jeudi 5 juillet 2012 - par Gérard Luçon

Roumanie : Bruit de Bottes à Bucarest ?

Il y a beaucoup de méthodes pour contrôler les institutions et la démocratie, mais celle appliquée en Roumanie commence à devenir particulièrement visible, au point que Bruxelles « s’émeut » régulièrement, mais cette fois l’émotion est palpable et réelle, la situation dérape de plus en plus.

Je vais tenter d’expliquer les étapes qui ont amené à la situation actuelle.

1/-Autour de la fameuse révolution de 1989 :

Si nous revenons aux années 1967-1989 nous avons eu un premier clivage en Europe, la prise de distance de la Roumanie vis-à-vis de la politique du Pacte de Varsovie, sa position face à la guerre des 6 jours et à la Tchécoslovaquie, et aussi le rapprochement de deux pays (l’Albanie et la Roumanie) de la Chine communiste, elle-même en pleine révolution dite culturelle.

Alors que le printemps de Prague a sonné le glas du soutien indéfectible que les gauches européennes accordaient au grand-frère soviétique, que la Hongrie amorçait une privatisation en douceur dès les années 70, notamment grâce à l’intelligence diplomatique de Janos Kadar, deux pays se renfermaient petit à petit, transformant leur territoire en ghetto.

L’arrivée de Michael Gorbatchev au pouvoir va modifier les liens entre les USA et l’URSS, et de ces liens vont se faire et se défaire des pays et des régimes, des équilibres nouveaux vont se constituer. En cela l’année 1989 présente un modèle exceptionnel de redistribution des cartes et de nouvel équilibre. Le rapprochement USA-URSS entraîne aussi celui des services secrets français (DGSE) et anglais (MI5), et ce rapprochement a pour objet, entre autres, de toucher l’histoire de la Roumanie directement.

La première étape est la disgrâce dans laquelle Ceausescu a décidé de faire tomber Ion Iliescu. Ce dernier qui était pressenti comme son digne successeur dans les années de plomb est soudain suspecté de sympathie avec la politique de Gorbatchev (Perestroïka). Cette suspicion prend forme lors d’un entretien entre les deux chefs d’Etat, quand Gorbatchev demande à Ceausescu d’entamer un processus de libéralisation du pays. Iliescu est le lien entre les deux pays, Ceausescu comprend de suite l’enjeu et les risques, il écarte ce dernier du premier carré des dignitaires et oppose un refus catégorique à Gorbatchev.

Devant l’attitude bornée de Ceausescu Gorbatchev s’accorde, avec George Bush, à changer le régime et faire tomber Ceausescu. Entre ces deux grandes puissances le marché est simple, Gorbatchev pilote l’affaire « Roumanie » et Bush s’occupe de l’Amérique centrale, alors en pleine effervescence (Nicaragua et Salvador). Comme preuve de la bonne volonté des deux, Gorbatchev a le soutien des services secrets français et anglais, les USA sont laissés libres et l’URSS cesse ses approvisionnements d’armes envers ces deux pays que sont le Nicaragua (sandinistes) et le Salvador (front Farabundo Marti).

Sous l’égide de Ion Iliescu est créé, début 1989, un Comité de salut national qui va regrouper ceux que l’on découvrira à la télévision nationale dès la fuite de Ceausescu, les bases du coup d’Etat sont posées. Il reste à faire en sorte que cette tentative ne se transforme pas en guerre civile, car le pouvoir en place à un immense dispositif interne : la Securitate, et une armée commandée par des généraux qui ne sont pas forcément prosoviétiques.

Soutenu activement et matériellement par les services français, hollandais et anglais, le Comité de salut national s’organise, en occident commence une campagne d’information sur les méfaits du régime en place en Roumanie, sur la systématisation, ce remembrement forcé et l’installation des villageois dans des immeubles et sur les suppressions de villages.

Bizarre que ce système, commencé dans les années 1970, n’intéresse effectivement les médias occidentaux qu’en 1989.

Une première étape est franchie, le ralliement des élites d’origine maghyare. Là ce sont les services secrets hongrois qui se sont activés dans les départements où cette communauté est particulièrement nombreuse, dans certains départements elle atteint 90% de la population.

Une seconde a été négociée aisément avec les opposants au régime Ceausescu, tant ceux en exil que ceux assignés à résidence, tous sont contactés, tous obtiennent la promesse d’une place au soleil si ils apportent leur soutien, tous vont accepter, tous vont obtenir cette place au soleil, et encore plus criant, aucun d’entre eux ne va être tué durant les événements de décembre 1989.

Une troisième étape est franchie, l’entrée sur le territoire roumain, et incognito, de personnes en provenance du nord, le grand-frère soviétique est derrière. L’armée roumaine commence à être retournée, y compris des généraux qui apparaitront un temps au gouvernement en 1990 (Stanculescu à la défense) et ensuite serviront de bouc émissaire. Les généraux Stanculescu et Chitac, seront jugés et condamnés à de lourdes peines de prison pour les morts de Timisoara. Par contre le Général Geoana (père de Mircea Geoana, malheureux candidat à la présidentielle de 2009) qui commandait la place de Bucarest en décembre 1989 passe au travers de tout. Etonnante impunité. Il en est de même pour le général Vasile Milea, qui a encore aujourd’hui sa rue dans Bucarest, lui qui avait toutefois envoyé les chars contre les paysans roumains lors des révoltes de 1962. Quant à la Securitate elle a déjà été contactée suite à la chute du mur de Berlin, puis la rencontre de Malte entre Bush et Gorbaciov le 3 décembre 1989 a finalisé le dossier Roumanie. Plus concrètement c’est Iulian Vlad, son Commandant du Département pour la Sécurité de l’Etat qui aurait alors été retourné et coopté pour faire partie du groupe des putchistes.

Les filets sont tendus, il reste à faire démarrer l’opération, c’est chose faite d’abord le 17 décembre à Timisoara, puis le 21 décembre à Bucarest quand un événement alors inimaginable se produit, Ceausescu est hué lors de son discours à la tribune, sur cette place qui va prendre ensuite le nom de Place de la Révolution.

Dans ce pays où chacun suspecte chacun, ou le frère peut dénoncer la sœur, où le gardien de cage d’escalier rapporte tous les agissements des propriétaires et locataires, où tout le monde est en permanence sur ses gardes, où tout est noté, consigné, une foule immense conspue tout à coup le dictateur. Qui pourrait croire en la spontanéité de ce mouvement ?

Par contre l’histoire du charnier de Timisoara fait la une de la presse occidentale, jusqu’à ce que soit démontré qu’il s’agit d’un montage sordide, on a déterré des cadavres pour faire plus vrai. Ce qui ne sera découvert que plus tard est la vraie histoire des cadavres. Plus de 50 personnes ont été tuées le 17 décembre à Timisoara, les cadavres ont été transportés à Bucarest puis incinérés. Parmi ces personnes une quarantaine n’aurait jamais été revendiquée par aucune famille roumaine, l’hypothèse de la présence d’agents russes sur Timisoara pour lancer le coup d’Etat part de cet événement. Cette hypothèse est plus que crédible même si elle n’a aucun rapport avec les morts de Timisoara. En effet, dans les mois qui ont précédé le coup d’Etat sont entrés sur le territoire roumain environ 200 agents de la SPETZNAZ, troupes spéciales de commandos parties intégrante de la GPU (Service d’information militaire de l’armée rouge), qui ont pour rôle d’intervenir dans la préparation, sur le terrain, des coups d’Etat et des invasions. Ils ont ainsi été présents en Tchécoslovaquie en 1968, en Afghanistan en 1979. Leurs homologues américains étaient au Chili juste avant le coup d’Etat de Pinochet. En France la tristement célèbre 5ème colonne allemande a été particulièrement active dans la désorganisation arrière de la ligne de front en France en 1939.

Les services de ce genre n’existent pas d’hier, comment auraient-ils pu ne pas être présents pour une telle opération !

Les 21 et 22 décembre 1989 représentent une clé capitale pour la réussite ou l’échec du putch car la Securitate, qui initialement a commencé par tirer sur la foule, opère un retrait brusque et laisse l’armée gérer les manifestations, notamment via sa Direction de l’information (ancienne DIA et actuelle DGIA). Mais de toute manière, pour les russes, plus aucune négociation n’est envisageable au vu de cette attitude ambigüe de l’armée et de la Securitate, et Gorbatchev va donner aussi l’ordre de se débarrasser physiquement de Ceausescu. Non seulement il en sait trop, mais surtout la Securitate pourrait continuer à le soutenir, même partiellement, et l’armée, dont une partie n’est pas sous le contrôle des putchistes, risque se retourner contre les manifestants et le Comité de salut national, d’ailleurs certaines de ses unités ont déjà ouvert le feu, y compris sur d’autres unités militaires (aéroport d’Otopeni). Le risque de guerre civile est trop grand, l’élimination physique du dictateur est probablement la meilleure solution pour éliminer ou à tout le moins diminuer ce risque.

Comme le coup d’Etat s’est passé pratiquement comme prévu, ces agents SPETZNAZ sont rentrés dans leur pays en janvier 1990.

Sur tout ce qui vient de se passer, personne ne s’est posé de question, pas même les médias occidentaux, car le travail de désinformation a été extrêmement bien mené. Pourtant quand on regarde les cérémonies officielles de l’époque, celles organisées dans tous les pays de l’est, on est frappé par la jovialité des gens, les drapeaux, les sourires, l’enthousiasme, et on en déduit aussitôt que ces gens qui sont autorisés à manifester sont triés sur le volet. Comment peut-on sérieusement imaginer qu’il n’y ait pas eu de triage et de manipulation en ce 17 puis en ce 21 décembre !

Donc le coup d’Etat est lancé, il va aboutir à la prise de contrôle de la télévision nationale. Il va aussi aboutir au jugement et à la condamnation à mort des époux Ceausescu par un tribunal constitué pour l’occasion et dont la sentence a été rédigée à l’avance et entre autres par Gelu Voican Voiculescu, membre du comité de salut national, et membre du jury aux côtés de Ion iliescu et Petre Roman. Les opposants d’opérette deviennent ministres, sachant que les vrais opposants étaient incarcérés dans des prisons spéciales, notamment à Pitesti, certains étaient éliminés physiquement directement en prison (Gheorghe Ursu par exemple), d’autres étaient transmis aux travaux forcés (creusement du canal du Danube), d’autres étaient entrés en résistance et vivaient dans les monts Fagaras où beaucoup sont décédés, d’autres enfin avaient fui à l’étranger.

Ce qui est certain est que Iliescu va dès lors prendre les rênes du pouvoir, Petre Roman va être nommé premier ministre, Voican Voiculescu sera plus tard nommé Ambassadeur. Par mal pour quelqu’un qui a fait condamner à mort son président que de devenir diplomate de carrière ! L’histoire de Petre Roman aussi est intéressante, membre de la nomenclature sous Ceausescu, il a deux défauts pour Elena Ceausescu, il est juif et s’est entiché de sa fille. Il est donc décidé de l’envoyer faire ses études en France, à Toulouse, histoire de casser cette relation. De retour au pays, il va venir participer à cette « révolution » transporté en hélicoptère de Constanta jusqu’à Bucarest par les services de sécurité.

Vous avez dit révolution ?

Ce que nous pouvons tirer de ces événements est que la présence des troupes spéciales de commandos soviétiques et l’intervention de leurs homologues français, américains et anglais au niveau de l’armée roumaine et d’une partie des dirigeants de la Securitate, ont permis de disposer, à l’intérieur même des organes de répression, d’un contrepoids énorme. 

Ce que nous pouvons également retirer de cela est que, outre les services secrets, ce sont les ambassades de leurs pays respectifs qui ont été des lieux d’agitation et de manipulation, y compris de la presse et des médias étrangers.

4 heures d’agitation, quelques jours de mitraillages à tort et à travers, 1.500 civils et une cinquantaine de militaires morts, et au niveau de l’appareil d’Etat 2 morts, Nicolae et Elena Ceausescu.

Qui ose encore parler de révolution ?

2/-les partis en jeu à partir de 1990, l’époque de la « grande corruption » :

La Roumanie comptait, entre les deux guerres, deux partis importants, le PNL (parti national-libéral) et le PNTCD (parti national paysan chrétien démocrate), sous le régime socialiste les dirigeants de ces deux partis ont été pourchassés, emprisonnés, certains exécutés. Ces deux partis renaissent grâce à ce coup d’Etat.

A partir de 1990 naissent des partis qui vont se rattacher à l’internationale socialiste comme le PD (parti démocrate de Petre Roman) et le PSD (parti social-démocrate de Ion iliescu). D’autres comme le Parti Humaniste de Dan Voiculescu, un ancien informateur de la securitate surnommé et connu sous le pseudonyme de Felix. Ce parti est ouvertement droite et va ensuite se rebaptiser Parti Conservateur (PC). Il y a aussi PRM, le parti de la grande Roumanie, de Corneliu Vadim Tudor, qui se situe à l’extrême droite alors que son président est un ancien chantre et poète de Nicolae Ceausescu. Il y a enfin l’UDMR (union des démocrates magyars de Roumanie), un parti à tendance séparatiste et aussi les partis des minorités (arméniens, turcs, etc ..). Sur les 22 ans qui suivent le coup d’Etat les membres de ces différents partis vont changer dune aile à l’autre, en fonction des majorités qui se font et se défont, aucune idéologie réelle ne vient étayer une présence au PSD, au PD, au PNL, etc …. Ce sont des parcours politiques individuels (en roumain ont dit des traseist) qui sont sous-tendus par des intérêts personnels ou claniques. Le plus bel exemple est la valse des élus entre PD, PSD et PDL ; ce dernier parti (fusion d’une parti du PD et du PNL est créé à l’initiative du président Traian Basescu) est plus récent et est passé de gauche à droite sans vergogne. Cette valse permanente des députés va entraîner certains journalistes à enquêter sur les liens créés entre ceux-ci et commencent à paraitre au grand jour des scandales de corruption pour des sommes colossales. Des dossiers comme « Portes de Fer » démontrent les liens mafieux entre PNL et PSD, des attributions de marchés entraînent des rétrocommissions dignes de l’affaire Karachi, des ambassadeurs (France, USA, Grande-Bretagne) s’émeuvent régulièrement des chantages financiers permanents auxquels sont soumises les entreprises de leurs pays respectifs, alors que ces mêmes entreprises n’hésitent pas à verser « au pot » et à chaque fois 300.000 euros pour l’ouverture d’un supermarché sur Bucarest.

Ne se démontant toujours pas, et alors que la justice roumaine est muselée malgré les demandes répétées de Bruxelles, ces journalistes s’intéressent aux autres liens possibles entre ces différents et si semblables hommes politiques.

L’un des liens est connu dans la plupart des pays, c’est la franc-maçonnerie. En Roumanie n’existe qu’une seule Loge (MLNR, Rite Ecossais Antique et Ancien). On retrouve ainsi dans une même loge Dinu Patriciu (PNL), Viorel Hrebenciuc (PSD) et Attila Verestoy (UDMR). Entre frères ….

L’autre lien va sortir en juin cette année, c’est le lien militaire. Deux journalistes du quotidien Evènement du Jour (www.evz.ro) Alexandra Postelnicu et George Lacatus publient une impressionnante liste de députés et ministres qui sont en m^eme temps haut-gradés dans l’armée de réserve. Parmi ceux-ci :

- Ovidiu Ioan Silaghi, ministre des Transports, avancé colonel en 2008

- Teodor Meleșcanu, Chef du service de renseignement externes (SIE), colonel depuis 2007

- Teodor Atanasiu, ancien ministre de la défense, avancé par lui-même lieutenant colonel en 2005 quand il occupait ce poste

- Călin Popescu Tăriceanu, ancien premier ministre et président du PNL, colonel, depuis 2007

- Eugen Bejinariu, ancien secrétaire général du gouvernement, général de brigade depuis 2002

- Dan Nica, ministre des télécommunications, capitaine depuis 2004

- Miron Mitrea, sénateur, ancien ministre des transports, capitaine depuis 2001

- Șerban Mihăilescu, sénateur, ancien secrétaire général du gouvernement, major depuis 2001

- Adrian Severin, europarlementaire, major depuis 2009

- Theodor Stolojan, ancien premier ministre, lieutenant-colonel depuis 1992

- Ioan Nelu Botiș, député, lieutenant-colonel depuis 2010

- Ioan Oltean, vice-préșident de la chambre des députés, colonel depuis 2010 

- Nicolae Păun, représentant de la minorité des Rroms (tsiganes) au parlement est devenu lieutenant-colonel en 2011. Niculae Mircovici, député et leader des bulgares de Roumanie est devenu général de brigade en 2007. Les leaders UDMR ne sont pas en reste, Kelemen Hunor est colonel depuis 2011, Verestoy Attila est colonel depuis 2010, Cseke Attila est lieutenant depuis 2008.

Crin Antonescu, président du PNL et tout nouveau président du Sénat, tout comme Victor Ponta (1er ministre connu en Europe sous le pseudonyme de « copy-paste » suite à ses travaux de thèse apparemment pompés de manière outrancière) ont été directement avancés de sous-lieutenant à capitaine.

Cette liste n’est pas exhaustive, loin de là mais la cerise sur le gâteau est Adrian Nastase, ancien premier ministre et vice-président du PSD qui est parallèlement intronisé directement au grade 26 (Prince du Merci) de la Grande Loge de Roumanie et nommé Colonel en 2002.

Et pendant ce temps-là Bruxelles continue à demander à la justice roumaine de fonctionner alors que le parlement a le pouvoir de stopper toute demande de poursuites pénales envers un élu, et il ne se gêne pas pour le faire, là encore avec une solidarité indéfectible entre tous les partis. Seules quelques voix se lèvent contre ce système mafieux, la plus connue étant Monica Macovei, députée européen.

3/-Le feu au lac :

Le dossier Adrian Nastase, qui traînait volontairement depuis des années et avait coûté leur poste à diverses personnes dont Adrian Paun, Consul de Roumanie à Shanghai, revient au grand jour et Nastase est condamné à deux ans de prison ferme. Branle-bas de combat dans la classe politique car si la justice a osé toucher un intouchable, que va-t-il se passer pour les moins puissants, mais tout aussi corrompus !

Deux journalistes de grande qualité, Radu Moraru et Ion Cristoiu émettent une théorie très vraisemblable, à savoir : 2 deux juges instruisant le dossier Nastase ont été l’objet de chantage, ils se sont rendus a DNA (département national anti-corruption), et ensuite ont informé les 3 autres juges que leurs téléphones étaient sur écoute. La réaction des magistrats est instantanée, Nastase est condamné et incarcéré, tous les mafieux tremblent. En même temps la coalition qui a gagné les élections en juin (USL, union sociale libérale, qui regroupe PNL, PSD et PC) veut modifier le système électoral en imposant un vote uninominal intégral à 1 seul tour et écarter le président Basescu des niveaux de décision et de représentation à l’étranger (d’où la présence du seul Victor Ponta, 1er ministre, à Bruxelles récemment). Le Conseil Constitutionnel (CC), consulté, déclare que Basescu est le représentant du pays et non pas Ponta (qui ira quand même à Bruxelles, enfreignant donc une décision du CC prise antérieurement) et déclare également que le système de vote proposé par USL est non constitutionnel. Le président du Sénat, Vasile Blaga (PDL) est déposé et aussitôt remplacé par Crin Antonescu (PNL) qui prendra la place de Basescu dès que sa suspension va être votée. La guerre est déclarée, le gouvernement décide de légiférer par Ordonnance d’Urgence et par ce système de modifier la constitution, les règles, et les attributions du CC. Si ce n’est pas un coup d’Etat « démocratique », c’est un sacré coup de force.

Et comme Bruxelles ne demandera pas à Tracfin et encore moins à Interpol de contrôler ces sommes immenses qui se promènent entre la Roumanie, Chypre, la Suisse, le Luxembourg, le Brésil et autres îles paradisiaques …. le système va perdurer.

source : Evenimentul zilei vă prezintă lista completă a "coloneilor" din politică - Exclusiv EVZ > EVZ.ro http://www.evz.ro/detalii/stiri/evenimentul-zilei-va-prezinta-lista-completa-a-coloneilor-din-politica-989448.html#ixzz1zZSWSCtg



7 réactions


  • Gérard Luçon Gerard Lucon 5 juillet 2012 15:42

    dernieres nouvelles, le parlement a vote la demande de suspension du Pdt Basescu, le conseil constitutionnel a jusqu’a vendredi pour donner son avis ... que le parlement actuel considere comme juste consultatif !


  • Pierre-Marie Baty 6 juillet 2012 00:45

    Très intéressant. Dommage que je ne lise pas le roumain (même si c’est relativement déchiffrable), j’aurais aimé confronter les nombreuses déductions que fait votre texte à des sources contradictoires !

    J’aurais aimé savoir notamment sur quoi reposait votre conviction de l’implication personnelle de Mikhail Gorbachev — je n’ai pas le souvenir qu’il en dise quoi que ce soit dans ses mémoires (même si elles sont certainement sérieusement édulcorées, pour ne pas dire pire)

    Bonne soirée à vous


  • Gérard Luçon Gerard Lucon 6 juillet 2012 05:46

    @ Pierre-Marie, sur la partie jusqu’en 1989 mes informations proviennent entre autres du livre de Alex Mihai Stoenescu « chronologie des evenements de decembre 1989 », a ma connaissance pas traduit en francais, dans laquelle il detaille le role des russes a partir de 1985 ; c’est un historien et un ecrivain, on lui doit aussi une suite de 4 volumes sur l’histoire des coups d’etat en Roumanie. Avant de publier ma version je l’ai faite lire et valider/corriger par un autre journaliste, Cornel ivanciuc, ancien chef du service d’investigation de l’hebdomadaire satyrique roumain Academia Catavencu et qui a cotoye de tres pres les services roumains d’information bien avant 1989 (Academia Catavencu a ete depuis sa creation en 1991 jusqu’en 2011, date de son rachat par un magnat de la presse, l’equivalent du Canard Enchaine). J’ai collabore avec ce journal.


  • LE CHAT LE CHAT 6 juillet 2012 11:40

    ben merde alors , les putchistes seraient de centre gauche , donc les cousins de nos socialos , les bruits de bottes ne viennent pas de là où ils crient au loup habituellement !  smiley  smiley  smiley  smiley


    • Gérard Luçon Gerard Lucon 6 juillet 2012 13:35

      non les putchistes ne sont pas de « centre-gauche », ils regroupent la gauche (PSD) la droite (PNL) et le PC (parti conservateur), c’est un peu le mariage politique de la carpe et du lapin .. avec le vautour .. les menages a 23 sont difficiles a gerer.

      La realite est que cette alliance a seulement pour but de neutraliser le travail du Departement National Anti-corruption et en cascade de liberer Adrian Nastase, le Parrain ! 


  • Yvance77 6 juillet 2012 13:48

    Salut Gérard ce mai faceti smiley

    Super billet

    Sur Timisoara puisque je suis venu après cette période, ce qui a mis le feu au pays in fine, est je crois l’assassinat d’un « preot ».

    Le problème majeur reste que nombre d’apparatchiks ont fait la culbute de Ceaucescu vers le libéralisme, et ont continué à s’en mettre plein les fouilles.

    Les années 2000 ont été un espoir déçu depuis et je crains que Piata Revolutiei se remplisse sous peu à nouveau.

    Numai bine


    • Gérard Luçon Gerard Lucon 6 juillet 2012 20:57

      Bine Yvance77, mersi mult !

      A Timisoara il s’agit du pretre independantiste maghyar Laszlo Tokes, qui n’a pas ete assassine ... il vit toujours , a divorce et s’est mis avec une jeunesse, et a son propre parti independantiste separe de UDMR


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