mardi 19 janvier 2010 - par Lucilio

Sebastian Piñera remporte l’élection présidentielle chilienne

Aujourd’hui, l’économie chilienne est celle d’un pays développé et il est facile d’en résumer les causes : en 1975, le Chili occupait le 71e rang sur 72 dans le classement des libertés économiques réalisé par les instituts Cato et Fraser, dans le dernier rapport, le Chili était devenu le cinquième pays le plus libre économiquement au monde.

Après vingt ans d’hégémonie de la gauche, Sebastian Piñera est donc devenu le premier président chilien issu de la droite élu démocratiquement depuis Jorge Alessandri Rodríguez, en 1958. C’est une nouvelle importante : au milieu du chaos et de la décomposition qui frappent un grand nombre de pays latino-américains depuis Cuba jusqu’à l’Argentine en passant par le Venezuela, l’Équateur ou la Bolivie, le système politique chilien a montré qu’il était capable de digérer les transitions et d’éviter le cercle vicieux du populisme ainsi que la dangereuse démagogie socialiste. Le Chili vient de donner la preuve qu’il était non seulement devenu pleinement un pays membre du « Premier monde » en intégrant officiellement lundi dernier l’OCDE, mais également une des sociétés aux meilleures perspectives d’avenir.

Cette réussite est celle du « modèle chilien », qui incarne l’échec du socialisme et le succès de la liberté. Ce modèle qui permit de sauver le Chili du désastre économique créé par le gouvernement socialiste d’Allende. Modèle qui, d’ailleurs, failli ne jamais voir le jour : après l’avoir renversé, la junte militaire poursuivant, en effet, une politique économique tout aussi étatique que celle d’Allende. Ce n’est que lorsque l’économie – et le régime militaire – se trouva au bord du gouffre, que la junte fit appel à des techniciens, les « Chicago boys ». Des jeunes gens qui avaient beaucoup d’idées mais une seule aspiration : libéraliser l’économie. Dans un premier temps, suspendre le contrôle des prix et des taux d’intérêts, réduire les dépenses publiques, éliminer le déficit et libérer partiellement le commerce international. Ensuite rendre la Banque centrale indépendante, réduire le nombre d’entreprises publiques de 300 à 24, éliminer une grande partie de la réglementation du marché du travail. Enfin, en 2003, ouvrir de manière décidée le Chili à la mondialisation avec un droit de douane unique pour tous les produits et tous les pays de 6%, taux qui sera encore réduit au cours de 20 accords commerciaux avec 56 pays. Mais la grande réforme aura été celle menée en 1980 par José Piñera, frère du nouveau président chilien, concernant les pensions. En organisant la transition du régime de retraite par répartition à la retraite par capitalisation, José Piñera remplacera un impôt sur le travail par une épargne qui accumule le capital, le principal facteur du développement économique avec la division du travail. Alors que le système de retraite par répartition – hélas le plus répandu dans le monde – décourage le travail et favorise la consommation, le modèle chilien de retraite par capitalisation – qui s’exporte dans chaque fois plus de pays, jusqu’à la Suède même ! – libère le travail de cette charge, favorise l’épargne et la croissance, transforme les travailleurs en capitalistes et leur permet de bénéficier pleinement d’une société libre.

Depuis le départ de Pinochet et le retour de la démocratie, personne n’a remis en question ce modèle qui aura permis une croissance économique forte et soutenue pendant près de trente ans et permis de passer de d’un PIB par habitant de moins de 3.000 dollars en parité de pouvoir d’achat à près de 15.000. Ni les présidents démocrates-chrétiens Aylwin ou Frei, qui vient de rater un deuxième mandat présidentiel, ni les socialistes Lagos et Bachelet n’ont osé remplacer ce système économique qui aura créé une large classe moyenne sur laquelle faire reposer la transition démocratique et qui aura fait reculer le nombre de pauvres à 16% de la population. Ils l’améliorèrent seulement, ou le dégradèrent, selon le point de vue que l’on adopte, mais n’en changèrent pas. Aujourd’hui, l’économie chilienne est celle d’un pays développé et il est facile d’en résumer les causes : en 1975, le Chili occupait le 71e rang sur 72 dans le classement des libertés économiques réalisé par les instituts Cato et Fraser, dans le dernier rapport, le Chili était devenu le cinquième pays le plus libre économiquement au monde.

Il est donc raisonnable de supposer que l’accession à la présidence chilienne du libéral conservateur Piñera signifiera une plus grande libéralisation de l’économie ou, à tout le moins, un retour sur certaines réformes des présidents socialistes précédents, Lagos et Bachelet, qui risquent de plomber le système comme, par exemple, une réforme du droit du travail qui donne plus de poids aux syndicats dans les négociations collectives, une loi sur l’éducation qui augmente le pouvoir de l’État sur les centres scolaires privés ou la création d’un système de sécurité sociale publique parallèle au privé qui menace d’avaler ce dernier. Piñera et son parti ont été très clairs dans leur volonté de défendre la liberté d’éducation comme droit fondamental des parents, la propriété privée et la libre entreprise comme bases de la création de richesse ou dans leur rejet de toute croissance de l’État vue comme un obstacle au développement de la société. « La doctrine de Marx et d’Engels est essentiellement totalitaire. Il n’y a pas de compatibilité possible entre être marxiste et être démocrate. En définitive, il n’existe pas de conciliation possible entre le marxisme et la liberté. » Difficile d’être plus explicite.



24 réactions


  • José Lopez-Martinez José Lopez-Martinez 19 janvier 2010 11:06

    Une excellente nouvelle d’un pays qui apparaît de plus en plus comme une île isolée de paix et de prospérité perdue au milieu d’une sous-continent américain « plein de bruits et de fureur ». Et une page historique définitivement tournée : les Chiliens semblent avoir définitivement surmonté aussi bien les démons de la gauche totalitaire que ceux de la droite autoritaire.


  • jesuisunhommelibre jesuisunhommelibre 19 janvier 2010 11:15

    Le Chili, comme la Corée du Sud, sont les parfaits exemples de la réussite du modèle libéral.

    Alors que ses pays étaient considérés comme des pays du tiers monde, ils sont maintenant des exemples de réussite : Education, ascenseur social, baisse de la pauvreté, amélioration des retraites ...

    Merci pour votre article, qui ne fait, pourtant, que reprendre des vérités toutes simples, mais qui, sous la propagande mono-maniaque que nous subissons en France, apparaît comme révolutionnaire.


  • Satournenkare Satournenkare 19 janvier 2010 11:50

    Surprenante analyse, surtout si on la compare à celle là :
    http://www.legrandsoir.info/Elections-chiliennes-la-demonstration.html.
    Où est le vrai ? Certainement dans les deux !! Les faits rapportés sont vérifiables, ce n’est guère que le point de vue de départ des auteurs qui change. Il y a une règle en éthologie qui dit : « A partir du moment où je défini ce que j’observe, je suis déjà en train de fausser mon observation »


    • José Lopez-Martinez José Lopez-Martinez 19 janvier 2010 12:10


      @ Satournenkare

      « Surprenante analyse, surtout si on la compare à celle là :
      http://www.legrandsoir.info/Electio.... »

      L’auteur de cet article, Patrick Mignard, montre surtout son parfait mépris du système démocratique (supposé vicié dès que la droite accède au pouvoir) et son désespoir de voir le Chili se refuser à s’engager sur la voie de la dictature du prolétariat, aussi bien à l’époque d’Allende qu’aujourd’hui. Patrick Mignard montre clairement que peu lui importe le sort réel des gens (niveau de vie, conditions sociales, libertés politiques, etc.) mais bien la seule idée du Grand Soir.


    • jesuisunhommelibre jesuisunhommelibre 19 janvier 2010 14:16

      Vous avez raison, l’angle de vue fait beaucoup. Néanmoins, il est indéniable que Allende et Pinochet étaient frères de loge. Que le second a été embauché dans le gouvernement du premier.

      Il est tout aussi indéniable qu’Allende a ruiné son pays en peu de temps. L’argument de l’intervention de la CIA ne résiste pas longtemps à l’analyse :

      Si la CIA a réellement soutenu l’opposition, ce n’est pas elle qui a ruiné le pays. Sinon c’est lui donner une puissance qu’elle n’a jamais eu nul part, bien qu’investissant des moyens beaucoup plus formidables : Viet Nam, Corée du Nord, Iran, Cuba ... avec le peu de résultats que l’on connait.


  • HELIOS HELIOS 19 janvier 2010 14:08

    Bonjour...
    Je pense que vous habitez Las Condes ou La Dehessa pour avoir un tel avis. A moins que vous n’habitiez pas sur place ce qui me semble le plus probable.

    Vous qui dites tant de bien du modele que risque de porter Piñera, savez vous comment vivent les gens qui habitent dans Santiago ? Avez vous pris l’autoroute dans une autre direction que celle de Viña ?

    Le Chili est une petite oligarchie de quelques familles en majorité d’origines européennes qui detiennent tout, le pouvoir, l’argent et la terre. Effectivement, eux vivent sans restrictions.... mais les 15 millions de chiliens eux vivent avec beaucoup de difficultés et ne savent pas toujours comment boucler leur fin de mois.

    Vous parlez d’ecole ? savez vouis combien coute une année scolaire ?
    Vous parlez de santé ? savez vous combien coute une journée a la clinique Santa Maria ou a la Catholique ? Sans secu bien sur... et savez vous que vous devez faire un cheque en blanc a l’entrée de la clinique pour etre accueilli ? et savez vous combien de chilien ont droit a un compte en banque, malgré le « compte RUT » apparu il y a peu grace a Bachelet ?
    Vous parlez d’emploi ? savez vous combien de chiliens ont un emploi stable et a plein temps ? vous etes vous rendu un jour au marché central de Santiago pour voir comment se nourissent les gens, vous qui devez demander a Jumbo de vous livrer a domicile...

    Mais au fait, savez vous combien gagne un chilien ? je peux vous le dire et en tout cas ce qu’il gange ne lui permet pas de vivre, mais seulement de survivre a condition de se regrouper familialement. Et quand je parle de survie, rien a voir avec ce qu’on connait en France, malgré la crise !

    Je suis desolé de vous le dire, mais vous sentez mauvais !

    La societe chilienne est effectivement une societe libre ou tout est permis. La solidarité n’existe nulle part. la seule chose qui sauve la population et qui va aussi sauver Piñera, c’est le patriotisme qui fait que l’opposition, depuis Pinochet, a toujours ete intelligente en soutenant les mesures qui lui parraissent interressante. Pour le reste c’est la jungle

    Votre article est honteux.

    Sortez un peu... tiens, allez faire un tour a La Pintana, il parait qu’il y a un nouveau Mall et essayez de passer une bonne journée.


    • José Lopez-Martinez José Lopez-Martinez 19 janvier 2010 14:43

      @ HELIOS :

      Tout d’abord, on ne voit pas très bien à quoi sert votre argumentation ad hominem laissant supposer que seul un oligarque blanc d’origine européenne vivant dans les quartiers huppés de Santiago serait susceptible d’écrire l’article que vous dénoncez comme « honteux ». Pour autant que l’on sache, le nouveau président chilien, Piñera, a bien été élu par la majorité de la population avec trois points d’écart sur son rival. Faut-il comprendre que la majorité de la population chilienne ferait partie de l’oligarchie blanche d’origine européenne vivant dans les quartiers huppés de Santiago ?

      Ensuite, en ce qui concerne la situation économique des Chiliens, vous nous dites que celle-ci n’est pas la même que celle des Français. Certes. Elle n’est pas comparable non plus à celle des Luxembourgeois. L’auteur de l’article ne prétend pas cela. Il indique simplement que la situation économique des Chiliens (PIB/hab. de 15.000 dollars, nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté réduit à 15%) est devenue comparable à celle des Polonais et est même supérieure à celle des Roumains ou des Bulgares, qui font pourtant tous partie de l’Union européenne. Et comme le rappelle l’auteur, le Chili est le seul pays latino-américains, à part le Mexique, a avoir intégré le club des pays développé, l’OCDE, auquel n’appartiennent toujours pas l’Argentine ou le Brésil. Alors, non, les standards de vie du Chili ne sont pas ceux de la Scandinavie, mais en 30 ans, ce pays est sorti du Tiers-monde, a vu sa richesse multiplié par cinq, et cela grâce à la libéralisation de l’économie.


    • HELIOS HELIOS 19 janvier 2010 19:34

      Merci pour votre réponse...

      Ce qui me herisse le poil, c’est la manière dont cet article fait l’apologie d’un modele social aussi injuste socialement parlant.

      Par ailleurs, il faut bien connaitre le Chili, supposons que vous le connaissiez bien, vous ne pouvez ignorer que les 15 000 dollars ne correspondent pas du tout au revenu moyen, mais a la valeur mediane, Les Chiliens « riches » gagnent beaucoup plus que 15 000 $ par an alors que la grande majorité des chiliens urbains ont du mal a atteindre 6800 dollars (3,3Mde pesos) et ne parlons pas de ceux qui vivent repartis sur le territoire hors agglomeration importante.

      Je ne dis pas par ailleurs que S Piñera ne sera pas un bon president... ce que je sais c’est qu’il n’aura pas a faire du berlusconisme ou du sarkozisme puisque c’est deja le cas, même sous Bachelet.

      Quand a l’attaque personnelle que vous supposez, je n’ai pas l’honneur de connaitre l’auteur et je ne l’attaque pas en tant que personne, mais en tant que porteur du message qu’il a ecrit, a ce titre, et selon ses ecrits, je considere que la defense des valeurs exprimées est honteuse.

      Cela dit, je vous souhaite une bonne soirée (a l’auteur aussi) s’il habite vraiment sur place, je lui donne rendez vous bientôt, nous pourrons échanger nos points de vue.


    • Lucilio Lucilio 19 janvier 2010 20:11

      HELIOS,


      Ainsi, vous trouvez honteux de rappeler certains faits indiscutables ? À savoir :
      - que le Chili est le pays latino-américain ayant le meilleur indice de développement humain - qui tient en compte la santé et l’éducation - (aux alentours de la 40e place mondiale), comparable à celui des Pays Baltes, de la Hongrie, de la Pologne, de la Slovaquie ou de la Croatie ;
      - qu’en 30 ans, le produit intérieur brut par habitant en parité de pouvoir d’achat à quintuplé en trois décennies - la plus forte croissance économique de tout l’Amérique latine depuis la Seconde Guerre mondiale ;
      - que le pourcentage de Chiliens vivant sous le seuil de pauvreté est comparable à celui de la moyenne de l’Union européenne, et même légèrement inférieur ;
      - que le Chili possède la cinquième économie la plus libre au monde ;
      - qu’aucun gouvernement de la coalition de centre-gauche qui a gouverné le Chili depuis 20 ans n’a remis en question la libéralisation de l’économie lancée à partir de 1980 par les Chicago Boys - mais, au contraire, poursuivi (par exemple, création de nouveaux fonds de pensions privés, ou multiplication de traités de libre commerce avec des dizaines de pays, etc.) ;
      - qu’il est à supposer que le nouveau président chilien, Piñera, continuera à appliquer ce modèle économique qui a permis aux Chiliens de sortir de la pauvreté généralisée, lot commun de toute l’Amérique latine.

      Donc, non, je ne trouve pas que je sente particulièrement mauvais. Mais il se pourrait que vous ayez la bouche trop près de votre nez.

    • Lucilio Lucilio 19 janvier 2010 20:58

      HELIOS,


      Vous dites des sottises lorsque vous affirmez que « vous ne pouvez ignorer que les 15 000 dollars ne correspondent pas du tout au revenu moyen, mais a la valeur mediane ». Le PIB par habitant représente justement une moyenne : on divise le PIB du pays par le nombre d’habitants. Or, en 2008, le PIB du Chili en parité de pouvoir d’achat s’élevait à quelques 245 milliards de dollars. Ce qui, divisé par 16 millions de Chiliens, nous donne bien quelques 15.000 dollars par habitant. C’est bien une moyenne, ce qui veut, bien sûr, dire que beaucoup de Chiliens ont un revenu supérieur et beaucoup d’autres un inférieur. Ce qui importe de voir, c’est que ce PIB moyen par habitant en parité de pouvoir d’achat était inférieur à 3.000 dollars en 1980, contre 15.000 aujourd’hui. La richesse des Chiliens a donc bien été multipliée par cinq à partir du moment où a été libéralisée l’économie du pays.

      Certes, cela ne reste toujours qu’une moyenne et l’on peut imaginer qu’une petit minorité dispose de tout la richesse et que l’écrasante majorité des Chiliens croupit dans la misère. Mais ce n’est pas le cas, puisque le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, c’est-à-dire qui ont un revenu inférieur à la moitié du revenu médian, représente entre 14 et 16% de la population, c’est-à-dire un taux plus ou moins équivalent au taux moyen de l’Union européenne.

      En conclusion, oui, le système économique mis en place par les Chicago Boys a rendu les Chiliens plus prospères, et, non, ce système n’est pas plus socialement injuste que la moyenne des pays membres de l’Union européenne.

    • HELIOS HELIOS 19 janvier 2010 22:15

      Ayez l’obligeance de jeter un oeil sur les Q/R 35 a 42 de la faq de l’INE l’institut de la statistique chilien et vous y lirez entre autre le « smic » local (159 000 pesos soit 324 dollars) ... il en faut des smics pour arriver a vos chiffres... surtout qu’il existe tant de travailleurs qui n’arrievent jamais a gagner ce smic !

      Jetez un oeil aussi sur les revenus (2008 et 2009) de menages toujours sur le site de l’INE c’est un pdf. on est tellement loin de ce que vous dites....


    • Lucilio Lucilio 19 janvier 2010 23:03

      Encore une fois, HELIOS, vous êtes bien gentil de nous rappeler qu’une moyenne n’est qu’une moyenne, mais je vous renvoie, à mon tour aux chiffres des comptes nationaux chiliens qui indiquent bien que le PIB par habitant en parité de pouvoir d’achat s’établissait bien à près de 15.000 dollars en 2009, qu’il a été multiplié par trois depuis 1990 et par cinq depuis 1980  :


    • Lucilio Lucilio 19 janvier 2010 23:13

      Quant au pourcentage de la population chilienne vivant en dessous du seuil de pauvreté, l’enquête CASEN du gouvernement chilien l’établissait à 13,7% en 2006. Pour mémoire l’INSEE indiquait qu’en 2007 13,4% de la population française vivait sous le seuil de pauvreté.



    • José Lopez-Martinez José Lopez-Martinez 20 janvier 2010 09:51

      @ HELIOS :

      Vous nous dites que l’auteur de l’article vous « herisse le poil » en faisant « l’apologie d’un modele social aussi injuste socialement parlant ».

      Je ne peux que vous inciter à faire une intéressante comparaison entre le classement des pays selon leur degré de développement humain élaboré par le PNUD et le classement des pays selon leur degré de liberté économqiue calculé par le Fraser Insitute (dont il est fait mention dans l’article).

      Ce faisant, vous pourrez constater que :
      - tous les pays qui ont un indice de liberté économique supérieur à 70 se trouvent classés parmis les pays à haut développement humain (>800) ;
      - tous les pays qui ont un indice de développement humain bas (<500) ont un indice de liberté économique inférieur à 60 ;
      - parmi les pays qui ont un indice de liberté économique situé entre 60 et 70, une petite majorité se trouve dans les pays à haut développement humain (>800) et le reste dans les pays à dévelopement moyen (entre 800 et 500) - mais même parmi ces derniers, la plupart se trouvent dans le haut du classement des pays à développement humain moyen ;
      - en-dessous d’un indice de liberté économique de 60, on trouve bien 10 pays classé en bas de classement parmi les pays à haut développement humain (le Brésil - de justesse -, la Croatie, Tonga, la Bosnie, l’Argentine - mais ça, c’est une blague statistique -, la Russie, les Seychelles, le Belarus - très douteux -, la Libye , Cuba - vaste fumisterie -), mais l’écrasante majorité se répartit entre pays à développement humain moyen et bas.

      Apparaît donc ainsi, de manière assez claire une corrélation : les pays les plus libres économiquement sont également, de manière générale, les pays les plus développés socialement.


  • Pierre de Vienne Pierre de Vienne 19 janvier 2010 16:46

    Drôle d’article qui oublie allégrement que N. Bachelet aurait été réélue sans coup férir si la constitution qui limite le mandat présidentiel ne l’avait empêchée de se représenter.

    Moi j’appelle cela de la désinformation.



    • Lucilio Lucilio 19 janvier 2010 18:51

      Cher Pierre de Vienne,


      1° Mon propos n’était pas d’expliquer pourquoi Piñera a remporté l’élection présidentielle ou pourquoi Frei l’a perdue. Mais bien de rappeler quelle a été la politique qui a permis aux Chiliens de connaître une prospérité chaque fois plus grande depuis 1980, à savoir la libéralisation de l’économie et l’intégration du Chili à l’économie mondiale.
      2° Un sondage n’est pas une élection. Et si Bachelet avait de bons sondages, c’est peut être aussi parce que, justement, elle ne pouvait pas se représenter. Rappelons ainsi que sa coalition avait perdu les élections municipales, il y a un an, et également perdu sa majorité à la chambre entretemps.

    • José Lopez-Martinez José Lopez-Martinez 20 janvier 2010 09:35

      @ Pierre de Vienne :

      Bachelet aurait peut-être été réélue. Mais il y a fort à parier qu’elle aurait poursuivie la même politique qu’elle a appliquée durant son mandat, à savoir n’apporter que des retouches cosmétiques au système d’économie libérale mis en place par les Chicago Boys. Rappelons quand même que le parti socialiste de Bachelet n’a que 12 députés sur 120 à la Chambre des représentants. Donc le Grand Soir, il devra attendre encore un peu au Chili.


  • Pierre de Vienne Pierre de Vienne 19 janvier 2010 19:11

    Bla, bla , bla, quand on commence son article par « aprés vingt ans d’hégémonie de la gauche » on ne s’attend pas à une vertueuse et scientifique explication d’une éléction.

    Moi j’appelle cela de la désinformation.

  • Lucilio Lucilio 19 janvier 2010 19:50

    Un problème avec le principe de réalité, cher Pierre de Vienne ? La gauche, enfin la coalition réunissant démocrates-chrétiens, radicaux et socialistes a gouverné sans partage, depuis le départ de Pinochet, pendant 20 ans au Chili ? Nierez-vous ce fait ? Nierez-vous également que, désormais, cette hégémonie est brisée : cette coalition ayant perdu sa majorité parlementaire l’année dernière et la présidence ce dimanche ?


    Sinon que considérez-vous comme élément de désinformation ? Le fait que le Chili intègre l’OCDE ? Que les Chiliens disposent d’un PIB par habitant équivalent à celui des Polonais et supérieur à celui des Roumains ? Que le taux de pauvreté au Chili est inférieur à la moyenne de l’Union européenne ? Que le Chili est le cinquième pays à l’économie la plus libre au monde ?

  • Pierre de Vienne Pierre de Vienne 19 janvier 2010 19:59

    Quand on fait l’apologie des généraux, des chicagos boys, de l’abandon des retraites par répartitions, qu’on appelle celà l’économie la plus « libre » ( je ne savais pas que la liberté était un bien mesurable) j’appelle cela de la propagande libérale la plus bête que je connaisse. 


    Je vous laisse donc avec votre pauvre réalité.

    • Lucilio Lucilio 19 janvier 2010 20:25

      Pauvre Pierre de Vienne, pouvez-vous me dire où se trouverait une apologie des généraux dans mon article ? Je signale simplement que la junte militaire, après avoir essayé des politiques économiques aussi catastrophiques que celle d’Allende, ont eu la bonne idée de finalement faire appel à des techniciens acquis aux thèses économiques libérales. Ce qui fut une excellente chose, vu le succès de ce modèle qui a permis au Chili d’intégrer il y a une semaine le club sélect de l’OCDE. Vous auriez préféré peut-être qu’en plus de violer les droits de l’homme, les militaires ruinent économiquement le Chili ?


      Sinon, vous êtes ignorant, mais sans doute heureux d’apprendre que, oui, il est parfaitement possible de mesurer le degré de liberté économique d’un pays en prenant la mesure de toutes une séries de facteurs parfaitement objectifs et généralement fournis par les États eux-mêmes comme, par exemple, les taux d’imposition, les tarifs douaniers, le nombre de jours nécessaire pour effectuer les démarches administratives pour lancer un commerce ou démarrer une entreprise, etc.

      Quant à la promotion de la retraite par capitalisation, j’avoue être parfaitement à l’aise quand je vois un pays comme la Suède l’adopter.

  • minidou 21 janvier 2010 14:58

    Quel tissus d’âneries ultra-libérales de bas étage... La retraite par capitalisation le meilleur système ??? Demandez aux retraités américain qui retournent bosser chez wall-mart suite au crack boursier ? Ou à ceux dont le fond a été pillé par leurs propre entreprise ?
    Et si le Chili à un PIB / h comparable à ceux qu’on rencontre en Europe (de l’est en l’occurrence), il faut aussi s’interroger sur sa répartition qui est extrêmement inégale, et qui fait que le Chili malgré sa bonne santé statistique rencontre des problèmes de pauvreté plus comparable à ceux que connaissent ses voisins (du sous continent sudam) qu’à ceux qu’on connait en Europe (occidentale)...
    L’auteur me fait penser à ces communistes qui chantaient l’avenir radieux du communisme en 1990, sans avoir compris que tout était déjà perdu...


    • Lucilio Lucilio 21 janvier 2010 18:11

      minidou,


      Oui, les Chiliens apprécient la supériorité du système de pension par capitalisation. Après 30 ans d’existence, le système fonctionne très bien : la couverture sociale est supérieure (près de 70% des travailleurs chiliens cotisent pour leur pension - alors qu’avant la réforme seulement 51% étaient affiliés à la caisse générale des pensions de l’État) ; l’immense majorité a opté pour le modèle privé ; la pension moyenne est de 638US$ par mois, une somme appréciable pour l’Amérique latine (ceux qui restèrent dans le système public ne reçoivent que 270US$) ; quand ils prendront leur retraite, plus de 70% des travailleurs peuvent déjà compter sur une pension supérieure à la pension minima ; une rentabilité de 4% des fonds privés - la rentabilité moyenne des fonds privés de pension ayant été au Chili de 10% durant 30ans - permet de garantir aux travailleurs ayant cotisé durant toute leur carrière une pension égale à 70% de leur salaire ; et une augmentation de 1% de la rentabilité des fonds se traduit par une augmentation de 30% des pensions.

      Quant aux inégalités de revenus au Chili, il suffit de rappeler que le pourcentage de Chiliens vivant sous le taux de pauvreté et comparable à la moyenne européenne. Et qu’aujourd’hui, plus aucun Chilien ne quitte son pays pour des motifs économiques : au contraire, le Chili attire en masse Péruviens, Boliviens, Équatoriens et même Argentins.

  • Toda 5 février 2010 08:34

    Merci pour cet excellent article...quand on n’est pas spécialiste de l’histoire et de l’économie du Chili, comme moi, c’est une mine d’informations bien précieuses...


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