ne marchent pas, les écoles sont des cases en bambous et les états sont devenus des ogres criminels bien plus dangereux que toute pratique magique.


    • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 1er février 2010 15:14

      Ceci est d’autant plus stupide que la sorcellerie ne fonctionne pas : c’est avant tout un manque d’éducation !


    • vinvin 8 février 2010 03:07

      Bonjour AMILCAR !



      Bien depuis quelques temps, j’ ai envie d’ immigré en Afrique, car je suis un petit « blanc » Français a qui la politique Française ne convient plus.

      Mais après avoir pris connaissance du présent article, je suis un peu pris d’ hésitation !....

      Qu’ en pensez-vous ?

      En plus en tant que blanc, les « marabouts » Africain pourront me reconnaitre de loin, alors !....

      ( Moi pas vouloir finir ma vie dans la grande marmite ! )




      Bien cordialement.




      VINVIN.

    • Georges Yang 8 février 2010 10:38

      Vinvin, ne tombez pas dans le cliche. Vivre en Afrique, cela expose a de nombreuses conntraintes pour un blanc, mais la marmite est de loin la plus improbable


  • snoopy86 1er février 2010 11:21

    Chez nous aussi il y a un retour des sacrifices humains ...

    Villepin avant-hier
    Frêche hier


    • vinvin 8 février 2010 03:12

      (@ SNOOPY86)


      Mais non, pour villepin et Fraiche, la relaxe est assuré.

      Par contre nous pratiquons toujours les sacrifices humains en envoyant des jeunes qui servent de chair a canon, en Irak, en Afghanistan, et bientôt en Iran. C’ est ça les sacrifices humains de nos sociétés pourries !


      VINVIN. 

  • Georges Yang 1er février 2010 11:33

    Cher Amilcar
    D’abord merci pour votre intervention moderee. Comme vous, et je le dis dans l’article, il n’est pas du tout evident que tous ces meutres, qui sont reels puisqu’on retrouve les corps, soient tous lies a des pratiques sacrificielles, j’insiste aussi sur le fait que certains cas sont de simples crimes crapuleux et passionnels> De plus la medecine legale n’est pas aussi developpee en Afrique que dans la serie ’les experts’ et les autopsies sont sommaires. Enfin certaines mutilations constatees sur des cadavres peuvent etre dus a des morsures faites post mortem par des animaux errants>
    Quant au cannibalisme, il existe tout de meme un lien, si l’on considere que l’ingestion de partie humaine melangees a des potions ou philtres peut etre assimilable>
    Et puis, il existe de nombreux riches a la fois cupides et naifs qui croient participer a un rituel alors qu’ils ont ete bernes par des escrocs
    Pour finir, j’ai vecu l’arrestation de deux de ces escrocs au Zaire on disait « margoulins » qui essayaient de vendre un cou de canard boucane a un commercant avide
    Donc essayer de comprendre mon propos, ce que je rapporte ne vient pas de la presse occidentale, mais africaine, ce qui n’est pas j’en conviens une garantie.
    Il n’empeche que le gouvernement burundais a pris des mesures pour proteger les albinos, fumee sans feu, je n’en sais rien, mais la presse locale en parle aussi tres souvent >
    Et puis, quelqu’un comme vous qui n’apprecie pas Allain Julles peut etre considere comme raisonnable


    • Fergus Fergus 1er février 2010 13:54

      Salut, Georges.

      J’ai plussé cet excellent article portant sur un problème méconnu, les sacrifices d’albinos mis à part.

      De la même manière, je vais plusser cette réponse à Amilcar car j’en apprécie pleinement les précisions. Un seul bémol : pourquoi avoir conclu ce commentaire par une attaque inutile et hors sujet contre Allain Jules ?

      Bonne journée.


  • Georges Yang 1er février 2010 11:35

    Amilcar
    Le titre lui meme pose la question de la veracite et de l’exageration


  • amilcar amilcar 1er février 2010 11:50

    je voulais mettre l’accent sur le détournement de l’attention du public, de l’enfumage médiatique, malheureusement la presse africaine n’est pas vraiment plus corrompue que la presse occidentale mais elle est plus pauvre, elle est sur le trottoir et n’importe qui peut l’acheter et d’une certaine façon ce n’est pas de sa faute.

    le cas des albinos est peut-être un problème à part qu’il faut traiter comme tel mais la quête de l’irrationnel comme réponse à nos questionnements est, malheureusement encore, une des choses du monde les mieux partagées.

    pour allain-jules vous vous méprenez je l’aime beaucoup et le pense tout à fait prometteur s’il parvient à se débarrasser de ses travers juvéniles, je pense que s’il lit davantage son expression deviendra plus cohérente, rien n’est perdu.


  • Emile Red Emile Red 1er février 2010 11:54

    Chaque continent a ses Marc Dutroux.

    " Si le sacrifice humain n’a plus sa place dans des sociétés modernes mondialisées, dominées par un esprit soit cartésien soit monothéiste "

    En quoi le monothéisme ou la mondialisation protègent du sacrifice humain ? Les guerres de religion actuelles ou le fonctionnement de certaines sociétés mondialisées ne sont-elles pas gavées de sacrifices humains ?
    Quand au cartésianisme, il n’a jamais été si absent des sociétés occidentales suivant la chute du mur de Berlin.

    Quelle vision restrictive et condescendante


  • LE CHAT LE CHAT 1er février 2010 11:59

    il y a eu aussi des cas de canibalisme avérés au Sierra leone , au congo RDC et au Libéria , ces guerres civiles donnant lieu à tous les excés .


  • Arunah Arunah 1er février 2010 12:53

    Le thème du missionnaire qui finit dans la marmite, cher aux caricaturistes n’est nullement une légende. L’oncle d’une collègue - un respectable Père blanc - a tristement fini en ragoût dans les années cinquante, mitonné par les braves gens pour lesquels il se dévouait, « pour s’approprier sa sagesse » disaient-ils...
    Il est bien sûr politiquement incorrect de faire des commentaires.


    • ETIENNE 1er février 2010 18:51

      Si cette histoire est vrai, on ne peut pas leur en vouloir, je dirai même : Grand bien leur en a pris.
      S’ils n’y gagnent pas la sagesse du cureton(obscur concept à mes yeux,mais ,admettons) , au moins ce dernier a cessé de canibaliser leur spiritualité.
      C’est drôle ce cliché fondé sur des évènements ultra exceptionnels, qui voudraient que les africains bouffent les européens ; alors même que l’Europe a bouffé l’Afrique, et n’en laisse que des reliefs prédigérés.
      Les champions de l’évangélisation en Afrique ne se dévouent pas au sort des « braves gens » ; ils ont toujours eu d’autres desseins (politiques, économiques, impérialistes...)


  • Reinette Reinette 1er février 2010 13:01


    sacrifices humains : sujet tabou

    Le sacrifice humain n’épargne aucune culture ou civilisation


  •  C BARRATIER C BARRATIER 1er février 2010 14:02

    Intéressant article sur des sacrifices hypothétiques. Il en existe de bien réels, ceux des intégristes dressés pour s’immoler par exemple dans un attantat suicide pour servir Allah qui n’a rien de satanique si on en croit les religions, ce qu’il vaut mieux ne pas faire.**
    Claude BARRATIER


    • saint_sebastien saint_sebastien 1er février 2010 15:32

      complètement d’accord , pas besoin de croire en Lucifer pour mettre le feu à sa voisine ou sa soeur pour laver l’honneur de la famille ou du prétendant , ya ça en France aussi , et pas que chez les musulmans ... les viols rituels sont aussi une sorte de sacrifice .


    • samir 1er février 2010 16:47

      Mais c’est vraiment grave ici QUELQUE SOIT LE SUJET ABORDE y a toujours une cervelle d’huitre qui va ramener le sujet a L’ISLAM...

      apres le point GODWIN on crée le point MUSLIM ???


    • ETIENNE 1er février 2010 19:06

      De ces deux choses, l’une seulement est vraie :

      - soit l’Islam est effectivement à l’origine de tous les maux et déréglements de la planète, de l’univers, de l’humanité,
      - soit nous avons une bande de trolleurs islamophobes


  • Georges Yang 1er février 2010 14:52

    Il existe grossierement 3 categories de sacrifices
    1 Ceux correspondant a un rituel magique pour ne pas dire religieux , en perte de vitesse depuis la fin de la colonisation et la croissance du monde urbain
    2 Les crimes et exactions pendant les guerres civiles en Afrique avec la meem barbarie que l’on retrouve dans de nombrex conflits occidentaux (guerre d’Espagne, seconde guerre mondiale , ex Yougoslavie)
    3 Les meurtrs dits rituels alors qu’il ne s’agit que d’actes diriges par la cupidite et l’ignorance et qui font intervenir des individus en quete d’enrichissement facile 

    Enfin, il ne faut pas oublier que la rumeur, les ondits sont gobes par des individus credule qui cherche une explication a des faits divers souvent sordides mais pas obligatoirement lies a la sorcellerie


    • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 1er février 2010 15:20

      Il me semble que le point trois équivaut au point un : dans les deux cas il s’agit de croyances en la sorcellerie mise en pratique ...

      Manifestement, ça ne marche pas vu l’état de délabrement de l’Afrique ...


    • Georges Yang 1er février 2010 19:05

      La difference entre la categorie 1 est la spiritualite, meme si elle est condamnable, dans la 3 seul compte l’appat du gain


  • saint_sebastien saint_sebastien 1er février 2010 15:23

    Il existe quelques cas reportés de sacrifices sataniques


    des sources ? et les gens sacrifiés sur l’autel de la démocratie en Afghanistan ou en Irak ? Les meurtres d’honneur dans certains pays musulmans ou hindous n’ont pas besoin de Satan comme excuse ... et les gens qu’on sacrifie au nom du capitalisme et du libéralisme ? tuer ou laisser crever pour que d’autres puissent s’enrichir ou avoir une vie confortable , c’est la définition même du sacrifice ... 
    Idem pour les génocides, juifs ou rwandais , idem pour n’importe quel guerre ou l’on envoie des soldats mourir au front pour quelques barils de plus , ou des gens qui se font exploser sur un marché au nom de Dieu , etc ...

    Les sacrifices au nom de Dieu sont bien plus importants que vos hypothétiques messes sataniques , ne parlons même pas de ceux perpétués au nom du libéralisme , pas besoin d’aller en Afrique pour y trouver des gens assoiffés de sang ... suffit de voir ce que fait Total , entreprise bien française en Birmanie ... et les sacrifiés des essais nucléaires français ? ils ne sont pas albinos eux ...

    Bref facile de voir la paille dans l’oeil du voisin quand on a un poteau en face du visage ...

  • Makan 1er février 2010 15:25

    @L’auteur,

    Article intéressant, même si je partage en gros les observations d’amilcar. La situation des albinos est scandaleuse et les pays devraient prendre des mesures plus énergiques.

    Il ne faut pas non plus oublier, dans les disparitions, la piste du trafic d’organes.


    • moana’ura walker 2 février 2010 01:18

      en effet j’ai moi aussi très vite penser à la piste du trafic d’organes, et le fait que le Dr Georges Yang ne l’ait pas du tout évoqué dans son article me semble étrange...


    • jako jako 1er février 2010 16:00

      Actias j ’apprécie votre humour, hier j’ai pensé à vous, connaissez vous ce site ?


    • Reinette Reinette 1er février 2010 20:06


      Pourquoi j’ai mangé mon père roman
      Roy Lewis

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Pourquoi_j’ai_mang%C3%A9_mon_p%C3%A8re


      « Pourquoi j’ai mangé mon père » raconte l’histoire d’un clan de pithécanthropes, composé de personnages hauts en couleurs, qui ont chacun leur propre opinion de l’évolution que prône le chef de clan. Entre son père, dont l’unique but est d’atteindre enfin le miocène ; son oncle Vania, vivant encore dans les arbres, qui apprécie la chaleur du feu tout en la trouvant anti-naturelle ; toute une ribambelle de frères, - dont un qui capture les ombres sur les murs et un autre qui veut élever les chiots à défaut de les manger - ; et la tribu de femelles qui ne pense qu’à posséder une grotte confortable, Edouard, le narrateur, ne sait que penser de tout ça.

      Le bouquin est hilarant


    • Reinette Reinette 1er février 2010 20:08

      désolée pour le texte en gras smiley


    • Georges Yang 1er février 2010 20:28

      Reinette j’ai aussi lu le livre ...il ya longtemps


    • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 1er février 2010 21:00

      (pardon à l’auteur, je réponds juste à Reinette)

      Oui, cet ouvrage est excellent ! Et aussi précieux qu’un clin d’oeil. Demande à Péripate, il le connaît aussi smiley


    • Reinette Reinette 1er février 2010 21:05


      Salut Cosmic Dancer

      je signale de temps en temps quelques bouquins (celui-ci est génial), qui auraient pu échapper à l’attention de certain(e)s - et puis cela peut être une occasion de le relire smiley

       smiley


  • clostra 1er février 2010 20:09

    "Il est d’ailleurs curieux que les missionnaires aient combattu les sacrifices humains, la sorcellerie et le cannibalisme tout en proposant à leurs nouveaux fidèles la théophagie par le biais de l’hostie.« 

    C’est curieux que vous ne voyiez pas une différence de taille entre manger une hostie, certes consacrée, mais qui est avant tout »fruit de la terre ou de la vigne et du travail des hommes« , seul pouvant nourrir l’homme qui va le transformer en lui et en tirer profit.

    Et puis, lorsqu’une personne vous agace au plus haut point, ne dit-on pas qu’on le boufferait ( »je vais le bouffer !"), la meilleure façon d’en tirer profit avec la certitude de ne plus jamais le voir sous cette forme, de s’en débarrasser...


  • Georges Yang 2 février 2010 08:27

    Concernant le trafic d’organe , l’hypothese ne tient pas. Il s’agit de legende urbaine, car les organes doivent etre preleves dans un environnemet medical specialise et non dans une hutte et la conservation et le transport sont tres strict. L’obstacle est plus technique que moral
    Par contre, le ’don’ de rein se monnaye en Afrique pour de riche patients partant avec leur donneur en Europe
    A part Johannesbourg et Dakar peut etre, deux ou 3 autres villes la greffe est quasi impossible en Afrique sub saharienne et surtout pas le prelevement en pleine brouse
    Les riches vont en Inde, en Egypte ou en Europe
    Et meme en Haiti, ou il y eu le scandale de vente de sang par Luckner Cambronne, il est difficile de trouver un rein, on exporte des donneurs aux Bahamas pour les riches nord americains


    • Makan 2 février 2010 10:01

      @Georges Yang,

      C’est pourquoi j’ai lié le trafic d’organes aux disparitions, conscient que le prélèvement et la greffe ne peuvent se faire n’importe où. Il n’est pas impossible que certains disparus atterrissent dans les pays que vous citez. J’ai eu recemment vent de plusieurs histoires étonnantes là où j’habite et la presse n’en parle pas. Elle préfère le sensationnel qui fait vendre.

      Ceci dit, vous sous-estimez aussi les organisateurs de ce genre de trafic. Dans certaines grandes villes africaines, on pourrait bien installer des unités très pointues avec la complicité des autorités corrompues sans que la population ne le sache. Le retour sur investissement est plus que garanti.


  • Georges Yang 2 février 2010 10:52

    Il est plus facile de convaincre un cousin avec la possibilite de se faire prendre ebn charge par la secu en France que de faire confiance a une bande de nervis illetres qui vous kidnappe au hasard sans test de compatibilite de greffe> Or jusqu’a present les disparus n’avaient opa ete teste au niveau tissulaire dans une clinique avant d’etre assassines, il faut toute une logistique et il est plus facile de s’arranger avec un vivant ou avec un medecin corrompu qui laissera filer un commateux compatible, s’il existe une unite de greffe dans le pays>


  • mot105 17 février 2016 15:06

    tous ceux quui veulent acheter des organe humains
    me contacter au +234690174773


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